À Nice, les associations donnent de la voix à la veille du sommet pour l’Océan

Un millier de personnes, selon la police, ont défilé samedi après-midi sur la promenade des Anglais à Nice pour demander une protection accrue des milieux marins alors que la 3e Conférence des Nations Unies pour l’Océan s’ouvre lundi sur la Côte d’Azur.Organisée par la plateforme européenne Seas at risk, qui regroupe 35 associations de défense des océans, cette “marche bleue” s’est déroulée dans le calme, encadrée par les forces de l’ordre, derrière une grande banderole colorée “Protect the ocean, protect life” (protégez l’océan, protégez la vie).”On voulait faire le lien entre l’écologie et l’humain car l’océan est essentiel pour nous tous : c’est un écosystème qui équilibre le climat, les communautés côtières dépendent de sa bonne santé, tout comme le tourisme qui est l’élément le plus important de l’économie bleue”, soulignait Tobias Troll, le directeur allemand des politiques marines de Seas at risk.Le cortège hérissé de pancartes – “Pas de bluewashing, le monde nous regarde”, “Des droits pour la sardine” ou “Je veux que l’océan reste en bonne santé pour me baigner toute ma vie avec les poissons” – rassemblait militants venus de l’étranger pour la conférence et sympathisants locaux.”Nous avons à Nice des représentants de tous les pays du monde et nous attendons d’eux qu’ils prennent les bonnes décisions”, a indiqué Anne-Laure Chaintron, de LFI, déplorant au passage que trois militants de son parti aient été interpellés le matin même à Nice pour avoir collé des affiches “Macron dégage”, alors que le président de la République est attendu dimanche sur place.Responsable à Papeete de l’ONG Pew Bertarelli Ocean Legacy, Donatien Tanret est venu de Polynésie française pour “soutenir la délégation polynésienne dans la création d’aires marines protégées”, l’un des sujets au coeur de cette conférence internationale.Le matin, Surfrider Foundation Europe avait organisé un “bain universel pour l’océan” au cours duquel une centaine de participants ont formé un SOS vivant sur la plage de Nice puis dessiné un grand “O”, comme océan, dans la mer.”Nous espérons des accords contraignants pour protéger les océans”, a dit Nathalie van den Broeck, présidente de l’ONG, tandis le champion du monde d’apnée, Guillaume Néry, clamait son “indignation”. “Il faut prendre des mesures urgentes et pourtant ça bloque à cause d’intérêts supérieurs, c’est terriblement frustrant”, déplorait le Niçois.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

À Nice, les associations donnent de la voix à la veille du sommet pour l’Océan

Un millier de personnes, selon la police, ont défilé samedi après-midi sur la promenade des Anglais à Nice pour demander une protection accrue des milieux marins alors que la 3e Conférence des Nations Unies pour l’Océan s’ouvre lundi sur la Côte d’Azur.Organisée par la plateforme européenne Seas at risk, qui regroupe 35 associations de défense des océans, cette “marche bleue” s’est déroulée dans le calme, encadrée par les forces de l’ordre, derrière une grande banderole colorée “Protect the ocean, protect life” (protégez l’océan, protégez la vie).”On voulait faire le lien entre l’écologie et l’humain car l’océan est essentiel pour nous tous : c’est un écosystème qui équilibre le climat, les communautés côtières dépendent de sa bonne santé, tout comme le tourisme qui est l’élément le plus important de l’économie bleue”, soulignait Tobias Troll, le directeur allemand des politiques marines de Seas at risk.Le cortège hérissé de pancartes – “Pas de bluewashing, le monde nous regarde”, “Des droits pour la sardine” ou “Je veux que l’océan reste en bonne santé pour me baigner toute ma vie avec les poissons” – rassemblait militants venus de l’étranger pour la conférence et sympathisants locaux.”Nous avons à Nice des représentants de tous les pays du monde et nous attendons d’eux qu’ils prennent les bonnes décisions”, a indiqué Anne-Laure Chaintron, de LFI, déplorant au passage que trois militants de son parti aient été interpellés le matin même à Nice pour avoir collé des affiches “Macron dégage”, alors que le président de la République est attendu dimanche sur place.Responsable à Papeete de l’ONG Pew Bertarelli Ocean Legacy, Donatien Tanret est venu de Polynésie française pour “soutenir la délégation polynésienne dans la création d’aires marines protégées”, l’un des sujets au coeur de cette conférence internationale.Le matin, Surfrider Foundation Europe avait organisé un “bain universel pour l’océan” au cours duquel une centaine de participants ont formé un SOS vivant sur la plage de Nice puis dessiné un grand “O”, comme océan, dans la mer.”Nous espérons des accords contraignants pour protéger les océans”, a dit Nathalie van den Broeck, présidente de l’ONG, tandis le champion du monde d’apnée, Guillaume Néry, clamait son “indignation”. “Il faut prendre des mesures urgentes et pourtant ça bloque à cause d’intérêts supérieurs, c’est terriblement frustrant”, déplorait le Niçois.

