La Corée du Sud cesse de diffuser de la propagande à la frontière avec le Nord

La Corée du Sud a annoncé mercredi avoir cessé de diffuser de la propagande contre son voisin du Nord dans les zones frontalières, après que son nouveau président s’est engagé à tenter de “rétablir la confiance” entre les deux pays ennemis.La décision vise “à tenir la promesse de restaurer la confiance dans les relations entre la Corée du Sud et la Corée du Nord et de rechercher la paix dans la péninsule coréenne,” a déclaré le ministère sud-coréen de la Défense dans un bref communiqué.”Les diffusions ont cessé mercredi après-midi”, a déclaré un porte-parole du ministère à l’AFP.Après avoir remporté les élections anticipées de la semaine dernière, le nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung, avait promis d’améliorer les rapports avec Pyongyang par le dialogue.”La paix vaut mieux que la guerre, quel qu’en soit le prix” a-t-il déclaré.Les relations entre les deux Corées sont à leur point le plus bas depuis des années, en partie en raison de la ligne dure envers Pyongyang de l’ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol, destitué en avril pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale.Pendant sa campagne en 2022, M. Yoon avait traité le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un de “garçon grossier” et avait juré de “lui apprendre les bonnes manières”. Une fois au pouvoir, il avait menacé Pyongyang de frappes préventives et renforcé les liens militaires avec l’allié américain.La Corée du Nord a elle aussi considérablement durci sa position. Elle a officiellement renoncé à tout espoir de réunification, déclaré le Sud “Etat ennemi”, et dynamité les routes et voies ferrées transfrontalières remises en service des années plus tôt, quand les relations étaient meilleures.-Propagande contre propagande-Les diffusions de propagande anti-Corée du Nord provoquent l’ire de Pyongyang, qui a menacé par le passé de lancer des missiles contre les hauts-parleurs sud-coréens Les haut-parleurs avaient été allumés pour la première fois depuis six ans dans la zone démilitarisée qui divise les deux Corées en juin 2024 en réponse à un barrage de ballons remplis d’ordures que Pyongyang avait fait voler vers le sud.Ils diffusent généralement de la K-pop et des informations vers le Nord.En réponse, la Corée du Nord diffuse ses propres émissions de propagande, envoyant des bruits étranges et inquiétants vers le Sud à toute heure, ce qui a suscité des plaintes de la part des habitants de la frontière.Sur l’île de Ganghwa, toute proche de la frontière, Ahn Hyo-cheol, un villageois a déclaré à l’AFP que les bruits en provenance du Nord n’avaient “pas du tout diminué” mercredi après-midi.”Je n’ai pas de grands espoirs sur la façon dont la Corée du Nord pourrait changer, mais je pense que la décision du gouvernement d’arrêter les émissions par haut-parleur en direction du Nord est une bonne décision”, a-t-il déclaré.Pour le conseiller du comté de Ganghwa, Park Heung-yeol, la décision de Séoul était “attendue depuis longtemps”.”L’arrêt des hauts-parleurs ne doit pas être une fin en soi: nous devons également oeuvrer au rétablissement des canaux de communication intercoréens et entamer un dialogue pour mettre fin aux émissions du Nord ciblant le Sud”, a ajouté M. Park.-‘Un signal clair’-Pyongyang n’a pas commenté la victoire de Lee Jae-myung, à l’exception d’un bref communiqué de presse informant la population de sa victoire.Mais le nouveau président sud-coréen détient la majorité parlementaire – assurée pour les trois prochaines années, ce qui lui donne plus de marge de manoeuvre pour mettre en oeuvre son programme.L’arrêt des haut-parleurs “est un signal clair (…) qu’il a l’intention de tenir sa promesse de campagne d’améliorer les liens avec le Nord et qu’il n’a aucune intention hostile à son égard”, a déclaré Hong Min, analyste principal à l’Institut coréen pour l’unification nationale.”On peut s’attendre à ce que M. Lee prenne d’autres mesures pour renforcer cette position, notamment en tentant de relancer un accord militaire avec le Nord qui a été abandonné l’année dernière”, a déclaré M. Hong. “Le Nord pourrait rendre la pareille en arrêtant sa propre campagne de bruit visant les Sud-Coréens vivant sur les îles de la zone frontalière.”Les deux Corées sont toujours officiellement en guerre, le conflit de 1950-53 s’étant terminé par un armistice et non par un traité de paix.

