Immigration: Ciotti (UDR) annonce une résolution demandant la fin des accords franco-algériens

Éric Ciotti, patron des députés UDR à l’Assemblée, a annoncé que son groupe inscrirait à l’ordre du jour de sa journée réservée en juin une proposition de résolution appelant le gouvernement à dénoncer les accords franco-algériens sur l’immigration, au cÅ“ur des récentes tensions entre les deux pays.Le président du groupe allié au Rassemblement national a d’abord interrogé le Premier ministre François Bayrou lors des traditionnelles questions au gouvernement: “jusqu’à quand allez-vous accepter l’humiliation que fait subir chaque jour un peu plus l’État voyou algérien à notre pays?”, appelant à “révoquer les accords” de 1968, qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.Réfutant le terme “d’État voyou”, M. Bayrou lui a répondu que le gouvernement était “déterminé à réviser les accords” faute de “reprise” par Alger de certains “ressortissants algériens”.L’Algérie a rejeté lundi la liste d’une soixantaine de ses ressortissants que Paris souhaite expulser, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ayant promis en réponse une “riposte graduée” qui inclurait, “au bout”, une “remise en cause des accords de 1968″.”Si le gouvernement ne le fait pas, nous en discuterons au plus tard” le 26 juin, a promis Éric Ciotti, date à laquelle son groupe bénéficiera d’une journée dont il pourra fixer l’agenda parlementaire. “C’est très long, et j’espère que le gouvernement n’utilisera pas ce délai une fois de plus de façon dilatoire”, a-t-il poursuivi devant des journalistes à l’Assemblée nationale. La proposition de résolution que l’AFP a pu consulter – et qui ne serait pas contraignante même en cas d’adoption – dispose que les “autorités algériennes font montre d’une hostilité grandissante à l’égard de la France”, “qu’aucun motif ne justifie désormais que les ressortissants algériens” bénéficient d’un régime favorable et qu’il est “nécessaire d’arrêter l’immigration de masse vers la France”. Elle appelle à dénoncer les accords de 1968 et “l’accord du 16 décembre 2013” qui permet à la nomenklatura algérienne de se rendre en France sans visa.Une proposition de résolution demandant aux autorités françaises de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 avait déjà été défendue sans succès à l’Assemblée fin 2023, dans une journée réservée au groupe LR dont faisait partie à l’époque Éric Ciotti.

Rapporteurs parlementaires à Bétharram: saisies “intéressantes”, mais “dossiers manquants”

Les deux corapporteurs de la commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires par l’État ont saisi mardi de nombreux documents “extrêmement intéressants” au sein de l’ex-Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) et dans les archives scolaires diocésaines, sans obtenir néanmoins “tous” les dossiers souhaités.Les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (LFI) ont rencontré l’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, qui leur a pour la première fois ouvert les archives de la direction diocésaine de l’enseignement catholique. En 2021, il avait été le seul responsable religieux à refuser d’ouvrir celles de son diocèse à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Les deux parlementaires ont aussi passé “une heure et demie” au Beau Rameau, nom actuel de l’institution catholique Notre-Dame-de-Bétharram, établissement au coeur d’une vaste affaire de violences physiques et sexuelles perpétrées durant des décennies sur des élèves. Son directeur actuel Romain Clercq, en poste depuis 2011, leur a ouvert les archives disponibles.”Globalement, nous avons trouvé une partie de ce que nous cherchions”, a déclaré mardi à la presse Paul Vannier. “Nous avons récolté beaucoup de documents mais il y a aussi des documents qui manquent”, a-t-il ajouté, soulignant néanmoins que “toutes les portes” leur avaient été “ouvertes”.”On a trouvé un certain nombre de documents extrêmement intéressants, par exemple sur le contexte de l’époque des délits présumés ou dénoncés, des comptes-rendus de conseils de discipline, des dossiers de médecine scolaire…”, a détaillé Violette Spillebout.La commission doit achever ses auditions courant mai et restituer son rapport fin juin. Elle prévoit d’auditionner plusieurs personnalités dans les trois prochains mois, à commencer jeudi par le porte-parole des victimes de Bétharram Alain Esquerre, qui sera reçu également par la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne.Mi-février, un religieux et deux ex-surveillants laïcs de Bétharram ont été interpellés dans le cadre de l’enquête judiciaire qui porte sur plus de 150 plaintes. Le prêtre et un des surveillants ont bénéficié de la prescription des faits, l’autre a été mis en examen et écroué.Les corapporteurs n’ont pas trouvé de correspondance entre l’établissement et l’inspection académique, le rectorat ou le ministère de l’Éducation, la seule inspection connue datant de 1996. Une nouvelle est en cours depuis lundi.Les archives semblent “s’interrompre”, selon eux, “dans les années 2000”, la période antérieure paraissant “inaccessible” à ce stade.Dans l’ensemble, les deux députés ont saisi des documents concernant “cinq ou six” établissements des Pyrénées-Atlantiques. Certaines archives illustrent selon eux les procédures suivies par les structures éducatives pour “porter certaines informations à la connaissance du procureur” en cas de violences, de manière automatique ou non.”On ne peut pas dire aujourd’hui qu’on est satisfait. Il y a bien sûr des manques. Mais on va dans le bon sens”, a jugé Violette Spillebout.Les deux élus ont au passage effectué un signalement au procureur de Pau concernant “deux faits de violences sexuelles entre élèves de l’établissement” Beau Rameau (ex-Bétharram) survenus fin 2024, alors que le fait le plus récent retenu pour l’heure par la justice remonte à 2004.

