La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica 30 ans après
La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica perpétré il y a 30 ans, dans une société toujours divisée autour de ce massacre dans lequel environ 8.000 hommes et adolescents musulmans ont été abattus par les forces serbes bosniennes.Le 11 juillet 1995, la ville de Srebrenica située dans l’est de la Bosnie frontalier de la Serbie, déclarée “zone protégée de l’ONU” dans laquelle vivent alors plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, est prise d’assaut par les forces Serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladic, surnommé “le boucher des Balkans”.La conquête éclair de la ville confrontée à un manque d’armes, de combattants et de vivres, est suivie par des exécutions de masse d’hommes et d’adolescents jetés dans des dizaines de fosses communes.Trente ans plus tard, environ 7.000 victimes de ce massacre ont été identifiées et enterrées, et quelque mille autres sont toujours recherchées par leurs familles.Mais les découvertes de charniers sont désormais rares. La dernière remonte à 2021, lorsque les restes de dix victimes ont été exhumées.Cette année, les restes de sept victimes identifiées seront enterrés lors des commémorations du 11 juillet dans le Centre mémorial de Srebrenica-Potocari, dont ceux de deux jeunes qui avaient 19 ans à l’époque, et aussi d’une femme qui était âgée de 67 ans.- “un seul os” -“Cette année, je fais enterrer mon père. Mais il n’y a qu’un seul os, sa mâchoire inférieure retrouvée il y a trois ans. Ma mère est très malade et elle souhaite que ce soit fait”, sans attendre que d’autres restes soient éventuellement retrouvés, dit à l’AFP, Mirzeta Karic, 50 ans.Son père, Sejdalija Alic, avait 46 ans en juillet 1995. Malade, il avait rejoint plusieurs milliers d’hommes et d’adolescents qui avaient essayé de fuir en s’aventurant dans les forêts voisines.Il n’a pas réussi à sauver sa vie. Son fils Sejdin, qui avait 22 ans, a été tué aussi, tout comme ses trois frères et leurs quatre fils.Dans la lignée de trois générations d’hommes de cette famille, “seul un fils de l’un de mes trois oncles a survécu”, raconte Mme Karic, précisant que son père sera “le 50e homme de la famille proche” à être enterré dans le cimetière de Potocari. Son frère Sejdin y a été inhumé en 2003.”J’ai tout pu supporter, mais je pense que cet enterrement sera le pire. On fait inhumer un os. Je ne peux pas décrire cette douleur”, explique la fille de Sejdalija Alic.- “Négation banalisée” -Les chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie pendant le conflit de 1992 à 1995, qui a fait au total près de 100.000 morts, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à perpétuité pour génocide et crime de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à la Haye. Mais la gravité de ces crimes continue d’être relativisée, notamment par des dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie (la Republika Srpska) et de la Serbie, qui rejettent la qualification de génocide.”Cette négation est banalisée”, explique à l’AFP Neira Sabanovic, chercheuse à l’Université libre de Bruxelles dont les travaux portent sur la mémoire et l’instrumentalisation des identités ethniques dans les Balkans. “Il est très rare de trouver quelqu’un en Republika Srpska qui reconnaît qu’il y a eu génocide”, dit-elle.Le chef politique des serbes de Bosnie, Milorad Dodik, nie régulièrement le génocide et remet en question le nombre de victimes.Sur 305 cas de déni ou de relativisation dans les médias en Republika Srpska et en Serbie durant 2024, M. Dodik est en tête et apparaît 42 fois, selon une étude annuelle publiée par le Centre mémorial de Srebrenica.L’Assemblée générale de l’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré la colère de Belgrade.- “monologue” -Samedi, les dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie et de la Serbie, ainsi que les dignitaires de l’Eglise orthodoxe serbe se réuniront à Bratunac, près de Srebrenica, pour une commémoration en hommage à plus de 3.200 militaires et civils serbes de Bosnie orientale tués pendant la guerre.Les portraits de quelque 600 de ces victimes ont été accrochés cette semaine le long de la route à proximité du Centre mémorial de Srebrenica.”Ces gens-là ne participent pas au même débat. Ils sont dans un monologue et ils sont toujours en 1995″, a commenté jeudi le directeur du Centre mémorial de Srebrenica, Emir Suljagic, à une télévision locale.”Nous avons gagné un combat très important, c’est le combat pour la reconnaissance” internationale, a-t-il ajouté, en référence à la résolution de l’ONU.
