L’Iran annonce avoir attaqué une base américaine au Qatar, qui dit avoir intercepté les tirs

L’Iran a annoncé lundi soir avoir lancé des missiles contre la base américaine d’Al-Udeid au Qatar, la plus grande du Moyen-Orient, en représailles aux bombardements dimanche de trois sites nucléaires iraniens, Doha assurant avoir intercepté ces tirs avec succès.  Téhéran, engagé depuis 11 jours dans une guerre avec Israël, met ainsi à exécution ses menaces de riposte aux frappes américaines sur le site souterrain d’enrichissement d’uranium à Fordo et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre).  “En réponse à l’action agressive” des États-Unis”, les forces armées iraniennes “ont frappé (…) la base aérienne américaine d’Al-Udeid, au Qatar”, a déclaré le Conseil de sécurité nationale iranien dans un communiqué. Il a précisé avoir utilisé autant de missiles “que le nombre de bombes” utilisés dans les raids américains, semblant signaler une riposte proportionnée et dument mesurée. “Cette action ne représente aucune menace” pour le Qatar”, a-t-il ajouté. Le ministère qatari de la Défense a dit avoir “intercepté avec succès une attaque de missiles visant la base aérienne d’Al-Udeid”, affirmant qu’il n’y avait pas eu de victimes.Mais les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ont affirmé dans un communiqué, cité par l’agence de presse Irna, que “six missiles (avaient) touché la base”. “A l’heure actuelle, aucune victime américaine n’a été signalée”, a déclaré un responsable américain, affirmant n’être au courant “d’aucun dégât sur la base”.Le Qatar “se réserve le droit de répondre directement” à cette “agression flagrante”, a réagi le ministère qatari des Affaires étrangères, ajoutant que la base avait été précédemment évacuée. Au lendemain de l’intervention américaine qui a, selon le Pentagone, “dévasté le programme nucléaire iranien”, la Maison Blanche avait auparavant pressé le pouvoir iranien d’opter pour un règlement diplomatique, s’il voulait se maintenir à la tête du pays. – Scènes de liesse à Téhéran -Dimanche, Ali Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême Ali Khamenei, avait menacé de telles attaques contre les bases militaires américaines dans la région. Plus tôt dans la journée, l’ambassade des États-Unis à Doha avait conseillé à ses ressortissants au Qatar de se “mettre à l’abri jusqu’à nouvel ordre”. La télévision d’Etat iranienne a montré en direct dans la soirée des manifestants en liesse à Téhéran, aux cris de “mort à l’Amérique”. Les tirs sur le Qatar prouvent que l’Iran menace “le monde entier”, a réagi un porte-parole de l’armée israélienne, Effie Defrin.L’Irak a mis en garde contre un “élargissement de la confrontation”, deux responsables de la sécurité précisant à l’AFP que la base d’Aïn al-Assad abritant des troupes américaines n’avait pour l’instant” pas été visée. Ryad et Abou Dhabi ont condamné l’action iranienne, le Koweït et Bahreïn annonçant fermer leur espace aérien, et les cours du pétrole ont chuté. Plus tôt, les Etats-Unis avaient mis en garde l’Iran contre toute fermeture du détroit d’Ormuz, par où transite un cinquième du pétrole mondial. La télévision d’Etat iranienne a par ailleurs annoncé l’arrestation d’un “ressortissant européen” soupçonné d’être un “espion” au service d’Israël, sans plus de précision. – Frappes israéliennes sur Téhéran -Israël a de son côté appelé les habitants de Téhéran à s’éloigner des bases militaires et sécuritaires, prévenant de la poursuite de ses raids, après d’intenses frappes sur la capitale iranienne ciblant des centres de commandements des Gardiens de la Révolution et la prison d’Evine, en riposte à des tirs de missiles iraniens.   