Nucléaire iranien: Pékin, Moscou et Téhéran appellent à la fin des sanctions

La Chine, l’Iran et la Russie ont appelé vendredi à lever les sanctions visant Téhéran, lors de discussions tripartites à Pékin dans un contexte de forte pression de Washington sur le nucléaire iranien.Ces échanges à haut niveau se sont tenus dans la capitale chinoise en pleine effervescence diplomatique, les grandes puissances espérant raviver l’accord international de 2015.Ils interviennent au moment où le président Donald Trump, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis de l’accord en 2018 lors de son premier mandat, se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran.Mais le dirigeant américain a renforcé en parallèle les sanctions contre l’Iran et agité la menace d’une action militaire. Sa main tendue est ainsi perçue avec grande méfiance par les dirigeants iraniens.”La situation a de nouveau atteint un moment critique”, a déclaré vendredi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, en rencontrant à Pékin les vice-ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov et iranien Kazem Gharibabadi.Et d’ajouter: “Les sanctions unilatérales ne feront qu’exacerber les conflits. Le dialogue et la négociation sont les seuls choix”.Le représentant iranien a, lui, accusé “certains pays” de créer “une crise inutile”, saluant “une réunion très constructive et positive” avec les parties chinoise et russe.”Nous avons procédé à un échange de vues approfondi sur les questions nucléaires et la levée des sanctions”, avait indiqué plus tôt vendredi devant la presse Ma Zhaoxu, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, aux côtés de ses homologues.Les trois hommes ont “souligné la nécessité de mettre fin à toutes les sanctions unilatérales illégales”, d’après M. Ma, reprenant des termes d’un communiqué conjoint Chine-Russie-Iran diffusé par Pékin.- Coquille vide -Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran dément et affirme que son programme n’existe qu’à des fins civiles, notamment pour l’énergie.En 2015, l’Iran avait conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l’Allemagne pour encadrer son programme nucléaire.L’Iran respectait ses engagements, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’accord offrait au pays un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires.Mais en 2018, Donald Trump a retiré son pays de l’accord de manière unilatérale. Les sanctions américaines ont été rétablies et l’économie iranienne en souffre. En représailles, l’Iran est revenu sur ses engagements et a fait progresser son programme nucléaire.Toutes les tentatives pour raviver l’accord de 2015, désormais une coquille vide, ont échoué ces dernières années. La validité du texte court jusqu’en octobre 2025 et certains pays n’excluent pas de réimposer des sanctions contre Téhéran après cette date.”Il faut poursuivre les efforts diplomatiques pour régler ce problème”, a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, défendant “le droit” de l’Iran “au développement du nucléaire civil” et dénonçant des “sanctions illégitimes” visant Téhéran.L’Iran a mené ces derniers mois plusieurs tours de discussions avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni autour de son programme nucléaire.- “Perdant-perdant” -Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump se dit prêt au dialogue avec l’Iran sur le nucléaire. Il a révélé avoir écrit une lettre en ce sens aux dirigeants iraniens, tout en avertissant de possibles actions militaires en cas de refus de Téhéran.Dans un document publié vendredi par le ministère chinois des Affaires étrangères, Pékin a appelé à “s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver la situation”. “Les Etats-Unis devraient faire preuve de sincérité politique et reprendre les négociations dans les plus brefs délais”, a-t-il souligné.La “menace” de Donald Trump est “imprudente” et Téhéran est “capable de riposter”, avait déclaré mercredi le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.Donald Trump poursuit une politique dite de “pression maximale” envers l’Iran, entamée durant son premier mandat (2017-2021).Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre le ministre iranien du Pétrole, Mohsen Paknejad, ainsi que plusieurs organisations et navires accusés d’aider le pays à contourner les sanctions internationales sur son brut.Une mesure dénoncée vendredi par Téhéran, qui a fustigé “l’hypocrisie” de Washington.Les Etats-Unis avaient déjà annoncé le mois dernier une série de mesures contre des personnes, sociétés et navires accusés de contourner les sanctions contre le pétrole iranien.Dans ce contexte, l’ambassadeur d’Iran en Chine, Mohsen Bakhtiar, a estimé vendredi sur X que les discussions à Pékin avaient été un “succès total”.De tels échanges tripartites offriront “une voie claire pour contrer l’unilatéralisme perdant-perdant de l’Amérique”, a-t-il indiqué.

