Trump wages war on immigrants with Alien Enemies Act, but what is it?

US President Donald Trump invoked a little-known, centuries-old wartime power, the Alien Enemies Act, to send more than 200 alleged members of a Venezuelan gang to El Salvador over the weekend, where they have been imprisoned.AFP explores what the law is and how it has been used in the past:- 220+ years old -In 1798, in the early days of the United States, second US president John Adams passed the Alien Enemies Act as part of a larger package of laws called the Alien and Sedition Acts.The laws came into force with the United States on the brink of war with France and were meant to tighten requirements for citizenship, authorize the president to deport foreigners, and allow their imprisonment during wartime.While the other rules in the package were eventually repealed or expired, the Alien Enemies Act remained.The wartime law states that “subjects of the hostile nation or government” can be “apprehended, restrained, secured and removed, as alien enemies.”- The World Wars -While the law was enacted to prevent foreign espionage and sabotage in wartime, according to the Brennan Center for Justice “it can be — and has been — wielded against immigrants who have done nothing wrong.”It has been invoked only three times — during the War of 1812 against British nationals, during World War I against nationals from enemy nations and, most notoriously, during World War II for the internment of more than 100,000 Japanese citizens and Japanese Americans.The president can invoke the act if Congress has declared war. However, he can circumvent Congress if he is acting to repel an “invasion” or “predatory incursion.”- An invasion? -Trump, who has promised an aggressive drive to deport thousands of undocumented migrants, says he is using the law against members of Venezuelan drug gang Tren de Aragua.In a proclamation published on Saturday, the White House declared that the transnational criminal organization is closely linked to the government of Venezuelan President Nicolas Maduro.”The result is a hybrid criminal state that is perpetrating an invasion of and predatory incursion into the United States,” the presidential statement said.Trump maintained that the gang is “conducting irregular warfare against the territory of the United States both directly and at the direction, clandestine or otherwise, of the Maduro regime.”- What do experts say? -Experts doubt that the law allows for the mass expulsions of immigrants.Even if the courts accept Trump’s argument that Tren de Aragua’s presence constitutes an “invasion” or “predatory incursion” by a foreign nation or government, the United States “still bears the burden of persuading courts that individual detainees are members of Tren de Aragua,” judicial expert Steve Vladeck of Just Security said.”That’s going to require case-by-case judicial review,” Vladeck added, explaining that “the government is going to lose many of those cases.”- Judicial block -A US federal judge granted a temporary suspension of the expulsions order — apparently as planes of Venezuelan immigrants were headed to El Salvador — raising questions over whether the Trump administration deliberately defied the court decision.The government has meanwhile appealed the decision and asked that it be suspended until the matter is resolved.A hearing on the case’s merits is scheduled for Friday, but the matter may well end up in the Supreme Court.

