Malaysia border control glitch hits travellers

A glitch in Malaysia’s self-service border control machines has hit tens of thousands of travellers, the immigration department estimated Saturday, causing delays at the capital’s airport and land crossings. Among major gateways affected since Friday afternoon are Kuala Lumpur International Airport’s two main terminals, as well as southern land crossings with Singapore. “It should be more than tens of thousands of travellers who have to wait longer at the manual counters to clear immigration,” estimated Zakaria Shaaban, director-general of Malaysia’s Immigration Department. Zakaria was unable to give a precise number of people affected when asked by AFP.”We don’t have many manual counters over in Johor because we have converted most of them into autogates,” Zakaria said, referring to the southern state neighbouring Singapore. Malaysian daily The Star said the breakdown has been described as the “worst ever”, involving over 200 machines and affecting only foreign passport holders. Singapore’s Immigration and Checkpoints Authority warned people intending to travel to Malaysia to expect delays. “Those who are already at the land checkpoints and need to U-turn can approach officers for assistance,” it said in a Facebook post.Since June 2024 travellers from 63 countries, as well as accredited diplomats and their families, have been allowed to use Malaysia’s self-service machines for immigration clearance.The Malaysian Border Control and Protection Agency said initial investigations found the “technical disruption” was due to a data integration issue. “This caused the delays in the cross-checking process within the MyIMMS (immigration) system,” it said in a statement.”All manual counters have been fully activated and additional personnel have been deployed to manage the flow of visitors and control the queues at the best capacity,” the agency added.

Bangladesh: rassemblement géant du principal parti islamiste à Dacca

Le principal parti islamiste du Bangladesh a réuni des dizaines de milliers de partisans samedi dans la capitale Dacca, une démonstration de force qui consacre son grand retour sur le devant de la scène politique à quelques mois des élections.Interdit pendant le règne de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina (2009-2024), le Jamaat-e-Islami est ressorti de l’ombre depuis la chute de son gouvernement en août dernier après des semaines d’émeutes réprimées dans le sang.Avec les autres mouvements islamistes, il avait été la cible favorite de la répression de la “bégum de fer”, qui a fait exécuter plusieurs de leurs dirigeants et emprisonner nombre de leurs partisans. Le mois dernier, la Cour suprême a autorisé le Jamaat-e-Islami à participer aux prochaines élections générales, annoncées par le gouvernement provisoire en avril 2026.Le rassemblement de ce samedi à Dacca est le plus important organisé par le parti islamiste depuis de très nombreuses années.”Nous avons beaucoup souffert ces quinze dernières années. Nous avons été emprisonnés et privés de nos droits politiques. C’est un peu notre libération”, s’est réjoui auprès de l’AFP un partisan, Mohammad Abdul Mannan, 29 ans.”Nous sommes ici en masse pour soutenir nos demandes, dont la représentation proportionnelle au Parlement”, a-t-il ajouté au milieu de la foule.Le parti avait été empêché de participer aux élections en 2013 par les juges de la Haute cour qui avaient estimé que sa charte était contraire à la Constitution laïque du Bangladesh.”Il était de mon devoir de musulman de venir. Le Jamaat-e-Islami a promis d’établir un Etat islamique et c’est pour ça que je suis là”, a renchéri un autre, Md Shafiqul Islam, 58 ans.Le parti islamiste avait soutenu le Pakistan pendant la guerre qui a abouti à la séparation du Bangladesh et à son indépendance en 1971.Ce rôle suscite encore la colère de nombreux Bangladais.”Le Jamaat est blamé à tort. Il n’a rien fait d’autre que de défendre l’intégrité de la nation”, a estimé sous couvert de l’anonymat un participant au rassemblement de samedi.Principal adversaire de Mme Hasina, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) fait figure de grand favori du prochain scrutin.

