Syrie: les donateurs s’engagent sur une aide, en baisse, de 5,8 milliards d’euros

Une conférence de pays donateurs s’est engagée lundi à fournir 5,8 milliards d’euros d’aide à la reconstruction de la Syrie, moins que son engagement précédent, faute de l’apport des États-Unis.Cette neuvième édition a accueilli pour la première fois des représentants des autorités en place à Damas, après la prise du pouvoir par une coalition dirigée par Ahmad al-Chareh qui a mis fin à plus d’un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad. “J’ai l’honneur de vous annoncer que tous ensemble, nous nous sommes engagés sur un total de 5,8 milliards d’euros, 4,2 milliards d’euros en dons et 1,6 en prêts”, a déclaré la commissaire européenne pour la Méditerranée Dubravka Suica, au terme de la neuvième édition de cette conférence internationale.Ce chiffre est nettement inférieur à l’engagement pris par cette même conférence l’an dernier, qui avait atteint 7,5 milliards d’euros. Les États-Unis étaient alors, selon l’ONU, le premier fournisseur d’aide internationale à la Syrie, qui soit exsangue de près de 15 ans de guerre civile.Les États-Unis de Donald Trump ont décidé la suspension de leur aide internationale, y compris celle attribuée à la Syrie.”Pendant les 14 dernières années, les États-Unis ont fourni davantage d’assistance pour le peuple syrien que n’importe quelle autre nation, soit plus de 18,3 milliards de dollars”, a rappelé Natasha Franceschi, la représentante américaine à cette conférence.Elle a indiqué que son pays continuerait à fournir une aide, “conformément aux lois américaines”, mais que Washington s’attendait désormais à ce que les autres pays prennent le relais. Elle n’a toutefois fourni aucun chiffre.L’Union européenne s’est engagée de son côté à fournir près de 2,5 milliards d’euros, soit davantage que son engagement précédent.- Transition difficile -La transition reste difficile dans ce pays divisé entre plusieurs communautés religieuses. Des massacres ont été commis ces dernières semaines dans l’ouest, les pires violences depuis l’arrivée de cette coalition menée par le groupe islamiste sunnite Hayat Tahrir al-Cham (HTS).C’est le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, qui a pris la parole lundi au nom de son pays.”Le temps de la tyrannie est terminé. Il ne peut pas revenir. Nous ne ménagerons aucun de nos efforts pour traduire en justice quiconque a perpétré un tel crime, a du sang sur les mains”, a assuré le chef de la diplomatie syrienne, selon une traduction simultanée de son discours prononcé en arabe.Les forces de sécurité, des groupes armés alliés ou des djihadistes étrangers ont été rendus responsables de ces violences qui ont fait, selon une ONG, près de 1.400 morts dans la population civile, principalement au sein de la communauté alaouite, une branche du chiisme, dont est issu l’ancien président Bachar al-Assad.Les Vingt-Sept, qui ont très vite après le 8 décembre décidé de soutenir la transition en Syrie, veulent y voir un phénomène isolé.”Nous condamnons avec force ces attaques, particulièrement celles ciblant les civils. Elles doivent être traitées rapidement et de manière décisive”, a insisté la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas, tout en saluant la création d’une commission d’enquête.- “Créer le chaos” -Interrogée plus tôt en conférence de presse sur l’éventualité d’interrompre la levée progressive des sanctions décidée fin février par l’UE, Mme Kallas a assuré que ce processus devait être maintenu, car sinon le risque était de “créer la chaos” dans tout le pays.Si la communauté internationale n’aide pas la Syrie à “se remettre sur pied”, une nouvelle vague migratoire est à craindre, a mis en garde lundi à Bruxelles Mirjana Spoljaric, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge.Les 27 sont toutefois prêts à reconsidérer leur décision sur les sanctions, si d’autres violences de ce type devaient se reproduire, ont averti des diplomates.En attendant, les besoins sont énormes. “Après 14 ans de guerre, l’économie syrienne a perdu quelque 800 milliards de dollars de son Produit intérieur brut (PIB), les infrastructures pour des services essentiels ont été détruites”, a déploré le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, dans un message vidéo adressée à la conférence.

