Première mondiale en Chine: un semi-marathon… de robots humanoïdes

Foulée (mécanique) après foulée, des dizaines de robots humanoïdes ont couru samedi à Pékin le premier semi-marathon au monde à leur être dédié, un symbole des avancées chinoises dans les nouvelles technologies.Organisé dans l'”E-Town”, une zone de développement technologique de la capitale, l’événement, auquel participaient également des sportifs en chair et en os, était présentée comme une opportunité de pousser ces machines bipèdes dans leurs retranchements.Le long des 21 kilomètres du parcours, certains robots ont évolué avec confiance, quand d’autres se sont montrés hésitants: un petit androïde, tombé à terre, s’est finalement relevé seul après quelques minutes. Un autre, ressemblant à un Transformer, a dévié de sa trajectoire et percuté une barrière. Des scènes que les participants humains, lesquels évoluaient sur une piste séparée, ont immortalisé avec enthousiasme avec leurs smartphones.Le premier robot à franchir la ligne d’arrivée (en 2 heures 40 minutes et 42 secondes) a finalement été le robot le plus grand de la compétition. Nommé “Tiangong Ultra”, il mesure 1,80 mètre pour 52 kilos. En comparaison, le vainqueur chez les humains a mis 1 heure 2 minutes et 36 secondes, selon un média officiel.Tang Jian, le directeur de la technologie au Centre pékinois d’innovation sur les robots humanoïdes, institution qui a conçu le “Tiangong Ultra”, a déclaré à la presse être “très satisfait”.”Nous avions trois objectifs: remporter la première place, effectuer l’intégralité du semi-marathon avec un seul robot (…) et boucler la course en moins de trois heures”, a-t-il souligné.”Nous avions collecté des données de coureurs professionnels et avions entraîné le robot à adapter sa foulée, sa cadence, son amplitude de pas et sa posture pour se rapprocher au maximum de celle d’un sportif.”- “Impressionnant” -Le Centre pékinois d’innovation sur les robots humanoïdes a été créé par le gouvernement central et les autorités de la capitale. Deux firmes technologiques privées y participent (Xiaomi Robotics et UBTech Robotics) ainsi que deux compagnies publiques, selon Tianyancha, base de données chinoise sur les informations d’entreprises.De nombreux spectateurs s’étaient massés samedi le long du parcours.”Ma fille (…) a voulu se lever exprès tôt pour venir voir” la compétition, explique Huang Xiaoyu, une mère de famille de 38 ans.”C’est vraiment impressionnant, on peut voir ce qui se fait de mieux en matière de robots chinois!”Une vingtaine d’équipes venues de toute la Chine ont participé à la course, avec des androïdes dont le poids allait jusqu’à 88 kilos.”Courir sur une piste, cela peut sembler un petit pas pour un humain. Mais pour un robot humanoïde, c’est véritablement un bond énorme”, avait déclaré jeudi à l’AFP Liang Liang, directeur adjoint du comité de gestion de l’E-Town. “Ce marathon, c’est un pas supplémentaire vers une industrialisation des robots humanoïdes”, selon lui.Certains robots couraient de manière autonome, tandis que d’autres étaient pilotés à distance.- Rivalité avec Washington -Des ingénieurs ont expliqué à l’AFP que l’objectif était de tester les performances et la fiabilité des androïdes. Arriver au bout du parcours était la priorité, selon eux.”Le secteur a peu d’occasions de pouvoir faire fonctionner ses machines comme cela, à plein régime, sur une telle distance et une telle durée. C’est un test exigeant pour les batteries, les moteurs, la structure et même les algorithmes”, selon Cui Wenhao, ingénieur de 28 ans pour l’entreprise chinoise Noetix Robotics. Ce semi-marathon, “c’est une formidable impulsion pour tout le secteur de la robotique”, souligne-t-il.”L’idée (derrière cette course), c’est que les robots humanoïdes peuvent véritablement s’intégrer à la société humaine et commencer à accomplir des tâches que des humains réalisent”, explique un autre ingénieur, Kong Yichang, 25 ans, de l’entreprise DroidUp.La Chine, deuxième économie mondiale, cherche à être un leader mondial dans l’intelligence artificielle (IA) et la robotique. Elle se pose ainsi en challenger direct des États-Unis.Les entreprises chinoises sont de plus en plus performantes dans les nouvelles technologies.En janvier, la start-up privée DeepSeek avait ainsi fait les gros titres de la presse mondiale avec un robot conversationnel fonctionnant à l’IA et qu’elle affirmait avoir développé à un coût infiniment moindre que ses concurrents américains comme ChatGPT.

