Caricature d’Hanouna: Faure appelle LFI à “présenter des excuses”

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé mardi les dirigeants de LFI à présenter “des excuses” après l’épisode “inacceptable” de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une caricature de l’animateur Cyril Hanouna avec “tous les codes antisémites des années 30″.”C’est inacceptable. Et ce qui est encore plus intolérable, c’est qu’ils ont retiré cette affiche et ils n’ont pas accepté de donner des excuses”, a déclaré M. Faure sur BFMTV/RMC.”Il y a un moment où effectivement ces gens doivent se reprendre, accepter de présenter des excuses et expliquer que la France insoumise ne peut pas adhérer de près ou de loin à ce qui a fait le malheur de notre pays”, a-t-il ajouté.La France insoumise répond depuis plusieurs jours à de nombreuses interpellations après la publication d’un visuel – retiré depuis – destiné à battre le rappel pour participer aux manifestations du 22 mars contre le racisme. On y voyait l’animateur Cyril Hanouna, d’origine juive tunisienne et proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive. Une image vue par de nombreux responsables politiques comme reprenant l’iconographie des caricatures antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.Divers responsables LFI ont admis une “erreur” ou une “maladresse”, reconnaissant ces derniers jours que l’image avait été générée par l’intelligence artificielle. Mais pas Jean-Luc Mélenchon qui a balayé l’accusation d’un tonitruant “taisez-vous” à un journaliste qui l’interrogeait dimanche.Interrogée mardi sur d’éventuelles excuses, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot s’est agacée “d’une polémique qui dure maintenant depuis sept jours”, affirmant lors d’un point presse à l’Assemblée que “ce visuel n’est plus relayé que par l’extrême droite et par des médias qui visent uniquement à nous salir”.”Je veux dire maintenant que c’est assez”, a-t-elle ajouté, estimant que les Insoumis sont “plus que jamais ceux qui défendent l’unité du peuple français face à cette division d’extrême droite”.