Le Parlement adopte définitivement une loi sur la sécurité dans les transports

Le Parlement a adopté définitivement mardi un texte visant à renforcer la sécurité dans les transports, très attendu des professionnels mais dont certaines mesures sont décriées par la gauche, comme le renforcement des prérogatives des forces de sécurité de la SNCF et de la RATP.Après un feu vert du Sénat lundi, le texte a été adopté par un dernier vote de l’Assemblée nationale par 303 voix contre 135, avec le soutien de la coalition gouvernementale, de l’alliance RN-ciottistes, et d’une bonne partie des indépendants du groupe Liot.Le texte élargit notamment les prérogatives des forces de sécurité dans les transports (Sûreté ferroviaire pour la SNCF, et GPSR pour la RATP), qui pourront procéder à des palpations sans avoir besoin du feu vert des préfets, intervenir aux abords des gares, et saisir des objets considérés comme potentiellement dangereux.”Il était temps de donner des droits aux agents de sûreté, car il n’est pas possible de leur demander d’assurer la sécurité des utilisateurs des transports en commun sans leur en donner les moyens nécessaires”, s’est félicité le député Les Républicains Ian Boucard.La gauche a au contraire dénoncé un glissement des missions régaliennes. “Les frontières entre les compétences des agents de sûreté et celles des forces de l’ordre s’atténuent dangereusement”, a déploré le député communiste Stéphane Peu.Le texte contient aussi la pérennisation du port de caméras-piétons par les contrôleurs. Une expérimentation de ce dispositif plébiscité par la profession a pris fin le 1er octobre. La proposition de loi ouvre en outre une expérimentation similaire pour les chauffeurs de bus et de car.La France insoumise (LFI), les socialistes, les communistes et les écologistes ont très largement voté contre. Seuls l’ancien président François Hollande et l’ancien ministre macroniste Aurélien Rousseau se sont abstenus au groupe PS.- “Mise en Å“uvre rapide” -“Je souhaite désormais une mise en Å“uvre rapide de ce texte”, a déclaré sur X le ministre des Transports Philippe Tabarot qui avait la particularité d’être aussi à l’origine de la proposition de loi lorsqu’il était sénateur.Elle avait été adoptée pour la première fois au Sénat en février 2024. Son parcours législatif avait été stoppé par la dissolution en juin, puis par la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre.Le texte comporte aussi une gradation des amendes pour les bagages oubliés, et la possibilité pour un juge de prononcer une interdiction de paraître dans les réseaux de transports, similaire à celle existant pour les stades de football.Une mesure toutefois difficilement applicable surtout dans le réseau francilien, de l’aveu même de Guillaume Gouffier Valente, député macroniste rapporteur du texte à l’Assemblée.Le texte contient “une espèce d’appétit de répression”, a estimé le socialiste Roger Vicot.Une autre disposition, introduite par un amendement du gouvernement, a été très critiquée: elle proroge jusqu’à mars 2027 l’expérimentation d’un dispositif de vidéosurveillance algorithmique (VSA) lors de grands rassemblements, testé notamment lors des Jeux olympiques de Paris-2024.Avec la VSA, un algorithme analyse les images de vidéosurveillance afin de repérer des comportements suspects.Un “cavalier” législatif sans lien suffisant avec le texte, selon certains députés, et donc susceptible d’être censuré par le Conseil constitutionnel.”Cette expérimentation est bien plus large que les transports qui nous occupent aujourd’hui”, a critiqué le député du groupe MoDem Philippe Latombe.L’association La Quadrature du net a accusé le gouvernement – qui demande davantage de temps pour avoir le recul nécessaire sur cette technique – de “violer les promesses d’évaluation” et a déploré des “méthodes brutales (…) révélatrices de la dynamique autoritaire en cours”.”Brique après brique, vous bâtissez une France surveillée, punie, contrôlée, enfermée”, a estimé la députée insoumise Elisa Martin, qui a défendu en ouverture de séance une motion de rejet du texte, largement repoussée par les députés.

