Trump dépêche plus de soldats face aux manifestants de Los Angeles

Des centaines de militaires du corps des Marines, mobilisés par Donald Trump contre l’avis des autorités californiennes, arrivent en renfort mardi à Los Angeles, déjà quadrillé par des milliers de soldats et policiers chargés de réprimer les manifestations contre les expulsions de migrants.Depuis vendredi, la mégapole à la forte population d’origine hispanique est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l’immigration (ICE) contre les sans-papiers et les forces de l’ordre en tenue anti-émeutes.La nuit a ramené un calme précaire dans le centre de Los Angeles, dont certaines rues chargées de gaz lacrymogènes témoignent des affrontements des derniers jours.Quelque 700 Marines, un corps d’élite normalement utilisé comme force de projection extérieure, doivent rejoindre 4.000 militaires réservistes de la Garde nationale dont le déploiement a été annoncé en deux fois par Donald Trump, qui se voit reprocher d’avoir pris des mesures disproportionnées. “Ils sont censés nous protéger mais, à la place, ils sont envoyés pour nous attaquer”, confie à l’AFP Kelly Diemer, une manifestante de 47 ans. Elle juge que les Etats-Unis “ne sont plus une démocratie”.Le président américain campe sur ses positions. “Si je n’avais pas envoyé l’armée à Los Angeles ces trois dernières nuits, cette ville qui était par le passé grande et belle serait en train de brûler en ce moment même”, a-t-il écrit mardi sur son réseau Truth Social.L’affrontement est double: celui, sur le terrain, opposant les forces de l’ordre à des manifestants protestant contre la politique répressive de Donald Trump visant les migrants entrés illégalement sur le sol américain; et celui, très politique, entre l’administration du président républicain et la Californie, à l’avant-garde des Etats démocrates.Son gouverneur démocrate Gavin Newsom, considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche pour 2028, a estimé que le déploiement de militaires d’active assouvissait “le fantasme fou d’un président dictatorial”.-“Plumes et goudron”-Mais la garde rapprochée du président en a rajouté dans la défiance envers les autorités locales. Gavin Newsom “mérite le goudron et les plumes”, a affirmé le patron républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson.L’Etat de Californie a annoncé qu’il allait poursuivre Donald Trump en justice, estimant que son choix de mobiliser la Garde nationale sans l’aval du gouverneur “violait” la Constitution.Sans faire tache d’huile, le mouvement a gagné par contagion d’autres métropoles américaines. A Santa Ana, proche de Los Angeles, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes en direction de manifestants criant des slogans contre ICE, rapportent des journalistes de l’AFP.Des accrochages ont été également été signalés à New York et au Texas. A New York, la police a procédé à des arrestations lors d’une manifestation à Manhattan, selon un journaliste de l’AFP, et à Austin, des gaz lacrymogènes ont été tirés, selon la chaine KXAN, filiale de NBC. “Ce genre de spectacle alimente l’idée qu’il y a un véritable soulèvement contre les autorités et une vraie urgence, ce qui permet (à Donald Trump) d’avoir recours à encore plus de force. On peut a minima supposer que c’est exactement ce qu’il cherche : militariser ce type de conflits, en particulier sur l’immigration, parce que ça lui permet de s’orienter de plus en plus vers un pouvoir  dictatorial, autoritaire”, estime auprès de l’AFP Frank Bowman, professeur de droit à l’université du Missouri.Le discours de Donald Trump, en difficulté sur sa loi budgétaire et fragilisé par sa récente dispute avec Elon Musk, fait mouche auprès de certains Californiens inquiets. Une propriétaire d’un petit commerce, qui préfère garder l’anonymat, se dit ainsi en faveur de la répression musclée des autorités fédérales.”C’est nécessaire pour arrêter le vandalisme”, déclare-t-elle à l’AFP alors que la devanture de son commerce a été taguée de graffitis. Depuis vendredi, plusieurs voitures ont été incendiées.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Sécurité énergétique: Londres promet des milliards pour le nucléaire

