Trump revient au pouvoir

Ses premières décisions viseront les migrants et les personnes transgenres : Donald Trump, au sommet de sa puissance politique, va être investi lundi président des Etats-Unis.”Bienvenue à la maison”, lui a lancé son successeur, et bientôt prédécesseur Joe Biden en l’accueillant avec son épouse pour une visite de courtoisie, à connotation davantage privée que politique.Le 45ème (2017-2021) et bientôt 47ème président des Etats-Unis, et son grand rival démocrate sont ensuite partis ensemble pour le Capitole, siège du Congrès américain où aura lieu la cérémonie d’investiture, dans le froid mordant d’un matin de janvier ensoleillé.Joe Biden s’est astreint, depuis la victoire du milliardaire républicain à l’élection du 5 novembre, à organiser une transition civile avec un homme qui n’a cessé de l’humilier.L’amabilité manifestée lundi par les deux dirigeants tranche de manière saisissante avec le départ il y a quatre ans de Donald Trump, rendu fou de rage par sa défaite, au point de bouder la prestation de serment de son rival démocrate.- “Démocratie en action” -“C’est la démocratie en action”, a lancé la vice-présidente sortante, et candidate malheureuse Kamala Harris, recevant de son côté son successeur J.D. Vance.Donald Trump deviendra vers midi, heure de Washington (17H00 GMT), président de la première puissance mondiale. Il sera aussi, à 78 ans, le chef d’Etat américain le plus âgé jamais investi.Il jurera de protéger la Constitution sous la coupole du Capitole, là même où le 6 janvier 2021, ses partisans avaient tenté d’empêcher le Congrès de certifier la victoire de Joe Biden. Aux premières loges de ce “comeback” politique inouï: les anciens présidents américains, les grands patrons de la tech américaine, le désormais incontournable Elon Musk, ainsi que des dirigeants ou personnalités d’extrême droite invités à titre personnel.Dans la foulée, Donald Trump signera une première salve de décrets.- “Deux sexes” -Le républicain, selon qui l’Amérique est menacée par une “invasion” de migrants ainsi que par les idées progressistes, qu’il qualifie du terme péjoratif d’idéologie “woke”, va décréter l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique.Il ordonnera par ailleurs à son administration de “reconnaître” l’existence de seulement “deux sexes”, ont fait savoir de hauts responsables de sa future administration.Sont attendues aussi des annonces sur l’énergie et l’environnement, ainsi que des grâces pour les assaillants du Capitole condamnés à la suite du 6 janvier 2021.La cérémonie d’investiture se déroule habituellement à l’extérieur, mais le protocole a été chamboulé à cause des températures glaciales.Faute de grand rassemblement à ciel ouvert, des milliers de partisans de Donald Trump ont patienté des heures pour accéder à une salle où leur champion doit apparaître dans l’après-midi.”Il aime l’Amérique et il est l’homme parfait pour ce job”, se réjouissait Alexx Rouse, 32 ans, venue du Texas.”Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain”, avait assuré Donald Trump dimanche pendant un ultime meeting. – Vengeance -Tout au long de sa campagne, il a promis de se “venger” de ses adversaires politiques.Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d’accorder des grâces préventives à une série de “serviteurs de l’Etat” risquant selon lui des “poursuites judiciaires injustifiées”.  Parmi elles, l’ancien chef d’état-major des armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le médecin Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que des parlementaires ayant enquêté sur l’assaut du Capitole.En 2017, le premier discours d’investiture de l’ancien promoteur immobilier et animateur de télévision, dans lequel il avait promis de mettre fin au “carnage” provoqué par les idées progressistes, avait sidéré le monde. Selon le Wall Street Journal, son allocution lundi sera moins sombre. Il devrait plaider pour une “révolution du bon sens” et promettre une “ère de succès”. 

