Les Etats-Unis mettent une pression maximale sur le Hamas, Vance attendu en Israël

Le président américain Donald Trump a averti le Hamas qu’il serait “éradiqué” s’il ne respecte pas l’accord conclu avec Israël, alors que le vice-président JD Vance doit se rendre mardi en Israël pour renforcer le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières.”Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n’est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire”, a déclaré lundi le président américain à des journalistes, disant vouloir donner encore “une petite chance” à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.Le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a assuré que le mouvement islamiste palestinien reste engagé dans l’accord de cessez-le-feu, mais a plaidé des “difficultés à extraire les corps” des otages israéliens. “Nous travaillons dur pour y parvenir”, a-t-il affirmé mardi matin sur la chaîne égyptienne Al-Qahera News.”L’accord pour Gaza tiendra, car nous le voulons et que notre volonté de le respecter est forte”, a-t-il insisté, alors qu’Israël a rappelé mardi qu’elle exigeait le retour de toutes les dépouilles d’otages.”Nous ne ferons aucune concession à ce sujet et ne ménagerons aucun effort jusqu’à ce que tous les otages décédés, sans exception, nous soient rendus”, a réaffirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur X. Il doit rencontrer dans la journée le vice-président américain JD Vance après s’être entretenu lundi avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner.”Nous discuterons de deux choses (…). Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s’offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités”, a affirmé M. Netanyahu, sans préciser quand il doit rencontrer le N°2 de son allié américain.- 13e dépouille -L’administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l’entrée en vigueur le 10 octobre d’un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.Le Hamas devait aussi rendre d’ici le 13 octobre les 28 corps d’otages encore retenus à Gaza, mais affirme avoir besoin de matériel et de plus de temps. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13e dépouille, que le gouvernement a ensuite identifié comme celle de Tal Haïmi.L’accord, parrainé par Donald Trump, prévoit aussi l’entrée massive d’aide à Gaza, et à terme la fin définitive de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.Lundi, la Défense civile, services de secours qui opèrent sous l’autorité du Hamas, a fait état de quatre Gazaouis tués par des tirs israéliens à l’est de Gaza-Ville, où l’armée israélienne a dit avoir ciblé des assaillants qui s’approchaient de la ligne de repli des troupes israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu. La veille, elle avait fait état d’au moins 45 Palestiniens tués dans les frappes israéliennes, dont des civils et un journaliste.”Je ne comprends pas pourquoi, malgré le cessez-le-feu à Gaza, la guerre a repris”, s’est indigné lundi un déplacé, Imad Nahed Issa, dans le camp de Nousseirat, où des proches pleuraient des victimes des frappes. – “153 tonnes de bombes” -L’armée israélienne, qui a affirmé avoir riposté à des attaques du Hamas, démenties par le mouvement islamiste, a annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. L’armée a largué dimanche après ces décès “153 tonnes de bombes” sur Gaza, a affirmé M. Netanyahu. Une délégation du Hamas était de son côté au Caire lundi pour discuter avec les médiateurs égyptiens et qataris du cessez-le-feu et d’un prochain dialogue interpalestinien.Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.Le Hamas refuse jusque-là de désarmer et réclame le retrait total israélien du territoire.L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.216 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.burs-may/lgo

Le web mondial perturbé plus d’une demi-journée par une panne majeure du cloud d’Amazon