Le Parlement adopte définitivement une loi sur la sécurité dans les transports

Le Parlement a adopté définitivement mardi un texte visant à renforcer la sécurité dans les transports, très attendu des professionnels mais dont certaines mesures sont décriées par la gauche, comme le renforcement des prérogatives des forces de sécurité de la SNCF et de la RATP.Après un feu vert du Sénat lundi, le texte a été adopté par un dernier vote de l’Assemblée nationale par 303 voix contre 135, avec le soutien de la coalition gouvernementale, de l’alliance RN-ciottistes, et d’une bonne partie des indépendants du groupe Liot.Le texte élargit notamment les prérogatives des forces de sécurité dans les transports (Sûreté ferroviaire pour la SNCF, et GPSR pour la RATP), qui pourront procéder à des palpations sans avoir besoin du feu vert des préfets, intervenir aux abords des gares, et saisir des objets considérés comme potentiellement dangereux.”Il était temps de donner des droits aux agents de sûreté, car il n’est pas possible de leur demander d’assurer la sécurité des utilisateurs des transports en commun sans leur en donner les moyens nécessaires”, s’est félicité le député Les Républicains Ian Boucard.La gauche a au contraire dénoncé un glissement des missions régaliennes. “Les frontières entre les compétences des agents de sûreté et celles des forces de l’ordre s’atténuent dangereusement”, a déploré le député communiste Stéphane Peu.Le texte contient aussi la pérennisation du port de caméras-piétons par les contrôleurs. Une expérimentation de ce dispositif plébiscité par la profession a pris fin le 1er octobre. La proposition de loi ouvre en outre une expérimentation similaire pour les chauffeurs de bus et de car.La France insoumise (LFI), les socialistes, les communistes et les écologistes ont très largement voté contre. Seuls l’ancien président François Hollande et l’ancien ministre macroniste Aurélien Rousseau se sont abstenus au groupe PS.- “Mise en Å“uvre rapide” -“Je souhaite désormais une mise en Å“uvre rapide de ce texte”, a déclaré sur X le ministre des Transports Philippe Tabarot qui avait la particularité d’être aussi à l’origine de la proposition de loi lorsqu’il était sénateur.Elle avait été adoptée pour la première fois au Sénat en février 2024. Son parcours législatif avait été stoppé par la dissolution en juin, puis par la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre.Le texte comporte aussi une gradation des amendes pour les bagages oubliés, et la possibilité pour un juge de prononcer une interdiction de paraître dans les réseaux de transports, similaire à celle existant pour les stades de football.Une mesure toutefois difficilement applicable surtout dans le réseau francilien, de l’aveu même de Guillaume Gouffier Valente, député macroniste rapporteur du texte à l’Assemblée.Le texte contient “une espèce d’appétit de répression”, a estimé le socialiste Roger Vicot.Une autre disposition, introduite par un amendement du gouvernement, a été très critiquée: elle proroge jusqu’à mars 2027 l’expérimentation d’un dispositif de vidéosurveillance algorithmique (VSA) lors de grands rassemblements, testé notamment lors des Jeux olympiques de Paris-2024.Avec la VSA, un algorithme analyse les images de vidéosurveillance afin de repérer des comportements suspects.Un “cavalier” législatif sans lien suffisant avec le texte, selon certains députés, et donc susceptible d’être censuré par le Conseil constitutionnel.”Cette expérimentation est bien plus large que les transports qui nous occupent aujourd’hui”, a critiqué le député du groupe MoDem Philippe Latombe.L’association La Quadrature du net a accusé le gouvernement – qui demande davantage de temps pour avoir le recul nécessaire sur cette technique – de “violer les promesses d’évaluation” et a déploré des “méthodes brutales (…) révélatrices de la dynamique autoritaire en cours”.”Brique après brique, vous bâtissez une France surveillée, punie, contrôlée, enfermée”, a estimé la députée insoumise Elisa Martin, qui a défendu en ouverture de séance une motion de rejet du texte, largement repoussée par les députés.