C1: Alexsandro, le “pari” devenu “guerrier” du Losc

Venu de deuxième division portugaise il y a deux ans et demi, Alexsandro s’est imposé comme un défenseur fort dans le duel, audacieux dans la passe et “guerrier” au point de devenir l’un des piliers du Losc, qui va à Anfield pour y défier Liverpool mardi (21h00).D’une favela de Rio de Janeiro aux étoiles de la Ligue des champions, l’histoire d’Alexsandro Victor de Souza Ribeiro a tout du conte de fées que le football moderne permet d’écrire.Le personnage principal est un grand et costaud défenseur central (1,91 mètre, 92 kilos) de 25 ans qui n’a cessé de progresser jusqu’à former l’inamovible charnière centrale de Lille avec Bafodé Diakité.Sous les ordres de Bruno Genesio, le natif de Rio a pris une toute autre dimension, réussissant quelques performances majeures sur la plus grande scène européenne, contre le Real Madrid (1-0) notamment, tout en restant solide en Ligue 1.”Le nouveau staff qui nous a pris en charge nous a permis de progresser sur de nouveaux points, et tout le monde l’a remarqué: il a atteint un niveau affolant, que ce soit dans la relance, les duels”, s’émerveille Bafodé Diakité. J’essaie d’apprendre de lui. On avance bien, je suis content d’être avec lui!”- Une maison pour sa famille -Alexsandro l’a souvent répété depuis son arrivée dans le Nord en juillet 2022: il vient de loin. D’une enfance passée avec ses quatre frères dans la misère des bidonvilles, où il ramassait des déchets en plastique à recycler pour les revendre, à la deuxième division portugaise avec Chaves, il a très tôt appris à travailler avec acharnement.Jusqu’à pouvoir réaliser un “rêve”: “mettre (s)a famille à l’abri”. “Ils sont installés confortablement dans une maison que j’ai pu leur offrir”, révélait-il en décembre 2023.”Quand je suis arrivé à Lille, j’appréhendais, parce que je viens du championnat portugais”, raconte-t-il. “Au fur et à mesure des mois, dans ma progression, dans mon travail et dans mon abnégation au quotidien, je sens que je suis plus important au sein du club. C’est ce qui me rend très fier.”La saison dernière, sous les ordres de Paulo Fonseca, Alexsandro était parfois coupables de moments d’inattention, d’erreurs de jugement voire de bourdes qui ternissaient des performances sinon encourageantes.Depuis, “il a pris en maturité”, observe Lucas Chevalier. “Au début, ça peut sembler comme un pari, et c’est devenu un élément hyper important pour l’équipe”, souligne le gardien international français. “Forcément, il y a toujours des choses à corriger mais il a évolué techniquement, et dans sa sérénité aussi.”- “Il doit gagner en concentration” -Très timide dans son expression médiatique, Alexsandro en impose sur les terrains de Ligue 1 et de Ligue des champions, où sa rage de vaincre est contagieuse au sein d’un collectif qui reste sur 21 matches sans défaite, record de l’histoire du club nordiste.”Il a ce côté très guerrier, quand il faut garder le résultat, aller à la bagarre, commente Chevalier. C’est une énergie qu’il dégage, et ça donne de la force à tout le monde, même si parfois il va être approximatif et envoyer des ballons en touche. J’aime bien!”Lucas Chevalier en rit, mais ce n’est sans doute pas le cas de tous les supporters du Stade Pierre-Mauroy, à qui Alexsandro donne des sueurs froides par certaines relances dangereuses, notamment une face à Nice samedi (2-1). Le signe d’une marge de progression supplémentaire.”Il coche beaucoup de cases dans ce qu’on recherche aujourd’hui chez un défenseur central: il est bon de la tête, va très vite, est très agressif dans les duels et il est capable de sortir les ballons soit par des passes qui cassent des lignes, soit par sa conduite de balle, le complimente Bruno Genesio. Je pense qu’il doit gagner encore en concentration, en analyse de certaines situations, pour être encore plus performant.”Comme tous ses coéquipiers, Alexsandro fait désormais face à l’un des plus grands défis de sa carrière: affronter Liverpool, qui domine son championnat et l’Europe, à Anfield. Lille aura bien besoin de son “guerrier”.

