Trump n’en finit plus de contester l’autorité des juges

Que ce soit en invoquant une loi de temps de guerre pour expulser des migrants ou en remettant en cause des grâces accordées par son prédécesseur, Donald Trump n’en finit plus de défier le pouvoir judiciaire.Un juge fédéral de Washington a convoqué lundi une audience pour déterminer si l’administration Trump avait bien respecté sa décision de suspendre une spectaculaire opération d’expulsion vers le Salvador, concernant plus de 200 membres présumés d’un gang vénézuélien.Cette opération a été menée sur la base d’une loi de 1798, qui permet en temps de guerre d’arrêter et d’expulser des “ennemis étrangers”, et que le président républicain entend mettre en oeuvre, pour la première fois, en temps de paix.Saisi en urgence, le juge James Boasberg avait ordonné samedi la suspension de 14 jours de toute expulsion et que les avions transportant les migrants vers le Salvador fassent demi-tour.Mais l’administration Trump fait valoir que, les avions ayant déjà décollé quand cette décision a été rendue, elle n’y a pas contrevenu.A l’audience lundi, son représentant a assuré au juge Boasberg que sa décision était respectée depuis sa publication écrite, mais a refusé de répondre à ses questions sur l’horaire des vols, leur destination ou le nombre de personnes expulsées, invoquant des “préoccupations de sécurité nationale”, rapportent les médias américains.Il a également argué que la compétence du tribunal ne s’exercerait plus hors de l’espace aérien des Etats-Unis. Le magistrat, qui a fixé une audience sur le fond au 21 mars, s’est montré sceptique et a sommé le gouvernement de lui apporter des réponses d’ici mardi à midi (16H00 GMT), selon les mêmes sources.Le ministère de la Justice a parallèlement demandé le dessaisissement du juge, invoquant “les risques que le tribunal puisse forcer le gouvernement à révéler des informations sensibles relevant de la sécurité nationale sous peine de sanctions”.- “Diminué mentalement” -Dans un autre geste de défi, Donald Trump a promis lundi de poursuivre ses adversaires politiques au mépris des grâces accordées par Joe Biden.Le président républicain a affirmé sur son réseau Truth Social que les grâces préventives accordées par son prédécesseur démocrate à plusieurs de ses bêtes noires étaient “nulles et non avenues”, en assurant qu’elles avaient été signées non pas à la main mais avec un “stylo automatique”, un automate qui permet de reproduire le paraphe préalablement enregistré d’un individu.”Il n’était pas au courant”, a encore écrit le milliardaire de 78 ans, qui a de nombreuses fois affirmé que son prédécesseur octogénaire n’était plus réellement aux manettes à la fin de son mandat.Joe Biden était “diminué mentalement” a renchéri la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, demandant: “Sa signature a-t-elle été utilisée sans son consentement ou sans qu’il ne le sache?”.Parmi les bénéficiaires de cette grâce présidentielle figurent l’ex-architecte de la stratégie de la Maison Blanche contre le Covid-19, le Dr Anthony Fauci, et les élus et fonctionnaires ayant participé à une commission d’enquête sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.Les membres de cette commission d’enquête “doivent bien comprendre qu’ils sont sujets à une enquête au plus haut niveau”, a encore écrit Donald Trump.- “Invasion” -Si les conséquences juridiques de ces déclarations vindicatives restent incertaines, elles illustrent la volonté du républicain de repousser au maximum les limites constitutionnelles encadrant le pouvoir présidentiel.Par exemple, la loi d’exception invoquée pour justifier l’expulsion de membres présumés du gang de trafiquants de drogue vénézuélien Tren de Aragua n’avait été utilisée qu’à trois reprises, et jamais en temps de paix: pendant la guerre anglo-américaine de 1812, puis pendant les deux guerres mondiales.”Nous sommes en guerre”, s’est justifié Donald Trump dimanche, en évoquant une “invasion” par des criminels venus de l’étranger.Dans sa lettre d’analyse juridique en ligne, le professeur de droit constitutionnel Steve Vladeck estime qu’il s’agit potentiellement d’un “précédent extraordinairement dangereux”.Mais l’expert souligne que la loi en question prévoit des garde-fous que les tribunaux devraient faire respecter, et pronostique que dans quelque temps “nous devrions nous souvenir de cette affaire pour son côté retentissant plus que pour sa substance.”Nombre de décisions prises par Donald Trump depuis son retour au pouvoir le 20 janvier ont été attaquées et souvent bloquées en justice.

