Zelensky au Canada avant sa rencontre avec Trump, la Russie bombarde Kiev

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé samedi au Canada pour une escale à la veille d’une rencontre cruciale en Floride avec son homologue américain Donald Trump et après des frappes massives russes sur la ville de Kiev et sa région, qui ont tué deux personnes et laissé plus d’un million de foyers sans électricité.M. Zelensky doit s’entretenir avec M. Trump à propos des “questions sensibles” que sont le sort du Donbass ukrainien et les garanties de sécurité occidentales pour l’Ukraine, dans le cadre des négociations sur la plan américain visant à mettre fin à bientôt quatre ans de guerre avec la Russie.Sur le chemin vers la Floride, le dirigeant ukrainien a fait escale à Halifax en Nouvelle-Ecosse, où il s’est entretenu avec le Premier ministre canadien Mark Carney avant un entretien téléphonique prévu avec les alliés européens de Kiev.”Nous devons mettre fin à cette guerre, et pour cela, nous avons besoin de deux choses : exercer une pression sur la Russie et apporter un soutien suffisamment fort à l’Ukraine”, a plaidé M. Zelensky.M. Carney a lui estimé qu’une “paix juste et durable” en Ukraine était possible. “Mais cela nécessite une Russie prête à coopérer”, a-t-il déclaré tout en condamnant la “barbarie dont nous avons été témoins cette nuit” lors des frappes russes sur Kiev. – Un million de foyers sans électricité -Dans la nuit de vendredi à samedi, la capitale ukrainienne a été visée par plus de 519 drones et 40 missiles, dont respectivement 474 et 29 ont été abattus, selon l’armée de l’air. Une journaliste de l’AFP a entendu une série de fortes explosions.Ces attaques, qui visaient comme lors des précédentes frappes des infrastructures énergétiques, ont fait deux morts et une quarantaine de blessés à Kiev et dans sa région, ont indiqué les autorités locales.Selon l’opérateur électrique DTEK, plus d’un million de foyers ont été privés de courant à la suite de ces attaques et des travaux de réparation sont en cours pour rétablir l’alimentation.Ces nouvelles frappes montrent que la Russie “ne veut pas mettre fin à la guerre”, a déclaré Volodymyr Zelensky, avant son départ pour le Canada et les Etats-Unis.Le ministère russe de la Défense a de son côté indiqué que plus de 230 drones ukrainiens ont été abattus au cours de la journée au dessus de la Russie.L’armée russe, qui a accéléré ses conquêtes sur le front ces derniers mois, a aussi revendiqué la capture de la ville de Myrnograd dans la région de Donetsk (est) et de celle de Gouliaïpolé, dans la région de Zaporijjia (sud).- “Voie militaire” -Volodymyr Zelensky et Donald Trump évoqueront en Floride le plan américain visant à mettre fin à la guerre, présenté par Washington il y a près d’un mois. Le président ukrainien a dévoilé cette semaine la nouvelle mouture de ce document, retravaillé après d’âpres négociations avec Kiev.Cette nouvelle version propose un gel du front aux positions actuelles sans offrir de solution immédiates aux revendications territoriales de la Russie, qui contrôle environ 19% de l’Ukraine.Le nouveau document abandonne deux exigences clés du Kremlin: un retrait des troupes ukrainiennes de la région orientale de Donetsk et un engagement de l’Ukraine juridiquement contraignant de non-adhésion à l’Otan.Dans ces conditions, la validation de cet accord par Moscou paraît improbable. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a ainsi accusé vendredi Kiev et ses alliés européens de vouloir “torpiller” les négociations et appelé à revenir aux ententes antérieures, faute de quoi “aucun accord ne pourra être conclu”.”Si les autorités de Kiev ne souhaitent pas régler cette affaire pacifiquement, nous résoudrons tous les problèmes qui se posent à nous par la voie militaire”, a assuré Vladimir Poutine samedi.- “Ca se passera bien” -Volodymyr Zelensky “n’a rien tant que je ne donne pas mon accord”, a averti vendredi Donald Trump, dans un entretien au site internet Politico. “Je pense que ça se passera bien avec lui. Je pense que ça se passera bien avec (le président russe Vladimir) Poutine”, avec lequel il prévoit de s’entretenir “bientôt”, a-t-il relevé.Lors de leur dernière entrevue en octobre, M. Zelensky avait échoué à convaincre M. Trump de livrer à son pays des missiles américains Tomahawks et aucune conférence de presse commune n’avait eu lieu à l’issue des discussion.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait savoir de son côté vendredi qu’un “contact téléphonique” avait “eu lieu” entre Russes et Américains mais a refusé d’en révéler les détails.Avant sa rencontre avec Donald Trump, M. Zelensky s’est entretenu vendredi avec plusieurs dirigeants dont le chancelier allemand Friedrich Merz, ainsi qu’avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.Juste après le départ de M. Zelensky pour les Etats-Unis, un nouveau scandale de corruption a éclaté en Ukraine. L’agence nationale anticorruption (NABU) a accusé plusieurs députés d’avoir accepté des pots-de-vin en échange de leur vote au Parlement.

