Médicaments: reflux des ruptures de stocks en 2024

Les ruptures de stocks de médicaments ont reculé en 2024 en France, après plusieurs vagues de hausse au cours des cinq dernières années, selon une étude publiée jeudi par les autorités.Une augmentation des ruptures de stocks avait été observée à partir de 2019, suivie d’une deuxième vague courant 2021-2022, puis d’une troisième qui a culminé à l’hiver 2022-2023 avec environ 800 médicaments destinés aux officines qui étaient en rupture au même moment.Fin 2024, ils étaient “environ 400” à manquer, “un niveau certes en retrait par rapport au pic mais encore élevé”, souligne cette étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) réalisée en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).Aucune classe thérapeutique de médicaments n’a été épargnée par la vague de ruptures de stocks qui a suivi l’année 2021, selon cette étude qui s’est appuyée sur les déclarations des industriels.Près des trois quarts des déclarations de ruptures de stocks ont concerné les médicaments du système cardio-vasculaire, du système nerveux (dont fait partie le paracétamol) et les antibiotiques.”La sévérité des risques de rupture de stock semble s’atténuer, si l’on en juge par le niveau des stocks déclarés”, constatent la Drees et l’ANSM.Ainsi, fin 2024, “la moitié des laboratoires disaient avoir plus de 2 mois de réserve contre 1,3 mois fin 2022”, selon Gladys Baudet, spécialiste des données à la Drees.Les laboratoires doivent informer l’ANSM, dès qu’ils en ont connaissance, de tout risque de rupture de stock ou de toute rupture de stock relative à un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), la catégorie la plus utile pour la santé. Sur les 17.000 médicaments qui sont commercialisés en France, 10.000 sont des MITM pour lesquels les laboratoires ont l’obligation depuis 2021 de constituer au moins deux mois de stocks.Pour la suite, il faut être “extrêmement prudents”, a estimé Catherine Paugam-Burtz, la directrice générale de l’ANSM, qui gère les tensions d’approvisionnement par exemple via des contingentements et des interdictions d’exportations.Les causes avancées par les laboratoires pour expliquer des ruptures de stocks sont souvent liées à une augmentation imprévue de la demande ou/et à un problème de production.”Dans 10% des cas seulement, la rupture ou le risque de rupture est lié à un problème de matière première”, fait observer Clément Dherbécourt, coauteur de l’étude.Une rupture de stock n’est pas équivalente à une pénurie. Un médicament peut être en rupture sans pour autant être indisponible en pharmacie.En l’occurrence, “le laboratoire ne parvient pas à reconstituer son stock, mais dans la plupart des cas, il arrive à continuer à vendre une partie de sa production” et “il n’y a n’a pas d’effondrement systématique des ventes”, observe M. Dherbécourt.”La mobilisation collective des acteurs a permis de faire bouger les lignes”, a salué l’organisation professionnelle des entreprises du médicament (Leem) dans un communiqué.Pour encore plus d’efficacité, elle préconise d’opter pour un système d’information unique de suivi des stocks de médicaments et de réviser les prix des molécules à risque, qu’elle juge trop bas, pour sécuriser leur production en Europe.Lundi, l’ANSM avait confirmé une amélioration des approvisionnements en amoxicilline, antibiotique le plus courant en France.

Procès libyen: les peines requises contre Nicolas Sarkozy et 11 prévenus attendues dans l’après-midi