Trump n’en finit plus de défier les juges

Que ce soit en invoquant une loi en guerre pour expulser des migrants ou en remettant en cause des grâces accordées par son prédécesseur, Donald Trump n’en finit plus de défier le pouvoir judiciaire.Un juge de Washington doit se pencher lundi à 17h00 locales sur la légalité d’une spectaculaire opération d’expulsion vers le Salvador, concernant plus de 200 membres présumés d’un gang vénézuélien.Cette opération a été menée sur la base d’une loi de la fin du XVIIIe siècle, qui permet en temps de guerre d’arrêter et d’expulser des “ennemis étrangers”, et que le président républicain entend mettre en oeuvre, pour la première fois, en temps de paix.Saisie de la question, la justice avait ordonné samedi une suspension de 14 jours de toute expulsion, mais la Maison Blanche affirme que les avions transportant les migrants vers le Salvador avaient déjà décollé quand cette décision a été rendue, et qu’il était impossible de faire machine arrière.”Nous sommes totalement sûrs que nous allons remporter cette affaire devant le tribunal”, a déclaré lundi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, assurant que le gouvernement américain avait agi “dans le cadre de la loi.”Dans un autre geste de défi, Donald Trump a promis lundi de poursuivre ses adversaires politiques au mépris des grâces accordées par Joe Biden.- “Nulles” -Le président républicain a affirmé dans un message sur son réseau Truth Social que les grâces préventives accordées par l’ancien président démocrate à plusieurs bêtes noires des républicains étaient “nulles et non avenues”, en assurant qu’elles avaient été signées non pas à la main mais avec un “stylo automatique”, un automate qui permet de reproduire le paraphe préalablement enregistré d’un individu.”Il n’était pas au courant”, a encore écrit le milliardaire de 78 ans, qui a de nombreuses fois affirmé que son prédécesseur octogénaire n’était plus réellement aux manettes à la fin de son mandat.Joe Biden était “diminué mentalement” a renchéri Karoline Leavitt, demandant: “Sa signature a-t-elle été utilisée sans son consentement ou sans qu’il ne le sache?”Le démocrate avait notamment accordé sa protection à l’ancien chef d’état-major, le général Mark Milley, à l’ex-architecte de la stratégie de la Maison Blanche contre le Covid-19, le Dr Anthony Fauci, ainsi qu’aux élus et fonctionnaires ayant participé à une commission d’enquête sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.Les membres de cette commission d’enquête “doivent bien comprendre qu’ils sont sujets à une enquête au plus haut niveau”, a encore écrit Donald Trump.Pendant sa campagne il avait promis de poursuivre ses adversaires politiques, en réservant ses attaques les plus féroces aux parlementaires membres de cette commission ainsi qu’aux magistrats ayant enquêté contre lui.Si les conséquences juridiques de ces déclarations vindicatives restent incertaines, elles illustrent la volonté du républicain de repousser au maximum les limites constitutionnelles encadrant le pouvoir présidentiel.- “Nous sommes en guerre” -Par exemple, la loi d’exception de 1798 invoquée samedi par l’administration Trump pour justifier l’expulsion de membres présumés du gang de trafiquants de drogue vénézuélien Tren de Aragua n’avait été utilisée qu’à trois reprises, et jamais en temps de paix: pendant la guerre anglo-américaine de 1812, puis pendant la Première et la Seconde guerre mondiale;”Nous sommes en guerre” a justifié Donald Trump dimanche, en évoquant une “invasion” des Etats-Unis par des criminels venus de l’étranger.Dans une analyse publiée en ligne, Steve Vladeck, professeur de droit à l’université de Georgetown, estime qu’il s’agit potentiellement d’un “précédent extraordinairement dangereux”.Mais l’expert souligne que la loi en question prévoit des garde-fous que les tribunaux devraient faire respecter, et juge que dans quelque temps “nous devrions nous souvenir de cette affaire pour son côté retentissant plus que pour sa substance.”Nombre de décisions prises par le milliardaire depuis son retour au pouvoir le 20 janvier ont été attaquées et dans certains cas bloquées en justice.La Maison Blanche de son côté estime que ce sont les juges qui outrepassent leurs compétences quand ils s’opposent aux décisions du président.

