A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Inde: ces femmes du Rajasthan qui font passer des villages de l’ombre à la lumière

Santosh Devi, 36 ans, est fière. Grâce à l’énergie solaire, cette mère analphabète a apporté la lumière et de l’espoir à des familles démunies de son hameau isolé dans une région du Rajasthan minée par la silicose, dans l’ouest de l’Inde.Son époux, comme de nombreux ouvriers des 33.000 mines et carrières de l’Etat, souffre de cette maladie respiratoire causée par l’inhalation de poussières de silice.En juin dernier, elle a rejoint avec sept autres femmes l’ONG Barefoot College (Université aux pieds nus) de Tilonia, à deux heures de route de chez elle.Pendant trois mois, Santosh y a appris les bases de l’ingénierie solaire. “Fabriquer et réparer des lampes, installer et connecter des panneaux” solaires, énumère Kamlesh Bisht, le responsable technique de l’institut.Depuis sa création en 1972, le Barefoot College a formé 3.000 femmes dans 96 pays.En plus d’éclairer des familles qui peuvent désormais utiliser un ventilateur et recharger leurs téléphones, ces formations offrent à celles qui les suivent un complément de revenu indispensable.Comme Santosh, beaucoup de femmes redoutent de rejoindre la longue cohorte des veuves du Rajasthan à cause de la forte prévalence des maladies respiratoires.Le seul district d’Ajmer – 2,5 millions d’habitants – compte de 5.000 à 6.000 patients atteints de silicose et/ou de tuberculose, selon Lokesh Kumar Gupta, pneumologue à la clinique de Beawar. Dans le village de Santosh Devi, 70 cas de silicose pour 400 familles ont été recensés.Faute d’emplois dans d’autres secteurs, nombre d’habitants travaillent dans les carrières ou les mines de grès, de marbre et de granit.- “Confiance et courage” -Ceux qui taillent à coups de burin le grès destiné au pavage des rues du monde entier sont payés l’équivalent de 5 euros par jour. Ceux qui utilisent un marteau-piqueur, qui produit plus de poussière, touchent le double.Le mari de Santosh ne travaille plus depuis quatre ans. “Il n’arrive pas à marcher car il s’essouffle, il a de la fièvre et tout son corps le fait souffrir”, explique-t-elle. En situation de handicap, il perçoit 14,50 euros par mois. Pas assez pour faire vivre cette famille et payer les médicaments.Essuyant ses larmes avec son foulard, Santosh avoue avoir été contrainte d’emprunter de l’argent, de vendre ou d’hypothéquer ses bijoux.C’est pour “offrir une bonne éducation et un avenir meilleur” à ses enfants, âgés de 5 à 20 ans, que cette ouvrière agricole a rejoint le Barefoot College.”Au départ, j’avais très peur”, se souvient-elle, “mais cette formation m’a apporté confiance et courage”. Et elle espère en tirer jusqu’à 150 euros par mois.A quelques kilomètres de là, Champa Devi, 30 ans, a aussi suivi cette formation avant de rentrer dans son village, où seules les détonations des mines alentour brisent le silence.Elle est fière d’avoir appris “à écrire (son) nom” au Barefoot College et les bases de l’énergie solaire.Son mari Vinod Ram, 34 ans, souffre de silicose depuis six ans. Leur fils de six ans est lourdement handicapé: il ne pourra jamais ni parler, ni marcher.- Pas de traitement -Tous deux passent leurs journées allongés sur des couvertures étalées à même le sol dans l’unique pièce de leur maison.Champa a déjà électrifié quatre foyers mais sans en tirer encore de revenu. Elle travaille pour 300 roupies (3 euros) par jour sur des chantiers. Son maigre salaire ne suffit pas à couvrir le traitement de son mari – 50 à 70 euros par mois – malgré les aides perçues. D’un filet de voix, Vinod, qui a commencé à travailler dans des mines à 15 ans sans jamais porter de masque, dit qu’il a régulièrement besoin d’oxygène. “Les médicaments ne font que calmer ma toux pendant un quart d’heure”, explique le trentenaire qui ne pèse plus que 45 kilos.”Il n’existe aucun traitement contre la silicose”, observe le Dr Lokesh Kumar Gupta, même si sa prise en charge précoce augmente l’espérance de vie des malades.Une fois le diagnostic posé, les malades perçoivent 2.000 euros et une aide de 3.000 euros est versée après leur décès.Malgré les risques, de nombreux hommes comme Sohan Lal, 55 ans, qui souffre d’essoufflement et de toux sévère, n’ont d’autre choix que de continuer à tailler le grès.”Si on me diagnostiquait, ça changerait quoi?”, lâche-t-il.

