Taïwan dit avoir détecté 45 aéronefs chinois en 24 heures, un record cette année

Le ministère taïwanais de la Défense a affirmé jeudi avoir détecté 45 aéronefs chinois en 24 heures, un chiffre record depuis le début de l’année et au lendemain du déploiement par Taïwan de forces au large de ses côtes en raison de manÅ“uvres militaires chinoises.Ces aéronefs ont été repérés près de l’île au cours des 24 heures courant jusqu’à 06H00 locales jeudi (22H00 GMT mercredi), selon le décompte du ministère publié dans un communiqué le même jour. C’est le plus grand nombre d’avions chinois détectés depuis le 11 décembre 2024, selon les chiffres quotidiens du ministère.Le palais présidentiel de Taïwan a condamné “sévèrement” les actions de la Chine, qu’il a qualifiées de “provocation flagrante”. La veille, le ministère taïwanais de la Défense a affirmé que Pékin avait effectué sans préavis des “exercices à tirs réels” dans une zone située à quelque 74 kilomètres au sud de l’île.Taïwan avait alors dénoncé une violation “flagrante” des normes internationales par la Chine et mobilisé en réponse ses forces aériennes, terrestres et navales, tout en appelant la communauté internationale à “continuer d’observer la sécurité du détroit de Taïwan et la région et de condamner conjointement les actions” de la Chine.La Chine a elle dénoncé jeudi l'”hyper-médiatisation” autour de ce qu’elle appelle un “entraînement de routine”, lors d’un point de presse régulier, en ajoutant: “nous demandons (à Taïwan) de cesser ce type de jeu pour attirer l’attention”.Le pays a réitéré lors de cette même conférence de presse qu’il ne “renoncerait pas à l’usage de la force” pour obtenir un rattachement de Taïwan à la Chine. – Une potentielle poudrière – La Chine a multiplié ces dernières années les déploiements d’avions et de navires de guerre autour de cette île, qu’elle considère comme une partie de son territoire. Taïwan est également considéré comme le possible point de départ d’une guerre entre la Chine et les Etats-Unis, qui sont le principal soutien et le plus grand fournisseur d’armes de l’île.Washington a maintenu pendant longtemps une “ambiguïté stratégique”, maintenant le doute quant à un intervention militaire si Taïwan venait à être attaquée par la Chine. L’île a longtemps joui d’un soutien au Congrès américain de la part des républicains comme des démocrates, mais depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, certains expert craignent que le président américain ne considère pas l’île comme valant la peine d’être défendue si la Chine l’attaquait.Le président de Taïwan, Lai Ching-te, s’est déjà engagé à accroître les investissements aux États-Unis, à réduire le déséquilibre commercial et à consacrer davantage de ressources à l’armée de l’île, tandis que son gouvernement envisage également d’augmenter les importations de gaz naturel américain. Le différend entre Pékin et Taipei remonte à la guerre civile entre les combattants communistes de Mao Zedong et les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek, qui se sont réfugiées à Taïwan en 1949 après leur défaite.

