La Cour internationale de justice sur le point de rendre un avis majeur sur le climat

La plus haute juridiction de l’ONU va rendre mercredi un avis consultatif sans précédent sur les obligations légales des Etats pour freiner le changement climatique, avec une question clé: la responsabilité historique des grands pollueurs sera-t-elle engagée?C’est l’affaire la plus importante jamais entendue par la Cour internationale de justice, basée à La Haye, arguent les experts. “Je pense que cela peut réellement changer la donne dans le débat climatique actuel”, estime Ralph Regenvanu, ministre du Changement climatique du Vanuatu, l’archipel du Pacifique dont sont originaires les étudiants à l’origine de la procédure en 2019, depuis propulsée par un vote de l’Assemblée générale des Nations unies.”Cela fait 30 ans que nous subissons cette situation. Cela va changer le narratif, et c’est ce dont on a besoin”, a-t-il déclaré mardi à l’AFP.L’avis que rendront les juges à 15H00 (13H00 GMT), même s’il ne sera que consultatif, pourrait influencer et remodeler la justice climatique en inspirant des lois et des tribunaux dans le monde entier.”Le changement climatique n’est pas qu’un exercice académique… On le vit au quotidien”, a déclaré à l’AFP l’étudiant fidjien Vishal Prasad, 29 ans, qui a lancé la campagne avec d’autres étudiants de l’université du Pacifique Sud, au Vanuatu.L’avis de la CIJ est “potentiellement l’une des décisions juridiques les plus importantes de notre époque”, affirme Joie Chowdhury, avocate principale à l’ONG CIEL, qui soutient la procédure.Les Nations unies ont chargé les 15 juges de la CIJ de répondre à deux questions.Premièrement: quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international de protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre, majoritairement générées par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, pour les générations présentes et futures? Deuxièmement, quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations pour les Etats dont les émissions ont causé des dommages environnementaux, en particulier envers les Etats insulaires vulnérables de faible altitude?La Cour a dû organiser les plus grandes audiences de son histoire, avec plus de 100 nations et groupes prenant la parole, en décembre au Palais de la Paix.Des pays et militants du climat, frustrés par la lenteur des processus de négociations habituels, se tournent de plus en plus vers les tribunaux – nationaux et internationaux – pour forcer entreprises et Etats à agir, avec déjà quelques décisions en leur faveur.Les COP annuelles ont certes permis d’infléchir les prévisions de réchauffement, mais encore très insuffisamment pour tenir l’objectif limite de 2°C, par rapport à l’ère préindustrielle, fixé par l’accord de Paris de 2015. Le monde en est déjà à au moins 1,3°C de réchauffement.- Disparaître sous les vagues -Comme David contre Goliath, le débat a opposé petits pays en développement et économies avancées. Les grands pollueurs, dont les Etats-Unis et l’Inde, ont mis en garde la Cour et défendu le processus politique existant des COP, par la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques – malgré ses insuffisances. Sans compter que les Etats-Unis se retirent justement de l’accord de Paris sous Donald Trump.Les petits pays réclament aussi le paiement de réparations aux pollueurs historiques, une demande inacceptable pour la plupart des pays riches.”Le principe cardinal est clair comme de l’eau de roche. Les Etats responsables sont tenus de réparer intégralement le préjudice qu’ils ont causé”, a déclaré Margaretha Wewerinke-Singh, du Vanuatu.Ces Etats exigent également un calendrier pour l’élimination des combustibles fossiles, des compensations monétaires le cas échéant ainsi que la reconnaissance des torts passés.”Bien que responsable de moins de 0,01% des émissions de gaz à effet de serre, sur la trajectoire actuelle des émissions, Tuvalu disparaîtra complètement sous les vagues qui clapotent sur nos côtes depuis des millénaires”, a déclaré Eselealofa Apinelu, représentant de l’archipel polynésien. Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas contraignants et les détracteurs affirment que les principaux pollueurs l’ignoreront.Mais le droit international se construit avec de tels avis, explique à l’AFP Andrew Raine, du département juridique de l’ONU Environnement. “Ils clarifient la manière dont le droit international s’applique à la crise climatique, ce qui a des répercussions sur les tribunaux nationaux, les processus législatifs et les débats publics.”

