Gaza: Israël campe sur ses positions dans les discussions de trêve, frappes meurtrières dans le nord

Israël a annoncé samedi poursuivre les négociations indirectes avec le Hamas sur la suite de la fragile trêve à Gaza mais campe sur ses positions, alors que des frappes aériennes dans le nord du territoire palestinien ont fait neuf morts, dont quatre journalistes.Benjamin Netanyahu “a donné instruction à l’équipe de négociateurs de se préparer à la poursuite des discussions”, a indiqué dans un communiqué le bureau du Premier ministre israélien, à l’issue d’une réunion “sur la question des otages” avec les négociateurs et les chefs des services de sécurité du pays.Mais ces discussions auront lieu “sur la base de la réponse des médiateurs à la proposition (de l’émissaire américain Steve) Witkoff sur la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts”.Il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne.Avec ces instructions, M. Netanyahu écarte l’offre du mouvement islamiste palestinien, formulée la veille, de libérer un otage israélo-américain et de rendre les corps de quatre autres.Depuis le début de la trêve le 19 janvier, après plus de quinze mois d’une guerre dévastatrice, le Hamas a rendu 33 otages incluant huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.Mais cet accord de trêve, établi en plusieurs phases pour parvenir à un cessez-le-feu permanent, tient à un fil, sa première phase ayant officiellement expiré le 1er mars.Une nouvelle série de discussions indirectes a commencé mardi à Doha sous l’égide des médiateurs – Egypte, Qatar et Etats-Unis représentés par M. Witkoff – pour tenter d’aplanir les divergences.- “Guerre psychologique” -Le Hamas s’est dit prêt vendredi à libérer un otage israélo-américain, Edan Alexander, et à rendre les corps de quatre autres israélo-américains enlevés le 7 octobre 2023, en échange de la libération de prisonniers palestiniens par Israël.Mais le bureau de M. Netanyahu a dénoncé la “manipulation et la guerre psychologique” du mouvement islamiste et Washington, allié d’Israël, a estimé qu’il faisait un “très mauvais pari en pensant que le temps joue en sa faveur”. A Tel-Aviv, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi pour exiger du gouvernement qu’il agisse pour obtenir la libération en une seule fois de tous les otages à Gaza. L’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité parmi les 251 personnes enlevées au total.En riposte, Israël a juré d’anéantir le Hamas et lancé une offensive d’envergure à Gaza qui a fait au moins 48.543 morts, majoritairement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et provoqué un désastre humanitaire.- “Horrible massacre” -La trêve est d’autant plus fragile que les deux camps s’accusent mutuellement d’en violer les termes et que l’armée israélienne mène régulièrement des frappes sur Gaza.Des frappes samedi sur la ville de Beit Lahia (nord) ont fait neuf morts dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza, soit le plus lourd bilan sur un site depuis le 19 janvier.  Le Hamas a condamné “un horrible massacre” commis contre “un groupe de journalistes et des travailleurs humanitaires, dans une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu”.  L’armée israélienne a confirmé deux frappes à Beit Lahia, contre “deux terroristes opérant un drone” et contre un véhicule transportant “d’autres terroristes venus récupérer” le drone. Ses soldats mènent régulièrement des frappes dans la bande de Gaza malgré la trêve.Selon le syndicat des journalistes palestiniens, un reporter et trois photojournalistes faisaient partie du groupe visé. L’un d’eux était spécialisé dans les prises d’images par drone, a précisé la défense civile. Ces frappes ont visé un véhicule appartenant à la Fondation Al-Khair pour qui les quatre journalistes “préparaient des reportages et des documentaires” sur les activités de l’association pendant le ramadan, le mois de jeûne musulman, a précisé à l’AFP Tahssine al-Astal, le directeur-adjoint du Syndicat.Deux membres de la Fondation dont son porte-parole font également partie des morts identifiés, selon la défense civile.Le Syndicat a accusé l’armée israélienne de “ciblage systématique” des journalistes, qui constitue “un crime de guerre et une violation flagrante du droit international, notamment de la Convention de Genève (garantissant) la protection des journalistes en période de conflit”.En octobre 2024, Reporters sans frontières (RSF) a fait état de plus de 140 journalistes tués à Gaza par l’armée israélienne depuis le début de son offensive destructrice à Gaza en riposte à l’attaque du 7-Octobre.

