Zelensky et l’UE saluent le virage américain sur les sanctions contre Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens ont salué jeudi à Bruxelles la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.”C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression (russe contre l’Ukraine) ne restera pas sans réponse”, a-t-il affirmé sur X. “C’est très important”, a-t-il ajouté devant la presse, à son arrivée au sommet des dirigeants de l’UE, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.”Nous sommes aussi très heureux des signaux que nous recevons des Etats-Unis”, a souligné en écho la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. “Notre alignement sur ce sujet est un signal important”.La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées “d’énormes” contre le secteur pétrolier russe.Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient “nulle part”, au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.”A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part”, a-t-il affirmé.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives” dont “le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale”, tout en se disant “immunisée”. La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de “changer les calculs” de Vladimir Poutine et de “l’amener à la table des négociations” en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.”J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons”, a-t-il dit.- Inquiétudes belges -Les Européens entendent de leur côté ne pas relâcher la pression mais aussi ancrer leur soutien dans la durée. Ils comptent pour ce faire prêter 140 milliards d’euros à l’Ukraine en utilisant les avoirs de la banque centrale russe immobilisés dans l’UE.Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros.Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées.”Je veux une mutualisation complète du risque”, a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet, soulignant qu’en cas de problème, “les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique”.Il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en oeuvre dans les autres pays alliés de Kiev.”Nous savons qu’il y a de vastes sommes d’argent russe dans d’autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet”, a-t-il relevé.”Je partage ses préoccupations, mais il souhaite aboutir à une solution commune, et par conséquent, je pense que nous ferons des progrès aujourd’hui (jeudi)”, a affirmé de son côté le chancelier allemand Friedrich Merz.Ces annonces n’ont pas empêché la Russie de continuer à bombarder l’Ukraine.Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a appris l’AFP auprès de leur média.
Zelensky et l’UE saluent le virage américain sur les sanctions contre Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens ont salué jeudi à Bruxelles la décision des Etats-Unis, exaspérés par l’attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.”C’est un message fort et nécessaire indiquant que l’agression (russe contre l’Ukraine) ne restera pas sans réponse”, a-t-il affirmé sur X. “C’est très important”, a-t-il ajouté devant la presse, à son arrivée au sommet des dirigeants de l’UE, quelques heures après l’annonce des deux côtés de l’Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.”Nous sommes aussi très heureux des signaux que nous recevons des Etats-Unis”, a souligné en écho la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. “Notre alignement sur ce sujet est un signal important”.La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées “d’énormes” contre le secteur pétrolier russe.Le locataire de la Maison Blanche, qui s’est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n’allaient “nulle part”, au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.”A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part”, a-t-il affirmé.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l’offre sur le marché pétrolier.La Russie a dénoncé des sanctions américaines “contre-productives” dont “le résultat sera négatif pour la stabilité de l’économie mondiale”, tout en se disant “immunisée”. La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de “changer les calculs” de Vladimir Poutine et de “l’amener à la table des négociations” en vue d’un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.”J’en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd’hui ni demain, mais nous y arriverons”, a-t-il dit.- Inquiétudes belges -Les Européens entendent de leur côté ne pas relâcher la pression mais aussi ancrer leur soutien dans la durée. Ils comptent pour ce faire prêter 140 milliards d’euros à l’Ukraine en utilisant les avoirs de la banque centrale russe immobilisés dans l’UE.Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l’essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d’euros.Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées.”Je veux une mutualisation complète du risque”, a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet, soulignant qu’en cas de problème, “les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique”.Il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en oeuvre dans les autres pays alliés de Kiev.”Nous savons qu’il y a de vastes sommes d’argent russe dans d’autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet”, a-t-il relevé.”Je partage ses préoccupations, mais il souhaite aboutir à une solution commune, et par conséquent, je pense que nous ferons des progrès aujourd’hui (jeudi)”, a affirmé de son côté le chancelier allemand Friedrich Merz.Ces annonces n’ont pas empêché la Russie de continuer à bombarder l’Ukraine.Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a appris l’AFP auprès de leur média.
