En Grèce, emballage final dans la course à la présidence du CIO

Après six mois de campagne, les sept candidats à la présidence du Comité international olympique (CIO) se sont efforcés mercredi en Grèce de rallier d’ultimes soutiens, à la veille d’un vote historiquement indécis.”A l’approche de la ligne d’arrivée, j’ai appris – et je ne suis pas un athlète d’élite – qu’il fallait accélérer et non freiner”, image l’Espagnol Juan Antonio Samaranch Junior, “pleinement concentré” pour succéder à l’Allemand Thomas Bach.Au milieu des oliviers de Costa Navarino, face à la mer Ionienne, le Catalan de 65 ans est considéré comme l’un des favoris du scrutin de jeudi, porté par les réseaux patiemment tissés dans l’institution présidée par son père entre 1980 et 2001.Mais il lui faut affronter la légende britannique de l’athlétisme Sebastian Coe, toujours auréolé de la réussite des JO-2012 de Londres dont il était le patron, et l’ex-nageuse zimbabwéenne Kirsty Coventry, bénéficiaire supposée du soutien de Thomas Bach.Et tous trois étaient bien visibles lors de la première journée de session: Coe a posé une question, lui qui ne le fait jamais, et Samaranch et Coventry trônaient dans la tribune réservée aux 15 membres de la prestigieuse Commission exécutive.- “Des candidats très différents” -Le Français David Lappartient, à la fois patron de l’Union cycliste internationale et du Comité olympique français (CNOSF), s’estime cependant “toujours dans la course”, qui se dénouera jeudi à bulletins secrets à partir de 16h00 locales (GMT+2).”Vous êtes un candidat, vous devriez vous lever”, l’a d’ailleurs apostrophé en plaisantant Thomas Bach, après l’avoir remercié pour le travail mené par sa commission de l’esport – l’une de ses multiples casquettes -, qui a abouti à la désignation de l’Arabie saoudite comme hôte des premiers JO en 2027 des sports électroniques.Pour le Breton de 51 ans, le combat électoral apparaît “plus ouvert que jamais, et personne ne peut prédire quel sera le résultat”, surtout avec un système de tours successifs “où le report des voix est assez essentiel”.Avec un nombre de candidats inédit en 130 ans d’histoire du CIO, le scrutin – qui n’a encore jamais dépassé le deuxième tour – pourrait en compter jusqu’à six pour qu’un prétendant obtienne une majorité absolue.”C’est vraiment un choix qui n’est pas facile, parce que (…) on a des candidats qui sont très différents, à la fois de par leur passé et aussi de par leur style”, explique ainsi le sextuple champion olympique du biathlon Martin Fourcade, membre du CIO depuis 2022.- Bach ému aux larmes -Dans le luxueux complexe balnéaire, les apartés pour nouer des alliances ou convaincre les indécis ont autant animé la première journée de session que les standing ovations accordées aux Jeux de Paris puis au bilan de Thomas Bach.Le dirigeant allemand a d’ailleurs souligné que les Jeux parisiens représentaient “le point culminant” de son “long voyage” à la tête du monde olympique, en voyant aboutir les réformes lancées dix ans plus tôt.Parité chez les athlètes, impact environnemental limité par l’emploi d’infrastructures existantes, sportifs de tous les pays malgré les conflits en cours, mais aussi première médaille pour l’équipe olympique de réfugiés et première nurserie au sein du Village olympique: la capitale française a condensé l’héritage que souhaite laisser l’Allemand de 71 ans, qui passera formellement la main le 23 juin.Balayant ses douze ans de présidence, il a évoqué la succession de “crises sérieuses et parfois existentielles” pour l’olympisme, notamment la pandémie qui a entraîné le report d’un an des JO-2020 de Tokyo, et la tenue des JO-2022 de Pékin sous stricte bulle sanitaire.”Dans de telles situations, je me suis senti aussi seul qu’on peut l’être”, a confessé le Bavarois.Avant qu’une salve d’hommages des membres ne lui mette les larmes aux yeux, après la proposition de le nommer président d’honneur à vie. “Je suis reconnaissant que vous m’ayez permis de rendre au sport ce que le mouvement olympique m’a donné”, a poursuivi l’ancien fleurettiste, médaillé d’or par équipes aux JO-1976 de Montréal.”Si le futur président souhaite avoir des conseils ou du soutien, il peut m’appeler au milieu de la nuit”, a promis Thomas Bach. “Sinon, je n’imposerai pas mon avis”.