Lutte contre le narcotrafic: Retailleau et Darmanin défendent un texte “vital” devant les députés

Les députés ont entamé lundi une semaine de débats houleux sur la proposition de loi sénatoriale visant à lutter contre le fléau du narcotrafic, un test pour Bruno Retailleau et Gérald Darmanin qui ont défendu certaines dispositions combattues par la gauche et une partie de la macronie.Face aux trafiquants, “nous ne sommes pas dans un combat à armes égales”, a déclaré le ministre de l’Intérieur en ouverture des discussions. “Il faut impérativement que nous puissions donner à nos services, à nos forces de sécurité intérieure, ces armes dont elles ont impérativement besoin. C’est un combat vital.”La proposition de loi “visant à sortir la France du piège du narcotrafic”, portée au Sénat par Étienne Blanc (LR) et Jérôme Durain (PS), y avait été adoptée à l’unanimité le 4 février. L’une de ses principales mesures, parmi les plus consensuelles, prévoit la création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco).Certains craignent malgré tout que ce parquet ne vienne à remplacer les juridictions interrégionales spécialisées (JIRS) travaillant déjà sur le sujet. “Les JIRS seront renforcées”, a assuré le garde des Sceaux à la tribune, annonçant “le renfort de 95 magistrats supplémentaires (…) dans la lutte contre le narcobanditisme” dans ces juridictions.”C’est un texte difficile, c’est un texte important”, a martelé M. Darmanin.A l’Assemblée, les votes devraient être plus partagés qu’à la chambre haute, au vu de la tournure des débats en commission des lois début mars.La proposition de loi y a certes été adoptée, mais avec le seul soutien du RN et de la coalition gouvernementale. Les socialistes – comme les écologistes et les communistes – se sont abstenus, bien que l’un des leurs, Roger Vicot, soit corapporteur du texte. Les Insoumis ont voté contre.Et le texte été amputé de plusieurs mesures phares.Les députés ont ainsi supprimé un article visant à obliger les plateformes de messagerie chiffrée (Signal, WhatsApp…) à permettre l’accès aux correspondances des trafiquants pour les services de renseignement. La ministre du Numérique Clara Chappaz et le président de la commission des lois, Florent Boudié (Renaissance), s’y étaient eux-mêmes montrés opposés.M. Retailleau a toutefois estimé qu’une “solution” sur cette question pouvait être trouvée. “Soyons clairs, aujourd’hui, les écoutes de grand-papa, c’est terminé. Parce que désormais, ces grands criminels sont passés massivement sur des messageries cryptées. (…) l’Etat ne peut pas avoir une guerre de retard.” Egalement supprimé, un article proposant la mise en place d’un “dossier coffre” ou “procès-verbal distinct” permettant de stocker des informations recueillies via des techniques spéciales d’enquête sans que les avocats des narcotrafiquants ne puissent y accéder lors de la procédure judiciaire. Une disposition qui met à mal le principe du contradictoire, regrettent de nombreux parlementaires, magistrats et avocats.- “Sursaut” -Autant d’épines dans le pied d’un duo ministériel pourtant déterminé à obtenir le rétablissement de ces mesures dans l’hémicycle.Pour Bruno Retailleau, qui est candidat en parallèle à la présidence des Républicains et a mis sa démission dans la balance sur le dossier algérien, l’enjeu est crucial: il s’agit de sa première occasion d’obtenir des résultats au Parlement… Et répondre du même coup aux critiques régulières du Rassemblement national et de son rival LR Laurent Wauquiez.D’autres mesures, votées en commission, ne manqueront pas de susciter de très vifs débats. Ainsi de l’idée de créer un nouveau régime carcéral d’isolement pour les narcotrafiquants les plus dangereux, portée par Gérald Darmanin.L’idée a particulièrement crispé les socialistes, qui se sont abstenus sur le texte en commission pour cette raison, selon M. Vicot.M. Darmanin, suivant en cela un avis du Conseil d’Etat, devrait soutenir l’amendement du rapporteur Vincent Caure portant “à deux ans renouvelables”, plutôt que quatre, la durée d’affectation dans ces quartiers de haute sécurité.Egalement très polémiques: la généralisation de la visioconférence pour les détenus des quartiers de haute sécurité, le passage à 120 heures de garde à vue pour les “mules”, l’activation à distance des appareils électroniques fixes et mobiles.Invité de CNews dimanche, le député et coordinateur de LFI Manuel Bompard a dénoncé un texte “inefficace et dangereux”.La mobilisation des quatre groupes de la coalition gouvernementale, dont les représentants étaient peu présents en commission, sera une des clés du devenir du texte.M. Darmanin, qui a reçu les représentants des différents groupes, oppositions comprises, a accueilli lundi soir à son ministère les membres de la coalition gouvernementale. Bruno Retailleau était également présent.