Violences en Irlande du Nord: six arrestations, 17 policiers blessés

Six personnes ont été arrêtées et 17 policiers ont été blessés en Irlande du Nord lors d’une deuxième nuit de violences anti-immigrés, déclenchées après l’inculpation de deux adolescents pour la tentative de viol d’une jeune fille.Des individus se sont à nouveau affrontés avec les forces de l’ordre et ont attaqué des habitations et commerces, principalement dans la ville de Ballymena, a indiqué la police mercredi, ajoutant que de “troubles sporadiques” avaient eu lieu ailleurs dans cette province britannique, notamment à Belfast. La police, qui évoque des violences “motivées par des considérations raciales”, ne souhaite pas communiquer sur l’origine des deux jeunes de 14 ans inculpés pour une tentative de viol à Ballymena. Selon les médias britanniques ils se sont exprimés par l’intermédiaire d’un interprète roumain lors de leur comparution lundi au tribunal.”La violence insensée observée ces deux dernières nuits à Ballymena est profondément préoccupante et totalement inacceptable”, a déclaré mercredi le commissaire Jon Boutcher dans un communiqué.”Au cours d’une deuxième nuit d’émeutes et de troubles, principalement dans le quartier de Clonavon Terrace à Ballymena, les policiers ont été la cible d’attaques soutenues pendant plusieurs heures, avec de multiples cocktails Molotov, des briques et des feux d’artifice”, indique la police.Les violences ont notamment visé des zones où vivent des immigrés roumains dans cette ville de 31.000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Belfast. Cinq personnes ont été arrêtées pour troubles à l’ordre public et placées en garde à vue. Des incidents ont également été rapportés à Belfast ainsi que dans deux villes à proximité, Carrickfergus et Newtownabbey, où un homme a été interpellé.A Ballymena, des commerces et des habitations ont été pris pour cible mardi par des centaines de manifestants, et des véhicules ont été incendiés. La police a utilisé des canons à eau pour disperser les émeutiers.Les premières violences avaient éclaté lundi soir à l’issue d’un rassemblement en soutien à la jeune victime de la tentative de viol présumée et à sa famille.”À ceux qui ont été menacés ou touchés par ces violences, je dis: nous sommes avec vous (…) Les actes haineux et la répression populaire ne font que déchirer le tissu social : ils ne résolvent rien et ne servent à personne”, a affirmé le commissaire Jon Boutcher.”Ces actes criminels mettent non seulement des vies en danger, mais risquent également de compromettre la procédure pénale en cours”, a-t-il dit.

China says ready to ‘strengthen’ cooperation with US after trade talks

China’s vice premier and top trade negotiator said Beijing was ready to “strengthen cooperation” with Washington, Chinese state media said Wednesday, following trade talks in London it said had made substantial progress.US Commerce Secretary Howard Lutnick expressed optimism after a full day of negotiations that concerns surrounding rare earth minerals and magnets “will be resolved” eventually, as the deal is implemented.But this framework will first need to be approved by leaders in Washington and Beijing, officials said, at the end of meetings at the British capital’s historic Lancaster House.All eyes were on the outcomes of negotiations as both sides tried to overcome an impasse over export restrictions. US officials earlier accused Beijing of slow-walking approvals for shipments of rare earths.The world’s two biggest economies were also seeking a longer-lasting truce in their escalating tariffs war, with levies currently only temporarily on hold.”We’re moving as quickly as we can,” US Trade Representative Jamieson Greer told reporters Tuesday.”We would very much like to find an agreement that makes sense for both countries,” he added, noting that the relationship was complex.”We feel positive about engaging with the Chinese,” he maintained.Speaking separately to reporters, China International Trade Representative Li Chenggang said: “Our communication has been very professional, rational, in-depth and candid.”Li expressed hope that progress made in London would help to boost trust on both sides.And in a state media readout of the talks released Wednesday, Chinese Vice Premier He Lifeng, who headed Beijing’s team in London, stressed the need for the two sides to strengthen cooperation in future dialogue.”As a next step, the two sides should… continuously enhance consensus, reduce misunderstandings and strengthen cooperation,” He Lifeng said, according to state broadcaster CCTV.- Productive talks -US Treasury Secretary Scott Bessent earlier described the closely-watched trade talks as productive, although scheduling conflicts prompted his departure from London with negotiations still ongoing.Bessent, who led the US delegation with Lutnick and Greer, left early to return to Washington for testimony before Congress, a US official told AFP.Both sides do not yet have another gathering scheduled.But Lutnick said Tuesday that US measures imposed when rare earths “were not coming” would likely be relaxed once Beijing moved forward with more licence approvals.Stocks rose Wednesday as investors welcomed the China-US agreement to lower trade tensions, stoking hopes the economic superpowers will eventually reach a broader tariff deal.Hong Kong was among the best performers in Asia while European markets were also up.The London negotiations follow talks in Geneva last month, which saw a temporary agreement to lower tariffs.This time, China’s exports of rare earth minerals — used in a range of things including smartphones, electric vehicle batteries and green technology — were a key issue on the agenda.”In Geneva, we had agreed to lower tariffs on them, and they had agreed to release the magnets and rare earths that we need throughout the economy,” US President Donald Trump’s top economic adviser, Kevin Hassett, told CNBC on Monday.Even though Beijing was releasing some supplies, “it was going a lot slower than some companies believed was optimal”, he added.- ‘Mirror arsenal’ -Both countries “have developed almost a mirror arsenal of trade and investment weapons that they can aim at each other,” said Emily Benson, head of strategy at Minerva Technology Futures.As they tap economic tools to try to shift global power structures, she told AFP, it may not be reasonable to expect a typical trade and investment deal.But both sides could find ways to level off a downward spiral.A dialling-down of temperatures could involve Chinese efforts to shore up the process for granting export control licences, Benson said. She noted Beijing appeared understaffed given the volume of requests.On the US side, this could look like a relaxation of certain export curbs in the high-tech domain, she added.But observers remained cautious, with Thomas Mathews of Capital Economics warning that Washington was unlikely to “back off completely.” This could weigh on markets.Since returning to office, Trump has slapped a 10 percent levy on friend and foe, threatening steeper rates on dozens of economies.His tariffs have dented trade, with Beijing data showing Chinese exports to the United States plunged in May.The World Bank on Tuesday joined other international organisations to slash its 2025 global growth forecast amid trade uncertainty.China is also in talks with partners including Japan and South Korea to try to build a united front countering Trump’s tariffs.burs-oho/mtp