Six nations: le XV de France fait plier l’Ecosse et remporte le Tournoi

Longtemps crispés face à une Ecosse venue jouer les trouble-fête, les Bleus de Fabien Galthié ont fini par dérouler samedi au Stade de France pour s’assurer la victoire 35 à 16 et gagner le Tournoi des six nations, le 27e remporté par la France.En devançant au classement l’Angleterre, qui leur avait soufflé la victoire d’un cheveu à Twickhenham (26-25) lors de la deuxième journée, les Bleus remportent enfin un trophée, le deuxième du mandat Galthié après le Grand chelem de 2022.Ce succès récompense une génération brillante (Ramos, Dupont Ntamack, Alldritt…), au palmarès amoindri par quatre deuxièmes places dans le Tournoi, et l’élimination cruelle dès les quarts du Mondial-2023.Forts de leur éblouissante victoire à Dublin la semaine passée (42-27), qui avait suivie un non moins éclatant succès à Rome (73-24), les coéquipiers de Grégory Alldritt, nouveau capitaine après la grave blessure à un genou d’Antoine Dupont en Irlande, savaient que ne se dressait plus que l’Ecosse de Finn Russell sur leur route de la victoire.Pendant une première période longtemps crispante, on a pourtant cru que ces Ecossais allaient jouer le même mauvais tour qu’en 2021, quand ils avaient privé les Bleus du trophée en s’imposant au Stade de France (27-23).”Je pense qu’il y avait un peu de pression. Je pense qu’on a été rattrapé par le stade, l’environnement…”, a expliqué Galthié, face à une équipe “totalement légère et désinhibée, qui n’avait rien à jouer à part son rugby”.”On a été un petit peu attentiste sur ce début de match” a reconnu de son côté Alldritt, qui a cependant savouré la victoire. “C’est le second Tournoi que la France gagne depuis 2011, c’est un moment qui n’est pas banal”.Mais en s’appuyant sur son massif banc à sept avants, nouveau mantra de Galthié, et grâce à l’efficacité redoutable de Louis Bielle-Biarrey, auteur d’au moins un essai à chaque match du Tournoi, les Bleus n’ont finalement pas trébuché sur la dernière marche.- Sous les yeux de Dupont -“Il ne faut pas oublier le sale boulot, c’est comme ça qu’on gagne” avait prévenu Alldritt vendredi. Dans une soirée glaciale à Saint-Denis, les Français ont d’abord enfilé le Bleu de chauffe, Ramos convertissant rapidement une pénalité après un solide ballon porté (4e).Sous les yeux rougis par l’émotion d’Antoine Dupont, acclamé par le Stade de France, les Bleus ont poursuivi leur travail de sape devant, avant que Yoram Moefana ne profite d’une brèche pour foncer sous les poteaux et marquer un essai récompensant son excellent Tournoi (18e).Mais alors que les Bleus menaient de 10 points et semblaient avoir enclenché leur machine à broyer leurs adversaires, tout s’est enrayé.Un geste d’humeur de Peato Mauvaka, venu charger le demi de mêlée écossais Ben White dans un arrêt de jeu a laissé les Français à 14, heureusement pour eux dix minutes seulement, le talonneur écopant d’un carton jaune plutôt clément (21e).Après l’ouverture du score écossaise par Russell (21e), auquel Ramos a rapidement répondu (26e, 13-3), le XV de France a balbutié son rugby, et souffert face aux cavalcades des trois quarts écossais, récompensés par un essai de l’ailier Darcy Graham, bien servi par Russell (29e).De nouveau réduits à 14 après un carton jaune pour Jean-Baptiste Gros, les Français ont même cru voir les Ecossais leur passer devant juste avant la pause, l’essai de Tom Jordan étant finalement annulé pour un pied en touche de l’arrière Blair Kinghorn (40e+1, 16-13 pour la France).Au retour des vestiaires, la France a alors répliqué, par son arme fatale de cette édition 2025 du Tournoi: Louis Bielle-Biarrey.Profitant d’une perte de balle de Russell et d’une relance de Romain Ntamack, l’éclair +LBB+ a de nouveau fait parler ses cannes, inscrivant un essai, son 8e de la compétition (43e), record égalé.Grâce à leur banc surpuissant (Jelonch, Meafou, Marchand…), les Français ont alors plié la rencontre, Ramos marquant un essai après un nouveau ballon porté (57e, 30-16), soulageant les 80.000 spectateurs du Stade de France.Servi par Gaël Fickou, Moefana a doublé la mise quelques minutes plus tard (62e, 35-16), pour offrir aux Bleus une avance confortable et définitive vers la victoire, et surtout vers le titre.

