Chili: une panne de courant massive paralyse une grande partie du pays
En pleine saison estivale, le Chili fait face mardi à une panne de courant massive dans une grande partie du pays, entraînant l’évacuation du métro de Santiago, ont annoncé les autorités, dans un contexte de confusion générale parmi la population.Selon le Service national de prévention des catastrophes (Senapred), la coupure de courant a débuté vers 15H16 locales (18H16 GMT). “D’après les premiers rapports, la panne pourrait s’étendre de la région d’Arica et Parinacota (au nord) jusqu’à la région des Lacs (au sud)”, ont indiqué les équipes de communication du Senapred.”Pour l’instant, aucune situation d’urgence n’a été signalée à la suite de l’événement”, ajoute dans un communiqué l’organisme public.La chaîne privée Chilevision a cependant diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux montrant des personnes prises au piège à plusieurs mètres de hauteur dans un manège d’un parc de la capitale.Le Chili, qui compte quelque 20 millions d’habitants et l’un des meilleurs réseaux électriques de la région, est confronté à sa pire panne de courant en 15 ans. À Santiago, des centaines de personnes ont dû être évacuées du métro, soudainement plongé dans le noir. Face à l’afflux de passagers, le reste du système de transport semblait saturé.”Ils nous ont laissé sortir du travail à cause de la coupure d’électricité, mais maintenant je ne sais pas comment rentrer chez moi parce que tous les bus sont pleins”, a témoigné auprès de l’AFP Maria Angélica Roman, employée de 45 ans dans un bureau de recouvrement de la capitale.- “Dysfonctionnement du système”-Les autorités n’ont pas encore déterminé les causes de la panne, mais le gouvernement a rapidement écarté la possibilité d’une attaque contre le réseau électrique, évoquant plutôt un dysfonctionnement technique.”Il n’y a aucune raison de supposer qu’il y a une attaque derrière tout cela. Il s’agirait d’un dysfonctionnement du système lui-même”, a déclaré la ministre de l’Intérieur Carolina Toha lors d’une conférence de presse.Elle a assuré que les hôpitaux et les prisons disposaient de générateurs de secours.”Dans les prochaines heures, le système électrique devrait revenir à la normale”, a-t-elle avancé.Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, le métro de Santiago a confirmé avoir dû évacuer des trains et suspendre le service, qui transporte environ 2,3 millions d’usagers par jour.”Nos équipes sont déployées dans toutes les stations pour soutenir l’évacuation en toute sécurité. Une fois ce processus terminé, les stations resteront fermées jusqu’à ce que le courant soit rétabli”, a déclaré la compagnie.La confusion s’est propagée de la capitale de sept millions d’habitants à diverses régions du pays.À Valparaiso, une ville située à 120 km de Santiago, des témoins ont rapporté que des magasins avaient fermé dans le chaos.”Des policiers gèrent la circulation car il y a beaucoup d’embouteillages dans des rues habituellement peu fréquentées. Tous les magasins ferment”, a raconté par téléphone à l’AFP Anadriel Hernandez, un étudiant de 20 ans.En 2010, une panne dans une centrale électrique de la région du Biobio, dans le sud du Chili, avait plongé des centaines de milliers de personnes dans le noir.