Bruno Le Maire propose d’unifier une partie de la dette publique en Europe pour créer un “euro de référence”

L’ex-ministre de l’Economie français Bruno Le Maire a plaidé samedi pour une “mise en commun” d’une partie des dettes des pays européens afin d’aider à créer un “euro de référence” face au “roi dollar qui vacille” dans un contexte de fortes tensions commerciales avec les Etats-Unis.Sur X, celui qui a dirigé Bercy pendant sept ans a appelé samedi à ce que la Commission européenne étudie “la mise en commun de toutes les dettes nationales” européennes “au-dessus d’un plafond de 50% d’endettement”.Il a également proposé “de fondre en un seul titre” les titres de la Banque européenne d’investissement (BEI) et ceux de la dette commune européenne issue du plan de relance de 750 milliards d’euros décidé en 2020 en pleine pandémie de Covid, qui sera remboursée jusqu’en 2058.Pour Bruno Le Maire, ces décisions “accélèreront la création d’un marché attractif de la dette européenne”, ce qui permettrait de “financer nos investissements à un prix abordable”, notamment via une “nouvelle émission de dette en commun”.Renforcer l’euro dans les échanges, c’est également donner aux pays de la zone des “leviers de négociation avec leurs partenaires commerciaux, Etats-Unis compris”, estime Bruno Le Maire, qui a quitté Bercy en septembre 2024 lors de la nomination du gouvernement Barnier.”Pour la première fois depuis 1945, les Européens ont entre les mains une heure opportunité unique de faire de l’euro une monnaie de référence mondiale” face au “roi dollar qui vacille sur son trône, sous les coups de ses propres sujets, le président des Etats-Unis (…) en tête.”Bruno Le Maire a également plaidé pour “accélérer la mise en place d’un euro numérique”, un projet de la Banque centrale européenne (BCE), pour s’affranchir de “Visa, Mastercard ou Paypal”, américains.L’imposition de droits de douane par le président américain Donald Trump a mené les investisseurs internationaux à se délester massivement de tous les grands actifs américains, dont le dollar, la monnaie de référence pour les échanges internationaux.Le dollar a perdu 5% face à l’euro depuis le 2 avril et plus de 8% depuis l’investiture de Trump le 20 janvier.Une grande partie des droits de douane décidés à l’encontre de l’Union européenne sont pour l’heure suspendus, Donald Trump s’étant dit jeudi sûr “à 100%” qu’un accord serait trouvé avec l’UE sur le sujet.