Sudan army makes gains as battle for Khartoum intensifies

Sudanese army forces advancing on Khartoum converged on Monday with troops in the capital’s centre, a military spokesman said, increasing pressure on rival paramilitaries and inching closer to retaking the city.The latest push by the army, at war with the paramilitary Rapid Support Forces (RSF) since April 2023, comes after troops had broken prolonged sieges on key military sites after months of apparent stalemate in Khartoum.Army spokesman Nabil Abdullah Ali said Armoured Corps troops advancing from the south captured a key hospital from the RSF, enabling them to merge with General Command forces already in the city centre.A Sudanese military expert, speaking to AFP on condition of anonymity for safety concerns, said that the latest army manoeuvre would cement its control over much of central Khartoum.It would also increase pressure on RSF fighters near the presidential palace, with army forces now approaching them from both the south and the east, the expert said.The war between the RSF and the army has escalated in recent months, with army forces seeking to reclaim territory lost to the RSF early in the conflict in the capital Khartoum and beyond.The Armoured Corps last October broke out of a months-long paramilitary siege on its headquarters, and in January the army ended an almost two-year RSF siege of its General Command headquarters.Later on Monday evening, RSF artillery fire killed ten people in Omdurman, Khartoum’s twin city just across the Nile River, a medical source told AFP.AFP journalists in the area reported a series of artillery rounds striking Omdurman, under army control since last year.A day before, RSF shelling had killed six civilians and wounded 36 others, a doctor at Al-Nao Hospital told AFP, also requesting anonymity for security reasons.Two of the dead and half of those wounded were children, said the doctor.The media office of the army-aligned Khartoum regional government said Sunday’s bombardment had struck residential areas in northern Omdurman, hitting civilians inside their homes and children playing on a football field.- Intensified fighting -In a video address shared on Telegram Saturday, RSF commander Mohamed Hamdan Daglo vowed his troops “will not leave the Republican Palace”, the seat of power in central Khartoum.AFP journalists saw thick plumes of smoke rising over the city centre as fighting raged across the capital, with gunfire and explosions heard in several areas.Nationwide, the conflict has killed tens of thousands of people, uprooted more than 12 million, and created the world’s largest hunger and displacement crises.In Khartoum alone, at least 3.5 million people have been forced from their homes due to the violence, according to the United Nations.Away from the capital, in the North Kordofan state capital of El-Obeid — about 400 kilometres (250 miles) southwest of Khartoum — RSF shelling killed two civilians and wounded 15 others on Monday, a medical source at the city’s main hospital told AFP.Last month, the military broke through a nearly two-year RSF siege of the southern city, a key crossroads linking Khartoum to the vast Darfur region in the west, which is under near-total RSF control.Across North Kordofan, more than 200,000 people are currently displaced, while nearly a million are facing acute food insecurity, according to UN figures.Clashes have also erupted in Blue Nile state, which borders South Sudan and Ethiopia, and where the RSF claimed Sunday to have destroyed military vehicles and taken prisoners from the army and allied forces.In almost two years, the war has nearly torn Sudan into two, with the RSF in control of nearly all of Darfur in the west and parts of the south, while the army holds the country’s north and east.The army has made gains in central Sudan and Khartoum in recent months, and appears to be on the verge of reclaiming the entire capital.