Trump freezes US-funded media outlets including Voice of America

President Donald Trump’s administration on Saturday put journalists at Voice of America and other US-funded broadcasters on leave, abruptly freezing decades-old outlets long seen as critical to countering Russian and Chinese information offensives. Hundreds of staffers at VOA, Radio Free Asia, Radio Free Europe and other outlets received a weekend email saying they will be barred from their offices and should surrender press passes and office-issued equipment.Trump, who has already eviscerated the US global aid agency and the Education Department, on Friday issued an executive order listing the US Agency for Global Media as among “elements of the federal bureaucracy that the president has determined are unnecessary.”Kari Lake, a firebrand Trump supporter put in charge of the media agency after she lost a US Senate bid, said in an email to the outlets that federal grant money “no longer effectuates agency priorities.”The White House said the cuts would ensure “taxpayers are no longer on the hook for radical propaganda,” marking a dramatic tone shift towards the networks established to extend US influence overseas.White House press official Harrison Fields wrote “goodbye” on X in 20 languages, a jab at the outlets’ multilingual coverage.VOA director Michael Abramowitz said he was among 1,300 staffers placed on leave Saturday.”VOA needs thoughtful reform, and we have made progress in that regard. But today’s action will leave Voice of America unable to carry out its vital mission,” he said on Facebook, noting that its coverage — in 48 languages — reaches 360 million people each week.The head of Radio Free Europe/Radio Liberty, which started broadcasting into the Soviet bloc during the Cold War, called the cancellation of funding “a massive gift to America’s enemies.””The Iranian ayatollahs, Chinese communist leaders, and autocrats in Moscow and Minsk would celebrate the demise of RFE/RL after 75 years,” its president, Stephen Capus, said in a statement.- Uncensored reporting -US-funded media have reoriented themselves since the end of the Cold War, dropping much of the programming geared toward newly democratic Central and Eastern European countries and focusing on Russia and China.Chinese state-funded media have expanded their reach sharply over the past decade, including by offering free services to outlets in the developing world that would otherwise pay for Western news agencies.Radio Free Asia, established in 1996, sees its mission as providing uncensored reporting into countries without free media including China, Myanmar, North Korea and Vietnam.The outlets have an editorial firewall, with a stated guarantee of independence despite government funding.The policy has angered some around Trump, who has long railed against media and suggested that government-funded outlets should promote his policies.The move to end US-funded media is likely to meet challenges, much like Trump’s other sweeping cuts. Congress, not the president, has the constitutional power of the purse and Radio Free Asia in particular has enjoyed bipartisan support in the past.- ‘Chaos’ -Advocacy group Reporters Without Borders condemned the decision, saying it “threatens press freedom worldwide and negates 80 years of American history in supporting the free flow of information.”Gregory Meeks, the top Democrat on the House Foreign Affairs Committee, and senior Democratic congresswoman Lois Frankel said in a joint statement that Trump’s move would “cause lasting damage to US efforts to counter propaganda around the world.”One VOA employee, who requested anonymity, described Saturday’s message as another “perfect example of the chaos and unprepared nature of the process,” with VOA staffers presuming that scheduled programming is off but not told so directly.A Radio Free Asia employee said: “It’s not just about losing your income. We have staff and contractors who fear for their safety. We have reporters who work under the radar in authoritarian countries in Asia. We have staff in the US who fear deportation if their work visa is no longer valid.””Wiping us out with the strike of a pen is just terrible.” 