Quatre morts dans une nouvelle frappe américaine dans le Pacifique

Quatre personnes ont été tuées lors d’une nouvelle frappe américaine dans le Pacifique contre un bateau de narcotrafiquants présumés, selon l’armée américaine, qui a dû répondre à des questions de plus en plus vives du Congrès sur la légalité de sa stratégie dans la région.L’opération a visé un “navire dans les eaux internationales, exploité par une organisation désignée comme terroriste”, a indiqué sur X le commandement américain pour l’Amérique latine et les Caraïbes, diffusant la vidéo d’un bateau lourdement chargé navigant à vive allure, avant d’être détruit par une forte explosion.”Les services de renseignements ont confirmé que le navire transportait des stupéfiants illicites et transitait par une route connue pour le trafic de drogue dans l’est du Pacifique”, a-t-il ajouté, précisant que les quatre morts étaient tous des hommes.La vidéo a été diffusée après une longue journée d’audition au Congrès qui interrogeait jeudi des hauts responsables militaires sur la légalité des frappes débutées en septembre.Depuis, Washington a conduit des opérations causant la mort de 87 personnes contre des embarcations, en mer des Caraïbes en particulier, sans fournir de preuves de leur lien avec le narcotrafic.- “Marins naufragés” -Au sein même de cette campagne, l’administration du président Donald Trump et le ministre de la Défense, Pete Hegseth, sont vivement critiqués pour une opération au cours de laquelle l’armée a lancé une seconde salve contre un navire déjà touché dans les Caraïbes, tuant deux survivants de la première frappe.Au total, 11 personnes avaient péri dans cette double frappe début septembre dans les eaux internationales. Le Washington Post en avait révélé l’existence la semaine dernière, posant la question de la légalité de ce que certains qualifient d’exécutions extrajudiciaires. Jeudi, plusieurs hauts responsables du Pentagone dont l’amiral Frank Bradley, chef des opérations spéciales des forces armées américaines, ont été longuement interrogés par des parlementaires après diffusion de la vidéo de la seconde frappe. “Ce que j’ai vu dans cette pièce a été l’une des choses les plus perturbantes que j’ai vues au cours de ma carrière au service de l’État”, a déclaré à la presse Jim Himes, principal responsable démocrate de la commission du renseignement à la Chambre des représentants, après l’audition à huis-clos. L’élu a affirmé que la seconde frappe avait abattu des “marins naufragés”. Selon lui, la vidéo montre sans doute possible “deux individus clairement en détresse, sans moyen de locomotion, tués par les États-Unis”.- “Pas d’ordre” du ministre -L’amiral a fourni “des éléments de contexte” sur sa décision et sur la chaine de commandement qui l’a présidée, a-t-il précisé.”Oui, ils transportaient de la drogue”, mais “ils n’étaient pas en position de continuer leur mission d’une quelconque façon”, a ajouté Jim Himes.Des membres de la majorité ont en revanche soutenu la stratégie américaine. Le républicain Tom Cotton, chef de la commission du Sénat sur le renseignement, a défendu une “décision juste” de l’armée. “Il n’y a pas de doute dans mon esprit quant à la méthode hautement professionnelle” utilisée par celle-ci, a renchéri le républicain Rick Crawford. L’amiral Bradley, selon plusieurs sources des deux bords, a par ailleurs démenti avoir reçu l’ordre du ministre de la Défense d’éliminer tous les marins à bord de l’embarcation. Il “a été très clair sur le fait qu’on ne lui avait pas donné un tel ordre: +ne faites pas de quartier+ ou +tuez-les tous+”, a indiqué Tom Cotton.Cette campagne militaire a considérablement accru les tensions entre les États-Unis et le Venezuela.Bête noire des États-Unis depuis un quart de siècle, le Venezuela est accusé par le président américain Donald Trump d’être derrière le trafic de produits stupéfiants qui inondent les États-Unis. Caracas dément et rétorque que l’objectif véritable de Washington est un changement de régime et la mainmise sur le pétrole vénézuélien.