Jury deliberates US pipeline case with free speech implications

A jury in North Dakota began deliberating Monday in a trial that has broad free speech implications, over a US oil pipeline operator’s lawsuit seeking millions of dollars from Greenpeace for allegedly orchestrating a campaign of violence and defamation.At the heart of the case is the Dakota Access Pipeline, where nearly a decade ago the Standing Rock Sioux tribe led one of the largest anti-fossil fuel protests in US history. Hundreds were arrested and injured, prompting concerns from the United Nations over violations of Indigenous sovereignty.The pipeline, which transports fracked crude oil to refineries and global markets, has been operational since 2017.But its operator, Energy Transfer, has continued pursuing legal action against Greenpeace — first in a federal lawsuit seeking $300 million, which was dismissed, and then in the three-week trial in a state court in Mandan, North Dakota.Critics call the case a clear example of a Strategic Lawsuit Against Public Participation (SLAPP), designed to silence dissent and drain financial resources. Notably, North Dakota is among the minority of US states without anti-SLAPP protections.In February, Greenpeace became the first group to test the European Union’s anti-SLAPP directive by suing Energy Transfer in the Netherlands. The group is seeking damages with interest and demanding that Energy Transfer publish the court’s findings on its website.More than 400 organizations, along with public figures such as singer Billie Eilish and actors Jane Fonda and Susan Sarandon have signed an open letter in support of Greenpeace, as have hundreds of thousands of individuals globally.

Nucléaire: l’Elysée vise désormais 2038 pour la mise en service du premier réacteur EPR2

L’Elysée vise désormais l’horizon 2038 au lieu de 2035 pour la mise en service du premier des six futurs réacteurs EPR2 voulus par Emmanuel Macron, une relance nucléaire qui devrait s’appuyer sur un prêt de l’Etat à taux préférentiel et un renforcement de la souveraineté en uranium.Le président de la République avait annoncé en février 2022 un programme de construction de 6 nouveaux réacteurs nucléaires et une option pour 8 autres avec une mise en service vers 2035 pour le premier d’entre eux, à Penly. Mais un audit gouvernemental de février 2022 mentionnait déjà l’horizon 2037. L’Elysée évoque désormais d'”ici 2038″ pour la “première mise en service”, selon le communiqué de la Présidence diffusé à l’issue d’un conseil de politique nucléaire (CPN) autour d’Emmanuel Macron, le 4e depuis 2022.Aux conditions de 2020, le coût du programme estimé à 51,7 milliards d’euros en 2022 s’élève désormais à 67,4 milliards, ce qui revient à 79,9 milliards aux conditions plus récentes de 2023, selon un rapport de la Cour des comptes de janvier sur la base d’un chiffrage d’EDF fin 2023. Sans attendre le devis définitif de l’électricien EDF, le CPN a esquissé “les grands principes du schéma de financement” du programme qui doit permettre à la France, avec les énergies renouvelables, de réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées.Il serait notamment “basé sur un prêt de l’État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction”, selon le scenario du modèle de financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l’Etat à taux zéro, validé par l’Union européenne.- “Moins d’urgence” -En France, il serait assorti d’un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l’Etat de 100 euros maximum du mégawattheure. Concrètement, si l’électricité d’EDF est vendue sur les marchés au-delà, EDF doit verser des recettes à l’Etat ; en-dessous, c’est l’Etat qui compense EDF.L’idée est de “finaliser dans les prochaines semaines les discussions entre l’État et EDF et d’initier rapidement les échanges avec la Commission européenne, dans la perspective d’une décision finale d’investissement d’EDF en 2026”, au lieu de fin 2025, pour cette étape clé préalable au lancement du chantier. Pourquoi ce décalage? “Il y a moins d’urgence alors autant prendre du temps pour réussir le programme”, souligne une source proche d’EDF. Le temps des menaces des pénuries d’électricité en 2022 dans le sillage de la guerre en Ukraine semble bien loin: “depuis, la production d’EDF est revenue au niveau d’avant crise énergétique, les efforts de sobriété ont porté leurs fruits, et comme la demande d’électricité n’augmente pas au niveau envisagé, il n’y a pas d’urgence”, ajoute cette source. Pour Greenpeace, “l’Elysée persiste dans sa fuite en avant” concernant son programme nucléaire “en dépit de tout bon sens économique, industriel et environnemental”.- “Relancer la recherche” -EDF l’a indiqué fin février, elle préfère se donner encore “plusieurs mois” pour présenter un devis optimisé. L’objectif pour l’électricien et son unique actionnaire, l’Etat, est d’éviter le scénario de Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé de retards et de surcoûts.Dans un contexte de regain d’intérêt pour l’atome dans le monde, le CPN s’est penché sur l’approvisionnement en uranium. Il valide ainsi “le plan d’action visant à sécuriser l’amont du cycle (extraction et transformation de l’uranium, NDLR) et le soutien que l’État apportera à Orano (ex-Areva, NDLR) sur l’approvisionnement” de la France “à moyen et long terme”. Des annonces qui “s’inscrivent dans la continuité des investissements lancés dans l’amont ces derniers mois”, a salué Orano.Le CPN a aussi “lancé des travaux préparatoires” en vue de “relancer la recherche sur la fermeture du cycle, qui permettra à terme de se passer des importations d’uranium naturel” en réutilisant le combustible usé, dans la deuxième moitié du siècle.Sur la question des mini-réacteurs (SMR ou small modular reactors), le CPN a appelé le CEA “à engager des discussions” avec les start-up qui développent les projets les plus avancés en vue d’implantation sur ses sites nucléaires à Marcoule et Cadarache.

