Matcha : le Japon submergé par le succès mondial de son or vert
Au coeur de Los Angeles, des clients défilent chez “Kettl”, un bar à matcha minimaliste qui a ouvert ses portes cette année : décor épuré, étagères en bambou, bols de céramique et théières artisanales, la poudre de thé japonaise s’y prépare comme un grand cru.Le matcha, thé vert japonais en poudre produit à base de feuilles séchées puis broyées, est devenu la star des boissons “bien-être” sur les réseaux sociaux et dans les boutiques de thé.”Sur les 25 types de matcha (proposés), 21 sont en rupture de stock”, explique à l’AFP Zach Mangan, 40 ans, fondateur de Kettl. Dans son établissement, le matcha peut être servi avec du lait, mais il est souvent préféré nature, fouetté à la main, pour mieux apprécier ses arômes. Vendue par paquet de 20 gr, la poudre verte coûte entre 23 et 140 euros, selon la variété choisie.En l’espace d’un an, la production s’est retrouvée dépassée par une demande en forte hausse, entraînant une envolée de 198% du prix de cette poudre verte au Japon, selon M. Mangan.”Une telle volatilité, c’est du jamais vu dans l’histoire du thé japonais”, assure-t-il.Dans la ville de Sayama, en banlieue de Tokyo, Masahiro Okutomi, 15e génération à la tête de l’exploitation de thé familiale, a lui aussi été submergé par les demandes.”Je reçois jusqu’à trois messages par jour. J’ai dû mentionner sur notre site que nous n’acceptons plus aucune commande de matcha”, affirme le producteur. La fabrication de cet “or vert” est un processus long et artisanal : les feuilles, appelées “tencha”, sont cultivées à l’ombre pendant plusieurs semaines avant la récolte, puis sont cueillies à la main et débarrassées de leurs nervures avant d’être finement broyées.”Il faut des années de formation”, explique M. Okutomi. “C’est un travail de longue haleine qui demande du matériel, de la main-d’œuvre et des investissements.”- “Nous n’arrivons plus à suivre” -“Je suis heureux que le monde s’intéresse à notre matcha, mais à court terme, c’est presque une menace : nous n’arrivons plus à suivre”, s’inquiète le cultivateur, qui consacre un tiers de ses champs à la poudre verte.Le “boom” du matcha trouve son origine sur les réseaux sociaux, où des créateurs de contenus comme Andie Ella, 600.000 abonnés sur YouTube, ont popularisé cette boisson d’un vert éclatant.Dans le quartier jeune et à la mode de Harajuku, à Tokyo, la Française a ouvert une boutique éphémère pour sa marque de matcha.A l’intérieur de la boutique à la décoration rose pastel, des dizaines de fans se pressent pour se prendre en photo avec l’influenceuse et acheter ses canettes de thé matcha saveur fraise ou chocolat blanc. “Le matcha, c’est visuellement très attirant”, explique la YouTubeuse de 23 ans.Avec huit employés, sa marque lancée en novembre 2023 connaît un beau succès: 133.000 canettes de matcha, produit dans la région de Mie, ont déjà été vendues. Et “la demande ne fait qu’augmenter”, souligne-t-elle.Dans le quartier touristique de Tsukiji, à Tokyo, la boutique de thé Jugetsudo, cherche elle à réguler ses ventes, face à une demande de plus en plus forte. “Nous n’imposons pas strictement de limite (à l’achat), mais il nous arrive de refuser la vente de grosses quantités à des clients soupçonnés de revente”, explique Shigehito Nishikida, responsable de la boutique.”Depuis deux ou trois ans, l’engouement s’est intensifié: les clients veulent désormais préparer eux-mêmes du matcha, comme sur les réseaux sociaux”, ajoute M. Nishikida.En voyage au Japon, Anita Jordan, touriste australienne de 49 ans, abonde: “Mes enfants sont obsédés par le matcha. Ils m’ont envoyée en mission pour trouver le meilleur…”- Surtaxes douanières -En 2024, le matcha a représenté un peu plus de la moitié des 8.798 tonnes de thé vert exportés, selon les chiffres du ministère japonais de l’Agriculture, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Mais cette croissance du marché mondial du matcha – estimé à 3 milliards d’euros en 2024 – s’accompagne d’inquiétudes liées aux tensions commerciales.”Les clients disent: +Je veux du matcha, avant qu’il n’y en ait plus+”, souligne Zach Mangan dans son établissement californien.Au Japon, le prix moyen du tencha a atteint le record de 44 euros le kilo (8.235 yens) lors de la première enchère de la saison à Kyoto, soit 1,7 fois plus que l’an dernier.Le fondateur de Kettl craint une autre menace avec les droits de douane américains sur les produits japonais qui pourraient passer de 10 à 24% en juillet.”C’est une période difficile. On essaie d’absorber une partie des coûts, mais il y a des limites. On ne peut pas augmenter les prix indéfiniment”, explique-t-il.Au Japon, la situation des producteurs de thé reste fragile : le nombre d’exploitations a été divisé par quatre en vingt ans.”La question reste de savoir si l’on peut produire en masse sans sacrifier la qualité”, s’interroge Masahiro Okutomi.Le gouvernement japonais encourage désormais les producteurs de thé à produire à grande échelle pour réduire les coûts. Mais dans “les petites régions rurales, c’est presque impossible, explique M. Okutomi. “La formation de la nouvelle génération prend du temps… Cela ne s’improvise pas.”