“L’ourse m’a attaqué, j’ai paniqué, j’ai tiré”, dit le chasseur jugé pour destruction d’espèce protégée

“L’ourse m’a attaqué”. Le chasseur jugé pour avoir abattu une femelle plantigrade, espèce protégée, lors d’une battue au sanglier dans les Pyrénées, s’est défendu mardi, assurant au tribunal ne pas avoir eu d’autre choix que de tirer.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, a déclaré le prévenu, aujourd’hui âgé de 81 ans.Au premier jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Foix, le chasseur, qui avait été grièvement blessé par l’ourse Caramelles, a raconté avoir vu dans sa lunette deux oursons sortir du bois alors qu’il se trouvait en position de tir au cours de la battue.”Je les ai regardés avec admiration. (…) Je me suis fait tout petit. Puis la mère m’a vu. Nos regards se sont croisés, elle a chargé”, a-t-il déclaré à la présidente du tribunal qui lui demandait de résumer la scène de ce 20 novembre 2021.- Battue interdite -L’octogénaire est jugé pour chasse dans une zone interdite et “destruction d’espèce protégée”, l’ours étant en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population initié dans les années 1990.Était-il au courant “de la présence de l’ours dans le secteur”?, lui demande Julie Rover, avocate d’associations écologistes constituées partie civile.”Dans ce secteur (où nous chassons), non. Dans la réserve, oui”, répond le prévenu.Un autre avocat de la partie civile, François Ruffier, pointe le risque de cette méthode de chasse, dans une zone de présence potentielle de l’ours.Quinze autres chasseurs ayant également participé à la battue sont poursuivis pour diverses infractions, notamment chasse non autorisée dans la réserve naturelle du Mont-Valier, une zone protégée.”Ce n’est pas le procès des anti-ours ou des pro-ours, ni des pro-chasse ou des anti-chasse”, avait dit en préambule la présidente du tribunal Sun Yung Lazare. Au sujet de l’interdiction, elle précise: “La chasse n’est pas interdite dans la réserve, elle est interdite en battue”.- Limite de la réserve -Les chasseurs avaient-ils organisé la battue dans la réserve domaniale du Mont Valier ? La question est au centre des débats.”La limite est mal marquée (…) on ne sait jamais vraiment où on est”, s’est défendu à la barre l’un des deux responsables de la battue.”Votre obligation de chasseur est de savoir où vous chassez”, a rétorqué le procureur Olivier Mouysset. L’enquête a mis en évidence que le plantigrade a été tué à 400 mètres à l’extérieur de la zone de chasse autorisée.Parmi les prévenus, un passionné de l’ours, chasseur-naturaliste, est intarissable. Selon lui, des battues se déroulent depuis 40 ans dans cette zone avec l’accord tacite de l’ONF.Quant au face-à-face chasseur-ours, “c’est la meilleure chose qui soit arrivée pour l’avenir de l’ours dans les Pyrénées. Si un homme était mort, il y aurait une psychose dans les Pyrénées”, estime-t-il.L’ourse, ajoute-t-il, “aurait pu continuer son chemin avec ses oursons, mais elle a attaqué. La battue l’a manifestement dérangée”.Des photos diffusées à l’audience montrent une signalisation de la réserve à peine visible: des R pour “réserve” de couleur rouge sur fond blanc peints sur des arbres.Une signalisation qualifiée de “biscornue” par un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), a plaidé l’avocat de la défense Charles Lagier, qui demande la relaxe des chasseurs.”Les chasseurs avaient-ils été prévenus par l’OFB de la présence de l’ours dans la réserve? Jamais. Des agents de l’ONF leur ont-ils dit de cesser les battues? Non”, martèle Me Lagier.”Les explications des chasseurs restent floues, juge Me Rover. On se retranche en adressant des reproches aux institutions ONF et OFB”.”La chasse a été menée avec beaucoup de légèreté, avec des conséquences graves pour la faune sauvage comme pour l’intégrité des chasseurs. Et on a l’impression qu’aucune leçon n’a été tirée”, regrette Me Rover.Le procès se termine mercredi par le réquisitoire en fin de matinée et les plaidoiries de la défense l’après-midi. La décision devrait être mise en délibéré.