With Trump inauguration indoors, supporters say ‘winging it’ but still thrilled

With glacial temperatures forcing US President-elect Donald Trump’s swearing in indoors, the National Mall, normally jam-packed for inaugurations with hundreds of thousands of revelers, was eerily dead on Monday.We’re “winging it,” Trump supporters Lorri Williams and Ellie Hymes told AFP from the mall.The pair, who traveled to Washington from Michigan and Missouri respectively, were standing in front of the looming Washington Monument obelisk, but were only there to take in the sights, before heading indoors to watch the inauguration on television.Law enforcement prepared security checkpoints to let people onto the grassy lawn, but no one waited to get in. Only the occasional jogger broke the emptiness.Despite their shift in plans, the pair remained undeterred in their dedication to celebrating Trump’s return to the White House.Hymes, 69, was buoyant: “We’re celebrating, all the MAGA fans, the American people, with our very favorite president, Donald Trump.”Some 220,000 tickets had been distributed to watch the ceremony live from the Mall, with even more people able to watch from further back on the grassy lawn on big screens.Now, the closest thing to a traditional crowd will be a live viewing party at the nearby Capital One Arena, where Trump has promised to make an appearance. The sporting facility has a capacity of only 20,000.Seats in the arena were filling up quickly, as spectators scanned an enormous screen in the middle of the room to catch a glimpse of Trump as he prepared for his swearing-in, applauding and chanting “USA, USA” whenever he appeared.”I am here because I love Donald J. Trump, and he loves America,” 32-year-old Alexx Rouse from Texas told AFP.”He is the perfect man for this job. I could not be more excited to be here in this moment, because this is history.”Back on the Mall, members of the Fairchild family visiting from Michigan were wearing red beanies and wrapped in Trump blankets as they stood before the Lincoln Monument.”Ecstatic,” grandmother Barb told AFP when asked how they were feeling.Despite the bitter cold, they said they were still expecting a festive atmosphere and would watch it on TV later.As they left, she turned back to look up at Lincoln’s marble visage, exclaiming gleefully: “Aren’t you so proud?”

Foot: le Paris FC espère conclure un accord “courant février” pour jouer à Jean-Bouin (président à l’AFP)

Le président du Paris FC, Pierre Ferracci, en course pour monter en Ligue 1, espère conclure un accord “courant février” avec le club de rugby Stade français (Top 14) pour se partager le stade Jean-Bouin à partir de la saison prochaine, a-t-il dit lundi à l’AFP.”On négocie, je pense qu’on va aboutir. Je ne suis ni optimiste ni pessimiste, je suis assez réaliste, je pense que c’est leur intérêt et le nôtre d’arriver à un accord et je pense qu’on l’aura dans le courant du mois de février”, a expliqué le dirigeant.Le PFC, 3e de L2 à égalité de points avec Metz (2e), est en train de changer de dimension avec l’arrivée de la famille Arnault (LVMH) comme actionnaire majoritaire, et la structure football de Red Bull comme actionnaire minoritaire.Le club, qui joue actuellement à Charléty, dans le sud de Paris, espère s’installer pour quelques saisons dans l’enceinte du Stade français, juste à côté du Parc des Princes où joue le Paris Saint-Germain.Une issue positive des discussions avec le Stade français nécessitera aussi de travailler à “l’articulation des calendriers pour trois clubs, un en Top 14, un en Ligue 1, un en Ligue 2 ou en Ligue 1 (le PFC)”, a ajouté Ferracci.”La Ligue de football professionnel (LFP) et la Ligue de rugby (LNR) viennent d’adresser un courrier à la préfecture de police” pour évoquer les questions d’organisation avec les forces de l’ordre, a-t-il précisé.Charléty avec sa piste d’athlétisme qui éloigne les spectateurs et son absence d’hospitalités n’est “pas aux normes d’un club de football moderne”, regrette Ferracci.Mais, a-t-il rappelé “si on va à Jean-Bouin, c’est en ayant toujours la perspective de revenir à Charléty, avec un réaménagement, en respectant les contraintes du PUC (Paris Université Club), le club résident”.Ferracci veut également conduire avec ses nouveaux actionnaires “un investissement décisif sur la formation”. “Notre ambition, avance-t-il, est de devenir le premier centre de formation en France, de ressembler un jour à la Masia à Barcelone, grâce au potentiel exceptionnel du bassin parisien, le meilleur au monde avec celui de Sao Paulo”.Pour cela, il entend agrandir le centre d’entraînement du club à Orly (Val-de-Marne) où “on a des installations de qualité pour un club de Ligue 2, mais on est déjà à l’étroit avant même l’arrivée des Arnault”. Il veut notamment y doubler le nombre de terrains, de quatre à huit. Mais toutes ces opérations sont rendues “plus compliquées par la question du foncier en région parisienne, en raison du prix du mètre carré”, a-t-il observé.

