L’avocat de Boualem Sansal annonce qu’il va saisir l’ONU

L’avocat français de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’État, va saisir l’ONU pour dénoncer une “détention arbitraire”, a-t-il annoncé mardi.”Puisque la détention est arbitraire, nous allons saisir les organes de l’ONU, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, chargés d’apprécier le caractère arbitraire d’une détention”, a affirmé cet avocat, François Zimeray, lors d’une conférence de presse à Paris.”Ça prend la forme d’un mémoire (…) C’est ce que nous allons faire dès demain” mercredi, a-t-il ajouté.Me Zimeray avait déjà évoqué cette possibilité trois mois auparavant, sans qu’ensuite le dossier n’évolue, Boualem Sansal restant incarcéré sans possibilité de voir son avocat.”Nous allons saisir de ces plaintes contre l’Algérie les Nations Unies, et nous envisageons de le faire pour toutes les grandes instances multilatérales desquelles l’Algérie fait partie”, a poursuivi l’avocat, citant “l’Union africaine” et “la Commission africaine des droits de l’homme”, ainsi que “la procédure article 104 de l’Unesco également, partout où cela sera possible”.”Ce sont des institutions très techniques et, parce qu’elles sont très techniques, leurs décisions sont respectées”, a estimé le conseil. “Elles n’ont pas de force impérative”, a-t-il remarqué, mais “elles ont une force morale très grande”.La défense de Boualem Sansal “est aujourd’hui impossible. Et lorsqu’une défense est impossible (…) il ne peut pas y avoir de procès équitable. Et s’il n’y a pas de procès équitable, la détention est arbitraire”, a-t-il insisté.”Son maintien en détention et sa privation d’accès à l’extérieur sont non seulement une violation des droits de la défense, mais c’est aussi une violation de ce que l’on appelle les normes Mandela, c’est-à-dire les règles minimales que la communauté internationale reconnaît comme le standard minimum de tous les détenus dans le monde”, d’après Me Zimeray.Boualem Sansal est devenu un sujet de tension entre la France et l’Algérie, dont les relations se sont fortement dégradées avec la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024.Le président algérien Abdelmadjid Tebboune affirmait en février que la justice suivait son cours normal. “Il est pris en charge par des médecins et sera jugé dans le temps judiciaire imparti”, expliquait-il au quotidien français L’Opinion.”Boualem Sansal est clairement l’otage de cette relation dégradée, de cette relation en feu entre la France et l’Algérie”, a en revanche affirmé Me Zimeray.Interrogé sur l’état de santé de son client de 80 ans, il a indiqué ne pas avoir de nouvelles depuis une quinzaine de jours.”La détention d’un homme âgé et malade est à tout le moins abusive”, a-t-il déploré. “Quel est le degré d’évolution de son cancer? (…) Ça suppose un suivi très sensible, très attentif, voire même des interventions, puisqu’il devait avoir une radiothérapie”, s’est-il interrogé.”S’agissant de sa santé psychologique, on est passé d’une situation dans laquelle il supportait avec beaucoup de courage et de combat sa détention dans les premières semaines, les premiers mois, à un sentiment de moral qui se perd et d’une dépression”, a-t-il par ailleurs rapporté.

Procès de Valentin: l’adolescent “assume l’horreur d’avoir tué ses parents”