Saudi names conservative grand mufti despite sweeping social change
Saudi Arabia has appointed a conservative cleric in his nineties as its top religious leader, state media said, sticking with tradition even as rapid social changes upend the previously cloistered kingdom.Sheikh Saleh bin Fawzan bin Abdullah Al-Fawzan was named the grand mufti of Saudi Arabia by royal decree, the official SPA news agency reported late on Wednesday.Fawzan, who has made controversial comments on child marriage and minority Shiite Muslims, succeeds the conservative Abdulaziz al-Sheikh, who died in September after more than 20 years in the role.In 2011, Fawzan publicly opposed a minimum age for marriage, after the justice ministry moved to stamp out the practice of marrying off pre-pubescent girls.In 2017, Human Rights Watch cited the Sunni cleric as calling Shiite Muslims “brothers of Satan” in a recorded question-and-answer session.He was appointed on the recommendation of Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto Saudi ruler who has ushered in sweeping reforms in a bid to diversify the economy of the world’s biggest oil exporter.Saudi Arabia is the birthplace of Islam and is home to its holiest sites, including the Kaaba at Mecca’s Grand Mosque — the black cubic structure that Muslims worldwide pray towards each day.However, the deeply conservative kingdom has sought to modernise since Prince Mohammed was appointed heir to the throne by his father King Salman, now 89, in 2017.Under his direction, the power of Saudi Arabia’s influential clerics has diminished and the once-feared morality police have been muzzled.Many women now forgo veils and head-coverings in urban centres, non-Muslim tourists are allowed, and since 2018, women can legally drive.Despite these changes, in a country where 69 percent of the Saudi population is aged under 35, Fawzan’s nomination is not surprising, said Umar Karim, a Saudi policy expert at the University of Birmingham in England.It is in line with “the established Saudi religious policy of selecting the most senior and well respected alim (religious scholar) within the council as the successor”, Karim told AFP.”While the social atmosphere has changed and is changing, the modalities of the religious field and its workings remain the same,” he added.”The revolutionary changes which have defined Saudi statecraft of past several years don’t impinge upon the hierarchy of religious establishment even if its composition has been altered slowly,” Karim said.
Qui met le feu à l’Amazonie ?
Jean Rouge est une vieille connaissance des grands propriétaires terriens et des petits éleveurs de l’Amazonie brésilienne.C’est un ami qui nettoie les pâturages, mais aussi un ennemi qui détruit les terres et les arbres, menaçant la plus grande forêt tropicale de la planète.”Jean Rouge” est son nom dans le jargon local. Ailleurs, on l’appelle: le feu. Son usage est si ancré dans le système d’élevage local qu’il est souvent difficile d’y renoncer, ont constaté des journalistes de l’AFP en s’aventurant dans la municipalité de Sao Felix do Xingu, terre de cow-boys dans le nord du Brésil.En 2024, les flammes, attisées par une sécheresse inédite liée au changement climatique, ont consumé près de 18 millions d’hectares de l’Amazonie brésilienne, un record historique.La déforestation, que le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a promis d’éradiquer d’ici 2030, a augmenté de 4% en un an jusqu’en juillet, après une baisse de 30% l’année précédente.Pour la première fois, plus de forêt tropicale a brûlé que de pâturages.Mais la majorité des incendies a commencé sur des terres agricoles avant de se propager à travers une végétation asséchée. “Le feu est une méthode bon marché pour entretenir le pâturage”, explique sous son chapeau de toile Antonio Carlos Batista, 62 ans.Ce propriétaire d’une terre aux 900 têtes de bétail à Sao Félix do Xingu sait de quoi il parle.L’année dernière, la municipalité a enregistré le plus grand nombre d’incendies du pays: plus de 7.000. “La main d’œuvre coûte cher, les pesticides aussi. Ici, nous n’avons aucun financement public”, dit-il. Pendant la saison sèche, de l’essence et une allumette suffisent. La pratique est courante. Quand quelqu’un va allumer un feu, il dit: “Je vais embaucher Jean Rouge!”, raconte Antonio Carlos Batista.Aujourd’hui, en Amazonie, “le grand défi est la déforestation par incendies”, estime auprès de l’AFP la ministre brésilienne de l’Environnement Marina Silva. Pour inverser la tendance, ont expliqué les interlocuteurs rencontrés dans la forêt et à Brasilia, il faut plus de pompiers, davantage de sanctions et surtout un changement de culture.