La Thaïlande et le Cambodge concluent une trêve

La Thaïlande et le Cambodge ont conclu samedi un cessez-le-feu immédiat dans leur conflit frontalier qui a fait en trois semaines au moins 47 morts et près d’un million de déplacés.Dans une déclaration on conjointe signée par les ministres de la Défense des deux pays, les deux parties ont annoncé l’entrée en vigueur de la trêve samedi à 12H00 (05H00 GMT) et indiqué convenir “de permettre aux civils résidant dans les zones frontalières affectées de rentrer chez eux dans les plus brefs délais”. Le texte évoque par ailleurs le gel des positions militaires, le déminage des régions frontalières, une coopération policière pour lutter contre la cybercriminalité et la libération par Bangkok de 18 soldats cambodgiens après 72 heures de cessez-le-feu effectif.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué un “pas positif vers l’allègement des souffrances des civils”, et a dit espérer “l’instauration d’une paix durable”.”Les communautés et les migrants touchés doivent recevoir toute l’aide nécessaire pour rentrer chez eux en sécurité”, a souligné le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk.  Des centaines de milliers de personnes ont été évacuées de part et d’autre de la frontière contestée depuis la reprise des combats le 7 décembre. “S’ils arrêtent de se battre dès maintenant, je serai très heureuse car les gens pourront rentrer chez eux”, a dit à l’AFP Oeum Raksmey, une déplacée cambodgienne de 22 ans. “Mais je n’ose pas encore rentrer chez moi. J’ai toujours peur. Je ne fais pas confiance aux Thaïlandais”.- Différend territorial ancien -“Ce cessez-le-feu constitue une porte vers une solution pacifique”, a commenté le ministre thaïlandais de la Défense, Natthaphon Narkphanit, affirmant partager la “colère”, la “douleur” et les “inquiétudes” de sa population.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a salué l’accord dans un communiqué et appelé les deux parties “à immédiatement respecter cet engagement”.L’Union européenne a appelé “les deux parties à l’appliquer de bonne foi”.La Chine a estimé que l’annonce d’un cessez-le-feu “démontre que le dialogue et les consultations sont un moyen réaliste et efficace de régler les différends complexes”.Selon les derniers bilans officiels respectifs, potentiellement sous-évalués, le conflit a fait 47 morts au cours des dernières semaines: 26 côté thaïlandais et 21 côté cambodgien. Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est s’opposent de longue date sur le tracé de leur frontière de 800 kilomètres, hérité de la période coloniale française.Ils s’accusent mutuellement d’avoir déclenché cette nouvelle escalade meurtrière, marquée par le déploiement d’avions de chasse, de drones, de tanks et de pièces d’artillerie.Un premier épisode d’affrontements en juillet avait déjà fait 43 morts en cinq jours avant qu’une trêve ne soit convenue, grâce notamment à l’intervention de Donald Trump. Un accord de cessez-le-feu avait été signé dans un deuxième temps, le 26 octobre à Kuala Lumpur, en présence du président américain, mais il avait été suspendu quelques semaines plus tard par la Thaïlande après que plusieurs de ses soldats avaient été blessés dans l’explosion d’une mine à la frontière. – Le différend n’est pas réglé -La Chine a également poussé pour mettre un terme au conflit. Les ministres thaïlandais et cambodgien des Affaires étrangères s’y rendront d’ailleurs dimanche et lundi, à Kunming, pour une réunion tripartite avec leur homologue chinois, Wang Yi, destinée à poursuivre leurs échanges.Car la question de la démarcation de la frontière et de la souveraineté sur plusieurs temples anciens, dont celui de Preah Vihear, classé à l’Unesco, reste entière et interroge sur la pérennité du cessez-le-feu. “Je ne pense pas que le cessez-le-feu aura vraiment lieu. On ne peut pas faire confiance aux Cambodgiens”, a dit le chef d’un village thaïlandais proche de la frontière, Khampong Lueklarp, qui espère tout de même “pouvoir rentrer pour cultiver le manioc”.”Nous avons clairement montré que personne ne peut empiéter sur notre souveraineté. Nous n’avons perdu aucun centimètre carré de notre territoire et avons pu revendiquer ce qui devait nous revenir”, a déclaré devant la presse le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul.Des élections législatives doivent avoir lieu le 8 février en Thaïlande.burs-sdu/cel/ial/ib/lpt