La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica 30 ans après
La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica perpétré il y a 30 ans, dans une société toujours divisée autour de ce massacre dans lequel environ 8.000 hommes et adolescents musulmans ont été abattus par les forces serbes bosniennes.Le 11 juillet 1995, la ville de Srebrenica située dans l’est de la Bosnie frontalier de la Serbie, déclarée “zone protégée de l’ONU” dans laquelle vivent alors plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, est prise d’assaut par les forces Serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladic, surnommé “le boucher des Balkans”.La conquête éclair de la ville confrontée à un manque d’armes, de combattants et de vivres, est suivie par des exécutions de masse d’hommes et d’adolescents jetés dans des dizaines de fosses communes.Trente ans plus tard, environ 7.000 victimes de ce massacre ont été identifiées et enterrées, et quelque mille autres sont toujours recherchées par leurs familles.Mais les découvertes de charniers sont désormais rares. La dernière remonte à 2021, lorsque les restes de dix victimes ont été exhumées.Cette année, les restes de sept victimes identifiées seront enterrés lors des commémorations du 11 juillet dans le Centre mémorial de Srebrenica-Potocari, dont ceux de deux jeunes qui avaient 19 ans à l’époque, et aussi d’une femme qui était âgée de 67 ans.- “un seul os” -“Cette année, je fais enterrer mon père. Mais il n’y a qu’un seul os, sa mâchoire inférieure retrouvée il y a trois ans. Ma mère est très malade et elle souhaite que ce soit fait”, sans attendre que d’autres restes soient éventuellement retrouvés, dit à l’AFP, Mirzeta Karic, 50 ans.Son père, Sejdalija Alic, avait 46 ans en juillet 1995. Malade, il avait rejoint plusieurs milliers d’hommes et d’adolescents qui avaient essayé de fuir en s’aventurant dans les forêts voisines.Il n’a pas réussi à sauver sa vie. Son fils Sejdin, qui avait 22 ans, a été tué aussi, tout comme ses trois frères et leurs quatre fils.Dans la lignée de trois générations d’hommes de cette famille, “seul un fils de l’un de mes trois oncles a survécu”, raconte Mme Karic, précisant que son père sera “le 50e homme de la famille proche” à être enterré dans le cimetière de Potocari. Son frère Sejdin y a été inhumé en 2003.”J’ai tout pu supporter, mais je pense que cet enterrement sera le pire. On fait inhumer un os. Je ne peux pas décrire cette douleur”, explique la fille de Sejdalija Alic.- “Négation banalisée” -Les chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie pendant le conflit de 1992 à 1995, qui a fait au total près de 100.000 morts, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à perpétuité pour génocide et crime de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à la Haye. Mais la gravité de ces crimes continue d’être relativisée, notamment par des dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie (la Republika Srpska) et de la Serbie, qui rejettent la qualification de génocide.”Cette négation est banalisée”, explique à l’AFP Neira Sabanovic, chercheuse à l’Université libre de Bruxelles dont les travaux portent sur la mémoire et l’instrumentalisation des identités ethniques dans les Balkans. “Il est très rare de trouver quelqu’un en Republika Srpska qui reconnaît qu’il y a eu génocide”, dit-elle.Le chef politique des serbes de Bosnie, Milorad Dodik, nie régulièrement le génocide et remet en question le nombre de victimes.Sur 305 cas de déni ou de relativisation dans les médias en Republika Srpska et en Serbie durant 2024, M. Dodik est en tête et apparaît 42 fois, selon une étude annuelle publiée par le Centre mémorial de Srebrenica.L’Assemblée générale de l’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré la colère de Belgrade.- “monologue” -Samedi, les dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie et de la Serbie, ainsi que les dignitaires de l’Eglise orthodoxe serbe se réuniront à Bratunac, près de Srebrenica, pour une commémoration en hommage à plus de 3.200 militaires et civils serbes de Bosnie orientale tués pendant la guerre.Les portraits de quelque 600 de ces victimes ont été accrochés cette semaine le long de la route à proximité du Centre mémorial de Srebrenica.”Ces gens-là ne participent pas au même débat. Ils sont dans un monologue et ils sont toujours en 1995″, a commenté jeudi le directeur du Centre mémorial de Srebrenica, Emir Suljagic, à une télévision locale.”Nous avons gagné un combat très important, c’est le combat pour la reconnaissance” internationale, a-t-il ajouté, en référence à la résolution de l’ONU.