Syrie: les donateurs s’engagent sur une aide, en baisse, de 5,8 milliards d’euros

Une conférence de pays donateurs s’est engagée lundi à fournir 5,8 milliards d’euros d’aide à la reconstruction de la Syrie, moins que son engagement précédent, faute de l’apport des États-Unis.Cette neuvième édition a accueilli pour la première fois des représentants des autorités en place à Damas, après la prise du pouvoir par une coalition dirigée par Ahmad al-Chareh qui a mis fin à plus d’un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad. “J’ai l’honneur de vous annoncer que tous ensemble, nous nous sommes engagés sur un total de 5,8 milliards d’euros, 4,2 milliards d’euros en dons et 1,6 en prêts”, a déclaré la commissaire européenne pour la Méditerranée Dubravka Suica, au terme de la neuvième édition de cette conférence internationale.Ce chiffre est nettement inférieur à l’engagement pris par cette même conférence l’an dernier, qui avait atteint 7,5 milliards d’euros. Les États-Unis étaient alors, selon l’ONU, le premier fournisseur d’aide internationale à la Syrie, qui soit exsangue de près de 15 ans de guerre civile.Les États-Unis de Donald Trump ont décidé la suspension de leur aide internationale, y compris celle attribuée à la Syrie.”Pendant les 14 dernières années, les États-Unis ont fourni davantage d’assistance pour le peuple syrien que n’importe quelle autre nation, soit plus de 18,3 milliards de dollars”, a rappelé Natasha Franceschi, la représentante américaine à cette conférence.Elle a indiqué que son pays continuerait à fournir une aide, “conformément aux lois américaines”, mais que Washington s’attendait désormais à ce que les autres pays prennent le relais. Elle n’a toutefois fourni aucun chiffre.L’Union européenne s’est engagée de son côté à fournir près de 2,5 milliards d’euros, soit davantage que son engagement précédent.- Transition difficile -La transition reste difficile dans ce pays divisé entre plusieurs communautés religieuses. Des massacres ont été commis ces dernières semaines dans l’ouest, les pires violences depuis l’arrivée de cette coalition menée par le groupe islamiste sunnite Hayat Tahrir al-Cham (HTS).C’est le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, qui a pris la parole lundi au nom de son pays.”Le temps de la tyrannie est terminé. Il ne peut pas revenir. Nous ne ménagerons aucun de nos efforts pour traduire en justice quiconque a perpétré un tel crime, a du sang sur les mains”, a assuré le chef de la diplomatie syrienne, selon une traduction simultanée de son discours prononcé en arabe.Les forces de sécurité, des groupes armés alliés ou des djihadistes étrangers ont été rendus responsables de ces violences qui ont fait, selon une ONG, près de 1.400 morts dans la population civile, principalement au sein de la communauté alaouite, une branche du chiisme, dont est issu l’ancien président Bachar al-Assad.Les Vingt-Sept, qui ont très vite après le 8 décembre décidé de soutenir la transition en Syrie, veulent y voir un phénomène isolé.”Nous condamnons avec force ces attaques, particulièrement celles ciblant les civils. Elles doivent être traitées rapidement et de manière décisive”, a insisté la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas, tout en saluant la création d’une commission d’enquête.- “Créer le chaos” -Interrogée plus tôt en conférence de presse sur l’éventualité d’interrompre la levée progressive des sanctions décidée fin février par l’UE, Mme Kallas a assuré que ce processus devait être maintenu, car sinon le risque était de “créer la chaos” dans tout le pays.Si la communauté internationale n’aide pas la Syrie à “se remettre sur pied”, une nouvelle vague migratoire est à craindre, a mis en garde lundi à Bruxelles Mirjana Spoljaric, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge.Les 27 sont toutefois prêts à reconsidérer leur décision sur les sanctions, si d’autres violences de ce type devaient se reproduire, ont averti des diplomates.En attendant, les besoins sont énormes. “Après 14 ans de guerre, l’économie syrienne a perdu quelque 800 milliards de dollars de son Produit intérieur brut (PIB), les infrastructures pour des services essentiels ont été détruites”, a déploré le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, dans un message vidéo adressée à la conférence.