South Africa rugby coach Erasmus extends contract until 2031Fri, 05 Dec 2025 09:59:09 GMT

Double World Cup-winning Springbok coach Rassie Erasmus has extended his contract until 2031, the South African rugby federation announced Friday.Erasmus, a former Bok captain, was first appointed as director of rugby in 2018 and under his guidance, South Africa won successive Rugby World Cups in 2019 and 2023.In 2024, his title changed to Springbok head …

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La France confirme sa participation à l’Eurovision et son refus d’un boycott d’Israël

La France a confirmé vendredi sa participation à l’Eurovision 2026 et son soutien à la présence d’Israël au concours musical, s’opposant au boycott annoncé par plusieurs pays comme l’Espagne ou l’Irlande.Interrogée par l’AFP, une porte-parole de France Télévisions, le diffuseur français, a réitéré le soutien du groupe à la participation de la chaîne israélienne KAN à l’événement, qui aura lieu en Autriche en mai prochain. L’organisation de l’Eurovision de la chanson relève des chaînes membres de l’Union européenne de radiodiffusion (UER), qui est présidée par la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci.Lors de l’assemblée générale de l’UER jeudi à Genève, “une large majorité” des diffuseurs ont “convenu de ne pas organiser un vote sur la participation” d’Israël, contestée par plusieurs pays en raison de sa politique dans la bande de Gaza, a indiqué l’organisation. Cette annonce a déclenché aussitôt une salve de retraits des diffuseurs de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Irlande et de la Slovénie.Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est félicité vendredi dans un message sur X “que l’Eurovision n’ait pas cédé aux pressions, et que la France ait contribué à empêcher un boycott d’Israël dans cette enceinte”.”J’appelle au refus catégorique de l’obscurantisme promu par les tenants du boycott dans les salles de spectacles comme dans les universités. Faudrait-il, par opposition à la politique d’un gouvernement, pousser la bêtise jusqu’à interdire les romans de David Grossman, les films d’Amos Gitaï, les concerts d’Avishai Cohen et de Daniel Barenboïm ?”, a-t-il ajouté.”La situation à Gaza, malgré le cessez-le-feu et l’approbation du processus de paix, ainsi que l’utilisation du concours à des fins politiques par Israël, rendent de plus en plus difficile le maintien de l’Eurovision en tant qu’événement culturel neutre”, avait indiqué jeudi le secrétaire général de la chaîne de télévision publique espagnole RTVE, Alfonso Morales.Israël a été accusé d’ingérences et d’instrumentalisation politique du concours. Sous pression des appels au boycott, l’UER avait annoncé le 21 novembre une modification des règles du télé-crochet et un renforcement des efforts pour “détecter et prévenir toute activité de vote frauduleuse ou coordonnée”. D’autres mesures ont été annoncées jeudi pour renforcer la transparence du concours.

A Notre-Dame de Paris, plus de 11 millions de visiteurs un an après la réouverture

Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l’édifice victime d’un incendie géant en 2019.Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d’une cérémonie retransmise en mondovision.Un an plus tard, “la cathédrale a accueilli plus de 11 millions de visiteurs venus du monde entier”, soulignent ses responsables.Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n’envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. “C’est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l’Eglise”, explique la jeune femme qui s’émerveille d’une restauration “très précise”: “La beauté et la simplicité sont frappantes.”Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: “C’est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente”, dit-elle à la sortie de l’édifice.La cathédrale a dépassé ses niveaux de fréquentation (estimés autour de 8 à 9 millions d’entrées) d’avant l’incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d’œuvre de l’art gothique du XIIe siècle.Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d’euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.Les files s’étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais “aujourd’hui, la queue est tout à fait satisfaisante”, assure-t-on à la cathédrale.Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l’idée d’une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion rejetée par le diocèse de Paris, au nom de la mission d’accueil inconditionnel de l’Église.- Dons -Face à l’afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de “réguler” les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. “Il est important de bien accueillir, que ce soit agréable pour tous de venir, pour prier et visiter, dans un environnement paisible”, ajoute-t-on.”Quand vous êtes à l’intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n’entendez pas les gens autour”, assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue “la solennité” de l’endroit.Car la cathédrale se veut aussi “pleinement lieu de prière” avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.Il s’agit là d’un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d’autres pour la couronne d’épines – une relique acquise par Saint Louis en 1238 -, d’autres encore mus par “l’espérance, le renouveau, la résilience”.La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.Jusqu’au 2 février, une crèche provençale d’une cinquantaine de santons est installée.La couronne d’épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 – alors qu’elle n’était jusqu’ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.Les vitraux contemporains de l’artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.Et s’il reste 140 millions d’euros sur les dons collectés, “il manque encore au moins l’équivalent” pour terminer la restauration d’un édifice qui n’était pas en bon état avant l’incendie, souligne l”établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.Des travaux sur des parties extérieures “ont été engagés en 2025 et devront être programmés jusqu’au-delà de 2030”, ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère…La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d’euros.

Plainte autour du média training du RN payé par le Parlement européen

L’association AC!! Anti-Corruption a déposé plainte vendredi contre X pour détournement de fonds publics autour d’une formation de média training au RN, financée par le Parlement européen mais qui aurait servi à Jordan Bardella pendant la campagne présidentielle française de 2022.”Les fonds détenus par les membres du Rassemblement national en leur qualité d’eurodéputés” auraient ainsi été utilisés “à des fins étrangères à leur attribution”, selon la plainte basée sur un article du Canard Enchaîné et adressée au parquet national financier (PNF) dont l’AFP a eu connaissance.Or le formateur du média training avait été engagé pour “préparer à l’exercice médiatique les élus européens du Rassemblement national” et était “payé par le Parlement européen sur le fondement de l’enveloppe budgétaire mise à la disposition des élus” européens, poursuit AC!! Anti-Corruption.L’association s’appuie sur un article du Canard Enchaîné qui “révèle qu’à partir de septembre 2021” le formateur a été chargé d’aider Jordan Bardella, président du RN, “non pas sur sa connaissance de l’actualité européenne mais en vue de la préparation de l’élection présidentielle française de 2022″ (où la leader du RN, Marine Le Pen, était candidate).”Jordan Bardella conteste bien entendu ces accusations qui le visent dans le contexte politique que l’on connaît, et se réserve le droit d’engager des poursuites en diffamation et dénonciation calomnieuse”, a fait savoir le RN à l’AFP.Cette plainte s’inscrit “dans la suite des différentes affaires de financement occulte de ce parti et qui visent à capter l’argent où qu’il se trouve afin de nuire à l’égalité des partis et au pluralisme démocratique”, expose à l’AFP Me Jérôme Karsenti, avocat de AC!! Anti-Corruption. Le RN “pille sans vergogne les fonds publics pour étendre son hégémonie politique”, dénonce encore le conseil de l’association, qui réclame que la justice française et le parquet européen envisagent “l’ensemble des affaires qui affectent le RN de manière globale et systémique”.AC!! Anti-Corruption souhaite que sa plainte soit mise en perspective avec l’affaire des assistants parlementaires européens, qui a notamment valu à Marine Le Pen d’être condamnée en première instance à une peine d’inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire. La leader du RN sera jugée en appel du 13 janvier au 12 février 2026.Début juillet 2025, le parquet européen avait par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’ancien groupe Identité et Démocratie (ID), auquel appartenait le RN, soupçonné d’avoir “indûment dépensé” plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024.