Turquie: le maire d’Istanbul devant la justice pour des critiques contre un procureur

Le maire d’opposition d’Istanbul Ekrem Imamoglu, incarcéré depuis fin mars pour “corruption”, a comparu lundi devant un tribunal d’Istanbul, accusé d’avoir tenté d’intimider le procureur général de la ville.L’édile déchu, principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan, a été conduit dans la salle d’audience encadré de gendarmes, accueilli par des applaudissements et des témoignages de soutien de proches, ont rapporté des médias turcs.L’opposant avait déjà comparu en avril devant le même tribunal, situé à l’intérieur de la prison stambouliote de Silivri où il est détenu, dans cette affaire distincte de celles ayant mené à son arrestation.M. Imamoglu, qui avait questionné publiquement en janvier la probité du procureur général d’Istanbul, est accusé d’insulte et tentative d’intimidation.”Il ne s’agit pas d’un procès mais d’une punition (…) Mais sachez que vous ne pouvez pas m’effacer du cœur des gens”, a lancé le maire déchu lundi à la barre, selon des propos rapportés par des médias turcs.”Je suis ici parce que je suis candidat à la présidentielle”, a ajouté M. Imamoglu, dont le procès a été ajourné au 16 juillet.Selon la presse turque, M. Imamoglu, figure du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d’opposition, risque jusqu’à sept ans et neuf mois de prison et une peine d’inéligibilité.Le procureur général d’Istanbul Akin Gürlek, ancien vice-ministre de la Justice, est accusé par ses détracteurs de multiplier les poursuites contre les opposants au président Erdogan.M. Imamoglu a été arrêté le 19 mars à l’aube à son domicile pour des soupçons de “corruption” et de “terrorisme”. Cette première accusation avait débouché sur son placement en détention provisoire.L’arrestation de M. Imamoglu, élu en 2019 et réélu en 2024 à la tête de la plus grande ville de Turquie, avait déclenché une vague de contestation inédite dans le pays depuis 2013.

La possible arrivée de Luca de Meo chez Kering ravit les investisseurs

La possible arrivée de Luca de Meo, qui vient d’annoncer son départ de Renault, à la direction générale du géant du luxe Kering, dans la tourmente depuis plusieurs mois, a fait décoller le titre en Bourse lundi.Si le groupe de luxe ne fait aucun commentaire à ce stade, la veille, le patron de Renault, 58 ans, a annoncé qu’il lâchait le volant et selon le Figaro, ce serait pour prendre la barre chez Kering.Vendredi, le magazine Challenges dévoilait que l’actionnaire majoritaire et actuel PDG de Kering, François-Henri Pinault, 63 ans, travaillait “à la dissociation des fonctions de président et de directeur général de son groupe”, identifiant deux profils internes et une piste externe pour ce poste.François-Henri Pinault est PDG depuis 2005 du groupe créé par son père François Pinault et qui s’appelait alors PPR (Pinault-Printemps-Redoute) avant d’être rebaptisé Kering en 2013.A la Bourse de Paris lundi en fin de matinée, Kering bondissait de près de 10% à 189,74 euros dans un marché en légère hausse de 0,69%.”Kering a besoin de changement car la performance du groupe a continué de se détériorer”, estime la banque Bernstein dans une note.”Le titre Kering a perdu -28% depuis le début de l’année et -78% depuis son plus-haut mi-2021, un recul largement tiré par une diminution des ventes de sa marque phare, Gucci”, poursuit-elle.Les ventes de Kering, plombée Gucci qui représente 44% du chiffre d’affaires du groupe et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle, ont baissé au premier trimestre 2025 à 3,88 milliards d’euros (-14%).En 2024, le chiffre d’affaires du groupe a plongé de 12% à 17,19 milliards d’euros et le bénéfice net s’est effondré de 64% à 1,13 milliard d’euros.- “Expérience” -“Nous pensons que monsieur de Meo (…) en tant qu’outsider, sera plus enclin à prendre des décisions difficiles et à donner de la profondeur à l’équipe actuelle de directeurs généraux adjoints (Francesca Bellettini et Jean-Marc Duplaix) et directrice financière (Armelle Poulou), tous des profils internes”, soulignent les analystes de RBC Capital Markets.Luca de Meo a trouvé, lors de son arrivée à la tête de Renault en 2020, une entreprise traumatisée par plus d’un an de crise, dans le sillage de l’affaire de son ex-dirigeant Carlos Ghosn, entre chute des ventes et cadres dépités qui claquaient la porte.Cet Italien francophone a accéléré l’électrification du constructeur, également propriétaire des marques Dacia, Alpine et Lada, et sa montée en gamme pour relancer le groupe.Il a toutefois passé toute sa carrière dans le secteur automobile et n’est jamais passé par le secteur du luxe. Ce type de transfert entre deux secteurs est d’ailleurs rare au sein du CAC 40.”De Meo est perçu comme l’un des principaux contributeurs du redressement de Renault. Cette annonce va probablement être bien accueillie à court terme. Cependant, le redressement des marques de luxe est devenu plus complexe, plus long, plus coûteux et beaucoup moins favorable au marché ces dernières années”, estiment ainsi les analystes de Citi.”Nous nous demandons si Luca de Meo a une expérience adaptée au secteur du luxe malgré ses bons résultats en matière de redressement d’entreprise et de vision stratégique”, abondent les analystes de RBC Capital Markets.Ils rappellent que “plusieurs décisions importantes ont récemment été prises chez Kering, notamment la nomination de nouveaux directeurs artistiques chez Gucci, Balenciaga, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta. Le groupe a nommé mi-mars le créateur géorgien Demna, venu de Balenciaga, comme nouveau directeur artistique de Gucci à la place du styliste napolitain Sabato De Sarno, une annonce mal accueillie par le marché.