La justice iranienne a fait état de dégâts dans certaines parties de la prison d’Evine, où sont détenus des Occidentaux, prisonniers politiques et opposants.Les deux Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, qui y sont détenus depuis plus de trois ans, “n’auraient pas été touchés” a affirmé le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, dénonçant une frappe “inacceptable”.Israël a aussi indiqué avoir mené des frappes pour “bloquer les voies d’accès” au site de Fordo enfoui sous une montagne, au sud de Téhéran. En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, d’après les autorités.Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël l’a attaqué le 13 juin, bombardant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.L’Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique mais défend son droit à un programme nucléaire civil.- “Changement de régime”? -Le président américain, Donald Trump, s’est prévalu dimanche de “dommages monumentaux” infligés aux sites nucléaires iraniens. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts, réclamant un accès aux sites iraniens. Des experts estiment que l’Iran pourrait en avoir évacué le matériel nucléaire, et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d’uranium enrichi.L’Iran a enrichi de l’uranium au niveau de 60%, proche du seuil de 90% requis pour fabriquer une bombe atomique selon l’AIEA, qui dit toutefois n’avoir décelé jusque-là aucun indice d’un “programme systématique” iranien pour ce faire. Donald Trump, qui avait relancé les négociations avec Téhéran pour encadrer son programme nucléaire – lancées en avril sous médiation d’Oman – est “toujours intéressé” par un règlement diplomatique, a affirmé lundi la porte-parole de la Maison Blanche. Mais “si le régime iranien refuse de s’impliquer dans une solution diplomatique (…) pourquoi le peuple iranien ne retire pas le pouvoir à ce régime incroyablement violent qui le réprime”, a-t-elle dit.”Si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE A L’IRAN SA GRANDEUR, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime ???” avait écrit la veille M. Trump sur son réseau Truth social.

L’Iran annonce avoir attaqué une base américaine au Qatar, qui dit avoir intercepté les tirs

L’Iran a annoncé lundi soir avoir lancé des missiles contre la base américaine d’Al-Udeid au Qatar, la plus grande du Moyen-Orient, en représailles aux bombardements dimanche de trois sites nucléaires iraniens, Doha assurant avoir intercepté ces tirs avec succès.  Téhéran, engagé depuis 11 jours dans une guerre avec Israël, met ainsi à exécution ses menaces de riposte aux frappes américaines sur le site souterrain d’enrichissement d’uranium à Fordo et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre).  “En réponse à l’action agressive” des États-Unis”, les forces armées iraniennes “ont frappé (…) la base aérienne américaine d’Al-Udeid, au Qatar”, a déclaré le Conseil de sécurité nationale iranien dans un communiqué. Il a précisé avoir utilisé autant de missiles “que le nombre de bombes” utilisés dans les raids américains, semblant signaler une riposte proportionnée et dument mesurée. “Cette action ne représente aucune menace” pour le Qatar”, a-t-il ajouté. Le ministère qatari de la Défense a dit avoir “intercepté avec succès une attaque de missiles visant la base aérienne d’Al-Udeid”, affirmant qu’il n’y avait pas eu de victimes.Mais les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ont affirmé dans un communiqué, cité par l’agence de presse Irna, que “six missiles (avaient) touché la base”. “A l’heure actuelle, aucune victime américaine n’a été signalée”, a déclaré un responsable américain, affirmant n’être au courant “d’aucun dégât sur la base”.Le Qatar “se réserve le droit de répondre directement” à cette “agression flagrante”, a réagi le ministère qatari des Affaires étrangères, ajoutant que la base avait été précédemment évacuée. Au lendemain de l’intervention américaine qui a, selon le Pentagone, “dévasté le programme nucléaire iranien”, la Maison Blanche avait auparavant pressé le pouvoir iranien d’opter pour