Jugé pour un double parricide, Valentin, 17 ans, a paru “assumer” l’assassinat de ses parents en 2023 dans l’Isère, mardi au premier jour de son procès à huis clos au tribunal pour enfants de Bourgoin-Jallieu, selon un avocat.Le jeune accusé n’a cependant pas expliqué les raisons de son acte, allant même jusqu’à dire qu’il “aimait ses parents”, a expliqué hors audience à l’AFP Me Dominique Arcadio, défenseur de l’oncle de Valentin, qui s’est porté partie civile.L’avocat décrit un adolescent qui est d’abord apparu comme “étranger” au début l’audience, et puis ensuite “très concerné” et “très précis” à sa prise de parole devant le tribunal.”On a vraiment quelqu’un qui assume, qui assume l’indicible, qui assume l’horreur d’avoir tué ses parents, et qui ne se dérobe pas, qui ne se fait pas de cadeaux”, a détaillé l’avocat. “On a l’impression qu’il expie les faits en le disant, qu’il les assume vraiment”, a-t-il ajouté.Dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, l’adolescent alors âgé de 15 ans avait tué avec une carabine sa mère et son père, puis mis le feu à la maison de la famille avant de prendre la fuite avec une voiture de ses parents. Dans les décombres de la bâtisse incendiée, les corps de ses parents avaient été retrouvés presque entièrement calcinés, portant des plaies par arme à feu au niveau du crâne.A l’audience mardi, son attitude “laisse penser qu’il a tout de même vraiment mesuré ce qu’il avait fait, la tristesse qu’il avait causée aux autres”, a expliqué Me Arcadio, et “s’il y a une petite lueur de positif dans cette obscurité, c’est celle-là”, a-t-il dit.Selon lui, Valentin n’est pas “dans une tristesse où les larmes vont rouler sur son visage”, mais tend plus vers une forme “d’analyse intellectuelle”.Son frère, ses deux demi-sÅ“urs et sa grand-mère maternelle se sont également constitués parties civiles.L’adolescent avait été interpellé six jours après les faits, à Montpellier, alors qu’il tentait de fuir vers l’Espagne.Lors de l’instruction, il avait reconnu avoir prémédité son geste plusieurs jours à l’avance, expliquant que son acte avait pour but de “changer de vie”. – Trouble autistique -L’accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle, avec l’excuse de minorité, laquelle implique des sanctions moins sévères pour les moins de 18 ans que pour les majeurs. “Je veux faire en sorte qu’on ressorte avec un possible avenir, même si c’est dans 20 ans”, a déclaré hors audience Me Sophie Jonquet, avocate de la grand-mère de Valentin.Elle décrit sa cliente dans “une position ambivalente”, souhaitant à la fois “une justice” mais aussi “un avenir pour son petit-fils”. Le double assassinat avait provoqué l’émoi dans le petit village de 800 habitants où la famille vivait sans histoire, dans une ferme.Valentin vivait avec son père, un ingénieur de 58 ans, sa mère âgée de 52 ans et qui travaillait à domicile, et son frère aîné âgé de 17 ans au moment des faits, qui avait quitté la maison la veille du drame. Tout comme sa mère, l’adolescent aurait eu des problèmes de santé possiblement liés à la maladie de Lyme, pourtant non diagnostiquée, et avait été déscolarisé.Cette maladie peut provoquer des troubles invalidants et douloureux, notamment neurologiques, articulaires, musculaires.”Cette maladie et ses notions seront au cÅ“ur des débats, puisque c’était l’organisation familiale, et tout tournait autour de cette maladie”, selon Me Jonquet.Pour les experts, Valentin était affecté par un trouble autistique et une dépression avec des symptômes psychotiques.Le procès se tient jusqu’à jeudi.

Chlordécone: l’Etat doit indemniser les victimes démontrant un préjudice d’anxiété

L’Etat doit indemniser les victimes démontrant un préjudice moral d’anxiété pour avoir été exposées au chlordécone, un pesticide utilisé en Guadeloupe et Martinique ayant massivement pollué les sols et l’eau, a tranché mardi la cour administrative d’appel de Paris.Saisie par près de 1.300 plaignants, la cour a estimé dans un arrêt que “l’Etat a commis des fautes en accordant des autorisations de vente d’insecticides à base de chlordécone, en permettant leur usage prolongé, en manquant de diligence pour évaluer la pollution liée à cet usage, y mettre fin, en mesurer les conséquences et informer la population touchée”. En conséquence, il “doit réparer, lorsqu’il est démontré, le préjudice moral d’anxiété des personnes durablement exposées à cette pollution”.Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les bananeraies des deux îles par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des sols, des nappes phréatiques et des milieux marins.Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les hommes présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.Le tribunal administratif de Paris avait déjà reconnu, en 2022, les “négligences fautives” des autorités, mais avait rejeté les demandes d’indemnisation pour préjudice d’anxiété, faute d’éléments suffisamment circonstanciés à ses yeux.La cour administrative d’appel est allée plus loin, estimant que “pour une dizaine de personnes”, les éléments apportés (analyses sanguines et études environnementales) permettaient d’établir une “exposition effective à la pollution des sols, des eaux ou de la chaîne alimentaire” et un risque élevé de développer une pathologie grave.”Dans ces seuls cas, elle condamne l’Etat à réparer le préjudice d’anxiété qui résulte de la conscience de courir un risque élevé de développer une pathologie grave”, dit la cour, qui ajoute que “la seule invocation d’une exposition au chlordécone” ne permet pas de justifier un tel préjudice.Me Christophe Lèguevaques, un avocat de parties civiles, a salué une “victoire” qui “crée un précédent”, mais a regretté la décision de la cour de n’indemniser qu’une dizaine de personnes sur les 1.286 plaignants.”De ce point de vue, cette décision est décevante. En discriminant les hommes et les femmes, les adultes et les enfants, la Cour ne tient pas compte des effets avérés du chlordécone sur la santé publique”, a-t-il relevé dans un communiqué.