Trump threatens Musk with ‘serious consequences’ in spending bill row

US President Donald Trump threatened his former advisor Elon Musk with “serious consequences” Saturday if the tech billionaire seeks to punish Republicans who vote for a controversial spending bill.The comments by Trump to NBC News come after the relationship between the world’s most powerful person and the world’s richest imploded in bitter and spectacular fashion this week.The blistering break-up — largely carried out on social media before a riveted public on Thursday — was ignited by Musk’s harsh criticism of Trump’s so-called “big, beautiful” spending bill, which is currently before Congress. Some lawmakers who were against the bill had called on Musk — one of the Republican Party’s biggest financial backers in last year’s presidential election — to fund primary challenges against Republicans who voted for the legislation. “He’ll have to pay very serious consequences if he does that,” Trump, who also branded Musk “disrespectful,” told NBC News on Saturday, without specifying what those consequences would be. He also said he had “no” desire to repair his relationship with the South African-born Tesla and SpaceX chief, and that he has “no intention of speaking to him.”Just last week, Trump gave Musk a glowing send-off as he left his cost-cutting role at the so-called Department of Government Efficiency (DOGE).But their relationship cracked within days as Musk described as an “abomination” the spending bill that, if passed by Congress, could define Trump’s second term in office. Trump hit back in an Oval Office diatribe and from, there the row detonated, leaving Washington stunned.With real political and economic risks to their falling out, both had appeared to inch back from the brink on Friday, with Trump telling reporters “I just wish him well,” and Musk responding on X: “Likewise.”- ‘Old news’ -Trump spoke to NBC Saturday after Musk deleted one of the explosive allegations he had made during their fallout, linking the president with disgraced financier Jeffrey Epstein.Musk had alleged that the Republican leader is featured in unreleased government files on former associates of Epstein, who died by suicide in 2019 while he faced sex trafficking charges. The Trump administration has acknowledged it is reviewing tens of thousands of documents, videos and investigative material that his “MAGA” movement says will unmask public figures complicit in Epstein’s crimes.Trump was named in a trove of deposition and statements linked to Epstein that were unsealed by a New York judge in early 2024. The president has not been accused of any wrongdoing in the case.”Time to drop the really big bomb: (Trump) is in the Epstein files,” Musk posted on his social media platform, X.”That is the real reason they have not been made public.”Musk did not reveal which files he was talking about and offered no evidence for his claim.He initially doubled down on the claim, writing in a follow-up message: “Mark this post for the future. The truth will come out.”However, he appeared to have deleted both tweets by Saturday morning. Trump dismissed the claim as “old news” in his comments to NBC on Saturday, adding: “Even Epstein’s lawyer said I had nothing to do with it.”Supporters on the conspiratorial end of Trump’s “Make America Great Again” base allege that Epstein’s associates had their roles in his crimes covered up by government officials and others.They point the finger at Democrats and Hollywood celebrities, although not at Trump himself. No official source has ever confirmed that the president appears in any of the as yet unreleased material.Trump knew and socialized with Epstein but has denied spending time on Little Saint James, the private redoubt in the US Virgin Islands where prosecutors alleged Epstein trafficked underage girls for sex.”Terrific guy,” Trump, who was Epstein’s neighbor in both Florida and New York, said in an early 2000s profile of the financier.”He’s a lot of fun to be with. It is even said that he likes beautiful women as much as I do, and many of them are on the younger side.”