“L’ourse m’a attaqué, j’ai paniqué, j’ai tiré”, dit le chasseur jugé pour destruction d’espèce protégée

“L’ourse m’a attaqué”. Le chasseur jugé pour avoir abattu une femelle plantigrade, espèce protégée, lors d’une battue au sanglier dans les Pyrénées, s’est défendu mardi, assurant au tribunal ne pas avoir eu d’autre choix que de tirer.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, a déclaré le prévenu, aujourd’hui âgé de 81 ans.Au premier jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Foix, le chasseur, qui avait été grièvement blessé par l’ourse Caramelles, a raconté avoir vu dans sa lunette deux oursons sortir du bois alors qu’il se trouvait en position de tir au cours de la battue.”Je les ai regardés avec admiration. (…) Je me suis fait tout petit. Puis la mère m’a vu. Nos regards se sont croisés, elle a chargé”, a-t-il déclaré à la présidente du tribunal qui lui demandait de résumer la scène de ce 20 novembre 2021.- Battue interdite -L’octogénaire est jugé pour chasse dans une zone interdite et “destruction d’espèce protégée”, l’ours étant en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population initié dans les années 1990.Était-il au courant “de la présence de l’ours dans le secteur”?, lui demande Julie Rover, avocate d’associations écologistes constituées partie civile.”Dans ce secteur (où nous chassons), non. Dans la réserve, oui”, répond le prévenu.Un autre avocat de la partie civile, François Ruffier, pointe le risque de cette méthode de chasse, dans une zone de présence potentielle de l’ours.Quinze autres chasseurs ayant également participé à la battue sont poursuivis pour diverses infractions, notamment chasse non autorisée dans la réserve naturelle du Mont-Valier, une zone protégée.”Ce n’est pas le procès des anti-ours ou des pro-ours, ni des pro-chasse ou des anti-chasse”, avait dit en préambule la présidente du tribunal Sun Yung Lazare. Au sujet de l’interdiction, elle précise: “La chasse n’est pas interdite dans la réserve, elle est interdite en battue”.- Limite de la réserve -Les chasseurs avaient-ils organisé la battue dans la réserve domaniale du Mont Valier ? La question est au centre des débats.”La limite est mal marquée (…) on ne sait jamais vraiment où on est”, s’est défendu à la barre l’un des deux responsables de la battue.”Votre obligation de chasseur est de savoir où vous chassez”, a rétorqué le procureur Olivier Mouysset. L’enquête a mis en évidence que le plantigrade a été tué à 400 mètres à l’extérieur de la zone de chasse autorisée.Parmi les prévenus, un passionné de l’ours, chasseur-naturaliste, est intarissable. Selon lui, des battues se déroulent depuis 40 ans dans cette zone avec l’accord tacite de l’ONF.Quant au face-à-face chasseur-ours, “c’est la meilleure chose qui soit arrivée pour l’avenir de l’ours dans les Pyrénées. Si un homme était mort, il y aurait une psychose dans les Pyrénées”, estime-t-il.L’ourse, ajoute-t-il, “aurait pu continuer son chemin avec ses oursons, mais elle a attaqué. La battue l’a manifestement dérangée”.Des photos diffusées à l’audience montrent une signalisation de la réserve à peine visible: des R pour “réserve” de couleur rouge sur fond blanc peints sur des arbres.Une signalisation qualifiée de “biscornue” par un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), a plaidé l’avocat de la défense Charles Lagier, qui demande la relaxe des chasseurs.”Les chasseurs avaient-ils été prévenus par l’OFB de la présence de l’ours dans la réserve? Jamais. Des agents de l’ONF leur ont-ils dit de cesser les battues? Non”, martèle Me Lagier.”Les explications des chasseurs restent floues, juge Me Rover. On se retranche en adressant des reproches aux institutions ONF et OFB”.”La chasse a été menée avec beaucoup de légèreté, avec des conséquences graves pour la faune sauvage comme pour l’intégrité des chasseurs. Et on a l’impression qu’aucune leçon n’a été tirée”, regrette Me Rover.Le procès se termine mercredi par le réquisitoire en fin de matinée et les plaidoiries de la défense l’après-midi. La décision devrait être mise en délibéré.