M23 shuns DR Congo peace talks at 11th hour after sanctionsMon, 17 Mar 2025 19:52:26 GMT

The Rwanda-backed M23 group said it would not attend Tuesday’s peace talks with the DR Congo government in the Angolan capital Luanda following EU sanctions on some of its top brass.But Kinshasa said it would participate despite the M23’s announced no-show.Tina Salama, the spokeswoman for DRC President Felix Tshisekedi, told AFP: “The Congolese delegation has …

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Dans “l’enfer” de l’école catholique Notre-Dame de Garaison

D’anciens élèves de l’école catholique Notre-Dame de Garaison, dans les Hautes-Pyrénées, décrivent un quotidien de violences généralisées, des années 1970 à nos jours, dont ils disent porter encore de graves séquelles.Dix témoignages recueillis par l’AFP font état de coups de fouet, de poing, de gifles tellement fortes qu’elles projettent à terre… des violences qui, malgré les dénégations de l’actuelle direction, semblent se poursuivre, accusent deux élèves scolarisés dans les années 2010 dans l’établissement situé à Monléon-Magnoac, non loin de Tarbes.Libérées par la médiatisation du combat des victimes présumées de Notre-Dame de Bétharram, à 80 km de là, celles de Garaison se structurent actuellement sur Facebook et WhatsApp en un collectif qui compte déjà une cinquantaine de membres, selon son initiateur, Philippe (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille).Philippe dit avoir notamment reçu, entre 1985 et 1987, une claque si violente qu’elle lui a déchiré le tympan. Le certificat d’un ORL, consulté par l’AFP, atteste d’une “perforation tympanique linéaire” dans l’oreille gauche et d’une “légère perte” d’audition.Comme Bétharram, Garaison a longtemps reçu des élèves jugés difficiles, pour les “remettre dans le droit chemin”, raconte Jean-Claude (prénom modifié), professeur de 61 ans qui y est entré en cinquième, en 1975, pour trois ans.”C’était la punition ultime pour les enfants turbulents: +Si t’es pas sage, tu vas aller à Garaison+”, se remémore Grégory Leroy, menuisier poseur de 54 ans (sixième et cinquième, 1983-1985).”Nous ne nions pas que, par le passé, à une époque où les punitions corporelles avaient cours dans les établissements scolaires (…), la volonté de faire respecter la discipline ait pu conduire certains encadrants à y avoir recours. Autre temps, autre mÅ“urs: depuis plus de vingt ans, ce type de punitions est totalement proscrit au sein de notre établissement”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de Garaison.Ce que contestent Léo et Pauline (prénoms modifiés), élèves dans le courant des années 2010, dénonçant des violences récentes.- “Séance de torture” -Les pires sévices étaient infligés en fin de journée, après le départ des professeurs et demi-pensionnaires. Sur le chemin du réfectoire pour le repas du soir, “si on sortait des rangs, le surveillant général nous fouettait avec un lacet en cuir au bout duquel il y avait un sifflet en métal”, raconte Jean-Claude.Plus tard, dans les dortoirs, “la lumière s’éteignait à 21H00 et commençait la pire partie de la journée”, se souvient-il.Ces grandes salles contenaient une soixantaine de lits ainsi que celui d’un “pion” dans une “piaule” délimitée par des rideaux rouges. Au moindre chuchotement, le surveillant allumait la lumière. “On entendait les néons cliqueter, ce son terrible. Là, on savait que la séance de torture arrivait”, décrit-il.Une nuit, le surveillant “l’a frappé violemment à la mâchoire par en dessous, comme avec une raquette de tennis. Je suis parti à travers les rideaux m’écraser sur les lits à côté.”Et si personne ne se dénonçait, c’était la punition collective. “On vous plaçait devant votre lit, les mains dans le dos”, se remémore Sébastien, fonctionnaire de police de 46 ans. “Chacun, un par un, prenait une gifle”.Pris un jour en train de manger un biscuit au lit, Grégory s’est trouvé exclu, avant que n’arrive le surveillant général.”Il a commencé à me frapper très violemment avec une cravache. J’ai voulu lui saisir les jambes pour le faire tomber, sans y arriver. Ça a décuplé sa colère, il m’a traîné jusqu’aux douches. Et sous la douche froide, comme je lui donnais des coups de pied pour me défendre, pour me calmer, il m’a saisi fortement les testicules en continuant à m’asséner des coups”.”Donc ça c’était la vie à Garaison, dans cet enfer, c’était vraiment monstrueux”, conclut Jean-Claude.Deux plaintes ont désormais été déposées pour violences aggravées, agressions sexuelles et viols, une troisième contre l’établissement pour complicité, tandis que le collectif se réserve le droit d’engager une action en justice.- “Briser la loi du silence” -Les violences ont longtemps été passées sous silence sous l’effet d’un cocktail de peur et de honte. “Ils ont été très efficaces à banaliser dans nos esprits d’enfants la violence quotidienne”, accuse Léo.Les décennies n’ont pas effacé les séquelles. “Les dimanches soirs, quand ma grand-mère me ramenait à l’école, c’était la fin de ma vie à chaque fois”, se remémore Guillaume Leroux, artiste de 56 ans, passé à Garaison en CM1 et CM2 (1977-1979).”J’y pense en permanence. Ça m’a totalement déformé psychologiquement”, dit-il, confiant avoir aujourd’hui des “penchants suicidaires”.La libération de la parole n’a pu se faire que grâce à la déflagration Bétharram. “C’est salvateur”, explique Grégory.Face à des faits pour la plupart prescrits, les anciens élèves veulent aujourd’hui avant tout “briser la loi du silence”, explique Jean-Claude.Et “faire en sorte que tout un pan de la société, y compris l’Eglise, arrête d’associer la violence, la discipline extrême, les châtiments et les brutalités à des vertus éducatives”.