Quelles peines le parquet financier demandera-t-il pour Nicolas Sarkozy et 11 autres prévenus? Au procès des soupçons de financement libyen, l’accusation est entrée jeudi dans son troisième et dernier jour de réquisitoire, avec les sanctions réclamées attendues dans l’après-midi.L’audience a repris vers 9H30 en l’absence de Nicolas Sarkozy, pas concerné par les réquisitions de la matinée qui concernent des volets annexes de ce dossier, notamment la possible vente fictive de tableaux flamands par Claude Guéant et l’achat à un prix surévalué d’une villa dans le sud de la France qui aurait permis de dissimuler un détournement de fonds libyens.Dans l’après-midi, les trois représentants du parquet national financier (PNF) entameront la dernière partie de ces réquisitions, en résumant ce qu’ils reprochent à chacun des prévenus. A la toute fin, ils listeront les peines réclamées pour chacun d’entre eux, probablement en finissant par Nicolas Sarkozy.Mardi et mercredi, au cours de déjà plus de 13 heures de réquisitions dans ce dossier foisonnant, ils ont dépeint Nicolas Sarkozy en “véritable décisionnaire” et “commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle de 2007.Ils ont aussi détaillé les “contreparties” diplomatiques, juridiques et économiques promises selon eux au régime libyen et ont affirmé que des “traces” d’argent liquide dans la campagne victorieuse alimentaient le “faisceau d’indices” du dossier.Dans un entretien au Parisien publié jeudi, Nicolas Sarkozy a une fois encore promis : “Je démontrerai mon innocence, ça prendra le temps qu’il faudra, mais on y arrivera”. Sa défense plaidera le 8 avril, au dernier jour du procès.Pour les procureurs, tous les délits pour lesquels il est jugé depuis le 6 janvier sont constitués: ils ont demandé au tribunal de le reconnaître coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.Des infractions qui font encourir à l’ancien chef de l’Etat âgé de 70 ans 10 ans d’emprisonnement, 375.000 euros d’amende et une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à cinq ans.Se pose ainsi la question de savoir si l’accusation va requérir contre lui un mandat de dépôt (incarcération immédiate même en cas d’appel). – “Ambition dévorante” -D’autant que les procureurs ont fait référence aux précédentes condamnations de Nicolas Sarkozy, dont c’est le cinquième procès en cinq ans.”Derrière l’image de l’homme public se dessine, au gré des enquêtes judiciaires, la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, a déclaré mardi soir Quentin Dandoy, l’un des trois procureurs.Assis face aux représentants du ministère public, Nicolas Sarkozy, qui clame vigoureusement son innocence depuis l’origine, a enragé en silence, les genoux agités, souriant parfois jaune ou ne pouvant réprimer une remarque outrée, indéchiffrable depuis les bancs de la presse.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, il porte depuis le 7 février un bracelet électronique à la cheville.En plus de l’ex-président, le PNF doit requérir contre onze prévenus, dont trois anciens ministres: Claude Guéant, 80 ans, absent pour des raisons de santé, ainsi que Brice Hortefeux, absent pour des raisons personnelles “légitimes” selon la présidente, et Eric Woerth, assis face aux procureurs jeudi matin, prenant des notes.Selon l’accusation, le premier, alors directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur, a “négocié” en 2005 “pour le compte de Nicolas Sarkozy le pacte de corruption”, qui a été “mis en Å“uvre” par Brice Hortefeux.Quant à Eric Woerth, en tant que trésorier de la campagne, il doit être, pour le PNF, condamné pour complicité de financement illégal, car il aurait dissimulé de l’argent liquide dans les comptes.Deux canaux de financement, respectivement par virements et remises de cash, ont été mis en place, selon l’accusation, deux canaux qui correspondent aux deux intermédiaires de ce dossier: Ziad Takieddine (en fuite) et Alexandre Djouhri.Sont jugés aussi un ancien proche de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bechir Saleh (en fuite), ainsi que deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ex-cadre d’Airbus.

Procès libyen: les peines requises contre Nicolas Sarkozy et 11 prévenus attendues dans l’après-midi