Nearly 450,000 Afghans left Iran since June 1: IOM
Nearly 450,000 Afghans have returned from Iran since the start of June, the United Nations’ migration agency said on Monday, after Tehran ordered those without documentation to leave by July 6.In late May, Iran said undocumented Afghans must leave the country by July 6, potentially impacting four million people out of the around six million Afghans Tehran says live in the country.Numbers of people crossing the border have surged since mid-June, with some days seeing around 40,000 people crossing at Islam Qala in western Herat province, UN agencies have said.From June 1 to July 5, 449,218 Afghans returned from Iran, a spokesman for the International Organization for Migration told AFP on Monday, adding that the total for the year so far was 906,326.Many people crossing reported pressure from authorities or arrest and deportation, as well as losing already limited finances in the rush to leave quickly.Massive foreign aid cuts have impacted the response to the crisis, with the UN, international non-governmental groups and Taliban officials calling for more funding to support the returnees.The UN has warned the influx could destabilise the country already grappling with entrenched poverty, unemployment and climate change-related shocks and urged nations not to forcibly return Afghans.”Forcing or pressuring Afghans to return risks further instability in the region, and onward movement towards Europe,” the UN refugees agency UNHCR said in a statement on Friday.
Radio: Stéphane Bern quitte Europe 1 pour ICI et le service public
Stéphane Bern quitte Europe 1 pour rejoindre à la rentrée ICI, le réseau des stations locales du groupe public Radio France, a annoncé ICI lundi dans un communiqué.Sa chronique quotidienne, “Voyage dans le temps”, sera diffusée du lundi au vendredi à 7h55 sur les 44 radios du réseau ICI (auparavant appelé France Bleu).”Chaque épisode raconte(ra) une histoire vraie, souvent méconnue, narrée avec humour et esprit” et rythmée “par des illustrations sonores”, selon le communiqué.Cette “chronique quotidienne joyeusement érudite, à mi-chemin entre le cours d’histoire et la bande dessinée audio” proposera “des anecdotes étonnantes, des personnages extravagants et des faits réels aussi savoureux qu’improbables”.Après y être déjà passé dans les années 90, Stéphane Bern était sur Europe 1 depuis 2020, d’abord pour l’émission “Historiquement vôtre”, puis pour “Au cœur de l’histoire” dans l’après-midi.”J’ai adoré ça mais écrire 40 minutes d’émission par jour me prenait beaucoup de temps. Je m’épuisais. Mes projets télévisés se multipliant, j’ai compris que j’étais au bout de cette belle aventure”, a déclaré l’animateur au journal Le Parisien/Aujourd’hui en France.Selon lui, il a décidé de rejoindre ICI faute d’avoir été formellement reconduit en avril par Europe 1, radio dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.”Avec Europe 1, nous partons en très bons termes. Ils étaient déçus que je parte. Même Vincent Bolloré m’a appelé. Il a compris mon choix”, a assuré Stéphane Bern, qui a également été animateur radio sur France Inter et RTL par le passé.Sur le petit écran, il présente des émissions événementielles sur le groupe public France Télévisions, comme “Le village préféré des Français”, et tient le rôle-titre de la série policière “Bellefond” sur France 3.
En Russie, l’étrange cas de Mme Maïboroda
La retraitée russe porte un col roulé rouge et une toque en fourrure. Elle écoute le verdict qui tombe, puis, raconte un témoin, comme frappée par les mots du juge, se met “à saigner du nez”.Ce 29 janvier 2024, Evguénia Maïboroda, alors âgée de 72 ans, est condamnée à cinq ans et demi de prison pour s’être opposée à l’invasion de l’Ukraine. Six ans plus tôt, elle soutenait Vladimir Poutine et l’annexion de la Crimée.Sur une photo prise au tribunal de Chakhty, dans le sud-ouest de la Russie, elle est assise sur le banc des accusés, la main posée sur le coeur. Son regard, étrange, exprime la stupeur et une pointe de reproche.Dans son affaire, elle a été accusée d’avoir partagé deux contenus illégaux sur les réseaux sociaux : l’un véhiculant “de fausses informations” sur l’armée russe, l’autre comportant un “appel public à commettre des activités extrémistes”. Pour cette raison, avant même le jugement, Mme Maïboroda, une ancienne employée d’une mine de charbon, avait été placée, le 28 avril 2023, sur la liste des personnes décrétées “terroristes et extrémistes” par la Fédération de Russie. Comment une retraitée pro-Kremlin est-elle devenue une “terroriste” ? En s’appuyant sur des documents, témoignages et un échange avec Mme Maïboroda depuis sa prison, l’AFP a reconstitué une histoire de résistance peu habituelle, remplie d’ambivalences qui éclairent la société russe.