Bangladesh: rassemblement géant du principal parti islamiste à Dacca

Le principal parti islamiste du Bangladesh a réuni des dizaines de milliers de partisans samedi dans la capitale Dacca, une démonstration de force qui consacre son grand retour sur le devant de la scène politique à quelques mois des élections.Interdit pendant le règne de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina (2009-2024), le Jamaat-e-Islami est ressorti de l’ombre depuis la chute de son gouvernement en août dernier après des semaines d’émeutes réprimées dans le sang.Avec les autres mouvements islamistes, il avait été la cible favorite de la répression de la “bégum de fer”, qui a fait exécuter plusieurs de leurs dirigeants et emprisonner nombre de leurs partisans. Le mois dernier, la Cour suprême a autorisé le Jamaat-e-Islami à participer aux prochaines élections générales, annoncées par le gouvernement provisoire en avril 2026.Le rassemblement de ce samedi à Dacca est le plus important organisé par le parti islamiste depuis de très nombreuses années.”Nous avons beaucoup souffert ces quinze dernières années. Nous avons été emprisonnés et privés de nos droits politiques. C’est un peu notre libération”, s’est réjoui auprès de l’AFP un partisan, Mohammad Abdul Mannan, 29 ans.”Nous sommes ici en masse pour soutenir nos demandes, dont la représentation proportionnelle au Parlement”, a-t-il ajouté au milieu de la foule.Le parti avait été empêché de participer aux élections en 2013 par les juges de la Haute cour qui avaient estimé que sa charte était contraire à la Constitution laïque du Bangladesh.”Il était de mon devoir de musulman de venir. Le Jamaat-e-Islami a promis d’établir un Etat islamique et c’est pour ça que je suis là”, a renchéri un autre, Md Shafiqul Islam, 58 ans.Le parti islamiste avait soutenu le Pakistan pendant la guerre qui a abouti à la séparation du Bangladesh et à son indépendance en 1971.Ce rôle suscite encore la colère de nombreux Bangladais.”Le Jamaat est blamé à tort. Il n’a rien fait d’autre que de défendre l’intégrité de la nation”, a estimé sous couvert de l’anonymat un participant au rassemblement de samedi.Principal adversaire de Mme Hasina, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) fait figure de grand favori du prochain scrutin.

Rugby: un XV de France amoindri si proche mais si loin des All Blacks

Comme à Dunedin lors du premier match, le XV de France a tenu tête samedi à la Nouvelle-Zélande mais a encore logiquement fini par abdiquer (29-19), dans un combat à armes inégales en raison de l’absence de nombreux cadres.Jusqu’à la sirène de la première période, les Bleus ont réalisé un match quasi parfait: fort dans les collisions, les rucks et les ballons portés, efficaces en attaque, ils menaient 19-10. L’essai concédé était même plus “un cadeau”  donné aux Blacks sur un mauvais positionnement et une mauvaise communication, selon le sélectionneur Fabien Galthié.  Mais entre la sirène et le retour aux vestiaires, les Néo-Zélandais ont aplati une deuxième fois (19-17), malgré les protestations françaises pour une faute sur l’action. Et au retour de la mi-temps, les vagues noires ont eu raison de la défense bleue “héroïque”, toujours selon le sélectionneur, et qui a réalisé près de 300 plaquages sur le match. Durant la tournée, “j’ai appris que n’importe quelle équipe de France pouvait relever le défi”, néo-zélandais, a salué après le match Gaël Fickou en conférence de presse, mettant en avant “la force mentale et collective” face aux critiques sur une équipe qui a traversé le monde sans ses cadres. “Ce n’est que partie remise” a-t-il promis aux Néo-Zélandais. – Etat d’esprit irréprochable -Car s’ils ont coulé dans la première période du deuxième test match à Wellington (29-3), les Bleus ont tenu le choc sur les cinq autres. “Le sentiment à chaud est pas mal de frustration. Même si le score ne le reflète pas trop, je pense qu’on est passé pas loin de pouvoir y croire jusqu’à la fin, même pourquoi pas de faire un exploit”, a avancé samedi en zone mixte le talonneur Pierre Bourgarit. Mais si les Bleus se sont vaillamment accrochés, difficile d’imaginer gagner un de ces trois matches autrement que par un concours de circonstances favorables. Lors du premier affrontement à Dunedin (31-27), des All Blacks en rodage avaient commis de nombreuses fautes de main et s’étaient vu refuser trois essais après recours à la vidéo. Samedi à Hamilton, un effectif néo-zélandais largement remanié par rapport aux deux premiers tests a fait le siège du camp français avec 66% d’occupation et près de 60% de possession, et même 88% lors des dix dernières minutes. En plus des quatre essais marqués pendant le match, les All Blacks sont allés quatre fois dans l’en-but, mais des Bleus ont réussi à se glisser entre le ballon et le terrain pour annuler l’action. Si les joueurs ont été irréprochables dans l’état d’esprit, il manquait sans doute d’autres qualités pour décrocher une première victoire depuis 2009 chez les All Blacks, une deuxième depuis 1994. Un temps espéré, les cadres des matches d’automne et du Tournoi ont finalement décliné l’invitation ou ont été contraints de le faire par leur corps. Le réservoir français est profond mais pas assez face au pays du rugby, triple champion du monde. Interrogé après le match sur ce qu’il serait advenu de la série avec des Bleus première classe, Fabien Galthié a balayé la question. “Ce n’est pas le moment. C’est gênant de parler de ça avec les gars qui se sont battus pendant cinq semaines pour relever le défi. Il faut quand même respecter ces joueurs qui ont été exceptionnels, valeureux et solidaires.” Ainsi sont les contraintes du rugby français, la plupart des clubs de Top 14 ayant déjà repris l’entraînement pour préparer la prochaine saison, début septembre. Pour savoir si le XV de France est capable de gagner loin de ses bases contre les All Blacks, il faudra vraisemblablement attendre au moins 2027, si les deux équipes se croisent lors du Mondial en Australie. 