Paris: évacuation sous tension des jeunes migrants occupant la Gaîté lyrique

Gaz lacrymogène, coups de matraque et cris de protestation: les forces de l’ordre ont procédé mardi matin à l’évacuation sous tension de la Gaîté lyrique, lieu culturel au cÅ“ur de Paris qui était occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants.Vers 6H00, les CRS et les gendarmes mobiles ont forcé les cordons formés devant le théâtre par plusieurs dizaines de militants dans un climat houleux, selon des journalistes de l’AFP sur place.Les forces de l’ordre sont ensuite entrées à l’intérieur de l’édifice situé dans le 3e arrondissement, a constaté une reporter, qui a également vu de jeunes migrants sortir du bâtiment avec leurs affaires personnelles.Puis vers 8H30, une source policière a indiqué que l’évacuation de la Gaîté lyrique, qui appartient à la Ville de Paris, était terminée, ajoutant que la salle de spectacle “pourra être restituée à ses gestionnaires”.Peu avant 9H00 cependant, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants encore présents aux abords du bâtiment, selon un journaliste de l’AFP.”Il y a eu une panique et un mouvement de foule, de jeunes migrants et des militants sont tombés par terre, se sont fait marcher dessus”, a témoigné David, un militant qui n’a pas donné son nom, parlant de “plusieurs blessés”.La députée de gauche radicale Danielle Simonnet, présente lors de l’évacuation, avait dénoncé auprès de l’AFP une “intervention extrêmement violente” tôt mardi matin.Le préfet de police avait pris lundi un arrêté ordonnant l’évacuation rapide de ce lieu occupé depuis le 10 décembre par de jeunes migrants venus notamment d’Afrique subsaharienne – jusqu’à 450 environ – demandant à être hébergés et affirmant être des mineurs devant être reconnus comme tels.Le préfet Laurent Nuñez a invoqué un “trouble à l’ordre public” pour justifier l’évacuation. Il a promis que des solutions d’hébergement seraient proposées aux jeunes migrants et que leur situation administrative serait examinée.Des agents de la préfecture d’ÃŽle-de-France chargés de l’hébergement d’urgence, vêtus d’une chasuble rouge, sont venus mardi matin à la rencontre des jeunes exilés, a constaté un journaliste de l’AFP.Mais, la plupart des jeunes migrants refusent les places d’hébergement qui leur sont proposées, “incités en ce sens par les élus et collectifs militants présents” selon une source policière.”Il y a des places d’hébergement qui ont été proposées ce matin, certaines à Paris et d’autres ailleurs, sur lesquelles il y a un refus”, a confirmé la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo sur France Inter.- “On est venus pour s’intégrer” -“Je dois aller à l’école ce matin, à 10H00. Je sais pas quoi dire à mon prof, il faut que je lui laisse un message pour dire que je serai pas là aujourd’hui”, a témoigné auprès de l’AFP un jeune migrant, Adama, se présentant comme un Ivoirien âgé de 15 ans.”Nous on tue pas, on vole pas. On est venus pour s’intégrer”, a-t-il fait valoir.Le 10 décembre, un premier groupe d’environ 200 jeunes migrants rassemblés dans le “Collectif des jeunes du parc de Belleville” s’était installé à la Gaîté lyrique.L’établissement avait annulé sa programmation culturelle depuis le 17 décembre, se disant compréhensive et dénonçant “à la fois l’occupation et l’inaction des autorités”.Depuis le début de l’occupation, la mairie et l’Etat se sont renvoyé la balle. Saisi par la Ville de Paris, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l’évacuation dans un délai d’un mois.Mais la mairie a indiqué qu’elle ne ferait pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l’État, compétent en matière d’hébergement d’urgence, à “prendre ses responsabilités”.Une banderole noire ornait toujours mardi la façade du bâtiment, au-dessus de l’entrée: “Gaîté lyrique occupée. 400 vies en danger, 80 emplois menacés”. Les salariés l’ont accrochée avant de partir le 26 février, exerçant leur droit de retrait alors que, depuis mi-décembre, le lieu culturel était fermé au public.Cette occupation était devenue emblématique des tensions sur la question migratoire entre militants de gauche radicale, soutenant les exilés, et une extrême droite hostile à leur accueil en France.Le 28 février, le milliardaire et puissant allié de Donald Trump, Elon Musk, avait relayé sur X un article du journal britannique Daily Mail sur la situation du théâtre parisien, fustigeant une “empathie suicidaire” menaçant selon lui la “civilisation”.abe-abo-mca-juc/bfa/sla