Hamas calls on Israel to start talks for next phase of truce

Hamas called on Israel Thursday to enter negotiations for the next phase of the Gaza ceasefire after the group handed over the bodies of four hostages in exchange for hundreds of Palestinian prisoners.The swap, undertaken under cover of night, was the last in an initial series agreed under the terms of the fragile truce, which took effect on January 19 and largely halted the war in Gaza.Under the first phase of the deal, Hamas freed 25 living hostages and returned to Israel the bodies of eight others, some of them dual nationals.Israel, in return, was expected to free around 1,900 Palestinian prisoners, among them women and minors, in staggered releases.The Palestinian Prisoners Club advocacy group said Israel had freed 596 prisoners in exchange for the bodies on Thursday.It said 46 prisoners were yet to be released to complete the swap — “all women and minors from Gaza” who were arrested after the war began.In Gaza and the West Bank, AFP journalists saw hundreds of prisoners being released early Thursday, and Egypt’s state-linked Al-Qahera News said 97 of them who were marked for deportation by Israeli authorities had arrived on the Egyptian side of Gaza’s Rafah border crossing.Negotiations for a second phase of the deal, which is meant to lead to a permanent end to the war, have yet to begin.”We have cut off the path before the enemy’s false justifications, and it has no choice but to start negotiations for the second phase,” Hamas said on Telegram.The Palestinian prisoners released Thursday were supposed to have been freed at the weekend, but Israel stopped the process following outrage over elaborate ceremonies Hamas had been holding to hand over hostages seized in its unprecedented October 7, 2023 attack.Several of the Palestinians released to Ramallah were hoisted in the air on arrival, some of them conducting interviews from the shoulders of friends or relatives.A group of women broke into tears as they gathered around one released prisoner, and a child held aloft made victory signs with both hands.Earlier, Hamas said the return of the four Israeli bodies would take place in private “to prevent the occupation from finding any pretext for delay or obstruction”.Hours after the coffins were handed over, an Israeli group advocating for the release of all hostages from Gaza confirmed “with profound sorrow” the identities of the four bodies Hamas returned on Thursday.Ohad Yahalomi, Tsachi Idan, Itzik Elgarat and Shlomo Mansour “have been laid to eternal rest in Israel”, the Hostages and Missing Families Forum said in a statement.- ‘Negotiations will begin’ -In Washington, US President Donald Trump’s top envoy to the Middle East said Israeli representatives were en route to talks on the next phase of the ceasefire.”We’re making a lot of progress. Israel is sending a team right now as we speak,” Steve Witkoff told an event for the American Jewish Committee.”It’s either going to be in Doha or in Cairo, where negotiations will begin again with the Egyptians and the Qataris.”Israel has yet to comment on Witkoff’s remarks regarding talks for a second phase, which should also see the release of dozens of hostages still being held by militants.Despite the ceasefire, there have been sporadic incidents of violence in Gaza.The Israeli military said it carried out air strikes on several launch sites after a projectile was fired from there on Wednesday, though the munition fell short inside the Palestinian territory.- ‘Our hearts ache’ -Israel vowed to destroy Hamas after its October 7, 2023 attack, the deadliest in the country’s history, and it has made bringing back all the hostages taken that day a central war aim.President Isaac Herzog said Thursday that Israel had a “moral obligation” to bring back all hostages from Gaza captivity.”Our hearts ache upon receiving the bitter news of the identification of” the four bodies, he said.French President Emmanuel Macron Thursday called on Hamas to stop its “barbarism” after confirmation that French-Israeli hostage Yahalomi was among four bodies returned.Macron said on X that he shared the “immense pain” of Yahalomi’s family, adding that “France lost 50 of its children in the October 7 abomination”.The October 7 attack resulted in the deaths of 1,215 people, most of them civilians, according to an AFP tally of Israeli official figures.Israel’s retaliation in Gaza has killed at least 48,348 people, according to the health ministry in the Hamas-run territory, figures that the United Nations considers credible.