un règlement diplomatique, s’il voulait se maintenir à la tête du pays. – Scènes de liesse à Téhéran -Dimanche, Ali Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême Ali Khamenei, avait menacé de telles attaques contre les bases militaires américaines dans la région. Plus tôt dans la journée, l’ambassade des États-Unis à Doha avait conseillé à ses ressortissants au Qatar de se “mettre à l’abri jusqu’à nouvel ordre”. La télévision d’Etat iranienne a montré en direct dans la soirée des manifestants en liesse à Téhéran, aux cris de “mort à l’Amérique”. Les tirs sur le Qatar prouvent que l’Iran menace “le monde entier”, a réagi un porte-parole de l’armée israélienne, Effie Defrin.L’Irak a mis en garde contre un “élargissement de la confrontation”, deux responsables de la sécurité précisant à l’AFP que la base d’Aïn al-Assad abritant des troupes américaines n’avait pour l’instant” pas été visée. Ryad et Abou Dhabi ont condamné l’action iranienne, le Koweït et Bahreïn annonçant fermer leur espace aérien, et les cours du pétrole ont chuté. Plus tôt, les Etats-Unis avaient mis en garde l’Iran contre toute fermeture du détroit d’Ormuz, par où transite un cinquième du pétrole mondial. La télévision d’Etat iranienne a par ailleurs annoncé l’arrestation d’un “ressortissant européen” soupçonné d’être un “espion” au service d’Israël, sans plus de précision. – Frappes israéliennes sur Téhéran -Israël a de son côté appelé les habitants de Téhéran à s’éloigner des bases militaires et sécuritaires, prévenant de la poursuite de ses raids, après d’intenses frappes sur la capitale iranienne ciblant des centres de commandements des Gardiens de la Révolution et la prison d’Evine, en riposte à des tirs de missiles iraniens.   La justice iranienne a fait état de dégâts dans certaines parties de la prison d’Evine, où sont détenus des Occidentaux, prisonniers politiques et opposants.Les deux Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, qui y sont détenus depuis plus de trois ans, “n’auraient pas été touchés” a affirmé le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, dénonçant une frappe “inacceptable”.Israël a aussi indiqué avoir mené des frappes pour “bloquer les voies d’accès” au site de Fordo enfoui sous une montagne, au sud de Téhéran. En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, d’après les autorités.Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël l’a attaqué le 13 juin, bombardant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.L’Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique mais défend son droit à un programme nucléaire civil.- “Changement de régime”? -Le président américain, Donald Trump, s’est prévalu dimanche de “dommages monumentaux” infligés aux sites nucléaires iraniens. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts, réclamant un accès aux sites iraniens. Des experts estiment que l’Iran pourrait en avoir évacué le matériel nucléaire, et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d’uranium enrichi.L’Iran a enrichi de l’uranium au niveau de 60%, proche du seuil de 90% requis pour fabriquer une bombe atomique selon l’AIEA, qui dit toutefois n’avoir décelé jusque-là aucun indice d’un “programme systématique” iranien pour ce faire. Donald Trump, qui avait relancé les négociations avec Téhéran pour encadrer son programme nucléaire – lancées en avril sous médiation d’Oman – est “toujours intéressé” par un règlement diplomatique, a affirmé lundi la porte-parole de la Maison Blanche. Mais “si le régime iranien refuse de s’impliquer dans une solution diplomatique (…) pourquoi le peuple iranien ne retire pas le pouvoir à ce régime incroyablement violent qui le réprime”, a-t-elle dit.”Si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE A L’IRAN SA GRANDEUR, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime ???” avait écrit la veille M. Trump sur son réseau Truth social.

