L’Allemagne se rapproche d’un gouvernement sous l’égide de Friedrich Merz

L’Allemagne a franchi une étape cruciale samedi vers la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par le conservateur Friedrich Merz, qui ambitionne de rompre avec 80 ans d’histoire en matière de défense et de chambouler sa politique budgétaire.Les conservateurs du futur chancelier et les sociaux-démocrates (SPD, centre-gauche) ont annoncé un accord de principe pour une coalition à l’issue de consultations exploratoires menées tambour battant, moins de deux semaines après les élections législatives.”Nous avons rédigé un document commun et nous sommes parvenus à un accord sur toute une série de questions”, a déclaré Friedrich Merz devant la presse à Berlin.”Je pense vraiment que nous avons franchi une première étape importante”, a abondé le co-président du SPD Lars Klingbeil.Dès la semaine prochaine doivent commencer les négociations détaillées qui conduirait d’ici Pâques à un contrat de coalition, une feuille de route des quatre ans à venir du nouvel exécutif de la première économie européenne.- “Une grande tâche à accomplir””Nous sommes tous convaincus que nous avons une grande tâche à accomplir” face aux “défis auxquels l’Europe entière est confrontée”, a souligné M. Merz.Les partenaires avaient déjà éberlué le monde entier en s’accordant mardi sur un programme d’investissements gigantesques de plusieurs centaines de milliards d’euros affectés au réarmement et aux infrastructures.Une révolution dans un pays qui lésinait jusqu’ici à la dépense et a même inscrit l’orthodoxie budgétaire dans sa constitution.Les discussions sont suivies de très près par les voisins européens qui attendent de l’Allemagne, sous l’aile du parapluie américain depuis l’après guerre, qu’elle joue un rôle plus important en matière de sécurité et de défense alors que le continent se mobilise pour réduire sa dépendance vis à vis des Etats-Unis.La CDU/CSU et le SPD avaient rapidement entamé des discussions exploratoires après le scrutin du 23 février, remporté par les conservateurs.Face aux bouleversements en cours, le “monde n’attend pas” ne cesse de répéter Friedrich Merz, vétéran de la politique de 69 ans et ancien rival d’Angela Merkel, mais sans expérience gouvernementale.L’inquiétude suscitée par les agissements de Donald Trump a rendu les négociations encore plus urgentes, notamment après que le président américain a publiquement réprimandé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une réunion à la Maison Blanche, puis a dans la foulée gelé son aide militaire à Kiev.- “Construire des ponts”Concrètement, les partenaires veulent exempter les dépenses de défense du “frein à l’endettement” inscrit dans la constitution lorsqu’elles dépassent un pour cent du PIB, l’objectif étant de les faire grimper à 100 milliards d’euros par an.L’autre mesure phare: la création d’un fonds de 500 milliards d’euros sur 10 ans destinés aux infrastructures négligées depuis des années, ponts, transport ferroviaire, écoles etc…. afin de relancer une économie en récession depuis deux années d’affilée.Pour être adopté, ce “bazooka” d’investissements nécessitera une majorité des deux tiers au sein du parlement sortant, très probablement avec la coopération des Verts, avec qui M. Merz a dit mener des “discussions intenses”.”Nous sommes aujourd’hui plus éloignés d’un accord que nous ne l’étions ces derniers jours”, a toutefois prévenu Felix Banaszak, co-président du parti écologiste, déplorant que “le financement de la protection du climat ne joue aucun rôle” dans le document commun.Deux sessions extraordinaires du Bundestag, la chambre basse du parlement, sont prévues pour discuter et voter les plans, les 13 et 18 mars.Le temps presse: le 25 mars se réunira le nouveau Bundestag élu, où l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) et l’extrême gauche Die Linke détiendront une minorité de blocage.Les partenaires ont aussi annoncé avoir surmonté leurs différends en matière d’immigration, le SPD acceptant entre autres une proposition controversée des conservateurs concernant un refoulement des étrangers sans papiers, y compris des demandeurs d’asile, “en accord avec les partenaires européens”.Ce durcissement fait suite à plusieurs attaques meurtrières impliquant des étrangers dans le pays ces derniers mois, largement instrumentalisées par l’AfD, arrivée en deuxième position aux dernières législatives avec un score record d’environ 20%.Les sociaux-démocrates ont imposé leur revendication d’une augmentation du salaire minimum à 15 euros à partir de 2026. “Si nous parvenons à nous mettre d’accord sur des questions aussi fondamentales de la politique nationale, européenne et internationale de l’Allemagne, si nous parvenons à construire ensemble des ponts, alors cela peut aussi réussir ailleurs dans ce pays”, a jugé Lars Klingbeil. 