Le chalutage de fond, une technique de pêche controversée

Des fonds marins raclés pour pouvoir pêcher plus de poissons: le chalutage de fond, dont l’impact environnemental est décrié par les ONG, sera un sujet phare de la conférence des Nations unies sur l’Océan qui s’ouvre lundi à Nice.Qu’est-ce que c’est?La pêche au chalut consiste à ramasser poissons et crustacés avec un filet, tiré par un ou deux bateaux.Parmi les différents types de pêche au chalut, le chalutage de fond, dénommé “chalutage profond” au-delà de 400 mètres, selon Greenpeace. Un bateau traîne un “chalut”, gigantesque filet lesté par une barre métallique, qui racle le fond des océans pour remonter soles, turbots, langoustines ou encore encornets.Quelle part dans la pêche mondiale ?Le chalutage de fond représente environ un quart de la pêche sauvage mondiale, selon l’observatoire “Global Fishing Watch”.Pour l’Union européenne, cette méthode apporte un tiers de la production, soit 7,3 millions de tonnes chaque année. “En France, le chalutage et la drague (structures rigides tirées sur le fond marin par un bateau, NDLR) représentent environ la moitié de la pêche hexagonale en volume et en valeur des débarquements”, relève Olivier Guyader, économiste maritime à l’Ifremer, dans une interview publiée début avril sur le site de cet institut français de recherche sur l’océan. Pourquoi est-ce critiqué ?Fonds marins abîmés, stocks de poissons épuisés, espèces non-ciblées capturées… les griefs sont nombreux.”Cette technique est largement utilisée en raison de son efficacité pour capturer de grandes quantités de poissons en une seule opération mais elle est très énergivore”, souligne Olivier Guyader. Et son impact est destructeur pour les fonds marins: “un seul passage de chalut peut modifier profondément et durablement des habitats fragiles”, et “les captures accidentelles de juvéniles (jeunes poissons, NDLR) peuvent perturber la reproduction des espèces”, détaille Lénaïck Menot, chercheur en écologie des fonds marins à l’Ifremer, dans ce même entretien.En outre, elle entraîne “une énorme déperdition puisqu’en moyenne environ la moitié du contenu du filet est rejetée à la mer” et ne sera pas commercialisée, déplore l’ONG Bloom sur son site internet.Où est-ce interdit ?En Nouvelle-Zélande, un tiers de la zone économique exclusive est interdite au chalutage de fond, ainsi que près d’un quart de la mer territoriale (zone située à moins de 12 milles nautiques de la côte). Le Venezuela interdit le chalutage dans ses eaux, même si des pêcheurs dénoncent des actes de pêche clandestine. L’Equateur l’interdit aussi (sauf pour les crevettes), tout comme des départements de la côte Atlantique de la Colombie.Des restrictions ou interdictions existent dans certaines zones protégées, par exemple aux Etats-Unis, en Australie, au Canada, ou au Brésil. Il s’agit souvent de protéger les fonds marins mais aussi la pêche artisanale.Au Royaume-Uni, la commission environnementale de la Chambre des communes a appelé jeudi le gouvernement à bannir le chalutage de fond dans certaines zones protégées. Et en Europe?L’Union européenne interdit depuis 2016 le chalutage en-dessous de 800 mètres, et la Grèce va devenir le premier pays en Europe à l’interdire dans les parcs marins nationaux d’ici à 2026, puis dans l’ensemble des aires marines protégées d’ici à 2030.Jeudi, l’UE a présenté sa stratégie pour mieux protéger les océans. Alors que des ONG réclament l’interdiction immédiate du chalutage de fond dans les aires marines protégées, les 27 s’en tiennent à une simple recommandation, appelant à mettre fin à cette pratique à l’horizon 2030 dans les aires protégées.Le gouvernement français soutient lui “une approche au cas par cas”: “les interdictions dépendront de la biodiversité à protéger”, a indiqué la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, vendredi lors d’une conférence de presse à Nice.”On peut manger de la sole, de la coquille Saint-Jacques, de la langoustine à des prix abordables car il y a ces activités-là”, a souligné Emmanuel Macron samedi dans une interview à la presse régionale. Néanmoins, “il y a des endroits où il faut limiter leur activité (des chalutiers, NDLR), qui en raclant le fond, vient perturber la biodiversité et des écosystèmes qu’il faut apprendre à protéger”, a poursuivi le chef de l’Etat français.