Matcha : le Japon submergé par le succès mondial de son or vert
Au coeur de Los Angeles, des clients défilent chez “Kettl”, un bar à matcha minimaliste qui a ouvert ses portes cette année : décor épuré, étagères en bambou, bols de céramique et théières artisanales, la poudre de thé japonaise s’y prépare comme un grand cru.Le matcha, thé vert japonais en poudre produit à base de feuilles séchées puis broyées, est devenu la star des boissons “bien-être” sur les réseaux sociaux et dans les boutiques de thé.”Sur les 25 types de matcha (proposés), 21 sont en rupture de stock”, explique à l’AFP Zach Mangan, 40 ans, fondateur de Kettl. Dans son établissement, le matcha peut être servi avec du lait, mais il est souvent préféré nature, fouetté à la main, pour mieux apprécier ses arômes. Vendue par paquet de 20 gr, la poudre verte coûte entre 23 et 140 euros, selon la variété choisie.En l’espace d’un an, la production s’est retrouvée dépassée par une demande en forte hausse, entraînant une envolée de 198% du prix de cette poudre verte au Japon, selon M. Mangan.”Une telle volatilité, c’est du jamais vu dans l’histoire du thé japonais”, assure-t-il.Dans la ville de Sayama, en banlieue de Tokyo, Masahiro Okutomi, 15e génération à la tête de l’exploitation de thé familiale, a lui aussi été submergé par les demandes.”Je reçois jusqu’à trois messages par jour. J’ai dû mentionner sur notre site que nous n’acceptons plus aucune commande de matcha”, affirme le producteur. La fabrication de cet “or vert” est un processus long et artisanal : les feuilles, appelées “tencha”, sont cultivées à l’ombre pendant plusieurs semaines avant la récolte, puis sont cueillies à la main et débarrassées de leurs nervures avant d’être finement broyées.”Il faut des années de formation”, explique M. Okutomi. “C’est un travail de longue haleine qui demande du matériel, de la main-d’œuvre et des investissements.”- “Nous n’arrivons plus à suivre” -“Je suis heureux que le monde s’intéresse à notre matcha, mais à court terme, c’est presque une menace : nous n’arrivons plus à suivre”, s’inquiète le cultivateur, qui consacre un tiers de ses champs à la poudre verte.Le “boom” du matcha trouve son origine sur les réseaux sociaux, où des créateurs de contenus comme Andie Ella, 600.000 abonnés sur YouTube, ont popularisé cette boisson d’un vert éclatant.Dans le quartier jeune et à la mode de Harajuku, à Tokyo, la Française a ouvert une boutique éphémère pour sa marque de matcha.A l’intérieur de la boutique à la décoration rose pastel, des dizaines de fans se pressent pour se prendre en photo avec l’influenceuse et acheter ses canettes de thé matcha saveur fraise ou chocolat blanc. “Le matcha, c’est visuellement très attirant”, explique la YouTubeuse de 23 ans.Avec huit employés, sa marque lancée en novembre 2023 connaît un beau succès: 133.000 canettes de matcha, produit dans la région de Mie, ont déjà été vendues. Et “la demande ne fait qu’augmenter”, souligne-t-elle.Dans le quartier touristique de Tsukiji, à Tokyo, la boutique de thé Jugetsudo, cherche elle à réguler ses ventes, face à une demande de plus en plus forte. “Nous n’imposons pas strictement de limite (à l’achat), mais il nous arrive de refuser la vente de grosses quantités à des clients soupçonnés de revente”, explique Shigehito Nishikida, responsable de la boutique.”Depuis deux ou trois ans, l’engouement s’est intensifié: les clients veulent désormais préparer eux-mêmes du matcha, comme sur les réseaux sociaux”, ajoute M. Nishikida.En voyage au Japon, Anita Jordan, touriste australienne de 49 ans, abonde: “Mes enfants sont obsédés par le matcha. Ils m’ont envoyée en mission pour trouver le meilleur…”- Surtaxes douanières -En 2024, le matcha a représenté un peu plus de la moitié des 8.798 tonnes de thé vert exportés, selon les chiffres