Gaza: un employé de l’ONU tué dans une explosion, Israël nie toute responsabilité

Une agence onusienne a confirmé mercredi la mort d’un de ses employés à Gaza, tué selon elle par l’explosion d’un engin “largué ou tiré” sur un de ses bâtiments, tandis que l’armée israélienne, accusée par le Hamas, a démenti toute responsabilité.”Un engin explosif a été largué ou tiré sur [le bâtiment] et a explosé à l’intérieur”, écrit le Bureau des Nations unies pour les services d’appui au projet (Unops) dans un communiqué sur la mort “d’un collègue tué dans un local de l’Unops à Gaza”.”Nous ne savons pas à ce stade” s’il s’agissait d’une “arme larguée par les airs, d’un tir d’artillerie ou de roquette”, ajoute le texte, soulignant que la déflagration ne pouvait pas avoir été causée par le déplacement d’un “engin non explosé” sur les lieux.Le bâtiment, situé à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, a été touché à 11h30 (09h30 GMT) selon l’agence onusienne. Il avait déjà été endommagé mardi dans les frappes nocturnes menées par l’aviation israélienne sur le territoire palestinien alors que sa localisation avait été transmise à l’armée, ajoute l’Unops.L’armée israélienne a publié un communiqué démentant avoir “frappé un complexe de l’ONU à Deir el-Balah”. Interrogé par l’AFP, un porte-parole militaire a ajouté qu’il n’y avait eu “aucune activité opérationnelle” de l’armée dans la zone.- L’ONU veut une enquête -Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas avait auparavant fait état d'”un mort et cinq blessés graves parmi des employés étrangers travaillant pour les institutions des Nations unies”, qui avaient été transportés à l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa” à Deir el-Balah.Selon des images de l’AFPTV tournées à Deir el-Balah, trois hommes, ont été amenés à l’hôpital dans une ambulance et dans des véhicules de l’ONU. Deux d’entre eux étaient blessés au niveau des jambes et un troisième avait un bandage aux deux bras et à l’abdomen, avec des traces de sang sur le torse.Deux des blessés avaient l’un un gilet pare-balles, l’autre une chemise portant l’inscription “UNMAS”, le service de lutte contre les mines des Nations unies.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit “choqué” par la mort de l’employé de l’Unops et a réclamé une “enquête complète” sur le drame.Selon un bilan établi par l’ONU au 11 mars, au moins 387 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par le Hamas, dont 279 employés des agences onusiennes. A Bruxelles, le directeur exécutif de l’Unops, Jorge Moreira da Silva, a affirmé que l’explosion n’était pas “un accident”. Le bâtiment abritant l’agence “était très connu et il était dans un endroit isolé, sans autre construction à côté”, a-t-il dit.- “Terroriser” la population -“Les attaques contre les bâtiments humanitaires violent le droit international, a-t-il ajouté: “Le personnel de l’ONU et se bâtiments doivent être protégés par toutes les parties.”La nationalité de l’employé tué n’a pas été divulguée, mais le ministère bulgare des Affaires étrangères a annoncé “le décès aujourd’hui à Gaza d’un citoyen bulgare travaillant pour l’ONU”.Le Hamas a pour sa part accusé Israël de mener une “politique systématique […] visant à cibler les civils, les travailleurs humanitaires et les secouristes, dans le but de les terroriser”Après deux mois de trêve, Israël a lancé des frappes aériennes sur Gaza parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre, affirmant que la reprise des opérations militaires était “indispensable” pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas.Ces frappes, qui se sont poursuivies mercredi, ont fait au moins 436 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. 