La guerre commerciale est “très mauvaise d’abord pour l’économie américaine”, selon Villeroy de Galhau

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estime que la guerre commerciale menée par Donald Trump à l’encontre de l’Europe et du reste du monde est “un exemple de but contre son camp”.Invité de la radio France Inter vendredi, il a déploré l’escalade des tensions commerciales à l’oeuvre depuis le retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, et la multiplication des annonces de barrières douanières. “Ce qui se passe aux Etats-Unis” est “une très mauvaise nouvelle, d’abord pour l’économie américaine”, selon François Villeroy de Galhau. “La vision de l’équipe Trump sur l’économie, c’est un peu celle d’un plateau de Monopoly. C’est à dire que ce que gagne l’un, c’est forcément ce que perd l’autre”, déplore le gouverneur, pour qui “l’économie, c’est pas ça”. “L’économie, c’est qu’on crée de la prospérité ensemble, parce qu’on échange des talents, des idées, des produits, des innovations. C’est tout ça dont on est en train de se priver”, regrette François Villeroy de Galhau.Pour le gouverneur de la banque centrale française, les décisions de l’administration Trump constituent “une politique perdante”.”On a aujourd’hui cette situation stupéfiante, alors que l’économie allait très bien en début d’année: certains révisent non seulement à la baisse leurs prévisions de croissance américaine mais commencent à parler de récession aux Etats-Unis”, note François Villeroy de Galhau. Si l’escalade des tensions commerciales est “évidemment une très grosse menace”, elle a “une vertu en Europe, c’est de nous amener un surcroît de volonté européenne, militaire, mais aussi économique”, veut cependant croire le gouverneur.Or pour lui, “l’Union européenne à les moyens de représailles”.Mais pour cela, il faut “plus de croissance” en Europe, estime-t-il. Mercredi, la Banque de France a revu à la baisse sa prévision de croissance française pour 2025, de 0,9% à 0,7%, et la ministre des Comptes publics a reconnu que la prévision du gouvernement, aujourd’hui fixée à 0,9%, “peut changer”. “Il faut qu’on travaille plus, qu’on travaille mieux, et qu’on fasse les réformes proposées, notamment par le rapport Draghi” sur la compétitivité des économies de l’Union européenne, a conclu le gouverneur.

Licenciements de fonctionnaires: l’ex-patron de l’agence météo américaine tire la sonnette d’alarme

L’ancien chef de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), Rick Spinrad, a tiré la sonnette d’alarme dans un entretien avec l’AFP, à la suite des licenciements voulus par l’administration Trump.Depuis le retour au pouvoir en janvier du républicain, des employés de la NOAA, principale agence américaine chargée des prévisions météorologiques, de l’analyse du climat et de la conservation marine, ont été licenciés et d’autres ont acceptés un plan de départ volontaire. D’autres limogeages sont encore attendus pour aboutir à une réduction de près de 20% des effectifs initiaux.Question: Quel est l’impact de ces départs sur le travail de l’agence?Réponse: “Beaucoup de missions de soutien de la NOAA, dont celles concernant le déploiement de navires et d’avions (météorologiques), ont été supprimées. Cela a empêché l’agence de faire les évaluations nécessaires à l’établissement des quotas de poissons permettant une gestion efficace de l’industrie de la pêche.Les saisons de pêche commerciale doivent être définies bientôt, mais sans données provenant de l’évaluation des quotas, il sera impossible de le faire correctement. Il s’agit d’une industrie de 320 milliards de dollars et de deux millions d’emplois.- Saison des ouragans -Nous entrons dans la saison des tornades dans le centre et le sud-est des Etats-Unis. A mesure que nous perdons des techniciens, entretenir et faire fonctionner des satellites et des radars (permettant de prédire leur apparition) devient plus compliqué. Je suis très inquiet concernant la saison des ouragans. Si on ne peut pas déployer des avions +chasseurs+ d’ouragans ou maintenir les systèmes d’observation qui alimentent les modèles de prévision, les conséquences pourraient être graves.”Q: Avez-vous des informations concernant les plus de 1.000 suppressions supplémentaires de postes réclamées par le gouvernement de Donald Trump ? R: Il n’est pas inhabituel que les gouvernements cherchent à faire des économies et à réduire les coûts. Mais durant mes presque 40 ans d’expérience avec le gouvernement, toutes les autres manoeuvres de cette nature incluaient une déclaration de mission prioritaire, une stratégie ou même une idéologie. Rien de tel, même pas une priorité géographique, n’a été fournie cette fois.Quand je suis parti, la NOAA avait 12.000 employés fédéraux et presque autant de contractuels. Ce qui montre que l’agence a plutôt besoin d’une main-d’oeuvre plus nombreuse, et non pas du contraire, car, honnêtement, les contractuels coûtent cher.”Q: Le programme conservateur “Project 2025”, qui semble être la feuille de route utilisée par le gouvernement Trump, appelle à privatiser l’agence météorologique nationale (NWS). Qu’en pensez-vous?R: “Les coûts (des services) augmenteraient simplement à cause des dépenses d’investissement, des opérations et de la maintenance. Imaginez que le secteur privé doive gérer 122 radars météorologiques, 16 satellites, dix avions (…) sans parler des bateaux.En fin de compte, cela fait que les prévisions météorologiques deviendraient un peu comme la vidéo à la demande. Si vous le voulez et pouvez vous l’offrir, vous le payez. Mais en quoi cela correspond à l’idée que le gouvernement doit être là pour tout le monde, tout le temps?”- “Scientifiques démoralisés”-Q: En quoi réduire le travail de la NOAA sur le climat nuit-il aux intérêts des Etats-Unis?R: “Ce serait une perte terrible. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour collaborer avec nos partenaires au travers de l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU (OMM).La grande majorité des Américains comprennent la réalité des effets du changement climatique et le fait qu’ils se font sentir dès maintenant. Notre capacité à contribuer à la compréhension de ses impacts sur notre société sera compromise.Les scientifiques sont démoralisés. Ils sont très inquiets car le modèle sur lequel nous nous sommes basés depuis 60 ans est en train de voler en éclats, et nous ne savons pas à quoi va ressembler le nouveau.”