Bétharram: le rectorat inspecte l’établissement au cÅ“ur du scandale

Le contrôle par le rectorat de Bordeaux de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram, épicentre d’une vague de dénonciations d’agressions sexuelles et de violences passées au sein de l’enseignement catholique, a débuté lundi pour quatre jours, trois décennies après sa dernière – et unique – inspection.Sept inspecteurs et une conseillère technique des services sociaux se sont rendus sur les deux sites de l’institution qui accueille 500 élèves dans les Pyrénées-Atlantiques : dans un collège à Lestelle-Bétharram, le site historique, et dans une école et un lycée à Igon, une commune voisine.”Nous sommes tenus à la confidentialité, nous ne commenterons notre mission ni avant, ni pendant, ni à l’issue”, a déclaré l’un des agents aux journalistes sur place.Lors d’un point-presse à Bordeaux, la rectrice de l’académie, Anne Bisagni-Faure, a souligné que ce contrôle concernait le “fonctionnement actuel” de l’établissement et le respect de son contrat avec l’État, notamment en matière de protection de l’enfance et de la jeunesse.L’institution béarnaise n’a fait l’objet d'”aucune remontée récente”, a-t-elle ajouté, précisant que le rapport d’inspection, non public, devrait être remis aux autorités “d’ici une quinzaine de jours”.Selon le degré de gravité des éventuels dysfonctionnements ou manquements relevés, les inspecteurs pourront faire des “recommandations” pour les corriger, ou bien “mettre en demeure l’établissement” d’y remédier dans un délai fixé, voire “proposer au préfet de résilier le contrat”, préalable à une éventuelle fermeture administrative, a précisé la rectrice.- Plan national -Cette inspection intervient dans le cadre d’un plan national de contrôle des établissements catholiques sous contrat, dont la Cour des comptes avait dénoncé l’insuffisance en 2023 et que le ministère de l’Éducation nationale veut renforcer.”Pendant des années”, ils “n’étaient pas inspectés”, “il faut que ça change”, a déclaré la ministre de l’Education, Élisabeth Borne, lundi sur franceinfo.Un décret va contraindre ces écoles privées, comme dans le public, à des remontées d’informations systématiques sur les faits de violences, et “60 inspecteurs supplémentaires” seront engagés dans les deux prochaines années pour contrôler 40% de ces établissements qui scolarisent environ deux millions d’élèves.En Nouvelle-Aquitaine, tous les établissements “pour lesquels des signalements nous sont remontés” seront contrôlés d’ici la fin de l’année, a indiqué la rectrice.”Il faut qu’on se donne tous les moyens de recueillir la parole des élèves”, a parallèlement souligné Mme Borne. Des questionnaires seront mis en place pour les élèves internes et/ou participant à des voyages scolaires, des situations où ils sont “particulièrement vulnérables”.La précédente – et unique – visite d’un inspecteur dans l’établissement, rebaptisé en 2009 Le Beau Rameau (“bèth arram” en béarnais), remonte au printemps 1996. Une plainte avait alors attiré l’attention pour la première fois sur cette institution fondée en 1837: elle émanait du père d’un adolescent qui avait eu le tympan crevé par la violente claque d’un surveillant laïc. – Commissions d’enquête -François Bayrou, à l’époque ministre de l’Éducation, avait diligenté une enquête administrative. Le rapport, établi rapidement, avait conclu que Notre-Dame-de-Bétharram n’était “pas un établissement où les élèves sont brutalisés”.Une conclusion qui “ne tient pas la route actuellement”, a regretté le mois dernier son auteur, alors que le parquet de Pau a reçu plus de 150 plaintes d’anciens élèves visant des religieux et personnels laïcs pour des faits de violences, agressions sexuelles et viols, quasi tous prescrits.Après trois gardes à vue, un ancien surveillant a été mis en examen et écroué le 21 février pour des faits commis au début des années 1990 puis en 2004.La congrégation des pères de Bétharram, qui a longtemps dirigé l’établissement, a reconnu samedi pour la première fois le caractère “systémique” des violences commises et confié à un groupe de réflexion une commission d’enquête indépendante chargée d’apporter “réparation” à toutes les victimes.Alors que l’affaire a engendré une vague de dénonciations similaires à l’encontre d’autres institutions catholiques dans les Hautes-Pyrénées, les Landes, en Haute-Vienne ou dans le Finistère, une commission d’enquête parlementaire va se pencher les modalités du contrôle des établissements par l’État.Elle prévoit d’auditionner Élisabeth Borne et François Bayrou, qui a déclaré dimanche qu’il répondrait aux questions “s’il a une convocation officielle”, tout en répétant se sentir victime d’une “manÅ“uvre de déstabilisation”.Les corapporteurs de cette commission, Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), se sont rendus lundi à l’inspection académique et à la préfecture de Pau “avec une liste de documents à consulter”.”Sur le terrain, on voit un certain nombre de manquements et de questionnements qui nous serviront pour les auditions à venir”, a expliqué devant la presse Mme Spillebout, alors que leur mission se poursuit mardi à Lestelle-Bétharram puis à Bayonne au Conseil départemental et à la direction diocésaine.