du ministère japonais de l’Agriculture, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Mais cette croissance du marché mondial du matcha – estimé à 3 milliards d’euros en 2024 – s’accompagne d’inquiétudes liées aux tensions commerciales.”Les clients disent: +Je veux du matcha, avant qu’il n’y en ait plus+”, souligne Zach Mangan dans son établissement californien.Au Japon, le prix moyen du tencha a atteint le record de 44 euros le kilo (8.235 yens) lors de la première enchère de la saison à Kyoto, soit 1,7 fois plus que l’an dernier.Le fondateur de Kettl craint une autre menace avec les droits de douane américains sur les produits japonais qui pourraient passer de 10 à 24% en juillet.”C’est une période difficile. On essaie d’absorber une partie des coûts, mais il y a des limites. On ne peut pas augmenter les prix indéfiniment”, explique-t-il.Au Japon, la situation des producteurs de thé reste fragile : le nombre d’exploitations a été divisé par quatre en vingt ans.”La question reste de savoir si l’on peut produire en masse sans sacrifier la qualité”, s’interroge Masahiro Okutomi.Le gouvernement japonais encourage désormais les producteurs de thé à produire à grande échelle pour réduire les coûts. Mais dans “les petites régions rurales, c’est presque impossible, explique M. Okutomi. “La formation de la nouvelle génération prend du temps… Cela ne s’improvise pas.”
Le gouvernement prévoit 1,7 md d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2025
Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2025, en réponse au dérapage constaté sur les premiers mois de l’année, a affirmé mercredi Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, lors d’une audition à l’Assemblée nationale.Les mesures présentées reposent notamment sur la “mobilisation d’une réserve de 700 millions d’euros de dépenses” pour l’hôpital et le médico-social et d’économies sur le médicament “à hauteur de 500 millions d’euros”, a précisé Mme Vautrin, qui s’exprimait avec la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée.Le plan d’économies table également sur un décalage au 1er janvier 2026 de hausses des tarifs de kinés et de médecins spécialistes, qui étaient prévues au 1er juillet 2025, a indiqué Mme Vautrin.Cela représente “75 millions d’euros pour chacune” de ces ceux catégories, a-t-elle indiqué. “Nous avons parfaitement conscience des efforts demandés à chacun mais nous jouons la pérennité du modèle social”, a déclaré Mme Vautrin. Le plan prévoit encore 100 millions d’euros sur les indemnités journalières, versées par l’Assurance maladie en cas d’arrêt de travail.Sur ce dernier point, il sera nécessaire de poursuivre les efforts en 2026, a indiqué Mme Vautrin.Les propositions faites en ce sens mardi par l’Assurance maladie sont “extrêmement intéressantes” et permettront “d’aller beaucoup plus loin” l’année prochaine, a indiqué Mme Vautrin.L’annonce d’un plan d’économies par le gouvernement fait suite à l’avertissement donné le 18 juin par les experts du comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie. Selon ces experts, au vu du rythme de dépenses observées sur les quatre premiers mois de l’année, celles-ci devraient dépasser de 1,3 milliard les dépenses prévues (265,9 milliards d’euros).Mme Vautrin a par ailleurs indiqué que le gouvernement “n’avait pas d’autre solution” que de soutenir la réforme de la tarification des transports sanitaires par taxi, qui a suscité manifestations et action de blocage des professionnels ces dernières semaines.”Nous avons écouté les préoccupations” des taxis et “analysé leurs propositions”, a indiqué Mme Vautrin.”Des ultimes échanges auront lieu sur certains paramètres, mais nous n’avons pas d’autres solutions qu’une réforme de modèle de tarification” et “nous appliquerons cette réforme”, a-t-elle indiqué.