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Le chalutage de fond, une technique de pêche controversée

Des fonds marins raclés pour pouvoir pêcher plus de poissons: le chalutage de fond, dont l’impact environnemental est décrié par les ONG, sera un sujet phare de la conférence des Nations unies sur l’Océan qui s’ouvre lundi à Nice.Qu’est-ce que c’est?La pêche au chalut consiste à ramasser poissons et crustacés avec un filet, tiré par un ou deux bateaux.Parmi les différents types de pêche au chalut, le chalutage de fond, dénommé “chalutage profond” au-delà de 400 mètres, selon Greenpeace. Un bateau traîne un “chalut”, gigantesque filet lesté par une barre métallique, qui racle le fond des océans pour remonter soles, turbots, langoustines ou encore encornets.Quelle part dans la pêche mondiale ?Le chalutage de fond représente environ un quart de la pêche sauvage mondiale, selon l’observatoire “Global Fishing Watch”.Pour l’Union européenne, cette méthode apporte un tiers de la production, soit 7,3 millions de tonnes chaque année. “En France, le chalutage et la drague (structures rigides tirées sur le fond marin par un bateau, NDLR) représentent environ la moitié de la pêche hexagonale en volume et en valeur des débarquements”, relève Olivier Guyader, économiste maritime à l’Ifremer, dans une interview publiée début avril sur le site de cet institut français de recherche sur l’océan. Pourquoi est-ce critiqué ?Fonds marins abîmés, stocks de poissons épuisés, espèces non-ciblées capturées… les griefs sont nombreux.”Cette technique est largement utilisée en raison de son efficacité pour capturer de grandes quantités de poissons en une seule opération mais elle est très énergivore”, souligne Olivier Guyader. Et son impact est destructeur pour les fonds marins: “un seul passage de chalut peut modifier profondément et durablement des habitats fragiles”, et “les captures accidentelles de juvéniles (jeunes poissons, NDLR) peuvent perturber la reproduction des espèces”, détaille Lénaïck Menot, chercheur en écologie des fonds marins à l’Ifremer, dans ce même entretien.En outre, elle entraîne “une énorme déperdition puisqu’en moyenne environ la moitié du contenu du filet est rejetée à la mer” et ne sera pas commercialisée, déplore l’ONG Bloom sur son site internet.Où est-ce interdit ?En Nouvelle-Zélande, un tiers de la zone économique exclusive est interdite au chalutage de fond, ainsi que près d’un quart de la mer territoriale (zone située à moins de 12 milles nautiques de la côte). Le Venezuela interdit le chalutage dans ses eaux, même si des pêcheurs dénoncent des actes de pêche clandestine. L’Equateur l’interdit aussi (sauf pour les crevettes), tout comme des départements de la côte Atlantique de la Colombie.Des restrictions ou interdictions existent dans certaines zones protégées, par exemple aux Etats-Unis, en Australie, au Canada, ou au Brésil. Il s’agit souvent de protéger les fonds marins mais aussi la pêche artisanale.Au Royaume-Uni, la commission environnementale de la Chambre des communes a appelé jeudi le gouvernement à bannir le chalutage de fond dans certaines zones protégées. Et en Europe?L’Union européenne interdit depuis 2016 le chalutage en-dessous de 800 mètres, et la Grèce va devenir le premier pays en Europe à l’interdire dans les parcs marins nationaux d’ici à 2026, puis dans l’ensemble des aires marines protégées d’ici à 2030.Jeudi, l’UE a présenté sa stratégie pour mieux protéger les océans. Alors que des ONG réclament l’interdiction immédiate du chalutage de fond dans les aires marines protégées, les 27 s’en tiennent à une simple recommandation, appelant à mettre fin à cette pratique à l’horizon 2030 dans les aires protégées.Le gouvernement français soutient lui “une approche au cas par cas”: “les interdictions dépendront de la biodiversité à protéger”, a indiqué la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, vendredi lors d’une conférence de presse à Nice.”On peut manger de la sole, de la coquille Saint-Jacques, de la langoustine à des prix abordables car il y a ces activités-là”, a souligné Emmanuel Macron samedi dans une interview à la presse régionale. Néanmoins, “il y a des endroits où il faut limiter leur activité (des chalutiers, NDLR), qui en raclant le fond, vient perturber la biodiversité et des écosystèmes qu’il faut apprendre à protéger”, a poursuivi le chef de l’Etat français.