- “Jour du feu” -“Bem-Vindo” à Sao Félix do Xingu, dans l’État de Para où Lula accueillera en novembre, dans la ville de Belem, la COP30, la conférence sur le climat de l’ONU, la première en Amazonie.D’une superficie presque équivalente à celle du Portugal avec seulement 65.000 habitants, la municipalité abrite le plus grand cheptel de vaches du Brésil – 2,5 millions de têtes, en partie destinées à l’exportation. C’est aussi celle qui génère la plus importante émission de CO2 du pays, en raison de la déforestation. En 2019, lors du “Jour du feu”, de grands propriétaires terriens y avaient répandu les flammes pour soutenir la politique climatosceptique de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, déclenchant de grands incendies et l’indignation internationale. Sao Félix do Xingu est une terre de ranchs et de grandes étendues déboisées que l’on peut parcourir sur des kilomètres à travers des routes poussiéreuses.Les principales propriétés sont détenues par des compagnies au siège implanté dans des villes lointaines comme Sao Paulo. Beaucoup se font discrètes, délimitées par une simple clôture, parfois sans plaque pour les identifier. C’est le cas du ranch Bom Jardim, qui compte 12.000 têtes de bétail, sur les rives de la rivière Xingu. Assis sous le porche de l’étable, boucle d’argent à la ceinture, le contremaître Gleyson Carvalho, 28 ans, reconnaît qu’utiliser le feu dans le ranch est de plus en plus dangereux.”D’un côté, c’est bien”, dit-il, cela permet de renouveler le sol en éliminant les herbes sèches et de faire pousser un pâturage plus nutritif.”De l’autre, c’est mauvais”: l’année dernière, “tout a été dévasté, la nourriture manquait, le bétail a maigri. Nous avons dû lutter dur pour qu’aucune bête ne meure”. Le feu est venu de l’extérieur, affirme-t-il.Selon des données satellitaires du réseau de surveillance Mapbiomas analysées par l’AFP, plus des deux tiers du ranch ont brûlé, inondant de fumées nocives un village indigène kayapo établi dans un territoire voisin protégé. La propriété appartient à l’ex-maire de Sao Félix, Joao Cléber, plusieurs fois sanctionné pour déforestation notamment.Selon un rapport de Greenpeace de 2021, le ranch vendait indirectement du bétail aux grands abattoirs brésiliens Frigol et JBS, qui exportaient une partie de leur viande à l’étranger, en particulier vers la Chine pour le premier.- Impunité -Quand on survole Sao Felix en période sèche, on peut voir des nuages de fumée s’élever depuis d’immenses étendues noires de terre brûlée, comme des balafres dans la verdure alentour.”C’est très triste car on arrive dans une région entièrement verte puis le feu vient tout détruire”, lâche José Juliao do Nascimento, 64 ans, petit éleveur aux 90 bêtes dans la commune rurale de Casa de Tabua, au nord de Bom Jardim. Venu du sud du pays, il a débarqué en Amazonie comme beaucoup de compatriotes dans les années 1960-1970, quand le régime militaire encourageait à abattre la forêt pour exploiter la terre et s’enrichir. “Une terre sans hommes pour des hommes sans terre”, promettait le slogan.L’année dernière, un feu incontrôlé a atteint sa propriété. Des vaches affolées, appartenant à d’autres, ont surgi chez lui après avoir parcouru des kilomètres à la recherche de nourriture.La forêt luxuriante visible depuis sa maisonnette en bois a été carbonisée. L’État du Para a interdit complètement les incendies pour l’entretien des pâturages mais l’impunité règne, lâche M. Nascimento.”Tout le monde a WhatsApp, un téléphone. Quand une voiture de police ou de l’Agence de contrôle environnemental Ibama apparaît, les gens se préviennent les uns les autres. Comme ça, même si quelqu’un travaille sur son tracteur, il peut le cacher et s’enfuir.” – La loi du plus fort ? -Dans le coin, on croise peu de représentants des pouvoirs publics pour mettre des amendes ou saisir des terres. Les fonctionnaires sont “menacés”, confie Rodrigo Agostinho, président de l’organisme public de contrôle pour l’environnement (l’Ibama). Pour autant, les petits éleveurs rencontrés par l’AFP à Sao Félix do Xingu se disent persécutés comparé aux grands groupes.”Quand la police arrive, on doit se cacher”, déplore Dalmi Pereira, 51 ans, éleveur de la commune de Casa de Tabua. “Ils nous traitent comme des criminels de l’Amazonie, responsables des incendies, de la déforestation. Mais personne ne nous aide”.Face à eux: Agro SB, le géant agro-industriel de la viande et de l’agriculture dans la région. L’entreprise a acheté la terre en 2008 pour installer son complexe Lagoa do Triunfo, de la taille d’une grande ville. La propriété, condamnée à six amendes jamais payées pour infractions environnementales depuis 