Paris: évacuation sous tension des jeunes migrants occupant la Gaîté lyrique

Gaz lacrymogène, coups de matraque et cris de protestation: les forces de l’ordre ont procédé mardi matin à l’évacuation sous tension de la Gaîté lyrique, lieu culturel au cÅ“ur de Paris qui était occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants.Vers 6H00, les CRS et les gendarmes mobiles ont forcé les cordons formés devant le théâtre par plusieurs dizaines de militants dans un climat houleux, selon des journalistes de l’AFP sur place.Les forces de l’ordre sont ensuite entrées à l’intérieur de l’édifice situé dans le 3e arrondissement, a constaté une reporter, qui a également vu de jeunes migrants sortir du bâtiment avec leurs affaires personnelles.Puis vers 8H30, une source policière a indiqué que l’évacuation de la Gaîté lyrique, qui appartient à la Ville de Paris, était terminée, ajoutant que la salle de spectacle “pourra être restituée à ses gestionnaires”.Peu avant 9H00 cependant, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants encore présents aux abords du bâtiment, selon un journaliste de l’AFP.”Il y a eu une panique et un mouvement de foule, de jeunes migrants et des militants sont tombés par terre, se sont fait marcher dessus”, a témoigné David, un militant qui n’a pas donné son nom, parlant de “plusieurs blessés”.La députée de gauche radicale Danielle Simonnet, présente lors de l’évacuation, avait dénoncé auprès de l’AFP une “intervention extrêmement violente” tôt mardi matin.Le préfet de police avait pris lundi un arrêté ordonnant l’évacuation rapide de ce lieu occupé depuis le 10 décembre par de jeunes migrants venus notamment d’Afrique subsaharienne – jusqu’à 450 environ – demandant à être hébergés et affirmant être des mineurs devant être reconnus comme tels.Le préfet Laurent Nuñez a invoqué un “trouble à l’ordre public” pour justifier l’évacuation. Il a promis que des solutions d’hébergement seraient proposées aux jeunes migrants et que leur situation administrative serait examinée.Des agents de la préfecture d’ÃŽle-de-France chargés de l’hébergement d’urgence, vêtus d’une chasuble rouge, sont venus mardi matin à la rencontre des jeunes exilés, a constaté un journaliste de l’AFP.Mais, la plupart des jeunes migrants refusent les places d’hébergement qui leur sont proposées, “incités en ce sens par les élus et collectifs militants présents” selon une source policière.”Il y a des places d’hébergement qui ont été proposées ce matin, certaines à Paris et d’autres ailleurs, sur lesquelles il y a un refus”, a confirmé la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo sur France Inter.- “On est venus pour s’intégrer” -“Je dois aller à l’école ce matin, à 10H00. Je sais pas quoi dire à mon prof, il faut que je lui laisse un message pour dire que je serai pas là aujourd’hui”, a témoigné auprès de l’AFP un jeune migrant, Adama, se présentant comme un Ivoirien âgé de 15 ans.”Nous on tue pas, on vole pas. On est venus pour s’intégrer”, a-t-il fait valoir.Le 10 décembre, un premier groupe d’environ 200 jeunes migrants rassemblés dans le “Collectif des jeunes du parc de Belleville” s’était installé à la Gaîté lyrique.L’établissement avait annulé sa programmation culturelle depuis le 17 décembre, se disant compréhensive et dénonçant “à la fois l’occupation et l’inaction des autorités”.Depuis le début de l’occupation, la mairie et l’Etat se sont renvoyé la balle. Saisi par la Ville de Paris, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l’évacuation dans un délai d’un mois.Mais la mairie a indiqué qu’elle ne ferait pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l’État, compétent en matière d’hébergement d’urgence, à “prendre ses responsabilités”.Une banderole noire ornait toujours mardi la façade du bâtiment, au-dessus de l’entrée: “Gaîté lyrique occupée. 400 vies en danger, 80 emplois menacés”. Les salariés l’ont accrochée avant de partir le 26 février, exerçant leur droit de retrait alors que, depuis mi-décembre, le lieu culturel était fermé au public.Cette occupation était devenue emblématique des tensions sur la question migratoire entre militants de gauche radicale, soutenant les exilés, et une extrême droite hostile à leur accueil en France.Le 28 février, le milliardaire et puissant allié de Donald Trump, Elon Musk, avait relayé sur X un article du journal britannique Daily Mail sur la situation du théâtre parisien, fustigeant une “empathie suicidaire” menaçant selon lui la “civilisation”.abe-abo-mca-juc/bfa/sla