Trump n’en finit plus de défier les juges

Que ce soit en invoquant une loi en guerre pour expulser des migrants ou en remettant en cause des grâces accordées par son prédécesseur, Donald Trump n’en finit plus de défier le pouvoir judiciaire.Un juge de Washington doit se pencher lundi à 17h00 locales sur la légalité d’une spectaculaire opération d’expulsion vers le Salvador, concernant plus de 200 membres présumés d’un gang vénézuélien.Cette opération a été menée sur la base d’une loi de la fin du XVIIIe siècle, qui permet en temps de guerre d’arrêter et d’expulser des “ennemis étrangers”, et que le président républicain entend mettre en oeuvre, pour la première fois, en temps de paix.Saisie de la question, la justice avait ordonné samedi une suspension de 14 jours de toute expulsion, mais la Maison Blanche affirme que les avions transportant les migrants vers le Salvador avaient déjà décollé quand cette décision a été rendue, et qu’il était impossible de faire machine arrière.”Nous sommes totalement sûrs que nous allons remporter cette affaire devant le tribunal”, a déclaré lundi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, assurant que le gouvernement américain avait agi “dans le cadre de la loi.”Dans un autre geste de défi, Donald Trump a promis lundi de poursuivre ses adversaires politiques au mépris des grâces accordées par Joe Biden.- “Nulles” -Le président républicain a affirmé dans un message sur son réseau Truth Social que les grâces préventives accordées par l’ancien président démocrate à plusieurs bêtes noires des républicains étaient “nulles et non avenues”, en assurant qu’elles avaient été signées non pas à la main mais avec un “stylo automatique”, un automate qui permet de reproduire le paraphe préalablement enregistré d’un individu.”Il n’était pas au courant”, a encore écrit le milliardaire de 78 ans, qui a de nombreuses fois affirmé que son prédécesseur octogénaire n’était plus réellement aux manettes à la fin de son mandat.Joe Biden était “diminué mentalement” a renchéri Karoline Leavitt, demandant: “Sa signature a-t-elle été utilisée sans son consentement ou sans qu’il ne le sache?”Le démocrate avait notamment accordé sa protection à l’ancien chef d’état-major, le général Mark Milley, à l’ex-architecte de la stratégie de la Maison Blanche contre le Covid-19, le Dr Anthony Fauci, ainsi qu’aux élus et fonctionnaires ayant participé à une commission d’enquête sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.Les membres de cette commission d’enquête “doivent bien comprendre qu’ils sont sujets à une enquête au plus haut niveau”, a encore écrit Donald Trump.Pendant sa campagne il avait promis de poursuivre ses adversaires politiques, en réservant ses attaques les plus féroces aux parlementaires membres de cette commission ainsi qu’aux magistrats ayant enquêté contre lui.Si les conséquences juridiques de ces déclarations vindicatives restent incertaines, elles illustrent la volonté du républicain de repousser au maximum les limites constitutionnelles encadrant le pouvoir présidentiel.- “Nous sommes en guerre” -Par exemple, la loi d’exception de 1798 invoquée samedi par l’administration Trump pour justifier l’expulsion de membres présumés du gang de trafiquants de drogue vénézuélien Tren de Aragua n’avait été utilisée qu’à trois reprises, et jamais en temps de paix: pendant la guerre anglo-américaine de 1812, puis pendant la Première et la Seconde guerre mondiale;”Nous sommes en guerre” a justifié Donald Trump dimanche, en évoquant une “invasion” des Etats-Unis par des criminels venus de l’étranger.Dans une analyse publiée en ligne, Steve Vladeck, professeur de droit à l’université de Georgetown, estime qu’il s’agit potentiellement d’un “précédent extraordinairement dangereux”.Mais l’expert souligne que la loi en question prévoit des garde-fous que les tribunaux devraient faire respecter, et juge que dans quelque temps “nous devrions nous souvenir de cette affaire pour son côté retentissant plus que pour sa substance.”Nombre de décisions prises par le milliardaire depuis son retour au pouvoir le 20 janvier ont été attaquées et dans certains cas bloquées en justice.La Maison Blanche de son côté estime que ce sont les juges qui outrepassent leurs compétences quand ils s’opposent aux décisions du président.

Autopen – an everyday tool, but a Trump attack line

The legal basis for his argument appears uncertain, but Donald Trump has sought to drum up outrage over his predecessor Joe Biden’s supposed use of autopen to sign presidential pardons and other documents.Trump’s attack on auto-signatures ignores that they have been used by previous presidents — and that there is no evidence Biden even used the technology for signing pardons, which gave immunity to a string of Trump political opponents.However, the narrative taps into Trump’s longtime theory that a senile Biden was not in charge as president, while a mysterious “deep state” pulled the strings.The eye-catching autopen issue also serves to soak up attention as Trump is accused of a brazen push to expand his own powers.The Justice Department is clear on the legal situation.In 2005, it said the president does not need to sign a bill by hand and can direct an official “to affix the president’s signature to such a bill, for example by autopen.”Such rulings do little to curb Trump, or the Heritage Foundation — the right-wing think-tank that has pushed the autopen as an attack line.”The whole subject of autopen, did (Biden) know what he was doing?” Trump asked reporters.”Did he authorize it? Or is there somebody in an office, maybe a radical left lunatic, just signing whatever that person wants?”To sign pardons and all of the things that he signed with an autopen is disgraceful.”Trump’s claims of Biden using an autopen are unproven.Some US media have reported the Heritage Foundation’s evidence of auto-signing is based on digitized copies, not on original documents — which Biden was in some cases photographed signing personally.The autopen process is common across US government and business for routine letters, photographs and promotional material, and has been used for presidential pardons in the past.”Trump cannot void a prior president’s pardons,” Frank Bowman, of the University of Missouri’s School of Law, who has written about the presidential pardon, told AFP.”A president does not have to personally sign a pardon to make it valid,” he added.In 2011, The New York Times reported that Barack Obama had become the first president to sign a bill by autopen while in Europe. Paper versions are still sometimes flown to the president for signing.In his last days in office, Biden, now 82, issued pardons for people targeted by Trump — including Biden’s own son, lawmakers who probed Trump, a military general who had criticized Trump and the country’s top Covid expert.”I am not afraid of Trump’s latest midnight rant that has no basis in reality,” Bennie Thompson, one lawmaker pardoned by Biden, said in a statement to Axios news.