Deadly Israeli strikes mar fragile Gaza truce

Gaza’s civil defence agency said nine people including journalists were killed in Israeli strikes on Saturday, attacks which could further endanger the fragile truce in the Palestinian territory.Following the reported strikes, the deadliest since the ceasefire took hold on January 19, Hamas accused Israel of a “blatant violation” of the truce which largely halted more than 15 months of fighting.The truce’s first phase ended on March 1 without agreement on the next steps, but both Israel and Hamas have refrained from returning to all-out war.A senior Hamas official said Tuesday fresh talks had begun in Doha, with Israel also sending negotiators.Israel’s Prime Minister Benjamin Netanyahu told his negotiating team “to prepare for the continuation” of indirect talks with Hamas on the ceasefire, a statement from his office said Saturday.On Saturday, Gaza civil defence spokesman Mahmoud Bassal told AFP that “nine martyrs have been transferred (to hospital), including several journalists and a number of workers from the Al-Khair Charitable Organisation”.He said the killings were “a result of the occupation (Israel) targeting a vehicle with a drone in the town of Beit Lahia, coinciding with artillery shelling on the same area”.The health ministry in Hamas-run Gaza said “nine martyrs and several injured, including critical cases” were taken to the Indonesian Hospital in northern Gaza.Israel’s military said it hit “two terrorists… operating a drone that posed a threat to IDF troops in the area of Beit Lahia”.”Later, a number of additional terrorists collected the drone operating equipment and entered a vehicle. The IDF struck the terrorists.”- ‘Systematic targeting’ -Israel has carried out near-daily air strikes in Gaza since early March, often targeting what the military said were militants planting explosives.”The occupation has committed a horrific massacre in the northern Gaza Strip by targeting a group of journalists and humanitarian workers, in a blatant violation of the ceasefire agreement,” Hamas spokesman Hazem Qassem said in a statement.A separate Hamas statement called the attack “a dangerous escalation”, adding that it “reaffirms (Israel’s) intent to backtrack on the ceasefire agreement and intentionally obstruct any opportunity to complete the agreement and carry out the prisoner swap”.During the truce’s initial six-week phase, militants released 33 hostages, including eight who were dead, in exchange for about 1,800 Palestinian detainees held in Israeli prisons.Hamas said Saturday that “the ball is in Israel’s court” after offering to release an Israeli-US hostage and return the bodies of four others as part of the truce talks.- ‘Very bad bet’ -The Palestinian Journalists Syndicate said that among those killed on Saturday were an editor and three photo journalists. One was a drone photography specialist, according to the civil defence agency.The syndicate’s deputy head in Gaza, Tahseen al-Astal, told AFP that the attack targeted an Al-Khair charity vehicle, where the journalists were “preparing reports and documentaries on the work of charitable organisations during the month of Ramadan”.Two Al-Khair members were also among those identified as killed, including a spokesperson, the civil defence agency said.”This heinous crime comes in the context of the systematic targeting of Palestinian journalists,” a Palestinian Journalists Syndicate statement said.”The continuation of these brutal attacks against journalists constitutes a war crime and a blatant violation of international laws, especially the Geneva Convention, which guarantees the protection of journalists during conflicts.”In November, Reporters without Borders said that more than 140 journalists had been killed in Gaza by the Israeli military since Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel which sparked the war.The October 7 attack resulted in the deaths of 1,218 people on the Israeli side, while Israel’s military retaliation in Gaza killed more than 48,543, according to figures from the two sides.There are still 58 hostages held in Gaza, 34 of whom the Israeli army has declared dead.Israel said Friday Hamas had “not budged” in the truce talks and was engaged in “psychological warfare”.Israel’s ally the United States said Hamas was “making a very bad bet that time is on its side”.In Tel Aviv, a crowd of several hundred gathered for the weekly protest to demand the release of the remaining Gaza hostages.bur-az-skl-acc/pjm