2013, a concentré plus de 300 des incendies enregistrés à Sao Félix en 2024, selon des données analysées par l’AFP. Cette même année, elle a reçu un label “vert” du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage pour “ses pratiques de responsabilité sociale et de durabilité environnementale”. Agro SB “bénéficie d’un traitement à part”, s’indigne M. Pereira, alors que “nous, nous restons à la porte” des administrations.A cela s’ajoute le litige foncier entre petits éleveurs et le groupe industriel. Les producteurs installés des années auparavant réclament leur droit de propriété par usucapion (propriété acquise après un usage d’une certaine durée), une pratique historiquement fréquente en Amazonie. Mais pour Agro SB, propriété du groupe Opportunity fondé par le banquier brésilien Daniel Dantas condamné pour corruption dans des affaires financières puis blanchi, il s’agit d'”envahisseurs” qui ont pris possession de sa terre, a indiqué la société dans un courriel envoyé à l’AFP. Agro SB ajoute que les incendies enregistrés sur sa propriété “ont leur origine dans les zones envahies” et qu’elle porte plainte contre ses occupants.- Pompiers et pare-feu -En Amazonie, les communautés locales et les petits producteurs utilisent le feu de manière “culturelle” mais ce sont “surtout les grandes propriétés” qui recourent aux flammes pour la déforestation et le renouvellement des pâturages, sans oublier les orpailleurs, rappelle Cristiane Mazzetti, coordinatrice des forêts de Greenpeace Brésil. Rencontré lors d’une parade de cow-boys, le maire de Sao Félix, Fabrício Batista, souligne aussi que la majorité des propriétés rurales n’a pas de statut légal. “La première chose que nous devons faire est de fournir des papiers aux gens”, dit-il. “Des gens qui ont des papiers prendront soin de leur propriété. Quand ils n’en ont pas, ils commettent parfois des infractions.”Propriétaire d’un domaine condamné en 2014 pour déforestation à une amende ensuite annulée, l’édile réclame pour lutter contre les incendies plus “d’infrastructures” au gouvernement fédéral.”Ici, il n’y a pas une seule brigade de pompiers. Quand il y a un incendie, qui va l’éteindre ?” Pour Regino Soares, producteur de 65 ans et président de l’association de petits éleveurs Agricatu, qui a lui-même perdu un cinquième de ses bêtes dans le feu, c’est surtout une question de bonnes pratiques à mettre en œuvre de ranch en ranch, de “sensibilisation”.”Mettre le feu au bon moment, faire des pare-feu dans les bonnes proportions, retirer la végétation asséchée autour des pâturages, se prévenir entre voisins quand on allume un feu…”- La “banlieue” du Brésil-Cette année, l’Amazonie connaît une trêve. Le nombre d’incendies enregistré depuis janvier est le plus faible depuis le début des relevés en 1998.”Bien que la sécheresse persiste par endroits, il a plu plus régulièrement car nous sommes dans une année neutre où l’Amazonie n’est pas sous l’effet des phénomènes climatiques El Niño ni La Niña”, explique Ane Alencar, directrice scientifique de l’Institut de recherches environnementales de l’Amazonie.”Il y a également eu un meilleur contrôle des autorités et un effet de choc chez certains producteurs qui ont été plus prudents après ce qui s’est passé en 2024″.Depuis le retour de Lula, après des années de laisser-faire sous Bolsonaro (2019-2022), l’Ibama a intensifié ses opérations, confirme son président Rodrigo Agostinho.L’État a mobilisé un record de 4.300 pompiers, 800 véhicules, 11 avions. Des ressources cependant très insuffisantes pour protéger une forêt grande environ comme dix fois la France.Le nombre d’amendes environnementales a augmenté, un travail compliqué car il faut identifier la personne qui a craqué l’allumette. “On doit effectuer une expertise, trouver l’auteur, consulter des images satellites”, explique M. Agostinho. Mais l’intelligence artificielle permet de mieux “localiser les contrevenants et d’évaluer la taille des zones” touchées.Reste le défi de les faire payer. À titre d’exemple, Greenpeace a montré l’année dernière que cinq ans après le “Jour du feu”, la grande majorité des sanctions imposées n’avaient pas été réglées.Lors des deux premiers mandats de Lula (2003-2010) les politiques de surveillance et de contrôle avaient permis une réduction de 70% de la déforestation en Amazonie.Pour le journaliste et cinéaste Joao Moreira Salles, auteur du livre sur l’Amazonie “Arrabalde”, la clé de toute politique réside dans le soutien populaire. “Le plus important, ce n’est pas que le monde la voie pendant la COP30, mais que les Brésiliens la voient. Parce que c’est ça le problème: le Brésil tourne le dos à l’Amazonie. C’est sa banlieue”.