La Cour internationale de justice sur le point de rendre un avis majeur sur le climat

La plus haute juridiction de l’ONU va rendre mercredi un avis consultatif sans précédent sur les obligations légales des Etats pour freiner le changement climatique, avec une question clé: la responsabilité historique des grands pollueurs sera-t-elle engagée?C’est l’affaire la plus importante jamais entendue par la Cour internationale de justice, basée à La Haye, arguent les experts. “Je pense que cela peut réellement changer la donne dans le débat climatique actuel”, estime Ralph Regenvanu, ministre du Changement climatique du Vanuatu, l’archipel du Pacifique dont sont originaires les étudiants à l’origine de la procédure en 2019, depuis propulsée par un vote de l’Assemblée générale des Nations unies.”Cela fait 30 ans que nous subissons cette situation. Cela va changer le narratif, et c’est ce dont on a besoin”, a-t-il déclaré mardi à l’AFP.L’avis que rendront les juges à 15H00 (13H00 GMT), même s’il ne sera que consultatif, pourrait influencer et remodeler la justice climatique en inspirant des lois et des tribunaux dans le monde entier.”Le changement climatique n’est pas qu’un exercice académique… On le vit au quotidien”, a déclaré à l’AFP l’étudiant fidjien Vishal Prasad, 29 ans, qui a lancé la campagne avec d’autres étudiants de l’université du Pacifique Sud, au Vanuatu.L’avis de la CIJ est “potentiellement l’une des décisions juridiques les plus importantes de notre époque”, affirme Joie Chowdhury, avocate principale à l’ONG CIEL, qui soutient la procédure.Les Nations unies ont chargé les 15 juges de la CIJ de répondre à deux questions.Premièrement: quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international de protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre, majoritairement générées par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, pour les générations présentes et futures? Deuxièmement, quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations pour les Etats dont les émissions ont causé des dommages environnementaux, en particulier envers les Etats insulaires vulnérables de faible altitude?La Cour a dû organiser les plus grandes audiences de son histoire, avec plus de 100 nations et groupes prenant la parole, en décembre au Palais de la Paix.Des pays et militants du climat, frustrés par la lenteur des processus de négociations habituels, se tournent de plus en plus vers les tribunaux – nationaux et internationaux – pour forcer entreprises et Etats à agir, avec déjà quelques décisions en leur faveur.Les COP annuelles ont certes permis d’infléchir les prévisions de réchauffement, mais encore très insuffisamment pour tenir l’objectif limite de 2°C, par rapport à l’ère préindustrielle, fixé par l’accord de Paris de 2015. Le monde en est déjà à au moins 1,3°C de réchauffement.- Disparaître sous les vagues -Comme David contre Goliath, le débat a opposé petits pays en développement et économies avancées. Les grands pollueurs, dont les Etats-Unis et l’Inde, ont mis en garde la Cour et défendu le processus politique existant des COP, par la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques – malgré ses insuffisances. Sans compter que les Etats-Unis se retirent justement de l’accord de Paris sous Donald Trump.Les petits pays réclament aussi le paiement de réparations aux pollueurs historiques, une demande inacceptable pour la plupart des pays riches.”Le principe cardinal est clair comme de l’eau de roche. Les Etats responsables sont tenus de réparer intégralement le préjudice qu’ils ont causé”, a déclaré Margaretha Wewerinke-Singh, du Vanuatu.Ces Etats exigent également un calendrier pour l’élimination des combustibles fossiles, des compensations monétaires le cas échéant ainsi que la reconnaissance des torts passés.”Bien que responsable de moins de 0,01% des émissions de gaz à effet de serre, sur la trajectoire actuelle des émissions, Tuvalu disparaîtra complètement sous les vagues qui clapotent sur nos côtes depuis des millénaires”, a déclaré Eselealofa Apinelu, représentant de l’archipel polynésien. Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas contraignants et les détracteurs affirment que les principaux pollueurs l’ignoreront.Mais le droit international se construit avec de tels avis, explique à l’AFP Andrew Raine, du département juridique de l’ONU Environnement. “Ils clarifient la manière dont le droit international s’applique à la crise climatique, ce qui a des répercussions sur les tribunaux nationaux, les processus législatifs et les débats publics.”