Vance arrives at Vatican for meeting with pope’s right-hand man

US Vice President JD Vance arrived at the Vatican on Saturday morning ahead of a meeting with the Holy See’s second-highest official, just two months after Pope Francis lambasted the new US administration.Catholic convert Vance and his delegation arrived at the pope’s official residence, the Apostolic Palace, just before 10:00 am (0800 GMT) and were due to hold a meeting with the Vatican’s secretary of state, Cardinal Pietro Parolin, and Paul Richard Gallagher, the Holy See’s secretary for relations with states.The meeting comes just a day after Vance held talks with Italian Prime Minister Giorgia Meloni where US President Donald Trump’s trade tariffs were discussed.Vance is hoping also to meet with the head of the world’s 1.4 billion Catholics, who is recuperating after battling life-threatening pneumonia and spending nearly 40 days in hospital.The 40-year-old US vice president, his wife and three children attended a Good Friday liturgy at Saint Peter’s basilica following his meeting with Meloni.There has been no official confirmation whether Vance, who converted to Catholicism in his mid-30s, will attend Easter mass on Sunday, where the pope is expected to make an appearance to the thousands of faithful who will descend on the Vatican for the occasion.Any meeting between Vance and the pope could be a tense affair.In February, Francis incurred the wrath of the White House after writing a letter to US bishops in which he condemned Trump’s plan to deport migrants en masse, which he described as a “major crisis”.The US responded by telling Francis to “stick to” religion.Last year, Francis made a rare foray into the US election season to call harsh anti-migrant attitudes “madness” and criticise right-wing US Catholic figures for overly conservative stances.Vance has a close relationship with the most conservative fringe of American churches, which have criticised the pope over his stances on migration, LGBTQ rights and certain questions of social justice.In May 2017, when Trump was in his first term, he was received at the Vatican for a half-hour meeting.

24 Heures motos: Yamaha en pole au Mans, Suzuki à ses trousses

Avantage Yamaha: la moto N.7 du YART s’élancera en tête des 24 Heures du Mans motos samedi devant sa première rivale, la Suzuki N.1 du SERT, dans une 48e édition qui s’annonce indécise et pluvieuse sur le légendaire circuit sarthois.L’an dernier, les honneurs étaient revenus au Yoshimura SERT qui avait offert à Suzuki un 15e succès record en Sarthe, avec ses pilotes franco-britanniques Gregg Black, Etienne Masson et Dan Linfoot (blessé et remplacé par le Japonais Cocoro Atsumi ce week-end).L’équipe franco-japonaise