Bluff et dernière minute: la prise de décision de Trump sur l’Iran

Quand Donald Trump a fait savoir jeudi qu’il s’était accordé deux semaines pour décider ou non de bombarder l’Iran, ses contempteurs se sont dit que ce n’était qu’une façon de repousser à plus tard une décision difficile.Le lendemain soir, le président américain quittait la Maison Blanche pour un dîner de levée de fonds dans son golf du New Jersey, suscitant des soupirs de soulagement dans de nombreuses capitales. En réalité, le milliardaire républicain était sur le point de trancher. Quelques heures après son arrivée au Trump National Golf Club Bedminster, les premiers bombardiers B-2 décollaient de leur base aux Etats-Unis.Samedi, alors que les avions étaient toujours en vol, Donald Trump a choisi d’attaquer trois sites nucléaires iraniens, la première attaque militaire directe des Etats-Unis contre l’Iran depuis la révolution islamique de 1979.”Le président a donné l’ordre final au ministre de la Défense samedi”, a déclaré à l’AFP un responsable de la Maison Blanche sous le couvert de l’anonymat.”Dans la semaine qui a précédé les frappes, le président a continué sur la voie de la diplomatie, principalement via l’émissaire spécial (Steve) Witkoff, en parallèle des préparatifs du Pentagone.”L’administration Trump semble avoir délibérément détourné l’attention avec ce délai de “deux semaines” et le fait que plusieurs B-2 ont servi de leurre en partant pour la direction opposée.- Peut-être, peut-être pas -Donald Trump, auteur d’un livre intitulé “The Art of the Deal”, est resté volontairement ambigu toute la semaine.Il est d’abord rentré plus tôt que prévu du sommet du G7 pour s’entretenir avec son équipe de sécurité nationale. Il a ensuite lancé une bordée de messages belliqueux sur les réseaux sociaux à l’intention du guide suprême iranien Ali Khamenei. “Je le ferai peut-être, ou peut-être pas”, a-t-il répondu mercredi comme on lui demandait s’il allait frapper l’Iran.Puis sa porte-parole Karoline Leavitt a lu une déclaration présidentielle jeudi devant la presse. Evoquant une possibilité “substantielle” de négociations avec l’Iran, le président a dit qu’il prendrait sa décision “au cours des deux prochaines semaines”.Les critiques de Donald Trump ont fait valoir que le président avait l’habitude de fixer des dates limites de 15 jours sur des sujets allant de l’Ukraine à la santé et de n’en tenir aucun compte. Mais en privé, selon des responsables américains, le républicain était de plus en plus déterminé. Il était contre des frappes israéliennes en Iran jusqu’à ce que les Israéliens partent à l’attaque le 13 juin. Admiratif face aux résultats, il s’est entretenu tous les jours avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La supériorité aérienne acquise par Israël a offert à Donald Trump l’occasion unique de frapper un programme nucléaire iranien qu’il dénonçait depuis son premier mandat.- De bavard à secret -Le président a été “informé quotidiennement des efforts des Israéliens et de l’opération elle-même pendant qu’il décidait d’aller ou non de l’avant”, a expliqué le responsable de la Maison Blanche. Le commandant en chef des Etats-Unis a tenu chaque jour des réunions avec le Conseil de sécurité nationale alors qu’il réfléchissait aux options possibles. Pour détourner l’attention de son mouvement “Make America Great Again” (“Rendre sa grandeur à l’Amérique”), il a rencontré selon les médias son ancien collaborateur Steve Bannon, opposé à une nouvelle “guerre éternelle” au Moyen-Orient.Face au public, Donald Trump a tout fait pour garder le secret. Normalement très bavard, il n’a rien dit aux journalistes en revenant à la Maison Blanche samedi soir.Quarante minutes plus tard, le premier bombardier lâchait ses bombes, à 18H40 à Washington samedi, 2H40 en Iran dimanche. Le dernier missile a été tiré à 19H05 par un sous-marin.A 19H50, le président annonçait une opération “très réussie” sur son réseau Truth Social. “Il s’agissait d’une mission hautement confidentielle dont très peu de personnes à Washington connaissaient le calendrier ou la nature”, a déclaré dimanche le chef d’état-major interarmées, le général Dan Caine.Mais les décisions difficiles sont loin d’être terminées pour Donald Trump.Comment réagira-t-il aux représailles de l’Iran lundi? Si les frappes américaines n’ont pas complètement détruit les sites nucléaires iraniens comme il l’a prétendu, en lancera-t-il d’autres? Et surtout, ira-t-il plus loin que les frappes sur les centrales nucléaires iraniennes? “Si le régime iranien actuel n’est pas en mesure de RENDRE SA GRANDEUR A L’IRAN, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime?, a-t-il demandé dimanche”. 