La Cour internationale de justice sur le point de rendre un avis majeur sur le climat

La plus haute juridiction de l’ONU va rendre mercredi un avis consultatif sans précédent sur les obligations légales des Etats pour freiner le changement climatique, avec une question clé: la responsabilité historique des grands pollueurs sera-t-elle engagée?C’est l’affaire la plus importante jamais entendue par la Cour internationale de justice, basée à La Haye, arguent les experts. “Je pense que cela peut réellement changer la donne dans le débat climatique actuel”, estime Ralph Regenvanu, ministre du Changement climatique du Vanuatu, l’archipel du Pacifique dont sont originaires les étudiants à l’origine de la procédure en 2019, depuis propulsée par un vote de l’Assemblée générale des Nations unies.”Cela fait 30 ans que nous subissons cette situation. Cela va changer le narratif, et c’est ce dont on a besoin”, a-t-il déclaré mardi à l’AFP.L’avis que rendront les juges à 15H00 (13H00 GMT), même s’il ne sera que consultatif, pourrait influencer et remodeler la justice climatique en inspirant des lois et des tribunaux dans le monde entier.”Le changement climatique n’est pas qu’un exercice académique… On le vit au quotidien”, a déclaré à l’AFP l’étudiant fidjien Vishal Prasad, 29 ans, qui a lancé la campagne avec d’autres étudiants de l’université du Pacifique Sud, au Vanuatu.L’avis de la CIJ est “potentiellement l’une des décisions juridiques les plus importantes de notre époque”, affirme Joie Chowdhury, avocate principale à l’ONG CIEL, qui soutient la procédure.Les Nations unies ont chargé les 15 juges de la CIJ de répondre à deux questions.Premièrement: quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international de protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre, majoritairement générées par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, pour les générations présentes et futures? Deuxièmement, quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations pour les Etats dont les émissions ont causé des dommages environnementaux, en particulier envers les Etats insulaires vulnérables de faible altitude?La Cour a dû organiser les plus grandes audiences de son histoire, avec plus de 100 nations et groupes prenant la parole, en décembre au Palais de la Paix.Des pays et militants du climat, frustrés par la lenteur des processus de négociations habituels, se tournent de plus en plus vers les tribunaux – nationaux et internationaux – pour forcer entreprises et Etats à agir, avec déjà quelques décisions en leur faveur.Les COP annuelles ont certes permis d’infléchir les prévisions de réchauffement, mais encore très insuffisamment pour tenir l’objectif limite de 2°C, par rapport à l’ère préindustrielle, fixé par l’accord de Paris de 2015. Le monde en est déjà à au moins 1,3°C de réchauffement.- Disparaître sous les vagues -Comme David contre Goliath, le débat a opposé petits pays en développement et économies avancées. Les grands pollueurs, dont les Etats-Unis et l’Inde, ont mis en garde la Cour et défendu le processus politique existant des COP, par la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques – malgré ses insuffisances. Sans compter que les Etats-Unis se retirent justement de l’accord de Paris sous Donald Trump.Les petits pays réclament aussi le paiement de réparations aux pollueurs historiques, une demande inacceptable pour la plupart des pays riches.”Le principe cardinal est clair comme de l’eau de roche. Les Etats responsables sont tenus de réparer intégralement le préjudice qu’ils ont causé”, a déclaré Margaretha Wewerinke-Singh, du Vanuatu.Ces Etats exigent également un calendrier pour l’élimination des combustibles fossiles, des compensations monétaires le cas échéant ainsi que la reconnaissance des torts passés.”Bien que responsable de moins de 0,01% des émissions de gaz à effet de serre, sur la trajectoire actuelle des émissions, Tuvalu disparaîtra complètement sous les vagues qui clapotent sur nos côtes depuis des millénaires”, a déclaré Eselealofa Apinelu, représentant de l’archipel polynésien. Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas contraignants et les détracteurs affirment que les principaux pollueurs l’ignoreront.Mais le droit international se construit avec de tels avis, explique à l’AFP Andrew Raine, du département juridique de l’ONU Environnement. “Ils clarifient la manière dont le droit international s’applique à la crise climatique, ce qui a des répercussions sur les tribunaux nationaux, les processus législatifs et les débats publics.”

