Affaire Grégory: la grand-tante une nouvelle fois entendue

Plus de 40 ans après le meurtre du petit Grégory, sa grand-tante est une nouvelle fois entendue par la justice vendredi, soupçonnée d’être l’un des corbeaux qui a menacé la famille des années durant, une accusation “lunaire”, selon sa défense.Jacqueline Jacob, 81 ans, dont l’époux Marcel est un frère de la grand-mère du petit garçon, est arrivée peu avant 10H00 à la cour d’appel de Dijon, chargée de l’enquête sur l’un des crimes non résolus les plus emblématiques de France.Entourée de ses avocats et de son mari, elle a gardé le silence, tout comme ses conseils, face à la meute des caméramans et photographes qui l’accompagnait à pied jusqu’au palais de justice.L’octogénaire, déjà soupçonnée en 2017, subit son second interrogatoire en vue d’une possible mise en examen, après 41 ans d’une enquête chaotique sur l’assassinat de Grégory Villemin, retrouvé noyé pieds et mains liés à l’âge de 4 ans, le 16 octobre 1984, dans une rivière des Vosges. A l’issue de cet interrogatoire, elle est susceptible d’être mise en examen pour “association de malfaiteurs criminelle”. Déjà en 2017, Mme Jacob avait été poursuivie, alors pour “enlèvement et séquestration suivie de mort”, et même emprisonnée durant quatre jours. Cette mise en examen avait cependant été annulée en mai 2018, pour un vice de forme, dans un énième couac de cette laborieuse enquête.La grand-tante est soupçonnée d’être l’un des corbeaux – il y en aurait cinq selon une expertise – qui ont menacé pendant des années la famille Villemin. Elle aurait également revendiqué le crime, selon les juges enquêteurs.La famille Villemin avait reçu des dizaines de lettres et appels anonymes dans les années précédant la mort de Grégory. La réussite du jeune père du garçonnet, Jean-Marie Villemin, suscitait des jalousies. Jacqueline Jacob, déléguée CGT, l’aurait traité de “chef de mes couilles” en 1982, selon des témoins. Les époux Marcel et Jacqueline Jacob ont nié toute haine.Selon l’arrêt du 18 juin dernier ordonnant l’interrogatoire de Mme Jacob, et que l’AFP a pu consulter, des expertises graphologiques datant de 2017, puis stylométriques – qui s’attachent à l’orthographe et les tournures de phrases – de 2021 et 2023, attribuent à Mme Jacob trois courriers anonymes de 1983, dont celui du 4 mars qui menace directement les Villemin. “Je vous ferez votre peau” (sic), y était-il écrit.La stylométrie soutient de plus “très fortement l’hypothèse” que Mme Jacob a écrit la lettre du 16 octobre 1984 revendiquant le crime. “J’espère que tu mourras de chagrin le chef (…) Voilà ma vengeance. Pauvre con”, disait le courrier. Elle serait également à l’origine de l’appel téléphonique anonyme de revendication passé le même jour.- “Pseudos expertises” -“Je pense avoir reconnu” sa voix, avait déclaré son beau-frère, René Jacob, après avoir écouté un enregistrement d’un corbeau devant les gendarmes le 2 août 2022.Dès le début des investigations, les enquêteurs avaient pointé du doigt la haine farouche entre les Jacob et les Villemin, faite de jalousies ancestrales.En 2017, lors de sa première mise en examen, Mme Jacob avait proclamé sa “totale innocence”. Aujourd’hui, les arguments des juges enquêteurs sont tout aussi “surréalistes et lunaires”, résume pour l’AFP Frédéric Berna, un des avocats de Mme Jacob, promettant de contester toute mise en examen.La défense de Mme Jacob dénonce notamment des “pseudos expertises en stylométrie”, une méthode nouvelle dont la fiabilité doit encore être prouvée, et souligne que le procureur général de Dijon lui-même, Philippe Astruc, estime que les arguments à charge “ne suffisent pas à constituer des indices graves ou concordants” justifiant une mise en examen.M. Astruc a notamment souligné qu’une expertise de 1991 avait attribué la lettre de revendication du crime, non pas à Mme Jacob, mais à Bernard Laroche, cousin du père de Grégory qui avait été inculpé par la justice, puis tué par Jean-Marie Villemin.En 2017, Mme Jacob était restée muette lors de son audition. Ce vendredi, “acceptera-t-elle de dire ce qu’elle sait sur la mort de Grégory?”, se demande auprès de l’AFP Me François Saint-Pierre, un des avocats des parents de Grégory. “Ce serait, à notre sens, la seule attitude digne de sa part.”