La première plateforme de cloud au monde, Amazon Web Services (AWS), a annoncé avoir résolu la longue panne qui a perturbé nombre d’applications en ligne lundi, dévoilant la vulnérabilité de l’informatique mondiale, très dépendante des géants de la tech américains.Des banques aux jeux en ligne (Fortnite, Roblox) en passant par les plateformes de streaming (Disney+, Prime Video) ou d’autres applications du quotidien (Airbnb, Zoom, Snapchat), c’est une part significative de services en ligne d’entreprises qui ont connu des perturbations voire des interruptions totales, à la suite d’une première défaillance peu après 7H00 GMT dans des centres de données historiques d’AWS, non loin de Washington.Vers 22H00 GMT, soit au bout d’une quinzaine d’heures de gestion de crise, “tous les services sont revenus à la normale”, avec seulement une file d’attente de quelques heures pour résoudre des processus techniques secondaires, a indiqué le propriétaire de cette épine dorsale de l’informatique en ligne.Cette défaillance, synonyme de paiements bloqués, de livraisons interrompues et d’autres activités professionnels ou privées empêchées, a illustré la dépendance du monde aux infrastructures des géants de la tech américains.Filiale d’Amazon, AWS est la plus importante plateforme mondiale d’informatique “en nuage” (cloud) qui fournit aux entreprises des centres de données mutualisés, des serveurs privés ou des outils d’intelligence artificielle (IA).Elle pèse près d’un tiers du marché mondial de ce secteur en pleine expansion, sous l’essor rapide de l’IA, devant ses concurrents eux aussi américains, Microsoft Azure et Google Cloud, qui se partagent le deuxième tiers, selon le cabinet Synergy Research Group.- “Dépendance” -Cette panne soulève “de sérieuses questions” sur la pertinence pour les entreprises “d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement”, a pointé l’analyste financier britannique Michael Hewson.”Cette dépendance excessive à l’égard d’un seul fournisseur menace désormais plus que la simple disponibilité des services: elle met en péril la réputation de la marque et la confiance des clients”, a souligné Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer, évoquant la nécessité pour les clients d’AWS de prévoir des stratégies de redondance, synonymes de coûts financiers et énergétiques supplémentaires.Selon un premier bilan à chaud sur son site de maintenance, AWS affirme que “le déclencheur” de l’incident est, pour une raison qui reste à préciser, lié à un problème de DNS, le système de nom de domaines des sites internet, sorte d’annuaire qui permet aux requêtes informatiques d’être guidées jusqu’à destination.Ce problème affectait l’accès à la base de données DynamoDB, utilisées par de nombreuses applications en ligne. – Effet domino – Cette défaillance, rapidement résolue en deux heures, a toutefois provoqué en cascade celle des serveurs EC2, une brique fondamentale des services d’AWS qui alloue de la puissance de calcul et de la mémoire aux entreprises au moment où elles ont en besoin.Puis, par effet domino, “le système de vérification des répartiteurs de charge réseau a également été affecté”, autrement dit la tour de contrôle a elle aussi ensuite été touchée par la défaillance initiale du système de navigation.Alors que la plupart des services semblaient revenir à la normale en Europe, vers 15H00 GMT de nombreux internautes aux Etats-Unis signalaient, sur le site Downdetector, des difficultés avec le jeu Battlefield, le site de la compagnie aérienne Delta ou encore le service de paiement en ligne Venmo, très populaire dans le pays.Pour éviter qu’une panne n’affecte tout le réseau, AWS a découpé le monde en une quarantaine de régions, disposant chacune de 3 structures distinctes et isolées, pouvant pallier la défaillance de l’une ou l’autre.Mais l’incident lundi a démontré qu’un certain nombre de requêtes fondamentales (par exemple le système IAM, qui gère les authentifications) continue de dépendre des centres de données de la région nommée US-East-1, la plus ancienne (2006) et la plus importante d’AWS, dans le nord de la Virginie.En juillet 2024, une autre panne informatique, liée à la mise à jour d’un logiciel du groupe de cybersécurité CrowdStrike sur Windows, avait paralysé des aéroports, des hôpitaux et de nombreuses autres organisations, provoquant une gigantesque pagaille à travers le monde.D’après Microsoft, cette panne d’un logiciel, et non d’une infrastructure, avait touché environ 8,5 millions d’appareils, les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

Le web mondial perturbé plus d’une demi-journée par une panne majeure du cloud d’Amazon