Bétharram: le rectorat inspecte l’établissement au cÅ“ur du scandale

Le contrôle par le rectorat de Bordeaux de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram, épicentre d’une vague de dénonciations d’agressions sexuelles et de violences passées au sein de l’enseignement catholique, a débuté lundi pour quatre jours, trois décennies après sa dernière – et unique – inspection.Sept inspecteurs et une conseillère technique des services sociaux se sont rendus sur les deux sites de l’institution qui accueille 500 élèves dans les Pyrénées-Atlantiques : dans un collège à Lestelle-Bétharram, le site historique, et dans une école et un lycée à Igon, une commune voisine.”Nous sommes tenus à la confidentialité, nous ne commenterons notre mission ni avant, ni pendant, ni à l’issue”, a déclaré l’un des agents aux journalistes sur place.Lors d’un point-presse à Bordeaux, la rectrice de l’académie, Anne Bisagni-Faure, a souligné que ce contrôle concernait le “fonctionnement actuel” de l’établissement et le respect de son contrat avec l’État, notamment en matière de protection de l’enfance et de la jeunesse.L’institution béarnaise n’a fait l’objet d'”aucune remontée récente”, a-t-elle ajouté, précisant que le rapport d’inspection, non public, devrait être remis aux autorités “d’ici une quinzaine de jours”.Selon le degré de gravité des éventuels dysfonctionnements ou manquements relevés, les inspecteurs pourront faire des “recommandations” pour les corriger, ou bien “mettre en demeure l’établissement” d’y remédier dans un délai fixé, voire “proposer au préfet de résilier le contrat”, préalable à une éventuelle fermeture administrative, a précisé la rectrice.- Plan national -Cette inspection intervient dans le cadre d’un plan national de contrôle des établissements catholiques sous contrat, dont la Cour des comptes avait dénoncé l’insuffisance en 2023 et que le ministère de l’Éducation nationale veut renforcer.”Pendant des années”, ils “n’étaient pas inspectés”, “il faut que ça change”, a déclaré la ministre de l’Education, Élisabeth Borne, lundi sur franceinfo.Un décret va contraindre ces écoles privées, comme dans le public, à des remontées d’informations systématiques sur les faits de violences, et “60 inspecteurs supplémentaires” seront engagés dans les deux prochaines années pour contrôler 40% de ces établissements qui scolarisent environ deux millions d’élèves.En Nouvelle-Aquitaine, tous les établissements “pour lesquels des signalements nous sont remontés” seront contrôlés d’ici la fin de l’année, a indiqué la rectrice.”Il faut qu’on se donne tous les moyens de recueillir la parole des élèves”, a parallèlement souligné Mme Borne. Des questionnaires seront mis en place pour les élèves internes et/ou participant à des voyages scolaires, des situations où ils sont “particulièrement vulnérables”.La précédente – et unique – visite d’un inspecteur dans l’établissement, rebaptisé en 2009 Le Beau Rameau (“bèth arram” en béarnais), remonte au printemps 1996. Une plainte avait alors attiré l’attention pour la première fois sur cette institution fondée en 1837: elle émanait du père d’un adolescent qui avait eu le tympan crevé par la violente claque d’un surveillant laïc. – Commissions d’enquête -François Bayrou, à l’époque ministre de l’Éducation, avait diligenté une enquête administrative. Le rapport, établi rapidement, avait conclu que Notre-Dame-de-Bétharram n’était “pas un établissement où les élèves sont brutalisés”.Une conclusion qui “ne tient pas la route actuellement”, a regretté le mois dernier son auteur, alors que le parquet de Pau a reçu plus de 150 plaintes d’anciens élèves visant des religieux et personnels laïcs pour des faits de violences, agressions sexuelles et viols, quasi tous prescrits.Après trois gardes à vue, un ancien surveillant a été mis en examen et écroué le 21 février pour des faits commis au début des années 1990 puis en 2004.La congrégation des pères de Bétharram, qui a longtemps dirigé l’établissement, a reconnu samedi pour la première fois le caractère “systémique” des violences commises et confié à un groupe de réflexion une commission d’enquête indépendante chargée d’apporter “réparation” à toutes les victimes.Alors que l’affaire a engendré une vague de dénonciations similaires à l’encontre d’autres institutions catholiques dans les Hautes-Pyrénées, les Landes, en Haute-Vienne ou dans le Finistère, une commission d’enquête parlementaire va se pencher les modalités du contrôle des établissements par l’État.Elle prévoit d’auditionner Élisabeth Borne et François Bayrou, qui a déclaré dimanche qu’il répondrait aux questions “s’il a une convocation officielle”, tout en répétant se sentir victime d’une “manÅ“uvre de déstabilisation”.Les corapporteurs de cette commission, Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), se sont rendus lundi à l’inspection académique et à la préfecture de Pau “avec une liste de documents à consulter”.”Sur le terrain, on voit un certain nombre de manquements et de questionnements qui nous serviront pour les auditions à venir”, a expliqué devant la presse Mme Spillebout, alors que leur mission se poursuit mardi à Lestelle-Bétharram puis à Bayonne au Conseil départemental et à la direction diocésaine.