Centrale de Sizewell C, petits réacteurs et recherche sur la fusion: le gouvernement britannique a promis mardi des milliards de livres pour relancer l’énergie nucléaire dans le pays, jugée indispensable pour sa sécurité énergétique et ses ambitions climatiques.Le gouvernement “lance une nouvelle ère pour l’énergie nucléaire” au Royaume-Uni, a affirmé mardi la ministre des Finances Rachel Reeves, à la veille d’un discours dans lequel elle détaillera ses priorités de dépenses et d’investissements d’ici la fin de la décennie.Elle a d’ores et déjà assuré que la filière pourrait compter sur plus de 30 milliards de livres (35 milliards d’euros).A l’image d’autres pays européens, dont la France, qui veulent relancer la filière, Londres estime avoir “besoin de nouvelles installations nucléaires”, pour baisser les prix de l’électricité, assurer la sécurité énergétique et “lutter contre la crise climatique”, a insisté le ministre de l’Energie Ed Miliband.Au premier rang des investissements annoncés mardi, Londres promet d’injecter 14,2 milliards de livres (presque 17 milliards d’euros) dans le projet Sizewell C de réacteurs nucléaires EPR dans l’est du Royaume-Uni, porté par l’énergéticien français EDF.Selon le Financial Times, cette somme comprend en réalité 2,7 milliards de livres déjà promis dans le budget présenté en automne. Elle porte le total investi par le gouvernement britannique dans le projet à 17,8 milliards de livres (21 milliards d’euros).- “Une catastrophe” -La centrale Sizewell C, constituée de deux réacteurs EPR, pourrait coûter au total 20 à 30 milliards de livres (24 à 35 milliards d’euros), voire davantage selon certaines estimations contestées par le gouvernement.Elle ne devrait cependant pas commencer sa production d’électricité avant 2035.”La construction de nouveaux projets nucléaires en Grande-Bretagne est encore bien trop longue et coûteuse”, a réagi mardi l’association pour la croissance économique Britain Remade, appelant le gouvernement à alléger les formalités.Londres a pris une part directe de 50% dans le projet fin 2022, en parallèle de la sortie du chinois CGN, initialement partenaire. Le gouvernement britannique est désormais actionnaire majoritaire de Sizewell C, a précisé EDF en janvier.Si l’exécutif s’active en coulisse pour sécuriser des milliards de financements d’investisseurs privés, il n’y a désormais “aucun projet d’avoir un investissement chinois à Sizewell”, a indiqué un porte-parole du gouvernement mardi.”Privilégier le nucléaire aux énergies renouvelables moins chères, plus propres et plus rapides à déployer” est “une catastrophe”, a réagi l’organisation d’opposants Together Against Sizewell C (TASC), soulignant que les réacteurs ont besoin d'”uranium provenant de l’étranger”.Le gouvernement britannique n’a pas encore pris sa “décision finale d’investissement” sur Sizewell C. Celle-ci est attendue début juillet lors d’un sommet entre Paris et Londres.Mais la promesse d’investissement est “une excellente nouvelle”, a salué Simone Rossi, directeur général d’EDF Energy qui porte aussi dans le pays le projet de centrale Hinkley Point C, déjà en construction.- Petits et moins chers -Doté d’une flotte de centrales nucléaires vieillissantes déjà gérée par l’énergéticien français, le Royaume-Uni a remis l’accent sur le développement de cette énergie depuis le début de la guerre en Ukraine au nom de sa sécurité énergétique.Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, dit vouloir mettre en oeuvre “le plus grand programme de construction nucléaire depuis une génération”.Londres a également annoncé mardi avoir choisi le groupe industriel britannique Rolls-Royce pour fabriquer les premiers petits réacteurs nucléaires (SMR) du pays, une technologie moins chère que les centrales classiques mais qui nécessitera encore des années de développement.EDF, initialement finaliste, s’était retiré du processus de sélection en juillet dernier, après la remise à plat des plans de son premier modèle de petit réacteur.Le gouvernement s’est engagé mardi à consacrer plus de 2,5 milliards de livres (3 milliards d’euros) au programme de petits réacteurs modulaires dans son ensemble, et prévoit d’injecter la même somme dans la recherche et le développement sur la fusion nucléaire.