La Bourse de Paris recule, entre résultats et menaces douanières de Trump

La Bourse de Paris cède du terrain jeudi, digérant les résultats du mastodonte Nvidia et d’une série d’entreprises françaises, ainsi que les dernières menaces douanières de Donald Trump visant l’Union européenne.Le CAC 40 cédait vers 9H50 (heure de Paris) 0,76% à 8.082,02 points, en recul de 61,96 points. La veille, l’indice vedette français avait pris 1,15% à 8.143,92 points.Les investisseurs décortiquent les résultats de Nvidia, champion américain des microprocesseurs, deuxième capitalisation mondiale et baromètre de l’intelligence artificielle, publiés mercredi soir.Le groupe a fait mieux qu’attendu au quatrième trimestre de son exercice décalé, avec un bénéfice net de 22,1 milliards de dollars, et s’est montré encourageant quant à la demande de semi-conducteurs.Mais les marchés “espéraient un résultat encore plus important”, estime Jacob Falkencrone, de Saxo Banque.La publication était attendue au tournant, dans un contexte de doutes ces dernières semaines sur les perspectives de croissance réelle des secteurs liés au développement de l’intelligence artificielle. Ce sentiment s’est accru depuis que le chinois DeepSeek a revendiqué le développement d’un modèle aussi performant que ses concurrents américains, avec beaucoup moins de ressources.Dans ce contexte, “les marchés sont de plus en plus difficiles à impressionner”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.Autre point d’attention: les nouvelles menaces douanières de Donald Trump.Le président américain a annoncé mercredi, à l’occasion de la première réunion de son cabinet à la Maison Blanche, que les produits européens feraient l’objet “prochainement” de 25% de droits de douane.Mais “on ne sait pas encore exactement contre quels secteurs et produits les États-Unis vont prendre des mesures”, relève Andreas Lipkow, analyste indépendant.Les marchés scruteront aussi la publication dans la matinée des “minutes”, compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE).Dans ce contexte, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignait vers 9H50 3,16%, contre 3,14% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, restait stable à 2,43%.Les investisseurs digèrent enfin une série de résultats.Eiffage dynamiqueLe groupe de BTP, d’infrastructures et concessions de transport Eiffage (+5,67% à 96,52 euros vers 9h50) a réalisé une année 2024 dynamique, avec une hausse de 2,8% de son bénéfice net (1,04 milliard d’euros) porté par l’activité travaux.Arkema déçoitLe chimiste Arkema cédait 5,45% à 78,85 euros, après un bénéfice net ayant reculé de 15,3% à 354 millions d’euros.EngieL’énergéticien français Engie (+5,60% euros à 17,45 euros) a revu à la hausse ses perspectives pour 2025 après une année marquée par une activité “record” dans les renouvelables et une forte performance opérationnelle et financière, dans un contexte de baisse des prix de l’énergie.SEB dévisseLe groupe d’électroménager SEB perdait, lui, 10,80% à 83,70 euros. L’entreprise a dégagé un bénéfice net en forte baisse pour 2024.

Après Mohamed Amra, de premiers complices présumés du narcotrafiquant présentés jeudi à la justice

Après le narcotrafiquant Mohamed Amra, mis en examen mardi à Paris et incarcéré dans une prison ultra-sécurisée, le tour de ses complices présumés ? Des juges d’instruction parisiens doivent décider jeudi du sort d’une première vague de potentiels soutiens de sa sanglante évasion en mai 2024.L’arrestation de celui qui est surnommé “La Mouche”, samedi en Roumanie, a donné le feu vert à plusieurs séries d’interpellations, en France, mais aussi à l’étranger.Au total, 28 personnes ont été placées en garde à vue en France. Vingt-deux l’étaient toujours mercredi en début de soirée, a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau, sur France 5. Une source proche du dossier a affirmé plus tard dans la soirée à l’AFP que trois nouvelles remises en liberté avaient été décidées, et que 19 personnes restaient en garde à vue. Une dizaine de suspects doivent être présentés à la justice jeudi, selon le parquet de Paris. Par ailleurs, deux personnes ont été arrêtées au Maroc et une en Espagne ces derniers jours. Les formalités d’extradition ou de remise à la France “sont en cours”, selon le parquet. Parmi la vingtaine de mis en cause, dont certains viennent de Normandie, se trouvent “une partie des suspects” des meurtres des deux agents pénitentiaires à Incarville (Eure) en mai dernier lors de l’évasion de Mohamed Amra, a déclaré la procureure de Paris.Mais pas que. Au cours des neuf mois d’investigations, les enquêteurs, au premier rang desquels l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), ont cherché à identifier l’ensemble des personnes ayant pu aider à la préparation, à l’évasion puis à la dissimulation de Mohamed Amra. Les personnes arrêtées ont des “profils extrêmement différents”, a également souligné Mme Beccuau sur France 5.”On peut considérer qu’autour de lui, M. Amra a su recruter une équipe de fidèles qui ont su recruter des gens avec des spécialisations: vol de véhicules, maquillage, téléphonie…”, a-t-elle détaillé.”Chacun a eu un moment ou à un autre son rôle dans cette fuite, cette évasion”, a-t-elle ajouté. – “Quelqu’un que l’on hait” -Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et au fusil d’assaut, le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville pour le libérer, tuant deux agents pénitentiaires, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, et en blessant trois autres.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Autour de lui, Laure Beccuau a évoqué la présence “d’un certain nombre de personnes qui peuvent appartenir” à la “Black Mafia Family”, une organisation criminelle basée en Normandie, spécialisée dans le trafic de stupéfiants, “dont l’activité mérite d’être creusée”.Avant son évasion, Mohamed Amra était déjà mis en examen dans deux informations judiciaires de nature criminelle. Et d’après l’IGJ, la justice le soupçonnait aussi d’être “impliqué dans cinq autres procédures” judiciaires.Arrêté samedi à Bucarest sous mandat d’arrêt européen, Mohamed Amra, qui aura 31 ans le 10 mars, a été transféré mardi en France par avion et mis en examen par des magistrats instructeurs de la Junalco (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.Incarcéré à l’isolement dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe, il est confronté à “des consignes d’extrême fermeté”, selon le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Parmi les mesures: une unique “heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un autre détenu” et pour ses proches ou son avocat, “trois visites par semaine, extrêmement contrôlées, avec des fouilles systématiques”. Son avocat, Hugues Vigier, a indiqué au journal Paris Normandie que son client était “arrivé très désorienté” en France.”J’espère qu’il a mesuré le drame qu’il a créé” et saisi “qu’un pays entier va le regarder comme quelqu’un que l’on hait profondément”, a ajouté Me Vigier.bur-gd-tll-clw/mby/asl/vgu