Dans le Gers, un centre de désalcoolisation de vin pour s’adapter au marché

Dans le laboratoire du Chai sobre, l’ingénieur chimiste saisit les fioles de vin sans alcool fraîchement sorti des cuves, élaboré pour répondre aux nouvelles tendances de consommation.  “Le client attend un vin à 0%”, explique cet ingénieur, Romain Laher, manager chargé de la désalcoolisation au Chai Sobre, qui a été inauguré en juin dernier à Vic-Fezensac, dans le Gers. Les “vinifications pour les vins désalcoolisés” ne diffèrent pas fondamentalement de celles “qu’on peut faire pour l’ensemble des vins”, observe Frédéric Ben, responsable de la vinification et de l’oenologie au Chai Sobre.Dans cette structure, on retire les molécules d’alcool tout en gardant les arômes du vin, selon un procédé spécial mis au point pour s’adapter à “l’attrait grandissant pour un produit différent”, ajoute M. Laher.- “En pleine expansion” -De la sélection des lots jusqu’à la mise en bouteille, le site a été créé à l’initiative de la start-up Moderato et du groupe Vivadour de viticulteurs du Gers. Préparé comme un vin traditionnel, le produit voit son alcool retiré par un “nouvel outil” mis au point “assez récemment” qui a recours à “un processus de distillation à froid”, explique l’ingénieur.”On va réduire la pression au sein de la machine et ça va diminuer la température d’ébullition de l’alcool” qui est retiré “à une température beaucoup plus basse que sur une distillation classique”, détaille-t-il.Passant par plusieurs étapes comprenant le passage de l’alcool “à la phase vapeur”, cette méthode, contrairement à la distillation à température ambiante, permet d’obtenir “les meilleures qualités sur le produit désalcoolisé”, pointe-t-il en suivant le processus depuis un écran tactile. Seulement, le retrait de l’alcool “renforce la sensation acide du vin”, qui doit “être compensée avec du sucre sur le produit final”, note Frédéric Ben. Autour de 6.000 hectolitres sont produits cette année par le Chai, qui prévoit une croissance de 50% par an. Le centre de désalcoolisation est “très jeune mais en pleine expansion”, ajoute le directeur de la vinification qui espère que la capacité de production du site pourra s’accroître jusqu’à 80.000 hectolitres par an.- “Désamour pour les boissons alcoolisées” -C’est en Gascogne, dans le Gers, où les vins ont des “profils aromatiques” particuliers, que la start-up Moderato, spécialisée dans la vente de vin sans alcool, a trouvé les candidats pour la création du centre, raconte Sébastien Thomas, cofondateur de l’entreprise.Les productions de gros manseng, de colombard et de sauvignon répondent ainsi au “phénomène culturel et global d’évolution de la consommation”, ajoute-t-il.Depuis les années 1960, “on assiste à une baisse continue (de la vente) du vin, qui a été très importante dans les années 70-80”, détaille Pascal Dupeyron, directeur de la filière viticole au sein du groupe Vivadour, fédérant 400 viticulteurs du Gers. Encore aujourd’hui, “malgré la notoriété des vins français” et “tout le savoir-faire dans le pays”, cette baisse continue au fil des ans “se traduit par une difficulté à vendre nos vins”, pointe-t-il.En observant “l’émergence du désamour, notamment chez les jeunes, pour les boissons alcoolisées”, le groupe Vivadour a commencé à s’intéresser à la production de vin désalcoolisé en 2023.”On s’était posé la question de savoir comment élargir nos travaux afin de pouvoir valoriser les réserves des viticulteurs”, renseigne M. Dupeyron.Selon un rapport du CNIV (Comité national des interprofessions des vins à appellations et IGP), datant de 2022, la consommation de vin devrait baisser de 25% d’ici 2035, tandis que le marché des vins sans alcool dans le monde devrait lui monter en flèche, et atteindre 5 milliards de dollars en 2032 contre 1,8 milliard en 2022, selon la société américaine Fact.MR.Sur ce marché, Moderato vend 50% de ses produits en France et 50% à l’étranger dans quinze pays comprenant le Canada, la Suisse, le Danemark, mais également les Émirats arabes unis, selon Sébastien Thomas, qui souhaite faire entrer le vin sans alcool “dans la famille de l’excellence française.” 