Sécurité énergétique: Londres promet des milliards pour le nucléaire

Centrale de Sizewell C, petits réacteurs et recherche sur la fusion: le gouvernement britannique a promis mardi des milliards de livres pour relancer l’énergie nucléaire dans le pays, jugée indispensable pour sa sécurité énergétique et ses ambitions climatiques.Le gouvernement “lance une nouvelle ère pour l’énergie nucléaire” au Royaume-Uni, a affirmé mardi la ministre des Finances Rachel Reeves, à la veille d’un discours dans lequel elle détaillera ses priorités de dépenses et d’investissements d’ici la fin de la décennie.Elle a d’ores et déjà assuré que la filière pourrait compter sur plus de 30 milliards de livres (35 milliards d’euros).A l’image d’autres pays européens, dont la France, qui veulent relancer la filière, Londres estime avoir “besoin de nouvelles installations nucléaires”, pour baisser les prix de l’électricité, assurer la sécurité énergétique et “lutter contre la crise climatique”, a insisté le ministre de l’Energie Ed Miliband.Au premier rang des investissements annoncés mardi, Londres promet d’injecter 14,2 milliards de livres (presque 17 milliards d’euros) dans le projet Sizewell C de réacteurs nucléaires EPR dans l’est du Royaume-Uni, porté par l’énergéticien français EDF.Selon le Financial Times, cette somme comprend en réalité 2,7 milliards de livres déjà promis dans le budget présenté en automne. Elle porte le total investi par le gouvernement britannique dans le projet à 17,8 milliards de livres (21 milliards d’euros).- “Une catastrophe” -La centrale Sizewell C, constituée de deux réacteurs EPR, pourrait coûter au total 20 à 30 milliards de livres (24 à 35 milliards d’euros), voire davantage selon certaines estimations contestées par le gouvernement.Elle ne devrait cependant pas commencer sa production d’électricité avant 2035.”La construction de nouveaux projets nucléaires en Grande-Bretagne est encore bien trop longue et coûteuse”, a réagi mardi l’association pour la croissance économique Britain Remade, appelant le gouvernement à alléger les formalités.Londres a pris une part directe de 50% dans le projet fin 2022, en parallèle de la sortie du chinois CGN, initialement partenaire. Le gouvernement britannique est désormais actionnaire majoritaire de Sizewell C, a précisé EDF en janvier.Si l’exécutif s’active en coulisse pour sécuriser des milliards de financements d’investisseurs privés, il n’y a désormais “aucun projet d’avoir un investissement chinois à Sizewell”, a indiqué un porte-parole du gouvernement mardi.”Privilégier le nucléaire aux énergies renouvelables moins chères, plus propres et plus rapides à déployer” est “une catastrophe”, a réagi l’organisation d’opposants Together Against Sizewell C (TASC), soulignant que les réacteurs ont besoin d'”uranium provenant de l’étranger”.Le gouvernement britannique n’a pas encore pris sa “décision finale d’investissement” sur Sizewell C. Celle-ci est attendue début juillet lors d’un sommet entre Paris et Londres.Mais la promesse d’investissement est “une excellente nouvelle”, a salué Simone Rossi, directeur général d’EDF Energy qui porte aussi dans le pays le projet de centrale Hinkley Point C, déjà en construction.- Petits et moins chers -Doté d’une flotte de centrales nucléaires vieillissantes déjà gérée par l’énergéticien français, le Royaume-Uni a remis l’accent sur le développement de cette énergie depuis le début de la guerre en Ukraine au nom de sa sécurité énergétique.Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, dit vouloir mettre en oeuvre “le plus grand programme de construction nucléaire depuis une génération”.Londres a également annoncé mardi avoir choisi le groupe industriel britannique Rolls-Royce pour fabriquer les premiers petits réacteurs nucléaires (SMR) du pays, une technologie moins chère que les centrales classiques mais qui nécessitera encore des années de développement.EDF, initialement finaliste, s’était retiré du processus de sélection en juillet dernier, après la remise à plat des plans de son premier modèle de petit réacteur.Le gouvernement s’est engagé mardi à consacrer plus de 2,5 milliards de livres (3 milliards d’euros) au programme de petits réacteurs modulaires dans son ensemble, et prévoit d’injecter la même somme dans la recherche et le développement sur la fusion nucléaire.

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Lutte contre la “fast fashion”: le Sénat approuve un texte ciblant Shein