Hamas in no win situation as Israeli strikes resume

Israel’s renewed attacks on the Gaza Strip have put Hamas in a very difficult situation, experts believe, with the Palestinian Islamist movement left with few options.The group may be now pinning its last hopes on external international pressure being exerted against Israel and internal pressure forcing Prime Minister Benjamin Netanyahu to end the war.The renewed attacks come with deadlock in indirect talks on the second phase of the January ceasefire, with neither side prepared to budge from its position.Hamas has yet to respond militarily to the latest Israeli attacks, and said on Wednesday it remained open to negotiations, urging the international community to “take urgent action”.”Hamas is betting on mediators and internal divisions in Israel” to make the war end, Hamas expert Leila Seurat, a senior lecturer at SciencesPo in Paris, told AFP.Israel has said it will pound the Palestinian territory until Hamas releases the remaining 58 hostages held there, despite many inside Israel believing that this strategy will only endanger the captives’ lives.Ghassan al-Khatib, a Palestinian political analyst and former Palestinian Authority minister, believes Hamas will only release hostages if it is given guarantees that Israel will uphold the terms of the stalled January ceasefire.”If the hostages are released under the pressure of the Israeli attacks, then Hamas will be (left) with no guarantees,” he told AFP.”Hamas will not trust any word from Israel, but the guarantees should come from third parties” such as mediators Egypt, the United States or Qatar, Khatib added.- ‘Time for political options’ -Hamas now faces a militarily dominant Israel no longer restrained by its US ally.Khatib said fighting back is “not an option” for Hamas, “due to the difficult military reality on the ground” and because of diminished support from its allies Iran and Lebanon’s Hezbollah.All the while, Israel has the upper hand as it benefits from US President Donald Trump’s backing for the war in Gaza.As the ceasefire talks stalled, Israel blocked the entry of all humanitarian aid and cut off power to a desalination plant in southern Gaza.”(The Israelis) are under much less pressure and therefore they don’t feel that they need the second phase (of the ceasefire) and war is less costly for them,” Khatib said.Under the second phase of the truce drafted under former US president Joe Biden’s administration, Israel would have withdrawn from Gaza in exchange for more hostage releases.All this means that Hamas’s “manoeuvering room is narrowing, that’s why now is the time for political options”, Khatib said.Echoing this, Seurat from SciencesPo pointed to the fact that Hamas cannot change the balance of power on the ground.She said Hamas can instead hope to fold proposals from Trump’s special Middle East envoy Steve Witkoff into the existing ceasefire framework.She said that beyond mediator pressure, Hamas is instead hoping that dissident voices within the Israeli military, or public pressure, bring an end to the war.Jamal al-Fadi, a political science professor at Gaza’s al-Azhar University, noted in an editorial that Hamas, which believes in Palestinian liberation by armed struggle, once condemned mediation in interactions with Israel.Hamas has long criticised its rival movement Fatah, which dominates the Palestinian Authority in the occupied West Bank — a separate Palestinian territory — for its strategy of appealing to the international community.- ‘Fantasies’ -Palestinian affairs expert Michael Milshtein of Tel Aviv University’s Moshe Dayan Center said that cornering Hamas militarily with no exit strategy would not force it to back down.He said Hamas wants precise guarantees from the United States over how and when the war would end and Israel will withdraw from Gaza.Without that, he said “Hamas prefers right now to continue the fighting but not to release hostages”.As for Hamas’s future after the war, the main sticking point remains the Islamist movement’s militarisation. “They’ll never back down on that,” said Seurat. “It’s a movement that calls itself a resistance movement.”Milshtein agreed, saying that without a military wing “it’s not Hamas, it’s something else”.He argued that the only two viable options are for Israel to occupy Gaza, which he says Israel lacks the motivation for, or a deal that would end the war and force Israel to withdraw.Anything short of that, including “all the ideas that we will convince the Egyptians to deploy their forces in Gaza” or that Israel will “create a kind of regime based on clans in Gaza”, are “fantasies and nothing else”, Milshtein said.

Un témoin charge des proches de l’ex-Premier ministre cambodgien au procès d’un attentat visant l’opposition