Licenciements de fonctionnaires: l’ex-patron de l’agence météo américaine tire la sonnette d’alarme

L’ancien chef de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), Rick Spinrad, a tiré la sonnette d’alarme dans un entretien avec l’AFP, à la suite des licenciements voulus par l’administration Trump.Depuis le retour au pouvoir en janvier du républicain, des employés de la NOAA, principale agence américaine chargée des prévisions météorologiques, de l’analyse du climat et de la conservation marine, ont été licenciés et d’autres ont acceptés un plan de départ volontaire. D’autres limogeages sont encore attendus pour aboutir à une réduction de près de 20% des effectifs initiaux.Question: Quel est l’impact de ces départs sur le travail de l’agence?Réponse: “Beaucoup de missions de soutien de la NOAA, dont celles concernant le déploiement de navires et d’avions (météorologiques), ont été supprimées. Cela a empêché l’agence de faire les évaluations nécessaires à l’établissement des quotas de poissons permettant une gestion efficace de l’industrie de la pêche.Les saisons de pêche commerciale doivent être définies bientôt, mais sans données provenant de l’évaluation des quotas, il sera impossible de le faire correctement. Il s’agit d’une industrie de 320 milliards de dollars et de deux millions d’emplois.- Saison des ouragans -Nous entrons dans la saison des tornades dans le centre et le sud-est des Etats-Unis. A mesure que nous perdons des techniciens, entretenir et faire fonctionner des satellites et des radars (permettant de prédire leur apparition) devient plus compliqué. Je suis très inquiet concernant la saison des ouragans. Si on ne peut pas déployer des avions +chasseurs+ d’ouragans ou maintenir les systèmes d’observation qui alimentent les modèles de prévision, les conséquences pourraient être graves.”Q: Avez-vous des informations concernant les plus de 1.000 suppressions supplémentaires de postes réclamées par le gouvernement de Donald Trump ? R: Il n’est pas inhabituel que les gouvernements cherchent à faire des économies et à réduire les coûts. Mais durant mes presque 40 ans d’expérience avec le gouvernement, toutes les autres manoeuvres de cette nature incluaient une déclaration de mission prioritaire, une stratégie ou même une idéologie. Rien de tel, même pas une priorité géographique, n’a été fournie cette fois.Quand je suis parti, la NOAA avait 12.000 employés fédéraux et presque autant de contractuels. Ce qui montre que l’agence a plutôt besoin d’une main-d’oeuvre plus nombreuse, et non pas du contraire, car, honnêtement, les contractuels coûtent cher.”Q: Le programme conservateur “Project 2025”, qui semble être la feuille de route utilisée par le gouvernement Trump, appelle à privatiser l’agence météorologique nationale (NWS). Qu’en pensez-vous?R: “Les coûts (des services) augmenteraient simplement à cause des dépenses d’investissement, des opérations et de la maintenance. Imaginez que le secteur privé doive gérer 122 radars météorologiques, 16 satellites, dix avions (…) sans parler des bateaux.En fin de compte, cela fait que les prévisions météorologiques deviendraient un peu comme la vidéo à la demande. Si vous le voulez et pouvez vous l’offrir, vous le payez. Mais en quoi cela correspond à l’idée que le gouvernement doit être là pour tout le monde, tout le temps?”- “Scientifiques démoralisés”-Q: En quoi réduire le travail de la NOAA sur le climat nuit-il aux intérêts des Etats-Unis?R: “Ce serait une perte terrible. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour collaborer avec nos partenaires au travers de l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU (OMM).La grande majorité des Américains comprennent la réalité des effets du changement climatique et le fait qu’ils se font sentir dès maintenant. Notre capacité à contribuer à la compréhension de ses impacts sur notre société sera compromise.Les scientifiques sont démoralisés. Ils sont très inquiets car le modèle sur lequel nous nous sommes basés depuis 60 ans est en train de voler en éclats, et nous ne savons pas à quoi va ressembler le nouveau.”