Un an après l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté mardi une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion”, cette “mode ultra éphémère” incarnée par le géant Shein et ses vêtements à bas coût expédiés par millions depuis la Chine.Le texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland, soutenu par le gouvernement, a été approuvé à l’unanimité.Pour être mis en œuvre, il doit désormais faire l’objet d’un accord députés-sénateurs lors d’une commission mixte paritaire (CMP) attendue à l’automne. Entre temps, la Commission européenne aura été notifiée et aura pu adresser des observations à la France sur ce dossier complexe.Pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite, obligations pour les plateformes, influenceurs sanctionnés… La proposition de loi met en place toute une panoplie d’outils pour limiter un phénomène en pleine expansion, celui de la “fast fashion”, tantôt baptisée mode “ultra éphémère” voire “ultra express”, terme retenu par le Sénat.”C’est une étape majeure dans la lutte contre l’impact économique et écologique de la fast fashion et de l’ultra fast fashion, et un signal fort envoyé aux industriels, comme aux consommateurs”, a réagi la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher après l’adoption du texte.- “Loi anti-Shein” ? -Particulièrement visée par les sénateurs, la plateforme Shein. L’entreprise basée à Singapour se distingue des acteurs historiques de l’industrie textile par la multiplication de ses produits. Une déferlante de 7.220 nouvelles références par jour en moyenne, selon une analyse réalisée par l’AFP du 22 mai au 5 juin. Contre quelque 290 nouvelles références quotidiennes dans la catégorie “vêtements femmes”, et 50 dans celle “vêtements hommes”, du site de H&M, acteur traditionnel du secteur. L’ambition du Sénat comme du gouvernement est donc de cibler Shein plutôt que H&M, Zara ou Kiabi.”Nous avons tracé une ligne nette entre ceux que nous voulons réguler, l’ultra mode express (…) et ceux que nous voulons préserver: la mode accessible mais enracinée, qui emploie en France, qui structure nos territoires, qui crée du lien et soutient un tissu économique local”, a martelé mardi la sénatrice Les Républicains Sylvie Valente Le Hir, rapporteure sur le texte.Une distinction dénoncée par la coalition Stop Fast Fashion, un collectif d’associations parmi lesquelles Emmaüs, Max Havelaar, Zero Waste, Les Amis de la Terre, qui déplore “une véritable victoire idéologique et politique de la fast fashion dite +traditionnelle+” et espère que la CMP “change la donne”.Shein a de son côté pointé un texte qui “risque de faire peser la responsabilité de la durabilité sur les consommateurs, déjà confrontés à des pressions économiques, en réduisant davantage leur pouvoir d’achat”, après avoir déjà dénoncé ces derniers jours une “loi anti-Shein”.L’entreprise défend ouvertement son modèle, placardant des affiches “La mode est un droit, pas un privilège” ou organisant des rassemblements de consommateurs comme dimanche à Saint-Denis ou à Béziers.De leurs côtés, les principaux acteurs de la mode en France ont salué “un texte ambitieux”, priant les sénateurs “de ne pas céder au lobbying infernal de Shein” tentant de “saboter” le texte, dans une tribune envoyée mardi à l’AFP, également signée par le député européen Raphaël Glucksmann, le sénateur Yannick Jadot ou la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.- Pénalités -Si la loi entre en vigueur, la plateforme devra se plier à d’importantes obligations, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. Elle devra également s’acquitter des “écocontributions” renforcées dans la loi, sur un principe de “bonus-malus” lié aux critères de “durabilité” des entreprises. Avec une pénalité qui atteindra au moins 10 euros par article en 2030.Initialement accusé par des associations environnementales et par une partie de la gauche d’avoir “détricoté” le texte, le Sénat a finalement voté une version assez large du dispositif, car ces pénalités s’appliqueront aussi aux acteurs européens – ou français – les moins durables.De plus, l’interdiction totale de la publicité pour la mode ultra éphémère a été rétablie après avoir été supprimée en commission, avec un volet de sanctions dédié aux influenceurs qui voudraient en faire la promotion. La conformité de ces mesures à la Constitution est néanmoins questionnée. Enfin, le Sénat a également adopté une disposition inattendue: l’instauration d’une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros. Une façon d’élargir le spectre en visant notamment un autre géant asiatique du commerce en ligne, Temu.

Lutte contre la “fast fashion”: le Sénat approuve un texte ciblant Shein

Un an après l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté mardi une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion”, cette “mode ultra éphémère” incarnée par le géant Shein et ses vêtements à bas coût expédiés par millions depuis la Chine.Le texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland, soutenu par le gouvernement, a été approuvé à l’unanimité.Pour être mis en œuvre, il doit désormais faire l’objet d’un accord députés-sénateurs lors d’une commission mixte paritaire (CMP) attendue à l’automne. Entre temps, la Commission européenne aura été notifiée et aura pu adresser des observations à la France sur ce dossier complexe.Pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite, obligations pour les plateformes, influenceurs sanctionnés… La proposition de loi met en place toute une panoplie d’outils pour limiter un phénomène en pleine expansion, celui de la “fast fashion”, tantôt baptisée mode “ultra éphémère” voire “ultra express”, terme retenu par le Sénat.”C’est une étape majeure dans la lutte contre l’impact économique et écologique de la fast fashion et de l’ultra fast fashion, et un signal fort envoyé aux industriels, comme aux consommateurs”, a réagi la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher après l’adoption du texte.- “Loi anti-Shein” ? -Particulièrement visée par les sénateurs, la plateforme Shein. L’entreprise basée à Singapour se distingue des acteurs historiques de l’industrie textile par la multiplication de ses produits. Une déferlante de 7.220 nouvelles références par jour en moyenne, selon une analyse réalisée par l’AFP du 22 mai au 5 juin. Contre quelque 290 nouvelles références quotidiennes dans la catégorie “vêtements femmes”, et 50 dans celle “vêtements hommes”, du site de H&M, acteur traditionnel du secteur. L’ambition du Sénat comme du gouvernement est donc de cibler Shein plutôt que H&M, Zara ou Kiabi.”Nous avons tracé une ligne nette entre ceux que nous voulons réguler, l’ultra mode express (…) et ceux que nous voulons préserver: la mode accessible mais enracinée, qui emploie en France, qui structure nos territoires, qui crée du lien et soutient un tissu économique local”, a martelé mardi la sénatrice Les Républicains Sylvie Valente Le Hir, rapporteure sur le texte.Une distinction dénoncée par la coalition Stop Fast Fashion, un collectif d’associations parmi lesquelles Emmaüs, Max Havelaar, Zero Waste, Les Amis de la Terre, qui déplore “une véritable victoire idéologique et politique de la fast fashion dite +traditionnelle+” et espère que la CMP “change la donne”.Shein a de son côté pointé un texte qui “risque de faire peser la responsabilité de la durabilité sur les consommateurs, déjà confrontés à des pressions économiques, en réduisant davantage leur pouvoir d’achat”, après avoir déjà dénoncé ces derniers jours une “loi anti-Shein”.L’entreprise défend ouvertement son modèle, placardant des affiches “La mode est un droit, pas un privilège” ou organisant des rassemblements de consommateurs comme dimanche à Saint-Denis ou à Béziers.De leurs côtés, les principaux acteurs de la mode en France ont salué “un texte ambitieux”, priant les sénateurs “de ne pas céder au lobbying infernal de Shein” tentant de “saboter” le texte, dans une tribune envoyée mardi à l’AFP, également signée par le député européen Raphaël Glucksmann, le sénateur Yannick Jadot ou la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.- Pénalités -Si la loi entre en vigueur, la plateforme devra se plier à d’importantes obligations, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. Elle devra également s’acquitter des “écocontributions” renforcées dans la loi, sur un principe de “bonus-malus” lié aux critères de “durabilité” des entreprises. Avec une pénalité qui atteindra au moins 10 euros par article en 2030.Initialement accusé par des associations environnementales et par une partie de la gauche d’avoir “détricoté” le texte, le Sénat a finalement voté une version assez large du dispositif, car ces pénalités s’appliqueront aussi aux acteurs européens – ou français – les moins durables.De plus, l’interdiction totale de la publicité pour la mode ultra éphémère a été rétablie après avoir été supprimée en commission, avec un volet de sanctions dédié aux influenceurs qui voudraient en faire la promotion. La conformité de ces mesures à la Constitution est néanmoins questionnée. Enfin, le Sénat a également adopté une disposition inattendue: l’instauration d’une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros. Une façon d’élargir le spectre en visant notamment un autre géant asiatique du commerce en ligne, Temu.