Israel vows to fight on in Gaza after deadliest strikes since truce

Israel vowed on Tuesday to continue fighting in Gaza until all hostages are returned as it unleashed its most intense strikes since a ceasefire, with the health ministry in the Hamas-run territory reporting more than 400 people killed.Hamas accused Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu of deciding to “resume war” after an impasse in truce negotiations, and warned that the return to fighting could be a “death sentence” for hostages still alive in Gaza.The strikes were by far the biggest and deadliest since a truce took effect in January. Hamas has not responded to the strikes so far.Netanyahu warned Hamas this month of consequences it “cannot imagine” if it does not free hostages still in Gaza, and Israeli media reported on plans aimed at ramping up pressure on Hamas dubbed the “Hell Plan”.The White House said Israel consulted US President Donald Trump’s administration before launching the wave of strikes, which the health ministry in Gaza said killed mostly women and children.Netanyahu’s office said the operation was ordered after “Hamas’s repeated refusal to release our hostages, as well as its rejection of all of the proposals it has received from US Presidential Envoy Steve Witkoff and from the mediators”.”Israel will, from now on, act against Hamas with increasing military strength,” the statement said.”We will not stop fighting as long as the hostages are not returned home and all our war aims are not achieved,” Defence Minister Israel Katz said.Apart from the release of the remaining hostages, Israel’s other main war aim is to crush Hamas.In a statement, Hamas said Israel had “decided to overturn the ceasefire agreement”.”Netanyahu’s decision to resume war is a decision to sacrifice the occupation’s prisoners and impose a death sentence on them,” it said.Hamas said the head of its government in Gaza, Essam al-Dalis, was among several officials killed in the strikes.A Hamas official said the group was “working with mediators” to stop the bombardment, while the movement blamed what it described as “unlimited” US support for Israel for the deadly strikes.- ‘Fire of hell’ -In Khan Yunis in the southern Gaza Strip, AFP footage showed people rushing stretchers with wounded people, including young children, to the Nasser Hospital. Bodies covered with white sheets were also taken to the hospital’s mortuary.Mohammed Jarghoun, 36, was sleeping in a tent near his destroyed house in Khan Yunis when he was woken by huge blasts.”I thought they were dreams and nightmares, but I saw a fire in my relatives’ house. More than 20 martyrs and wounded, most of them children and women.”Ramez Alammarin, 25, described carrying children to hospital southeast of Gaza City.”They unleashed the fire of hell again on Gaza,” he said of Israel, adding that “bodies and limbs are on the ground, and the wounded cannot find any doctor to treat them.”Families of Israeli hostages in Gaza pleaded with Netanyahu to “stop the killing and disappearance” of their loved ones, and called for a protest in front of the premier’s residence.- ‘Hundreds of wounded’ -Brokered by Qatar, Egypt and the United States, the initial phase of the ceasefire took effect on January 19, largely halting more than 15 months of fighting in Gaza triggered by Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel.That first phase ended in early March, and the two sides have been unable to agree on the next steps.The health ministry in Hamas-run Gaza said the bodies of 413 people had been received by Gaza hospitals.”A number of victims are still under the rubble and work is underway to recover them,” it added.Israel ordered all schools near the Gaza border to shut for fear of attack.US envoy Witkoff told CNN on Sunday he had offered a “bridge proposal” that would see five living hostages, including Israeli-American Edan Alexander, released in return for freeing a “substantial amount of Palestinian prisoners” from Israel jails.Hamas had said it was ready to free Alexander and the remains of four others.Witkoff said Hamas had provided “an unacceptable response” and that “the opportunity is closing fast”.- Deadlock -During the first phase of the truce, Hamas released 33 hostages, including eight deceased, and Israel freed around 1,800 Palestinian detainees.Since then, Hamas has consistently demanded negotiations for the second phase.Former US president Joe Biden had outlined a second phase which would involve the release of remaining living hostages, the withdrawal of all Israeli forces left in Gaza and the establishment of a lasting ceasefire. Israel, however, seeks to extend the first phase until mid-April, insisting any transition to the second phase must include “the total demilitarisation” of Gaza and the removal of Hamas.The talks have been deadlocked, and Israel has cut aid and electricity to the territory.Hamas’s October 7, 2023 attack resulted in 1,218 deaths on the Israeli side, mostly civilians, while before the overnight strikes, Israel’s retaliatory response in Gaza had killed at least 48,577 people, also mostly civilians, according to figures from the two sides.Of the 251 hostages seized during the attack, 58 are still held in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.UN chief Antonio Guterres was “shocked” by the renewed strikes, a spokeswoman said, while UN rights chief Volker Turk said he was “horrified”.Both Russia and China warned against an escalation, while Egypt and Turkey condemned the violence.