Le pape peut se passer d’assistance respiratoire pour de “courts moments”

Les médecins du pape François, hospitalisé à Rome depuis plus d’un mois pour une double pneumonie, réduisent progressivement son assistance en oxygène dont il peut désormais se passer pour de “courts moments”, a annoncé lundi le Vatican.Le souverain pontife, âgé de 88 ans, se trouve toujours dans un état “stationnaire” et a passé la journée entre repos, prière, kinésithérapie motrice et respiratoire et “un peu de travail”, a déclaré le service de presse du Vatican aux journalistes dans la soirée. L’équipe médicale de l’hôpital Gemelli réduit progressivement le temps passé sous assistance en oxygène, dont il bénéficie via des canules nasales dans la journée et un masque couvrant le nez et la bouche la nuit. Le flux d’oxygène, jusqu’ici décrit comme “à haut débit”, est désormais alterné avec un flux réduit et le pape peut même s’en passer pour de “courts moments”, notamment lorsqu’il se déplace, a-t-on précisé de même source.La ventilation mécanique non invasive au cours de la nuit (masque) est également peu à peu réduite, a ajouté la cellule de presse sans plus de précisions.Le pape a subi plusieurs crises respiratoires qui ont fait craindre pour sa vie mais son état s’est ensuite stabilisé puis amélioré ces deux dernières semaines.Le prochain bulletin de santé est attendu pour “au plus tôt mercredi soir”, a précisé le Vatican.Dimanche, le Saint-Siège a diffusé la première photo du pape argentin depuis son entrée à l’hôpital Gemelli le 14 février. On y voit le souverain pontife, de trois quarts dos, assis dans un fauteuil roulant, vêtu d’une chasuble blanche et d’une étole pourpre, le regard orienté vers le bas face à l’autel de la petite chapelle de son appartement médicalisé. L’expression de son visage n’est pas visible mais sa main droite apparaît gonflée, une conséquence du “manque de mobilité”, a précisé lundi le Vatican.François, qui s’était vu retirer le lobe supérieur du poumon droit à 21 ans, souffre de fragilités respiratoires et a connu ces dernières années de nombreux problèmes de santé.Cette hospitalisation, la quatrième et la plus longue depuis son élection en 2013, intervient à l’approche des célébrations de Pâques, le moment liturgique le plus important du calendrier catholique.