Affaire Grégory: la grand-tante une nouvelle fois entendue

Plus de 40 ans après le meurtre du petit Grégory, sa grand-tante est une nouvelle fois entendue par la justice vendredi, soupçonnée d’être l’un des corbeaux qui a menacé la famille des années durant, une accusation “lunaire”, selon sa défense.Jacqueline Jacob, 81 ans, dont l’époux Marcel est un frère de la grand-mère du petit garçon, est arrivée peu avant 10H00 à la cour d’appel de Dijon, chargée de l’enquête sur l’un des crimes non résolus les plus emblématiques de France.Entourée de ses avocats et de son mari, elle a gardé le silence, tout comme ses conseils, face à la meute des caméramans et photographes qui l’accompagnait à pied jusqu’au palais de justice.L’octogénaire, déjà soupçonnée en 2017, subit son second interrogatoire en vue d’une possible mise en examen, après 41 ans d’une enquête chaotique sur l’assassinat de Grégory Villemin, retrouvé noyé pieds et mains liés à l’âge de 4 ans, le 16 octobre 1984, dans une rivière des Vosges. A l’issue de cet interrogatoire, elle est susceptible d’être mise en examen pour “association de malfaiteurs criminelle”. Déjà en 2017, Mme Jacob avait été poursuivie, alors pour “enlèvement et séquestration suivie de mort”, et même emprisonnée durant quatre jours. Cette mise en examen avait cependant été annulée en mai 2018, pour un vice de forme, dans un énième couac de cette laborieuse enquête.La grand-tante est soupçonnée d’être l’un des corbeaux – il y en aurait cinq selon une expertise – qui ont menacé pendant des années la famille Villemin. Elle aurait également revendiqué le crime, selon les juges enquêteurs.La famille Villemin avait reçu des dizaines de lettres et appels anonymes dans les années précédant la mort de Grégory. La réussite du jeune père du garçonnet, Jean-Marie Villemin, suscitait des jalousies. Jacqueline Jacob, déléguée CGT, l’aurait traité de “chef de mes couilles” en 1982, selon des témoins. Les époux Marcel et Jacqueline Jacob ont nié toute haine.Selon l’arrêt du 18 juin dernier ordonnant l’interrogatoire de Mme Jacob, et que l’AFP a pu consulter, des expertises graphologiques datant de 2017, puis stylométriques – qui s’attachent à l’orthographe et les tournures de phrases – de 2021 et 2023, attribuent à Mme Jacob trois courriers anonymes de 1983, dont celui du 4 mars qui menace directement les Villemin. “Je vous ferez votre peau” (sic), y était-il écrit.La stylométrie soutient de plus “très fortement l’hypothèse” que Mme Jacob a écrit la lettre du 16 octobre 1984 revendiquant le crime. “J’espère que tu mourras de chagrin le chef (…) Voilà ma vengeance. Pauvre con”, disait le courrier. Elle serait également à l’origine de l’appel téléphonique anonyme de revendication passé le même jour.- “Pseudos expertises” -“Je pense avoir reconnu” sa voix, avait déclaré son beau-frère, René Jacob, après avoir écouté un enregistrement d’un corbeau devant les gendarmes le 2 août 2022.Dès le début des investigations, les enquêteurs avaient pointé du doigt la haine farouche entre les Jacob et les Villemin, faite de jalousies ancestrales.En 2017, lors de sa première mise en examen, Mme Jacob avait proclamé sa “totale innocence”. Aujourd’hui, les arguments des juges enquêteurs sont tout aussi “surréalistes et lunaires”, résume pour l’AFP Frédéric Berna, un des avocats de Mme Jacob, promettant de contester toute mise en examen.La défense de Mme Jacob dénonce notamment des “pseudos expertises en stylométrie”, une méthode nouvelle dont la fiabilité doit encore être prouvée, et souligne que le procureur général de Dijon lui-même, Philippe Astruc, estime que les arguments à charge “ne suffisent pas à constituer des indices graves ou concordants” justifiant une mise en examen.M. Astruc a notamment souligné qu’une expertise de 1991 avait attribué la lettre de revendication du crime, non pas à Mme Jacob, mais à Bernard Laroche, cousin du père de Grégory qui avait été inculpé par la justice, puis tué par Jean-Marie Villemin.En 2017, Mme Jacob était restée muette lors de son audition. Ce vendredi, “acceptera-t-elle de dire ce qu’elle sait sur la mort de Grégory?”, se demande auprès de l’AFP Me François Saint-Pierre, un des avocats des parents de Grégory. “Ce serait, à notre sens, la seule attitude digne de sa part.”