La suspension de Radio Free Europe va aider “nos adversaires”, avertit l’UE

L’Union européenne a averti lundi les États-Unis que la suspension des émissions de médias qu’ils financent, dont Radio Free Europe, risquait de “bénéficier à nos adversaires communs”.Des centaines d’employés des radios Voice of America (VOA), Radio Free Asia, Radio Free Europe et d’autres organismes financés par des fonds américains ont reçu ce week-end un courrier électronique les informant qu’ils seraient interdits d’accès à leurs bureaux.”Il est triste d’apprendre que les États-Unis retirent leur financement”, a souligné la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. Radio Free Europe fut un “phare de la démocratie” pendant la guerre froide, pour raconter ce qu'”il se passait réellement” dans le bloc soviétique, a-t-elle souligné.Le sort de cette radio a été évoqué lundi pendant le conseil des ministres des Affaires étrangères des 27. “Pouvons-nous apporter nos fonds pour combler le vide ? (…) La réponse à cette question n’est pas automatique, car de nombreuses organisations nous adressent la même demande mais les ministres des Affaires étrangères ont vraiment insisté pour que l’on discute de cette question et que l’on trouve une solution”, a-t-elle assuré.- “Racheter” Radio Free Europe ? -Un peu plus tôt, la porte-parole de la Commission européenne Paula Pinho avait elle aussi regretté la décision américaine qui risque de “profiter à nos adversaires communs”. “La liberté de la presse est essentielle à la démocratie”, avait-elle souligné.Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), financée par le Congrès américain, a été fondée en 1950 pendant la Guerre froide pour émettre vers le bloc communiste. Elle a contribué, quatre décennies plus tard, à la chute des régimes totalitaires en Europe centrale et de l’Est.Ayant eu à l’origine son siège à Munich, la radio s’est déplacée à Prague en 1995. Aujourd’hui, elle émet toujours en 27 langues vers 23 pays pour beaucoup restreignant drastiquement la liberté des médias, avec un réseau d’environ 1.700 journalistes, permanents comme pigistes, et une audience de près de 50 millions de personnes chaque semaine.Le gouvernement tchèque a prôné dimanche des discussions avec les autres Européens afin de “préserver” Radio Free Europe face au désengagement américain.”J’ai soulevé cette question pour savoir si nos partenaires voient un intérêt à maintenir RFE/RL. Nous le pensons et si nous y voyons un intérêt, il est alors logique d’envisager des moyens d’assurer son avenir, y compris la possibilité de la racheter”, a dit à l’AFP à l’issue des discussions le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavsky.Son homologue polonais, Radoslaw Sikorski, a estimé lundi que l’UE pourrait augmenter le budget du Fonds européen pour la démocratie, une ONG fondée pour promouvoir la démocratie dans les pays voisins de l’Union et ainsi contribuer au financement de cette radio.