La France doit lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et “terroristes”, dit Macron

Emmanuel Macron a affirmé mardi que la France devait lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et contre “les menaces sur son sol projetées par les terroristes”, rejetant les accusations de certains opposants qui l’accusent d’exagérer la menace représentée par la Russie.”J’entendais dans les débats ces derniers jours des gens qui, en quelque sorte, remettaient en cause la menace géopolitique. Le président de la République inventerait la menace russe”, a dit le chef de l’Etat lors du lancement du futur siège de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Saint-Ouen, près de Paris.”Ces gens là n’ont pas suivi l’actualité, manifestement”, a-t-il taclé.Alors qu’Emmanuel Macron a, selon ses propres mots, “sonné le tocsin” ces dernières semaines sur la “menace russe”, qui selon lui “nous touche” déjà, la leader du Rassemblement national Marine Le Pen a estimé la semaine dernière que “la première des menaces pour la France” n’était pas Moscou mais “le fondamentalisme islamiste”.”Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chances pour qu’elle ambitionne de venir jusqu’à Paris”, a-t-elle estimé.Le président de la République a ironisé mardi, sans la nommer, sur ceux qui disent que “la vraie menace, c’est le terrorisme”, ou ont “d’autres obsessions”.”On n’a pas attendu de lutter contre la menace terroriste”, a-t-il martelé après avoir longuement défendu son bilan en la matière.Selon lui, “une grande nation, elle n’a pas à choisir, elle a à répondre”. “Et elle n’a pas à décider de lutter contre les menaces géopolitiques qui s’imposent à elle ou contre les menaces sur son sol projetées par les terroristes. Elle a à faire les deux en même temps. C’est ce que nous faisons”, a-t-il insisté.”A l’heure où l’équilibre du monde se reconfigure, où ce qu’on croyait acquis s’éloigne, et où ce qui paraissait exclu se rapproche, il nous faut en effet défendre ces valeurs indéfectibles de notre République”, a poursuivi Emmanuel Macron. “Parce que nous n’avons aucunement envie de subir. Nous voulons choisir le destin qui est le nôtre”, a-t-il plaidé, invoquant un “droit” à “la vie tranquille”.

La France doit lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et “terroristes”, dit Macron

Emmanuel Macron a affirmé mardi que la France devait lutter “en même temps” contre “les menaces géopolitiques” et contre “les menaces sur son sol projetées par les terroristes”, rejetant les accusations de certains opposants qui l’accusent d’exagérer la menace représentée par la Russie.”J’entendais dans les débats ces derniers jours des gens qui, en quelque sorte, remettaient en cause la menace géopolitique. Le président de la République inventerait la menace russe”, a dit le chef de l’Etat lors du lancement du futur siège de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Saint-Ouen, près de Paris.”Ces gens là n’ont pas suivi l’actualité, manifestement”, a-t-il taclé.Alors qu’Emmanuel Macron a, selon ses propres mots, “sonné le tocsin” ces dernières semaines sur la “menace russe”, qui selon lui “nous touche” déjà, la leader du Rassemblement national Marine Le Pen a estimé la semaine dernière que “la première des menaces pour la France” n’était pas Moscou mais “le fondamentalisme islamiste”.”Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chances pour qu’elle ambitionne de venir jusqu’à Paris”, a-t-elle estimé.Le président de la République a ironisé mardi, sans la nommer, sur ceux qui disent que “la vraie menace, c’est le terrorisme”, ou ont “d’autres obsessions”.”On n’a pas attendu de lutter contre la menace terroriste”, a-t-il martelé après avoir longuement défendu son bilan en la matière.Selon lui, “une grande nation, elle n’a pas à choisir, elle a à répondre”. “Et elle n’a pas à décider de lutter contre les menaces géopolitiques qui s’imposent à elle ou contre les menaces sur son sol projetées par les terroristes. Elle a à faire les deux en même temps. C’est ce que nous faisons”, a-t-il insisté.”A l’heure où l’équilibre du monde se reconfigure, où ce qu’on croyait acquis s’éloigne, et où ce qui paraissait exclu se rapproche, il nous faut en effet défendre ces valeurs indéfectibles de notre République”, a poursuivi Emmanuel Macron. “Parce que nous n’avons aucunement envie de subir. Nous voulons choisir le destin qui est le nôtre”, a-t-il plaidé, invoquant un “droit” à “la vie tranquille”.