Au Mexique, bain de soleil pour les défunts avant le Jour des morts
Sous un soleil ardent, Maria Couoh dépoussière le crâne de son défunt oncle Tomas, perpétuant la tradition consistant à nettoyer les os des êtres chers avant le Jour des morts, l’une des fêtes les plus importantes du Mexique. À la fin de sa vie, Tomas n’assistait plus aux célébrations familiales en raison de sa cécité, se souvient dans un sourire cette femme au foyer de 62 ans. “Tu ne peux pas aller à la fête, oncle, mais je t’ai apporté une bière”, lui disait souvent sa nièce. Le rituel de nettoyage, qui mêle des éléments venus des mayas et de la religion catholique, est caractéristique de Pomuch, village de seulement 9.600 habitants dans l’État de Campeche (sud-est), dont le cimetière attire désormais aussi des touristes et des créateurs de contenu équipés de drones, séduits par cette tradition.”Tout comme on se lave”, les restes des êtres aimés nécessitent un nettoyage avant la célébration traditionnelle des 1er et 2 novembre, explique Mme Couoh. “Ce sont des souvenirs sacrés.” À ces dates, les Mexicains rendent visite à leurs défunts au cimetière et déposent des offrandes chez eux, sur des autels colorés, avec les photographies de leurs proches disparus et les aliments qu’ils appréciaient le plus de leur vivant. Après avoir nettoyé le crâne de Tomas, Maria le place avec les autres os sur un tissu blanc dans une boîte en bois. L’oncle n’avait pas d’enfants, c’est donc elle qui vient nettoyer ses restes pour qu’ils ne “restent pas trop sales”, dit-elle en sanglotant. La sexagénaire nettoie chaque année les restes d’une dizaine de membres de sa famille. – Héritage ancestral -Le rituel à Pomuch commence comme n’importe quel enterrement. Les familles placent les corps de leurs défunts dans un cercueil qu’elles introduisent ensuite dans un caveau. Environ trois ans après le décès, lorsque la matière organique s’est décomposée, elles brisent la dalle frontale, sortent le cercueil et nettoient les os pour les déposer dans une petite boîte en bois.Les os sont recouverts d’un tissu blanc, symbolisant les vêtements, qui est changé chaque année lors du nettoyage des restes. Ces boîtes sont ensuite à nouveau rangées dans les caveaux. Parler aux morts pendant le nettoyage est essentiel. Carmita Reyes, femme au foyer de 39 ans, s’excuse auprès de sa belle-mère de ne pas l’avoir nettoyée l’année précédente. “Vous ne souffrirez plus parce que les autres sont propres et vous non”, dit-elle accroupie, tout en passant un pinceau sur l’os d’une jambe. Carmita est accompagnée de six autres membres de sa famille, parmi lesquels sa fille de 8 ans et son beau-père de 83 ans. Elle souhaite que sa fille apprenne ce rituel. “Je ne veux pas être incinérée, je veux être enterrée ainsi et qu’on sorte mes os”, dit-elle tandis que la fillette court entre les caveaux et que son beau-père boit de la bière. “C’est une tradition que nos parents nous ont transmise”, ajoute-t-elle. Mais pour un enfant, il n’est pas toujours facile d’être au contact des restes de ses proches. Lucia May, âgée de quatre ans, hésite en regardant les crânes qui dépassent des boîtes en bois, certains encore couverts de cheveux. La fillette crie puis court effrayée jusqu’à la rue principale du village, appelée Chaussée des Morts, où son père David la prend dans ses bras. “C’est la première fois qu’elle vient, elle a été un peu impressionnée, mais nous essayons de la familiariser avec nos coutumes”, explique ce professeur de 40 ans originaire de Pomuch. Après avoir déposé une offrande florale à son arrière-grand-père, dont les restes n’ont pas encore été exhumés, Lucia se repose dans les bras de son père. La fillette dit que les morts “peuvent revenir à la vie la nuit”, mais pousse un soupir de soulagement en apprenant qu’il est encore midi.