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Albanie, les fruits exotiques pour tenter de s’adapter au réchauffement climatique

Fruit du dragon, de la passion, goyave, kiwano… habitués aux climats tropicaux, ces fruits poussent désormais en Albanie où, résolus à s’arranger du réchauffement climatique, certains producteurs y voient les exportations de demain.Irakli Shkoza a 75 ans, un diplôme d’agronomie et une petite ferme à Divjaka, qui ressemblerait presque au Jardin d’Eden. Cherchant à s’adapter aux températures chaque année plus élevées, il a décidé il y a six ans de diversifier sa production.Il a d’abord fait venir les graines d’Afrique et d’Amérique et les a plantés sur son terrain d’environ deux hectares. Toutes se sont très bien adaptées au climat albanais.Nichée entre des terres agricoles et la côte adriatique, la région de Divjaka est considérée comme le grenier de l’Albanie, où poussent légumes et pastèques destinés tant au marché local qu’à l’export.Mais la hausse des températures couplée à un manque criant de main d’œuvre – l’Albanie a perdu 400.000 habitants en une décennie – pèsent sur les exploitations.Les fruits exotiques ont besoin de moins d’eau et d’entretien, explique Irakli Shkoza, leur coût de production est donc inférieur.Typiquement méditerranéen avec des étés chauds et sec et des hivers doux, le climat en Albanie a évolué sous le coup du réchauffement climatique. Les simulations des conditions climatiques futures projettent une augmentation de température pour les Balkans occidentaux de 3,5°C en cas d’émissions modérées de gaz à effet de serre jusqu’à 8,8°C pour le scénario à fortes émissions, d’ici la fin du XXIe siècle, soulignent dans leur étude sur les impacts du changement climatique sur l’agriculture les Balkans occidentaux deux chercheurs allemands, Daniel Müller et Max Hofmann.Les vagues de chaleur “endommageront probablement les rendements des cultures, en particulier en Albanie, où les températures moyennes sont les plus élevées pendant l’été”, écrivent-ils.Dans ce pays, la part de l’agriculture, la sylviculture et de la pêche dans le PIB en 2020 était de 19%.Les changements climatiques ne sont pas nécessairement une calamité, veut cependant croire Irakli Shkoza, selon qui il faut savoir s’adapter pour en tirer profit.”Les agriculteurs albanais doivent se mettre à produire largement ces cultures, le climat est favorable. Ces fruits sont très recherchés sur le marché européen, alors qu’ils viennent de loin, d’Amérique latine, d’Asie du Sud-Est, de Nouvelle-Zélande, d’Australie… “, explique l’agronome, soulignant que le voyage jusqu’en Europe a un coût, tant financier qu’en termes de fraîcheur.- “Moins chers, plus frais” -S’ils venaient d’Albanie, “ils coûteraient non seulement moins cher mais ils seraient plus frais”, estime aussi Altin Hila, un autre agronome qui a créé un musée du papillon à Divjaka.Les papayes que l’on trouve sur les marchés européens “sont récoltées encore vertes, puis apportées en Europe où elles mûrissent de façon artificielle. Ici, elles peuvent mûrir sur les arbres”, dit Vasil Nikolovski, un producteur originaire de Macédoine du Nord installé depuis quelques années à Divjaka.”L’Albanie a toutes les capacités pour répondre aux demandes du marché européen et réaliser un chiffre d’affaires de 100 à 200 millions d’euros”, espère-t-il.Irakli Shkoza a déjà réussi à mettre un pied sur le marché européen en exportant des fruits du dragon, de la passion et des pepinos – aussi appelé poire-melon, originaires d’Amérique latine.Récemment, en s’alliant à d’autres fermiers de sa région, il a pu exporter en Croatie 30 tonnes de kiwano – aussi appelé melon à cornes.”Et la récolte cette année s’annonce abondante”, se réjouit-il en regardant attentivement les bourgeons de ses fruits du dragon.A 55 km au sud de Divjaka, Lulzim Bullari cultive des kiwis. “Il ne faut pas se plaindre des températures élevées, ces deux dernières années, la production du kiwi a été une bénédiction”, explique-t-il au milieu de ses 40 hectares de ce fruit dont la culture est récente en Albanie et quasi exclusivement dédiée à l’exportation vers la Suisse et les Pays-Bas.Depuis peu, il s’est aussi mis à cultiver sur une quinzaine d’hectares une variété de figuiers originaire d’Afrique du Nord très résistant au climat hivernal doux.”La chance sourit aux audacieux et il faut courir pour l’attraper”, professe-t-il.