En Allemagne, un paysan péruvien devant la justice face à un géant de l’énergie

Dix ans après le début de son combat judiciaire, un paysan péruvien a fait face lundi devant la justice allemande au géant de l’énergie RWE, à qui il demande de réparer les effets du changement climatique dans les Andes.Pour cette affaire emblématique, très suivie par les défenseurs de l’environnement, Saul Luciano Lliuya a fait le déplacement au tribunal de Hamm, dans le nord-ouest de l’Allemagne, loin de sa ferme de Huaraz, dans l’ouest du Pérou.Selon l’ONG Germanwatch, qui soutient l’agriculteur, sa maison est menacée par la fonte des glaciers des Andes, qui ont déjà fait “remonter dangereusement à plusieurs reprises” le niveau du lac Palcacocha situé au-dessus de sa ville.”Les glaciers sont en train de fondre, de disparaître petit à petit”, a dit l’agriculteur de 44 ans, père de deux enfants, lundi avant l’audience.”Certains lacs comme celui de Palcacocha sont devenus un risque pour moi et pour plus de 50.000 personnes qui vivent dans cette zone”, a-t-il déclaré devant un décor en carton représentant des glaciers.M. Lliuya et Germanwatch demandent à RWE, l’un des principaux groupes énergétiques d’Allemagne, de participer symboliquement aux travaux pour réduire le niveau d’eau du lac.- Quote-part des émissions -Motif: bien qu’il n’ait aucune centrale au Pérou, le conglomérat fait partie des trois plus grands émetteurs de gaz à effet de serre en Europe, et est responsable de 0,47% des émissions mondiales, selon un rapport.Les plaignants exigent donc de RWE une quote-part correspondante de 17.000 euros aux 3,5 millions d’euros de travaux.La première journée d’audience a été consacrée à l’analyse des risques climatiques dans la région de Huaraz, et notamment celui d’un débordement du lac glaciaire, a expliqué un avocat du camp des plaignants.Les réponses des deux experts mandatés par le tribunal à des questions essentiellement géologiques sont cruciales pour la suite de l’affaire.Le tribunal doit en effet d’abord évaluer le risque de crue pour la maison de M. Lliuya. Si celui-ci est considéré comme sérieux, il examinera ensuite dans quelle mesure le changement climatique et les émissions de RWE contribuent à une potentielle inondation.Selon Noah Walker-Crawford, chercheur de la Londons School of Economics engagé auprès des plaignants, les experts “reconnaissent qu’il existe un risque” que la maison du paysan subisse une inondation en raison de “la fonte des glaciers”.Une deuxième et dernière journée d’audience est prévue mercredi. Une décision est possible dès ce jour mais “il est plus probable” que les juges se prononcent “d’ici trois ou quatre semaines”, a estimé Noah Walker-Crawford.Fin 2017, l’agriculteur avait obtenu un premier succès lorsque sa requête avait été jugée recevable en appel, après avoir été retoquée en première instance.Cette décision avait suscité l’espoir des militants de l’environnement d’en faire un cas précurseur de “justice climatique mondiale”, concept politique selon lequel le Nord pollueur doit dédommager les pays du Sud victimes de la pollution.Depuis, la procédure a avancé lentement, ralentie notamment par la pandémie de Covid-19.”Je n’aurais jamais pensé que cela prendrait autant de temps”, a dit avant le procès Saul Luciano Lliuya, qui a déposé plainte il y a près de dix ans.- “Juridiquement inadmissible” -De son côté, l’énergéticien allemand juge la requête “juridiquement inadmissible”.Pour le groupe qui exploite en Allemagne plusieurs mines de lignite, un minerai très polluant, il n’est “pas possible d’attribuer juridiquement les effets spécifiques d’un changement climatique à un seul émetteur”.Le groupe soutient notamment qu’il a toujours respecté les réglementations nationales sur les émissions de gaz à effet de serre et s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. RWE s’est notamment engagé à cesser la production d’électricité au charbon d’ici à 2030 dans le bassin rhénan, tout en investissant massivement dans l’éolien et le solaire.Avec cette procédure, Germanwatch dit vouloir faire “pression” pour forcer les responsables politiques “à agir et à dire que, oui, les grands émetteurs sur cette planète doivent finalement contribuer sur le principe de pollueur-payeur”, a déclaré lundi Christoph Bals, directeur politique de l’ONG.Les litiges contre gouvernements et sociétés polluantes se multiplient ces dernières années.