China says ready to ‘strengthen’ cooperation with US after trade talks

China’s vice premier and top trade negotiator said Beijing was ready to “strengthen cooperation” with Washington, Chinese state media said Wednesday, following trade talks in London it said had made substantial progress.US Commerce Secretary Howard Lutnick expressed optimism after a full day of negotiations that concerns surrounding rare earth minerals and magnets “will be resolved” eventually, as the deal is implemented.But this framework will first need to be approved by leaders in Washington and Beijing, officials said, at the end of meetings at the British capital’s historic Lancaster House.All eyes were on the outcomes of negotiations as both sides tried to overcome an impasse over export restrictions. US officials earlier accused Beijing of slow-walking approvals for shipments of rare earths.The world’s two biggest economies were also seeking a longer-lasting truce in their escalating tariffs war, with levies currently only temporarily on hold.”We’re moving as quickly as we can,” US Trade Representative Jamieson Greer told reporters Tuesday.”We would very much like to find an agreement that makes sense for both countries,” he added, noting that the relationship was complex.”We feel positive about engaging with the Chinese,” he maintained.Speaking separately to reporters, China International Trade Representative Li Chenggang said: “Our communication has been very professional, rational, in-depth and candid.”Li expressed hope that progress made in London would help to boost trust on both sides.And in a state media readout of the talks released Wednesday, Chinese Vice Premier He Lifeng, who headed Beijing’s team in London, stressed the need for the two sides to strengthen cooperation in future dialogue.”As a next step, the two sides should… continuously enhance consensus, reduce misunderstandings and strengthen cooperation,” He Lifeng said, according to state broadcaster CCTV.- Productive talks -US Treasury Secretary Scott Bessent earlier described the closely-watched trade talks as productive, although scheduling conflicts prompted his departure from London with negotiations still ongoing.Bessent, who led the US delegation with Lutnick and Greer, left early to return to Washington for testimony before Congress, a US official told AFP.Both sides do not yet have another gathering scheduled.But Lutnick said Tuesday that US measures imposed when rare earths “were not coming” would likely be relaxed once Beijing moved forward with more licence approvals.Stocks rose Wednesday as investors welcomed the China-US agreement to lower trade tensions, stoking hopes the economic superpowers will eventually reach a broader tariff deal.Hong Kong was among the best performers in Asia while European markets were also up.The London negotiations follow talks in Geneva last month, which saw a temporary agreement to lower tariffs.This time, China’s exports of rare earth minerals — used in a range of things including smartphones, electric vehicle batteries and green technology — were a key issue on the agenda.”In Geneva, we had agreed to lower tariffs on them, and they had agreed to release the magnets and rare earths that we need throughout the economy,” US President Donald Trump’s top economic adviser, Kevin Hassett, told CNBC on Monday.Even though Beijing was releasing some supplies, “it was going a lot slower than some companies believed was optimal”, he added.- ‘Mirror arsenal’ -Both countries “have developed almost a mirror arsenal of trade and investment weapons that they can aim at each other,” said Emily Benson, head of strategy at Minerva Technology Futures.As they tap economic tools to try to shift global power structures, she told AFP, it may not be reasonable to expect a typical trade and investment deal.But both sides could find ways to level off a downward spiral.A dialling-down of temperatures could involve Chinese efforts to shore up the process for granting export control licences, Benson said. She noted Beijing appeared understaffed given the volume of requests.On the US side, this could look like a relaxation of certain export curbs in the high-tech domain, she added.But observers remained cautious, with Thomas Mathews of Capital Economics warning that Washington was unlikely to “back off completely.” This could weigh on markets.Since returning to office, Trump has slapped a 10 percent levy on friend and foe, threatening steeper rates on dozens of economies.His tariffs have dented trade, with Beijing data showing Chinese exports to the United States plunged in May.The World Bank on Tuesday joined other international organisations to slash its 2025 global growth forecast amid trade uncertainty.China is also in talks with partners including Japan and South Korea to try to build a united front countering Trump’s tariffs.burs-oho/mtp