A Guayaquil, ville la plus violente d’Equateur, règne la “psychose” (maire à l’AFP)

L’explosion d’une voiture piégée dans une zone commerciale et des valises abandonnées dans les rues alimentent une “psychose collective” à Guayaquil (sud-ouest), affirme dans un entretien à l’AFP Aquiles Alvarez, maire de cette ville, la plus violente d’Equateur. Âgé de 41 ans, ce passionné de football au look décontracté exerce ses fonctions dans la ville portuaire avec un bracelet électronique à la cheville, depuis que la justice a ouvert une enquête contre lui pour des soupçons de trafic de carburant. Le maire, qui possède la nationalité équatorienne et espagnole, se dit innocent et accuse le président Daniel Noboa de “persécution politique”. Il attribue également au gouvernement une grande partie de la “faute” pour la crise sécuritaire que connaît sa ville. Elle enregistre le taux d’homicides le plus élevé du pays, lui-même devenu en quelques années l’un des plus dangereux d’Amérique latine. De janvier à septembre, 1.900 personnes ont été tuées dans cette cité de 2,8 millions d’habitants. Plus de 3.000 plaintes pour extorsion y ont été enregistrées sur les sept premiers mois de l’année.À Guayaquil, capitale économique du pays, “on vit sous tension”, admet l’élu interviewé mercredi. La semaine dernière, sept fausses alertes à la bombe ont été recensées.”Des sacs à dos avec des vêtements sales à l’intérieur sont abandonnés et les gens s’affolent en croyant que ce sont des bombes”, explique M. Alvarez depuis une salle municipale. Cette peur intervient après une série d’attentats que le gouvernement considère comme des représailles des bandes criminelles contre son offensive militaire. Mi-octobre, un homme est mort et 26 personnes ont été blessées par l’explosion d’une voiture piégée à l’extérieur du plus grand centre commercial de Guayaquil.- “Bienvenue” aux bases étrangères -La ville est marquée par de profondes inégalités. Les zones les plus pauvres sont à la merci du crime organisé. Les narcotrafiquants y imposent des zones de surveillance, des écoles pour tueurs à gage et des centres de stockage de drogue et d’armes, selon les autorités. Dans les quartiers populaires, les attaques armées sont fréquentes, tandis que les zones riches sont protégées par des gardes privés. Le président Daniel Noboa, 37 ans, impose une politique de fermeté contre le crime organisé lié à l’explosion du trafic de drogue, avec le déploiement de militaires dans les rues. “Nous considérons qu’il ne faut pas lutter contre la criminalité avec plus d’armes, de gilets, de casques et de balles, mais avec des politiques publiques axées sur la prévention des violences pour réduire les délits”, estime au contraire le maire, un protestant évangélique père de trois enfants. Le quadragénaire a vécu aux États-Unis où il a travaillé comme livreur de pizzas. Il a été missionnaire et dirigeant du Barcelona, l’équipe de football la plus populaire du pays. En 2023, c’est sous l’égide du parti de l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017) que Aquiles Alvarez a arraché la mairie au PSC, un parti de droite qui a gouverné la ville pendant plus de 30 ans.S’il cherche à se distancier du courant corréiste, M. Alvarez ne tarit pas d’éloges sur l’ancien dirigeant dont le gouvernement a interdit les bases militaires étrangères que l’actuel président de droite envisage de réinstaller par le biais d’une consultation populaire. “Toute aide est la bienvenue” mais “en aucun cas nous ne devons perdre notre souveraineté”, souligne-t-il.