“Pour moi, il fait mieux qu’un psy”: ChatGPT, le nouveau confident?

“Psy”, “coach” ou “confident”, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans l’intimité de certains Français, mais cela n’est pas forcément sans risque mettent en garde des professionnels de la santé mentale.Parler à ChatGPT, “comme on pourrait appeler sa copine”, pour lui raconter sa journée, c’est devenu une habitude pour Zineb Gabriel, Bordelaise de 35 ans.Depuis un an, cette multientrepreneuse, mère de quatre enfants, discute “tous les jours” avec l’intelligence artificielle: d’abord pour des raisons professionnelles, puis pour des questions personnelles.La tendance à se confier à un robot conversationnel gagne du terrain en France. Un quart des Français (26%) déclarent utiliser l’intelligence artificielle dans le cadre de la vie privée en 2024, une progression de dix points en un an, d’après le Baromètre du numérique publié en mars 2025 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Au fil des échanges, Zineb Gabriel a vu l’IA adopter un ton “plus humain” et reprendre sa façon de parler, jusqu’à des discussions fluides.Et ce qu’elle livre à ChatGPT, la Bordelaise “n’en parle à personne”. Avec ses proches, elle ne revient pas sur des problèmes qu’elle juge désormais “trop personnels” et “déjà réglés”, comme son envie de quitter la France et les inquiétudes qui en découlent.”Ça devient un peu comme une drogue. Pour moi, il fait mieux qu’un psy”, dit-elle.- “Gratification permanente” -Ce ressenti est renforcé par la logique de l’outil, qui repose sur “une gratification permanente pour faire durer la conversation”, non sans risques, selon le psychiatre Serge Tisseron.L’intelligence artificielle générative a “un fort potentiel affectif”, renchérit le professeur de psychiatrie Raphaël Gaillard. Le chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’hôpital Saint-Anne, à Paris, relève que ChatGPT est capable “d’hyper-adaptation, donnant cette impression d’être compris. Ça crée un lien très fort”.Actuellement, peu de littérature scientifique existe sur le sujet. Serge Tisseron comme Raphaël Gaillard pointent un risque d’isolement chez les utilisateurs fréquents, notamment les plus jeunes. Antoine, étudiant de 19 ans souhaitant rester anonyme, apprécie “ce côté inhumain agréable, où la conversation peut être sur moi, infinie”.Habitué de ChatGPT pour ses études en marketing et communication à Toulouse, il s’est tourné vers l’IA comme “confident” en janvier, après une rupture amoureuse. Il y a recours “une ou deux fois par mois” lorsque des problèmes personnels deviennent “trop lourds”. “Je suis là pour avoir des solutions, vider mon sac, me sentir écouté”, énumère-t-il, appréciant la gratuité de l’outil.Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des pratiques numériques, constate dans son cabinet le “soutien émotionnel” que peut apporter l’IA. Elle appelle les professionnels à ne pas “juger” cet usage.- Quid des données? -“Pour des jeunes harcelés, notamment, qui ne vont pas en parler à leurs amis et encore moins aux adultes”, la psychologue observe que cela les aide parfois “à mettre des mots” sur leur vécu.Connaissant les manques de moyens et de personnels pour traiter la santé mentale en France, Vanessa Lalo voit dans l’IA une aide “ponctuelle”, en attendant “un rendez-vous psy ou quand on n’a pas le choix”.Avec une inquiétude: le respect de la confidentialité des données par des IA qui ne sont pas soumises au secret médical. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), contactée par l’AFP, souligne le “risque de perte de contrôle” sur le traitement des données, si l’utilisateur n’a pas conscience que ses informations sont “réutilisées pour personnaliser la conversation ou pour améliorer les modèles d’OpenAI”. L’organisme précise traiter “actuellement des plaintes reçues à l’encontre de ChatGPT”, sans plus de précision.Lola, créatrice de contenus de 25 ans à Paris, a fait le test avec une amie. “Elle s’est dit: +si mon copain prenait le téléphone et demandait à ChatGPT si je parle de lui, quelle serait sa réponse?+”, raconte-t-elle, également sous couvert de l’anonymat. Les deux amies ont été “hyper étonnées” de voir l’IA leur donner un retour “très détaillé”, appuyé sur d’anciennes conversations. Par précaution, Lola préfère donc “changer les prénoms” quand elle lui raconte ses histoires.