Nucléaire: l’Elysée vise désormais 2038 pour la mise en service du premier réacteur EPR2

L’Elysée vise désormais l’horizon 2038 au lieu de 2035 pour la mise en service du premier des six futurs réacteurs EPR2 voulus par Emmanuel Macron, une relance nucléaire qui devrait s’appuyer sur un prêt de l’Etat à taux préférentiel et un renforcement de la souveraineté en uranium.Le président de la République avait annoncé en février 2022 un programme de construction de 6 nouveaux réacteurs nucléaires et une option pour 8 autres avec une mise en service vers 2035 pour le premier d’entre eux, à Penly. Mais un audit gouvernemental de février 2022 mentionnait déjà l’horizon 2037. L’Elysée évoque désormais d'”ici 2038″ pour la “première mise en service”, selon le communiqué de la Présidence diffusé à l’issue d’un conseil de politique nucléaire (CPN) autour d’Emmanuel Macron, le 4e depuis 2022.Aux conditions de 2020, le coût du programme estimé à 51,7 milliards d’euros en 2022 s’élève désormais à 67,4 milliards, ce qui revient à 79,9 milliards aux conditions plus récentes de 2023, selon un rapport de la Cour des comptes de janvier sur la base d’un chiffrage d’EDF fin 2023. Sans attendre le devis définitif de l’électricien EDF, le CPN a esquissé “les grands principes du schéma de financement” du programme qui doit permettre à la France, avec les énergies renouvelables, de réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées.Il serait notamment “basé sur un prêt de l’État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction”, selon le scenario du modèle de financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l’Etat à taux zéro, validé par l’Union européenne.- “Moins d’urgence” -En France, il serait assorti d’un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l’Etat de 100 euros maximum du mégawattheure. Concrètement, si l’électricité d’EDF est vendue sur les marchés au-delà, EDF doit verser des recettes à l’Etat ; en-dessous, c’est l’Etat qui compense EDF.L’idée est de “finaliser dans les prochaines semaines les discussions entre l’État et EDF et d’initier rapidement les échanges avec la Commission européenne, dans la perspective d’une décision finale d’investissement d’EDF en 2026”, au lieu de fin 2025, pour cette étape clé préalable au lancement du chantier. Pourquoi ce décalage? “Il y a moins d’urgence alors autant prendre du temps pour réussir le programme”, souligne une source proche d’EDF. Le temps des menaces des pénuries d’électricité en 2022 dans le sillage de la guerre en Ukraine semble bien loin: “depuis, la production d’EDF est revenue au niveau d’avant crise énergétique, les efforts de sobriété ont porté leurs fruits, et comme la demande d’électricité n’augmente pas au niveau envisagé, il n’y a pas d’urgence”, ajoute cette source. Pour Greenpeace, “l’Elysée persiste dans sa fuite en avant” concernant son programme nucléaire “en dépit de tout bon sens économique, industriel et environnemental”.- “Relancer la recherche” -EDF l’a indiqué fin février, elle préfère se donner encore “plusieurs mois” pour présenter un devis optimisé. L’objectif pour l’électricien et son unique actionnaire, l’Etat, est d’éviter le scénario de Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé de retards et de surcoûts.Dans un contexte de regain d’intérêt pour l’atome dans le monde, le CPN s’est penché sur l’approvisionnement en uranium. Il valide ainsi “le plan d’action visant à sécuriser l’amont du cycle (extraction et transformation de l’uranium, NDLR) et le soutien que l’État apportera à Orano (ex-Areva, NDLR) sur l’approvisionnement” de la France “à moyen et long terme”. Des annonces qui “s’inscrivent dans la continuité des investissements lancés dans l’amont ces derniers mois”, a salué Orano.Le CPN a aussi “lancé des travaux préparatoires” en vue de “relancer la recherche sur la fermeture du cycle, qui permettra à terme de se passer des importations d’uranium naturel” en réutilisant le combustible usé, dans la deuxième moitié du siècle.Sur la question des mini-réacteurs (SMR ou small modular reactors), le CPN a appelé le CEA “à engager des discussions” avec les start-up qui développent les projets les plus avancés en vue d’implantation sur ses sites nucléaires à Marcoule et Cadarache.

Nucléaire: l’Elysée vise désormais 2038 pour la mise en service du premier réacteur EPR2