En Albanie, les fruits exotiques pour tenter de s’adapter au réchauffement climatique

Fruit du dragon, de la passion, goyave, kiwano… habitués aux climats tropicaux, ces fruits poussent désormais en Albanie où, résolus à s’arranger du réchauffement climatique, certains producteurs y voient les exportations de demain.Irakli Shkoza a 75 ans, un diplôme d’agronomie et une petite ferme à Divjaka, qui ressemblerait presque au Jardin d’Eden. Cherchant à s’adapter aux températures chaque année plus élevées, il a décidé il y a six ans de diversifier sa production.Il a d’abord fait venir les graines d’Afrique et d’Amérique et les a plantés sur son terrain d’environ deux hectares. Toutes se sont très bien adaptées au climat albanais.Nichée entre des terres agricoles et la côte adriatique, la région de Divjaka est considérée comme le grenier de l’Albanie, où poussent légumes et pastèques destinés tant au marché local qu’à l’export.Mais la hausse des températures couplée à un manque criant de main d’œuvre – l’Albanie a perdu 400.000 habitants en une décennie – pèsent sur les exploitations.Les fruits exotiques ont besoin de moins d’eau et d’entretien, explique Irakli Shkoza, leur coût de production est donc inférieur.Typiquement méditerranéen avec des étés chauds et sec et des hivers doux, le climat en Albanie a évolué sous le coup du réchauffement climatique. Les simulations des conditions climatiques futures projettent une augmentation de température pour les Balkans occidentaux de 3,5°C en cas d’émissions modérées de gaz à effet de serre jusqu’à 8,8°C pour le scénario à fortes émissions, d’ici la fin du XXIe siècle, soulignent dans leur étude sur les impacts du changement climatique sur l’agriculture les Balkans occidentaux deux chercheurs allemands, Daniel Müller et Max Hofmann.Les vagues de chaleur “endommageront probablement les rendements des cultures, en particulier en Albanie, où les températures moyennes sont les plus élevées pendant l’été”, écrivent-ils.Dans ce pays, la part de l’agriculture, la sylviculture et de la pêche dans le PIB en 2020 était de 19%.Les changements climatiques ne sont pas nécessairement une calamité, veut cependant croire Irakli Shkoza, selon qui il faut savoir s’adapter pour en tirer profit.”Les agriculteurs albanais doivent se mettre à produire largement ces cultures, le climat est favorable. Ces fruits sont très recherchés sur le marché européen, alors qu’ils viennent de loin, d’Amérique latine, d’Asie du Sud-Est, de Nouvelle-Zélande, d’Australie… “, explique l’agronome, soulignant que le voyage jusqu’en Europe a un coût, tant financier qu’en termes de fraîcheur.- “Moins chers, plus frais” -S’ils venaient d’Albanie, “ils coûteraient non seulement moins cher mais ils seraient plus frais”, estime aussi Altin Hila, un autre agronome qui a créé un musée du papillon à Divjaka.Les papayes que l’on trouve sur les marchés européens “sont récoltées encore vertes, puis apportées en Europe où elles mûrissent de façon artificielle. Ici, elles peuvent mûrir sur les arbres”, dit Vasil Nikolovski, un producteur originaire de Macédoine du Nord installé depuis quelques années à Divjaka.”L’Albanie a toutes les capacités pour répondre aux demandes du marché européen et réaliser un chiffre d’affaires de 100 à 200 millions d’euros”, espère-t-il.Irakli Shkoza a déjà réussi à mettre un pied sur le marché européen en exportant des fruits du dragon, de la passion et des pepinos – aussi appelé poire-melon, originaires d’Amérique latine.Récemment, en s’alliant à d’autres fermiers de sa région, il a pu exporter en Croatie 30 tonnes de kiwano – aussi appelé melon à cornes.”Et la récolte cette année s’annonce abondante”, se réjouit-il en regardant attentivement les bourgeons de ses fruits du dragon.A 55 km au sud de Divjaka, Lulzim Bullari cultive des kiwis. “Il ne faut pas se plaindre des températures élevées, ces deux dernières années, la production du kiwi a été une bénédiction”, explique-t-il au milieu de ses 40 hectares de ce fruit dont la culture est récente en Albanie et quasi exclusivement dédiée à l’exportation vers la Suisse et les Pays-Bas.Depuis peu, il s’est aussi mis à cultiver sur une quinzaine d’hectares une variété de figuiers originaire d’Afrique du Nord très résistant au climat hivernal doux.”La chance sourit aux audacieux et il faut courir pour l’attraper”, professe-t-il.