“Pour moi, il fait mieux qu’un psy”: ChatGPT, le nouveau confident?

“Psy”, “coach” ou “confident”, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans l’intimité de certains Français, mais cela n’est pas forcément sans risque mettent en garde des professionnels de la santé mentale.Parler à ChatGPT, “comme on pourrait appeler sa copine”, pour lui raconter sa journée, c’est devenu une habitude pour Zineb Gabriel, Bordelaise de 35 ans.Depuis un an, cette multientrepreneuse, mère de quatre enfants, discute “tous les jours” avec l’intelligence artificielle: d’abord pour des raisons professionnelles, puis pour des questions personnelles.La tendance à se confier à un robot conversationnel gagne du terrain en France. Un quart des Français (26%) déclarent utiliser l’intelligence artificielle dans le cadre de la vie privée en 2024, une progression de dix points en un an, d’après le Baromètre du numérique publié en mars 2025 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Au fil des échanges, Zineb Gabriel a vu l’IA adopter un ton “plus humain” et reprendre sa façon de parler, jusqu’à des discussions fluides.Et ce qu’elle livre à ChatGPT, la Bordelaise “n’en parle à personne”. Avec ses proches, elle ne revient pas sur des problèmes qu’elle juge désormais “trop personnels” et “déjà réglés”, comme son envie de quitter la France et les inquiétudes qui en découlent.”Ça devient un peu comme une drogue. Pour moi, il fait mieux qu’un psy”, dit-elle.- “Gratification permanente” -Ce ressenti est renforcé par la logique de l’outil, qui repose sur “une gratification permanente pour faire durer la conversation”, non sans risques, selon le psychiatre Serge Tisseron.L’intelligence artificielle générative a “un fort potentiel affectif”, renchérit le professeur de psychiatrie Raphaël Gaillard. Le chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’hôpital Saint-Anne, à Paris, relève que ChatGPT est capable “d’hyper-adaptation, donnant cette impression d’être compris. Ça crée un lien très fort”.Actuellement, peu de littérature scientifique existe sur le sujet. Serge Tisseron comme Raphaël Gaillard pointent un risque d’isolement chez les utilisateurs fréquents, notamment les plus jeunes. Antoine, étudiant de 19 ans souhaitant rester anonyme, apprécie “ce côté inhumain agréable, où la conversation peut être sur moi, infinie”.Habitué de ChatGPT pour ses études en marketing et communication à Toulouse, il s’est tourné vers l’IA comme “confident” en janvier, après une rupture amoureuse. Il y a recours “une ou deux fois par mois” lorsque des problèmes personnels deviennent “trop lourds”. “Je suis là pour avoir des solutions, vider mon sac, me sentir écouté”, énumère-t-il, appréciant la gratuité de l’outil.Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des pratiques numériques, constate dans son cabinet le “soutien émotionnel” que peut apporter l’IA. Elle appelle les professionnels à ne pas “juger” cet usage.- Quid des données? -“Pour des jeunes harcelés, notamment, qui ne vont pas en parler à leurs amis et encore moins aux adultes”, la psychologue observe que cela les aide parfois “à mettre des mots” sur leur vécu.Connaissant les manques de moyens et de personnels pour traiter la santé mentale en France, Vanessa Lalo voit dans l’IA une aide “ponctuelle”, en attendant “un rendez-vous psy ou quand on n’a pas le choix”.Avec une inquiétude: le respect de la confidentialité des données par des IA qui ne sont pas soumises au secret médical. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), contactée par l’AFP, souligne le “risque de perte de contrôle” sur le traitement des données, si l’utilisateur n’a pas conscience que ses informations sont “réutilisées pour personnaliser la conversation ou pour améliorer les modèles d’OpenAI”. L’organisme précise traiter “actuellement des plaintes reçues à l’encontre de ChatGPT”, sans plus de précision.Lola, créatrice de contenus de 25 ans à Paris, a fait le test avec une amie. “Elle s’est dit: +si mon copain prenait le téléphone et demandait à ChatGPT si je parle de lui, quelle serait sa réponse?+”, raconte-t-elle, également sous couvert de l’anonymat. Les deux amies ont été “hyper étonnées” de voir l’IA leur donner un retour “très détaillé”, appuyé sur d’anciennes conversations. Par précaution, Lola préfère donc “changer les prénoms” quand elle lui raconte ses histoires.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.

