La grand-tante du petit Grégory réaffirme sa “totale innocence”

La grand-tante du petit Grégory Villemin, qui doit être convoquée devant la justice en vue d’une possible mise en examen 40 ans après le meurtre du garçonnet, a réaffirmé jeudi “sa totale innocence”, selon un communiqué de ses avocats.Jacqueline Jacob, 80 ans, sera interrogée dans les prochains mois en vue d’une possible mise en examen pour “association de malfaiteurs criminelle”, avait annoncé mercredi le procureur général près la cour d’appel de Dijon, Philippe Astruc. Mme Jacob, qui avait déjà été mise en examen en 2017 avant que les poursuites ne soient abandonnées pour un problème de procédure, “réaffirme sa totale innocence et souhaite que sa présomption d’innocence ainsi que sa vie privée soient respectées”, écrivent ses trois avocats dans un communiqué.Ils rappelent que le parquet général considère “qu’aucun élément n’est de nature à constituer des indices graves ou concordants dans l’implication” de la grand-tante et soulignent “partager” cette position.Me Stéphane Giuranna, Frédéric Berna et Alexandre Bouthier “s’étonnent de la qualification de mise en examen envisagée”. L’association de malfaiteur criminelle ne figurait pas dans le code pénal au moment du meurtre de Grégory Villemin, retrouvé noyé et ligoté le 16 octobre 1984 dans une rivière des Vosges: ce chef d’accusation avait été aboli en 1983 avant d’être réintroduit en 1986.”Il ne peut y avoir ni infraction ni peine sans qu’un texte ne les prévoie”, soulignent les trois avocats.La mort du petit Grégory a suscité beaucoup d’émotions et l’enquête chaotique n’a jamais permis d’éclaircir ses circonstances. Le jour du meurtre, une lettre anonyme est adressée au père par un “corbeau” qui harcèle depuis plusieurs années la famille.Bernard Laroche, un cousin du père, est rapidement mis en cause sur la base d’accusations de sa belle-soeur, une adolescente de 15 ans, qui reviendra ensuite sur ses propos. Inculpé d’assassinat et écroué, il est remis en liberté mais Jean-Marie Villemin, convaincu de sa culpabilité, le tue en mars 1985.La mère de Grégory, Christine  Villemin, sera à son tour poursuivie, avant de bénéficier d’un non lieu. Coup de théâtre en 2017: Jacqueline Jacob, qu’une expertise en graphologie a désigné comme l’auteure d’une lettre anonyme menaçante adressée en 1983 aux parents du petit Grégory, est interpellée avec son époux Marcel.Le couple est mis en examen pour “enlèvement et séquestration suivie de mort”. Les poursuites sont finalement annulées pour vice de forme.Depuis, de nouvelles expertises ont eu lieu et la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, qui supervise le dossier, a listé en début d’année tous les “éléments qui concernent Jacqueline Jacob”, a fait savoir mercredi le procureur général, sans donner de détails.

If Iran’s Khamenei falls, what would replace him?