Asian markets mixed after latest Trump tariff threat

Asian markets fluctuated on Thursday as investors tried to assess US President Donald Trump’s latest tariffs salvo, while earnings from chip titan Nvidia failed to impress, despite another record performance.Hong Kong again started as the region’s standout performer, with the Hang Seng Index (HSI) chalking up a 20 percent year-to-date gain — pushing it above 24,000 points for the first time since 2022 — thanks to another outstanding performance by Chinese tech giants.But traders soon took their cash off the table and left the HSI swinging in and out of positive territory before ending in the red, scenes mirrored elsewhere in Asia.The uneven start to the day came after Trump warned he would hit the European Union with 25 percent tariffs.However, he caused some confusion over the timing and extent of other measures announced against Canada and Mexico, with analysts saying there was still some debate on whether he will delay implementation or water down his plans.The threat against Brussels comes after Trump went back on the offensive over trade and signed a memo last weekend calling for curbs on Chinese investments in industries including technology and critical infrastructure, healthcare and energy.Still, economists at Schroders said they were optimistic that the White House’s economic policies will be milder than Trump had espoused when running for president.”Our ‘Aggressive Trump’ scenario, that assumes high trade tariffs and large deportations, would be stagflationary for the US economy and probably tip the rest of the world into recession,” they said in a note.”But upside risks are also emerging. DeepSeek could speed up the adoption of AI, macroeconomic reform has come back onto the agenda for governments desperate to find growth and bank lending shows signs of life,” they added, referring to the Chinese startup that upended the AI universe with its chatbot last month.”Steep falls in oil prices could also conceivably relieve inflation pressures later in 2025.”Much of Asia spent the day flitting in and out of positive territory.Hong Kong finished down following a thundering start to the year, while Singapore, Seoul, Taipei, manila, Bangkok and Jakarta also experienced losses.London, Frankfurt and Paris opened lower.However, Shanghai, Sydney, Wellington and Mumbai edged up.Tokyo also rose, though 7-Eleven owner Seven & i tumbled 11 percent after the convenience store giant said its founding family failed to put together a white-knight buyout.The firm rejected an offer last year worth nearly $40 billion from Canadian rival Alimentation Couche-Tard (ACT), which would have been the biggest foreign buyout of a Japanese firm.There was no spark from Nvidia’s earnings, despite the firm reporting a record $39.3 billion in revenue in the fourth quarter and CEO Jensen Huang touting “amazing” interest in its latest Blackwell chip technology.Traders are gearing up for a key meeting of Chinese leaders next week, when they are expected to hammer out their annual economic plan amid expectations they will again target five percent growth this year, the same as in 2024.”Policymakers tend to attach high importance to accomplishing this goal, and since targets were started in 1990, growth has only fallen notably short of target twice, in 1990 and 2022,” said Lynn Song, chief China economist at ING.”The strength of fiscal and monetary support tends to align with the year’s growth target, so a stronger target implies we will also see stronger stimulus measures and vice versa.”- Key figures around 0815 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 0.3 percent at 38,256.17 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.3 percent at 23,718.29 (close)Shanghai – Composite: UP 0.2 percent at 3,388.06 (close)London – FTSE 100: DOWN 0.4 percent at 8,693.53Euro/dollar: DOWN at $1.0474 from $1.0480 on TuesdayPound/dollar: DOWN at $1.2668 from $1.2672Dollar/yen: UP at 149.17 from 149.13 yenEuro/pound: DOWN at 82.68 pence from 82.70 pence West Texas Intermediate: UP 0.4 percent at $68.92 per barrelBrent North Sea Crude: UP 0.4 percent at $72.79 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.4 percent at 43,433.12 (close)