Lutte contre la “fast fashion”: le Sénat approuve un texte ciblant Shein

Un an après l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté mardi une proposition de loi pour freiner l’essor de la “fast fashion”, cette “mode ultra éphémère” incarnée par le géant Shein et ses vêtements à bas coût expédiés par millions depuis la Chine.Le texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland, soutenu par le gouvernement, a été approuvé à l’unanimité.Pour être mis en œuvre, il doit désormais faire l’objet d’un accord députés-sénateurs lors d’une commission mixte paritaire (CMP) attendue à l’automne. Entre temps, la Commission européenne aura été notifiée et aura pu adresser des observations à la France sur ce dossier complexe.Pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite, obligations pour les plateformes, influenceurs sanctionnés… La proposition de loi met en place toute une panoplie d’outils pour limiter un phénomène en pleine expansion, celui de la “fast fashion”, tantôt baptisée mode “ultra éphémère” voire “ultra express”, terme retenu par le Sénat.”C’est une étape majeure dans la lutte contre l’impact économique et écologique de la fast fashion et de l’ultra fast fashion, et un signal fort envoyé aux industriels, comme aux consommateurs”, a réagi la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher après l’adoption du texte.- “Loi anti-Shein” ? -Particulièrement visée par les sénateurs, la plateforme Shein. L’entreprise basée à Singapour se distingue des acteurs historiques de l’industrie textile par la multiplication de ses produits. Une déferlante de 7.220 nouvelles références par jour en moyenne, selon une analyse réalisée par l’AFP du 22 mai au 5 juin. Contre quelque 290 nouvelles références quotidiennes dans la catégorie “vêtements femmes”, et 50 dans celle “vêtements hommes”, du site de H&M, acteur traditionnel du secteur. L’ambition du Sénat comme du gouvernement est donc de cibler Shein plutôt que H&M, Zara ou Kiabi.”Nous avons tracé une ligne nette entre ceux que nous voulons réguler, l’ultra mode express (…) et ceux que nous voulons préserver: la mode accessible mais enracinée, qui emploie en France, qui structure nos territoires, qui crée du lien et soutient un tissu économique local”, a martelé mardi la sénatrice Les Républicains Sylvie Valente Le Hir, rapporteure sur le texte.Une distinction dénoncée par la coalition Stop Fast Fashion, un collectif d’associations parmi lesquelles Emmaüs, Max Havelaar, Zero Waste, Les Amis de la Terre, qui déplore “une véritable victoire idéologique et politique de la fast fashion dite +traditionnelle+” et espère que la CMP “change la donne”.Shein a de son côté pointé un texte qui “risque de faire peser la responsabilité de la durabilité sur les consommateurs, déjà confrontés à des pressions économiques, en réduisant davantage leur pouvoir d’achat”, après avoir déjà dénoncé ces derniers jours une “loi anti-Shein”.L’entreprise défend ouvertement son modèle, placardant des affiches “La mode est un droit, pas un privilège” ou organisant des rassemblements de consommateurs comme dimanche à Saint-Denis ou à Béziers.De leurs côtés, les principaux acteurs de la mode en France ont salué “un texte ambitieux”, priant les sénateurs “de ne pas céder au lobbying infernal de Shein” tentant de “saboter” le texte, dans une tribune envoyée mardi à l’AFP, également signée par le député européen Raphaël Glucksmann, le sénateur Yannick Jadot ou la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.- Pénalités -Si la loi entre en vigueur, la plateforme devra se plier à d’importantes obligations, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. Elle devra également s’acquitter des “écocontributions” renforcées dans la loi, sur un principe de “bonus-malus” lié aux critères de “durabilité” des entreprises. Avec une pénalité qui atteindra au moins 10 euros par article en 2030.Initialement accusé par des associations environnementales et par une partie de la gauche d’avoir “détricoté” le texte, le Sénat a finalement voté une version assez large du dispositif, car ces pénalités s’appliqueront aussi aux acteurs européens – ou français – les moins durables.De plus, l’interdiction totale de la publicité pour la mode ultra éphémère a été rétablie après avoir été supprimée en commission, avec un volet de sanctions dédié aux influenceurs qui voudraient en faire la promotion. La conformité de ces mesures à la Constitution est néanmoins questionnée. Enfin, le Sénat a également adopté une disposition inattendue: l’instauration d’une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros. Une façon d’élargir le spectre en visant notamment un autre géant asiatique du commerce en ligne, Temu.