En Allemagne, un paysan péruvien devant la justice face à un géant de l’énergie

Dix ans après le début de son combat judiciaire, un paysan péruvien a fait face lundi devant la justice allemande au géant de l’énergie RWE, à qui il demande de réparer les effets du changement climatique dans les Andes.Pour cette affaire emblématique, très suivie par les défenseurs de l’environnement, Saul Luciano Lliuya a fait le déplacement au tribunal de Hamm, dans le nord-ouest de l’Allemagne, loin de sa ferme de Huaraz, dans l’ouest du Pérou.Selon l’ONG Germanwatch, qui soutient l’agriculteur, sa maison est menacée par la fonte des glaciers des Andes, qui ont déjà fait “remonter dangereusement à plusieurs reprises” le niveau du lac Palcacocha situé au-dessus de sa ville.”Les glaciers sont en train de fondre, de disparaître petit à petit”, a dit l’agriculteur de 44 ans, père de deux enfants, lundi avant l’audience.”Certains lacs comme celui de Palcacocha sont devenus un risque pour moi et pour plus de 50.000 personnes qui vivent dans cette zone”, a-t-il déclaré devant un décor en carton représentant des glaciers.M. Lliuya et Germanwatch demandent à RWE, l’un des principaux groupes énergétiques d’Allemagne, de participer symboliquement aux travaux pour réduire le niveau d’eau du lac.- Quote-part des émissions -Motif: bien qu’il n’ait aucune centrale au Pérou, le conglomérat fait partie des trois plus grands émetteurs de gaz à effet de serre en Europe, et est responsable de 0,47% des émissions mondiales, selon un rapport.Les plaignants exigent donc de RWE une quote-part correspondante de 17.000 euros aux 3,5 millions d’euros de travaux.La première journée d’audience a été consacrée à l’analyse des risques climatiques dans la région de Huaraz, et notamment celui d’un débordement du lac glaciaire, a expliqué un avocat du camp des plaignants.Les réponses des deux experts mandatés par le tribunal à des questions essentiellement géologiques sont cruciales pour la suite de l’affaire.Le tribunal doit en effet d’abord évaluer le risque de crue pour la maison de M. Lliuya. Si celui-ci est considéré comme sérieux, il examinera ensuite dans quelle mesure le changement climatique et les émissions de RWE contribuent à une potentielle inondation.Selon Noah Walker-Crawford, chercheur de la Londons School of Economics engagé auprès des plaignants, les experts “reconnaissent qu’il existe un risque” que la maison du paysan subisse une inondation en raison de “la fonte des glaciers”.Une deuxième et dernière journée d’audience est prévue mercredi. Une décision est possible dès ce jour mais “il est plus probable” que les juges se prononcent “d’ici trois ou quatre semaines”, a estimé Noah Walker-Crawford.Fin 2017, l’agriculteur avait obtenu un premier succès lorsque sa requête avait été jugée recevable en appel, après avoir été retoquée en première instance.Cette décision avait suscité l’espoir des militants de l’environnement d’en faire un cas précurseur de “justice climatique mondiale”, concept politique selon lequel le Nord pollueur doit dédommager les pays du Sud victimes de la pollution.Depuis, la procédure a avancé lentement, ralentie notamment par la pandémie de Covid-19.”Je n’aurais jamais pensé que cela prendrait autant de temps”, a dit avant le procès Saul Luciano Lliuya, qui a déposé plainte il y a près de dix ans.- “Juridiquement inadmissible” -De son côté, l’énergéticien allemand juge la requête “juridiquement inadmissible”.Pour le groupe qui exploite en Allemagne plusieurs mines de lignite, un minerai très polluant, il n’est “pas possible d’attribuer juridiquement les effets spécifiques d’un changement climatique à un seul émetteur”.Le groupe soutient notamment qu’il a toujours respecté les réglementations nationales sur les émissions de gaz à effet de serre et s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. RWE s’est notamment engagé à cesser la production d’électricité au charbon d’ici à 2030 dans le bassin rhénan, tout en investissant massivement dans l’éolien et le solaire.Avec cette procédure, Germanwatch dit vouloir faire “pression” pour forcer les responsables politiques “à agir et à dire que, oui, les grands émetteurs sur cette planète doivent finalement contribuer sur le principe de pollueur-payeur”, a déclaré lundi Christoph Bals, directeur politique de l’ONG.Les litiges contre gouvernements et sociétés polluantes se multiplient ces dernières années.