Yémen: la coalition menée par Ryad met en garde les séparatistes

La coalition menée par l’Arabie saoudite a prévenu samedi qu’elle riposterait à toute action militaire des séparatistes au Yémen, tout en les appelant à se retirer “pacifiquement” des provinces récemment conquises.Cette annonce survient au lendemain de frappes sur des positions des séparatistes, qui les avaient imputées au voisin saoudien, allié du gouvernement yéménite.Les forces de …

Yémen: la coalition menée par Ryad met en garde les séparatistes Read More »

Les frappes américaines au Nigeria ont visé des jihadistes de l’EI et du Lakurawa

Les frappes aériennes américaines menées jeudi au Nigeria visaient des militants du groupe Etat islamique (EI) venus du Sahel pour collaborer avec le groupe jihadiste local Lakurawa et des gangs de “bandits”, a affirmé samedi à l’AFP un porte-parole du président nigérian.”L’EI a trouvé le moyen de passer par le Sahel pour aller aider les …

Les frappes américaines au Nigeria ont visé des jihadistes de l’EI et du Lakurawa Read More »

Russia pummels Kyiv ahead of Zelensky’s US visit

Russia pummelled Ukraine’s capital with drones and missiles on Saturday as President Volodymyr Zelensky was headed to the US to meet with President Donald Trump. Zelensky said the attack showed Russia did not want to end its invasion launched in February 2022 that has left tens of thousands dead.Ahead of Zelensky’s talks in Florida with Trump on Sunday, Russia said Kyiv and its EU backers were trying to “torpedo” a previous US-brokered plan to stop the fighting. The barrage of drones and missiles killed two people, wounded dozens and cut power and heating to hundreds of thousands of Kyiv region residents during freezing temperatures, Ukraine authorities said.Some 2,600 residential buildings were hit in the attack, as well as more than 300 schools, pre-schools or social services buildings, Kyiv mayor Vitaliy Klitschko said.Zelensky said some 500 drones and 40 missiles had pounded the capital and its surrounding region.”Russian representatives engage in lengthy talks, but in reality, Kinzhals (missiles) and Shaheds (drones) speak for them,” he said. “They do not want to end the war and seek to use every opportunity to cause Ukraine even greater suffering,” he added. Just as Zelensky departed for the US, Ukraine’s anti-corruption agency announced a new probe in which it said some MPs were implicated. It tried to raid parliamentary offices but was blocked by security personnel.During the Russian onslaught, which lasted 10 hours, AFP reporters in Kyiv heard loud explosions, some accompanied by bright flashes that turned the sky orange.The Russian army said it used hypersonic missiles and drones to target infrastructure and energy facilities “used in the interests of the armed forces of Ukraine”, as well as military sites. Ukrainian Prime Minister Yulia Svyrydenko said the attack left about 600,000 people without power while authorities said apartment blocks, a university dormitory and a petrol station had been among buildings hit. Neighbouring Poland, a NATO member, scrambled jets and put air defences on alert during the attack, the Polish military said on social media.Air traffic at two airports in Poland near the Ukrainian border were temporarily suspended during the strikes, the country’s air navigation agency said.- Florida talks -Sunday’s meeting in Florida is to focus on a new, 20-point plan that would freeze the war on its current front line but could require Ukraine to pull back troops from the east, where demilitarised buffer zones could be created, according to details revealed by Zelensky this week.The new plan, formulated with Ukraine’s input, is Kyiv’s most explicit acknowledgement yet of possible territorial concessions, and differs markedly from an initial 28-point proposal by Washington last month that adhered to many of Russia’s core demands.Trump, speaking to news outlet Politico on Friday, said of Zelensky’s plan that “he doesn’t have anything until I approve it”. He added: “So we’ll see what he’s got.” Part of the plan includes separate US-Ukraine bilateral agreements on security guarantees, reconstruction and the economy. Zelensky said those were changing daily.”As for sensitive issues, we will discuss (the eastern region of) Donbas and the Zaporizhzhia nuclear power plant,” he added.On the way to the US, Zelensky was making a stopover in Canada and was to speak in a video call with EU allies, he said.Zelensky added Saturday that the aim of talks was to reduce unresolved issues to a minimum.”Of course, today there are red lines for Ukraine and Ukrainian people. There are compromise proposals. All of these issues are very sensitive,” he said on X.Meanwhile, Ukraine needed European and US support to acquire weapons and funds, both of which were insufficient, Zelensky said — “in particular for the production of weapons and, most importantly, drones”.In negotiations, Ukraine’s “most important consideration — if we take certain steps — is that security guarantees should be strong and we should be protected”, he said.Zelensky added that Ukraine was working with the US on a roadmap for the country’s reconstruction which he said will require $700 billion to $800 billion.