Trump deploys Marines, raising tensions in Los Angeles protests

Hundreds of US Marines were expected in Los Angeles on Tuesday after President Donald Trump ordered their deployment in response to protests against immigration arrests and despite objections by state officials.The 700 elite troops will join around 4,000 National Guard soldiers, amping up the militarization of the tense situation in the sprawling city, which is home to millions of foreign-born and Latino residents.The small-scale and largely peaceful demonstrations — marred by sporadic but violent clashes between police and protesters — were entering their fifth day.In downtown LA’s Little Tokyo neighborhood at night Monday, scores of protesters faced off with security officials in riot gear, some shooting fireworks at officers who fired back volleys of tear gas.The unrest was sparked by a sudden intensification last week of Trump’s signature campaign to find and deport undocumented migrants, who he claims have mounted an “invasion” of the United States.California officials have stressed the majority of protesters have been peaceful — and that they were capable of maintaining law and order themselves.Democratic Governor Gavin Newsom wrote on X that US Marines “shouldn’t be deployed on American soil facing their own countrymen to fulfill the deranged fantasy of a dictatorial President. This is un-American.”But Trump has branded the LA protesters “professional agitators and insurrectionists.””If I didn’t ‘SEND IN THE TROOPS’ to Los Angeles the last three nights, that once beautiful and great City would be burning to the ground right now,” he wrote on Truth Social on Tuesday.Trump has called for Newsom’s arrest, while the president’s ultra-loyal speaker in the House of Representatives, Republican Mike Johnson, on Tuesday declared the California governor “ought to be tarred and feathered.”- Some support for police -Earlier, demonstrators marching with banners and handmade signs yelled “ICE out of LA” and “National Guard go away” — a reference to immigration agents and Guard soldiers.One small business owner in the city, whose property was graffitied during the protests, was supportive of Trump’s strong-arm tactics.”I think it’s needed to stop the vandalism,” she told AFP, declining to give her name.Others were horrified.”They’re meant to be protecting us, but instead, they’re like, being sent to attack us,” Kelly Diemer, 47, told AFP. “This is not a democracy anymore.”LA police have detained dozens of protesters in recent days, while authorities in San Francisco and other US cities have also made arrests.- ‘Incredibly rare’ -Trump’s use of the military is an “incredibly rare” move for a US president, Rachel VanLandingham, a professor at Southwestern Law School in Los Angeles and a former lieutenant colonel in the US Air Force, told AFP.The National Guard — a fully equipped reserve armed forces — is usually controlled by state governors and used typically on US soil in response to natural disasters.The Guard has not been deployed by a president over the objections of a state governor since 1965, at the height of the civil rights movement.Deployment of regular troops, such as the Marines, on US soil is even more unusual.US law largely prevents the use of the military as a policing force — absent an insurrection. Speculation is growing that Trump could invoke the Insurrection Act giving him a free hand to use regular troops for law enforcement around the country.Trump “is trying to use emergency declarations to justify bringing in first the National Guard and then mobilizing Marines,” law professor Frank Bowman, at the University of Missouri, told AFP.Bowman said the “suspicion” is that Trump is aiming to provoke the kind of all-out crisis which would then justify extreme measures. “That kind of spectacle feeds the notion that there is a genuine emergency and, you know, a genuine uprising against the lawful authorities, and that allows him to begin to use even more force.”The state of California has sued to block the use of the Guard troops and Newsom said he would also sue against the Marines deployment.