Quelles peines le parquet financier demandera-t-il pour Nicolas Sarkozy et 11 autres prévenus? Au procès des soupçons de financement libyen, l’accusation est entrée jeudi dans son troisième et dernier jour de réquisitoire, avec les sanctions réclamées attendues dans l’après-midi.L’audience a repris vers 9H30 en l’absence de Nicolas Sarkozy, pas concerné par les réquisitions de la matinée qui concernent des volets annexes de ce dossier, notamment la possible vente fictive de tableaux flamands par Claude Guéant et l’achat à un prix surévalué d’une villa dans le sud de la France qui aurait permis de dissimuler un détournement de fonds libyens.Dans l’après-midi, les trois représentants du parquet national financier (PNF) entameront la dernière partie de ces réquisitions, en résumant ce qu’ils reprochent à chacun des prévenus. A la toute fin, ils listeront les peines réclamées pour chacun d’entre eux, probablement en finissant par Nicolas Sarkozy.Mardi et mercredi, au cours de déjà plus de 13 heures de réquisitions dans ce dossier foisonnant, ils ont dépeint Nicolas Sarkozy en “véritable décisionnaire” et “commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle de 2007.Ils ont aussi détaillé les “contreparties” diplomatiques, juridiques et économiques promises selon eux au régime libyen et ont affirmé que des “traces” d’argent liquide dans la campagne victorieuse alimentaient le “faisceau d’indices” du dossier.Dans un entretien au Parisien publié jeudi, Nicolas Sarkozy a une fois encore promis : “Je démontrerai mon innocence, ça prendra le temps qu’il faudra, mais on y arrivera”. Sa défense plaidera le 8 avril, au dernier jour du procès.Pour les procureurs, tous les délits pour lesquels il est jugé depuis le 6 janvier sont constitués: ils ont demandé au tribunal de le reconnaître coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.Des infractions qui font encourir à l’ancien chef de l’Etat âgé de 70 ans 10 ans d’emprisonnement, 375.000 euros d’amende et une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à cinq ans.Se pose ainsi la question de savoir si l’accusation va requérir contre lui un mandat de dépôt (incarcération immédiate même en cas d’appel). – “Ambition dévorante” -D’autant que les procureurs ont fait référence aux précédentes condamnations de Nicolas Sarkozy, dont c’est le cinquième procès en cinq ans.”Derrière l’image de l’homme public se dessine, au gré des enquêtes judiciaires, la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, a déclaré mardi soir Quentin Dandoy, l’un des trois procureurs.Assis face aux représentants du ministère public, Nicolas Sarkozy, qui clame vigoureusement son innocence depuis l’origine, a enragé en silence, les genoux agités, souriant parfois jaune ou ne pouvant réprimer une remarque outrée, indéchiffrable depuis les bancs de la presse.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, il porte depuis le 7 février un bracelet électronique à la cheville.En plus de l’ex-président, le PNF doit requérir contre onze prévenus, dont trois anciens ministres: Claude Guéant, 80 ans, absent pour des raisons de santé, ainsi que Brice Hortefeux, absent pour des raisons personnelles “légitimes” selon la présidente, et Eric Woerth, assis face aux procureurs jeudi matin, prenant des notes.Selon l’accusation, le premier, alors directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur, a “négocié” en 2005 “pour le compte de Nicolas Sarkozy le pacte de corruption”, qui a été “mis en Å“uvre” par Brice Hortefeux.Quant à Eric Woerth, en tant que trésorier de la campagne, il doit être, pour le PNF, condamné pour complicité de financement illégal, car il aurait dissimulé de l’argent liquide dans les comptes.Deux canaux de financement, respectivement par virements et remises de cash, ont été mis en place, selon l’accusation, deux canaux qui correspondent aux deux intermédiaires de ce dossier: Ziad Takieddine (en fuite) et Alexandre Djouhri.Sont jugés aussi un ancien proche de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bechir Saleh (en fuite), ainsi que deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ex-cadre d’Airbus.

Début du sommet de Paris des alliés de l’Ukraine, pour finaliser des “garanties de sécurité”