La première plateforme de cloud au monde, Amazon Web Services (AWS), a annoncé avoir résolu la longue panne qui a perturbé nombre d’applications en ligne lundi, dévoilant la vulnérabilité de l’informatique mondiale, très dépendante des géants de la tech américains.Des banques aux jeux en ligne (Fortnite, Roblox) en passant par les plateformes de streaming (Disney+, Prime Video) ou d’autres applications du quotidien (Airbnb, Zoom, Snapchat), c’est une part significative de services en ligne d’entreprises qui ont connu des perturbations voire des interruptions totales, à la suite d’une première défaillance peu après 7H00 GMT dans des centres de données historiques d’AWS, non loin de Washington.Vers 22H00 GMT, soit au bout d’une quinzaine d’heures de gestion de crise, “tous les services sont revenus à la normale”, avec seulement une file d’attente de quelques heures pour résoudre des processus techniques secondaires, a indiqué le propriétaire de cette épine dorsale de l’informatique en ligne.Cette défaillance, synonyme de paiements bloqués, de livraisons interrompues et d’autres activités professionnels ou privées empêchées, a illustré la dépendance du monde aux infrastructures des géants de la tech américains.Filiale d’Amazon, AWS est la plus importante plateforme mondiale d’informatique “en nuage” (cloud) qui fournit aux entreprises des centres de données mutualisés, des serveurs privés ou des outils d’intelligence artificielle (IA).Elle pèse près d’un tiers du marché mondial de ce secteur en pleine expansion, sous l’essor rapide de l’IA, devant ses concurrents eux aussi américains, Microsoft Azure et Google Cloud, qui se partagent le deuxième tiers, selon le cabinet Synergy Research Group.- “Dépendance” -Cette panne soulève “de sérieuses questions” sur la pertinence pour les entreprises “d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement”, a pointé l’analyste financier britannique Michael Hewson.”Cette dépendance excessive à l’égard d’un seul fournisseur menace désormais plus que la simple disponibilité des services: elle met en péril la réputation de la marque et la confiance des clients”, a souligné Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer, évoquant la nécessité pour les clients d’AWS de prévoir des stratégies de redondance, synonymes de coûts financiers et énergétiques supplémentaires.Selon un premier bilan à chaud sur son site de maintenance, AWS affirme que “le déclencheur” de l’incident est, pour une raison qui reste à préciser, lié à un problème de DNS, le système de nom de domaines des sites internet, sorte d’annuaire qui permet aux requêtes informatiques d’être guidées jusqu’à destination.Ce problème affectait l’accès à la base de données DynamoDB, utilisées par de nombreuses applications en ligne. – Effet domino – Cette défaillance, rapidement résolue en deux heures, a toutefois provoqué en cascade celle des serveurs EC2, une brique fondamentale des services d’AWS qui alloue de la puissance de calcul et de la mémoire aux entreprises au moment où elles ont en besoin.Puis, par effet domino, “le système de vérification des répartiteurs de charge réseau a également été affecté”, autrement dit la tour de contrôle a elle aussi ensuite été touchée par la défaillance initiale du système de navigation.Alors que la plupart des services semblaient revenir à la normale en Europe, vers 15H00 GMT de nombreux internautes aux Etats-Unis signalaient, sur le site Downdetector, des difficultés avec le jeu Battlefield, le site de la compagnie aérienne Delta ou encore le service de paiement en ligne Venmo, très populaire dans le pays.Pour éviter qu’une panne n’affecte tout le réseau, AWS a découpé le monde en une quarantaine de régions, disposant chacune de 3 structures distinctes et isolées, pouvant pallier la défaillance de l’une ou l’autre.Mais l’incident lundi a démontré qu’un certain nombre de requêtes fondamentales (par exemple le système IAM, qui gère les authentifications) continue de dépendre des centres de données de la région nommée US-East-1, la plus ancienne (2006) et la plus importante d’AWS, dans le nord de la Virginie.En juillet 2024, une autre panne informatique, liée à la mise à jour d’un logiciel du groupe de cybersécurité CrowdStrike sur Windows, avait paralysé des aéroports, des hôpitaux et de nombreuses autres organisations, provoquant une gigantesque pagaille à travers le monde.D’après Microsoft, cette panne d’un logiciel, et non d’une infrastructure, avait touché environ 8,5 millions d’appareils, les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

Verdict en Slovaquie contre l’homme ayant tiré sur le Premier ministe

La justice slovaque doit rendre son verdict mardi à l’encontre d’un homme risquant la prison à vie pour avoir blessé par balles le Premier ministre Robert Fico en mai 2024, un geste requalifié en acte terroriste.Ancien admirateur de la principale figure politique de ce pays d’Europe centrale, le poète slovaque Juraj Cintula (72 ans) avait tiré quatre fois à bout portant sur l’homme politique, le 15 mai 2024. Cet attentat, rare dans un pays de l’Union européenne (UE) pour un chef de gouvernement, avait eu lieu après une réunion gouvernementale dans la ville minière de Handlova, au centre de la Slovaquie. Le Premier ministre sortait alors dans la rue pour saluer ses partisans.Robert Fico, 61 ans, avait subi deux longues opérations et n’était retourné à son poste que deux mois plus tard.Décrivant l’attaque, Juraj Cintula avait déclaré qu’il savait qu’il “n’avait que quelques secondes pour se décider”, alors qu’il se tenait dans la foule face au Premier ministre. “Il incarnait des années de frustration et de désespoir accumulés”, avait-il dit.Arrêté sur les lieux, le tireur a affirmé avoir visé Robert Fico dans l’intention de le blesser, mais non de le tuer, pour protester contre sa politique.Il a déclaré avoir progressivement changé d’opinion sur lui, le voyant “ivre de pouvoir”, “tordant la vérité” et prenant des “décisions irrationnelles qui nuisaient au pays”. Il dénonçait notamment l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine voisine, envahie par la Russie, dont la Slovaquie, auparavant solidaire du reste de l’UE, s’est rapprochée sous l’injonction de M. Fico.Le parquet, qui avait initialement accusé le poète de tentative de meurtre avec préméditation, a modifié l’acte en “attentat terroriste”, en raison de sa motivation politique.- “Produit de la haine” -Le procès s’est tenu devant une cour d’assises dans la ville de Banska Bystrica (centre) à partir du mois de juillet. Plusieurs jours d’audience ont eu lieu, étalés sur plusieurs semaines. Visiblement ému lors de sa déclaration finale plus tôt ce mois-ci, Juraj Cintula a dit avoir été guidé par un “désespoir moral”, qualifiant son acte de “manifeste contre l’arrogance, la corruption et le mensonge”. “Cela en valait la peine”, a-t-il lancé selon les médias locaux, alors qu’il quittait le tribunal.Robert Fico n’a pas témoigné, mais une déclaration vidéo qu’il a faite aux enquêteurs après l’attentat a été diffusée lors d’une audience. Auparavant, il avait accusé M. Cintula d’être un “produit de la haine, un assassin créé par les médias et l’opposition” et demeure persuadé d’un complot contre lui.Il domine le paysage politique slovaque depuis 2006 avec une rhétorique sociale et nationaliste jugée antidémocratique par le pan libéral de la société slovaque. Depuis 2023, il mène le gouvernement pour la quatrième fois, en coalition avec l’extrême droite, faisant passer des réformes affaiblissant les médias, selon Reporters sans frontières. Ses lois visant les ONG, s’attaquant aux droits de la communauté LGBT+ et sa politique culturelle au service du récit illibéral ressemblent à celles de la Hongrie voisine.Les relations avec l’UE se sont dégradées depuis qu’il a fait inscrire dans la Constitution que le droit européen ne primerait plus sur le droit national.Sa politique est régulièrement dénoncée par des citoyens inquiets pour l’avenir européen du pays, lors de manifestations auxquelles le tireur a participé.