Licenciements de fonctionnaires: l’ex-patron de l’agence météo américaine tire la sonnette d’alarme

L’ancien chef de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), Rick Spinrad, a tiré la sonnette d’alarme dans un entretien avec l’AFP, à la suite des licenciements voulus par l’administration Trump.Depuis le retour au pouvoir en janvier du républicain, des employés de la NOAA, principale agence américaine chargée des prévisions météorologiques, de l’analyse du climat et de la conservation marine, ont été licenciés et d’autres ont acceptés un plan de départ volontaire. D’autres limogeages sont encore attendus pour aboutir à une réduction de près de 20% des effectifs initiaux.Question: Quel est l’impact de ces départs sur le travail de l’agence?Réponse: “Beaucoup de missions de soutien de la NOAA, dont celles concernant le déploiement de navires et d’avions (météorologiques), ont été supprimées. Cela a empêché l’agence de faire les évaluations nécessaires à l’établissement des quotas de poissons permettant une gestion efficace de l’industrie de la pêche.Les saisons de pêche commerciale doivent être définies bientôt, mais sans données provenant de l’évaluation des quotas, il sera impossible de le faire correctement. Il s’agit d’une industrie de 320 milliards de dollars et de deux millions d’emplois.- Saison des ouragans -Nous entrons dans la saison des tornades dans le centre et le sud-est des Etats-Unis. A mesure que nous perdons des techniciens, entretenir et faire fonctionner des satellites et des radars (permettant de prédire leur apparition) devient plus compliqué. Je suis très inquiet concernant la saison des ouragans. Si on ne peut pas déployer des avions +chasseurs+ d’ouragans ou maintenir les systèmes d’observation qui alimentent les modèles de prévision, les conséquences pourraient être graves.”Q: Avez-vous des informations concernant les plus de 1.000 suppressions supplémentaires de postes réclamées par le gouvernement de Donald Trump ? R: Il n’est pas inhabituel que les gouvernements cherchent à faire des économies et à réduire les coûts. Mais durant mes presque 40 ans d’expérience avec le gouvernement, toutes les autres manoeuvres de cette nature incluaient une déclaration de mission prioritaire, une stratégie ou même une idéologie. Rien de tel, même pas une priorité géographique, n’a été fournie cette fois.Quand je suis parti, la NOAA avait 12.000 employés fédéraux et presque autant de contractuels. Ce qui montre que l’agence a plutôt besoin d’une main-d’oeuvre plus nombreuse, et non pas du contraire, car, honnêtement, les contractuels coûtent cher.”Q: Le programme conservateur “Project 2025”, qui semble être la feuille de route utilisée par le gouvernement Trump, appelle à privatiser l’agence météorologique nationale (NWS). Qu’en pensez-vous?R: “Les coûts (des services) augmenteraient simplement à cause des dépenses d’investissement, des opérations et de la maintenance. Imaginez que le secteur privé doive gérer 122 radars météorologiques, 16 satellites, dix avions (…) sans parler des bateaux.En fin de compte, cela fait que les prévisions météorologiques deviendraient un peu comme la vidéo à la demande. Si vous le voulez et pouvez vous l’offrir, vous le payez. Mais en quoi cela correspond à l’idée que le gouvernement doit être là pour tout le monde, tout le temps?”- “Scientifiques démoralisés”-Q: En quoi réduire le travail de la NOAA sur le climat nuit-il aux intérêts des Etats-Unis?R: “Ce serait une perte terrible. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour collaborer avec nos partenaires au travers de l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU (OMM).La grande majorité des Américains comprennent la réalité des effets du changement climatique et le fait qu’ils se font sentir dès maintenant. Notre capacité à contribuer à la compréhension de ses impacts sur notre société sera compromise.Les scientifiques sont démoralisés. Ils sont très inquiets car le modèle sur lequel nous nous sommes basés depuis 60 ans est en train de voler en éclats, et nous ne savons pas à quoi va ressembler le nouveau.”