Le sommet d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine s’est ouvert jeudi à Paris avec l’ambition de “finaliser” des “garanties de sécurité” pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen dans le cadre d’un futur accord de paix avec la Russie, encore très hypothétique.Cette “coalition des volontaires”, selon l’expression de l’Elysée, s’est réunie au palais de l’Elysée autour d’Emmanuel Macron et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. A leurs côtés, le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la manoeuvre avec le président français pour faire entendre la voix des Européens face au réchauffement spectaculaire entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine.Parmi les dirigeants des pays de l’Union européenne et/ou de l’Otan présents figurent l’Italienne Giorgia Meloni, l’Allemand Olaf Scholz et le Polonais Donald Tusk, mais aussi le vice-président turc Cevdet Yilmaz ou le patron de l’Otan Mark Rutte.Après une série de réunions politiques et militaires organisées depuis mi-février successivement par Paris et Londres, l’heure est venue de “tirer des conclusions opérationnelles”, a expliqué la présidence française.Ce sommet vise à “finaliser” les travaux sur le soutien militaire “à court terme” à l’Ukraine et sur les “garanties de sécurité que peuvent apporter les armées européennes”, avait dit la semaine dernière Emmanuel Macron.Cette initiative franco-britannique, à laquelle ne participent pas les Américains, se déroule en parallèle du processus de négociations engagé par l’administration Trump avec l’Ukraine d’une part, et la Russie d’autre part, pour mettre fin à la guerre trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine. Mais malgré l’optimisme affiché par le président américain, son secrétaire d’Etat Marco Rubio a reconnu mercredi que parvenir à un accord de paix “ne sera pas simple” et “prendra du temps”.- “Promesses creuses” -“Contrairement au président Zelensky, Poutine a montré qu’il n’était pas un acteur sérieux dans ces pourparlers de paix”, a estimé jeudi Keir Starmer, lui reprochant de continuer à infliger “des attaques dévastatrices au peuple ukrainien”. “Ses promesses sont creuses”, a-t-il dénoncé.Pour Emmanuel Macron aussi, Moscou “a montré sa volonté de guerre”, et il est donc “beaucoup trop tôt” pour envisager une levée des sanctions. “La Russie joue la montre, il faut continuer à maintenir la pression sur la Russie”, a renchéri mercredi soir à ses côtés le président ukrainien.Mardi, à l’issue de pourparlers en Arabie saoudite par l’intermédiaire de Washington, un accord a été annoncé pour déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mais dès mercredi, les autorités russes et ukrainiennes se sont mutuellement accusées de vouloir faire capoter ce début d’entente. Un responsable ukrainien a toutefois affirmé jeudi à l’AFP qu’il n’y avait plus eu de frappes russes ni ukrainiennes contre des sites énergétiques depuis le 25 mars.Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a renoué le dialogue avec le président russe et repris certains éléments de la rhétorique de Moscou, a rebattu les cartes du conflit.Arrivé mercredi à Washington, le nouvel ambassadeur russe aux Etats-Unis Alexandre Dartchiev a salué une “fenêtre d’opportunité”, promettant de contribuer à la normalisation des relations entre les deux puissances.Sans attendre que la médiation américaine parvienne à ses fins, la plupart des pays de l’UE et de l’Otan veulent avancer sur des garanties de sécurité pour l’Ukraine.- “Réserve stratégique” -En “première ligne”, cela doit passer par une aide à l’armée ukrainienne elle-même, a détaillé mercredi soir Emmanuel Macron, qui a annoncé une nouvelle aide militaire française de deux milliards d’euros.En “deuxième ligne”, et la plus discutée: une “force de réassurance” composée de pays européens volontaires, qui serait déployée sur le sol ukrainien uniquement dans le cadre d’un accord de paix.Emmanuel Macron a défendu devant la presse une “approche pacifiste”, “comme une réserve stratégique pour aider à dissuader toute nouvelle agression russe”. Ces contingents n’iraient “pas sur le front” pour “aller se battre”, a-t-il insisté, même s’ils auraient à “répondre” s’ils étaient “attaqués”.Il ne s’agirait ni d’une force d’observation d’un éventuel cessez-le-feu, ni d’une force d’interposition, a-t-il encore plaidé, évoquant la possibilité d’une opération distincte “de maintien de la paix”, sous “mandat des Nations unies”.Enfin, en “troisième ligne”, le soutien que les Américains seraient prêts à garantir aux Européens, nécessaire à beaucoup de pays pour qu’ils franchissent le pas mais auquel Donald Trump ne s’est pas encore formellement engagé.Ces derniers temps, la France et le Royaume-Uni semblent toutefois avoir mis moins l’accent sur un déploiement terrestre, rejeté catégoriquement par Vladimir Poutine.Côté français, on insiste sur le fait que “la meilleure garantie de sécurité” pour l’Ukraine est l’armée ukrainienne elle-même, qu’il s’agit de renforcer. Tandis qu’une source du renseignement européen a expliqué à l’AFP que le volet aérien d’une force européenne serait prépondérant.”Le déploiement de troupes, c’est un élément de notre stratégie” de rapport de forces, “même si à un moment on devra peut-être constater qu’on ne peut pas aller jusque-là”, a dit une source militaire européenne.

Début du sommet de Paris des alliés de l’Ukraine, pour finaliser des “garanties de sécurité”