entend bien remporter dimanche une deuxième victoire de rang sur la célèbre course de motos pour faire honneur à son statut de numéro 1. Si sa rivale, la Yamaha N.7 Yamaha Austria Racing Team (YART), s’écarte de sa trajectoire – car, pour l’heure, c’est elle qui lui vole la vedette.Troisième des “24 Heures” l’an dernier, la disette n’a que trop duré pour le YART. L’équipe autrichienne ne s’est plus imposée au Mans depuis 2009 et ce en dépit de quatre pole positions glanées entre 2020 et 2024.Elle partira encore en tête de cette nouvelle édition après avoir dominé jeudi et vendredi les essais qualificatifs, s’offrant au passage le record du tracé Bugatti, au nez et à la barbe… de la Suzuki N.1.”On a vu par le passé qu’être en pole, ça ne s’est pas toujours très bien terminé pour nous, se rassure Gregg Black, et chaque fois que nous étions deuxièmes au départ, on a gagné”. Le Français, un temps recordman du circuit vendredi, a rapidement été délogé de son piédestal par l’Allemand Marvin Fritz, du YART.-  Mathieu Kassovitz au départ -Sur le papier, si les deux machines japonaises sont favorites pour la victoire, elles sont loin d’être intouchables, car le plateau est dense. Au total, 53 équipages – dont 18 dans la catégorie reine et 31 en Superstock, où s’alignent des engins plus proches de la série – s’élanceront sur le circuit Bugatti.Le départ sera donné par l’acteur et réalisateur français Mathieu Kassovitz à 15h00 (13h00 GMT). Les équipes s’élanceront “à l’ancienne”, en courant casqués d’un côté de la piste vers l’autre où leurs motos seront placées en épi. La Honda N.4 du Tati Team partira troisième, devant la BMW N.37 du Motorrad World Endurance Team, quatrième. Aux avant-postes lors des essais de pré-saison, le constructeur allemand est apparu plus en retrait lors des essais qualificatifs. “Nous avons eu quelques problèmes,” a reconnu à l’AFP le manager du Motorrad World Endurance Team, Werner Daemen, qui espérait être “dans le Top 3”. “Nous avons essayé des réglages différents, mais nous allons repasser à ceux des essais”, a-t-il encore dit.Face à la meute habituelle des constructeurs nippons, BMW – seul représentant non japonais parmi les constructeurs engagés dans l’élite – veut être la première marque européenne à remporter les 24 Heures motos. Depuis la première édition en 1978, le palmarès est un monopole japonais sur le tracé manceau.”L’année dernière, nous étions deuxièmes et l’année précédente, troisièmes. Nous espérons maintenant gagner Le Mans”, aspire le dirigeant belge.Jusqu’à dimanche, les pilotes seront confrontés à des températures relativement fraîches et de la pluie, attendue au départ. De quoi pimenter la ronde de 24 heures dès l’extinction des feux ?