Le métro de Tel-Aviv, refuge ultime loin des “boums” des missiles iraniens

“Ici, on entend moins les +boums+” confie une Israélienne, qui comme des centaines d’habitants se réfugie dans les stations de métro et les parkings de Tel-Aviv, pour échapper aux missiles iraniens s’abattant sur la ville côtière. Un petit garçon accroché à son père emprunte l’immense escalier roulant qui s’enfonce dans les profondeurs de la terre. Faute d’abris “sûrs” dans leurs environs immédiats, nombreux sont ceux à dormir dans les lieux publics souterrains depuis le début de la guerre contre l’Iran, le 13 juin.Quand une bombe est tombée “pas très loin de chez moi et que tout l’abri dans lequel j’étais a tremblé (…) j’ai eu très peur”, confie à l’AFP Muriel Azria, qui travaille dans le secteur du tourisme. “J’ai compris que ce n’est pas là-bas que je voulais passer les moments où il y aurait des sirènes” d’alerte.Alors chaque soir, elle débarque dans le métro avec une valise et sa chienne, et retrouve le matelas que lui a fourni la municipalité de Tel-Aviv. “A partir du moment où je rentre dans le métro, qui est magnifique, je m’apaise. Il y a des gens, tout le monde est en général très gentil”, dit-elle en caressant son animal. “Ce n’est pas un grand confort, mais au moins je n’ai pas peur, on entend beaucoup moins les boums”.Un peu plus loin, des matelas sont alignés en pagaille sur le sol du métro. Des personnes âgées discutent ou font des mots-fléchés; un groupe d’amis se lance dans une partie de cartes pour tuer le temps.  Plus de 60% des Israéliens ne disposent pas d’un abri sécurisé chez eux, selon l’ONG Latet, qui distribue kits d’urgence, colis alimentaires et jeux pour enfants aux familles les plus vulnérables.Yeoudit Kamara, retraitée de 86 ans, est ainsi obligée de faire des allers-retours dans le métro car son immeuble n’est pas équipé.”C’est trop, je n’ai plus la force de vivre cela. C’est vraiment difficile. Tous ces enfants ici, tout ce désordre…”, dit la vieille dame en étouffant un sanglot. “Il fait vraiment froid et ce n’est pas très confortable. Mais quel autre choix avons-nous ? Où irons-nous ?”.- “Rester forte” -La capitale économique d’Israël a été particulièrement ciblée par la riposte iranienne des derniers jours, qui a encore fait 23 blessés dimanche dans le pays. En témoignent les décombres qui jonchent les rues et les immeubles éventrés, là où ont eu lieu les frappes.Quand ce n’est pas le métro, certains choisissent des parkings souterrains pour s’abriter. Le sommeil est devenu un luxe quand les alertes sonnent à toute heure sous la lumière artificielle des néons, et l’épuisement se lit sur les visages cernés.”C’est terrible. J’ai dit à mes parents que (…) que je voulais rentrer à la maison, dans notre appartement tout près. Et puis ils me rappellent les dangers qu’il y a” à rester, soupire Maya Papirany, quatre étages sous terre.Avec sa mère et ses enfants, la jeune femme de 27 ans dort sur un matelas posé au sol, dans un parking envahi de tentes. Une fillette aux cheveux dorés semble dormir profondément à ses côtés.Les plus jeunes “n’ont pas peur des bombes. Je pense qu’ils sont trop jeunes pour comprendre ce qui se passe, la gravité de la situation, alors ils pensent que c’est un jeu amusant”, dit-elle sobrement.Dans leurs sacs de couchage, des voisins d’infortune gardent les yeux rivés sur leur écran de téléphone pour suivre l’évolution de la situation sécuritaire.”Je suis très nerveuse, mais je dois être forte pour mon enfant”, dit Erlenn Solomon, qui travaille dans une école maternelle. Une grosse peluche serrée dans les bras, elle regarde trois fillettes rire et jouer avec insouciance aux dominos. Et répète: “Une mère doit rester forte”.