L’Elysée vise désormais l’horizon 2038 au lieu de 2035 pour la mise en service du premier des six futurs réacteurs EPR2 voulus par Emmanuel Macron, une relance nucléaire qui devrait s’appuyer sur un prêt de l’Etat à taux préférentiel et un renforcement de la souveraineté en uranium.Le président de la République avait annoncé en février 2022 un programme de construction de 6 nouveaux réacteurs nucléaires et une option pour 8 autres avec une mise en service vers 2035 pour le premier d’entre eux, à Penly. Mais un audit gouvernemental de février 2022 mentionnait déjà l’horizon 2037. L’Elysée évoque désormais d'”ici 2038″ pour la “première mise en service”, selon le communiqué de la Présidence diffusé à l’issue d’un conseil de politique nucléaire (CPN) autour d’Emmanuel Macron, le 4e depuis 2022.Aux conditions de 2020, le coût du programme estimé à 51,7 milliards d’euros en 2022 s’élève désormais à 67,4 milliards, ce qui revient à 79,9 milliards aux conditions plus récentes de 2023, selon un rapport de la Cour des comptes de janvier sur la base d’un chiffrage d’EDF fin 2023. Sans attendre le devis définitif de l’électricien EDF, le CPN a esquissé “les grands principes du schéma de financement” du programme qui doit permettre à la France, avec les énergies renouvelables, de réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées.Il serait notamment “basé sur un prêt de l’État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction”, selon le scenario du modèle de financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l’Etat à taux zéro, validé par l’Union européenne.- “Moins d’urgence” -En France, il serait assorti d’un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l’Etat de 100 euros maximum du mégawattheure. Concrètement, si l’électricité d’EDF est vendue sur les marchés au-delà, EDF doit verser des recettes à l’Etat ; en-dessous, c’est l’Etat qui compense EDF.L’idée est de “finaliser dans les prochaines semaines les discussions entre l’État et EDF et d’initier rapidement les échanges avec la Commission européenne, dans la perspective d’une décision finale d’investissement d’EDF en 2026”, au lieu de fin 2025, pour cette étape clé préalable au lancement du chantier. Pourquoi ce décalage? “Il y a moins d’urgence alors autant prendre du temps pour réussir le programme”, souligne une source proche d’EDF. Le temps des menaces des pénuries d’électricité en 2022 dans le sillage de la guerre en Ukraine semble bien loin: “depuis, la production d’EDF est revenue au niveau d’avant crise énergétique, les efforts de sobriété ont porté leurs fruits, et comme la demande d’électricité n’augmente pas au niveau envisagé, il n’y a pas d’urgence”, ajoute cette source. Pour Greenpeace, “l’Elysée persiste dans sa fuite en avant” concernant son programme nucléaire “en dépit de tout bon sens économique, industriel et environnemental”.