Roland-Garros: Coco Gauff, le cuir solide sur terre battue

Sous les feux des projecteurs depuis l’âge de 15 ans, Coco Gauff a confirmé samedi toute l’étendue de son talent et affirmé sa maturité, laissant derrière elle son image d’enfant star avec un titre sur la terre battue de Roland-Garros. Comme pour souligner son épanouissement, l’Américaine a foulé les cours de la Porte d’Auteuil vêtue d’une veste en cuir. “Ca correspond à l’ambiance parisienne et ça me donne un sentiment de toute-puissance lorsque je vais sur le court”, sourit la Floridienne. Son indépendance, Gauff l’a aussi affirmée début avril en quittant l’agence de management Team8 lancée par Roger Federer, pour lancer sa propre société.”Sportive, entrepreneuse et actrice du changement”, comme elle s’est définie à l’époque, l’Américaine veut depuis toujours faire porter sa voix au-delà des courts.”Depuis que je suis jeune, mon père me dit que je peux changer le monde avec ma raquette”, avait-elle raconté à Roland-Garros en 2022, peu après avoir pris position contre les armes à feu dans le contexte d’une fusillade survenue dans une école primaire texane.Deux ans plus tôt, en plein mouvement “Black Lives Matter”, après la mort de l’Afro-Américain George Floyd pendant un contrôle de police, l’adolescente avait déjà pris le micro lors d’une manifestation pour exhorter à “ne pas rester silencieux”.- Héritière des soeurs Williams -Avec un père basketteur (il a joué pour l’Université de Géorgie) et une mère gymnaste qui a aussi défendu les couleurs de l’université de Floride en athlétisme, Coco Gauff j’a baigné dans le sport très tôt. Elle s’est mise au tennis à six ans en suivant les exploits des soeurs Williams.Née à Delray Beach (Floride) le 13 mars 2004, Cori dite “Coco” frappait déjà des services à 190 km/h à 14 ans. Ses qualités athlétiques, son mental, sa passion… tous les éléments étaient réunis.A 15 ans, pour son premier tournoi du Grand Chelem, en 2019 à Wimbledon, elle confirme les espoirs placés en elle en battant la quintuple lauréate Venus Williams au premier tour avant d’atteindre les 8es de finale.Classée 938e mondiale en juillet 2018, elle entre dans le Top 100 en octobre 2019.A partir de là, elle a été vue comme l’héritière de ses idoles, les soeurs Venus et Serena Williams. Avec toute la pression qui accompagne ce statut. “Comme elle a gagné des matches très jeune, tout le monde a dit qu’elle allait gagner des Grands Chelems tout de suite. On a fait d’elle quelqu’un qu’elle n’était pas”, retraçait pour l’AFP l’entraîneur Patrick Mouratoglou, qui l’a découverte à 10 ans à l’occasion d’une détection dans son académie de tennis. “Elle était prête à battre des grandes joueuses sur un match. Mais sur la durée d’un Grand Chelem, ce n’est pas la même histoire”, se souvenait-il.- A l’aise aussi sur terre -Si elle décroche son premier titre en Grand Chelem à seulement 19 ans à l’US Open 2023 (déjà contre Sabalenka), un peu plus d’un an après avoir perdu sa première finale en Grand Chelem à Roland-Garros en 2022, l’armoire à trophées ne se garnit pas aussi rapidement qu’espéré. Après ses éliminations décevantes en huitièmes de finale du tournoi olympique (sur la terre battue de Roland-Garros) et de l’US Open, Gauff redresse la tête fin 2024 pour s’adjuger le WTA 1000 de Pékin et les Finales WTA.Ces dernières, organisées pour la première fois en Arabie saoudite, suscitent initialement des “réserves” de l’Américaine, qui juge finalement dans son discours de victoire avoir passé un “séjour formidable” dans le royaume conservateur.Joueuse redoutable sur dur, Gauff a dissipé ces dernières semaines les doutes quant à ses aptitudes sur terre battue.Finaliste aux WTA 1000 de Madrid et de Rome, la désormais décuple lauréate sur le circuit féminin a prouvé samedi que son quart de finale atteint à 17 ans à Roland-Garros en 2021, et sa finale l’année suivante, n’étaient pas le fruit du hasard.Si c’est sur le trophée de son Majeur national, joué sur dur, qu’elle a inscrit pour la première fois son nom en 2023, c’est bien sur la terre battue parisienne qu’elle décroche son deuxième sacre en Grand Chelem. Comme Serena Williams. 