Favoriser l’achat de produits bio pour protéger la femme enceinte et son bébé

Chou-fleur, poireaux, patates douces, kiwis… Dans une ferme maraîchère de l’agglomération de La Rochelle, Cassandra remplit son panier de produits bio chaque semaine, comme d’autres femmes enceintes que la collectivité aide financièrement à mieux s’alimenter pour protéger leur bébé.La future maman, âgée de 25 ans et habituée d’ordinaire aux supermarchés, bénéficie du programme “Jeunes pousses” lancé fin mars, inspiré d’initiatives similaires ailleurs en France.Vingt-cinq femmes enceintes de plus de trois mois bénéficient pendant six mois de 15 euros par semaine pour acheter des fruits et légumes bio chez des producteurs locaux. Des ateliers de sensibilisation à la santé environnementale, à la cuisine et à la diététique complètent le dispositif.”L’objectif est de convaincre les femmes enceintes de la nécessité absolue d’avoir une alimentation de qualité”, souligne Marc Maigné, vice-président de la communauté d’agglomération chargé du contrat local de santé.”Les 1.000 premiers jours de la vie, dès la conception, sont les plus dangereux” pour l’enfant. “Il est important qu’il soit exposé le moins possible aux produits chimiques de synthèse, dont les pesticides et les perturbateurs endocriniens”, ajoute-t-il.Les sages-femmes du territoire ont fait connaître le programme. “J’ai tout de suite été intéressée. J’ai pris conscience que je mangeais aussi pour mon bébé et j’ai envie de mieux m’alimenter”, témoigne Cassandra Fleury. “Je découvre des producteurs locaux près de chez moi, qui me permettent d’éviter les pesticides. C’est tout bénef !”, estime la jeune femme.- Changer les habitudes -Même enthousiasme chez Marine Serpette, qui attend son deuxième enfant. Cette femme de 33 ans, enceinte de sept mois, admet avoir une “alimentation pas très variée”. Son chéquier en poche, elle achète désormais ses légumes aux Jardins de l’Aubreçay, près de chez elle.”Il n’y a que du positif dans ce programme. Les produits sont de qualité, on me donne plein de conseils pour cuisiner”, apprécie celle qui voudrait “garder l’habitude de venir” après son accouchement.Les maraîchers saluent aussi l’initiative.”Cela permet de sensibiliser. Les gens viennent souvent au bio quand ils deviennent parents mais j’espère que leur consommation changera sur le long terme”, souligne Pierre-François Robin, cogérant de la ferme Les Enfourneaux, à Saint-Xandre (Charente-Maritime), où s’approvisionne Cassandra.”C’est une façon d’apporter notre pierre à l’édifice sur un territoire particulièrement touché par les cancers pédiatriques”, abonde Boris Georges, des Jardins de l’Aubreçay.Une étude récente a révélé un risque accru pour ces pathologies en plusieurs endroits de Charente-Maritime, où la pollution aux pesticides agricoles est régulièrement dénoncée. Notamment dans la plaine céréalière d’Aunis, près de La Rochelle, où des résidus de produits phytosanitaires ont été retrouvés dans les cheveux et urines de dizaines d’enfants.- Proposition de loi -La collectivité rochelaise s’est inspirée de “l’ordonnance verte” expérimentée à Strasbourg depuis plus de deux ans et qui a déjà essaimé en France, de Caen à Lons-le-Saunier en passant par Angoulême. La métropole alsacienne, pionnière, touche désormais 1.500 femmes enceintes ou en parcours de procréation médicale assistée (PMA).”L’expérience de Strasbourg n’a que des vertus positives. Elle sensibilise les femmes enceintes et fait fonctionner l’économie locale”, juge Sandra Regol, députée EELV du Bas-Rhin.Elle a déposé en septembre une proposition de loi visant à généraliser une ordonnance verte financée par l’État, sur le budget de la Sécurité sociale. “C’est de la politique de prévention sur le long terme”, justifie l’élue.En partant du budget strasbourgeois et du nombre de naissances national, la parlementaire chiffre le besoin de financement annuel autour de 700 millions d’euros, en intégrant le coût des séances avec les écoconseillers en santé qui seraient confiées aux services départementaux de la protection maternelle et infantile.”En comparaison, les coûts engendrés par l’exposition aux perturbateurs endocriniens atteindraient près de 160 milliards d’euros au niveau européen”, indique la proposition de loi que soutient l’association Alerte des médecins sur les pesticides, basée à Limoges.”Nous plaidons pour la mise en place d’ordonnances vertes dans tout le pays, en s’inspirant du modèle de Strasbourg qui est le plus abouti. Nous voulons qu’elles s’inscrivent dans la loi, c’est un enjeu de santé publique”, souligne son coprésident, Pierre-Michel Périnaud, pour qui “l’exposition aux pesticides pendant la grossesse fait partie des angles morts de la prévention”.