Royaume-Uni: l’auteur présumé du meurtre de trois fillettes, une attaque à l’origine d’émeutes, plaide coupable

L’auteur présumé du meurtre de trois fillettes fin juillet dans le nord de l’Angleterre, lors d’une attaque au couteau qui avait déclenché de violentes émeutes dans le pays, a plaidé coupable lundi à l’ouverture de son procès devant la cour criminelle de Liverpool.Agé de 18 ans, Axel Rudakubana a reconnu les meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet à Southport. Il sera fixé sur sa peine jeudi.Les victimes participaient à un cours de danse inspiré de la star de la pop Taylor Swift. Dix autres personnes avaient été blessées, dont huit enfants, dans l’une des pires attaques à l’arme blanche dans ce pays depuis des années.Axel Rudakubana a également admis avoir produit un poison extrêmement toxique, de la ricine, et avoir détenu un manuel d’entraînement d’Al-Qaïda. La motivation “terroriste” n’a toutefois pas été retenue pour ces meurtres.Lundi à son procès, il a refusé de se tenir debout devant le tribunal et a répondu “coupable” à chaque chef d’inculpation. Le fait qu’il plaide coupable écourte la procédure qui devait initialement durer quatre semaines.En décembre, il avait refusé de s’exprimer devant le juge, qui avait considéré que ce silence équivalait à un plaidoyer de non-culpabilité.- “Pas de remords” -Dans la foulée de l’attaque, de violentes manifestations anti-immigration s’étaient déroulées dans des dizaines de villes en Angleterre et en Irlande du Nord, attisées par des agitateurs d’extrême droite sur fond de rumeurs en ligne concernant le suspect.Les violences avaient duré plusieurs jours, durant lesquels des émeutiers s’en étaient pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, des mosquées. Des affrontements avaient eu lieu avec les forces de l’ordre, mobilisées en masse, et avec des contre-manifestants.Alors âgé de 17 ans, Axel Rudakubana avait été présenté à tort comme un demandeur d’asile alors qu’il est né au Pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda et vivait à Banks, une commune située près de Southport.Selon l’agence britannique Press Association (PA), la famille était décrite comme sans histoire par ses voisins mais les enseignants de l’accusé s’étaient, à plusieurs reprises, inquiétés de son comportement. L’adolescent, qui avait fait l’objet d’un diagnostic d’autisme, avait été exclu de son école après un acte de violence envers un autre élève. Les enseignants d’une école spécialisée qu’il fréquentait avaient également été alarmés par la violence qu’il manifestait à l’égard des autres.”Il s’agit d’une attaque inqualifiable, qui a laissé une trace indélébile au sein de notre communauté et de la nation entière en raison de sa sauvagerie et de son caractère insensé”, a déclaré la procureure Ursula Doyle à l’issue de l’audience.Axel Rudakubana avait un “intérêt maladif pour la mort”, a-t-elle ajouté, soulignant qu’il n’avait “montré aucun signe de remords”.- Plus de 400 condamnations -Face aux émeutes, survenues quelques semaines après son arrivée au pouvoir en juillet, le Premier ministre travailliste Keir Starmer avait promis la plus grande fermeté pour les auteurs de violences et ceux qui les ont attisées en ligne.A la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées dans tout le pays en lien avec ces émeutes, dont plus de 360 à de la prison ferme, selon un décompte réalisé par PA.Deux hommes ont notamment écopé de neuf ans de prison, la peine la plus lourde prononcée contre les auteurs de ces violences.Un organisme chargé de contrôler l’action de la police a estimé que celle-ci avait sous-estimé le climat de violence et le poids de la désinformation.L’attaque de Southport avait suscité une vague de réactions horrifiées dans le pays. Le roi Charles III s’était rendu en août sur les lieux pour rencontrer les enfants ayant survécu.Au lendemain de l’attaque, la chanteuse Taylor Swift, alors au milieu de sa tournée planétaire, s’était dite “complètement choquée”. Le prince William et son épouse Kate s’étaient eux aussi rendus à Southport en octobre, rendant hommage aux secours.