Au Mexique, bain de soleil pour les défunts avant le Jour des morts
Sous un soleil ardent, Maria Couoh dépoussière le crâne de son défunt oncle Tomas, perpétuant la tradition consistant à nettoyer les os des êtres chers avant le Jour des morts, l’une des fêtes les plus importantes du Mexique. À la fin de sa vie, Tomas n’assistait plus aux célébrations familiales en raison de sa cécité, se souvient dans un sourire cette femme au foyer de 62 ans. “Tu ne peux pas aller à la fête, oncle, mais je t’ai apporté une bière”, lui disait souvent sa nièce. Le rituel de nettoyage, qui mêle des éléments venus des mayas et de la religion catholique, est caractéristique de Pomuch, village de seulement 9.600 habitants dans l’État de Campeche (sud-est), dont le cimetière attire désormais aussi des touristes et des créateurs de contenu équipés de drones, séduits par cette tradition.”Tout comme on se lave”, les restes des êtres aimés nécessitent un nettoyage avant la célébration traditionnelle des 1er et 2 novembre, explique Mme Couoh. “Ce sont des souvenirs sacrés.” À ces dates, les Mexicains rendent visite à leurs défunts au cimetière et déposent des offrandes chez eux, sur des autels colorés, avec les photographies de leurs proches disparus et les aliments qu’ils appréciaient le plus de leur vivant. Après avoir nettoyé le crâne de Tomas, Maria le place avec les autres os sur un tissu blanc dans une boîte en bois. L’oncle n’avait pas d’enfants, c’est donc elle qui vient nettoyer ses restes pour qu’ils ne “restent pas trop sales”, dit-elle en sanglotant. La sexagénaire nettoie chaque année les restes d’une dizaine de membres de sa famille. – Héritage ancestral -Le rituel à Pomuch commence comme n’importe quel enterrement. Les familles placent les corps de leurs défunts dans un cercueil qu’elles introduisent ensuite dans un caveau. Environ trois ans après le décès, lorsque la matière organique s’est décomposée, elles brisent la dalle frontale, sortent le cercueil et nettoient les os pour les déposer dans une petite boîte en bois.Les os sont recouverts d’un tissu blanc, symbolisant les vêtements, qui est changé chaque année lors du nettoyage des restes. Ces boîtes sont ensuite à nouveau rangées dans les caveaux. Parler aux morts pendant le nettoyage est essentiel. Carmita Reyes, femme au foyer de 39 ans, s’excuse auprès de sa belle-mère de ne pas l’avoir nettoyée l’année précédente. “Vous ne souffrirez plus parce que les autres sont propres et vous non”, dit-elle accroupie, tout en passant un pinceau sur l’os d’une jambe. Carmita est accompagnée de six autres membres de sa famille, parmi lesquels sa fille de 8 ans et son beau-père de 83 ans. Elle souhaite que sa fille apprenne ce rituel. “Je ne veux pas être incinérée, je veux être enterrée ainsi et qu’on sorte mes os”, dit-elle tandis que la fillette court entre les caveaux et que son beau-père boit de la bière. “C’est une tradition que nos parents nous ont transmise”, ajoute-t-elle. Mais pour un enfant, il n’est pas toujours facile d’être au contact des restes de ses proches. Lucia May, âgée de quatre ans, hésite en regardant les crânes qui dépassent des boîtes en bois, certains encore couverts de cheveux. La fillette crie puis court effrayée jusqu’à la rue principale du village, appelée Chaussée des Morts, où son père David la prend dans ses bras. “C’est la première fois qu’elle vient, elle a été un peu impressionnée, mais nous essayons de la familiariser avec nos coutumes”, explique ce professeur de 40 ans originaire de Pomuch. Après avoir déposé une offrande florale à son arrière-grand-père, dont les restes n’ont pas encore été exhumés, Lucia se repose dans les bras de son père. La fillette dit que les morts “peuvent revenir à la vie la nuit”, mais pousse un soupir de soulagement en apprenant qu’il est encore midi.
Le roi Charles III reçu au Vatican avant une prière historique avec le pape
Le roi Charles III, en visite d’Etat au Vatican, est reçu jeudi par le pape Léon XIV avec lequel il va prier lors d’une célébration oecuménique dans la chapelle Sixtine, une première depuis le schisme anglican au XVIe siècle.Le monarque de 76 ans, qui a le rôle de gouverneur suprême de l’Eglise – anglicane – d’Angleterre, est arrivé mercredi soir à Rome, accompagné de son épouse Camilla, pour cette visite qualifiée d'”historique” par Buckingham palace.Escorté par un long convoi, le couple royal a été accueilli avec les honneurs en milieu de matinée au palais apostolique, sous l’oeil de gardes suisses en uniforme de gala, avant d’être reçu en audience privée. Il s’agit de la première rencontre de Charles avec le pape Léon XIV, élu en mai à la tête de l’Eglise catholique après le décès de son prédécesseur François.Temps fort de la visite, ils prieront ensemble lors d’une célébration oecuménique à 12H00 (10H00 GMT) dans la chapelle Sixtine, sous les célèbres fresques de Michel-Ange, en présence de responsables religieux et d’officiels.Ce sera la première fois qu’un pape et un souverain britannique prient ensemble publiquement, marquant ainsi un nouveau rapprochement entre les deux Eglises, après un demi-siècle d’initiatives communes et de rencontres entre les papes et les archevêques de Canterbury, les chefs spirituels de l’Eglise d’Angleterre.Cette prière d’environ 45 minutes, voulue par Charles III, sera axée sur la protection de la nature, un thème cher au roi, signe de la convergence entre les deux Eglises sur les questions environnementales, dix ans après l’encyclique Laudato Si’ du pape François sur l’écologie intégrale.Coprésidée par Léon XIV et l’archevêque de York Stephen Cottrell, elle mêlera des traditions catholiques et anglicanes. La chorale de la chapelle Sixtine accompagnera celle de la chapelle Saint-Georges de Windsor.