Calme étrange à Téhéran, sous les frappes israéliennes

Loin de la frénésie habituelle, la grouillante ville de Téhéran était plongée lundi dans un calme étrange et inquiétant, seulement troublé par le fracas des frappes israéliennes au 11e jour de la guerre contre Israël.En cette fin d’après-midi chaude et ensoleillée, les véhicules n’ont aucun mal à remonter ou descendre l’immense avenue Vali-asr, qui coupe la ville du nord au sud sur 18 kilomètres. Habituellement, ils n’avancent pas, bloqués dans d’énormes embouteillages.Les piétons aussi sont rares. Tout comme les magasins ouverts, même si, dans le nord de la ville, l’activité avait un peu repris ces deux derniers jours.Près du parc Mellat, l’un des plus spacieux de l’agglomération, une boulangerie accueille quelques clients. Mais, l’électricité étant coupée, ils ne peuvent payer avec la carte bleue, comme il est d’usage en Iran.En milieu de matinée, le boulanger a eu “très peur” lorsqu’une frappe israélienne a visé un bâtiment proche du Croissant-rouge iranien.”Il y a eu un grand bruit. J’ai mis mes mains sur mon visage pour me protéger et je me suis accroupi derrière le comptoir”, raconte-t-il.”J’ai eu très peur aussi et j’ai crié”, ajoute un employé.Plusieurs heures après la frappe, une odeur de brûlé flottait toujours dans le quartier.Au lendemain de l’intervention américaine contre trois sites nucléaires, d’épais nuages de fumée ont obscurci le ciel bleu dans plusieurs quartiers du centre mais aussi de la périphérie.Israël a annoncé avoir mené des frappes aériennes d’une force “sans précédent” en ciblant des centres de commandement des Gardiens de la Révolution ainsi que la célèbre prison d’Evine, où sont détenus des opposants et des étrangers.- “Pas l’intention de partir” -Par crainte d’en être victimes, de nombreux Téhéranais ont pris la fuite, notamment vers le nord et les rivages de la mer Caspienne, une région touristique où les plus riches possèdent des villas.”Plusieurs collègues sont partis en province”, témoigne Mohsen, un employé des impôts de 37 ans. “Certains d’entre eux voulaient revenir aujourd’hui, mais je leur ai dit que Téhéran avait de nouveau été bombardée et qu’ils ne devaient pas y retourner”. “Ma femme et ma fille sont dans notre maison secondaire à Ardabil”, dans le nord-ouest, raconte aussi Mojtaba, un professeur de chimie. “Je reste à Téhéran et je n’ai pas l’intention de partir”, ajoute cet homme de 48 ans, qui se déclare “prêt” à se “battre si nécessaire” malgré son inexpérience du combat.”Avant, j’étais pro-occidental et même pro-israélien. Mais maintenant, je me sens vraiment en danger car je pense qu’ils veulent diviser l’Iran”, explique cet Iranien d’origine kurde.Sur un trottoir de l’avenue Fereshteh, une affiche affirme, en persan et en hébreu, qu'”ils (les Israéliens) “ne connaissent pas l’Iran et les Iraniens”, sur fond de drapeau vert, blanc et rouge.Dans les environs, les forces de sécurité sont davantage visibles que d’habitude. Des policiers à moto stationnent aux carrefours et des barrages ont été installés pour filtrer la circulation.Malgré cette atmosphère oppressante, certains Téhéranais veulent continuer à vivre. A l’image de ces femmes élégantes qui se retrouvent dans un café chic du nord de la ville, au pied des montagnes, qui a rouvert après quelques jours de fermeture. Elles sirotent un thé ou un jus de fruit au rythme de la pop de Kylie Minogue, dont le tube le plus célèbre s’appelle “Can’t Get You Out of My Head”.