Zelensky reçu par Charles III, avant une réunion des alliés de Kiev autour de Starmer

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu vendredi matin par le roi Charles III au château de Windsor, avant une rencontre avec le Premier ministre Keir Starmer et des alliés de l’Ukraine pour discuter notamment de livraisons d’armes de longue portée à Kiev.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui participe à cette réunion au lendemain du sommet européen à Bruxelles, a été reçu par Charles avec salut royal et inspection d’un bataillon de la garde royale. C’est la troisième fois cette année que le dirigeant ukrainien a une audience avec le monarque au Royaume-Uni. M. Zelensky doit rejoindre ensuite dans l’après-midi Keir Starmer pour la rencontre de la Coalition des volontaires – 26 pays essentiellement européens. La Première ministre danoise Mette Frederiksen, son homologue néerlandais Dick Schoof et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte devaient se rendre à Londres, 20 autres dirigeants étant attendus en visioconférence, selon Downing Street.  Le chef du gouvernement travailliste, qui codirige cette coalition avec le président français Emmanuel Macron, devrait appeler à “placer l’Ukraine dans la position la plus forte possible à l’approche de l’hiver” face aux forces russes, selon un communiqué de ses services.L’Ukraine a été ces dernières semaines la cible d’attaques russes redoublées sur ses infrastructures énergétiques, qui menacent de priver d’électricité et de chauffage sa population à l’approche de l’hiver.Keir Starmer devrait donc appeler à un renforcement des dons d'”armes de longue portée à Kiev” pour renforcer sa position.L’Ukraine produit certains missiles de ce type (Flamingo, Neptune) et reçoit des Européens des Scalp français ou encore des Storm Shadow britanniques, mais en petites quantités. Elle a réclamé, sans succès, des missiles allemands Taurus. Et les Américains ont refusé jusqu’ici de livrer les missiles Tomahawk que M. Zelensky espérait. Le président russe Vladimir Poutine a averti qu’une telle livraison constituerait “une nouvelle escalade”.- Utilisation d’avoirs russes – Pour financer la fourniture de “systèmes de longue portée” à l’Ukraine et la défense ukrainienne, M. Starmer doit appeler ses partenaires à “achever le travail” concernant l’utilisation des avoirs russes gelés, selon Downing Street.Dans ce domaine, les dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles ont effectué un premier pas timide, en demandant à la Commission d’explorer les moyens de financer l’Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d’un prêt qui s’appuierait sur ces avoirs.Immobilisés du fait de sanctions occidentales, les avoirs représentent quelque 210 milliards d’euros.Cette proposition a minima sera à l’ordre du jour du prochain sommet européen en décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est délibérément formulée en termes vagues pour tenir compte des réserves de la Belgique où se trouve l’essentiel des fonds. Selon un diplomate, plusieurs autres pays ont également exprimé des réserves.La saisie pure et simple de ces avoirs est une ligne rouge pour les pays de l’UE, mais la Commission propose, grâce à ces derniers, de financer un prêt de 140 milliards d’euros à Kiev.Présent à Bruxelles pour une partie des discussions, Volodymyr Zelensky avait exhorté les dirigeants à sauter le pas. Dans la soirée, il a salué sur X les “bons résultats” de ce sommet, affirmant, dans une formule optimiste, avoir obtenu “un soutien politique” sur ce thème.- Sanctions -Les dirigeants européens et M. Zelensky ont aussi salué jeudi à Bruxelles la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou. Le président Donald Trump s’était refusé longtemps à imposer ces sanctions, mais a estimé que ses conversations avec son homologue russe ne menaient “nulle part”.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs des géants pétroliers Rosneft et Lukoil aux Etats-Unis, ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire affaire avec eux. La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives”, son président Vladimir Poutine jugeant qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie de son pays.Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi un nouveau train de sanctions contre Moscou, le 19e depuis février 2022. Il prévoit un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici à fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.