- Pertes et solitude -Evguénia Nikolaïevna Maïboroda est née le 10 juin 1951 à Kamenolomni, au sud de la ville de Chakhty, dans la région de Rostov, frontalière de l’Ukraine.Elle rencontre son futur mari, Nikolaï Maïboroda, lors de leurs études dans un institut technique.Le couple commence à travailler dans une mine de charbon près de Chakhty. Il est mineur dans une brigade réputée ; elle, opératrice dans la centrale électrique associée à l’exploitation. Ils ont un fils, Sergueï.Les Maïboroda forment une famille idéale, les mineurs étant haut placés dans la hiérarchie soviétique. Ils profitent de privilèges, voyagent à travers le bloc communiste.Quand l’URSS s’effondre, en 1991, ils subissent un déclassement économique, avec la suspension du versement des salaires, mais également symbolique car les valeurs qu’ils incarnaient sont remplacées par celles d’un capitalisme sauvage.Le 31 août 1997, journée des mineurs, une date importante dans la mythologie soviétique, leur fils unique a un accident de voiture. Il meurt à 25 ans.”On était à l’enterrement. Elle était dans un tel état qu’elle ne se rappelle plus de rien. Son fils était tout pour elle”, commente Maria, une proche témoignant anonymement pour raison de sécurité.En 2002, la mine ferme. Moins de dix ans plus tard, en 2011, son époux Nikolaï décède d’une maladie fulgurante.- Amour de Poutine – Mme Maïboroda se réfugie dans la religion et prend soin d’elle : sur les photos, elle est habillée élégamment avec toujours, sous les yeux, un fin trait de crayon noir.”C’est une meneuse dans la vie. Elle est très dure à briser”, énonce Maria.Fin 2017, Evguénia Maïboroda découvre les réseaux sociaux et crée un compte sur VK (l’équivalent russe de Facebook). Sa page montre son évolution politique. Pendant cinq ans, elle partage des centaines d’images de chats, de fleurs, des blagues, des messages religieux et nostalgiques de l’URSS… et des commentaires sur le pouvoir.Entre mars et août 2018, elle publie une trentaine de photos avec des légendes qui présentent Vladimir Poutine comme un dirigeant merveilleux qui redonne sa grandeur au pays. Sur l’une d’elles, Poutine dit à Donald Trump qu’il rendra la Crimée à l’Ukraine “si les Etats-Unis rendent le Texas au Mexique et l’Alaska à la Russie”. Sur une autre, l’ex-président ukrainien Petro Porochenko est qualifié de “débile”.Jusque-là, rien d’exceptionnel. Le discours de stabilité et de puissance retrouvée du poutinisme a séduit beaucoup de Russes meurtris par la crise des années 1990.- Haine de Poutine -Puis intervient la métamorphose.A partir de l’été 2018, la Russie est touchée par des protestations contre la hausse brutale de l’âge du départ à la retraite. La grogne vient d’en bas et sort des cercles d’opposition des grandes villes.”D’habitude, Vladimir Poutine se pose en arbitre, en garant des intérêts de la population, en grand chef populiste… Mais là, c’est la première fois où il prend la parole pour défendre une réforme, disons, antisociale”, relève Karine Clément, spécialiste des mouvements sociaux russes. Cet engagement fait chuter la popularité du président mais aucune manifestation massive n’a lieu.Fin 2018, la tonalité des messages politiques d’Evguénia Maïboroda change néanmoins complètement. Elle partage des messages dénonçant la pauvreté en Russie, un pays pourtant très riche en ressources naturelles, souligne-t-elle.La journaliste Tatiana Vassiltchouk, du média indépendant Novaïa Gazeta, a effectué un reportage à Maïski, le village de Mme Maïboroda miné par le chômage et les problèmes de déchets.”Le village se noie dans les décharges d’ordures”, décrit-elle.En 2020, Evguénia Maïboroda s’oppose à la révision constitutionnelle ayant permis au président de rester au pouvoir jusqu’en 2036. “Non à un Poutine éternel, (…) non aux mensonges et à la corruption éternels”, dit l’une de ses publications. – Guerre -Arrive l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Sur son compte VK, Mme Maïboroda fustige l’agression. Et soutient le régiment ukrainien Azov, fondé par des militants d’extrême-droite dont des néo-nazis, qui jouit aujourd’hui d’une réputation héroïque pour ses faits