En Autriche, l’extrême-droite tisse sa toile médiatique

Quand le chef de l’extrême droite autrichienne Herbert Kickl a annoncé plus tôt en février son échec à former un gouvernement, le site internet AUF1 y a vu un complot de “l’élite mondialiste” pour l’empêcher de devenir chancelier.Pas un mot sur son intransigeance, son refus du compromis qui ont fait tourner court les négociations avec les conservateurs, selon le récit livré par les journaux, radios et télévisions.Une version différente de l’histoire, quitte à s’arranger avec les faits: c’est justement ce qui plaît aux destinataires de ces médias dits “alternatifs”, de plus en plus populaires dans le pays alpin et au-delà dans les démocraties libérales. “Partout ailleurs, on nous ment depuis des années”: cet avis, confié au quotidien Der Standard par des sympathisants du parti nationaliste FPÖ lors d’une manifestation cet hiver, se répand comme une traînée de poudre dans la société et a favorisé une victoire historique de l’extrême droite aux législatives fin septembre.Le Parti autrichien de la liberté (FPÖ) a fini premier avec près de 29% des voix et a été chargé pour la première fois de mener les pourparlers en vue de bâtir une coalition. S’ils n’ont pas abouti, c’est un plafond de verre que cette formation fondée par d’anciens nazis a brisé.- “Maison des médias FPÖ” -Son succès, M. Kickl le doit en partie au réseau médiatique qu’il a renforcé depuis la prise en main en 2021 d’un mouvement enrichi par l’argent public récolté au gré de ses victoires électorales. Il y a d’abord les organes de presse directement contrôlés par le FPÖ: une chaîne sur YouTube, revendiquant quelque 230.000 abonnés et plus de 80 millions de vues sur les trois dernières années, un journal, des comptes Facebook, Instagram et TikTok.”Nous sommes vraiment présents sur tous les canaux afin d’informer la population sans filtre et en toute véracité”, déclarait mi-janvier le secrétaire général du parti, Christian Hafenecker, en se réjouissant de “l’énorme portée” de ce projet intitulé “la maison des médias FPÖ”.Cet écosystème s’est considérablement étendu avec l’émergence de chaînes régionales pas officiellement rattachées au parti, qui prospèrent depuis la pandémie de Covid-19. “Nous avons été poussés vers l’extrême droite au fur et à mesure de notre couverture des manifestations” contre les strictes mesures du gouvernement contre le virus, explique à l’AFP le directeur général de RTV, Christian Schott.”Qu’il s’agisse du Covid ou du changement climatique, nous menons nos propres recherches, loin de la pensée dominante”, argue-t-il. Une ligne éditoriale qui lui a permis de décrocher la première interview d’Herbert Kickl après les législatives, aux côtés de la plateforme AUF1.- Le “modèle” hongrois – Rétif à la contradiction, le chef du FPÖ affectionne aussi ce média, né dans la même région de Haute-Autriche et devenue “un média phare dans la sphère complotiste germanophone”, selon un récent rapport du Centre de documentation et d’archives sur la résistance (DÖW) publié par le gouvernement.Son fondateur Stefan Magnet est très proche du FPÖ et était même présent lors de la signature en 2016 d’un accord avec la formation Russie unie de Vladimir Poutine. Mais il nie tout financement par le parti de Kickl ou par Moscou, invoquant des dons privés.Si AUF1 n’a pas répondu aux sollicitations, un autre média, Info-Direkt, a accepté de détailler ses méthodes, tout en ciblant l’AFP publiquement en diffusant ses questions sur son site.Thèmes “patriotiques”, lutte contre les “échanges de population, la confusion sexuelle de nos enfants et l’hystérie climatique”, “fin du bellicisme” en Ukraine: Info-Direkt dit vouloir décliner l’ensemble des sujets chers à l’extrême droite face aux “fausses infos” répandues par les médias établis.Dans son programme gouvernemental, le FPÖ avait prévu de mettre à la diète la télévision publique ORF, vue comme un symbole de la “propagande d’extrême gauche”.”Renforcer l’univers médiatique parallèle” tout en attaquant les voix “pas alignées sur son idéologie”: voilà la stratégie du parti, résume l’experte Daniela Kraus, responsable du club de presse Concordia, “inquiète devant la spirale descendante du discours public”. Pour Herbert Kickl, le “modèle” à suivre est celui du Premier ministre nationaliste Viktor Orban qui, dans la Hongrie voisine, a mis au pas les médias en 14 ans de pouvoir. “Il a prouvé qu’une alternative était possible. Pourquoi ne ferions-nous pas la même chose ?”, lance M. Hafenecker, alors que le parti réclame de nouvelles élections après l’échec des négociations.