A Paris, Mohamed Amra interrogé pour la première fois sur son évasion meurtrière

Répondra-t-il aux questions des juges spécialisés ? Le narcotrafiquant Mohamed Amra est arrivé mercredi au tribunal de Paris pour son premier interrogatoire sur son évasion meurtrière en mai 2024, après avoir été extrait le matin-même de sa prison par hélicoptère.Il doit désormais être entendu par les juges de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco) chargés des investigations, ouvertes notamment pour meurtres en bande organisée en récidive.Selon une source proche du dossier, l’interrogatoire évoquera aussi son accès aux droits de la défense et ses conditions de détention, que Mohamed Amra a déjà dénoncées par la voix de l’un de ses avocats.Si le suspect a exprimé des réticences pour répondre sur le fond du dossier, d’après cette source, cette audition doit permettre de le questionner sur la préparation de son évasion, sur le jour J de l’opération puis sur sa longue cavale.Un interrogatoire d’importance, selon la procureure de Paris, Laure Beccuau: cette “première audition” sera le temps des “premières déclarations”, a-t-elle souligné vendredi dans une interview à RMC/BFMTV.Sollicités mercredi par l’AFP, les avocats du suspect, Benoit David et Lucas Montagnier, n’ont pas souhaité faire de déclaration en amont de l’audition.- Hélicoptère – Au moins quarante autres personnes sont mises en examen dans cette affaire tentaculaire qui a mobilisé des moyens exceptionnels pour interpeller les suspects, dont certains étaient en fuite en Thaïlande, en Allemagne et au Maroc.L’évasion de celui qui est surnommé “La Mouche” s’était déroulée le 14 mai 2024 dans l’Eure lors d’une précédente extraction qui s’est transformée en véritable guet-apens, coûtant la vie à deux agents pénitentiaires et en blessant grièvement trois autres. Mohamed Amra se trouvait dans un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville quand un commando l’a libéré dans une attaque ultraviolente. Il est ensuite parti en cavale pendant neuf mois, mais a été arrêté le 22 février à Bucarest avant d’être remis à la France.Mercredi, cette nouvelle extraction a été réalisée sous haute sécurité, avec à la manoeuvre le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), unité d’élite spécialisée dans la gestion de crises et les missions dangereuses.Peu après 07h30, Mohamed Amra a été extrait par hélicoptère de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), a indiqué une autre source proche du dossier à l’AFP, comme avaient pu le constater des journalistes de l’AFP sur place.A bord, il était équipé d’un casque antibruit avec une cagoule sur la tête “pour l’empêcher de mémoriser le trajet”, a précisé l’une des sources proches du dossier.Puis il a été conduit de la base aérienne de Vélizy-Villacoublay au tribunal de Paris, où il est arrivé vers 09H30 escorté par un convoi de quatre véhicules et deux motards, a constaté une journaliste de l’AFP.- “Avancer vite” -La révélation par la presse de cette extraction prochaine avait suscité l’indignation de syndicats pénitentiaires, appelant à une audition en visioconférence ou à un déplacement des magistrats au sein même de la prison où est détenu Mohamed Amra, pour minimiser les risques.Mais la procureure de Paris, Laure Beccuau, a défendu le choix des juges de le faire venir à Paris.”Lorsqu’on parle de Mohamed Amra, l’idée qu’on l’extraie pour le faire voyager dans un véhicule pénitentiaire, c’est la reviviscence de l’attaque effroyable” lors de son évasion, avait-elle reconnu. “C’est, chez les agents pénitentiaires, la crainte que les faits se reproduisent”. Mais si les juges ont choisi de le faire venir, c’est “parce qu’ils veulent désormais que le dossier avance vite”, avait affirmé Mme Beccuau sur RMC/BFM.”On va peut-être lui opposer des pièces de procédure, des scellés. (…) Vous n’imaginez évidemment pas trois magistrats instructeurs se déplacer avec l’intégralité des scellés. Et puis il faut aussi des conditions d’audition sur un interrogatoire qui va durer longtemps”, avait-elle relevé.