- Différends théologiques -L’anglicanisme est né en 1534 d’une scission avec l’Eglise catholique, provoquée par le roi d’Angleterre Henri VIII à la suite du refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon.En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.Cette prière “est un évènement historique”, explique à l’AFP William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à la Oxford Brookes university. Il rappelle que le souverain britannique est tenu par la loi d’être protestant.”De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège”, dit-il. Londres a ouvert une ambassade au Vatican en 1982 seulement. Et ce n’est qu’en 2013 que la loi a permis aux membres de la famille royale épousant des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, explique William Gibson. Récent, ce rapprochement est “important dans la mesure où l’anglicanisme est né en réaction à l’Eglise catholique, et donc dans l’opposition”, rappelle à l’AFP le frère Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain français, membre du dicastère (ministère) pour la promotion de l’unité des chrétiens.Contrairement à l’Eglise catholique romaine, l’Eglise anglicane ordonne des femmes et permet aux prêtres de se marier. Pour la première fois de son histoire, elle vient de nommer à sa tête une femme, Sarah Mullally, une mère de famille de 63 ans.- 20 millions de baptisés -Jeudi après-midi, Charles et Camilla devaient assister également à un autre service religieux oecuménique à Saint-Paul-hors-les-murs, l’une des quatre basiliques majeures de Rome.A cette occasion, le roi sera fait “confrère royal”, et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique.Léon XIV et Charles III célèbreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Eglise catholique, qui a lieu tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.Le couple royal avait rencontré en privé le pape François, le 9 avril dernier au Vatican, 12 jours avant sa mort.Charles III était représenté par son fils William aux funérailles du jésuite argentin, puis par son frère le prince Edward à la messe d’intronisation de Léon XIV le 18 mai. L’Eglise d’Angleterre, en perte de vitesse, compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés, mais évalue à un peu moins d’un million ses pratiquants réguliers, selon des statistiques portant sur l’année 2022.
Le roi Charles III reçu au Vatican avant une prière historique avec le pape
Le roi Charles III, en visite d’Etat au Vatican, est reçu jeudi par le pape Léon XIV avec lequel il va prier lors d’une célébration oecuménique dans la chapelle Sixtine, une première depuis le schisme anglican au XVIe siècle.Le monarque de 76 ans, qui a le rôle de gouverneur suprême de l’Eglise – anglicane – d’Angleterre, est arrivé mercredi soir à Rome, accompagné de son épouse Camilla, pour cette visite qualifiée d'”historique” par Buckingham palace.Escorté par un long convoi, le couple royal a été accueilli avec les honneurs en milieu de matinée au palais apostolique, sous l’oeil de gardes suisses en uniforme de gala, avant d’être reçu en audience privée. Il s’agit de la première rencontre de Charles avec le pape Léon XIV, élu en mai à la tête de l’Eglise catholique après le décès de son prédécesseur François.Temps fort de la visite, ils prieront ensemble lors d’une célébration oecuménique à 12H00 (10H00 GMT) dans la chapelle Sixtine, sous les célèbres fresques de Michel-Ange, en présence de responsables religieux et d’officiels.Ce sera la première fois qu’un pape et un souverain britannique prient ensemble publiquement, marquant ainsi un nouveau rapprochement entre les deux Eglises, après un demi-siècle d’initiatives communes et de rencontres entre les papes et les archevêques de Canterbury, les chefs spirituels de l’Eglise d’Angleterre.Cette prière d’environ 45 minutes, voulue par Charles III, sera axée sur la protection de la nature, un thème cher au roi, signe de la convergence entre les deux Eglises sur les questions environnementales, dix ans après l’encyclique Laudato Si’ du pape François sur l’écologie intégrale.Coprésidée par Léon XIV et l’archevêque de York Stephen Cottrell, elle mêlera des traditions catholiques et anglicanes. La chorale de la chapelle Sixtine accompagnera celle de la chapelle Saint-Georges de Windsor.