En Albanie, les fruits exotiques pour tenter de s’adapter au réchauffement climatique

Fruit du dragon, de la passion, goyave, kiwano… habitués aux climats tropicaux, ces fruits poussent désormais en Albanie où, résolus à s’arranger du réchauffement climatique, certains producteurs y voient les exportations de demain.Irakli Shkoza a 75 ans, un diplôme d’agronomie et une petite ferme à Divjaka, qui ressemblerait presque au Jardin d’Eden. Cherchant à s’adapter aux températures chaque année plus élevées, il a décidé il y a six ans de diversifier sa production.Il a d’abord fait venir les graines d’Afrique et d’Amérique et les a plantés sur son terrain d’environ deux hectares. Toutes se sont très bien adaptées au climat albanais.Nichée entre des terres agricoles et la côte adriatique, la région de Divjaka est considérée comme le grenier de l’Albanie, où poussent légumes et pastèques destinés tant au marché local qu’à l’export.Mais la hausse des températures couplée à un manque criant de main d’œuvre – l’Albanie a perdu 400.000 habitants en une décennie – pèsent sur les exploitations.Les fruits exotiques ont besoin de moins d’eau et d’entretien, explique Irakli Shkoza, leur coût de production est donc inférieur.Typiquement méditerranéen avec des étés chauds et sec et des hivers doux, le climat en Albanie a évolué sous le coup du réchauffement climatique. Les simulations des conditions climatiques futures projettent une augmentation de température pour les Balkans occidentaux de 3,5°C en cas d’émissions modérées de gaz à effet de serre jusqu’à 8,8°C pour le scénario à fortes émissions, d’ici la fin du XXIe siècle, soulignent dans leur étude sur les impacts du changement climatique sur l’agriculture les Balkans occidentaux deux chercheurs allemands, Daniel Müller et Max Hofmann.Les vagues de chaleur “endommageront probablement les rendements des cultures, en particulier en Albanie, où les températures moyennes sont les plus élevées pendant l’été”, écrivent-ils.Dans ce pays, la part de l’agriculture, la sylviculture et de la pêche dans le PIB en 2020 était de 19%.Les changements climatiques ne sont pas nécessairement une calamité, veut cependant croire Irakli Shkoza, selon qui il faut savoir s’adapter pour en tirer profit.”Les agriculteurs albanais doivent se mettre à produire largement ces cultures, le climat est favorable. Ces fruits sont très recherchés sur le marché européen, alors qu’ils viennent de loin, d’Amérique latine, d’Asie du Sud-Est, de Nouvelle-Zélande, d’Australie… “, explique l’agronome, soulignant que le voyage jusqu’en Europe a un coût, tant financier qu’en termes de fraîcheur.- “Moins chers, plus frais” -S’ils venaient d’Albanie, “ils coûteraient non seulement moins cher mais ils seraient plus frais”, estime aussi Altin Hila, un autre agronome qui a créé un musée du papillon à Divjaka.Les papayes que l’on trouve sur les marchés européens “sont récoltées encore vertes, puis apportées en Europe où elles mûrissent de façon artificielle. Ici, elles peuvent mûrir sur les arbres”, dit Vasil Nikolovski, un producteur originaire de Macédoine du Nord installé depuis quelques années à Divjaka.”L’Albanie a toutes les capacités pour répondre aux demandes du marché européen et réaliser un chiffre d’affaires de 100 à 200 millions d’euros”, espère-t-il.Irakli Shkoza a déjà réussi à mettre un pied sur le marché européen en exportant des fruits du dragon, de la passion et des pepinos – aussi appelé poire-melon, originaires d’Amérique latine.Récemment, en s’alliant à d’autres fermiers de sa région, il a pu exporter en Croatie 30 tonnes de kiwano – aussi appelé melon à cornes.”Et la récolte cette année s’annonce abondante”, se réjouit-il en regardant attentivement les bourgeons de ses fruits du dragon.A 55 km au sud de Divjaka, Lulzim Bullari cultive des kiwis. “Il ne faut pas se plaindre des températures élevées, ces deux dernières années, la production du kiwi a été une bénédiction”, explique-t-il au milieu de ses 40 hectares de ce fruit dont la culture est récente en Albanie et quasi exclusivement dédiée à l’exportation vers la Suisse et les Pays-Bas.Depuis peu, il s’est aussi mis à cultiver sur une quinzaine d’hectares une variété de figuiers originaire d’Afrique du Nord très résistant au climat hivernal doux.”La chance sourit aux audacieux et il faut courir pour l’attraper”, professe-t-il.