Calme étrange à Téhéran, sous les frappes israéliennes

Loin de la frénésie habituelle, la grouillante ville de Téhéran était plongée lundi dans un calme étrange et inquiétant, seulement troublé par le fracas des frappes israéliennes au 11e jour de la guerre contre Israël.En cette fin d’après-midi chaude et ensoleillée, les véhicules n’ont aucun mal à remonter ou descendre l’immense avenue Vali-asr, qui coupe la ville du nord au sud sur 18 kilomètres. Habituellement, ils n’avancent pas, bloqués dans d’énormes embouteillages.Les piétons aussi sont rares. Tout comme les magasins ouverts, même si, dans le nord de la ville, l’activité avait un peu repris ces deux derniers jours.Près du parc Mellat, l’un des plus spacieux de l’agglomération, une boulangerie accueille quelques clients. Mais, l’électricité étant coupée, ils ne peuvent payer avec la carte bleue, comme il est d’usage en Iran.En milieu de matinée, le boulanger a eu “très peur” lorsqu’une frappe israélienne a visé un bâtiment proche du Croissant-rouge iranien.”Il y a eu un grand bruit. J’ai mis mes mains sur mon visage pour me protéger et je me suis accroupi derrière le comptoir”, raconte-t-il.”J’ai eu très peur aussi et j’ai crié”, ajoute un employé.Plusieurs heures après la frappe, une odeur de brûlé flottait toujours dans le quartier.Au lendemain de l’intervention américaine contre trois sites nucléaires, d’épais nuages de fumée ont obscurci le ciel bleu dans plusieurs quartiers du centre mais aussi de la périphérie.Israël a annoncé avoir mené des frappes aériennes d’une force “sans précédent” en ciblant des centres de commandement des Gardiens de la Révolution ainsi que la célèbre prison d’Evine, où sont détenus des opposants et des étrangers.- “Pas l’intention de partir” -Par crainte d’en être victimes, de nombreux Téhéranais ont pris la fuite, notamment vers le nord et les rivages de la mer Caspienne, une région touristique où les plus riches possèdent des villas.”Plusieurs collègues sont partis en province”, témoigne Mohsen, un employé des impôts de 37 ans. “Certains d’entre eux voulaient revenir aujourd’hui, mais je leur ai dit que Téhéran avait de nouveau été bombardée et qu’ils ne devaient pas y retourner”. “Ma femme et ma fille sont dans notre maison secondaire à Ardabil”, dans le nord-ouest, raconte aussi Mojtaba, un professeur de chimie. “Je reste à Téhéran et je n’ai pas l’intention de partir”, ajoute cet homme de 48 ans, qui se déclare “prêt” à se “battre si nécessaire” malgré son inexpérience du combat.”Avant, j’étais pro-occidental et même pro-israélien. Mais maintenant, je me sens vraiment en danger car je pense qu’ils veulent diviser l’Iran”, explique cet Iranien d’origine kurde.Sur un trottoir de l’avenue Fereshteh, une affiche affirme, en persan et en hébreu, qu'”ils (les Israéliens) “ne connaissent pas l’Iran et les Iraniens”, sur fond de drapeau vert, blanc et rouge.Dans les environs, les forces de sécurité sont davantage visibles que d’habitude. Des policiers à moto stationnent aux carrefours et des barrages ont été installés pour filtrer la circulation.Malgré cette atmosphère oppressante, certains Téhéranais veulent continuer à vivre. A l’image de ces femmes élégantes qui se retrouvent dans un café chic du nord de la ville, au pied des montagnes, qui a rouvert après quelques jours de fermeture. Elles sirotent un thé ou un jus de fruit au rythme de la pop de Kylie Minogue, dont le tube le plus célèbre s’appelle “Can’t Get You Out of My Head”.