Un juge suspend l’arrêt des admissions de réfugiés aux Etats-Unis, voulu par Trump
Un juge américain a bloqué le décret de Donald Trump mettant un terme aux admissions de réfugiés aux États-Unis, infligeant un nouveau revers judiciaire à la vaste offensive anti-immigration lancée par le président, ont rapporté mardi les médias américains.Lors de son retour à la Maison Blanche fin janvier, le milliardaire républicain avait signé toute une série de décrets, dont un suspendant les arrivées de réfugiés aux Etats-Unis.Le texte présidentiel estimait que le programme d’admission des réfugiés, mené de longue date aux Etats-Unis, était “préjudiciable aux intérêts” du pays. Dans la foulée, l’administration Trump avait gelé les financements alloués aux organisations faisant partie de ce programme.Mais un juge fédéral de Seattle a bloqué l’application de ce décret mardi, l’estimant illégal, selon le Seattle Times. Il est donc suspendu jusqu’à ce que l’affaire soit jugée au fond, ou qu’une cour d’appel se saisisse du dossier.La plainte avait été déposée par trois organisations américaines d’aide aux réfugiés. Elles protestaient contre l’arrêt brutal du programme, qui a, selon elles, forcé de nombreuses personnes ayant déjà leurs billets d’avion en poche à rester dans des zones dangereuses.Les Etats-Unis accueillent des réfugiés depuis des décennies, via un programme qui constitue l’une des rares voies d’accès à la citoyenneté américaine.La précédente administration de Joe Biden avait fait de l’accueil des réfugiés une priorité. Au cours de l’année fiscale 2024, quelque 100.000 réfugiés se sont réinstallés aux Etats-Unis, soit le nombre le plus élevé depuis trois décennies, selon des chiffres officiels.Ces réfugiés viennent de pays en conflit, dont la République démocratique du Congo, la Birmanie ou encore le Soudan.Le Haut Commissariat de l’ONU aux les réfugiés (HCR) estime à quelque 37,9 millions de réfugiés dans le monde, sur 122,6 millions de personnes déplacées.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a mis en place une vaste offensive anti-immigration, conformément à ses promesses de campagne. Son administration organise des expulsions très médiatisées, avec des vols militaires transportant des personnes menottées vers des pays d’Amérique latine.Le président a également tenté de revenir par décret sur le droit du sol, un principe consacré par le 14e amendement de la constitution américaine et appliqué depuis plus de 150 ans aux Etats-Unis.Mais cette décision a été bloquée par différents juges fédéraux, ce qui pourrait provoquer une longue bataille susceptible de se poursuivre jusqu’à la Cour suprême, à majorité conservatrice.Â
One-third of Musk’s DOGE staff resign in protest
Roughly a third of staffers at Elon Musk’s Department of Government Efficiency have resigned in protest, saying that they will not push through demanded changes that put the country at risk.”We swore to serve the American people and uphold our oath to the Constitution across presidential administrations,” 21 staffers of DOGE wrote in a letter, seen by AFP on Tuesday, to White House chief of staff Susan Wiles.”However, it has become clear that we can no longer honor those commitments,” they added.The workers initially worked for the United States Digital Service, which was transformed into DOGE after President Donald Trump took office on January 20th, with Musk effectively taking over the department.Musk is the political force behind DOGE, with a small group of employees faithful to the multi-billionaire being dispatched across government and working toward gutting federal staffing and spending.While Musk is not the formal administrator of DOGE, the SpaceX and Tesla CEO is nonetheless directing operations and will even attend Trump’s first cabinet meeting on Wednesday.The world’s wealthiest person and a top Trump donor, Musk has no ministerial portfolio or formal decision-making authority but has status as a “special government employee” and “senior adviser to the president.”He downplayed the significance of the departures, saying that the workers were “political holdovers” who worked remotely and refused to return to the office as ordered by Trump.”They would have been fired had they not resigned,” he added on X, the platform he owns.The signatories describe a chaotic transition process that began on January 21 with hastily conducted interviews by unidentified individuals wearing White House visitor badges.The interviewers questioned staff about political loyalty, attempted to create division among team members, and displayed “limited technical ability.”Tensions escalated on February 14 when approximately one-third of USDS staff were abruptly terminated via anonymous email.The dismissed employees had been working on modernizing critical government systems including Social Security, veterans’ services, tax filing, healthcare, and disaster relief platforms, the letter said.”Their removal endangers millions of Americans who rely on these services every day. The sudden loss of their technology expertise makes critical systems and Americans’ data less safe,” the letter stated.The employees explicitly refused to participate in what they described as efforts to “compromise core government systems, jeopardize Americans’ sensitive data, or dismantle critical public services.”- Software for firing -The USDS was established in 2014 during Barack Obama’s administration and has historically operated as a non-partisan technology unit tasked with improving government digital services.The mass resignation came days after Musk engineered a mass email to the federal government’s two million workers, ordering them to justify their work in an email or risk being fired.Government departments on Monday largely told staff to either ignore the DOGE-inspired email or downplayed the risks of not answering it.According to Wired magazine, engineers at DOGE are working on new software that could assist mass firings of federal workers across the government.So far, thousands of mainly probationary workers — employees who are recently hired, promoted, or otherwise changed roles — have been terminated since Trump’s inauguration.The new software would streamline the dismissal process, known as a reduction in force, for firing federal workers with stronger civil service protections.