Verdict en Slovaquie contre l’homme ayant tiré sur le Premier ministe

La justice slovaque doit rendre son verdict mardi à l’encontre d’un homme risquant la prison à vie pour avoir blessé par balles le Premier ministre Robert Fico en mai 2024, un geste requalifié en acte terroriste.Ancien admirateur de la principale figure politique de ce pays d’Europe centrale, le poète slovaque Juraj Cintula (72 ans) avait tiré quatre fois à bout portant sur l’homme politique, le 15 mai 2024. Cet attentat, rare dans un pays de l’Union européenne (UE) pour un chef de gouvernement, avait eu lieu après une réunion gouvernementale dans la ville minière de Handlova, au centre de la Slovaquie. Le Premier ministre sortait alors dans la rue pour saluer ses partisans.Robert Fico, 61 ans, avait subi deux longues opérations et n’était retourné à son poste que deux mois plus tard.Décrivant l’attaque, Juraj Cintula avait déclaré qu’il savait qu’il “n’avait que quelques secondes pour se décider”, alors qu’il se tenait dans la foule face au Premier ministre. “Il incarnait des années de frustration et de désespoir accumulés”, avait-il dit.Arrêté sur les lieux, le tireur a affirmé avoir visé Robert Fico dans l’intention de le blesser, mais non de le tuer, pour protester contre sa politique.Il a déclaré avoir progressivement changé d’opinion sur lui, le voyant “ivre de pouvoir”, “tordant la vérité” et prenant des “décisions irrationnelles qui nuisaient au pays”. Il dénonçait notamment l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine voisine, envahie par la Russie, dont la Slovaquie, auparavant solidaire du reste de l’UE, s’est rapprochée sous l’injonction de M. Fico.Le parquet, qui avait initialement accusé le poète de tentative de meurtre avec préméditation, a modifié l’acte en “attentat terroriste”, en raison de sa motivation politique.- “Produit de la haine” -Le procès s’est tenu devant une cour d’assises dans la ville de Banska Bystrica (centre) à partir du mois de juillet. Plusieurs jours d’audience ont eu lieu, étalés sur plusieurs semaines. Visiblement ému lors de sa déclaration finale plus tôt ce mois-ci, Juraj Cintula a dit avoir été guidé par un “désespoir moral”, qualifiant son acte de “manifeste contre l’arrogance, la corruption et le mensonge”. “Cela en valait la peine”, a-t-il lancé selon les médias locaux, alors qu’il quittait le tribunal.Robert Fico n’a pas témoigné, mais une déclaration vidéo qu’il a faite aux enquêteurs après l’attentat a été diffusée lors d’une audience. Auparavant, il avait accusé M. Cintula d’être un “produit de la haine, un assassin créé par les médias et l’opposition” et demeure persuadé d’un complot contre lui.Il domine le paysage politique slovaque depuis 2006 avec une rhétorique sociale et nationaliste jugée antidémocratique par le pan libéral de la société slovaque. Depuis 2023, il mène le gouvernement pour la quatrième fois, en coalition avec l’extrême droite, faisant passer des réformes affaiblissant les médias, selon Reporters sans frontières. Ses lois visant les ONG, s’attaquant aux droits de la communauté LGBT+ et sa politique culturelle au service du récit illibéral ressemblent à celles de la Hongrie voisine.Les relations avec l’UE se sont dégradées depuis qu’il a fait inscrire dans la Constitution que le droit européen ne primerait plus sur le droit national.Sa politique est régulièrement dénoncée par des citoyens inquiets pour l’avenir européen du pays, lors de manifestations auxquelles le tireur a participé.