L’UE accuse Meta et TikTok de ne pas respecter ses règles sur les contenus en ligne

L’Union européenne a accusé vendredi Meta et TikTok de commettre des infractions au règlement sur les contenus numériques, ce qui pourrait leur valoir potentiellement de lourdes amendes.Tout d’abord, la Commission européenne reproche aux deux géants des réseaux sociaux de ne pas accorder aux chercheurs un accès adéquat à leurs données internes, alors que la législation européenne sur les contenus numériques (Digital services act, DSA) les y oblige dans un objectif de transparence.Selon la Commission, les procédures d’accès à ces données sont trop longues et décourageantes, compliquant la tâche des chercheurs indépendants qui veulent travailler sur des sujets d’intérêt public, comme la protection des mineurs en ligne, la désinformation, ou les méfaits des réseaux sur la santé mentale.Parallèlement, Bruxelles a accusé Meta de ne pas avoir mis en place des mécanismes de signalement et de traitement des contenus illégaux sur Facebook et Instagram facilement accessibles et simples à utiliser, comme le prévoit le DSA.- Interfaces trompeuses -Selon cette loi phare, les plateformes doivent permettre à toute personne ou entité de demander la suppression des contenus qu’ils estiment illicites (tels que des propos haineux, des publications faisant l’apologie du terrorisme ou des images pédopornographiques).Or la procédure de signalement sur Facebook et Instagram serait dissuasive, avec de multiples étapes à franchir, et des interfaces trompeuses (“dark patterns”, en anglais) qui déroutent les utilisateurs. Cette infraction touche à un aspect fondamental du DSA, la modération des contenus. Habituellement les plateformes ne sont pas responsables vis-à-vis des contenus diffusés par leurs utilisateurs, sauf à partir du moment où ils ont été signalés. A partir de là, les plateformes ont une obligation d’agir. D’où l’importance pour les citoyens de pouvoir le faire.Enfin, la Commission estime que les utilisateurs qui veulent contester la suppression de leurs contenus par Facebook et Instagram ne peuvent pas soumettre des documents à l’appui de leurs demandes, entravant ainsi leur droit de faire appel.Alors que certains accusent le DSA d’être un outil de censure, “nous prouvons que c’est tout le contraire, il protège la liberté d’expression et le droit des citoyens de l’UE à combattre les décisions de modération des contenus prises par les géants de la tech”, a déclaré Thomas Régnier, porte-parole de la Commission européenne.”Nous contestons toute allégation de violation du DSA et poursuivons nos négociations avec la Commission européenne sur ces questions”, a assuré de son côté un porte-parole de Meta, interrogé par l’AFP.Depuis l’entrée en vigueur du texte, “nous avons apporté des modifications à nos options de signalement de contenu, à notre procédure de recours et à nos outils d’accès aux données au sein de l’Union européenne, et nous sommes convaincus que ces solutions sont conformes aux exigences légales de l’UE”, a-t-il ajouté.- Conflit de réglementation -“TikTok s’engage en faveur de la transparence et valorise la contribution des chercheurs à notre plateforme et à l’ensemble du secteur”, a assuré de son côté un porte-parole du réseau social.”Nous examinons actuellement les conclusions de la Commission européenne”, mais les exigences en matière d’accès des chercheurs aux données “mettent en conflit direct le DSA et le RGPD”, le règlement sur la protection des données, a précisé le porte-parole de TikTok.Les deux groupes risquent des amendes pouvant peser jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial annuel. Mais l’UE n’en est pas encore au stade d’une sanction.Les deux groupes devront répondre à la Commission et proposer des mesures pour remédier aux problèmes qu’elle a soulevés, et si les solutions sont jugées satisfaisantes, ils pourraient éviter des sanctions.