Au Sri Lanka, le lourd bilan des conflits entre éléphants et humains

Les conflits entre villageois et éléphants ont causé la mort de 1.200 humains et 3.500 pachydermes ces dix dernières années au Sri Lanka, a révélé jeudi le gouvernement, qui a promis des mesures d’urgence pour améliorer leur cohabitation.De 2015 à 2024, un total de 1.195 personnes et de 3.484 éléphants ont été tués dans le pays lors d’incidents survenus entre humains et animaux, a annoncé le ministre de l’Environnement Dammika Patabendi pendant le débat budgétaire au Parlement.”Nous allons dépenser plus d’argent pour réduire ces conflits”, a-t-il promis devant les parlementaires, “et espérons ainsi pouvoir améliorer la situation rapidement”.Entre autres mesures, il a évoqué la construction de nouvelles barrières électriques et le déploiement de gardes-chasse supplémentaires pour protéger les villages des attaques de pachydermes.Un élu de l’opposition, Nalin Bandara, a jugé les chiffres du ministre choquants et exhorté son gouvernement à mieux protéger les populations.Il a notamment fait valoir que le traitement des carcasses d’éléphants avait coûté à l’Etat quelque 11 millions d’euros en dix ans, contre seulement 4 millions pour l’indemnisation de leurs victimes.Abattre ou simplement blesser un éléphant est considéré comme un crime par la loi srilankaise.L’île d’Asie du Sud en compte officiellement 7.000 têtes sur son territoire, considérés comme un trésor national dans ce pays majoritairement bouddhiste. Mais ils causent de graves dommages aux cultures et aux habitations dans les villages.Nombre d’entre eux sont tués, abattus, électrocutés ou empoisonnés par leurs habitants qui tentent de se protéger de leurs incursions.D’autres pachydermes sont tués par les trains. La semaine dernière, sept d’entre eux ont ainsi trouvé la mort lors d’un choc avec un train dans la région de Habarana (est du pays).Les éléphants d’Asie sauvages sont considérés comme une espèce menacée par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).Leur nombre est estimé à 26.000 dans le monde, dont 60 à 70% dans la seule Inde.