Dans l’est de la RDC, le cacao au cÅ“ur des convoitises et des violences

Malgré les risques et la peur, Judith Kahindo marche tous les jours plusieurs kilomètres, seule, vers sa plantation isolée de cacao, ressource convoitée à Beni, région de l’est de la RDC infestée par des groupes armés et endeuillée par les massacres.La province du Nord-Kivu, où se trouve Beni, est principalement riche de ses minerais – cobalt, cuivre, coltan -, accusés d’alimenter les conflits qui ravagent l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis trois décennies.Mais dans le territoire de Beni, le cacao – dont les cours ont flambé sur le marché mondial ces deux dernières années – nourrit aussi des violences.Les massacres commis par les rebelles des ADF (Allied Democratic Forces), qui ont prêté allégeance à l’Etat islamique, ont fait des milliers de morts et empêché pendant plusieurs années les cultivateurs de cacao d’accéder à leurs plantations.Malgré une accalmie ces dernières années, “nous entretenons nos champs avec la peur d’être massacrés car le cacao est tellement convoité, que ce soit par les rebelles ou même nos soldats”, déplore Juliette Kahindo, veuve et mère de huit enfants, qui se fraye un chemin à coups de machette au milieu d’une forêt enchevêtrée.La production cacaoyère en RDC, répartie à travers le pays, reste marginale à l’échelle mondiale: en 2024, le pays devrait produire environ 50.000 tonnes de cacao, à peine plus de 1% de la production mondiale.- Contrebande -Dans cette région particulièrement fertile, les produits agricoles, dont le cacao, attirent les convoitises de divers groupes armés qui nourrissent des réseaux de contrebande vers l’Ouganda voisin, selon les acteurs de la filière.”S’il n’y avait pas de cacao en abondance à Beni, la guerre aurait déjà pris fin”, assure Judith Kahindo.Les ADF ne sont pas la seule menace. “Il y a des gens qui profitent de la terreur suscitée par les ADF pour voler”, assure le colonel Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans le secteur.Avant même l’émergence des ADF dans les années 2000, la région était déjà en proie aux attaques des “sangabalende”, groupes criminels spécialisés dans le vol et la contrebande de cacao, explique Richard Kirumba, président de la société civile du territoire de Beni.Selon lui, certains militaires déployés contre les ADF taxent aussi les commerçants ou pillent les champs. Le cacao volé est généralement écoulé à travers des réseaux de contrebande transfrontalière.”Les criminels vendent le cacao tel quel: ils le coupent, le décabossent (retirent la baie qui protège les fèves, ndlr) puis partent directement le vendre”, explique Frank Ndinyoka Kabeya, acheteur de cacao et représentant de l’Union des négociants des produits agricoles au Congo.Les contrôles sont peu scrupuleux dans un pays où, selon Transparency International, la corruption est endémique, et seuls des imprudents risquent des ennuis.Les rues de Beni sont jalonnées de fèves séchant au soleil sur des bâches. La marchandise de contrebande est surtout écoulée auprès “de petits acheteurs”, contournant les processus de certification, selon Karim Sibenda, ingénieur agronome dans une chocolaterie locale.- Label bio – A l’Office national des produits agricoles du Congo (Onapac), chargé de certifier la qualité et l’origine du cacao destiné à l’exportation, l’activité bourdonne en pleine période de récolte.Des tonnes de fèves à l’odeur vinaigrée s’entassent sous l’entrepôt de Beni, où des employés remplissent et tamponnent des sacs en toile destinés à l’étranger.”Les producteurs sont identifiés par un code qui est lié à la zone” afin d’assurer la traçabilité, explique Agee Mbughavinywa, employé d’une compagnie chargée d’acheter et certifier les produits agricoles.Les sacs sont essentiellement exportés vers l’Ouganda voisin, comme les autres produits agricoles de la région.Depuis fin 2021, la RDC a autorisé la présence dans la région de troupes ougandaises pour épauler son armée contre les ADF, groupe armé d’origine ougandaise.Cette présence militaire a permis de sécuriser des axes commerciaux vitaux et d’augmenter les exportations, selon l’Onapac.Mais ce rapprochement avec Kampala suscite également des craintes. “Les acheteurs ougandais déstabilisent le secteur: ils viennent monnaie en main et imposent leur prix aux producteurs”, déplore la directrice de l’Onacap à Beni. “Ils ne regardent pas la qualité, prennent le tout et exportent sous label ougandais, cela handicape l’économie du pays.”A Beni, les méthodes traditionnelles de culture et un sol particulièrement fertile permettent de produire un cacao bio.Mais les violences menacent aussi sa certification biologique: l’UE a récemment menacé de ne plus reconnaître le label attribué aux produits locaux, l’insécurité empêchant les organismes de certification de déployer leurs inspecteurs sur le terrain.Une mesure qui encouragerait l’exportation frauduleuse de cacao congolais sous label ougandais, estiment les acteurs de la filière.