Un ancien fonctionnaire de l’ONU a témoigné mercredi devant la cour d’assises de Paris, accusant deux hauts responsables de la garde rapprochée de l’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen d’avoir organisé l’attentat visant Sam Rainsy, figure de l’opposition, à Phnom Penh.Brad Adams, 64 ans aujourd’hui, travaillait au bureau des droits de l’Homme de l’ONU à Phnom Penh en 1997. Il est arrivé sur les lieux de l’attaque à la grenade, quelques minutes après l’explosion.”En arrivant, j’ai tout de suite vu une femme sur le sol, ses deux jambes avaient été arrachées mais elle était encore consciente”, a raconté le juriste à la cour. “Des gens essayaient de venir en aide aux victimes mais les soldats les en empêchaient”, a-t-il poursuivi. “Cette femme aurait peut-être pu être sauvée sans ça”. Le 30 mars 1997, plusieurs grenades avaient explosé en plein rassemblement de l’opposition pour dénoncer la corruption du système judiciaire. L’attaque ciblait Sam Rainsy, ancien ministre des Finances et principal adversaire politique du Premier ministre de l’époque, Hun Sen.Sam Rainsy, 76 ans aujourd’hui, avait été légèrement blessé par l’explosion tandis qu’au moins 16 personnes avaient été tuées, dont son garde du corps, et 150 autres blessées en plein cÅ“ur de Phnom Penh.Deux hommes sont jugés devant la cour d’assises de Paris: Hing Bun Heang et Huy Piseth, 68 et 69 ans, tous les deux membres de la garde rapprochée de l’ancien Premier ministre. Aucun d’eux n’est présent au procès et ils n’ont pas demandé à être représentés par des avocats. Seuls les bancs des parties civiles sont occupés, par Sam Rainsy et son épouse, Saumura Tioulong.Costume bleu marine, cheveux grisonnants, Brad Adams, le juriste californien appelé à témoigner, a raconté à la barre son enquête de plusieurs mois sur l’attentat, pour le compte de l’ONU. Il a assuré avoir remonté la chaîne de commandement et avoir obtenu des témoignages concordants indiquant l’implication des deux accusés, décrits comme des porte-flingues du Premier ministre de l’époque. “Vous savez, Hun Sen est un dictateur classique, ce qu’il dit fait office de loi. On n’est pas en France ou aux États-Unis, rien ne passe, surtout pas une opération comme celle de mars 97 sans qu’il y ait un ordre venu de Hun Sen”, a-t-il expliqué. L’enquête de l’ONU a servi de base de travail à la juge d’instruction française, Sabine Khéris, tout comme les investigations menées par la police fédérale américaine (FBI), la Commission des affaires étrangères du Sénat américain, ainsi que l’ONG Human Rights Watch.En 2021, près de 20 ans après la plainte déposée à Paris par Sam Rainsy et l’ouverture d’une information judiciaire, elle avait conclu que Hing Bun Heang avait recruté des hommes pour perpétrer l’attentat et que Huy Piseth avait facilité la fuite des lanceurs de grenades.- “Je revois les morts” -La première matinée de ce procès par défaut a été consacrée aux déclarations de Sam Rainsy. Pendant plusieurs heures, le Franco-Cambodgien a raconté sa version des faits et évoqué ses souvenirs de la manifestation. “Dans quelques jours, cela va faire 28 ans, mais pour moi c’est comme si c’était hier”, a-t-il déclaré à la barre. “Je revois les morts, les blessés, les flaques de sang. Cette scène continue de me hanter”, a poursuivi le Cambodgien, naturalisé français en 1974.Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de tentative d’assassinat.Depuis le Cambodge, l’un d’eux a répondu la semaine dernière aux questions d’un journaliste de l’AFP, niant toute implication dans l’attentat. “Je l’ai expliqué beaucoup de fois. Ça n’a rien à voir avec moi”, avait déclaré Hing Bun Heang.”Venez me poursuivre au Cambodge”, a-t-il lancé, qualifiant Sam Rainsy de “politicien dérangé”.Homme fort du Cambodge, Hun Sen est devenu Premier ministre en 1985, à seulement 32 ans, et n’a démissionné qu’en 2023 au profit de son fils, Hun Manet.En presque 40 ans à la tête du pays, il n’a pas hésité à museler l’opposition pour se maintenir au pouvoir, bâillonnant la presse et condamnant ses adversaires à des peines de prison motivées par des considérations politiques, selon des défenseurs des droits humains.Le verdict devrait être rendu vendredi.