Le sommet d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine s’est ouvert jeudi à Paris avec l’ambition de “finaliser” des “garanties de sécurité” pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen dans le cadre d’un futur accord de paix avec la Russie, encore très hypothétique.Cette “coalition des volontaires”, selon l’expression de l’Elysée, s’est réunie au palais de l’Elysée autour d’Emmanuel Macron et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. A leurs côtés, le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la manoeuvre avec le président français pour faire entendre la voix des Européens face au réchauffement spectaculaire entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine.Parmi les dirigeants des pays de l’Union européenne et/ou de l’Otan présents figurent l’Italienne Giorgia Meloni, l’Allemand Olaf Scholz et le Polonais Donald Tusk, mais aussi le vice-président turc Cevdet Yilmaz ou le patron de l’Otan Mark Rutte.Après une série de réunions politiques et militaires organisées depuis mi-février successivement par Paris et Londres, l’heure est venue de “tirer des conclusions opérationnelles”, a expliqué la présidence française.Ce sommet vise à “finaliser” les travaux sur le soutien militaire “à court terme” à l’Ukraine et sur les “garanties de sécurité que peuvent apporter les armées européennes”, avait dit la semaine dernière Emmanuel Macron.Cette initiative franco-britannique, à laquelle ne participent pas les Américains, se déroule en parallèle du processus de négociations engagé par l’administration Trump avec l’Ukraine d’une part, et la Russie d’autre part, pour mettre fin à la guerre trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine. Mais malgré l’optimisme affiché par le président américain, son secrétaire d’Etat Marco Rubio a reconnu mercredi que parvenir à un accord de paix “ne sera pas simple” et “prendra du temps”.- “Promesses creuses” -“Contrairement au président Zelensky, Poutine a montré qu’il n’était pas un acteur sérieux dans ces pourparlers de paix”, a estimé jeudi Keir Starmer, lui reprochant de continuer à infliger “des attaques dévastatrices au peuple ukrainien”. “Ses promesses sont creuses”, a-t-il dénoncé.Pour Emmanuel Macron aussi, Moscou “a montré sa volonté de guerre”, et il est donc “beaucoup trop tôt” pour envisager une levée des sanctions. “La Russie joue la montre, il faut continuer à maintenir la pression sur la Russie”, a renchéri mercredi soir à ses côtés le président ukrainien.Mardi, à l’issue de pourparlers en Arabie saoudite par l’intermédiaire de Washington, un accord a été annoncé pour déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mais dès mercredi, les autorités russes et ukrainiennes se sont mutuellement accusées de vouloir faire capoter ce début d’entente. Un responsable ukrainien a toutefois affirmé jeudi à l’AFP qu’il n’y avait plus eu de frappes russes ni ukrainiennes contre des sites énergétiques depuis le 25 mars.Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a renoué le dialogue avec le président russe et repris certains éléments de la rhétorique de Moscou, a rebattu les cartes du conflit.Arrivé mercredi à Washington, le nouvel ambassadeur russe aux Etats-Unis Alexandre Dartchiev a salué une “fenêtre d’opportunité”, promettant de contribuer à la normalisation des relations entre les deux puissances.Sans attendre que la médiation américaine parvienne à ses fins, la plupart des pays de l’UE et de l’Otan veulent avancer sur des garanties de sécurité pour l’Ukraine.- “Réserve stratégique” -En “première ligne”, cela doit passer par une aide à l’armée ukrainienne elle-même, a détaillé mercredi soir Emmanuel Macron, qui a annoncé une nouvelle aide militaire française de deux milliards d’euros.En “deuxième ligne”, et la plus discutée: une “force de réassurance” composée de pays européens volontaires, qui serait déployée sur le sol ukrainien uniquement dans le cadre d’un accord de paix.Emmanuel Macron a défendu devant la presse une “approche pacifiste”, “comme une réserve stratégique pour aider à dissuader toute nouvelle agression russe”. Ces contingents n’iraient “pas sur le front” pour “aller se battre”, a-t-il insisté, même s’ils auraient à “répondre” s’ils étaient “attaqués”.Il ne s’agirait ni d’une force d’observation d’un éventuel cessez-le-feu, ni d’une force d’interposition, a-t-il encore plaidé, évoquant la possibilité d’une opération distincte “de maintien de la paix”, sous “mandat des Nations unies”.Enfin, en “troisième ligne”, le soutien que les Américains seraient prêts à garantir aux Européens, nécessaire à beaucoup de pays pour qu’ils franchissent le pas mais auquel Donald Trump ne s’est pas encore formellement engagé.Ces derniers temps, la France et le Royaume-Uni semblent toutefois avoir mis moins l’accent sur un déploiement terrestre, rejeté catégoriquement par Vladimir Poutine.Côté français, on insiste sur le fait que “la meilleure garantie de sécurité” pour l’Ukraine est l’armée ukrainienne elle-même, qu’il s’agit de renforcer. Tandis qu’une source du renseignement européen a expliqué à l’AFP que le volet aérien d’une force européenne serait prépondérant.”Le déploiement de troupes, c’est un élément de notre stratégie” de rapport de forces, “même si à un moment on devra peut-être constater qu’on ne peut pas aller jusque-là”, a dit une source militaire européenne.