Dans l’est de la RDC, le cacao au cÅ“ur des convoitises et des violences

Malgré les risques et la peur, Judith Kahindo marche tous les jours plusieurs kilomètres, seule, vers sa plantation isolée de cacao, ressource convoitée à Beni, région de l’est de la RDC infestée par des groupes armés et endeuillée par les massacres.La province du Nord-Kivu, où se trouve Beni, est principalement riche de ses minerais – cobalt, cuivre, coltan -, accusés d’alimenter les conflits qui ravagent l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis trois décennies.Mais dans le territoire de Beni, le cacao – dont les cours ont flambé sur le marché mondial ces deux dernières années – nourrit aussi des violences.Les massacres commis par les rebelles des ADF (Allied Democratic Forces), qui ont prêté allégeance à l’Etat islamique, ont fait des milliers de morts et empêché pendant plusieurs années les cultivateurs de cacao d’accéder à leurs plantations.Malgré une accalmie ces dernières années, “nous entretenons nos champs avec la peur d’être massacrés car le cacao est tellement convoité, que ce soit par les rebelles ou même nos soldats”, déplore Juliette Kahindo, veuve et mère de huit enfants, qui se fraye un chemin à coups de machette au milieu d’une forêt enchevêtrée.La production cacaoyère en RDC, répartie à travers le pays, reste marginale à l’échelle mondiale: en 2024, le pays devrait produire environ 50.000 tonnes de cacao, à peine plus de 1% de la production mondiale.- Contrebande -Dans cette région particulièrement fertile, les produits agricoles, dont le cacao, attirent les convoitises de divers groupes armés qui nourrissent des réseaux de contrebande vers l’Ouganda voisin, selon les acteurs de la filière.”S’il n’y avait pas de cacao en abondance à Beni, la guerre aurait déjà pris fin”, assure Judith Kahindo.Les ADF ne sont pas la seule menace. “Il y a des gens qui profitent de la terreur suscitée par les ADF pour voler”, assure le colonel Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans le secteur.Avant même l’émergence des ADF dans les années 2000, la région était déjà en proie aux attaques des “sangabalende”, groupes criminels spécialisés dans le vol et la contrebande de cacao, explique Richard Kirumba, président de la société civile du territoire de Beni.Selon lui, certains militaires déployés contre les ADF taxent aussi les commerçants ou pillent les champs. Le cacao volé est généralement écoulé à travers des réseaux de contrebande transfrontalière.”Les criminels vendent le cacao tel quel: ils le coupent, le décabossent (retirent la baie qui protège les fèves, ndlr) puis partent directement le vendre”, explique Frank Ndinyoka Kabeya, acheteur de cacao et représentant de l’Union des négociants des produits agricoles au Congo.Les contrôles sont peu scrupuleux dans un pays où, selon Transparency International, la corruption est endémique, et seuls des imprudents risquent des ennuis.Les rues de Beni sont jalonnées de fèves séchant au soleil sur des bâches. La marchandise de contrebande est surtout écoulée auprès “de petits acheteurs”, contournant les processus de certification, selon Karim Sibenda, ingénieur agronome dans une chocolaterie locale.- Label bio – A l’Office national des produits agricoles du Congo (Onapac), chargé de certifier la qualité et l’origine du cacao destiné à l’exportation, l’activité bourdonne en pleine période de récolte.Des tonnes de fèves à l’odeur vinaigrée s’entassent sous l’entrepôt de Beni, où des employés remplissent et tamponnent des sacs en toile destinés à l’étranger.”Les producteurs sont identifiés par un code qui est lié à la zone” afin d’assurer la traçabilité, explique Agee Mbughavinywa, employé d’une compagnie chargée d’acheter et certifier les produits agricoles.Les sacs sont essentiellement exportés vers l’Ouganda voisin, comme les autres produits agricoles de la région.Depuis fin 2021, la RDC a autorisé la présence dans la région de troupes ougandaises pour épauler son armée contre les ADF, groupe armé d’origine ougandaise.Cette présence militaire a permis de sécuriser des axes commerciaux vitaux et d’augmenter les exportations, selon l’Onapac.Mais ce rapprochement avec Kampala suscite également des craintes. “Les acheteurs ougandais déstabilisent le secteur: ils viennent monnaie en main et imposent leur prix aux producteurs”, déplore la directrice de l’Onacap à Beni. “Ils ne regardent pas la qualité, prennent le tout et exportent sous label ougandais, cela handicape l’économie du pays.”A Beni, les méthodes traditionnelles de culture et un sol particulièrement fertile permettent de produire un cacao bio.Mais les violences menacent aussi sa certification biologique: l’UE a récemment menacé de ne plus reconnaître le label attribué aux produits locaux, l’insécurité empêchant les organismes de certification de déployer leurs inspecteurs sur le terrain.Une mesure qui encouragerait l’exportation frauduleuse de cacao congolais sous label ougandais, estiment les acteurs de la filière.