Le pèlerinage traditionaliste de Chartres fait le plein

“On est contents d’être visibles”: depuis l’église Saint-Sulpice, à Paris, des milliers de personnes ont débuté samedi leur marche vers Chartres pour le grand pèlerinage traditionaliste qui attire un record de 19.000 catholiques cette année, malgré certaines tensions avec l’épiscopat.Dès six heures du matin, les pèlerins se pressent, sac au dos et chaussures de marche aux pieds, prêts à affronter trois jours et 100 kilomètres de marche. Il y a là, entre les bannières et les croix brandies pour délimiter les “chapitres”, des scouts, des familles, des groupes en short et polaire, avec une moyenne d’âge de 24 ans selon les organisateurs.”C’est super, cela donne aussi un élan à la jeunesse catholique”, affirme à l’AFP Solenn Duchelas, 18 ans, qui transporte dans son sac chapelet, K-way, gourde et nourriture – car “il faut tenir, c’est surtout le premier jour qui est difficile, avec 40 kilomètres”.Certains reviennent chaque année.  “C’est un moment de ressourcement, d’action de grâce pour l’année écoulée, de dépassement de soi aussi, (…) ça fait du bien de mettre un peu le confort de notre vie quotidienne de côté”, explique Clotilde, 38 ans.Parmi les 1.700 pèlerins étrangers, Chris, New-Yorkais de 38 ans, entame son quatrième “pélé de Chartres” et juge “important d’affirmer publiquement le soutien à notre foi, et à son expression traditionnelle”.327 messes et 36.500 hosties, 1.200 bénévoles, 10 hectares de bivouac chaque soir… Avec ce pèlerinage pour lequel les inscriptions ont été closes en cinq jours, “on est contents d’être visibles”, affirme Sabine Hadot, 57 ans.- Messe en latin -Comment expliquer ce succès ? Pour Philippe Darantière, président de l’association organisatrice Notre-Dame de Chrétienté, les participants viennent trouver “ce que le monde ne leur offre plus”, avec “une foi exprimée d’une façon claire, sans compromis”.La messe en latin est ainsi de rigueur. La première, à Saint-Sulpice, est retransmise sur un écran pour les fidèles priant à genoux sur le macadam.”Le latin amène un côté plus sacré”, affirme Victor, 23 ans. “Tout le monde comprend, c’est universel”, ajoute sa voisine Alice, 21 ans.François-Xavier, 26 ans, estime toutefois que “ce n’est pas le cœur du pèlerinage”, vu comme “tradi, alors qu’aujourd’hui ce n’est plus très représentatif”.Certains, ainsi, sont inscrits pour la première fois. “C’est notre première messe en latin, on va découvrir tout ça avec mon grand frère!” se réjouit Foulques de Gastines, 22 ans.Alexis Bernard, 24 ans, est lui revenu à la religion “il y a quelques années” seulement: “c’est mon premier pèlerinage, j’ai hâte!”Cet engouement n’a pas échappé à l’Eglise de France. “C’est l’une des expressions, mais pas la seule, du catholicisme d’adhésion que nous voyons grandir face à l’effacement du catholicisme sociologique”, affirme Matthieu Rougé, évêque du diocèse de Nanterre que les pèlerins traverseront brièvement.