Les centres communaux d’action sociale ne seront pas facultatifs, annonce Rebsamen

Les communes de plus de 1.500 habitants auront toujours l’obligation d’avoir un centre communal d’action sociale (CCAS), a annoncé mardi le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen.Interrogé à l’Assemblée nationale sur les velléités du gouvernement de supprimer cette obligation faite aux communes de plus de 1.500 habitants afin de moderniser l’action publique, François Rebsamen a annoncé que le gouvernement renonçait finalement à cette mesure.”Devant les craintes exprimées (…), je vous annonce qu’aucun amendement du gouvernement ne sera déposé à propos des PPL (propositions de loi, ndlr) de simplification qui sont en cours de navette en ce moment. Cette liberté ne sera pas confiée aux collectivités et nous ne supprimerons pas les CCAS”, a déclaré le ministre.Lors du “Roquelaure de la simplification” organisé fin avril, le ministère de l’Aménagement du territoire, également chargé des collectivités, avait annoncé la possibilité pour les maires de choisir “librement s’ils doivent mettre en place, ou non, un CCAS”.”Ce qui avait été envisagé (…) c’est de donner aux élus locaux un maximum de liberté dans leur mode de gestion, donc de renforcer en quelque sorte la libre administration des collectivités locales”, a reconnu François Rebsamen, indiquant qu’il n’a “jamais été question de supprimer” les CCAS. “Le social, c’est le cœur des compétences des communes (…) Les pauvres sont en difficulté en France. Il appartient aux communes de les aider avec le soutien de l’État”, a-t-il ajouté.Cette annonce intervient alors que le Sénat examine une proposition de loi visant à “renforcer et sécuriser le pouvoir préfectoral de dérogation afin d’adapter les normes aux territoires”.Un amendement gouvernemental à l’article 4 bis prévoyait initialement de permettre aux préfets d’autoriser les communes à ne pas créer de CCAS.Une “ligne rouge” pour l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas), qui représente 9.600 communes. L’organisation avait appelé à une “mobilisation massive” ce mardi, dénonçant “une attaque directe contre un pilier bicentenaire du service public de proximité (…) souvent le seul rempart contre l’isolement et la précarité”.”Avec 14 % de pauvres en France, dont 20 % des mères isolées et 10 % des seniors, c’est d’un renforcement des moyens dont les CCAS ont besoin”, avaient expliqué samedi les principales associations du bloc communal dans une tribune publiée dans Ouest-France.Selon l’Unccas, la France compte quelque 15.000 CCAS et CIAS (centre intercommunal d’action sociale) dont le rôle est de lutter contre l’exclusion et soutenir les plus fragiles.

Les centres communaux d’action sociale ne seront pas facultatifs, annonce Rebsamen

Les communes de plus de 1.500 habitants auront toujours l’obligation d’avoir un centre communal d’action sociale (CCAS), a annoncé mardi le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen.Interrogé à l’Assemblée nationale sur les velléités du gouvernement de supprimer cette obligation faite aux communes de plus de 1.500 habitants afin de moderniser l’action publique, François Rebsamen a annoncé que le gouvernement renonçait finalement à cette mesure.”Devant les craintes exprimées (…), je vous annonce qu’aucun amendement du gouvernement ne sera déposé à propos des PPL (propositions de loi, ndlr) de simplification qui sont en cours de navette en ce moment. Cette liberté ne sera pas confiée aux collectivités et nous ne supprimerons pas les CCAS”, a déclaré le ministre.Lors du “Roquelaure de la simplification” organisé fin avril, le ministère de l’Aménagement du territoire, également chargé des collectivités, avait annoncé la possibilité pour les maires de choisir “librement s’ils doivent mettre en place, ou non, un CCAS”.”Ce qui avait été envisagé (…) c’est de donner aux élus locaux un maximum de liberté dans leur mode de gestion, donc de renforcer en quelque sorte la libre administration des collectivités locales”, a reconnu François Rebsamen, indiquant qu’il n’a “jamais été question de supprimer” les CCAS. “Le social, c’est le cœur des compétences des communes (…) Les pauvres sont en difficulté en France. Il appartient aux communes de les aider avec le soutien de l’État”, a-t-il ajouté.Cette annonce intervient alors que le Sénat examine une proposition de loi visant à “renforcer et sécuriser le pouvoir préfectoral de dérogation afin d’adapter les normes aux territoires”.Un amendement gouvernemental à l’article 4 bis prévoyait initialement de permettre aux préfets d’autoriser les communes à ne pas créer de CCAS.Une “ligne rouge” pour l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas), qui représente 9.600 communes. L’organisation avait appelé à une “mobilisation massive” ce mardi, dénonçant “une attaque directe contre un pilier bicentenaire du service public de proximité (…) souvent le seul rempart contre l’isolement et la précarité”.”Avec 14 % de pauvres en France, dont 20 % des mères isolées et 10 % des seniors, c’est d’un renforcement des moyens dont les CCAS ont besoin”, avaient expliqué samedi les principales associations du bloc communal dans une tribune publiée dans Ouest-France.Selon l’Unccas, la France compte quelque 15.000 CCAS et CIAS (centre intercommunal d’action sociale) dont le rôle est de lutter contre l’exclusion et soutenir les plus fragiles.