- “Relancer la recherche” -EDF l’a indiqué fin février, elle préfère se donner encore “plusieurs mois” pour présenter un devis optimisé. L’objectif pour l’électricien et son unique actionnaire, l’Etat, est d’éviter le scénario de Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé de retards et de surcoûts.Dans un contexte de regain d’intérêt pour l’atome dans le monde, le CPN s’est penché sur l’approvisionnement en uranium. Il valide ainsi “le plan d’action visant à sécuriser l’amont du cycle (extraction et transformation de l’uranium, NDLR) et le soutien que l’État apportera à Orano (ex-Areva, NDLR) sur l’approvisionnement” de la France “à moyen et long terme”. Des annonces qui “s’inscrivent dans la continuité des investissements lancés dans l’amont ces derniers mois”, a salué Orano.Le CPN a aussi “lancé des travaux préparatoires” en vue de “relancer la recherche sur la fermeture du cycle, qui permettra à terme de se passer des importations d’uranium naturel” en réutilisant le combustible usé, dans la deuxième moitié du siècle.Sur la question des mini-réacteurs (SMR ou small modular reactors), le CPN a appelé le CEA “à engager des discussions” avec les start-up qui développent les projets les plus avancés en vue d’implantation sur ses sites nucléaires à Marcoule et Cadarache.

Trump says JFK assassination files to be released Tuesday

Donald Trump said his administration would be releasing Tuesday remaining government files on the assassination of president John F. Kennedy — a case that still fuels conspiracy theories more than 60 years after his death.Trump announced the documents drop Monday while visiting the Kennedy Center, a performing arts venue in Washington named after the late president.”While we’re here I thought it’d be appropriate — we are, tomorrow, announcing and giving all of the Kennedy files,” Trump told reporters.On January 23, Trump signed an executive order calling for the declassification of the JFK assassination documents, a case that still fuels conspiracy theories more than 60 years after his death.”People have been waiting for decades for this, and I’ve instructed my people that are responsible… put together by Tulsi Gabbard,” Trump said, referencing his Director of National Intelligence.The January order also covered documents related to the 1960s assassinations of JFK’s younger brother Robert F. Kennedy — father of Trump’s health secretary Robert F. Kennedy Jr — and civil rights leader Martin Luther King Jr.While Trump did not share any details as to what new information the files released Tuesday will contain, he teased the sheer volume of documents to be published, telling reporters: “We have a tremendous amount of paper, you’ve got a lot of reading.””I don’t believe we’re going to redact anything,” Trump added.The US National Archives has released tens of thousands of records in recent years related to the November 22, 1963 assassination of then-president Kennedy — but thousands of documents have been held back, citing national security concerns.It said at the time of the latest large-scale release, in December 2022, that 97 percent of the Kennedy records — which total five million pages — had now been made public. The Warren Commission that investigated the shooting of the charismatic 46-year-old president determined that it was carried out by a former Marine sharpshooter, Lee Harvey Oswald, acting alone.But that formal conclusion has done little to quell speculation that a more sinister plot was behind Kennedy’s murder in Dallas, Texas, and the slow release of the government files has added fuel to various conspiracy theories.