‘So Trump-like’: relief but no surprise in Japan as US cuts tariffs

In the Japanese city of Seki, famed for its razor-sharp artisan knives, news that incoming US tariffs will be lowered is welcome but not entirely unexpected.Around 40 percent of kitchen blades produced in Seki, where knifemaking expertise dates back 700 years, are exported to the United States, local authorities say.The two countries announced Wednesday they had cut a deal to lower the 25-percent tariffs on Japanese goods threatened by US President Donald Trump — starting on August 1 — to 15 percent.”Lower tariffs are better” but “I’m not that surprised” at the trade deal, said Katsumi Sumikama, head of Sumikama Cutlery in Seki.”I don’t know what truly happened, but I feel like maybe Trump thought tariffs up to 15 percent were acceptable, and boldly proposed a higher tariff rate at first,” Sumikama told AFP.”Then as the negotiations took shape, he tried to create a good impression in the public eye by lowering it from 25 percent. That kind of strategy would be so Trump-like.”The US leader, who hailed the Japan deal as “massive”, has vowed to hit dozens of countries with punitive tariffs if they do not hammer out a pact with Washington by the end of July.Japan is one of five nations to have signed an agreement — along with Britain, Vietnam, Indonesia and the Philippines — after Trump said in April he would strike “90 deals in 90 days”.Headlines have focused on the impact of US tariffs on the likes of Toyota and others in Japan’s huge auto industry, as well as trade in steel, rice and other key goods.But Japanese knives have in recent years become a luxury must-have in kitchens worldwide including the United States, partly fuelled by a pandemic-era home cooking boom.- ‘Weathered the storm’ -Blademaking in Seki dates back to the 14th century, when the city in the mountains of Gifu region became a major producer of swords thanks to its rich natural environment.Today its knives are prized for their precision, sleek finish and long lifespan, with record tourism to Japan also boosting sales for companies like Sumikama Cutlery.Exports to North America, including Canada, account for just five percent of the firm’s sales on a value basis. The company exports more knives to Europe and other Asian countries.CEO Sumikama, who is in his 60s, said he did not plan price hikes for the US market, even before the tariffs were reduced.Seki’s industry has “weathered the storm” through the decades, including during exchange rate fluctuations — with one dollar worth 80 yen or more than 300 yen at times, he told AFP.On the US side, clients have also survived tumultuous events such as the 2008 financial crisis, meaning they are “not worried at all” about tariffs, he added.If Trump is “trying to make America strong by deliberately raising tariffs” he should know that “problems cannot be solved by such simple means”, Sumikama said, adding that “American people will have to bear the burden of higher costs”.Sumikama Cutlery, which has about 30 workers, uses machines that guarantee accuracy to one-thousandth of a millimetre to make the knives, then artisans finish the job by hand.Japanese knives make food taste better, “have unique ‘wabi-sabi’ aesthetics” — meaning beauty in imperfection — “and when it comes to sharpness, they’re second to none”, Sumikama said.”Different countries have different strengths and weaknesses… even if President Trump tells people to make (Japanese-style) knives, they cannot.”