d’armes, notamment sa résistance lors de la bataille de Marioupol.En Russie, tout soutien aux forces ukrainiennes, surtout Azov qui a depuis élargi son recrutement, ou opposition publique au conflit est traqué par les services de sécurité qui ont ainsi écroué des centaines de personnes.Mme Maïboroda est repérée. En février 2023, son domicile est perquisitionné. Elle reçoit une amende et une première courte peine d’emprisonnement. Une affaire criminelle est ouverte, menant à sa condamnation de janvier 2024.Il lui est reproché d’avoir publié sur VK un message dénonçant les milliers de victimes du siège de la ville ukrainienne de Marioupol, au printemps 2022, mais aussi d’avoir partagé une perturbante vidéo.Dans cette dernière, une fillette s’exprime devant un ordinateur dont l’écran affiche une croix gammée. Elle tient un couteau et appelle, en ukrainien, à égorger des Russes. Ces images, publiées par un compte pro-Kremlin, alimentent le récit du pouvoir russe qui, du fait de l’admiration de certaines formations militaires en Ukraine pour les nationalistes ukrainiens ayant combattu l’URSS avec Hitler, dit mener une guerre contre des “néo-nazis”.Pour avoir repartagé cette vidéo, qui selon les services de sécurité ukrainiens (SBU) déforme la réalité et faisait partie “d’une campagne de propagande”, Maïboroda se retrouve accusée de nazisme. “Elle ne défend pas cette idéologie”, tranche une source proche du dossier, sous couvert d’anonymat.Mme Maïboroda, qui a de la famille en Ukraine et s’y rendait régulièrement, a expliqué au tribunal qu’un de ses cousins avait été blessé, à l’été 2022, par un bombardement russe à Dnipro.- “Brouillage” -Selon sa proche, Maria, Mme Maïboroda n’a pas perçu le danger de son militantisme virtuel et s’est égarée “comme un agneau”.Mais sa politisation montre aussi une certaine lucidité. “Il faut être très intelligent pour s’orienter dans la sphère publique russe”, note la sociologue Karine Clément.Car, selon elle, le Kremlin entretient un “brouillage des consciences” à coups de paradoxes assumés et de désinformation qui, en plus des persécutions judiciaires, vise à décourager “la formation de mouvements politiques de masse”.Le récit présentant l’invasion de l’Ukraine comme “un combat contre le nazisme” dans un pays dirigé par un président d’origine juive, Volodymyr Zelensky, illustre cette stratégie du chaos, estime l’experte.Le tumulte des années 1990, quand des oligarques présentaient leurs réformes ultralibérales comme des avancées vers la “démocratie”, a aussi favorisé la confusion puis l’autoritarisme de M. Poutine, poursuit-elle.Aujourd’hui, la sociologue associe le soutien de nombreux Russes à la guerre à une “soif de faire communauté” et voit Mme Maïboroda comme une personne sortie du lot pour avoir “une bonne image de soi”. L’affaire a eu un certain écho dans les médias et les ONG d’opposition en Russie et en exil. L’organisation Memorial l’a très vite reconnue “prisonnière politique” et des critiques du Kremlin ont estimé que son cas illustrait l’intensité croissante de la répression.- “Tu ne tueras point” -Contrairement à des milliers de prisonniers ukrainiens détenus au secret et torturés, Evguénia Maïboroda, en tant que citoyenne russe, a des conditions d’emprisonnement plutôt correctes.Elle peut théoriquement recevoir des lettres, certes censurées par l’administration pénitentiaire, et passer, parfois, des appels téléphoniques.Début juin, après six mois d’attente incertaine, elle a pu répondre à des questions de l’AFP lors d’un appel de 10 minutes enregistré par un intermédiaire, depuis sa prison dans la région de Rostov.Ses proches la décrivaient au printemps comme déprimée et souffrante. Mais son ton, lors de cet appel, est étonnamment énergique pour une femme de 74 ans emprisonnée depuis un an et demi.”Le plus dur pour moi, c’était la privation de liberté. C’est trèèès dur. Mais ma foi et mes prières m’ont aidée..”, explique-t-elle, la voix hachée par la transmission téléphonique.Mais pourquoi a-t-elle partagé cette vidéo d’une fillette, devant un emblème nazi, qui appelait à tuer des Russes ? “C’est arrivé par accident, c’était stupide”, répond-elle.Elle déclare exécrer “la haine”, “les mensonges” et affirme que ses “vertus préférées” sont “l’amour et la joie de vivre”.Sur les raisons de son opposition à l’invasion de l’Ukraine, elle réplique : “Car je suis croyante. Tu ne tueras point. Et puis pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Moi, je n’ai pas compris.”