Lycée musulman Averroès: le rapporteur public préconise d’annuler la résiliation du contrat avec l’Etat

Le rapporteur public, magistrat indépendant dont les avis doivent éclairer les juridictions administratives, a recommandé mardi l’annulation de la décision de la préfecture du Nord de résilier en 2023 le contrat entre l’Etat et le lycée musulman lillois Averroès.Cette préconisation va à l’encontre des deux décisions prises en référé dans ce dossier. Elle est également contraire à celle prise la semaine passée par le tribunal administratif de Lyon, également en référé, qui a refusé de restaurer le contrat d’un des deux seuls autres lycées musulmans conventionnés, Al Kindi.Le rapporteur public du tribunal administratif de Lille a relevé des “vices” dans la procédure, et jugé que les “manquements” soulevés par la préfecture n’étaient “pas de nature à justifier” la résiliation du contrat.Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord a mis fin au contrat d’Averroès pour “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”, le privant de subventions publiques depuis la rentrée 2024.Le rapporteur a estimé que l’administration avait commis une “erreur d’appréciation” et que les droits de la défense n’avaient pas été respectés en raison “du défaut d’accès à certains documents” cités dans le rapport de la préfecture.Le rapporteur public a contesté pendant plus d’une heure, point par point, la plupart des griefs de la préfecture à l’encontre de l’établissement, affirmant qu’ils n’étaient pas établis.Le préfet avait notamment dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane du lycée, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Or “aucun élément ne permet de dire” que cet ouvrage “aurait été étudié”, selon le rapporteur public. La préfecture évoquait aussi la prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d’information (CDI) de l’établissement.Le rapporteur public a toutefois relevé “10 livres traitant de religion autre que l’islam” et “d’autres livres traitant de la laïcité” dans le CDI.Tout en concédant que certains manquements soulevés étaient bien établis, le rapporteur public a estimé qu’ils n’étaient pas suffisamment graves pour justifier la rupture du contrat de ce lycée avec l’Etat.”C’est un soulagement pour Averroès”, a réagi mardi Me Guez Guez après les conclusions du rapporteur public.

Lycée musulman Averroès: le rapporteur public préconise d’annuler la résiliation du contrat avec l’Etat

Le rapporteur public, magistrat indépendant dont les avis doivent éclairer les juridictions administratives, a recommandé mardi l’annulation de la décision de la préfecture du Nord de résilier en 2023 le contrat entre l’Etat et le lycée musulman lillois Averroès.Cette préconisation va à l’encontre des deux décisions prises en référé dans ce dossier. Elle est également contraire à celle prise la semaine passée par le tribunal administratif de Lyon, également en référé, qui a refusé de restaurer le contrat d’un des deux seuls autres lycées musulmans conventionnés, Al Kindi.Le rapporteur public du tribunal administratif de Lille a relevé des “vices” dans la procédure, et jugé que les “manquements” soulevés par la préfecture n’étaient “pas de nature à justifier” la résiliation du contrat.Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord a mis fin au contrat d’Averroès pour “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”, le privant de subventions publiques depuis la rentrée 2024.Le rapporteur a estimé que l’administration avait commis une “erreur d’appréciation” et que les droits de la défense n’avaient pas été respectés en raison “du défaut d’accès à certains documents” cités dans le rapport de la préfecture.Le rapporteur public a contesté pendant plus d’une heure, point par point, la plupart des griefs de la préfecture à l’encontre de l’établissement, affirmant qu’ils n’étaient pas établis.Le préfet avait notamment dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane du lycée, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Or “aucun élément ne permet de dire” que cet ouvrage “aurait été étudié”, selon le rapporteur public. La préfecture évoquait aussi la prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d’information (CDI) de l’établissement.Le rapporteur public a toutefois relevé “10 livres traitant de religion autre que l’islam” et “d’autres livres traitant de la laïcité” dans le CDI.Tout en concédant que certains manquements soulevés étaient bien établis, le rapporteur public a estimé qu’ils n’étaient pas suffisamment graves pour justifier la rupture du contrat de ce lycée avec l’Etat.”C’est un soulagement pour Averroès”, a réagi mardi Me Guez Guez après les conclusions du rapporteur public.