Israel increasingly appears eager to oust the clerical leadership that has ruled Iran since the 1979 Islamic revolution but is taking a gamble given the Iranian opposition is divided and there is no guarantee new rulers would be any less hardline, analysts say.By striking targets other than nuclear or ballistic facilities, such as Iran’s IRIB broadcaster, expectations have grown that Israel has goals beyond degrading Iranian atomic and missile capabilities and eyes removing supreme leader Ayatollah Ali Khamenei.But while President Donald Trump has warned “we know” where Khamenei “is hiding”, what would follow his removal after over three-and-a-half decades in power is shrouded in uncertainty and risk.European leaders are haunted by the aftermath of the US-led invasion of Iraq in 2003 and the NATO-led intervention in Libya in 2011.They resulted in the removal of dictators Saddam Hussein and Moamer Kadhafi but also in years of bloody mayhem in both countries.”The biggest mistake today is to seek regime change in Iran through military means because that would lead to chaos,” French President Emmanuel Macron said at the end of the G7 summit in Canada.”Does anyone think that what was done in Iraq in 2003… or what was done in Libya the previous decade was a good idea? No!” Macron said.Analysts say ousting Khamenei and his fellow clerical leaders risks creating a vacuum that could be filled by hardline elements in the Revolutionary Guards (IRGC) ideological force or the Iranian military.”Israel’s strikes seem more focused on regime change than non-proliferation,” said Nicole Grajewski, fellow at the Carnegie Endowment.”Of course Israel is targeting ballistic missile and military related facilities but they are also targeting leadership and symbols of the regime like the IRIB,” she told AFP.”If the regime were to fall, the hope would be for a liberal and democratic government.”However, there is a strong likelihood that other powerful entities like the IRGC could emerge as the replacement,” she said.- ‘No organised alternative’ -Among the highest-profile opposition figures is the US-based Reza Pahlavi, the son of ousted shah Mohammad Reza Pahlavi.He has declared that the Islamic republic is “on the verge of collapse”, accusing Khamenei of “hiding underground” like a “frightened rat”.Pahlavi has long called for the restoration of the warm relationship that existed between his late father and Israel, to reverse the Islamic republic’s refusal to recognise the existence of Israel. Monarchists would like such a rapprochement to be termed the “Cyrus Accords” after the ancient Persian king credited with freeing the Jews from Babylon.But Pahlavi is far from enjoying universal support inside Iran or among exiles.The nationalism of supporters and his ties with Israel are divisive, especially after he refused to condemn the Israeli air strikes on Iran. Another major organised group is the People’s Mujahedin (MEK), whose leader Maryam Rajavi told the European Parliament on Wednesday: “The people of Iran want the overthrow of this regime.”But the MEK is despised by other opposition factions and regarded with suspicion by some Iranians for its support of Saddam Hussein in the Iran-Iraq war.”Part of the challenge in thinking about alternatives to the Islamic Republic in case it collapses is that there is no organised, democratic alternative,” said Thomas Juneau, professor at the University of Ottawa.He said that while Reza Pahlavi is the opposition leader “who has by far the most name recognition both in and out of Iran”, his supporters “tend to exaggerate his support inside the country”.”The only alternative — and this is among the worrying scenarios — is a coup d’etat by the Revolutionary Guards or changing from a theocracy to a military dictatorship.”- ‘Unpredictable scenario’ -Analysts also warn that a potential — and often overlooked — factor for future instability could be Iran’s complex ethnic make-up.Large Kurdish, Arab, Baluch and Turkic minorities co-exist alongside the Persian population.”There will also be an effort to capitalise on ethnic divisions by hostile countries,” said Grajewski.Analysts at the US-based think tank Soufan Center said that with the survival of the Iranian regime now viewed as a “strategic failure”, the prospect of an “Iraq 2.0″ is looming.”The post-regime-change scenario remains unpredictable and could trigger regional destabilisation on a scale greater than Iraq, with global ramifications,” they said.

La justice française rendra sa décision le 17 juillet sur la libération du Libanais Georges Abdallah

La cour d’appel de Paris rendra sa décision le 17 juillet sur le sort du militant libanais propalestinien Georges Abdallah, emprisonné en France depuis 40 ans, et dont une énième demande de libération a été examinée jeudi.”J’ai dit aux juges +soit vous le libérez, soit vous le condamnez à mort+”, a déclaré son avocat Jean-Louis Chalanset aux médias à la sortie de l’audience, non publique.Condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien en 1982, Georges Ibrahim Abdallah, 74 ans aujourd’hui, est libérable depuis 25 ans mais a vu sa dizaine de demandes de remises en liberté échouer.Pour cette dernière demande, la cour avait reporté en février et à la dernière minute sa décision, expliquant qu’avant toute libération il était nécessaire “au préalable” qu’il fasse un “effort conséquent” d’indemnisation des parties civiles, ce qu’il a toujours refusé de faire.Sans reconnaître son implication dans les assassinats, Georges Ibrahim Abdallah les a toujours qualifiés d'”acte de résistance” contre “l’oppression israélienne et américaine” dans le contexte de la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne au sud-Liban en 1978.A l’audience, son avocat Jean-Louis Chalanset a cependant transmis à la cour des documents indiquant la présence sur le compte de Georges Abdallah en prison d’une somme “d’environ 16.000 euros”, “à la disposition des parties civiles si celles-ci sollicitent le versement”. Sans préciser d’où venait l’argent ni s’épancher sur la position de son client.Selon Me Chalanset, le parquet général et l’avocat de la partie civile, qui s’opposent à sa libération, ont jugés qu’il n’y avait “aucun effort” puisque “ce n’est pas son argent” et qu’il n’y avait pas de “repentir”. “J’ai rappelé que la notion de repentir n’existait pas dans le droit français”, a poursuivi Me Chalanset. Dans son arrêt de février, au delà de la question de l’argent, la cour s’était dite favorable à sa remise en liberté avec départ immédiat pour le Liban (prêt à l’accueillir), dans la lignée de la décision rendue en novembre par le tribunal d’application des peines, immédiatement suspendue par un appel du parquet antiterroriste.Georges Abdallah, tombé dans l’oubli au fil des ans alors qu’il était au moment de sa condamnation l’un des plus célèbres prisonniers de France, est un “symbole passé de la lutte palestinienne” selon cet arrêt. Il est l’ancien chef d’un groupuscule de chrétiens libanais laïcs, marxistes et propalestiniens nommé FARL (Fraction armée révolutionnaire libanaise), aujourd’hui dissous et qui n’a pas commis d’action violente depuis les années 80.