L’UE accuse Meta et TikTok de ne pas respecter ses règles sur les contenus en ligne

L’Union européenne a accusé vendredi Meta et TikTok de commettre des infractions au règlement sur les contenus numériques, ce qui pourrait leur valoir potentiellement de lourdes amendes.Tout d’abord, la Commission européenne reproche aux deux géants des réseaux sociaux de ne pas accorder aux chercheurs un accès adéquat à leurs données internes, alors que la législation européenne sur les contenus numériques (Digital services act, DSA) les y oblige dans un objectif de transparence.Selon la Commission, les procédures d’accès à ces données sont trop longues et décourageantes, compliquant la tâche des chercheurs indépendants qui veulent travailler sur des sujets d’intérêt public, comme la protection des mineurs en ligne, la désinformation, ou les méfaits des réseaux sur la santé mentale.Parallèlement, Bruxelles a accusé Meta de ne pas avoir mis en place des mécanismes de signalement et de traitement des contenus illégaux sur Facebook et Instagram facilement accessibles et simples à utiliser, comme le prévoit le DSA.- Interfaces trompeuses -Selon cette loi phare, les plateformes doivent permettre à toute personne ou entité de demander la suppression des contenus qu’ils estiment illicites (tels que des propos haineux, des publications faisant l’apologie du terrorisme ou des images pédopornographiques).Or la procédure de signalement sur Facebook et Instagram serait dissuasive, avec de multiples étapes à franchir, et des interfaces trompeuses (“dark patterns”, en anglais) qui déroutent les utilisateurs. Cette infraction touche à un aspect fondamental du DSA, la modération des contenus. Habituellement les plateformes ne sont pas responsables vis-à-vis des contenus diffusés par leurs utilisateurs, sauf à partir du moment où ils ont été signalés. A partir de là, les plateformes ont une obligation d’agir. D’où l’importance pour les citoyens de pouvoir le faire.Enfin, la Commission estime que les utilisateurs qui veulent contester la suppression de leurs contenus par Facebook et Instagram ne peuvent pas soumettre des documents à l’appui de leurs demandes, entravant ainsi leur droit de faire appel.Alors que certains accusent le DSA d’être un outil de censure, “nous prouvons que c’est tout le contraire, il protège la liberté d’expression et le droit des citoyens de l’UE à combattre les décisions de modération des contenus prises par les géants de la tech”, a déclaré Thomas Régnier, porte-parole de la Commission européenne.”Nous contestons toute allégation de violation du DSA et poursuivons nos négociations avec la Commission européenne sur ces questions”, a assuré de son côté un porte-parole de Meta, interrogé par l’AFP.Depuis l’entrée en vigueur du texte, “nous avons apporté des modifications à nos options de signalement de contenu, à notre procédure de recours et à nos outils d’accès aux données au sein de l’Union européenne, et nous sommes convaincus que ces solutions sont conformes aux exigences légales de l’UE”, a-t-il ajouté.- Conflit de réglementation -“TikTok s’engage en faveur de la transparence et valorise la contribution des chercheurs à notre plateforme et à l’ensemble du secteur”, a assuré de son côté un porte-parole du réseau social.”Nous examinons actuellement les conclusions de la Commission européenne”, mais les exigences en matière d’accès des chercheurs aux données “mettent en conflit direct le DSA et le RGPD”, le règlement sur la protection des données, a précisé le porte-parole de TikTok.Les deux groupes risquent des amendes pouvant peser jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial annuel. Mais l’UE n’en est pas encore au stade d’une sanction.Les deux groupes devront répondre à la Commission et proposer des mesures pour remédier aux problèmes qu’elle a soulevés, et si les solutions sont jugées satisfaisantes, ils pourraient éviter des sanctions.