En Russie, l’étrange cas de Mme Maïboroda
La retraitée russe porte un col roulé rouge et une toque en fourrure. Elle écoute le verdict qui tombe, puis, raconte un témoin, comme frappée par les mots du juge, se met “à saigner du nez”.Ce 29 janvier 2024, Evguénia Maïboroda, alors âgée de 72 ans, est condamnée à cinq ans et demi de prison pour s’être opposée à l’invasion de l’Ukraine. Six ans plus tôt, elle soutenait Vladimir Poutine et l’annexion de la Crimée.Sur une photo prise au tribunal de Chakhty, dans le sud-ouest de la Russie, elle est assise sur le banc des accusés, la main posée sur le coeur. Son regard, étrange, exprime la stupeur et une pointe de reproche.Dans son affaire, elle a été accusée d’avoir partagé deux contenus illégaux sur les réseaux sociaux : l’un véhiculant “de fausses informations” sur l’armée russe, l’autre comportant un “appel public à commettre des activités extrémistes”. Pour cette raison, avant même le jugement, Mme Maïboroda, une ancienne employée d’une mine de charbon, avait été placée, le 28 avril 2023, sur la liste des personnes décrétées “terroristes et extrémistes” par la Fédération de Russie. Comment une retraitée pro-Kremlin est-elle devenue une “terroriste” ? En s’appuyant sur des documents, témoignages et un échange avec Mme Maïboroda depuis sa prison, l’AFP a reconstitué une histoire de résistance peu habituelle, remplie d’ambivalences qui éclairent la société russe.- Pertes et solitude -Evguénia Nikolaïevna Maïboroda est née le 10 juin 1951 à Kamenolomni, au sud de la ville de Chakhty, dans la région de Rostov, frontalière de l’Ukraine.Elle rencontre son futur mari, Nikolaï Maïboroda, lors de leurs études dans un institut technique.Le couple commence à travailler dans une mine de charbon près de Chakhty. Il est mineur dans une brigade réputée ; elle, opératrice dans la centrale électrique associée à l’exploitation. Ils ont un fils, Sergueï.Les Maïboroda forment une famille idéale, les mineurs étant haut placés dans la hiérarchie soviétique. Ils profitent de privilèges, voyagent à travers le bloc communiste.Quand l’URSS s’effondre, en 1991, ils subissent un déclassement économique, avec la suspension du versement des salaires, mais également symbolique car les valeurs qu’ils incarnaient sont remplacées par celles d’un capitalisme sauvage.Le 31 août 1997, journée des mineurs, une date importante dans la mythologie soviétique, leur fils unique a un accident de voiture. Il meurt à 25 ans.”On était à l’enterrement. Elle était dans un tel état qu’elle ne se rappelle plus de rien. Son fils était tout pour elle”, commente Maria, une proche témoignant anonymement pour raison de sécurité.En 2002, la mine ferme. Moins de dix ans plus tard, en 2011, son époux Nikolaï décède d’une maladie fulgurante.- Amour de Poutine – Mme Maïboroda se réfugie dans la religion et prend soin d’elle : sur les photos, elle est habillée élégamment avec toujours, sous les yeux, un fin trait de crayon noir.”C’est une meneuse dans la vie. Elle est très dure à briser”, énonce Maria.Fin 2017, Evguénia Maïboroda découvre les réseaux sociaux et crée un compte sur VK (l’équivalent russe de Facebook). Sa page montre son évolution politique. Pendant cinq ans, elle partage des centaines d’images de chats, de fleurs, des blagues, des messages religieux et nostalgiques de l’URSS… et des commentaires sur le pouvoir.Entre mars et août 2018, elle publie une trentaine de photos avec des légendes qui présentent Vladimir Poutine comme un dirigeant merveilleux qui redonne sa grandeur au pays. Sur l’une d’elles, Poutine dit à Donald Trump qu’il rendra la Crimée à l’Ukraine “si les Etats-Unis rendent le Texas au Mexique et l’Alaska à la Russie”. Sur une autre, l’ex-président ukrainien Petro Porochenko est qualifié de “débile”.Jusque-là, rien d’exceptionnel. Le discours de stabilité et de puissance retrouvée du poutinisme a séduit beaucoup de Russes meurtris par la crise des années 1990.- Haine de Poutine -Puis intervient la métamorphose.A partir de l’été 2018, la Russie est touchée par des protestations contre la hausse brutale de l’âge du départ à la retraite. La grogne vient d’en bas et sort des cercles d’opposition des grandes villes.”D’habitude, Vladimir Poutine se pose en arbitre, en garant des intérêts de la population, en grand chef populiste… Mais là, c’est la première fois où il prend la parole pour défendre une réforme, disons, antisociale”, relève Karine Clément, spécialiste des mouvements sociaux russes. Cet engagement fait chuter la popularité du président mais aucune manifestation massive n’a lieu.Fin 2018, la tonalité des messages politiques d’Evguénia Maïboroda change néanmoins complètement. Elle partage des messages dénonçant la pauvreté en Russie, un pays pourtant très riche en ressources naturelles, souligne-t-elle.La journaliste Tatiana Vassiltchouk, du média indépendant Novaïa Gazeta, a effectué un reportage à Maïski, le village de Mme Maïboroda miné par le chômage et les problèmes de déchets.”Le village se noie dans les décharges