Favoriser l’achat de produits bio pour protéger la femme enceinte et son bébé

Chou-fleur, poireaux, patates douces, kiwis… Dans une ferme maraîchère de l’agglomération de La Rochelle, Cassandra remplit son panier de produits bio chaque semaine, comme d’autres femmes enceintes que la collectivité aide financièrement à mieux s’alimenter pour protéger leur bébé.La future maman, âgée de 25 ans et habituée d’ordinaire aux supermarchés, bénéficie du programme “Jeunes pousses” lancé fin mars, inspiré d’initiatives similaires ailleurs en France.Vingt-cinq femmes enceintes de plus de trois mois bénéficient pendant six mois de 15 euros par semaine pour acheter des fruits et légumes bio chez des producteurs locaux. Des ateliers de sensibilisation à la santé environnementale, à la cuisine et à la diététique complètent le dispositif.”L’objectif est de convaincre les femmes enceintes de la nécessité absolue d’avoir une alimentation de qualité”, souligne Marc Maigné, vice-président de la communauté d’agglomération chargé du contrat local de santé.”Les 1.000 premiers jours de la vie, dès la conception, sont les plus dangereux” pour l’enfant. “Il est important qu’il soit exposé le moins possible aux produits chimiques de synthèse, dont les pesticides et les perturbateurs endocriniens”, ajoute-t-il.Les sages-femmes du territoire ont fait connaître le programme. “J’ai tout de suite été intéressée. J’ai pris conscience que je mangeais aussi pour mon bébé et j’ai envie de mieux m’alimenter”, témoigne Cassandra Fleury. “Je découvre des producteurs locaux près de chez moi, qui me permettent d’éviter les pesticides. C’est tout bénef !”, estime la jeune femme.- Changer les habitudes -Même enthousiasme chez Marine Serpette, qui attend son deuxième enfant. Cette femme de 33 ans, enceinte de sept mois, admet avoir une “alimentation pas très variée”. Son chéquier en poche, elle achète désormais ses légumes aux Jardins de l’Aubreçay, près de chez elle.”Il n’y a que du positif dans ce programme. Les produits sont de qualité, on me donne plein de conseils pour cuisiner”, apprécie celle qui voudrait “garder l’habitude de venir” après son accouchement.Les maraîchers saluent aussi l’initiative.”Cela permet de sensibiliser. Les gens viennent souvent au bio quand ils deviennent parents mais j’espère que leur consommation changera sur le long terme”, souligne Pierre-François Robin, cogérant de la ferme Les Enfourneaux, à Saint-Xandre (Charente-Maritime), où s’approvisionne Cassandra.”C’est une façon d’apporter notre pierre à l’édifice sur un territoire particulièrement touché par les cancers pédiatriques”, abonde Boris Georges, des Jardins de l’Aubreçay.Une étude récente a révélé un risque accru pour ces pathologies en plusieurs endroits de Charente-Maritime, où la pollution aux pesticides agricoles est régulièrement dénoncée. Notamment dans la plaine céréalière d’Aunis, près de La Rochelle, où des résidus de produits phytosanitaires ont été retrouvés dans les cheveux et urines de dizaines d’enfants.- Proposition de loi -La collectivité rochelaise s’est inspirée de “l’ordonnance verte” expérimentée à Strasbourg depuis plus de deux ans et qui a déjà essaimé en France, de Caen à Lons-le-Saunier en passant par Angoulême. La métropole alsacienne, pionnière, touche désormais 1.500 femmes enceintes ou en parcours de procréation médicale assistée (PMA).”L’expérience de Strasbourg n’a que des vertus positives. Elle sensibilise les femmes enceintes et fait fonctionner l’économie locale”, juge Sandra Regol, députée EELV du Bas-Rhin.Elle a déposé en septembre une proposition de loi visant à généraliser une ordonnance verte financée par l’État, sur le budget de la Sécurité sociale. “C’est de la politique de prévention sur le long terme”, justifie l’élue.En partant du budget strasbourgeois et du nombre de naissances national, la parlementaire chiffre le besoin de financement annuel autour de 700 millions d’euros, en intégrant le coût des séances avec les écoconseillers en santé qui seraient confiées aux services départementaux de la protection maternelle et infantile.”En comparaison, les coûts engendrés par l’exposition aux perturbateurs endocriniens atteindraient près de 160 milliards d’euros au niveau européen”, indique la proposition de loi que soutient l’association Alerte des médecins sur les pesticides, basée à Limoges.”Nous plaidons pour la mise en place d’ordonnances vertes dans tout le pays, en s’inspirant du modèle de Strasbourg qui est le plus abouti. Nous voulons qu’elles s’inscrivent dans la loi, c’est un enjeu de santé publique”, souligne son coprésident, Pierre-Michel Périnaud, pour qui “l’exposition aux pesticides pendant la grossesse fait partie des angles morts de la prévention”.