Iran attacks US base in Qatar in retaliation for strikes on nuclear sites

Iran announced it had launched missiles at a major US base in Qatar on Monday in retaliation for American strikes on key nuclear facilities, with explosions ringing out in Doha and projectiles seen streaking overhead.Qatar, which lies 190 kilometres (120 miles) south of Iran and is home to the largest US military facility in the Middle East, said its “air defences successfully intercepted a missile attack targeting Al Udeid Air Base”.Iran’s National Security Council confirmed having targeted the base “in response to the US aggressive and insolent action against Iran’s nuclear sites and facilities”. In its statement, the council said the number of missiles used “was the same as the number of bombs that the US had used”, in a signal that it had calibrated its response to be directly proportional.After more than a week of Israeli strikes on nuclear and military targets across Iran, the United States joined its ally’s campaign on Sunday, carrying out attacks on three key Iranian nuclear facilities, including on an underground uranium enrichment facility at Fordo using massive bunker-busting bombs.With international concern mounting that Israel’s campaign in Iran could lead to regional spillover — concern that only intensified after the US strikes — French President Emmanuel Macron said after the Iranian retaliation that “the spiral of chaos must end”. Iran’s security council maintained that its “action does not pose any threat to our friendly and brotherly country, Qatar”.But Qatari foreign ministry spokesman Majed Al-Ansari said his country “reserves the right to respond directly in a manner proportional to the nature and scale of this blatant aggression”.Its much larger neighbour Saudi Arabia, historically a rival of Iran, condemned Tehran’s attack “in the strongest terms”, and offered “all its capabilities to support the sisterly State of Qatar in any measures it takes”.AFP reporters heard blasts in central Doha and in Lusail, north of the capital, on Monday evening, and saw projectiles moving across the night sky.A US defence official said Al Udeid was “attacked by short-range and medium-range ballistic missiles originating from Iran”, adding there were no immediate reports of casualties.Ansari said the base had been evacuated as a precaution ahead of time.Iran’s Revolutionary Guard Corps said six missiles had hit the base, according to state media.Iranian official press agency IRNA had reported that missiles were also launched at a US base in Iraq, though the National Security Council made no mention of Iraq in its statement.Iraqi security and military sources told AFP that Iran had not attacked US bases there “so far”.Earlier in the day Qatar had announced the temporary closure of its airspace in light of “developments in the region”, while foreign embassies there including that of the United States had warned their citizens to shelter in place.Neighbouring Bahrain and Kuwait also temporarily halted air traffic in the wake of the missile attack.President Donald Trump boasted that Sunday’s strikes had “obliterated” Iran’s nuclear capabilities, but other officials said it was too soon to assess the impact on Iran’s atomic programme.- Tehran strikes -Just as Iran was announcing the new attacks, blasts were heard in the north of Tehran, according to an AFP journalist, who reported yellow flashes typical of Iranian air defences in the sky over the capital shortly before 9:00 pm (1730 GMT).Earlier in the day Israel reported carrying out what it said were its most powerful strikes yet on Tehran.Iran, in turn, fired missile barrages at Israel.Israeli Defence Minister Israel Katz said the military hit sites in Tehran including Evin prison, which Katz said “holds political prisoners and regime opponents”, as well as command centres for the domestic Basij paramilitary and the Revolutionary Guards.Iranian media and the Israeli military said Israel also struck Fordo on Monday “in order to obstruct access routes” to the site.Israel’s national electricity company reported “damage near a strategic infrastructure facility” in the south that disrupted the power supply, without naming the location or specifying the cause.The country’s military censorship rules bar the publication of some details about damage in Israel.Iranian media, meanwhile, said Israel’s strikes hit a power supply system in Tehran, triggering temporary outages.Israeli strikes on Iran have killed more than 400 people, Iran’s health ministry has said. Iran’s attacks on Israel have killed 24 people, according to official figures.China urged both Iran and Israel to prevent the conflict from spilling over, warning of potential economic fallout.US Secretary of State Marco Rubio called on China to help deter Iran from closing the Strait of Hormuz, a chokepoint for one-fifth of the world’s oil supply.- Trump floats ‘regime change’ -After the Pentagon stressed the goal of US intervention was not to topple the Iranian government, Trump openly toyed with the idea.”If the current Iranian Regime is unable to MAKE IRAN GREAT AGAIN, why wouldn’t there be a Regime change???” Trump posted on his Truth Social platform.His press secretary Karoline Leavitt said on Monday that Trump was “still interested and engaging in” diplomacy.She suggested, however, that Iranians could overthrow their government if it did not agree to a diplomatic solution.Top US general Dan Caine has said early assessments indicated the US strikes caused “extremely severe damage” at all three nuclear sites.Rafael Grossi, director of the International Atomic Energy Agency (IAEA), told an emergency meeting of the UN Security Council that it had not been possible to assess the underground damage at Fordo.”Armed attacks on nuclear facilities should never take place,” he added.Iran has consistently denied seeking an atomic bomb, and Grossi has said there was no evidence to suggest it was doing so despite the Islamic republic being the only non-nuclear armed state to enrich uranium to 60 percent.burs-smw/dcp