Le gouvernement prévoit 1,7 md d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2025
Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2025, en réponse au dérapage constaté sur les premiers mois de l’année, a affirmé mercredi Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, lors d’une audition à l’Assemblée nationale.Les mesures présentées reposent notamment sur la “mobilisation d’une réserve de 700 millions d’euros de dépenses” pour l’hôpital et le médico-social et d’économies sur le médicament “à hauteur de 500 millions d’euros”, a précisé Mme Vautrin, qui s’exprimait avec la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée.Le plan d’économies table également sur un décalage au 1er janvier 2026 de hausses des tarifs de kinés et de médecins spécialistes, qui étaient prévues au 1er juillet 2025, a indiqué Mme Vautrin.Cela représente “75 millions d’euros pour chacune” de ces ceux catégories, a-t-elle indiqué. “Nous avons parfaitement conscience des efforts demandés à chacun mais nous jouons la pérennité du modèle social”, a déclaré Mme Vautrin. Le plan prévoit encore 100 millions d’euros sur les indemnités journalières, versées par l’Assurance maladie en cas d’arrêt de travail.Sur ce dernier point, il sera nécessaire de poursuivre les efforts en 2026, a indiqué Mme Vautrin.Les propositions faites en ce sens mardi par l’Assurance maladie sont “extrêmement intéressantes” et permettront “d’aller beaucoup plus loin” l’année prochaine, a indiqué Mme Vautrin.L’annonce d’un plan d’économies par le gouvernement fait suite à l’avertissement donné le 18 juin par les experts du comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie. Selon ces experts, au vu du rythme de dépenses observées sur les quatre premiers mois de l’année, celles-ci devraient dépasser de 1,3 milliard les dépenses prévues (265,9 milliards d’euros).Mme Vautrin a par ailleurs indiqué que le gouvernement “n’avait pas d’autre solution” que de soutenir la réforme de la tarification des transports sanitaires par taxi, qui a suscité manifestations et action de blocage des professionnels ces dernières semaines.”Nous avons écouté les préoccupations” des taxis et “analysé leurs propositions”, a indiqué Mme Vautrin.”Des ultimes échanges auront lieu sur certains paramètres, mais nous n’avons pas d’autres solutions qu’une réforme de modèle de tarification” et “nous appliquerons cette réforme”, a-t-elle indiqué.
Présidentielle: Marine Le Pen a “demandé” à Jordan Bardella “de se préparer”
Marine Le Pen a “demandé” à Jordan Bardella “de se préparer” à l'”éventualité” d’être candidat à la présidentielle de 2027 si elle-même en était empêchée, une “hypothèse” que la leader du Rassemblement national dit avoir “intégrée”, dans un entretien paru mercredi dans Valeurs actuelles.”J’ai intégré l’hypothèse que je ne puisse pas me présenter. Jordan (Bardella) a intégré la possibilité qu’il doive reprendre le flambeau. Je lui ai moi-même demandé de réfléchir et de se préparer à cette éventualité”, assure la députée du Pas-de-Calais condamnée fin mars à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.Un deuxième procès doit se tenir dans les prochains mois devant la Cour d’appel de Paris, laquelle a indiqué qu’elle rendrait sa décision “à l’été 2026″.”D’ici là, je continue à me battre. Bien sûr que la situation n’est pas idéale. Mais que me suggérez-vous d’autre? Que je me suicide avant d’être assassinée?”, interroge Mme Le Pen.La triple candidate malheureuse à la présidentielle avait jusqu’alors renvoyé une candidature Bardella à l’Elysée en 2027 à une possibilité purement théorique, à la limite de l’incongruité.”Si je passais demain sous un camion, eh bien, (Jordan Bardella) serait très évidemment la personne qui aurait vocation à me remplacer”, avait-elle seulement admis pleine d’ironie fin avril.Un certain flottement s’en était suivi entre les deux leaders pendant plusieurs semaines. Marine Le Pen avait trahi son agacement, le mois dernier, en se disant “pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie”, lors d’un déplacement à Nouméa. Depuis Paris, l’intéressé avait voulu minimiser dans la foulée, y voyant une réflexion selon lui “sortie de son contexte”… tout en assurant “très bien” connaître, lui-aussi, le dossier des Outre-mer.Un meeting commun début juin puis une visite côte à côte la semaine dernière au Salon du Bourget devaient rétablir l’image d’un “duo” soudé, complémentaire, voire interchangeable.Mais, si elle ne pouvait pas concourir en 2027, Marine Le Pen fait valoir que le scrutin apparaîtrait alors “bien évidemment” illégitime.”Je pense que nos adversaires et la plupart des observateurs sous-estiment la colère qui pourrait éclater chez un grand nombre d’électeurs si je devais être empêchée par la justice”, considère-t-elle, en prédisant que “beaucoup de Français, au-delà de leurs convictions politiques, comprendraient alors que les règles du jeu ont été manipulées”. Outre la peine d’inéligibilité, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme, reconnue coupable d’avoir mis en place un “système” de détournement de fonds publics pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen entre 2004 et 2016, pour un montant de 4,4 millions d’euros.