d’ordures”, décrit-elle.En 2020, Evguénia Maïboroda s’oppose à la révision constitutionnelle ayant permis au président de rester au pouvoir jusqu’en 2036. “Non à un Poutine éternel, (…) non aux mensonges et à la corruption éternels”, dit l’une de ses publications. – Guerre -Arrive l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Sur son compte VK, Mme Maïboroda fustige l’agression. Et soutient le régiment ukrainien Azov, fondé par des militants d’extrême-droite dont des néo-nazis, qui jouit aujourd’hui d’une réputation héroïque pour ses faits d’armes, notamment sa résistance lors de la bataille de Marioupol.En Russie, tout soutien aux forces ukrainiennes, surtout Azov qui a depuis élargi son recrutement, ou opposition publique au conflit est traqué par les services de sécurité qui ont ainsi écroué des centaines de personnes.Mme Maïboroda est repérée. En février 2023, son domicile est perquisitionné. Elle reçoit une amende et une première courte peine d’emprisonnement. Une affaire criminelle est ouverte, menant à sa condamnation de janvier 2024.Il lui est reproché d’avoir publié sur VK un message dénonçant les milliers de victimes du siège de la ville ukrainienne de Marioupol, au printemps 2022, mais aussi d’avoir partagé une perturbante vidéo.Dans cette dernière, une fillette s’exprime devant un ordinateur dont l’écran affiche une croix gammée. Elle tient un couteau et appelle, en ukrainien, à égorger des Russes. Ces images, publiées par un compte pro-Kremlin, alimentent le récit du pouvoir russe qui, du fait de l’admiration de certaines formations militaires en Ukraine pour les nationalistes ukrainiens ayant combattu l’URSS avec Hitler, dit mener une guerre contre des “néo-nazis”.Pour avoir repartagé cette vidéo, qui selon les services de sécurité ukrainiens (SBU) déforme la réalité et faisait partie “d’une campagne de propagande”, Maïboroda se retrouve accusée de nazisme. “Elle ne défend pas cette idéologie”, tranche une source proche du dossier, sous couvert d’anonymat.Mme Maïboroda, qui a de la famille en Ukraine et s’y rendait régulièrement, a expliqué au tribunal qu’un de ses cousins avait été blessé, à l’été 2022, par un bombardement russe à Dnipro.- “Brouillage” -Selon sa proche, Maria, Mme Maïboroda n’a pas perçu le danger de son militantisme virtuel et s’est égarée “comme un agneau”.Mais sa politisation montre aussi une certaine lucidité. “Il faut être très intelligent pour s’orienter dans la sphère publique russe”, note la sociologue Karine Clément.Car, selon elle, le Kremlin entretient un “brouillage des consciences” à coups de paradoxes assumés et de désinformation qui, en plus des persécutions judiciaires, vise à décourager “la formation de mouvements politiques de masse”.Le récit présentant l’invasion de l’Ukraine comme “un combat contre le nazisme” dans un pays dirigé par un président d’origine juive, Volodymyr Zelensky, illustre cette stratégie du chaos, estime l’experte.Le tumulte des années 1990, quand des oligarques présentaient leurs réformes ultralibérales comme des avancées vers la “démocratie”, a aussi favorisé la confusion puis l’autoritarisme de M. Poutine, poursuit-elle.Aujourd’hui, la sociologue associe le soutien de nombreux Russes à la guerre à une “soif de faire communauté” et voit Mme Maïboroda comme une personne sortie du lot pour avoir “une bonne image de soi”. L’affaire a eu un certain écho dans les médias et les ONG d’opposition en Russie et en exil. L’organisation Memorial l’a très vite reconnue “prisonnière politique” et des critiques du Kremlin ont estimé que son cas illustrait l’intensité croissante de la répression.- “Tu ne tueras point” -Contrairement à des milliers de prisonniers ukrainiens détenus au secret et torturés, Evguénia Maïboroda, en tant que citoyenne russe, a des conditions d’emprisonnement plutôt correctes.Elle peut théoriquement recevoir des lettres, certes censurées par l’administration pénitentiaire, et passer, parfois, des appels téléphoniques.Début juin, après six mois d’attente incertaine, elle a pu répondre à des questions de l’AFP lors d’un appel de 10 minutes enregistré par un intermédiaire, depuis sa prison dans la région de Rostov.Ses proches la décrivaient au printemps comme déprimée et souffrante. Mais son ton, lors de cet appel, est étonnamment énergique pour une femme de 74 ans emprisonnée depuis un an et demi.”Le plus dur pour moi, c’était la privation de liberté. C’est trèèès dur. Mais ma foi et mes prières m’ont aidée..”, explique-t-elle, la voix hachée par la transmission téléphonique.Mais pourquoi a-t-elle partagé cette vidéo d’une fillette, devant un emblème nazi, qui appelait à tuer des Russes ? “C’est arrivé par accident, c’était stupide”, répond-elle.Elle déclare exécrer “la haine”, “les mensonges” et affirme que ses “vertus préférées” sont “l’amour et la joie de vivre”.Sur les raisons de son opposition à l’invasion de l’Ukraine, elle réplique : “Car je suis croyante. Tu ne tueras point. Et puis pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Moi, je n’ai pas compris.”