LVMH: Bernard Arnault pourrait rester à la tête du groupe jusque 85 ans

LVMH va proposer lors de son assemblée générale de repousser l’âge limite du PDG de 80 ans à 85 ans, permettant à Bernard Arnault, âgé de 76 ans, de rester plus longtemps à la tête du numéro un mondial du luxe.Lors de l’assemblée générale du 17 avril, les actionnaires devront se prononcer sur cette modification des statuts “afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général pour les porter à quatre-vingt-cinq ans”, selon le bulletin des annonces légales obligatoires.Le seuil de directeur général avait déjà été relevé à 80 ans en 2022.Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur. Ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration.Delphine Arnault, 49 ans, aînée de la fratrie, est PDG de Dior et membre du comité exécutif de LVMH. Antoine Arnault, 47 ans, est président de Berluti et de Loro Piana et chargé de l’image et de la politique environnementale de LVMH.  Il est également directeur général et vice-président du conseil d’administration de la holding Christian Dior SE qui contrôle LVMH.Alexandre Arnault, 33 ans, est directeur général délégué de Moët Hennessy, qui rassemble les marques de champagne, de vins et de spiritueux du groupe.Frédéric Arnault, 30 ans, a été nommé mercredi directeur général de Loro Piana. Il prendra ses fonctions le 10 juin. Il est actuellement PDG de la division montres de LVMH.Jean Arnault, 27 ans, est directeur du marketing et du développement des montres pour Louis Vuitton. Il est le seul à ne pas être au conseil d’administration. “Il a le temps, il est jeune”, avait déclaré son père en janvier 2024.En juillet 2022, Bernard Arnault avait pérennisé le contrôle familial de luxe LVMH avec la réorganisation de la holding Agache en société en commandite.La famille Arnault possède 49% du capital de LVMH et 64,81% des droits de votes.En 2024, LVMH a réalisé un bénéfice net de 12,55 milliards d’euros et un chffre d’affaires de 84,7 milliards d’euros.