Pentagon chief visits Guantanamo as US pushes to deport migrants
US Defense Secretary Pete Hegseth on Tuesday visited Guantanamo, the US military base in Cuba known for holding suspected militants that President Donald Trump’s administration is now using to detain undocumented migrants.Trump unveiled a surprise plan last month to hold up to 30,000 migrants at the base — a facility notorious for abuses against terror suspects detained after the September 11, 2001 attacks — as part of his sweeping crackdown on illegal immigration.”Arrived at Naval Station Guantanamo Bay on the front lines of the war against America’s southern border,” Hegseth wrote in a post on X that included a video of him saluting and shaking hands with troops at the base in southeastern Cuba, where he once served as a military officer.He later posted that he had toured the detention facilities at the base, saying it is “a critical temporary stop in processing these dangerous illegal aliens for eventual removal from our country.”A Pentagon announcement on Hegseth’s trip said it “underscores the department’s commitment to ensuring the security and operational effectiveness” of the base and “provides an opportunity to engage with the dedicated service members and personnel who play a vital role in the base’s mission.”The United States began flying migrants to Guantanamo earlier this month, more than 170 of whom were repatriated to Venezuela last week.-‘Unparalleled notoriety’ -US Southern Command said Tuesday there were “17 high threat illegal aliens” who arrived at the base over the weekend and are being held there.Hegseth posted on X on Tuesday that he had witnessed the arrival of a US military aircraft carrying more detained migrants, but did not specify how many.The Trump administration has launched what it cast as a major effort to combat illegal migration that has included immigration raids, arrests and deportations, including via Guantanamo.The American Civil Liberties Union (ACLU) and other advocacy groups said earlier this month that they had filed a suit seeking access to migrants held at the base.”By hurrying immigrants off to a remote island cut off from lawyers, family, and the rest of the world, the Trump administration is sending its clearest signal yet that the rule of law means nothing to it,” Lee Gelernt, deputy director of the ACLU’s Immigrants’ Rights Project, said at the time.The Guantanamo prison was opened in the wake of the 9/11 attacks and has been used to indefinitely hold detainees seized during the wars and other operations that followed.Conditions there have prompted outcry from rights groups, and UN experts have condemned it as a site of “unparalleled notoriety.”The base still holds 15 people incarcerated for militant activity or terrorism-related offenses, among them several accused plotters of the 9/11 attacks, including self-proclaimed mastermind Khalid Sheikh Mohammed.
Judge blocks Trump’s refugee admissions halt
A federal judge on Tuesday blocked President Donald Trump’s executive order putting a halt to refugee admissions in the United States.The ruling by a district judge in Seattle came in response to a lawsuit filed by refugee aid groups, and marks the latest legal setback to the president’s efforts to re-shape America’s relationship with immigration.Granting a preliminary injunction that prevents the executive order from taking effect until the court case is adjudicated, US District Judge Jamal Whitehead said the executive order likely violates the 1980 Refugee Act, the Seattle Times reported.Trump’s order was part of a flurry of executive actions the president took when he arrived at the White House in January, with a number of them taking aim at immigration and the border.The order, signed with a flourish in the Oval Office in front of cameras, said the refugee program was “detrimental to the interests of the United States.”Days later, federal funding to resettlement agencies was frozen.The lawsuit had been brought by Jewish refugee non-profit HIAS, Christian group Church World Service, Lutheran Community Services Northwest and a number of individuals.Those nonprofits said in their lawsuit the funding freeze had left them “struggling to keep their lights on and their staff employed, let alone continue to serve the vulnerable refugees at the core of their missions.”It said several people who had been about to travel, having sold all their belongings in their own country, were abruptly left in limbo by the order.There are no readily available official figures for the number of people affected by Trump’s order.But in 2023, the last year for which numbers are available, 60,050 people were admitted to the United States as refugees, according to the Department for Homeland Security.Refugee resettlement had been one of the few legal routes to eventual US citizenship, and had been embraced by former president Joe Biden, who expanded eligibility for the program to include people affected by climate change.Trump’s White House campaign was marked by vitriol about immigrants, who he said were “poisoning the blood of our country.”Other Trump initiatives since his return to office have included an attempt to overturn the constitutional notion of birthright citizenship. That order has also been suspended by federal judges.He has also pushed a vigorous program of deportations, with highly publicized military flights taking handcuffed people to countries in Latin America.The UN high commissioner for refugees estimates that there are 37.9 million refugees in the world, among some 122.6 million displaced people.