Royaume-Uni: l’auteur présumé du meurtre de trois fillettes, une attaque à l’origine d’émeutes, plaide coupable

L’auteur présumé du meurtre de trois fillettes fin juillet dans le nord de l’Angleterre, lors d’une attaque au couteau qui avait déclenché de violentes émeutes dans le pays, a plaidé coupable lundi à l’ouverture de son procès devant la cour criminelle de Liverpool.Agé de 18 ans, Axel Rudakubana a reconnu les meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet à Southport. Il sera fixé sur sa peine jeudi.Les victimes participaient à un cours de danse inspiré de la star de la pop Taylor Swift. Dix autres personnes avaient été blessées, dont huit enfants, dans l’une des pires attaques à l’arme blanche dans ce pays depuis des années.Axel Rudakubana a également admis avoir produit un poison extrêmement toxique, de la ricine, et avoir détenu un manuel d’entraînement d’Al-Qaïda. La motivation “terroriste” n’a toutefois pas été retenue pour ces meurtres.Lundi à son procès, il a refusé de se tenir debout devant le tribunal et a répondu “coupable” à chaque chef d’inculpation. Le fait qu’il plaide coupable écourte la procédure qui devait initialement durer quatre semaines.En décembre, il avait refusé de s’exprimer devant le juge, qui avait considéré que ce silence équivalait à un plaidoyer de non-culpabilité.- “Pas de remords” -Dans la foulée de l’attaque, de violentes manifestations anti-immigration s’étaient déroulées dans des dizaines de villes en Angleterre et en Irlande du Nord, attisées par des agitateurs d’extrême droite sur fond de rumeurs en ligne concernant le suspect.Les violences avaient duré plusieurs jours, durant lesquels des émeutiers s’en étaient pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, des mosquées. Des affrontements avaient eu lieu avec les forces de l’ordre, mobilisées en masse, et avec des contre-manifestants.Alors âgé de 17 ans, Axel Rudakubana avait été présenté à tort comme un demandeur d’asile alors qu’il est né au Pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda et vivait à Banks, une commune située près de Southport.Selon l’agence britannique Press Association (PA), la famille était décrite comme sans histoire par ses voisins mais les enseignants de l’accusé s’étaient, à plusieurs reprises, inquiétés de son comportement. L’adolescent, qui avait fait l’objet d’un diagnostic d’autisme, avait été exclu de son école après un acte de violence envers un autre élève. Les enseignants d’une école spécialisée qu’il fréquentait avaient également été alarmés par la violence qu’il manifestait à l’égard des autres.”Il s’agit d’une attaque inqualifiable, qui a laissé une trace indélébile au sein de notre communauté et de la nation entière en raison de sa sauvagerie et de son caractère insensé”, a déclaré la procureure Ursula Doyle à l’issue de l’audience.Axel Rudakubana avait un “intérêt maladif pour la mort”, a-t-elle ajouté, soulignant qu’il n’avait “montré aucun signe de remords”.- Plus de 400 condamnations -Face aux émeutes, survenues quelques semaines après son arrivée au pouvoir en juillet, le Premier ministre travailliste Keir Starmer avait promis la plus grande fermeté pour les auteurs de violences et ceux qui les ont attisées en ligne.A la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées dans tout le pays en lien avec ces émeutes, dont plus de 360 à de la prison ferme, selon un décompte réalisé par PA.Deux hommes ont notamment écopé de neuf ans de prison, la peine la plus lourde prononcée contre les auteurs de ces violences.Un organisme chargé de contrôler l’action de la police a estimé que celle-ci avait sous-estimé le climat de violence et le poids de la désinformation.L’attaque de Southport avait suscité une vague de réactions horrifiées dans le pays. Le roi Charles III s’était rendu en août sur les lieux pour rencontrer les enfants ayant survécu.Au lendemain de l’attaque, la chanteuse Taylor Swift, alors au milieu de sa tournée planétaire, s’était dite “complètement choquée”. Le prince William et son épouse Kate s’étaient eux aussi rendus à Southport en octobre, rendant hommage aux secours.