Ukraine, US discuss partial truce as drones hit Russia

Ukraine said talks with the United States in Saudi Arabia were progressing “constructively” on Tuesday, with a partial ceasefire with Russia on the table hours after Kyiv conducted its largest drone attack on Moscow in three years of war.US Secretary of State Marco Rubio and Ukraine’s Foreign Minister Andriy Sybiga attended the meeting in Jeddah — which Russia was not participating in — as President Donald Trump ramped up pressure on Ukraine to end the war that began with Russia’s 2022 invasion.The talks follow President Volodymyr Zelensky’s public dressing-down at the White House, after which the United States cut off military aid, intelligence sharing and access to satellite imagery. Ukraine is hoping the offer of a partial ceasefire in the sky and at sea will persuade Washington to restore the assistance.”We are ready to do everything to achieve peace,” Ukrainian presidency chief of staff Andriy Yermak told reporters as he entered Tuesday’s meeting at a luxury hotel.A Ukrainian official, who requested anonymity, later told AFP the talks were “going OK, a lot of questions have been discussed”.Kyiv said the “largest drone attack in history”, in which hundreds of drones slammed into Moscow and other areas overnight, was intended to push Russian President Vladimir Putin to agree to the aerial and naval ceasefire.”This is an additional signal to Putin that he should also be interested in a ceasefire in the air,” said Andriy Kovalenko, a national security council official responsible for countering disinformation.Three people were killed in the attack, which both sides said was the biggest so far on Moscow. Russia’s army said it intercepted 337 drones around the country.- Minerals deal -Zelensky, who met Saudi Arabia’s de facto ruler in Jeddah on Monday, left the White House late last month without signing an agreement pushed by Trump that would give the US control over Ukrainian mineral resources.Zelensky has said he is still willing to sign, although Rubio said it would not be the focus of Tuesday’s meeting.Rubio, who is accompanied by national security advisor Mike Waltz, said the aid suspension was “something I hope we can resolve” in the talks.”Hopefully, we’ll have a good meeting and good news to report,” Rubio said.Rubio said the United States had not cut off intelligence for defensive operations.”The meeting with the US team started very constructively, we continue our work,” Yermak said on social media Tuesday. Asked whether the overnight drone attack could derail peace talks, Kremlin spokesperson Dmitri Peskov said: “There are no (peace) negotiations yet, so there is nothing to disrupt here.” He also declined earlier to comment on Russia’s stance on the proposed partial ceasefire.”It is absolutely impossible to talk about positions yet,” he said. “The Americans will find out only today, as they themselves say, from Ukraine to what extent Ukraine is ready for peace.”For its part, Russia has escalated strikes on Ukrainian infrastructure, and said it had retaken 12 settlements in its Kursk region that Ukraine had captured in a bid for bargaining leverage.- Rubio seeks ‘concessions’ -In the infamous White House meeting last month, Zelensky refused to bite his tongue in the face of criticism from Vice President JD Vance, with the Ukrainian leader questioning why his country should trust promises from Russia.He has since written a repentant letter to Trump.Faced with Washington’s pressure, Ukraine will lay out its support for a limited ceasefire in the sky and at sea, a Ukrainian official told AFP on Monday.Rubio signalled that the Trump administration would likely be pleased by such a proposal.”I’m not saying that alone is enough, but it’s the kind of concession you would need to see in order to end the conflict,” he told reporters.”You’re not going to get a ceasefire and an end to this war unless both sides make concessions.”Rubio said he did not expect to be “drawing lines on a map” towards a final deal in the Jeddah meeting, but said he would bring ideas back to Russia.Rubio and Waltz met last month with counterparts from Russia, also in Saudi Arabia, ending a freeze in high-level contacts imposed by former president Joe Biden after Russia defied Western warnings and launched its invasion.Trump last week also threatened further sanctions against Russia to force it to the table as it carried out strikes on Ukraine.But Trump’s abrupt shift in US policy — including suggesting Ukraine was to blame for the war, and recently siding with Russia at the UN — has stunned many allies. Rubio said Monday that the United States would also object to “antagonistic” language on Russia at an upcoming gathering of Group of Seven foreign ministers.burs-sct/th/smw