Israel vows to keep up strikes on Gaza after global condemnation

Israel vowed Tuesday to keep up its renewed bombing of Gaza, warning that a wave of intense air strikes that reportedly left hundreds dead and drew international condemnation was “not a one-day attack”.The strikes, by far the largest since a truce took effect in January, killed more than 400 people across the Gaza Strip, according to the health ministry in the Hamas-run territory.By Tuesday afternoon, witnesses said the attacks had largely stopped, though sporadic bombing continued.”Today I felt that Gaza is a real hell,” said Jihan Nahhal, a 43-year-old woman from Gaza City, adding that some of her relatives were wounded or killed in the strikes.”Suddenly there were huge explosions, as if it were the first day of the war.”Israel vowed to keep fighting until the return of all the hostages seized by Palestinian militants during the October 2023 attack that sparked the war.Hamas, which has not responded militarily so far, accused Israel of attempting to force it to “surrender”.Foreign Minister Gideon Saar said that “without the release of our hostages, Israel has no alternative but resuming military operations”.He later said that the strikes were “not a one-day attack”, adding Israel would “continue the military operation in the coming days”.The White House said Israel consulted US President Donald Trump’s administration before launching the strikes, while Israel said the return to fighting was “fully coordinated” with Washington.A State Department spokesperson said that “Hamas bears total responsibility… for the resumption of hostilities”.The United Nations and countries around the world condemned the strikes, while the families of Israeli hostages pleaded with Prime Minister Benjamin Netanyahu to halt the violence, fearing for the fate of their loved ones.UN chief Antonio Guterres said Gazans were being subjected to an “intolerable level of suffering” with the strikes.- ‘Complete destruction’ -Netanyahu’s office said Tuesday’s operation was ordered after “Hamas’s repeated refusal to release our hostages”.Hamas said Israel had “decided to overturn the ceasefire agreement” brokered by US, Qatari and Egyptian mediators, and warned that the resumption of violence would “impose a death sentence” on the remaining hostages.The group’s leader, Sami Abu Zuhri, told AFP the aim of the strikes was “to impose a surrender agreement, writing it in the blood of Gaza”.Defence Minister Israel Katz said that “Hamas must understand that the rules of the game have changed”, threatening to unleash the Israeli military until the group’s “complete destruction” if it did not immediately free the hostages.Hamas said the head of its government in Gaza, Essam al-Dalis, was among several officials killed.In the southern Gaza Strip, AFP footage showed people rushing stretchers with wounded people, including young children, to hospital. Bodies covered with white sheets were also taken to the hospital’s mortuary.- ‘Shocking’ -The Gaza health ministry said the bodies of 413 people had been received by hospitals, adding “a number of victims are still under the rubble”.UNICEF spokeswoman Rosalia Bollen, speaking to AFP in southern Gaza, said the deaths include “dozens and dozens of children, with many more children wounded”.Medical facilities that “have already been decimated” by the war were now “overwhelmed”, she added.Families of Israeli hostages rallied in front of Netanyahu’s office in Jerusalem, and a campaign group accused the government of causing “the explosion of the ceasefire, which could sacrifice their family members”.Britain, France and Germany called for the renewed hostilities to end.”The images of burning tents in refugee camps are shocking. Fleeing children and internally displaced persons must never be used as leverage in negotiations,” said Berlin’s Foreign Minister Annalena Baerbock.Hamas backer Iran denounced the wave of attacks as a “continuation of the genocide” in the Palestinian territories, while Russia and China warned against an escalation.Egypt, Qatar, Jordan and Turkey also condemned the violence.Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi said the strikes were part of “deliberate efforts to make the Gaza Strip uninhabitable and force the Palestinians into displacement”.Trump has floated a proposal to move Palestinians out of Gaza, an idea that was rejected by Palestinians and governments in the region and beyond, but embraced by some Israeli politicians.Hours after the wave of strikes began, Netanyahu’s Likud movement said that a far-right party that had quit the government in January in protest of the Gaza truce would rejoin.- Attack from Yemen -The ceasefire in Gaza took effect on January 19, largely halting the war triggered by Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel.That first phase of the deal ended in early March after numerous exchanges of Israeli hostages and Palestinian prisoners.But the two sides have been unable to agree on the next steps, with Hamas demanding negotiations for a second phase, which should lead to a lasting ceasefire.Israel had sought to extend the first phase, cutting off aid and electricity to Gaza over the deadlock.Hamas’s 2023 attack resulted in 1,218 deaths, mostly civilians, while Israel’s retaliation in Gaza has killed at least 48,577 people, also mostly civilians, according to figures from the two sides.Of the 251 hostages seized during the attack, 58 are still in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.On Tuesday evening, the Israeli military said it had intercepted a missile launched from Yemen, whose Iran-backed Huthi rebels have pursued a campaign of attacks against Israel and shipping in the Red Sea in what they say is solidarity with the Palestinians.