EDF et l’Etat français se mettent d’accord sur le financement de la relance du nucléaire

EDF et l’Etat sont parvenus à un accord sur le délicat plan de financement du programme de relance du nucléaire, un sujet qui avait envenimé les relations entre l’ancienne direction du groupe et son unique actionnaire, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.Le projet d’accord est “présenté ce jour au conseil d’administration d’EDF”, a indiqué à l’AFP le ministère de l’Industrie et de l’Energie. Il sera ensuite soumis à la commission européenne. L’accord est le fruit d'”échanges” menés entre l’Etat et EDF depuis le conseil de politique nucléaire réuni le 17 mars autour d’Emmanuel Macron qui avait défini les “grands paramètres” du financement de ce programme. Celui-ci prévoit la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 dont une première paire à Penly (Seine-Maritime), puis à Gravelines (Nord) et au Bugey (Ain).Le communiqué de l’Elysée de l’époque évoquait “un prêt de l’État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction” assorti d’un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l’Etat de 100 euros maximum du mégawattheure (MWh) en euros de 2024. Si l’électricité d’EDF est vendue sur les marchés au-delà, EDF doit verser des recettes à l’Etat; en-dessous, c’est l’Etat qui compense EDF.Cet accord intervient un peu plus d’un mois après l’arrivée du nouveau PDG Bernard Fontana, qui a remplacé Luc Rémont, congédié par l’Elysée au terme d’une série de désaccords avec l’Etat, notamment sur les modalités de financement de ce programme.Sans rentrer dans les détails, Gwenaël Plagne, secrétaire du Comité social économique central d’EDF, a confirmé jeudi qu’une “entente” avait été “trouvée pour aller vers l’Europe et aller chercher ce modèle de financement”, saluant une “avancée intéressante” au lendemain d’une rencontre avec Bernard Fontana.La direction d’EDF de son côté n’a pas souhaité faire de commentaires.Ce projet d’accord va désormais être notifié à la commission européenne “dans les prochaines semaines”, selon le ministère de l’Energie.Le feu vert de Bruxelles est crucial pour prendre la décision d’investissement sur le programme, une ultime étape attendue pour 2026 qui permettra d’engager les travaux.Mais d’ici-là, EDF doit travailler sur la finalisation du devis et du calendrier des futurs réacteurs qu’il remettra à l’Etat à la fin de l’année 2025, avec l’objectif “que le programme nucléaire coûte un peu moins de 70 milliards d’euros”, avait indiqué dimanche le ministre Marc Ferracci à La Tribune. 