A Ajaccio, manifestation des “vivants” pour dire “non” à la mafia

“Les vivants se révoltent!”: une manifestation à l’appel des deux collectifs antimafia de Corse a rassemblé un millier de personnes samedi, selon les organisateurs et la police, dont de nombreux élus de tous bords.Derrière une banderole tenue par des jeunes gens avec pour mot d’ordre “Assassini, maffiosi, fora” (“Assassins, mafieux, dehors”), cette manifestation, organisée par les collectifs “A Maffia no, a Vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) et Maxime-Susini, du nom d’un militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a débuté à 14h30.Organisée après le meurtre mi-février d’une étudiante de 18 ans, sans doute ciblée par erreur, la manifestation est partie de la gare pour rejoindre la préfecture, avec une seconde banderole tenue par des membres des deux collectifs et frappée du slogan “A maffia tomba, U silenziu dino” (La mafia tue, le silence aussi: NDLR). Deux discours devraient alors être prononcés, avant de repartir jusqu’à la collectivité de Corse ou deux autres devraient avoir lieu. Initialement prévue le 22 février, cette marche avait été reportée à la demande de la famille de l’étudiante. Celle-ci a indiqué cette semaine dans un communiqué “s’opposer à l’utilisation de l’image ou du nom de leur fille sans accord préalable et à tout rassemblement, marche blanche ou manifestation”, estimant que “le temps était dédié au deuil”.”Les tragédies criminelles succèdent aux tragédies criminelles (…) et voilà que se lèvent des femmes et des hommes pour dire non, simplement non, avec leurs mains nues et leur visage à découvert”, écrivent dans un communiqué commun les deux collectifs.”La peur est là, mais elle ne se voit pas car ils savent qu’ils le font pour l’avenir de ce pays et de ses enfants”, ajoutent-ils.”Nous marchons vers ceux qui ont la responsabilité de notre sécurité, de la gestion de nos ressources, de la préservation de nos conditions de vie: naturelles, sociales, économiques et culturelles”, expliquent-ils, ajoutant: “nous leur demandons si la solution est seulement de faire des communiqués de condoléances et des messages de soutien convenus”.”Nous regardons le mal en face et nous crions notre refus de le voir nous submerger. Les vivants se révoltent et ils le font savoir ce samedi après-midi, à Ajaccio”, concluent les collectifs.Cet événement intervient dix jours après une session spéciale de l’assemblée de Corse consacrée aux dérives mafieuses.

A Ajaccio, manifestation des “vivants” pour dire “non” à la mafia

“Les vivants se révoltent!”: une manifestation à l’appel des deux collectifs antimafia de Corse a rassemblé un millier de personnes samedi, selon les organisateurs et la police, dont de nombreux élus de tous bords.Derrière une banderole tenue par des jeunes gens avec pour mot d’ordre “Assassini, maffiosi, fora” (“Assassins, mafieux, dehors”), cette manifestation, organisée par les collectifs “A Maffia no, a Vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) et Maxime-Susini, du nom d’un militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a débuté à 14h30.Organisée après le meurtre mi-février d’une étudiante de 18 ans, sans doute ciblée par erreur, la manifestation est partie de la gare pour rejoindre la préfecture, avec une seconde banderole tenue par des membres des deux collectifs et frappée du slogan “A maffia tomba, U silenziu dino” (La mafia tue, le silence aussi: NDLR). Deux discours devraient alors être prononcés, avant de repartir jusqu’à la collectivité de Corse ou deux autres devraient avoir lieu. Initialement prévue le 22 février, cette marche avait été reportée à la demande de la famille de l’étudiante. Celle-ci a indiqué cette semaine dans un communiqué “s’opposer à l’utilisation de l’image ou du nom de leur fille sans accord préalable et à tout rassemblement, marche blanche ou manifestation”, estimant que “le temps était dédié au deuil”.”Les tragédies criminelles succèdent aux tragédies criminelles (…) et voilà que se lèvent des femmes et des hommes pour dire non, simplement non, avec leurs mains nues et leur visage à découvert”, écrivent dans un communiqué commun les deux collectifs.”La peur est là, mais elle ne se voit pas car ils savent qu’ils le font pour l’avenir de ce pays et de ses enfants”, ajoutent-ils.”Nous marchons vers ceux qui ont la responsabilité de notre sécurité, de la gestion de nos ressources, de la préservation de nos conditions de vie: naturelles, sociales, économiques et culturelles”, expliquent-ils, ajoutant: “nous leur demandons si la solution est seulement de faire des communiqués de condoléances et des messages de soutien convenus”.”Nous regardons le mal en face et nous crions notre refus de le voir nous submerger. Les vivants se révoltent et ils le font savoir ce samedi après-midi, à Ajaccio”, concluent les collectifs.Cet événement intervient dix jours après une session spéciale de l’assemblée de Corse consacrée aux dérives mafieuses.