A Paris, Mohamed Amra interrogé pour la première fois sur son évasion meurtrière

Répondra-t-il aux questions des juges spécialisés ? Le narcotrafiquant Mohamed Amra est arrivé mercredi au tribunal de Paris pour son premier interrogatoire sur son évasion meurtrière en mai 2024, après avoir été extrait le matin-même de sa prison par hélicoptère.Il doit désormais être entendu par les juges de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco) chargés des investigations, ouvertes notamment pour meurtres en bande organisée en récidive.Selon une source proche du dossier, l’interrogatoire évoquera aussi son accès aux droits de la défense et ses conditions de détention, que Mohamed Amra a déjà dénoncées par la voix de l’un de ses avocats.Si le suspect a exprimé des réticences pour répondre sur le fond du dossier, d’après cette source, cette audition doit permettre de le questionner sur la préparation de son évasion, sur le jour J de l’opération puis sur sa longue cavale.Un interrogatoire d’importance, selon la procureure de Paris, Laure Beccuau: cette “première audition” sera le temps des “premières déclarations”, a-t-elle souligné vendredi dans une interview à RMC/BFMTV.Sollicités mercredi par l’AFP, les avocats du suspect, Benoit David et Lucas Montagnier, n’ont pas souhaité faire de déclaration en amont de l’audition.- Hélicoptère – Au moins quarante autres personnes sont mises en examen dans cette affaire tentaculaire qui a mobilisé des moyens exceptionnels pour interpeller les suspects, dont certains étaient en fuite en Thaïlande, en Allemagne et au Maroc.L’évasion de celui qui est surnommé “La Mouche” s’était déroulée le 14 mai 2024 dans l’Eure lors d’une précédente extraction qui s’est transformée en véritable guet-apens, coûtant la vie à deux agents pénitentiaires et en blessant grièvement trois autres. Mohamed Amra se trouvait dans un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville quand un commando l’a libéré dans une attaque ultraviolente. Il est ensuite parti en cavale pendant neuf mois, mais a été arrêté le 22 février à Bucarest avant d’être remis à la France.Mercredi, cette nouvelle extraction a été réalisée sous haute sécurité, avec à la manoeuvre le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), unité d’élite spécialisée dans la gestion de crises et les missions dangereuses.Peu après 07h30, Mohamed Amra a été extrait par hélicoptère de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), a indiqué une autre source proche du dossier à l’AFP, comme avaient pu le constater des journalistes de l’AFP sur place.A bord, il était équipé d’un casque antibruit avec une cagoule sur la tête “pour l’empêcher de mémoriser le trajet”, a précisé l’une des sources proches du dossier.Puis il a été conduit de la base aérienne de Vélizy-Villacoublay au tribunal de Paris, où il est arrivé vers 09H30 escorté par un convoi de quatre véhicules et deux motards, a constaté une journaliste de l’AFP.- “Avancer vite” -La révélation par la presse de cette extraction prochaine avait suscité l’indignation de syndicats pénitentiaires, appelant à une audition en visioconférence ou à un déplacement des magistrats au sein même de la prison où est détenu Mohamed Amra, pour minimiser les risques.Mais la procureure de Paris, Laure Beccuau, a défendu le choix des juges de le faire venir à Paris.”Lorsqu’on parle de Mohamed Amra, l’idée qu’on l’extraie pour le faire voyager dans un véhicule pénitentiaire, c’est la reviviscence de l’attaque effroyable” lors de son évasion, avait-elle reconnu. “C’est, chez les agents pénitentiaires, la crainte que les faits se reproduisent”. Mais si les juges ont choisi de le faire venir, c’est “parce qu’ils veulent désormais que le dossier avance vite”, avait affirmé Mme Beccuau sur RMC/BFM.”On va peut-être lui opposer des pièces de procédure, des scellés. (…) Vous n’imaginez évidemment pas trois magistrats instructeurs se déplacer avec l’intégralité des scellés. Et puis il faut aussi des conditions d’audition sur un interrogatoire qui va durer longtemps”, avait-elle relevé.