En visite en Martinique, Valls annonce un projet de loi contre la vie chère en Outre-mer

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé lundi soir en Martinique un projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins “avant l’été”, à l’occasion d’une déplacement dans l’île des Antilles secouée fin 2024 par une mobilisation contre les prix de l’alimentation.Dans ce texte, l’exécutif proposera “un plan de bataille complet et structurel qui s’attaque méthodiquement à tous les facteurs expliquant la cherté de la vie”, a déclaré M. Valls à l’issue d’une réunion avec plusieurs dizaines d’élus et de représentants du monde économique à la préfecture de la Martinique.Manuel Valls était arrivé quelques heures auparavant sur l’île pour une visite de 48 heures, conclusion d’une tournée de six jours dans les quatre collectivités françaises des Antilles. Le projet de loi contre la vie chère devrait “reprendre certains articles” de propositions de loi présentées ces derniers mois par plusieurs parlementaires originaires des régions ultramarines, a précisé le ministre, exhortant à “enclencher une véritable transformation économique des territoires” ultramarins.Le ministre a ensuite évoqué cinq priorités contenues dans ce projet de loi en cours de préparation, notamment le renforcement de la concurrence et la lutte contre “les pratiques anticoncurrentielles”. De “grands groupes très performants” présents dans ces territoires “jouent parfois un rôle d’étouffement de l’économie”, a réaffirmé M. Valls, reprenant des propos qu’il avait prononcés à l’Assemblée nationale le 22 janvier. Ces groupes de distribution “sont présents à tous les niveaux de la chaîne” d’approvisionnement, a-t-il souligné.Le texte visera également davantage de transparence dans la vie économique des Outre-mer, avec des sanctions “plus dissuasives” pour les nombreuses entreprises locales qui “ne se conforment pas” à leurs obligations, a ajouté le ministre.Il a en outre appelé à “rompre avec la dépendance aux importations”, à “favoriser la production locale”, et à mieux intégrer les territoires ultramarins avec “leur marché régional”, afin de limiter les importations en provenance de la France hexagonale et de l’Europe “à ce qui est strictement indispensable”.Enfin, le ministre des Outre-mer a annoncé “un soutien de 10 millions d’euros” pour les “acteurs économiques et commerçants” sinistrés durant les violences urbaines survenues à l’automne 2024, en marge d’une vaste mobilisation contre la cherté de la vie.Manuel Valls a aussi rencontré lundi soir des représentants du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le mouvement à l’origine de la mobilisation émaillée d’émeutes à l’automne 2024 sur l’île.Selon un participant, étaient présents à cette rencontre des représentants syndicaux, six maires, trois députés et le suppléant du quatrième, mais pas le leader du RPPRAC Rodrigue Petitot, porteur d’un bracelet électronique suite à sa condamnation en décembre pour “actes d’intimidation et menaces envers des élus”.”J’ai rencontré des élus, des syndicats et cette organisation. Je souhaite discuter et rencontrer tout le monde avec des principes clairs (…), la condamnation la plus claire des violences à l’égard des biens et des personnes”, a expliqué mardi matin le ministre sur la radio locale RCI.