‘Alarming regression’ in South Sudan, UN warnsSat, 08 Mar 2025 17:31:59 GMT

South Sudan is in “alarming regression” as clashes in recent weeks in the northeast threaten to undo years of progress towards peace, the UN commission on human rights in the country warned on Saturday.A fragile power-sharing agreement between President Salva Kiir and First Vice President Riek Machar has been put in peril by the clashes …

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A Dobropillia, dans l’Est ukrainien, “c’était l’apocalypse”

Voitures calcinées, rues jonchées de milliers d’éclats de tuiles et de bandages ensanglantés: tel est, samedi matin, le nouveau décor d’un quartier de Dobropillia, dans l’Est ukrainien, après le passage de missiles à sous-munitions russes. Dans cette ville de la région orientale de Donetsk, onze personnes ont été tuées et quarante autres, dont six enfants, ont été blessées, selon un dernier bilan fourni par les autorités ukrainiennes.Irina Kostenko, une habitante de Dobropillia, une bourgade posée à une trentaine de kilomètres de la ligne de front, a déjà connu de maintes attaques depuis le début de l’invasion russe en févier 2022. Mais cette fois-ci, “c’était l’apocalypse”, lance cette femme de 59 ans, la main bandée par des linges rougis de sang.  – “Le sang… Les caillots” -De cette nuit, Irina décrit à l’AFP d’abord un “bruit sourd”, puis, le petit marché en contre-bas “a explosé”. Elle connaît nombre de ses voisins qui font partie des victimes. Les yeux dans le vague sur le béton griffé et noirci, elle décrit les cadavres touchés par les éclats, “le sang… les caillots. C’est horrible. En plein dans sa tête…”.En sortant de son immeuble, elle a vu sa voisine Sveta, “allongée par terre, morte, recouverte d’un drap”. Selon Irina, un jeune couple nouvellement arrivé dans le quartier a été “brûlé vif” dans l’attaque. Derrière elle, les pompiers luttent encore contre un incendie qui ravage, depuis la nuit, les blocs d’immeubles constellés d’éclats des bombes à sous-munitions.”C’était très, très effrayant. Je n’ai pas les mots pour le décrire”, lâche Irina, qui dit avoir pris des sédatifs pour pouvoir calmer sa tension. Assise sur un banc pour retrouver ses esprits, elle mange un sandwich apporté par sa fille Aliona. Cette dernière vit à quelques rues du point d’impact. Sa fille d’une dizaine d’années s’est réfugiée dans le couloir avec elle durant l’attaque. “Elle s’est bouché les oreilles et a pleuré”, explique cette mère de 39 ans, en se tenant la gorge encore sous le choc. Anna, infirmière de 40 ans, a elle vue sa fille de 18 ans blessée par les éclats, avant d’être amenée aux urgences par les secours. “Elle était assise là, son visage était coupé comme ça, son bras était bandé. J’ai commencé à crier”, explique l’infirmière. “Je ne me souviens plus de rien après”.Dans les rues du quartier dévasté, les habitants tentent de sortir leurs meubles encore intacts, faisant fi des éclats de verre au sol et de larges flaques de sang mêlés à la boue. Parmi les tôles froissées comme du papier, un homme tente de sauver ce qu’il reste de son échoppe, mais le feu a brûlé étals, murs et voitures. – “Otages de la guerre” -Au milieu, Olena, le regard vide, observe les balcons qui pendent lamentablement des façades. Depuis la rue, on voit l’intérieur de son ancien appartement aux papiers peints rose lacérés. Elle est contente d’avoir déménagé pour s’installer un peu plus loin, même si elle a entendu l’attaque.”C’était très bruyant, très effrayant”, dit-elle, ne sachant pas où les bombes vont “tomber plus tard.” “Nous sommes otages de la guerre”, lâche-t-elle, en réprimant un sanglot. Une femme en pleurs sort de ce même immeuble en titubant, soutenue par un homme qui l’empêche de retourner dans le bâtiment détruit. “Il faut la garder vivante dans notre mémoire”, lui dit-il en la serrant dans ses bras, en parlant d’une personne décédée. Ces derniers jours, les grandes cités du Donbass comme Kramatorsk, Sloviansk ou Doprobillia, sont sous le feu constant de Moscou.Dans ces villes, devenues d’importants points logistiques de l’armée ukrainienne car situés à quelques dizaines de la ligne de front, l’AFP est témoin d’explosions, quasi-quotidiennes, de KAB, des bombes planantes russes larguées par avions depuis le front, et touchant les rues, sans faire de distinctions entre civils et militaire. Avec l’augmentation des attaques, le gouverneur a d’ailleurs appelé, à nouveau, les habitants à quitter la région. Ce que va faire Olena, et définitivement, après ces explosions “épouvantables”. “En 2022, je suis déjà partie, j’ai été évacuée. Puis je suis revenue et je vis ici depuis. Mon mari est à la guerre”, dit l’éducatrice de 53 ans, les yeux brillants de larmes.Â