La Banque mondiale revoit en baisse ses prévisions de croissance pour 2025

La Banque mondiale (BM) a revu à son tour en baisse ses prévisions de croissance économique pour l’année en cours, sur fond de tensions commerciales persistantes, et alerte sur le fait que les années 2020 pourraient connaître la croissance la plus faible depuis 60 ans.Selon son rapport sur les perspectives économiques mondiales publié mardi, la croissance mondiale devrait atteindre 2,3% cette année, soit une baisse de 0,4 point de pourcentage (pp) par rapport à ce que l’institution anticipait en début d’année.Cette tendance s’inscrit dans le sens des perspectives publiées ces derniers mois par le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), confirmant le ralentissement en cours de l’économie mondiale.”Il y a tout juste six mois, un atterrissage en douceur paraissait en vue (…). Désormais, il semble que nous courons vers de nouvelles turbulences. Sans correction de la trajectoire, les conséquences sur les conditions de vie pourraient être profondes”, a alerté le chef économiste de la BM, Indermit Gill, lors d’une conférence de presse en ligne.En cause, les effets de la hausse des droits de douane aux Etats-Unis voulus par Donald Trump et la guerre commerciale qu’elle a entraînée entre Washington et Pékin, avec à la clé un ralentissement du commerce mondial.Et ces effets pourraient être encore pire: si les surtaxes américaines devaient augmenter de 10pp, avec par exemple le retour des droits de douane dits “réciproques”, l’économie mondiale ralentirait à 1,8% de croissance cette année et 2% en 2026.”A cause du haut niveau d’incertitude politique et de l’augmentation de la fragmentation du commerce, nos perspectives pour 2025 et 2026 se sont détériorées”, a insisté M. Gill.Certes, la BM écarte le risque de récession pour cette année, mais elle estime que “si les prévisions sur les deux prochaines années se matérialisent”, l’économie mondiale connaîtra sur les sept premières années de la décennie 2020 sa plus faible croissance moyenne depuis les années 1960.- “Zones sans développement” -Le ralentissement se concentre en particulier dans les principales économies, et tout spécialement les plus avancées.Les perspectives pour l’économie américaine sont ainsi revues à la baisse de quasiment 1pp par rapport à janvier, à 1,4% désormais attendu cette année, avant une légère reprise à 1,6% en 2026.L’économie de la zone euro perd 0,3pp par rapport au précédent rapport, avec une croissance anticipée à 0,7% cette année puis à peine mieux en 2026, à 0,8%.Les conséquences sont aussi très concrètes pour les pays émergents et en développement, qui sont, “en dehors de l’Asie, des zones sans développement”, actuellement, s’est inquiété M. Gill.”La croissance dans les économies en développement a ralenti au cours des trois dernières décennies. Il en va de même du commerce mondial et de la croissance des investissements. Alors que dans le même temps, la dette a grimpé à des niveaux records”, a-t-il détaillé.Pour ces pays, la croissance moyenne devrait atteindre 3,8% cette année, avant de remonter légèrement à 3,9% en 2026 et 2027, soit en moyenne 1pp de moins que durant la décennie 2010, alors que, dans le même temps, l’inflation devrait se maintenir à des niveaux supérieurs à ceux connus avant la pandémie de Covid-19.- “Travailler de bonne foi” -Le ralentissement est marqué pour les principaux pays émergents. La croissance chinoise est désormais attendue à 4,5% cette année et en ralentissement les deux suivantes, quand l’Inde résiste mieux, à 6,3% en 2025.Le reste du monde pourrait cependant rebondir en cas de réduction des tensions commerciales entre principales économies mondiales, ce qui aurait un effet positif en réduisant les incertitudes politiques et la volatilité financière observées ces derniers mois.En particulier si “tout le monde travaille de bonne foi”, notamment pour “réduire les barrières tarifaires et non tarifaires avec les Etats-Unis”, a souligné M. Gill.Mais la BM invite également les pays en développement à nouer d’autres partenariats commerciaux, en diversifiant leurs débouchés. Elle appelle notamment à renforcer les liens intrarégionaux, idée aussi avancée par le FMI.En parallèle, elle appelle à poursuivre les réformes visant à améliorer le climat des affaires, l’efficacité du marché de l’emploi et à renforcer les ressources financières des Etats.