Marée humaine à Belgrade contre la corruption

Une marée humaine a défilé dans les rues de Belgrade samedi, une manifestation historique après des mois de contestation contre la corruption, menée par les étudiants serbes déterminés à montrer que “le changement est possible”.Entre 275.000 et 325.000 personnes ont battu le pavé selon les estimations d’un organisme de comptage indépendant. Ce qui en ferait la plus grande manifestation depuis l’arrivée au pouvoir du président Aleksandar Vucic il y a une décennie, et l’une des plus grandes de l’histoire moderne de la Serbie.Le ministère de l’Intérieur avait de son côté annoncé précédemment 107.000 manifestants.Rassemblée depuis midi dans les rues de la capitale, une véritable marée humaine a manifesté dans le calme, malgré quelques incidents sporadiques en fin de manifestation.Le mouvement, qui secoue la Serbie comme rarement depuis les années 1990, est né de l’accident de la gare de Novi Sad le 1er novembre, qui a fait 15 morts lorsque s’est écroulé l’auvent en béton du bâtiment tout juste rénové.La colère a explosé, une partie des Serbes voyant dans cet accident le reflet d’une corruption qui, selon eux, entache les institutions et les travaux publics. De semaine en semaine, le mouvement s’est étendu, avec des manifestations quotidiennes demandant des comptes aux responsables de l’accident, la libération des manifestants arrêtés mais aussi un système moins corrompu.”Nous nous sommes organisés à partir de rien et avons accompli beaucoup de choses” a lancé depuis une scène sur la principale place de la ville une étudiante. “Nous avons uni le pays, les générations, éveillé la solidarité et l’empathie, et montré que le changement est possible lorsque nous nous battons ensemble.”Autour d’elle, une foule dense arborait des drapeaux et insignes allant de la droite nationaliste à l’extrême gauche en passant par les écologistes.”Pumpaj ! Pumpaj !” (Pompe ! Pompe !) chantaient-ils, le slogan du mouvement, destiné à montrer que leur énergie ne faiblira pas. Beaucoup portaient un pin’s avec une main ensanglantée – le symbole du mouvement qui a adopté comme mot d’ordre “la corruption tue”.”Je passe un moment incroyable, comme à chaque manifestation jusqu’à présent. C’est un succès, comme tout ce que les étudiants ont fait jusqu’à présent. Ils sont plus intelligents que nous tous”, souriait Sandra Zlatanovic, 44 ans, enveloppée dans un drapeau serbe. Non loin, Moma Milovanovic, 70 ans, regardait la foule. “C’est magnifique. C’est la Serbie, la vraie Serbie, que l’ont veut”. “Mon coeur explose. Je serai toujours du côté des jeunes”, abonde son mari, Slavica.- Calme -La manifestations avaient été organisée sous haute tension, après que le gouvernement a accusé les protestataires d’être payés par des agences étrangères, de préparer des actions violentes, voire une révolution.Les vitres des bâtiments officiels étaient protégées depuis samedi matin, et des policiers antiémeutes stationnés devant le parlement, la présidence, et la mairie.Pour sécuriser la manifestation, des groupes de motards, de vétérans et le service d’ordre des étudiants, qui assure depuis le début la sécurité du mouvement, ont formé un filet de sécurité autour du cortège, en particulier au niveau du parlement et de la présidence.Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, les étudiants avaient dès vendredi appelé à manifester “dans le calme et de façon responsable”. “L’objectif de ce mouvement n’est pas l’intrusion dans des institutions, ni d’attaquer ceux qui ne pensent pas comme nous (…). Ce mouvement ne doit pas être utilisé à mauvais escient”, ont-ils écrit.Leurs conseils ont été suivis et la foule des manifestants a évité les endroits tendus du parcours.Les manifestants se sont dispersés dans le calme à partir de 21H00 locales.Les tensions précédant la manifestation situation ont fait réagir l’ONU, qui a appelé les autorités serbes à ne pas “interférer indûment” dans la manifestation et à “respecter l’exercice complet des droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression”.”Nous sommes un pays extrêmement démocratique”, a répondu dans la soirée de vendredi, lors d’une allocution, le président serbe Aleksandar Vucic, affirmant: “Nous ferons tout ce que nous pouvons pour sécuriser le rassemblement”. Et d’ajouter aussitôt: “Pour être clair, je suis le président de ce pays, et je ne laisserai pas la rue dicter les règles”.Dans une allocution samedi soir, le président a exprimé sa “satisfaction” que la manifestation se soir déroulée “sans victime ni blessure graves”. 