Tanzania opposition leader says will defend himself in treason trialMon, 16 Jun 2025 09:04:30 GMT

Tanzanian opposition leader Tundu Lissu told a court on Monday he had been denied his basic legal rights and that he would defend himself against a treason charge that carries the death penalty.The fiery politician was detained in April, a move denounced by international rights groups and monitors who have called for his release.It comes …

Tanzania opposition leader says will defend himself in treason trialMon, 16 Jun 2025 09:04:30 GMT Read More »

A Aubervilliers, des femmes formées à devenir des “battantes” en entrepreneuriat

“Ma soeur et moi avons l’énergie, le plan et la détermination”: après avoir présenté son projet de laverie automatique, l’apprentie entrepreneuse Clarisse Kobina vient le défendre pied à pied face à des experts. Dans 48 heures, elle sera confrontée à un vrai jury qui lui attribuera ou non une bourse labellisée Forest Whitaker fin juin.L’acteur américain de 63 ans, très investi dans les problématiques de précarité et de développement économique notamment, était venu en mai 2023 dans le quartier populaire des Quatre-Chemins à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) inaugurer un centre de formation dépendant de son ONG, la Whitaker Peace & Development Initiative (WPDI). Fondée en 2012, elle s’implantait pour la première fois en Europe, après l’Amérique et l’Afrique.”L’action de WPDI commence par l’ouverture d’un centre dans lequel on forme des jeunes qui vont (…) travailler pour la paix”, avait alors déclaré aux journalistes Forest Whitaker, après plusieurs visites en toute discrétion en Seine-Saint-Denis, département parmi les plus pauvres et à la criminalité parmi les plus élevées de France.Si cette initiative se concrétisera par une semaine d’éducation à la paix et à la non-violence dans les collèges et lycées du département en octobre prochain, le directeur du centre, Grégory Lepionnier, et son équipe poursuivent depuis plus de deux ans leur mission auprès d’un autre public cible: les femmes.”A l’échelle internationale, elles sont victimes de discriminations, mises au ban de la société. Si on veut changer leurs conditions de vie, il faut développer leur pouvoir d’agir”, explique à l’AFP Grégory Lepionnier.”Les Battantes”, son programme phare, propose donc pendant trois à quatre mois d’accompagner des femmes sur la voie de l’entrepreneuriat.- “Obligées d’avancer” -“Vous avez déjà des relations avec des bailleurs ?”, “les 6.000 euros, c’est pour lancer la communication ?”… Clarisse Kobina a réussi à boucler son pitch en cinq minutes. Mais cette responsable commerciale export de 36 ans, actuellement en pause professionnelle, doit répondre aux interrogations de Chloé Lemeunier, l’une des expertes convoquées en ce jour de juin, sur les contours de sa future entreprise, Wash’n Chill, qu’elle veut implanter à Saint-Denis: modèle économique, concurrence, zone d’implantation…”On n’attend pas quelque chose de parfait”, mais de constater “leur mobilisation pour leur territoire”, analyse la responsable du centre d’innovation sociale à l’université Paris 8.”On se voit toutes les semaines pour travailler notre projet, en collectif, en individuel. On est obligées d’avancer”, abonde Djazia Larachiche, 54 ans, une autre postulante parmi une quarantaine à la bourse Whitaker.  