Dati renvoyée en procès: le président du tribunal judiciaire de Paris dénonce “l’opprobre” jetée sur les magistrats

Le président du tribunal judiciaire de Paris a dénoncé mercredi “l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats” par la ministre de la Culture Rachida Dati après son renvoi en procès, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence.”Si toute personne peut librement apporter tout élément d’explication utile à l’appui de sa défense, au titre d’une prise de parole assurant le respect de sa présomption d’innocence, l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats soumis au devoir de réserve et ne pouvant répondre à ces attaques, jette le discrédit sur l’autorité judiciaire et sape la confiance légitime des citoyens dans la justice”, a affirmé Peimane Ghaleh-Marzban dans un communiqué.Le président du tribunal a réagi après que l’ex-Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, elle-même magistrate de formation, a dénoncé mardi soir sur LCI une “procédure émaillée d’incidents” et vilipendé des magistrats qui “marchent” sur les droits de la défense et perpétueraient des “atteintes graves” contre ces derniers.Elle a notamment mis en cause le procureur de la République financier qui, d’après elle, l’aurait assurée de son désaccord avec les charges portées contre elle lorsqu’il l’a “reçue deux heures trente dans son bureau” : “J’ai vu droit dans les yeux M. (Jean-François) Bohnert qui m’a dit que son parquet dysfonctionnait”.”Il doit être rappelé que tout justiciable a la possibilité de former un recours contre une décision de justice le concernant”, écrit le président du tribunal dans son communiqué.Mme Dati et M. Ghosn contestent les accusations dans ce dossier judiciaire instruit depuis 2019 à Paris et aux lourds enjeux politiques, Rachida Dati étant également une potentielle candidate à la mairie de Paris.La ministre, âgée de 59 ans, sera jugée pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale, le Parlement européen.”Nous allons faire appel dès aujourd’hui de cette décision”, ont déclaré à l’AFP deux des avocats de Mme Dati, Olivier Baratelli et Olivier Pardo, dont l’un des nombreux recours sur la prescription des faits qu’ils allèguent a encore été écarté mi-juillet.Mme Dati est soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019).

Dati renvoyée en procès: le président du tribunal judiciaire de Paris dénonce “l’opprobre” jetée sur les magistrats

Le président du tribunal judiciaire de Paris a dénoncé mercredi “l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats” par la ministre de la Culture Rachida Dati après son renvoi en procès, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence.”Si toute personne peut librement apporter tout élément d’explication utile à l’appui de sa défense, au titre d’une prise de parole assurant le respect de sa présomption d’innocence, l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats soumis au devoir de réserve et ne pouvant répondre à ces attaques, jette le discrédit sur l’autorité judiciaire et sape la confiance légitime des citoyens dans la justice”, a affirmé Peimane Ghaleh-Marzban dans un communiqué.Le président du tribunal a réagi après que l’ex-Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, elle-même magistrate de formation, a dénoncé mardi soir sur LCI une “procédure émaillée d’incidents” et vilipendé des magistrats qui “marchent” sur les droits de la défense et perpétueraient des “atteintes graves” contre ces derniers.Elle a notamment mis en cause le procureur de la République financier qui, d’après elle, l’aurait assurée de son désaccord avec les charges portées contre elle lorsqu’il l’a “reçue deux heures trente dans son bureau” : “J’ai vu droit dans les yeux M. (Jean-François) Bohnert qui m’a dit que son parquet dysfonctionnait”.”Il doit être rappelé que tout justiciable a la possibilité de former un recours contre une décision de justice le concernant”, écrit le président du tribunal dans son communiqué.Mme Dati et M. Ghosn contestent les accusations dans ce dossier judiciaire instruit depuis 2019 à Paris et aux lourds enjeux politiques, Rachida Dati étant également une potentielle candidate à la mairie de Paris.La ministre, âgée de 59 ans, sera jugée pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale, le Parlement européen.”Nous allons faire appel dès aujourd’hui de cette décision”, ont déclaré à l’AFP deux des avocats de Mme Dati, Olivier Baratelli et Olivier Pardo, dont l’un des nombreux recours sur la prescription des faits qu’ils allèguent a encore été écarté mi-juillet.Mme Dati est soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019).