Favoriser l’achat de produits bio pour protéger la femme enceinte et son bébé

Chou-fleur, poireaux, patates douces, kiwis… Dans une ferme maraîchère de l’agglomération de La Rochelle, Cassandra remplit son panier de produits bio chaque semaine, comme d’autres femmes enceintes que la collectivité aide financièrement à mieux s’alimenter pour protéger leur bébé.La future maman, âgée de 25 ans et habituée d’ordinaire aux supermarchés, bénéficie du programme “Jeunes pousses” lancé fin mars, inspiré d’initiatives similaires ailleurs en France.Vingt-cinq femmes enceintes de plus de trois mois bénéficient pendant six mois de 15 euros par semaine pour acheter des fruits et légumes bio chez des producteurs locaux. Des ateliers de sensibilisation à la santé environnementale, à la cuisine et à la diététique complètent le dispositif.”L’objectif est de convaincre les femmes enceintes de la nécessité absolue d’avoir une alimentation de qualité”, souligne Marc Maigné, vice-président de la communauté d’agglomération chargé du contrat local de santé.”Les 1.000 premiers jours de la vie, dès la conception, sont les plus dangereux” pour l’enfant. “Il est important qu’il soit exposé le moins possible aux produits chimiques de synthèse, dont les pesticides et les perturbateurs endocriniens”, ajoute-t-il.Les sages-femmes du territoire ont fait connaître le programme. “J’ai tout de suite été intéressée. J’ai pris conscience que je mangeais aussi pour mon bébé et j’ai envie de mieux m’alimenter”, témoigne Cassandra Fleury. “Je découvre des producteurs locaux près de chez moi, qui me permettent d’éviter les pesticides. C’est tout bénef !”, estime la jeune femme.- Changer les habitudes -Même enthousiasme chez Marine Serpette, qui attend son deuxième enfant. Cette femme de 33 ans, enceinte de sept mois, admet avoir une “alimentation pas très variée”. Son chéquier en poche, elle achète désormais ses légumes aux Jardins de l’Aubreçay, près de chez elle.”Il n’y a que du positif dans ce programme. Les produits sont de qualité, on me donne plein de conseils pour cuisiner”, apprécie celle qui voudrait “garder l’habitude de venir” après son accouchement.Les maraîchers saluent aussi l’initiative.”Cela permet de sensibiliser. Les gens viennent souvent au bio quand ils deviennent parents mais j’espère que leur consommation changera sur le long terme”, souligne Pierre-François Robin, cogérant de la ferme Les Enfourneaux, à Saint-Xandre (Charente-Maritime), où s’approvisionne Cassandra.”C’est une façon d’apporter notre pierre à l’édifice sur un territoire particulièrement touché par les cancers pédiatriques”, abonde Boris Georges, des Jardins de l’Aubreçay.Une étude récente a révélé un risque accru pour ces pathologies en plusieurs endroits de Charente-Maritime, où la pollution aux pesticides agricoles est régulièrement dénoncée. Notamment dans la plaine céréalière d’Aunis, près de La Rochelle, où des résidus de produits phytosanitaires ont été retrouvés dans les cheveux et urines de dizaines d’enfants.- Proposition de loi -La collectivité rochelaise s’est inspirée de “l’ordonnance verte” expérimentée à Strasbourg depuis plus de deux ans et qui a déjà essaimé en France, de Caen à Lons-le-Saunier en passant par Angoulême. La métropole alsacienne, pionnière, touche désormais 1.500 femmes enceintes ou en parcours de procréation médicale assistée (PMA).”L’expérience de Strasbourg n’a que des vertus positives. Elle sensibilise les femmes enceintes et fait fonctionner l’économie locale”, juge Sandra Regol, députée EELV du Bas-Rhin.Elle a déposé en septembre une proposition de loi visant à généraliser une ordonnance verte financée par l’État, sur le budget de la Sécurité sociale. “C’est de la politique de prévention sur le long terme”, justifie l’élue.En partant du budget strasbourgeois et du nombre de naissances national, la parlementaire chiffre le besoin de financement annuel autour de 700 millions d’euros, en intégrant le coût des séances avec les écoconseillers en santé qui seraient confiées aux services départementaux de la protection maternelle et infantile.”En comparaison, les coûts engendrés par l’exposition aux perturbateurs endocriniens atteindraient près de 160 milliards d’euros au niveau européen”, indique la proposition de loi que soutient l’association Alerte des médecins sur les pesticides, basée à Limoges.”Nous plaidons pour la mise en place d’ordonnances vertes dans tout le pays, en s’inspirant du modèle de Strasbourg qui est le plus abouti. Nous voulons qu’elles s’inscrivent dans la loi, c’est un enjeu de santé publique”, souligne son coprésident, Pierre-Michel Périnaud, pour qui “l’exposition aux pesticides pendant la grossesse fait partie des angles morts de la prévention”.