Chercheurs américains : CentraleSupélec et l’université PSL se mobilisent

L’école d’ingénieurs CentraleSupélec et l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL) vont lancer des programmes pour accueillir des chercheurs basés aux Etats-Unis et financer des travaux qui ne pourraient plus y être menés en raison de la politique de l’administration Trump, ont-ils annoncé mercredi.”A l’heure où les principes d’objectivité et de liberté de la recherche scientifique semblent parfois remis en cause, CentraleSupélec a décidé de s’associer à l’initiative +Safe Place for Science+ lancée par Aix-Marseille Université”, a déclaré dans un communiqué Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec.Il invite les chercheurs travaillant actuellement aux Etats-Unis sur des sujets en lien avec les “domaines stratégiques” de l’école et souhaitant venir en France à postuler à son programme d’accueil. Issu du rapprochement de Centrale et de Supélec, l’établissement fait référence en sciences de l’ingénieur et des systèmes.Doté d’un “fonds d’amorçage de trois millions d’euros de la Fondation CentraleSupélec”, le programme “vise à offrir un environnement dans lequel les scientifiques de haut niveau pourront mener leurs recherches en toute liberté et sécurité”, indique le communiqué. “Il financera entre autres des +tenure tracks+ (contrats de travail à durée déterminée, NDLR) au niveau professeur ou assistant professeur, des +welcome packages+ (ensemble de mesures d’accueil, NDLR) ou des chaires d’accueil”, précise-t-il.L’Université PSL a annoncé de son côté intensifier ses collaborations avec les scientifiques dont les recherches seraient menacées dans les domaines de l’intelligence artificielle, des sciences du climat, de la santé et des sciences sociales et humanités.”La réduction brutale des financements fédéraux aux Etats-Unis impacte tout le monde, y compris la recherche européenne. Il faut se mobiliser pour soutenir la continuité scientifique dans les domaines prioritaires qui sont menacés”, a souligné auprès de l’AFP le président de PSL, El Mouhoub Mouhoud.L’établissement, qui regroupe notamment l’Ecole Normale, Dauphine ou les Mines, prévoit d’accueillir “15 chercheuses et chercheurs pour poursuivre leurs travaux scientifiques en France” ainsi que le financement de post-doctorats et l’hébergement de chercheurs.Début mars, l’université d’Aix-Marseille a été la première en France à ouvrir les bras aux scientifiques dont le travail pourrait être menacé par la politique menée par Donald Trump, annonçant dégager 10 à 15 millions d’euros dans ce but.La semaine dernière, la Fondation Arc, dédiée à la recherche sur le cancer, a débloqué 3,5 millions d’euros “pour offrir aux chercheurs en difficulté actuellement basés aux Etats-Unis, l’opportunité de poursuivre leurs travaux en France”.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les annonces chocs visant la communauté scientifique: coupes budgétaires brutales, licenciement de centaines d’employés des agences fédérales chargées du climat ou de la santé, censure de certains sujets dans les recherches subventionnées…

Chercheurs américains : CentraleSupélec et l’université PSL se mobilisent

L’école d’ingénieurs CentraleSupélec et l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL) vont lancer des programmes pour accueillir des chercheurs basés aux Etats-Unis et financer des travaux qui ne pourraient plus y être menés en raison de la politique de l’administration Trump, ont-ils annoncé mercredi.”A l’heure où les principes d’objectivité et de liberté de la recherche scientifique semblent parfois remis en cause, CentraleSupélec a décidé de s’associer à l’initiative +Safe Place for Science+ lancée par Aix-Marseille Université”, a déclaré dans un communiqué Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec.Il invite les chercheurs travaillant actuellement aux Etats-Unis sur des sujets en lien avec les “domaines stratégiques” de l’école et souhaitant venir en France à postuler à son programme d’accueil. Issu du rapprochement de Centrale et de Supélec, l’établissement fait référence en sciences de l’ingénieur et des systèmes.Doté d’un “fonds d’amorçage de trois millions d’euros de la Fondation CentraleSupélec”, le programme “vise à offrir un environnement dans lequel les scientifiques de haut niveau pourront mener leurs recherches en toute liberté et sécurité”, indique le communiqué. “Il financera entre autres des +tenure tracks+ (contrats de travail à durée déterminée, NDLR) au niveau professeur ou assistant professeur, des +welcome packages+ (ensemble de mesures d’accueil, NDLR) ou des chaires d’accueil”, précise-t-il.L’Université PSL a annoncé de son côté intensifier ses collaborations avec les scientifiques dont les recherches seraient menacées dans les domaines de l’intelligence artificielle, des sciences du climat, de la santé et des sciences sociales et humanités.”La réduction brutale des financements fédéraux aux Etats-Unis impacte tout le monde, y compris la recherche européenne. Il faut se mobiliser pour soutenir la continuité scientifique dans les domaines prioritaires qui sont menacés”, a souligné auprès de l’AFP le président de PSL, El Mouhoub Mouhoud.L’établissement, qui regroupe notamment l’Ecole Normale, Dauphine ou les Mines, prévoit d’accueillir “15 chercheuses et chercheurs pour poursuivre leurs travaux scientifiques en France” ainsi que le financement de post-doctorats et l’hébergement de chercheurs.Début mars, l’université d’Aix-Marseille a été la première en France à ouvrir les bras aux scientifiques dont le travail pourrait être menacé par la politique menée par Donald Trump, annonçant dégager 10 à 15 millions d’euros dans ce but.La semaine dernière, la Fondation Arc, dédiée à la recherche sur le cancer, a débloqué 3,5 millions d’euros “pour offrir aux chercheurs en difficulté actuellement basés aux Etats-Unis, l’opportunité de poursuivre leurs travaux en France”.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les annonces chocs visant la communauté scientifique: coupes budgétaires brutales, licenciement de centaines d’employés des agences fédérales chargées du climat ou de la santé, censure de certains sujets dans les recherches subventionnées…