L’UE accuse Meta et TikTok de ne pas respecter ses règles sur les contenus en ligne

L’Union européenne a accusé vendredi Meta et TikTok de commettre des infractions au règlement sur les contenus numériques, ce qui pourrait leur valoir potentiellement de lourdes amendes.Tout d’abord, la Commission européenne reproche aux deux géants des réseaux sociaux de ne pas accorder aux chercheurs un accès adéquat à leurs données internes, alors que la législation européenne sur les contenus numériques (Digital services act, DSA) les y oblige dans un objectif de transparence.Selon la Commission, les procédures d’accès à ces données sont trop longues et décourageantes, compliquant la tâche des chercheurs indépendants qui veulent travailler sur des sujets d’intérêt public, comme la protection des mineurs en ligne, la désinformation, ou les méfaits des réseaux sur la santé mentale.Parallèlement, Bruxelles a accusé Meta de ne pas avoir mis en place des mécanismes de signalement et de traitement des contenus illégaux sur Facebook et Instagram facilement accessibles et simples à utiliser, comme le prévoit le DSA.- Interfaces trompeuses -Selon cette loi phare, les plateformes doivent permettre à toute personne ou entité de demander la suppression des contenus qu’ils estiment illicites (tels que des propos haineux, des publications faisant l’apologie du terrorisme ou des images pédopornographiques).Or la procédure de signalement sur Facebook et Instagram serait dissuasive, avec de multiples étapes à franchir, et des interfaces trompeuses (“dark patterns”, en anglais) qui déroutent les utilisateurs. Cette infraction touche à un aspect fondamental du DSA, la modération des contenus. Habituellement les plateformes ne sont pas responsables vis-à-vis des contenus diffusés par leurs utilisateurs, sauf à partir du moment où ils ont été signalés. A partir de là, les plateformes ont une obligation d’agir. D’où l’importance pour les citoyens de pouvoir le faire.Enfin, la Commission estime que les utilisateurs qui veulent contester la suppression de leurs contenus par Facebook et Instagram ne peuvent pas soumettre des documents à l’appui de leurs demandes, entravant ainsi leur droit de faire appel.Alors que certains accusent le DSA d’être un outil de censure, “nous prouvons que c’est tout le contraire, il protège la liberté d’expression et le droit des citoyens de l’UE à combattre les décisions de modération des contenus prises par les géants de la tech”, a déclaré Thomas Régnier, porte-parole de la Commission européenne.”Nous contestons toute allégation de violation du DSA et poursuivons nos négociations avec la Commission européenne sur ces questions”, a assuré de son côté un porte-parole de Meta, interrogé par l’AFP.Depuis l’entrée en vigueur du texte, “nous avons apporté des modifications à nos options de signalement de contenu, à notre procédure de recours et à nos outils d’accès aux données au sein de l’Union européenne, et nous sommes convaincus que ces solutions sont conformes aux exigences légales de l’UE”, a-t-il ajouté.- Conflit de réglementation -“TikTok s’engage en faveur de la transparence et valorise la contribution des chercheurs à notre plateforme et à l’ensemble du secteur”, a assuré de son côté un porte-parole du réseau social.”Nous examinons actuellement les conclusions de la Commission européenne”, mais les exigences en matière d’accès des chercheurs aux données “mettent en conflit direct le DSA et le RGPD”, le règlement sur la protection des données, a précisé le porte-parole de TikTok.Les deux groupes risquent des amendes pouvant peser jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial annuel. Mais l’UE n’en est pas encore au stade d’une sanction.Les deux groupes devront répondre à la Commission et proposer des mesures pour remédier aux problèmes qu’elle a soulevés, et si les solutions sont jugées satisfaisantes, ils pourraient éviter des sanctions.