La France affiche en 2024 un dérapage budgétaire élevé mais moindre qu’anticipé

En plein casse-tête du gouvernement pour financer davantage la défense et préparer le prochain budget, la France affiche pour 2024 un dérapage budgétaire un peu moins élevé qu’anticipé par le gouvernement, même s’il reste le plus important de la zone euro. Après 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2023, le déficit public a atteint 5,8% en 2024, soit 169,6 milliards d’euros, a indiqué jeudi l’Institut national de la statistique (Insee). Le gouvernement tablait sur un chiffre autour de 6%. Sur France Inter, le ministre de l’Economie Eric Lombard a attribué ce résultat à “des dépenses très bien tenues” en fin d’année et à des recettes “un peu” meilleures que prévu” dans les dernières semaines. Il a toutefois déploré que ce n’était “pas une bonne nouvelle” car le déficit demeurait “trop élevé”, posant un “risque” en termes de “souveraineté”, nationale et financière. Outre des recettes moindres qu’anticipé, l’Insee a pointé l’accélération des dépenses publiques (57,1% du PIB) en 2024, les prestations sociales pesant 60% de cette hausse, particulièrement les retraites du fait de leur revalorisation. Les dépenses d’investissement des collectivités locales ont aussi progressé. La dette française a elle augmenté de 202,7 milliards d’euros sur l’ensemble de 2024 pour atteindre 113% du PIB, soit 3.305,3 milliards d’euros, le niveau le plus élevé derrière la Grèce et l’Italie. Un an plus tôt, elle était à 109,8%. – Objectif “atteignable” -En 2025, le gouvernement compte ramener le déficit à 5,4% du PIB puis sous la limite européenne de 3% en 2029.Le déficit plus faible que redouté rend l’objectif pour cette année “atteignable, d’autant plus que le contexte macroéconomique s’est beaucoup dégradé”, a commenté Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade. “Néanmoins, les finances publiques françaises restent dans une situation périlleuse”, a-t-il nuancé. Une conférence des finances publiques est prévue autour du Premier ministre François Bayrou le 15 avril, qui permettra  “de partager la situation budgétaire du pays à fin mars avec toutes les parties prenantes, élus, partenaires sociaux, collectivités locales…”, a annoncé Eric Lombard.  Selon lui, le budget est “pour le moment en phase” du côté des recettes.Sa collègue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a estimé dans le journal l’Opinion jeudi qu'”une trajectoire de désendettement crédible ne peut être que partagée par toute la Nation”. Elle s’est dite favorable à un débat sur le financement de la sécurité sociale.  Mais les marges de manÅ“uvre du gouvernement sont limitées dans un paysage politique fragmenté et un environnement économique sous tension accrue.  La Banque de France a abaissé à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025 en raison des incertitudes internationales. Le gouvernement pourrait aligner la sienne (aujourd’hui fixée à 0,9%) voire descendre davantage en cas d’intense guerre commerciale avec les Etats-Unis. – “Sous le tapis” -“Depuis 30 ans, dès qu’il y a un problème, on fait de la dette, on fait du déficit, on glisse le problème sous le tapis”, estime Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès. Or, avec la remontée des taux souverains, cette dette coûte plus cher. En 2024, les intérêts payés par le France se sont élevés à 58 milliards d’euros (+14,6% sur un an), soit 2% du PIB selon l’Insee, soit aussi peu ou prou le budget annuel de la défense.C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement doit trouver de l’argent supplémentaire pour financer l’augmentation des dépenses militaires, justifiée en France comme dans le reste de l’Europe par la menace russe et le revirement géopolitique de Washington.  Signe de la difficulté de la tâche, sa porte-parole Sophie Primas a déclaré mercredi que la préparation du budget 2026 s’annonçait comme “un cauchemar”. Amélie de Montchalin a toutefois réitéré son refus d’augmenter les impôts. “Nous avons le plus haut déficit de la zone euro, le plus haut niveau de prélèvements de l’OCDE et 8 points de PIB de dépenses de plus que nos voisins européens. La réponse ne peut pas être l’augmentation mécanique des impôts! Les impôts exceptionnels de 2024 resteront exceptionnels”, a-t-elle affirmé. Elle s’est autorisée toutefois à passer en revue les plus de 400 niches fiscales. 