Mort de Bernard Brochand, ancien maire de Cannes et dirigeant du PSG (club)
L’ancien dirigeant du PSG, également ancien maire de Cannes et député des Alpes-maritimes Bernard Brochand est décédé mardi à l’âge de 86 ans, a annoncé le club parisien sur X.En 1971, il est entré au conseil d’administration du PSG aux côtés de Daniel Hechter, le premier président du club, et d’autres dirigeants historiques comme Alain Cayzac et Charles Talar. “Spécialiste en communication, il était devenu président de l’Association des Rouge et Bleu en 1991, après avoir négocié l’arrivée du groupe Canal+” comme propriétaire du PSG, rappelle le club dans un communiqué sur son site. Bernard Brochand a dirigé l’association jusqu’en 2001. Il a été également maire de Cannes de 2001 à 2014 et député (sous l’ étiquette des partis gaullistes RPR, UMP puis LR) de la 8e circonscription des Alpes-Maritimes de 2001 à 2022. Premier président délégué du PSG sous l’ère Canal+, Michel Denisot a salué, dans un message sur X, “un fervent serviteur amoureux du PSG avant et avec Canal+”. Dans un communiqué, David Lisnard, son successeur (LR) à la mairie de Cannes a de son côté fait part de son “profond chagrin”, saluant “un très grand chef d’entreprise français à l’international” et “un député-maire de Cannes emblématique”. Par son expertise de communicant, il s’est vu confier en 1998 la responsabilité de la communication de la Coupe du Monde de football, en marge de ses fonctions de président de l’Association PSG.
Procès Le Scouarnec: la pédocriminalité de leur père, une “bombe atomique” pour deux fils de l’ex-chirurgien
“Sa perversion a explosé comme une bombe atomique dans la famille”: deux fils de Joël Le Scouarnec ont raconté mardi à la cour criminelle du Morbihan à Vannes l’impact des agissements de l’ex-chirurgien, jugé depuis la veille pour viols et agressions sexuelles sur 299 patients, pour la plupart mineurs, pendant 25 ans.”Je ne sais même pas comment il est resté invisible à ce point”, a lancé son deuxième fils âgé de 42 ans, au cours d’un long interrogatoire destiné à éclairer la personnalité de son père, qu’il compare à “Docteur Jekyll et Mister Hyde”.”Il y a une personnalité que je ne connais pas de mon père. Je ne peux pas le haïr car je n’ai rien à lui reprocher en tant que père. Mais je ne peux pas pardonner ce qu’il a fait”, déclare-t-il.”Je ne sais pas d’où vient cette perversion, je ne la comprends même pas”, dit le quadragénaire, qui a raconté au tribunal comment il avait été lui-même victime de viols et d’agressions sexuelles par le père de Joël Le Scouarnec lorsqu’il avait entre 5 et 10 ans.”J’ai les images en tête, je les aurai toute ma vie”, assure-t-il.Il estime être le seul fils victime de ce grand-père paternel.Joël Le Scouarnec a-t-il également été victime d’inceste de la part de son père ? “Je pense que oui mais il m’a toujours dit que non”, répond-il.Résultat de ces traumatismes et des révélations déclenchées en 2017 contre Joël Le Scouarnec après une plainte pour le viol d’une voisine de six ans, le quadragénaire dit être alcoolique et souffrir d’insomnies.”Tout ça m’a atteint. Il est bien là où il est, il ne fera plus de mal à personne”, lâche-t-il, soulignant n’avoir jamais manqué de rien ni subi de gestes déplacés de la part de son père: “je pense que ma mère l’aurait tué”.”Tu as raison, ce que j’ai fait est impardonnable, mais je te demande pardon à toi”, a dit l’ex-chirurgien à son deuxième fils.