Dans le Gers, un centre de désalcoolisation de vin pour s’adapter au marché

Dans le laboratoire du Chai sobre, l’ingénieur chimiste saisit les fioles de vin sans alcool fraîchement sorti des cuves, élaboré pour répondre aux nouvelles tendances de consommation.  “Le client attend un vin à 0%”, explique cet ingénieur, Romain Laher, manager chargé de la désalcoolisation au Chai Sobre, qui a été inauguré en juin dernier à Vic-Fezensac, dans le Gers. Les “vinifications pour les vins désalcoolisés” ne diffèrent pas fondamentalement de celles “qu’on peut faire pour l’ensemble des vins”, observe Frédéric Ben, responsable de la vinification et de l’oenologie au Chai Sobre.Dans cette structure, on retire les molécules d’alcool tout en gardant les arômes du vin, selon un procédé spécial mis au point pour s’adapter à “l’attrait grandissant pour un produit différent”, ajoute M. Laher.- “En pleine expansion” -De la sélection des lots jusqu’à la mise en bouteille, le site a été créé à l’initiative de la start-up Moderato et du groupe Vivadour de viticulteurs du Gers. Préparé comme un vin traditionnel, le produit voit son alcool retiré par un “nouvel outil” mis au point “assez récemment” qui a recours à “un processus de distillation à froid”, explique l’ingénieur.”On va réduire la pression au sein de la machine et ça va diminuer la température d’ébullition de l’alcool” qui est retiré “à une température beaucoup plus basse que sur une distillation classique”, détaille-t-il.Passant par plusieurs étapes comprenant le passage de l’alcool “à la phase vapeur”, cette méthode, contrairement à la distillation à température ambiante, permet d’obtenir “les meilleures qualités sur le produit désalcoolisé”, pointe-t-il en suivant le processus depuis un écran tactile. Seulement, le retrait de l’alcool “renforce la sensation acide du vin”, qui doit “être compensée avec du sucre sur le produit final”, note Frédéric Ben. Autour de 6.000 hectolitres sont produits cette année par le Chai, qui prévoit une croissance de 50% par an. Le centre de désalcoolisation est “très jeune mais en pleine expansion”, ajoute le directeur de la vinification qui espère que la capacité de production du site pourra s’accroître jusqu’à 80.000 hectolitres par an.- “Désamour pour les boissons alcoolisées” -C’est en Gascogne, dans le Gers, où les vins ont des “profils aromatiques” particuliers, que la start-up Moderato, spécialisée dans la vente de vin sans alcool, a trouvé les candidats pour la création du centre, raconte Sébastien Thomas, cofondateur de l’entreprise.Les productions de gros manseng, de colombard et de sauvignon répondent ainsi au “phénomène culturel et global d’évolution de la consommation”, ajoute-t-il.Depuis les années 1960, “on assiste à une baisse continue (de la vente) du vin, qui a été très importante dans les années 70-80”, détaille Pascal Dupeyron, directeur de la filière viticole au sein du groupe Vivadour, fédérant 400 viticulteurs du Gers. Encore aujourd’hui, “malgré la notoriété des vins français” et “tout le savoir-faire dans le pays”, cette baisse continue au fil des ans “se traduit par une difficulté à vendre nos vins”, pointe-t-il.En observant “l’émergence du désamour, notamment chez les jeunes, pour les boissons alcoolisées”, le groupe Vivadour a commencé à s’intéresser à la production de vin désalcoolisé en 2023.”On s’était posé la question de savoir comment élargir nos travaux afin de pouvoir valoriser les réserves des viticulteurs”, renseigne M. Dupeyron.Selon un rapport du CNIV (Comité national des interprofessions des vins à appellations et IGP), datant de 2022, la consommation de vin devrait baisser de 25% d’ici 2035, tandis que le marché des vins sans alcool dans le monde devrait lui monter en flèche, et atteindre 5 milliards de dollars en 2032 contre 1,8 milliard en 2022, selon la société américaine Fact.MR.Sur ce marché, Moderato vend 50% de ses produits en France et 50% à l’étranger dans quinze pays comprenant le Canada, la Suisse, le Danemark, mais également les Émirats arabes unis, selon Sébastien Thomas, qui souhaite faire entrer le vin sans alcool “dans la famille de l’excellence française.” 