La France affiche en 2024 un dérapage budgétaire élevé mais moindre qu’anticipé

En plein casse-tête du gouvernement pour financer davantage la défense et préparer le prochain budget, la France affiche pour 2024 un dérapage budgétaire un peu moins élevé qu’anticipé par le gouvernement, même s’il reste le plus important de la zone euro. Après 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2023, le déficit public a atteint 5,8% en 2024, soit 169,6 milliards d’euros, a indiqué jeudi l’Institut national de la statistique (Insee). Le gouvernement tablait sur un chiffre autour de 6%. Sur France Inter, le ministre de l’Economie Eric Lombard a attribué ce résultat à “des dépenses très bien tenues” en fin d’année et à des recettes “un peu” meilleures que prévu” dans les dernières semaines. Il a toutefois déploré que ce n’était “pas une bonne nouvelle” car le déficit demeurait “trop élevé”, posant un “risque” en termes de “souveraineté”, nationale et financière. Outre des recettes moindres qu’anticipé, l’Insee a pointé l’accélération des dépenses publiques (57,1% du PIB) en 2024, les prestations sociales pesant 60% de cette hausse, particulièrement les retraites du fait de leur revalorisation. Les dépenses d’investissement des collectivités locales ont aussi progressé. La dette française a elle augmenté de 202,7 milliards d’euros sur l’ensemble de 2024 pour atteindre 113% du PIB, soit 3.305,3 milliards d’euros, le niveau le plus élevé derrière la Grèce et l’Italie. Un an plus tôt, elle était à 109,8%. – Objectif “atteignable” -En 2025, le gouvernement compte ramener le déficit à 5,4% du PIB puis sous la limite européenne de 3% en 2029.Le déficit plus faible que redouté rend l’objectif pour cette année “atteignable, d’autant plus que le contexte macroéconomique s’est beaucoup dégradé”, a commenté Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade. “Néanmoins, les finances publiques françaises restent dans une situation périlleuse”, a-t-il nuancé. Une conférence des finances publiques est prévue autour du Premier ministre François Bayrou le 15 avril, qui permettra  “de partager la situation budgétaire du pays à fin mars avec toutes les parties prenantes, élus, partenaires sociaux, collectivités locales…”, a annoncé Eric Lombard.  Selon lui, le budget est “pour le moment en phase” du côté des recettes.Sa collègue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a estimé dans le journal l’Opinion jeudi qu'”une trajectoire de désendettement crédible ne peut être que partagée par toute la Nation”. Elle s’est dite favorable à un débat sur le financement de la sécurité sociale.  Mais les marges de manÅ“uvre du gouvernement sont limitées dans un paysage politique fragmenté et un environnement économique sous tension accrue.  La Banque de France a abaissé à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025 en raison des incertitudes internationales. Le gouvernement pourrait aligner la sienne (aujourd’hui fixée à 0,9%) voire descendre davantage en cas d’intense guerre commerciale avec les Etats-Unis. – “Sous le tapis” -“Depuis 30 ans, dès qu’il y a un problème, on fait de la dette, on fait du déficit, on glisse le problème sous le tapis”, estime Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès. Or, avec la remontée des taux souverains, cette dette coûte plus cher. En 2024, les intérêts payés par le France se sont élevés à 58 milliards d’euros (+14,6% sur un an), soit 2% du PIB selon l’Insee, soit aussi peu ou prou le budget annuel de la défense.C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement doit trouver de l’argent supplémentaire pour financer l’augmentation des dépenses militaires, justifiée en France comme dans le reste de l’Europe par la menace russe et le revirement géopolitique de Washington.  Signe de la difficulté de la tâche, sa porte-parole Sophie Primas a déclaré mercredi que la préparation du budget 2026 s’annonçait comme “un cauchemar”. Amélie de Montchalin a toutefois réitéré son refus d’augmenter les impôts. “Nous avons le plus haut déficit de la zone euro, le plus haut niveau de prélèvements de l’OCDE et 8 points de PIB de dépenses de plus que nos voisins européens. La réponse ne peut pas être l’augmentation mécanique des impôts! Les impôts exceptionnels de 2024 resteront exceptionnels”, a-t-elle affirmé. Elle s’est autorisée toutefois à passer en revue les plus de 400 niches fiscales. 