Iraq’s top Shiite cleric warns against targeting Iran’s leadership

Iraq’s top Shiite Muslim cleric Grand Ayatollah Ali Sistani warned against targeting Iran’s leadership and said that the Iran-Israel war could plunge the whole region into chaos.Sistani said in a statement Thursday that any targeting of Iran’s “supreme religious and political leadership” would have “dire consequences on the region”.He warned that such action against the Shiite-led Islamic republic could spark “widespread chaos that would exacerbate the suffering of its (the region’s) people and severely harm everyone’s interests”.Sistani urged the international community to “make every effort to end this unjust war and find a peaceful solution” to concerns about Iran’s nuclear programme.Sistani, an Iranian, is the highest religious authority for millions of Shiite Muslims in Iraq and around the world, with the power to mobilise a huge following in Iraq.Despite his Iranian roots, Sistani is seen as a key figure in Iraq’s recent history and has been known for pushing back against Tehran’s growing clout in the country.Israel’s Defence Minister Israel Katz said Thursday that Iran’s supreme leader Ayatollah Ali Khamenei “can no longer be allowed to exist” after an Israeli hospital was hit during an Iranian missile attack.Earlier this week, Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu did not rule out plans to assassinate Khamenei.US President Donald Trump had earlier said his country would not kill Khamenei “for now”, but demanded Tehran’s “unconditional surrender” and warned he was weighing military action in the conflict.Israel launched a surprise attack Friday targeting Iran’s military and nuclear sites and killing top commanders and scientists, saying it is acting to prevent Iran from obtaining a nuclear weapon, an ambition Tehran denies.The assault has prompted Iran to retaliate with barrages of missiles on Israel, with residential areas in both countries suffering too.Iraq’s National Security Adviser Qassem al-Araji urged the European Union on Thursday to exert pressure on Israel to stop the war, ahead of a meeting between Iran and European powers.With warnings of all-out regional war intensifying, fears are growing over an intervention by Iran-backed Iraqi factions, mostly against American interests in the region.- ‘Destruction’ -Akram al-Kaabi, the leader of the pro-Iran group, Al-Nujaba, warned the United States against going after Khamenei.”If you harm a hair” of Khamenei’s head “you and your allies will be under our fire,” Kaabi said in a statement.”No soldier or diplomat will be spared,” Kaabi said. “Every person holding your nationality in our region, as well as all your direct or indirect interest will be a legitimate target,” he added.The powerful faction Kataeb Hezbollah said that Trump “made a mistake” when he spoke of Khamenei and warned the US president of “unprecedented calamities and destruction” if he goes into war in support of Israel.In Lebanon, Iran-backed militant group Hezbollah warned against threatening Khamenei, describing it as “an act of recklessness and foolishness” that would have “grave consequences”.It “constitutes an offence to hundreds of millions of believers”, added the group, which suffered heavy blows in its latest confrontation with Israel last year.

La vasque olympique de retour avec un dispositif technique renforcé

La vasque olympique est de retour aux Tuileries, où elle s’élèvera à nouveau dans le ciel de Paris samedi soir, avec un dispositif technique renforcé pour lui permettre de “voler” trois étés consécutifs, ont expliqué ses concepteurs à la presse jeudi.”La pire chose aurait été qu’on transforme ce souvenir en une relique posée là qui ne volerait plus”, dit à l’AFP Mathieu Lehanneur, le designer qui l’a imaginée, “très ému” par son retour. Pendant les JO, “c’était un prototype qui avait été pensé pour la durée des Jeux olympiques et paralympiques. Donc lorsque la décision a été prise par la présidence de la République de la faire revenir, il a fallu revoir toute la partie technique”, ajoute celui qui a aussi imaginé les torches olympiques de Paris-2024.La nouvelle vasque, ou “anneau-flamme” de plus de vingt mètres de diamètre, accrochée à son ballon à hélium doit s’envoler chaque soir jusqu’au 14 septembre. Cette séquence sera renouvelée chaque été jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de Los Angeles en 2028.Le site internet vasqueparis2024.fr permettra au grand public de connaître les horaires de chaque envol nocturne voire leur éventuelle annulation en fonction des conditions météorologiques.”Pour sa renaissance, il fallait veiller à ce qu’elle change le moins possible et tout ce qui a changé ne se voit pas. C’est comme un tour de magie dans lequel il y a beaucoup de machinerie”, ajoute M. Lehanneur.La nouvelle vasque est “la même sur le principe technique, une flamme totalement décarbonée, brevetée par EDF. Elle va fonctionner dix fois plus longtemps, 300 jours au lieu de 30″, a détaillé Julien Villeret, directeur de l’innovation du groupe EDF.”On a renforcé le dispositif des buses qui créent une brume d’eau que viennent éclairer des spots très puissants animés par des ventilateurs qui font danser des flammes, les premières électriques au monde”, ajoute-t-il.Sous la vasque, où s’affairent des techniciens qui seront “cinq chaque soir”, une salle des machines abrite quantité de câbles, un compresseur ainsi qu’un treuil hydro-électrique “pour freiner le ballon à hélium dans sa montée et tirer dessus pendant sa descente”, dit Jérôme Giacomoni, président du groupe Aérophile qui a conçu le ballon. Cette “bulle remplie de 6.200 m3 d’hélium, plus léger que l’air, va permettre de lever environ trois tonnes (vasque, câbles, éléments annexes), à l’endroit même où le tout premier ballon à gaz du physicien Jacques Charles s’est élevé le 1er décembre 1783”, ajoute-t-il.