En visite en Martinique, Valls annonce un projet de loi contre la vie chère en Outre-mer

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé lundi soir en Martinique un projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins “avant l’été”, à l’occasion d’une déplacement dans l’île des Antilles secouée fin 2024 par une mobilisation contre les prix de l’alimentation.Dans ce texte, l’exécutif proposera “un plan de bataille complet et structurel qui s’attaque méthodiquement à tous les facteurs expliquant la cherté de la vie”, a déclaré M. Valls à l’issue d’une réunion avec plusieurs dizaines d’élus et de représentants du monde économique à la préfecture de la Martinique.Manuel Valls était arrivé quelques heures auparavant sur l’île pour une visite de 48 heures, conclusion d’une tournée de six jours dans les quatre collectivités françaises des Antilles. Le projet de loi contre la vie chère devrait “reprendre certains articles” de propositions de loi présentées ces derniers mois par plusieurs parlementaires originaires des régions ultramarines, a précisé le ministre, exhortant à “enclencher une véritable transformation économique des territoires” ultramarins.Le ministre a ensuite évoqué cinq priorités contenues dans ce projet de loi en cours de préparation, notamment le renforcement de la concurrence et la lutte contre “les pratiques anticoncurrentielles”. De “grands groupes très performants” présents dans ces territoires “jouent parfois un rôle d’étouffement de l’économie”, a réaffirmé M. Valls, reprenant des propos qu’il avait prononcés à l’Assemblée nationale le 22 janvier. Ces groupes de distribution “sont présents à tous les niveaux de la chaîne” d’approvisionnement, a-t-il souligné.Le texte visera également davantage de transparence dans la vie économique des Outre-mer, avec des sanctions “plus dissuasives” pour les nombreuses entreprises locales qui “ne se conforment pas” à leurs obligations, a ajouté le ministre.Il a en outre appelé à “rompre avec la dépendance aux importations”, à “favoriser la production locale”, et à mieux intégrer les territoires ultramarins avec “leur marché régional”, afin de limiter les importations en provenance de la France hexagonale et de l’Europe “à ce qui est strictement indispensable”.Enfin, le ministre des Outre-mer a annoncé “un soutien de 10 millions d’euros” pour les “acteurs économiques et commerçants” sinistrés durant les violences urbaines survenues à l’automne 2024, en marge d’une vaste mobilisation contre la cherté de la vie.Manuel Valls a aussi rencontré lundi soir des représentants du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le mouvement à l’origine de la mobilisation émaillée d’émeutes à l’automne 2024 sur l’île.Selon un participant, étaient présents à cette rencontre des représentants syndicaux, six maires, trois députés et le suppléant du quatrième, mais pas le leader du RPPRAC Rodrigue Petitot, porteur d’un bracelet électronique suite à sa condamnation en décembre pour “actes d’intimidation et menaces envers des élus”.”J’ai rencontré des élus, des syndicats et cette organisation. Je souhaite discuter et rencontrer tout le monde avec des principes clairs (…), la condamnation la plus claire des violences à l’égard des biens et des personnes”, a expliqué mardi matin le ministre sur la radio locale RCI.

Deezer fait croître son chiffre d’affaires et réduit ses pertes en 2024

La plateforme française de streaming musical Deezer a annoncé mardi un chiffre d’affaires 2024 en hausse de 11,8% à 541,7 millions d’euros, dépassant son objectif, et être devenu rentable au second semestre.La perte nette s’est élevée à 26 millions d’euros, contre près de 60 millions en 2023. Le groupe communique également sur la “forte amélioration de la rentabilité”, mesurée par l’Ebitda ajusté, avec “un seuil de rentabilité atteint pour la première fois au deuxième semestre”.L’an dernier, “Deezer a également généré un flux de trésorerie disponible positif pour la première fois de son histoire. Nous avons élargi notre base d’abonnés en France et généré une forte dynamique de notre activité partenariats”, a souligné le directeur général Alexis Lanternier dans un communiqué.Pour 2025, le groupe se dit “en ligne avec (son) objectif de délivrer un Ebitda ajusté positif et un flux de trésorerie disponible positif”. Le chiffre d’affaires est par contre attendu “stable voire en léger retrait par rapport à 2024″.”L’exercice 2025 sera une année de consolidation, pour préparer la feuille de route pour une croissance rentable à long terme, et marquée par des innovations majeures”, écrit le groupe.Deezer, l’un des concurrents du numéro un mondial du streaming musical, Spotify, compte renforcer sa présence en France, développer de nouvelles fonctionnalités plus personnalisés et tenter de mettre en relation plus directement les artistes et leurs fans.Confronté comme ses concurrents à la mise en ligne d’une montagne de morceaux générés par l’intelligence artificielle, Deezer a déployé en janvier “un outil avancé de détection musicale par IA, révélant que près de 10.000 morceaux entièrement générés par IA sont ajoutés quotidiennement à la plateforme, soit environ 10% des nouveaux contenus mis en ligne chaque jour”.