Abbé Pierre : “Il fallait rayer à la fois le nom et l’image”

“Il fallait rayer le nom et l’image” : la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-fondation abbé Pierre) ouvre lundi un “nouveau chapitre” huit mois après le “tsunami” provoqué par les accusations sexuelles visant son fondateur.A l’occasion de l’entrée en vigueur effective du nouveau nom et nouveau logo de la Fondation, son délégué général Christophe Robert insiste, dans un entretien à l’AFP, sur le “respect aux victimes” du prêtre décédé en 2007 et sur l’urgence à “continuer le combat” contre le mal-logement.  Question : Qu’est-ce qui va changer concrètement à partir de lundi? Réponse : “Notre nouveau nom a été officialisé le 25 janvier, on a fait le choix de la simplicité et de la continuité, en rayant le nom abbé Pierre de notre appellation d’origine qui était la Fondation abbé Pierre pour le logement des défavorisés.Il entre officiellement en vigueur ce lundi comme notre nouveau logo où la figure de l’abbé Pierre n’apparaîtra plus. On a mis un point +d’indignation+ au centre du mot Fondation pour montrer la dynamique militante qui consiste à faire du logement un combat vital. Il y a eu consensus au sein de la Fondation sur la nécessité de changer de nom et de logo tout d’abord par respect pour les victimes mais également par respect pour tous les militants, les bénévoles, les salariés. Il nous fallait aussi rayer le nom et l’image de l’abbé Pierre, pour que la priorité soit mise sur le combat.”Question : Quel impact les révélations ont eu sur les dons ? et sur les équipes?Réponse : “On a constaté très clairement une grosse baisse des dons des particuliers dès le moment où on a rendu public le premier rapport en juillet 2024. A partir de ce moment-là, on a accusé une baisse d’environ 30%.On espère vraiment que ce nouveau chapitre qui s’ouvre, cette clarification sur les choix que l’on fait et le rappel de l’urgence du combat vital de la Fondation pour les mal logés, rassurera les donateurs particuliers.Une partie d’entre eux ont en effet été, comme nous, choqués et tristes et sont dans une forme d’attentisme en disant “j’attends de voir ce que vous allez faire avant de redonner de nouveau”.Cette baisse de dons, ce n’est pas pour la fondation en soi que c’est un problème, c’est un problème pour les actions que l’on mène. Il ne faudrait pas que les révélations sur les graves agissements de l’abbé Pierre, qu’il fallait révéler, qu’il fallait rendre publics, conduisent à moins de réponses pour les mal-logés.Concernant les équipes, elles sont passées, comme je pense le reste de la société française, par différentes phases : le choc, la sidération, la tristesse, la colère. Cette nouvelle identité peut redonner du souffle et beaucoup sont satisfaits de cette clarification”. Question : Quelles sont les priorités de la Fondation pour 2025? Réponse : “La Fondation, c’est 800 projets par an, 500 associations qu’on finance, pour construire du logement très social, pour rénover du logement indigne, pour accueillir les personnes sans domicile dans nos accueils de jour, pour accompagner juridiquement ceux qui sont menacés d’expulsion ou victimes de marchand de sommeil.On va continuer avec la même détermination. L’urgence est partout : on a 350.000 personnes sans domicile, plus 145% depuis 2012, les expulsions qui sont à des niveaux records, la construction qui est au niveau le plus bas depuis des décennies, on n’a jamais aussi peu construit de logements sociaux que depuis 20 ans. On a presque tous les indicateurs de crise du logement qui sont dans le rouge. Face à cela, on a des politiques publiques qui n’ont pas été à la hauteur ces dernières années, avec des renoncements et des insuffisances. Il faut un sursaut. Il faut mettre en place un plan d’urgence pour les sans-abri. Le contexte géopolitique inquiétant ne signifie pas que tout doit s’arrêter et cela pose la question des priorités : au-delà de la sécurité et de la défense, où est-ce qu’on met le paquet ? Les besoins essentiels, c’est la lutte contre la précarité, contre le mal-logement, c’est l’éducation, c’est la santé”.