Dans le froid de Washington, l’impatience des partisans de Trump

Bravant le froid polaire qui balaye lundi Washington, Rachel Peters est arrivée dès 04H00 du matin faire la queue pour espérer rentrer dans une grande salle de sports et suivre, à l’intérieur, la cérémonie d’investiture de “son” président, Donald Trump.”Cela faisait très longtemps que j’attendais ça”, dit à l’AFP cette jeune femme de 28 ans venue du Maine, qui a fait campagne pour le républicain. Dans la longue file d’attente, on entend des “USA, USA”. La température ressentie est de -9°C.Devant la salle, alors que le jour se lève, certains partisans, casquette rouge “Make America Great Again” vissée sur la tête, patientent sur des chaises de camping. Donald Trump “a rassemblé tant de personnes de profils si divers, je me sens si fière de l’avoir comme président”, reprend Rachel Peters.La cérémonie d’investiture, qui prend habituellement place sur les marches du Capitole, a été déplacée à l’intérieur en raison de la météo glaciale, poussant certains des dizaines de milliers de partisans qui devaient suivre l’événement sur l’immense esplanade du National Mall à tenter de se mettre au chaud.La prestation de serment de Donald Trump doit être retransmise dans la Capital One Arena, qui contient 20.000 places et avait déjà accueilli la veille le dernier meeting du président élu. Il doit y retourner lundi après-midi, cette fois en tant que président.- Un “bon pays” -Dans la salle, les tribunes se remplissent rapidement et tous scrutent l’écran géant afin d’apercevoir leur héros dans les différentes étapes de sa journée historique d’investiture: des applaudissements descendent des tribunes à chaque apparition sur l’écran du 45e et bientôt 47e président des Etats-Unis. Et toujours des chants “USA, USA”.”Je suis ici parce que j’adore Donald Trump, et il adore l’Amérique. Il est parfait pour le poste!”, estime Alexx Rouse. “Je ne pourrais pas être plus excitée d’être ici pour ce moment, c’est l’histoire!” ajoute cette femme de 32 ans venue du Texas.Un peu plus loin dans la foule, Kami Gray, casquette et tee-shirt à l’effigie de Trump, ne détache pas ses yeux de l’écran géant. Elle s’attend à une cérémonie “très forte”, avec “beaucoup d’émotion”.Ces dernières années, “nous avons subi tant de stress, financier, économique… Dès que nous avons su que (Donald Trump) allait revenir en poste, ça nous a vachement soulagé”, confie cette institutrice à l’AFP.En début de matinée, loin de la salle, le National Mall était largement vide, le froid soleil d’hiver bénéficiant à une poignée de joggeurs et à des soutiens du président venu de ce côté-ci de la capitale fédérale.Au pied de l’obélisque qui marque le centre de la majestueuse esplanade, Lorri Williams se sent fière. “Le monde va à nouveau nous respecter. L’Amérique doit mener le monde, nous sommes un bon pays (…) nous voulons stabiliser le monde”, dit-elle à l’AFP. “Et mettre fin à la corruption.”