La grippe prend fin dans toute la métropole

L’épidémie de grippe, particulièrement forte cette saison, est en train de prendre fin dans toute la métropole française, a rapporté mercredi l’agence de santé publique, aucune région n’étant plus en situation épidémique dans l’Hexagone.En métropole, “l’activité grippale était en diminution en ville et à l’hôpital dans l’ensemble des classes d’âge”, a résumé Santé publique France, dans un bilan hebdomadaire clos au dimanche 16 mars.Toutes les régions de l’Hexagone sont désormais en situation de “post-épidémie”, un état intermédiaire entre la normale et une épidémie déclarée. Jusqu’alors, la Nouvelle-Aquitaine était la dernière région métropolitaine à rester frappée par l’épidémie.En revanche, celle-ci perdure outre-mer en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à Mayotte.La grippe a été particulièrement violente lors de la saison 2024/2025, se montrant meurtrière chez les plus âgés et envoyant de nombreux enfants à l’hôpital.Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation, dont la circulation conjointe de plusieurs souches et l’efficacité limitée du vaccin déployé cette saison, notamment chez les plus de 65 ans.Débutée le 15 octobre, la campagne de vaccination contre la grippe, couplée à celle du Covid, s’est achevée le 28 février. Malgré l’amélioration de la situation épidémique, les autorités sanitaires appellent à rester prudent: “bien qu’en nette diminution, le taux de positivité pour grippe restait élevé (…), indiquant une circulation toujours active des virus grippaux”, note Santé publique France.La bronchiolite – sauf à Mayotte qui reste en épidémie – et le Covid restent globalement stables à un niveau faible.

Les revenus mondiaux de la musique enregistrée battent un nouveau record (rapport)

Le marché mondial de la musique enregistrée a connu une dixième année consécutive de croissance en 2024, portée par les abonnements aux plateformes de streaming et le succès de stars comme Taylor Swift, a annoncé mercredi la fédération du secteur (IFPI).Son chiffre d’affaires a atteint le record de 29,6 milliards de dollars (27,2 milliards d’euros) l’an dernier, en progression de 4,8%, a indiqué la Fédération internationale de l’industrie phonographique, qui a par ailleurs exprimé des craintes liées à l’essor de l’IA.Le streaming musical – ou la diffusion de contenus en ligne sur des plateformes comme Spotify ou Apple Music -, reste le moteur de cette performance. Grâce à un nombre accru d’abonnements payants, il représente plus des deux tiers (69%) des revenus mondiaux du secteur, soit 20,4 milliards de dollars (18,7 milliards d’euros), selon le rapport annuel de l’IFPI.Cette fédération, qui représente les maisons de disques mondiales, a également annoncé que Taylor Swift était une nouvelle fois en tête de son classement des artistes les plus écoutés en 2024.Selon son rapport, les trois titres les plus populaires l’an dernier sont “Beautiful Things” de l’Américain Benson Boone, avec 2,11 milliards d’écoutes, suivi par “Espresso” de la popstar Sabrina Carpenter (1,79 milliard d’écoutes) et “Lose Control” de Teddy Swims (1,7 milliard d’écoutes).Les ventes de supports physiques, notamment les CD, ont globalement diminué de 3,1% en 2024, après une hausse importante de 14,5% en 2023. Mais au sein de cette catégorie, les vinyles continuent eux de progresser pour la 18e année consécutive, avec des ventes en hausse de 4,6% l’an dernier.Les principaux marchés de la musique enregistrée restent les États-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne. Les régions qui ont enregistré la croissance la plus rapide en 2024 sont le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (+22,8%), l’Afrique subsaharienne (+22,6%) et l’Amérique latine (+22,5%).Les représentants du secteur ont aussi pointé les risques liés à l’intelligence artificielle (IA) générative, qui “ingère” de la musique protégée par le droit d’auteur pour entraîner ses modèles sans autorisation, a déclaré la directrice de l’IFPI Victoria Oakley.Si l’IA peut offrir de nouvelles opportunités à cette industrie, c’est aussi un “énorme défi à venir”, a-t-elle souligné, qui fait peser une “menace bien réelle” sur le secteur.