Les frappes américaines au Nigeria ont visé des jihadistes de l’EI et du Lakurawa

Les frappes aériennes américaines menées jeudi au Nigeria visaient des militants du groupe Etat islamique (EI) venus du Sahel pour collaborer avec le groupe jihadiste local Lakurawa et des gangs de “bandits”, a affirmé samedi à l’AFP un porte-parole du président nigérian.”L’EI a trouvé le moyen de passer par le Sahel pour aller aider les Lakurawa et les bandits en leur fournissant des équipements et en leur dispensant des formations”, a déclaré Daniel Bwala, porte-parole du président Bola Tinubu. Washington et Abuja avaient précédemment déclaré qu’elles visaient des militants liés à l’EI, mais sans fournir de détails sur les groupes armés qui avaient été pris pour cibles.Les jihadistes affiliés à l’EI sont actifs au Niger voisin, ainsi qu’au Burkina Faso et au Mali, où ils mènent une insurrection sanglante contre les gouvernements de ces pays.Alors que le Nigeria est depuis longtemps confronté à son propre conflit jihadiste, les analystes s’inquiètent de l’arrivée de groupes islamistes venus du Sahel dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.”La frappe a été menée à un endroit où, historiquement, se trouvent les bandits et les Lakurawa”, a précisé M. Bwala. “Les renseignements recueillis par le gouvernement américain indiquent également qu’il y a un mouvement massif de membres de l’EI venus du Sahel vers cette région”.- “Cadeau de Noël” aux jihadistes”Il y a eu des victimes, mais on ne sait pas exactement qui parmi les personnes visées a été tué”, a ajouté M. Bwala.Le lieu des frappes, dans l’Etat de Sokoto, dans le nord-ouest du Nigeria, a intrigué les analystes, car l’insurrection jihadiste au Nigeria est principalement concentrée dans le nord-est du pays. Des chercheurs ont récemment établi un lien entre certains membres du groupe Lakurawa, le principal mouvement jihadiste dans l’État de Sokoto, et la branche sahélienne de l’EI. D’autres analystes ont toutefois contesté ces liens. Les recherches sur Lakurawa sont compliquées car ce terme a été utilisé pour désigner divers groupes de combattants armés dans le nord-ouest du Nigéria.Dans cette région, le plus grand problème de sécurité est celui posé par les gangs criminels locaux connus sous le nom de “bandits” plutôt que par les jihadistes.Ces malfaiteurs pillent les villages, procèdent à des enlèvements contre rançon et extorquent de l’argent à des agriculteurs et des mineurs artisanaux dans les zones rurales échappant au contrôle du gouvernement.Ces gangs, motivés par l’argent et non la religion, collaborent parfois avec les jihadistes, soulignent les analystes. Vendredi, le ministre de l’Information, Mohammed Idris, a déclaré que les frappes avaient touché “deux enclaves terroristes majeures de l’EI” dans le district de Tangaza, dans l’État de Sokoto.D’autres villages ont été touchés par ce que M. Idris a qualifié de débris provenant des frappes.Les images prises par un photographe de l’AFP à Offa, dans l’État voisin de Kwara, montrent des bâtiments effondrés, des toits détruits et des effets personnels éparpillés dans les décombres.Ces frappes, que le président Donald Trump a déclaré avoir repoussées au jour de Noël afin “d’offrir un cadeau de Noël” aux combattants jihadistes, interviennent après une dispute diplomatique entre Washington et Abuja.En octobre et novembre, Donald Trump a accusé le Nigeria de permettre la “persécution” et le “génocide” des Chrétiens.Le gouvernement nigérian et des analystes indépendants rejettent cette description de la violence dans le pays, qui est depuis longtemps utilisée par la droite religieuse américaine qui soutient le président Trump.Après les frappes américaines, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a déclaré qu’il s’agissait “d’une opération conjointe, qui ne vise aucune religion en particulier et n’est pas menée au nom d’une religion plutôt qu’une autre”. Le pays est confronté à de multiples conflits – des jihadistes et des bandits aux violences entre agriculteurs et éleveurs et aux séparatistes du sud-est – qui tuent aussi bien des Chrétiens que des Musulmans.La veille de Noël, un kamikaze présumé a tué au moins cinq personnes lors d’une attaque contre une mosquée dans l’État de Borno, au nord-est du pays.