L’UE envisage un “deal” avec Trump sur la défense européenne en échange de la paix commerciale, selon Séjourné

L’Union européenne veut proposer à Donald Trump qu’elle investisse davantage pour sa défense mais lui réclamer en échange de ne pas lancer de guerre commerciale, a déclaré lundi Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, en charge de la stratégie industrielle.”On ne peut pas avoir une guerre commerciale et en même temps construire l’Europe de la défense”, a-t-il lancé sur France Inter. “Le deal avec les Etats-Unis, c’est oui pour un désengagement” de la défense européenne “et pour construire des garanties de sécurité européennes en plus de l’Otan, mais nous ne pouvons pas le faire avec une guerre commerciale à nos portes. Et les budgets nationaux ne sont pas en capacité de monter partout à 3% (du PIB) le budget de la défense”, a-t-il dit.”On ne pourra pas s’organiser de manière efficace, notamment sur le front de l’Est, si en plus on a une guerre commerciale qui nous coûte énormément”, a insisté Stéphane Séjourné, en référence à l’aide à l’Ukraine.A la question d’une réponse européenne “par la force” à une guerre commerciale, le Commissaire européen a réagi avec prudence : “je ne peux pas vous répondre”. Les Européens pâtiraient eux-mêmes en cas de droits de douane accrus sur des produits américains et “la balance commerciale avec les Etats-Unis est très favorable aux Européens”, a-t-il souligné.”Il y a deux stratégies possibles, une approche offensive ou une approche défensive. On peut avoir une réplique sur les droits de douanes mais les Européens le paieront”, a-t-il poursuivi, prenant le cas de compagnies européennes qui achètent des pièces détachées de Boeing.”Il faut être offensif et être peut-être même radical s’il le faut”, a-t-il cependant estimé.Il a aussi évoqué une “approche défensive qui consiste à ré-aiguiller un certain nombre d’achats dans le monde”, par exemple “suspendre les approvisionnements de GNL (gaz naturel liquéfie) à l’Azerbaïdjan pour acheter plus aux Américains”.”Le monde entier est dépendant de ce que fera ce soir Donald Trump. Un certain nombre de décrets seront pris. Et je pense que ni les Canadiens, ni les Mexicains, ni nous, ni le reste du monde, ne sait exactement ce qu’il y a dans ces décrets”, a-t-il conclu.Donald Trump prévoit notamment d’imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25% sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada. La Chine pourrait également voir ses taxes augmenter de 10% et la zone euro est aussi dans son viseur.Interrogé enfin sur “la bureaucratie” bruxelloise, M. Séjourné a mentionné “des annonces” qui seraient faites “à partir du 26 février, sur un choc de simplification qui sera massif”.”On garde les objectifs climat notamment, mais on change le parcours pour les entreprises pour y arriver, avec une suppression du reporting : on va changer énormément de choses dans la bureaucratie”, a-t-il promis, sans autre précision.Les arbitrages sur ces annonces sont encore en discussion, mais la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait déjà promis, lors du sommet européen de Budapest début novembre, une “loi omnibus” pour revoir “ce qui paraît excessif” dans la forme de textes à visée sociétale, comme la directive CSRD, qui prévoit justement le reporting extra-financier des entreprises, ou la CS3D.”Mais (leur) contenu est bon, nous le maintiendrons”, avait-elle assuré.