Son projet à elle ? Laradom, une structure qui veut proposer des services “de bien-vivre à domicile” aux personnes âgées et handicapées dépendantes et aux ménages actifs, à Pantin et dans les alentours.”Les Battantes” n’est cependant pas la première initiative consacrée à l’entrepreneuriat féminin sur le territoire, riche d’acteurs en la matière: CCI 93, Réseau Entreprendre 93… En 2023, 57% des 502 entrepreneurs suivis par la Maison de l’initiative économique locale, qui accompagne la création et le développement des très petites entreprises, étaient des femmes, indique à l’AFP Marine Simon, chargée de la mission emploi de la ville d’Aubervilliers et qui travaille avec l’association. – “Idée du siècle” -Clara Métayer, 30 ans, aurait pu être l’une d’elles. Mais la couturière, à son compte depuis trois ans à Paris, a été “séduite” par WPDI lors d’un forum sur l’emploi en janvier. “Ce qui m’a plu, c’est que les formateurs ont aussi de l’expérience dans le milieu associatif.” Son objectif: développer “Sauve qui peut” pour enseigner, notamment en milieu scolaire, la réparation textile par la couture. Octroyer une dotation de 1.000 à 6.000 euros, ainsi qu’un accompagnement d’un an sur un tel projet d’économie sociale et solidaire, “correspond à l’ADN de la Fondation BNP Paribas”, l’un des mécènes de la WPDI, affirme sa déléguée générale Isabelle Giordano. Aminata Doucouré, 38 ans et Stéphie Nkubi Wangara, 36 ans, lauréates des premières promotions, sont désormais membres du jury blanc.La première a fondé une marque de produits capillaires naturels pour cheveux crépus. La seconde est devenue cheffe traiteur dans l’événementiel et le privé, et valorise la gastronomie afro-caribéenne. Stéphie Nkubi Wangara n’a que deux conseils à donner à ses successeures: “Entreprendre, c’est aller vers l’inconnu”, il faut donc ne pas avoir peur, “lâcher prise” sur ses émotions et surtout “vendre son projet comme l’idée du siècle”. 

Nepal begins commercial power export to Bangladesh

Nepal said Monday it has begun regular commercial electricity exports to Bangladesh, marking its entry into the international power market beyond neighbouring India.The landlocked Himalayan nation started transmitting 40 megawatts (MW) of electricity to Bangladesh via India on Sunday under a five-year agreement.”Nepal will continue supplying electricity to Bangladesh during the monsoon season from mid-June to mid-November,” Rajan Dhakal, spokesperson at Nepal Electricity Authority, told AFP.In October, the country signed a tripartite power export deal with the Bangladesh Power Development Board and India’s NTPC Vidyut Vyapar Nigam, which is facilitating access to the transmission line. The following month, the line was opened for only one day.”This is just the beginning of Nepal’s journey as an energy exporter,” Nepal’s energy minister Dipak Khadka said.”This highlights our energy surplus and commitment to regional energy security,” he posted on X Sunday.Four in five Nepalis did not have access to electricity at the turn of the century, according to the International Energy Agency, but a dam-building spree has since helped connect nearly all its 30 million people to the grid.The country now boasts an installed electricity capacity of more than 3,500 MW, with more power than it can currently consume during the rainy season.Nepal first began exporting electricity to India on a smaller scale in late 2021.Exporting power to Bangladesh comes as the country struggles with energy insecurity. With an electricity grid heavily reliant on fossil fuels, it has faced severe power outages over the past year.Some studies estimate that water-rich Nepal could have a total potential capacity of 72,000 MW, which is about 20 times the size of the current installed capacity.However, conservationists have criticised Nepal’s rush to develop its hydro potential, saying that environmental compliance safeguards are sometimes ignored.