En Allemagne, un paysan péruvien devant la justice face à un géant de l’énergie

Dix ans après le début de son combat judiciaire, un paysan péruvien a fait face lundi devant la justice allemande au géant de l’énergie RWE, à qui il demande de réparer les effets du changement climatique dans les Andes.Pour cette affaire emblématique, très suivie par les défenseurs de l’environnement, Saul Luciano Lliuya a fait le déplacement au tribunal de Hamm, dans le nord-ouest de l’Allemagne, loin de sa ferme de Huaraz, dans l’ouest du Pérou.Selon l’ONG Germanwatch, qui soutient l’agriculteur, sa maison est menacée par la fonte des glaciers des Andes, qui ont déjà fait “remonter dangereusement à plusieurs reprises” le niveau du lac Palcacocha situé au-dessus de sa ville.”Les glaciers sont en train de fondre, de disparaître petit à petit”, a dit l’agriculteur de 44 ans, père de deux enfants, lundi avant l’audience.”Certains lacs comme celui de Palcacocha sont devenus un risque pour moi et pour plus de 50.000 personnes qui vivent dans cette zone”, a-t-il déclaré devant un décor en carton représentant des glaciers.M. Lliuya et Germanwatch demandent à RWE, l’un des principaux groupes énergétiques d’Allemagne, de participer symboliquement aux travaux pour réduire le niveau d’eau du lac.- Quote-part des émissions -Motif: bien qu’il n’ait aucune centrale au Pérou, le conglomérat fait partie des trois plus grands émetteurs de gaz à effet de serre en Europe, et est responsable de 0,47% des émissions mondiales, selon un rapport.Les plaignants exigent donc de RWE une quote-part correspondante de 17.000 euros aux 3,5 millions d’euros de travaux.La première journée d’audience a été consacrée à l’analyse des risques climatiques dans la région de Huaraz, et notamment celui d’un débordement du lac glaciaire, a expliqué un avocat du camp des plaignants.Les réponses des deux experts mandatés par le tribunal à des questions essentiellement géologiques sont cruciales pour la suite de l’affaire.Le tribunal doit en effet d’abord évaluer le risque de crue pour la maison de M. Lliuya. Si celui-ci est considéré comme sérieux, il examinera ensuite dans quelle mesure le changement climatique et les émissions de RWE contribuent à une potentielle inondation.Selon Noah Walker-Crawford, chercheur de la Londons School of Economics engagé auprès des plaignants, les experts “reconnaissent qu’il existe un risque” que la maison du paysan subisse une inondation en raison de “la fonte des glaciers”.Une deuxième et dernière journée d’audience est prévue mercredi. Une décision est possible dès ce jour mais “il est plus probable” que les juges se prononcent “d’ici trois ou quatre semaines”, a estimé Noah Walker-Crawford.Fin 2017, l’agriculteur avait obtenu un premier succès lorsque sa requête avait été jugée recevable en appel, après avoir été retoquée en première instance.Cette décision avait suscité l’espoir des militants de l’environnement d’en faire un cas précurseur de “justice climatique mondiale”, concept politique selon lequel le Nord pollueur doit dédommager les pays du Sud victimes de la pollution.Depuis, la procédure a avancé lentement, ralentie notamment par la pandémie de Covid-19.”Je n’aurais jamais pensé que cela prendrait autant de temps”, a dit avant le procès Saul Luciano Lliuya, qui a déposé plainte il y a près de dix ans.- “Juridiquement inadmissible” -De son côté, l’énergéticien allemand juge la requête “juridiquement inadmissible”.Pour le groupe qui exploite en Allemagne plusieurs mines de lignite, un minerai très polluant, il n’est “pas possible d’attribuer juridiquement les effets spécifiques d’un changement climatique à un seul émetteur”.Le groupe soutient notamment qu’il a toujours respecté les réglementations nationales sur les émissions de gaz à effet de serre et s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. RWE s’est notamment engagé à cesser la production d’électricité au charbon d’ici à 2030 dans le bassin rhénan, tout en investissant massivement dans l’éolien et le solaire.Avec cette procédure, Germanwatch dit vouloir faire “pression” pour forcer les responsables politiques “à agir et à dire que, oui, les grands émetteurs sur cette planète doivent finalement contribuer sur le principe de pollueur-payeur”, a déclaré lundi Christoph Bals, directeur politique de l’ONG.Les litiges contre gouvernements et sociétés polluantes se multiplient ces dernières années.