La France affiche en 2024 un dérapage budgétaire élevé mais moindre qu’anticipé

En plein casse-tête du gouvernement pour financer davantage la défense et préparer le prochain budget, la France affiche pour 2024 un dérapage budgétaire un peu moins élevé qu’anticipé par le gouvernement, même s’il reste le plus important de la zone euro. Après 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2023, le déficit public a atteint 5,8% en 2024, soit 169,6 milliards d’euros, a indiqué jeudi l’Institut national de la statistique (Insee). Le gouvernement tablait sur un chiffre autour de 6%. Sur France Inter, le ministre de l’Economie Eric Lombard a attribué ce résultat à “des dépenses très bien tenues” en fin d’année et à des recettes “un peu” meilleures que prévu” dans les dernières semaines. Il a toutefois déploré que ce n’était “pas une bonne nouvelle” car le déficit demeurait “trop élevé”, posant un “risque” en termes de “souveraineté”, nationale et financière. Outre des recettes moindres qu’anticipé, l’Insee a pointé l’accélération des dépenses publiques (57,1% du PIB) en 2024, les prestations sociales pesant 60% de cette hausse, particulièrement les retraites du fait de leur revalorisation. Les dépenses d’investissement des collectivités locales ont aussi progressé. La dette française a elle augmenté de 202,7 milliards d’euros sur l’ensemble de 2024 pour atteindre 113% du PIB, soit 3.305,3 milliards d’euros, le niveau le plus élevé derrière la Grèce et l’Italie. Un an plus tôt, elle était à 109,8%. – Objectif “atteignable” -En 2025, le gouvernement compte ramener le déficit à 5,4% du PIB puis sous la limite européenne de 3% en 2029.Le déficit plus faible que redouté rend l’objectif pour cette année “atteignable, d’autant plus que le contexte macroéconomique s’est beaucoup dégradé”, a commenté Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade. “Néanmoins, les finances publiques françaises restent dans une situation périlleuse”, a-t-il nuancé. Une conférence des finances publiques est prévue autour du Premier ministre François Bayrou le 15 avril, qui permettra  “de partager la situation budgétaire du pays à fin mars avec toutes les parties prenantes, élus, partenaires sociaux, collectivités locales…”, a annoncé Eric Lombard.  Selon lui, le budget est “pour le moment en phase” du côté des recettes.Sa collègue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a estimé dans le journal l’Opinion jeudi qu'”une trajectoire de désendettement crédible ne peut être que partagée par toute la Nation”. Elle s’est dite favorable à un débat sur le financement de la sécurité sociale.  Mais les marges de manÅ“uvre du gouvernement sont limitées dans un paysage politique fragmenté et un environnement économique sous tension accrue.  La Banque de France a abaissé à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025 en raison des incertitudes internationales. Le gouvernement pourrait aligner la sienne (aujourd’hui fixée à 0,9%) voire descendre davantage en cas d’intense guerre commerciale avec les Etats-Unis. – “Sous le tapis” -“Depuis 30 ans, dès qu’il y a un problème, on fait de la dette, on fait du déficit, on glisse le problème sous le tapis”, estime Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès. Or, avec la remontée des taux souverains, cette dette coûte plus cher. En 2024, les intérêts payés par le France se sont élevés à 58 milliards d’euros (+14,6% sur un an), soit 2% du PIB selon l’Insee, soit aussi peu ou prou le budget annuel de la défense.C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement doit trouver de l’argent supplémentaire pour financer l’augmentation des dépenses militaires, justifiée en France comme dans le reste de l’Europe par la menace russe et le revirement géopolitique de Washington.  Signe de la difficulté de la tâche, sa porte-parole Sophie Primas a déclaré mercredi que la préparation du budget 2026 s’annonçait comme “un cauchemar”. Amélie de Montchalin a toutefois réitéré son refus d’augmenter les impôts. “Nous avons le plus haut déficit de la zone euro, le plus haut niveau de prélèvements de l’OCDE et 8 points de PIB de dépenses de plus que nos voisins européens. La réponse ne peut pas être l’augmentation mécanique des impôts! Les impôts exceptionnels de 2024 resteront exceptionnels”, a-t-elle affirmé. Elle s’est autorisée toutefois à passer en revue les plus de 400 niches fiscales. 

La Bourse de Paris flanche face aux nouveaux droits de douane américains

La Bourse de Paris cédait du terrain jeudi après l’annonce par Donald Trump de nouveaux droits de douane sur les automobiles et ses menaces d’accentuer la pression sur l’Union européenne et le Canada.Vers 10H30 à Paris, le CAC 40 cédait 0,51%, soit une baisse de 40,73 points le portant à 7.989,95 points. Mercredi, l’indice vedette de la Bourse française avait terminé en baisse de 0,96%.Après l’acier et l’aluminium, le président américain Donald Trump a poursuivit son offensive commerciale et annoncé mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles.”Donald Trump met à exécution ses menaces”, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les taxes sur l’automobile s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis”, a assuré le président américain depuis la Maison Blanche, ajoutant qu’elles entreront en vigueur “le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3”. Le taux total de taxation sera de 27,5% de la valeur.Une très mauvaise nouvelle pour le ministre français de l’Economie Eric Lombard, qui a appelé à une riposte européenne, que Berlin souhaite “ferme”. “Extrêmement regrettable”, réagit le Japon pour qui “toutes les options sont sur la table” désormais. Le président américain a aussi menacé jeudi l’Union européenne et le Canada de droits de douanes supplémentaires s’ils se coordonnent au détriment des Etats-Unis pour riposter à la guerre commerciale.”La guerre commerciale s’apprête donc à rentrer dans une nouvelle phase de tensions plus intenses”, commente Franklin Pichard, directeur de la recherche chez Kiplink.La prochaine étape de cette offensive est prévue mercredi 2 avril, que Donald Trump appelle le “Jour de la libération”. Le président américain devrait annoncer la mise en place de droits de douane dits “réciproques”, qui concerneront l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis.Stellantis dans le rougeSans surprise, les valeurs automobiles mondiales flanchent jeudi après les annonces de Donald Trump.Il est “crucial” que les droits de douane ne fassent pas “monter les prix pour les consommateurs”, ont prévenu jeudi Ford, GM et Stellantis via un communiqué de l’association professionnelle des constructeurs américains (AAPC), plaidant pour la “compétitivité” de la production automobile “nord-américaine”, intégrant donc le Canada et le Mexique.Vers 10H30, Stellantis cédait 4,19% à 10,92 euros l’action.Le titre de Renault, le constructeur automobile européen le moins exposé aux Etats-Unis, prenait quant à lui 0,71% à 49,35 euros. L’annonce de droits de douane sur l’automobile pourrait cependant freiner le développement annoncé de sa marque Alpine outre-Atlantique.