Starmer réunit les alliés de Kiev, les armes de longue portée sur la table

Les alliés de l’Ukraine se réunissent vendredi autour du Premier ministre britannique Keir Starmer pour discuter de livraisons d’armes de longue portée à Kiev, et essayer d’accélérer des discussions difficiles sur l’utilisation des avoirs russes gelés.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui participe à cette réunion au lendemain du sommet européen à Bruxelles, a été reçu dans la matinée par le roi Charles III au château de Windsor.C’est la troisième fois cette année que le dirigeant ukrainien a une audience avec le monarque au Royaume-Uni. Il doit rejoindre ensuite dans l’après-midi Keir Starmer pour la rencontre de la Coalition des volontaires – 26 pays essentiellement européens.Le chef du gouvernement travailliste, qui codirige cette coalition avec le président français Emmanuel Macron, devrait appeler à “placer l’Ukraine dans la position la plus forte possible à l’approche de l’hiver” face aux forces russes, selon un communiqué de ses services.L’Ukraine a été ces dernières semaines la cible d’attaques russes redoublées sur ses infrastructures énergétiques, qui menacent de priver d’électricité et de chauffage sa population à l’approche de l’hiver.Keir Starmer devrait donc appeler à un renforcement des dons d'”armes de longue portée à Kiev” pour renforcer sa position.L’Ukraine produit certains missiles de ce type (Flamingo, Neptune) et reçoit des Européens des Scalp français ou encore des Storm Shadow britanniques, mais en petites quantités. Elle a réclamé, sans succès, des missiles allemands Taurus. Et les Américains ont refusé jusqu’ici de livrer les missiles Tomahawk que M. Zelensky espérait. Le président russe Vladimir Poutine a averti qu’une telle livraison constituerait “une nouvelle escalade”.- Utilisation d’avoirs russes – Pour financer la fourniture de “systèmes de longue portée” à l’Ukraine et la défense ukrainienne, M. Starmer doit appeler ses partenaires à “achever le travail” concernant l’utilisation des avoirs russes gelés, selon Downing Street.Dans ce domaine, les dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles ont effectué un premier pas timide, en demandant à la Commission d’explorer les moyens de financer l’Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d’un prêt qui s’appuierait sur ces avoirs.Immobilisés du fait de sanctions occidentales, les avoirs représentent quelque 210 milliards d’euros.Cette proposition a minima sera à l’ordre du jour du prochain sommet européen en décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est délibérément formulée en termes vagues pour tenir compte des réserves de la Belgique où se trouve l’essentiel des fonds. Selon un diplomate, plusieurs autres pays ont également exprimé des réserves.La saisie pure et simple de ces avoirs est une ligne rouge pour les pays de l’UE, mais la Commission propose, grâce à ces derniers, de financer un prêt de 140 milliards d’euros à Kiev.Présent à Bruxelles pour une partie des discussions, Volodymyr Zelensky avait exhorté les dirigeants à sauter le pas. Dans la soirée, il a salué sur X les “bons résultats” de ce sommet, affirmant, dans une formule optimiste, avoir obtenu “un soutien politique” sur ce thème.- Sanctions -Les dirigeants européens et M. Zelensky ont aussi salué jeudi à Bruxelles la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou. Le président Donald Trump s’était refusé longtemps à imposer ces sanctions, mais a estimé que ses conversations avec son homologue russe ne menaient “nulle part”.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs des géants pétroliers Rosneft et de Lukoil aux Etats-Unis, ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire affaire avec eux. La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives”, son président Vladimir Poutine jugeant qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie de son pays.Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi un nouveau train de sanctions contre Moscou, le 19e depuis février 2022. Il prévoit un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici à fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.