Dans le Gers, un centre de désalcoolisation de vin pour s’adapter au marché

Dans le laboratoire du Chai sobre, l’ingénieur chimiste saisit les fioles de vin sans alcool fraîchement sorti des cuves, élaboré pour répondre aux nouvelles tendances de consommation.  “Le client attend un vin à 0%”, explique cet ingénieur, Romain Laher, manager chargé de la désalcoolisation au Chai Sobre, qui a été inauguré en juin dernier à Vic-Fezensac, dans le Gers. Les “vinifications pour les vins désalcoolisés” ne diffèrent pas fondamentalement de celles “qu’on peut faire pour l’ensemble des vins”, observe Frédéric Ben, responsable de la vinification et de l’oenologie au Chai Sobre.Dans cette structure, on retire les molécules d’alcool tout en gardant les arômes du vin, selon un procédé spécial mis au point pour s’adapter à “l’attrait grandissant pour un produit différent”, ajoute M. Laher.- “En pleine expansion” -De la sélection des lots jusqu’à la mise en bouteille, le site a été créé à l’initiative de la start-up Moderato et du groupe Vivadour de viticulteurs du Gers. Préparé comme un vin traditionnel, le produit voit son alcool retiré par un “nouvel outil” mis au point “assez récemment” qui a recours à “un processus de distillation à froid”, explique l’ingénieur.”On va réduire la pression au sein de la machine et ça va diminuer la température d’ébullition de l’alcool” qui est retiré “à une température beaucoup plus basse que sur une distillation classique”, détaille-t-il.Passant par plusieurs étapes comprenant le passage de l’alcool “à la phase vapeur”, cette méthode, contrairement à la distillation à température ambiante, permet d’obtenir “les meilleures qualités sur le produit désalcoolisé”, pointe-t-il en suivant le processus depuis un écran tactile. Seulement, le retrait de l’alcool “renforce la sensation acide du vin”, qui doit “être compensée avec du sucre sur le produit final”, note Frédéric Ben. Autour de 6.000 hectolitres sont produits cette année par le Chai, qui prévoit une croissance de 50% par an. Le centre de désalcoolisation est “très jeune mais en pleine expansion”, ajoute le directeur de la vinification qui espère que la capacité de production du site pourra s’accroître jusqu’à 80.000 hectolitres par an.- “Désamour pour les boissons alcoolisées” -C’est en Gascogne, dans le Gers, où les vins ont des “profils aromatiques” particuliers, que la start-up Moderato, spécialisée dans la vente de vin sans alcool, a trouvé les candidats pour la création du centre, raconte Sébastien Thomas, cofondateur de l’entreprise.Les productions de gros manseng, de colombard et de sauvignon répondent ainsi au “phénomène culturel et global d’évolution de la consommation”, ajoute-t-il.Depuis les années 1960, “on assiste à une baisse continue (de la vente) du vin, qui a été très importante dans les années 70-80”, détaille Pascal Dupeyron, directeur de la filière viticole au sein du groupe Vivadour, fédérant 400 viticulteurs du Gers. Encore aujourd’hui, “malgré la notoriété des vins français” et “tout le savoir-faire dans le pays”, cette baisse continue au fil des ans “se traduit par une difficulté à vendre nos vins”, pointe-t-il.En observant “l’émergence du désamour, notamment chez les jeunes, pour les boissons alcoolisées”, le groupe Vivadour a commencé à s’intéresser à la production de vin désalcoolisé en 2023.”On s’était posé la question de savoir comment élargir nos travaux afin de pouvoir valoriser les réserves des viticulteurs”, renseigne M. Dupeyron.Selon un rapport du CNIV (Comité national des interprofessions des vins à appellations et IGP), datant de 2022, la consommation de vin devrait baisser de 25% d’ici 2035, tandis que le marché des vins sans alcool dans le monde devrait lui monter en flèche, et atteindre 5 milliards de dollars en 2032 contre 1,8 milliard en 2022, selon la société américaine Fact.MR.Sur ce marché, Moderato vend 50% de ses produits en France et 50% à l’étranger dans quinze pays comprenant le Canada, la Suisse, le Danemark, mais également les Émirats arabes unis, selon Sébastien Thomas, qui souhaite faire entrer le vin sans alcool “dans la famille de l’excellence française.”