Présidentielle: Marine Le Pen a “demandé” à Jordan Bardella “de se préparer”
Marine Le Pen a “demandé” à Jordan Bardella “de se préparer” à l'”éventualité” d’être candidat à la présidentielle de 2027 si elle-même en était empêchée, une “hypothèse” que la leader du Rassemblement national dit avoir “intégrée”, dans un entretien paru mercredi dans Valeurs actuelles.”J’ai intégré l’hypothèse que je ne puisse pas me présenter. Jordan (Bardella) a intégré la possibilité qu’il doive reprendre le flambeau. Je lui ai moi-même demandé de réfléchir et de se préparer à cette éventualité”, assure la députée du Pas-de-Calais condamnée fin mars à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.Un deuxième procès doit se tenir dans les prochains mois devant la Cour d’appel de Paris, laquelle a indiqué qu’elle rendrait sa décision “à l’été 2026″.”D’ici là, je continue à me battre. Bien sûr que la situation n’est pas idéale. Mais que me suggérez-vous d’autre? Que je me suicide avant d’être assassinée?”, interroge Mme Le Pen.La triple candidate malheureuse à la présidentielle avait jusqu’alors renvoyé une candidature Bardella à l’Elysée en 2027 à une possibilité purement théorique, à la limite de l’incongruité.”Si je passais demain sous un camion, eh bien, (Jordan Bardella) serait très évidemment la personne qui aurait vocation à me remplacer”, avait-elle seulement admis pleine d’ironie fin avril.Un certain flottement s’en était suivi entre les deux leaders pendant plusieurs semaines. Marine Le Pen avait trahi son agacement, le mois dernier, en se disant “pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie”, lors d’un déplacement à Nouméa. Depuis Paris, l’intéressé avait voulu minimiser dans la foulée, y voyant une réflexion selon lui “sortie de son contexte”… tout en assurant “très bien” connaître, lui-aussi, le dossier des Outre-mer.Un meeting commun début juin puis une visite côte à côte la semaine dernière au Salon du Bourget devaient rétablir l’image d’un “duo” soudé, complémentaire, voire interchangeable.Mais, si elle ne pouvait pas concourir en 2027, Marine Le Pen fait valoir que le scrutin apparaîtrait alors “bien évidemment” illégitime.”Je pense que nos adversaires et la plupart des observateurs sous-estiment la colère qui pourrait éclater chez un grand nombre d’électeurs si je devais être empêchée par la justice”, considère-t-elle, en prédisant que “beaucoup de Français, au-delà de leurs convictions politiques, comprendraient alors que les règles du jeu ont été manipulées”. Outre la peine d’inéligibilité, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme, reconnue coupable d’avoir mis en place un “système” de détournement de fonds publics pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen entre 2004 et 2016, pour un montant de 4,4 millions d’euros.
Le chikungunya circule à un niveau jamais vu en métropole aussi tôt dans l’année
Le chikungunya circule à un niveau sans précédent aussi tôt dans l’année en métropole, avec huit cas autochtones détectés pour l’heure, a signalé mercredi l’agence de santé publique, établissant un lien clair avec l’épidémie en cours depuis plusieurs mois à La Réunion.”Ces cas autochtones, dont les premiers symptômes sont apparus entre le 27 mai et le 19 juin, sont les plus précoces jamais identifiés en France hexagonale”, souligne Santé publique France dans un bilan hebdomadaire.Un cas autochtone signifie que la contamination a eu lieu sur place et non hors du territoire. Cela veut donc dire que le virus du chikungunya, qui se transmet via des piqûres de moustiques tigres, circule activement dans l’Hexagone.Pour l’heure, huit cas autochtones ont été détectés, tous dans le Sud du pays: dans l’Hérault, le Var, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, le Gard et en Corse.”Une telle précocité dans la saison d’activité du moustique et un nombre aussi élevé d’épisodes n’avaient jamais été observés jusqu’à présent”, insiste Santé publique France.L’agence avait déjà prévenu la semaine dernière que les premiers cas étaient les plus précoces jamais identifiés en métropole, mais, avec cette accélération, elle se montre cette fois encore plus affirmative sur le caractère sans précédent de cette année.De plus, Santé publique France dit avoir établi un lien clair entre plusieurs cas apparus en métropole et l’épidémie actuellement en cours outre-mer à La Réunion, où quelque 200.000 habitants ont été contaminés depuis mars pour une vingtaine de décès.”Pour au moins deux cas autochtones, l’identification de cas virémiques en provenance de La Réunion (est) probablement à l’origine de la transmission locale”, souligne l’agence.Même si l’on ne peut pas parler à ce stade d’épidémie en métropole, ce constat alimente la crainte d’une transmission épidémique entre La Réunion et l’Hexagone. Ce risque est évoqué depuis plusieurs semaines par les autorités sanitaires.Il est d’autant plus accru avec le retour des fortes chaleurs en métropole. Les températures élevées contribuent en effet à la circulation du moustique tigre, un phénomène accentué par le réchauffement climatique.Parallèlement à La Réunion, où l’épidémie s’atténue désormais franchement avec l’arrivée de l’hiver austral, une autre épidémie de chikungunya est par ailleurs en cours à Mayotte. Mais son ampleur est difficile à déterminer, les autorités jugeant que le nombre de cas déclarés est probablement inférieur à la réalité.