Donors pledge 5.8 bn euros for Syria, down on last year

The EU led the way as donors on Monday pledged $5.8 billion euros in aid for Syria at a conference in Brussels — but the call for funding to help the war-torn country after Bashar al-Assad’s ouster fell short of last year as US support dries up.Western and regional powers are desperate to steer Syria onto the road to stability after 14 years of civil war that have sent millions of refugees over its borders.For the first time, the Syrian authorities were represented at the annual aid conference in Brussels — with interim foreign minister Assaad al-Shibani attending.But an outbreak of deadly violence this month — the worst since Assad was toppled in December — has rocked confidence in the new Islamist-led authorities.Overall the EU said international donors pledged 5.8 billion euros ($6.3 billion), consisting of 4.2 billion euros in grants and 1.6 billion in loans.That was down on the 7.5 billion promised overall at the conference last year.The drop came despite European Commission head Ursula von der Leyen saying Brussels was stepping up its commitment for this year and next to almost 2.5 billion euros ($2.7 billion) to help those in Syria and neighbouring countries.”Syrians need greater support, whether they are still abroad, or they decide to go home,” she told the Brussels conference.The vow from Brussels came on top of significant contributions from individual countries, including some $330 million from Germany and $210 million from Britain.But US President Donald Trump’s slashing of Washington’s aid budget appeared to have an impact.US representative Natasha Franceschi did not specify whether the US was promising any funds, but insisted other countries needed to do more.”During the last 14 years, the United States has provided more assistance for the Syrian people than any other nation, more than $18.3 billion,” Franceschi said.”We will continue to provide certain assistance in line with US policies and laws, but we also now expect that other nations are going to help shoulder the financial burden the United States has long carried.”- Syria urges sanction relief -Syria’s new rulers — headed by former Islamist rebel commander Ahmed al-Sharaa — have been clamouring for assistance to help the country’s recovery.The EU has eased sanctions on key sectors of the economy, but along with other powers it insists the authorities must make good on promises for an inclusive transition.”We do appreciate the major measures taken by the European Union, such as the lifting or suspending of the sanctions,” Shibani said.”However, these measures did not live up so far to our expectations. We want further measures in order to help us secure our recovery.”There have been positive moves from Damascus, including Sharaa signing a constitutional declaration laying out a five-year transitional period, with rights for women and freedom of expression.But hopes were shaken by the violence on Syria’s Mediterranean coast, which a war monitor said saw security forces kill nearly 1,500 civilians, most of them members of the Alawite minority to which the Assad family belongs.Shibani insisted that the new authorities would bring to justice “anyone who perpetrated any crime, whose hands are stained with blood”.”We believe in the true sense of citizenship, the citizenship of every single citizen of Syria, regardless of their ethnicity or religion,” he said.The EU has held its annual donor drive for Syria for the past eight years but it mainly focused on supporting refugees in neighbouring countries and avoided any contacts with the Assad regime.Syria’s needs are massive as swathes of the country lie in ruins and the economy has been ravaged by years of international isolation after Assad’s 2011 crackdown on opposition sparked the civil war.The country still faces a dire humanitarian situation, with an estimated 16.7 million people in need of assistance.”It would be a mistake to disinvest from Syria now,” said Mirjana Spoljaric, president of the International Committee of the Red Cross.”Humanitarian aid remains a lifeline that millions of Syrians depend on. Severing it now would only deepen their suffering and prolong the country’s recovery,” she said.The United Nations says that, at current growth rates, Syria would need more than 50 years to get back to its economic level before the outbreak of the war.Â