Marée humaine à Belgrade contre la corruption

Une marée humaine a défilé dans les rues de Belgrade samedi, une manifestation historique après des mois de contestation contre la corruption, menée par les étudiants serbes déterminés à montrer que “le changement est possible”.Entre 275.000 et 325.000 personnes ont battu le pavé selon les estimations d’un organisme de comptage indépendant. Ce qui en ferait la plus grande manifestation depuis l’arrivée au pouvoir du président Aleksandar Vucic il y a une décennie, et l’une des plus grandes de l’histoire moderne de la Serbie.Le ministère de l’Intérieur avait de son côté annoncé précédemment 107.000 manifestants.Rassemblée depuis midi dans les rues de la capitale, une véritable marée humaine a manifesté dans le calme, malgré quelques incidents sporadiques en fin de manifestation.Le mouvement, qui secoue la Serbie comme rarement depuis les années 1990, est né de l’accident de la gare de Novi Sad le 1er novembre, qui a fait 15 morts lorsque s’est écroulé l’auvent en béton du bâtiment tout juste rénové.La colère a explosé, une partie des Serbes voyant dans cet accident le reflet d’une corruption qui, selon eux, entache les institutions et les travaux publics. De semaine en semaine, le mouvement s’est étendu, avec des manifestations quotidiennes demandant des comptes aux responsables de l’accident, la libération des manifestants arrêtés mais aussi un système moins corrompu.”Nous nous sommes organisés à partir de rien et avons accompli beaucoup de choses” a lancé depuis une scène sur la principale place de la ville une étudiante. “Nous avons uni le pays, les générations, éveillé la solidarité et l’empathie, et montré que le changement est possible lorsque nous nous battons ensemble.”Autour d’elle, une foule dense arborait des drapeaux et insignes allant de la droite nationaliste à l’extrême gauche en passant par les écologistes.”Pumpaj ! Pumpaj !” (Pompe ! Pompe !) chantaient-ils, le slogan du mouvement, destiné à montrer que leur énergie ne faiblira pas. Beaucoup portaient un pin’s avec une main ensanglantée – le symbole du mouvement qui a adopté comme mot d’ordre “la corruption tue”.”Je passe un moment incroyable, comme à chaque manifestation jusqu’à présent. C’est un succès, comme tout ce que les étudiants ont fait jusqu’à présent. Ils sont plus intelligents que nous tous”, souriait Sandra Zlatanovic, 44 ans, enveloppée dans un drapeau serbe. Non loin, Moma Milovanovic, 70 ans, regardait la foule. “C’est magnifique. C’est la Serbie, la vraie Serbie, que l’ont veut”. “Mon coeur explose. Je serai toujours du côté des jeunes”, abonde son mari, Slavica.- Calme -La manifestations avaient été organisée sous haute tension, après que le gouvernement a accusé les protestataires d’être payés par des agences étrangères, de préparer des actions violentes, voire une révolution.Les vitres des bâtiments officiels étaient protégées depuis samedi matin, et des policiers antiémeutes stationnés devant le parlement, la présidence, et la mairie.Pour sécuriser la manifestation, des groupes de motards, de vétérans et le service d’ordre des étudiants, qui assure depuis le début la sécurité du mouvement, ont formé un filet de sécurité autour du cortège, en particulier au niveau du parlement et de la présidence.Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, les étudiants avaient dès vendredi appelé à manifester “dans le calme et de façon responsable”. “L’objectif de ce mouvement n’est pas l’intrusion dans des institutions, ni d’attaquer ceux qui ne pensent pas comme nous (…). Ce mouvement ne doit pas être utilisé à mauvais escient”, ont-ils écrit.Leurs conseils ont été suivis et la foule des manifestants a évité les endroits tendus du parcours.Les manifestants se sont dispersés dans le calme à partir de 21H00 locales.Les tensions précédant la manifestation situation ont fait réagir l’ONU, qui a appelé les autorités serbes à ne pas “interférer indûment” dans la manifestation et à “respecter l’exercice complet des droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression”.”Nous sommes un pays extrêmement démocratique”, a répondu dans la soirée de vendredi, lors d’une allocution, le président serbe Aleksandar Vucic, affirmant: “Nous ferons tout ce que nous pouvons pour sécuriser le rassemblement”. Et d’ajouter aussitôt: “Pour être clair, je suis le président de ce pays, et je ne laisserai pas la rue dicter les règles”.Dans une allocution samedi soir, le président a exprimé sa “satisfaction” que la manifestation se soir déroulée “sans victime ni blessure graves”.Â