Plus de 80.000 personnes évacuées après des inondations dans le sud-ouest de la Chine
Plus de 80.000 personnes ont été évacuées en raison d’inondations dans la province de Guizhou, dans le sud-ouest de la Chine, a annoncé mercredi l’agence d’Etat Chine nouvelle.Les équipes de secours ont été déployées dans les deux comtés affectés, où l’alerte maximale a été déclenchée, selon l’agence.Mardi après-midi, le nombre de personnes ayant dû quitter leurs foyers en raison des pluies torrentielles en cours était de 80.900, d’après l’agence de presse.Toujours d’après Chine nouvelle, dans le comté de Rongjiang, dans la province du Guizhou, un terrain de football était “submergé sous trois mètres d’eau”.”C’est vraiment grave cette fois-ci” raconte à l’AFP Xiong Xin, un secouriste membre d’une équipe de sauvetage qui était sur place ce mardi et qui décrit l’événement comme “se produisant qu’une fois tous les 50 ans”.Des images partagées avec l’AFP par M. Xiong montrent une rangée de magasins au premier étage d’un immeuble submergé, avec des résidents penchés par les fenêtres du deuxième étage.”L’eau a monté très rapidement”, a déclaré un habitant à Chine Nouvelle. “Je suis resté au troisième étage en attendant les secours. Dans l’après-midi, j’étais transféré en lieu sûr” a-t-il ajouté.Des vidéos de la télévision publique chinoise CCTV ont montré des villages sévèrement inondés et un pont effondré dans une région montagneuse de la province.Sur les images, des secouristes poussaient des bateaux transportant des résidents à travers une eau boueuse et haute jusqu’aux genoux tandis que des enfants attendaient dans une école maternelle les services d’urgence.Dans une vidéo publiée par un média local, You Guochun, un camionneur, raconte son sauvetage éprouvant après s’être retrouvé perché au bord d’un segment de pont cassé. “Un pont s’est complètement effondré devant moi”, a-t-il déclaré. “J’étais terrifié”.- Phénomènes plus fréquents et intenses -Selon l’agence de presse officielle, le principal organe de planification économique de Chine a alloué 100 millions de yuans (12,02 millions d’euros) à l’aide aux sinistrés de Guizhou.La Chine subit actuellement des conditions météorologiques extrêmes.Les inondations ont également touché la province limitrophe du Guangxi, dans le sud de la Chine.Cette semaine, la capitale Pékin a vécu l’une des journées les plus chaudes de l’année et les autorités ont émis la deuxième alerte la plus élevée pour la chaleur.Par ailleurs, des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées la semaine dernière dans la province centrale du Hunan en raison de pluies diluviennes.De même, près de 70.000 personnes dans le sud de la Chine ont été relogées quelques jours plus tôt après de fortes inondations causées par le typhon Wutip.Les autorités chinoises ont émis le niveau d’alerte le plus élevé pour les torrents en montagne pour la première fois de l’année la semaine dernière dans six régions.Certaines zones dans les régions affectées étaient “extrêmement susceptibles d’être touchées”, a rapporté Chine Nouvelle, avec des gouvernements locaux priés de renforcer la surveillance et d’émettre des avertissements en temps opportun aux résidents.Le changement climatique – que les scientifiques disent être exacerbé par les émissions de gaz à effet de serre – rend de tels phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.