Meurtre aux champignons vénéneux en Australie: l’accusée reconnue coupable”
Le jury d’un tribunal australien a reconnu coupable lundi une quinquagénaire accusée d’avoir tué trois personnes en leur servant des champignons vénéneux, une affaire qui a tenu en haleine les médias.Erin Patterson, 50 ans, était accusée du meurtre des parents de son mari – dont elle était séparée – et de la tante de ce dernier. Elle leur avait servi en juillet 2023 une spécialité culinaire anglaise, un bœuf Wellington avec des amanites phalloïdes – un des plus dangereux champignons vénéneux.Pendant son procès de plus de deux mois, l’accusée a maintenu que cet empoisonnement était accidentel.Mais après une semaine de délibérations, un jury de 12 membres l’a reconnue coupable de triple meurtre lundi, et également de tentative de meurtre sur un quatrième convive.Son époux, encore légalement marié à elle, avait décliné l’invitation.Le procès, tenu dans la petite ville rurale de Morwell, dans le sud-est de l’Australie, a attiré de nombreux médias, notamment internationaux, et des passionnés d’affaires criminelles.La peine d’Erin Patterson sera, elle, prononcée à une date ultérieure.- “Délicieux” -Le 29 juillet 2023, Erin Patterson avait organisé un repas de famille sur sa propriété du Sud-Est australien.A table ce jour-là: Don et Gail Patterson, les parents de son époux Simon, dont la tante Heather et l’oncle Ian – un pasteur d’une église bapstiste locale – étaient également présents. Simon, lui, avait décliné, expliquant son malaise face à cette invitation. En toile de fond, leur relation se détériorait, en raison d’un désaccord sur une question de pension alimentaire.L’Australienne a acheté des filets de boeuf à prix d’or et mixé la viande avec des champignons, enrobant le tout de pâte feuilletée pour confectionner des portions individuelles de boeuf Wellington.Les champignons, identifiés ensuite comme des amanites phalloïdes, peuvent avoir un goût sucré qui cache leur caractère toxique. La tablée a dit le bénédicité puis commencé le repas, “délicieux” aux dires de la tante invitée, Heather. – Mensonges -Mais le poison contenu par les champignons a vite envahi l’organisme des invités et déclenché des effets dévastateurs. Don, Gail et Heather ont succombé en une semaine. Seul Ian, le pasteur, a survécu.”Il est particulièrement évident qu’ils ne pouvaient en réchapper”, a décrit le spécialiste des soins intensifs Stephen Warrillow lors du procès.Des détectives ont vite trouvé des indices suggérant qu’Erin Patterson, passionnée d’histoires criminelles à ses heures perdues, avait préparé son repas avec l’intention de tuer.Mme Patterson a annoncé aux convives souffrir d’un cancer et demandé des conseils sur la façon dont elle devait l’annoncer à ses enfants, selon le parquet. Pourtant, aucun dossier médical n’a fait état d’un tel diagnostic. Le ministère public a déclaré qu’il s’agissait d’un mensonge pour attirer à sa table ses convives. Elle a également nié avoir eu en sa possession un déshydrateur alimentaire, alors que la police a retrouvé l’objet dans une décharge à proximité. Les analyses ont ensuite montré qu’il contenait des traces d’amanite phalloïde.”Je reconnais avoir menti parce que j’avais peur qu’on me tienne pour responsable”, a-t-elle déclaré lors du procès.- “Détective hors pair” -Les amanites phalloïdes comptent parmi les champignons les plus mortels de la planète, et sont responsables de quelque 90% de tous les décès dûs à la consommation de champignons vénéneux.Seul le pasteur, Ian Wilkinson, a survécu au repas, après des semaines d’hospitalisation. Il n’a pu expliquer pourquoi la quinquagénaire avait pu vouloir le tuer.Erin Patterson a été décrite comme une mère attentive, qui jouait un rôle actif dans sa petite communauté, se portant volontaire pour éditer le bulletin du village.Passionnée d’affaires criminelles, elle était aussi membre d’un groupe Facebook où elle discutait des meurtres australiens les plus célèbres. Son amie Christine Hunter a dit au procès qu’elle avait une réputation de “détective hors pair”. Erin Patterson a affirmé ne pas savoir comment les champignons mortels s’étaient retrouvés dans son plat.L’empoisonnement était un “terrible accident”, a déclaré son avocat, Colin Mandy lors du procès. “Elle ne l’a pas fait délibérément. Elle ne l’a pas fait intentionnellement”.Médecins, détectives, experts en informatique et spécialistes champignons se sont exprimés lors du procès pour disséquer chaque aspect du déjeuner.