- “Non-dits” -Avant lui, son petit frère, 37 ans, avait lui aussi dressé le tableau d’une “enfance heureuse” dans une “famille normale” mais plombée par les “non-dits” sur les violences sexuelles et incestueuses.”Je garde un très bon souvenir de mon père. Je pense qu’au fond de moi c’est pour ça que, depuis 2017, je n’ai plus aucun contact avec mon père car c’est l’image que je voudrais garder de lui”, explique le plus jeune des trois fils. Dans le box, Joël Le Scouarnec, 74 ans, crâne chauve ceint de cheveux blancs et lunettes cerclées de métal, le regarde, immobile.Interrogé par la présidente sur les “non-dits” au sein de sa famille, notamment sur la condamnation de son père à de la prison avec sursis en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, le benjamin lâche à la barre: “Ça rend un peu paranoïaque. Mon fils, je ne le laisse jamais tout à  fait seul.””Je voudrais rappeler qu’il faut séparer l’homme qui est jugé du père qui a fait (en sorte) que je ne manque de rien”, dit-il, regardant son père pour la première fois, voix nouée. Ce dernier prend la main de son avocat, semble ému, baisse la tête, enlève ses lunettes, se cache les yeux. Il semble pleurer.L’ex-épouse de l’accusé devait témoigner en fin de journée mais sera appelée à la barre mercredi, les auditions ayant été bien plus longues que prévu et l’audience ayant pris fin vers 21H00.Celle-ci était arrivée au tribunal dissimulée sous une ample capuche noire, portant des gants noirs et un masque chirurgical bleu. Assaillie de caméras, elle a dû se frayer un passage parmi les journalistes en essayant de cacher son visage avec ses mains.Elle affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, y compris après sa condamnation de 2005, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, dès les années 1990.- “Actes odieux” -Lundi, au premier jour de ce procès prévu sur près de quatre mois, l’accusé a pris la parole pour la première fois: “J’ai commis des actes odieux”.”Je suis parfaitement conscient aujourd’hui que ces blessures sont ineffaçables, irréparables”, a-t-il ajouté.L’ancien chirurgien consignait méticuleusement dans des carnets et des fichiers le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France.
Procès Le Scouarnec: la pédocriminalité de leur père, une “bombe atomique” pour deux fils de l’ex-chirurgien
“Sa perversion a explosé comme une bombe atomique dans la famille”: deux fils de Joël Le Scouarnec ont raconté mardi à la cour criminelle du Morbihan à Vannes l’impact des agissements de l’ex-chirurgien, jugé depuis la veille pour viols et agressions sexuelles sur 299 patients, pour la plupart mineurs, pendant 25 ans.”Je ne sais même pas comment il est resté invisible à ce point”, a lancé son deuxième fils âgé de 42 ans, au cours d’un long interrogatoire destiné à éclairer la personnalité de son père, qu’il compare à “Docteur Jekyll et Mister Hyde”.”Il y a une personnalité que je ne connais pas de mon père. Je ne peux pas le haïr car je n’ai rien à lui reprocher en tant que père. Mais je ne peux pas pardonner ce qu’il a fait”, déclare-t-il.”Je ne sais pas d’où vient cette perversion, je ne la comprends même pas”, dit le quadragénaire, qui a raconté au tribunal comment il avait été lui-même victime de viols et d’agressions sexuelles par le père de Joël Le Scouarnec lorsqu’il avait entre 5 et 10 ans.”J’ai les images en tête, je les aurai toute ma vie”, assure-t-il.Il estime être le seul fils victime de ce grand-père paternel.Joël Le Scouarnec a-t-il également été victime d’inceste de la part de son père ? “Je pense que oui mais il m’a toujours dit que non”, répond-il.Résultat de ces traumatismes et des révélations déclenchées en 2017 contre Joël Le Scouarnec après une plainte pour le viol d’une voisine de six ans, le quadragénaire dit être alcoolique et souffrir d’insomnies.”Tout ça m’a atteint. Il est bien là où il est, il ne fera plus de mal à personne”, lâche-t-il, soulignant n’avoir jamais manqué de rien ni subi de gestes déplacés de la part de son père: “je pense que ma mère l’aurait tué”.”Tu as raison, ce que j’ai fait est impardonnable, mais je te demande pardon à toi”, a dit l’ex-chirurgien à son deuxième fils.