Thaïlande: la Première ministre présente ses excuses mais reste fragilisée

La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra, menacée par le délitement de sa coalition, a présenté jeudi ses excuses après ses remarques sur l’armée jugées inappropriées par ses rivaux conservateurs, sur fond de tensions avec le Cambodge.La dirigeante demeure fragilisée par le départ de son principal allié, mercredi, qui laisse son gouvernement à la merci d’un revirement d’alliance, courant en Thaïlande, qui le condamnerait et provoquerait des élections anticipées.Des crises agitent régulièrement le royaume, où la querelle entre la famille Shinawatra et les élites militaro-royalistes polarise le débat depuis plus de vingt ans.La deuxième économie d’Asie du Sud-Est a déjà changé de Premier ministre l’an dernier, mais ce pic de tensions s’inscrit dans une nouvelle donne mondiale marquée par l’offensive protectionniste américaine, qui menace de gripper une croissance fragile.”J’aimerais présenter mes excuses (…) Nous devons rester unis et éviter le conflit entre nous”, a déclaré Paetongtarn, debout devant des responsables militaires, dans une rare image de cohésion.Depuis mercredi, des appels de plus en plus sonores ont isolé Paetongtarn, critiquée par le camp conservateur pour son ton jugé irresponsable vis-à-vis des forces armées, lors d’une conversation téléphonique – qui a fuité – avec l’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen.- Soutien de l’armée -Peu après la mise en ligne de l’enregistrement, par Hun Sen lui-même, le parti Bhumjaithai, le principal soutien de la formation au pouvoir Pheu Thai, a claqué la porte de la coalition, en critiquant la dirigeante qui a gâché la “dignité” des Thaïlandais.L’alliance au pouvoir est composée d’une dizaine de partis composites, dont certains étaient rivaux lors de la précédente législature: cette ossature fragile peut s’effondrer si une poignée de députés venait à se désister.Parmi les scénarios évoqués, la dissolution de l’hémicycle pour organiser des élections anticipées sous 60 jours, ou la nomination d’un nouveau chef du gouvernement sur les bases d’une majorité similaire.En présentant ses excuses, Paetongtarn a gagné un répit. Au cours de la journée, elle a reçu le soutien d’au moins deux partis alliés, de même que celui de l’armée, qui occupe une place centrale dans la vie politique locale, le plus souvent au détriment des Shinawatra, leur bête noire.Les militaires, à l’origine d’une douzaine de coups d’Etat réussis depuis la fin de la monarchie absolue en 1932, ont affirmé leur adhésion aux “principes démocratiques” et aux mécanismes légaux existants, tout en se tenant prête pour défendre la “souveraineté nationale”.Par le passé, ils ont organisé un putsch pour déloger du pouvoir le père de Paetongtarn, Thaksin, ainsi que sa tante, Yingluck, ce qui a irrémédiablement alimenté les rumeurs d’un nouvelle intervention lors des dernières heures.De son côté, le parti du Peuple, la principale formation d’opposition – qui a repris l’étendard de Move Forward, le mouvement prodémocratie victorieux des législatives de 2023 avant sa dissolution -, a appelé à la démission de Paetongtarn.- “Oncle” Hun Sen -“Ce qui s’est passé hier (mercredi) est une crise au plus haut niveau qui a détruit la confiance du peuple”, a déclaré le chef de file de la formation réformiste, Natthaphong Ruengpanyawut.Des centaines de manifestants, parmi lesquels des anciens “Chemises jaunes”, ces partisans du roi et de l’ordre traditionnel rivaux des “Chemises rouges” pro-Shinawatra à la fin des années 2000, ont battu le pavé jeudi devant le palais du gouvernement, à Bangkok, pour réclamer le départ de sa locataire.Dans l’enregistrement téléphonique qui a fuité, Paetongtarn, 38 ans, appelle Hun Sen, 72 ans, considéré comme un proche des Shinawatra, “oncle”, une formule de politesse courante en Asie mais interprétée comme un signe trop familier ou révérencieux dans ce contexte par ses adversaires.Elle a aussi assimilé à un “opposant” un général chargé de surveiller une partie de la frontière avec le Cambodge. Son objectif était d’apaiser les tensions à la frontière, ravivée fin mai par la mort d’un soldat khmer lors d’un échange de coups de feu, s’est-elle défendue. “Je suis très déçue par le dirigeant cambodgien pour avoir mis en ligne l’enregistrement. Je ne pense pas qu’aucun autre dirigeant dans le monde aurait agi de cette manière”, a insisté jeudi Paetongtarn, la plus jeune Première ministre de l’histoire du royaume, qui a promis d’être plus “prudente” à l’avenir.Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a aussi remis jeudi à l’ambassadeur cambodgien une lettre de protestation. Au cours de la journée, l’indice de la Bourse de Bangkok a perdu près de 2,4%.