- Différends théologiques -L’anglicanisme est né en 1534 d’une scission avec l’Eglise catholique, provoquée par le roi d’Angleterre Henri VIII à la suite du refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon.En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.Cette prière “est un évènement historique”, explique à l’AFP William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à la Oxford Brookes university. Il rappelle que le souverain britannique est tenu par la loi d’être protestant.”De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège”, dit-il. Londres a ouvert une ambassade au Vatican en 1982 seulement. Et ce n’est qu’en 2013 que la loi a permis aux membres de la famille royale épousant des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, explique William Gibson. Récent, ce rapprochement est “important dans la mesure où l’anglicanisme est né en réaction à l’Eglise catholique, et donc dans l’opposition”, rappelle à l’AFP le frère Hyacinthe Destivelle, prêtre dominicain français, membre du dicastère (ministère) pour la promotion de l’unité des chrétiens.Contrairement à l’Eglise catholique romaine, l’Eglise anglicane ordonne des femmes et permet aux prêtres de se marier. Pour la première fois de son histoire, elle vient de nommer à sa tête une femme, Sarah Mullally, une mère de famille de 63 ans.- 20 millions de baptisés -Jeudi après-midi, Charles et Camilla devaient assister également à un autre service religieux oecuménique à Saint-Paul-hors-les-murs, l’une des quatre basiliques majeures de Rome.A cette occasion, le roi sera fait “confrère royal”, et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique.Léon XIV et Charles III célèbreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Eglise catholique, qui a lieu tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.Le couple royal avait rencontré en privé le pape François, le 9 avril dernier au Vatican, 12 jours avant sa mort.Charles III était représenté par son fils William aux funérailles du jésuite argentin, puis par son frère le prince Edward à la messe d’intronisation de Léon XIV le 18 mai. L’Eglise d’Angleterre, en perte de vitesse, compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés, mais évalue à un peu moins d’un million ses pratiquants réguliers, selon des statistiques portant sur l’année 2022.
Harmer stars as South Africa beat Pakistan to draw series
South Africa beat Pakistan by eight wickets in the second Test in Rawalpindi on Thursday to draw the series 1-1 with Simon Harmer taking a maiden five-wicket haul.The 36-year-old off-spinner finished with 6-50, taking his 1,000th first-class wicket in the process, on a deteriorating Rawalpindi stadium pitch.South Africa eased to the 68-run target for the loss of captain Aiden Markram (42) and Tristan Stubbs (nought), both to spinner Noman Ali, who finished with 2-40.Ryan Rickelton, who scored 25 not out, hit Sajid Khan for a six to seal an emphatic win minutes before the lunch break for the World Test Championship holders. Markram was delighted by his side’s display after losing the first Test by 93 runs.”It was a great response after Lahore,” said Markram, standing in for regular skipper Temba Bavuma, who missed the tour with a calf injury.Like Lahore — where spinners took 34 of the 40 wickets to fall — it was a battle of the slow bowlers.Pakistan made 333 in their first innings before the South African tail wagged to help them pile up 404 for a crucial 71-run lead.Thursday’s morning session saw Pakistan’s batters fold, adding just 44 runs after resuming the fourth day on 94-4.Harmer torpedoed Pakistan’s hopes of saving the Test when he trapped Babar Azam leg-before with the fifth ball of the day after the batsman had reached his 30th Test half-century.Markram said the performance of the South African spinners, especially Harmer and Keshav Maharaj, gave them a big boost with two Tests in India next month.”In South Africa you’d think just seamers and some spinners, but we are a work in progress heading to India,” he said.Pakistan captain Shan Masood said some of his side’s batting was “not up to the mark”.”You have to give credit to South Africa,” he said.”They have kept fighting and our lower-order batting, finishing innings off, third-innings collapses are not up to the mark.”- Azam drought goes on -Pakistan’s hopes had rested on Azam ending his century drought, having not scored a ton since December 2022.His lean spell goes on.Nine runs later Harmer had Mohammad Rizwan caught by close-in fielder Tony de Zorzi for 18.In his next over the spinner dismissed Noman for nought, caught behind for Harmer’s 1,000 wicket in his 235th first-class match.Harmer is the fourth South African to take 1,000 or more first-class wickets, behind Mike Procter (1,417), Allan Donald (1,216) and Charlie Llewellyn (1013).Harmer’s previous best figures of 4-51 came in the first Test in Lahore.Unlike South Africa, Pakistan’s tail did not last long as they lost their last five wickets for 33 runs in their second innings, just their latest batting slump in the series.Shaheen Shah Afridi was run out without scoring while Maharaj dismissed Salman Agha for 28 and Sajid Khan for 13 to swiftly wrap up the innings.Maharaj finished with 2-34 to follow up his 7-102 in the first innings.