- “Non-dits” -Avant lui, son petit frère, 37 ans, avait lui aussi dressé le tableau d’une “enfance heureuse” dans une “famille normale” mais plombée par les “non-dits” sur les violences sexuelles et incestueuses.”Je garde un très bon souvenir de mon père. Je pense qu’au fond de moi c’est pour ça que, depuis 2017, je n’ai plus aucun contact avec mon père car c’est l’image que je voudrais garder de lui”, explique le plus jeune des trois fils. Dans le box, Joël Le Scouarnec, 74 ans, crâne chauve ceint de cheveux blancs et lunettes cerclées de métal, le regarde, immobile.Interrogé par la présidente sur les “non-dits” au sein de sa famille, notamment sur la condamnation de son père à de la prison avec sursis en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, le benjamin lâche à la barre: “Ça rend un peu paranoïaque. Mon fils, je ne le laisse jamais tout à  fait seul.””Je voudrais rappeler qu’il faut séparer l’homme qui est jugé du père qui a fait (en sorte) que je ne manque de rien”, dit-il, regardant son père pour la première fois, voix nouée. Ce dernier prend la main de son avocat, semble ému, baisse la tête, enlève ses lunettes, se cache les yeux. Il semble pleurer.L’ex-épouse de l’accusé devait témoigner en fin de journée mais sera appelée à la barre mercredi, les auditions ayant été bien plus longues que prévu et l’audience ayant pris fin vers 21H00.Celle-ci était arrivée au tribunal dissimulée sous une ample capuche noire, portant des gants noirs et un masque chirurgical bleu. Assaillie de caméras, elle a dû se frayer un passage parmi les journalistes en essayant de cacher son visage avec ses mains.Elle affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, y compris après sa condamnation de 2005, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, dès les années 1990.- “Actes odieux” -Lundi, au premier jour de ce procès prévu sur près de quatre mois, l’accusé a pris la parole pour la première fois: “J’ai commis des actes odieux”.”Je suis parfaitement conscient aujourd’hui que ces blessures sont ineffaçables, irréparables”, a-t-il ajouté.L’ancien chirurgien consignait méticuleusement dans des carnets et des fichiers le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France.
Paris a mis en place des “restrictions d’accès” en France contre des “dignitaires” algériens
Des “mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens ont été prises” par la France, a révélé mardi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur BFMTV.”Ce sont des mesures qui sont réversibles et qui s’éteindront dès lors que la coopération à laquelle nous appelons reprendra”, a-t-il ajouté, à la veille d’une réunion interministérielle sur le contrôle de l’immigration sur fond de crise diplomatique majeure avec Alger.Le chef de la diplomatie française n’a pas précisé depuis quand ces mesures sont en vigueur ni combien de personnes elles visaient.Ces mesures ont été décidées pour “faire avancer ou de défendre les intérêts des Français”, a-t-il justifié, en évoquant la libération de l’écrivain Boualem Sansal incarcéré en Algérie ou encore “la réadmission des Algériens en situation irrégulière”.Jean-Noël Barrot s’est également dit “prêt à en prendre davantage” si la coopération franco-algérienne “n’est pas reprise”.”Mais je le ferai toujours à bon escient et sans nécessairement en faire la publicité”, a-t-il prévenu.Ses déclarations interviennent alors que la position à adopter vis-à -vis d’Alger divise profondément le gouvernement français entre les partisans du “rapport de force”, à l’instar du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et ceux qui plaident pour la voie diplomatique comme Jean-Noël Barrot.Samedi, un Algérien de 37 ans en situation irrégulière est accusé d’avoir tué à l’arme blanche une personne et d’en avoir blessé sept autres samedi à Mulhouse (Est de la France)Le Premier ministre François Bayrou a depuis chargé l’Algérie, jugeant “inacceptable” son refus à dix reprises de reprendre l’assaillant présumé et promettant de montrer la “détermination” de Paris, qui pourrait engager des mesures de rétorsion dès cette semaine, notamment sur les visas.Â