- Tensions -D’autres rappellent un contexte plus large, marqué par une hausse des baptêmes de jeunes. “Le pèlerinage du Frat a attiré 13.500 lycéens d’Ile-de-France à Lourdes en avril”, affirme un bon connaisseur de l’Eglise. Mais des tensions demeurent. Pour le président de l’épiscopat français Eric de Moulins-Beaufort, le succès du pèlerinage de Chartres est “en partie” fondé sur une “ambiguïté”, car beaucoup de participants “sont en quête d’une ambiance, d’un moment d’exception”.Les organisateurs, eux, “se durcissent” dans “une compréhension de la Tradition qui finit par être fausse”, affirmait-il au Pèlerin en mars.La 43e édition du pèlerinage a ainsi connu des tiraillements autour du rite ancien de la messe.Une lettre de Rome répercutée aux évêques de France l’a rappelé début mai: une organisation peut mettre sur pied “un pèlerinage, mais n’a aucune autorité en ce qui regarde la liturgie”.Tout en autorisant l’ancien rite sur le pèlerinage, l’évêque de Chartres Philippe Christory a demandé que les prêtres qui le souhaitent puissent célébrer selon le rite actuel dans leurs messes privées.”Personne n’est obligé de venir” mais “il est demandé à ceux qui le font d’accepter nos spécificités”, réplique Philippe Darantière qui prévient: “il n’est pas question qu’on fasse évoluer” les statuts de l’association.

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Au Chili, la pêche durable peine à sauver le merlu

A Caleta Portales, petit port de pêche sur la côte centrale du Chili, les bateaux rentrent souvent les cales vides: le merlu, pilier de l’activité locale, se fait rare, mettant en évidence les limites des politiques de gestion durable des ressources marines.”Avant, c’était plein de poisson”, soupire Rodrigo Gallardo, pêcheur de 46 ans. Avant de prendre la mer, il fait un signe de croix. Le vent est fort et la mer agitée.A sept milles nautiques (13 km) des côtes, au large de la ville de Valparaiso, il déploie sa palangre, une longue ligne garnie de 2.000 sardines faisant office d’appâts. Lorsqu’il la remonte, un seul merlu s’agite au bout.Le pêcheur accuse des années de réglementation favorisant la pêche industrielle adepte du chalutage de fond, une pratique accusée par les ONG d’épuiser les océans et de freiner la reconstitution de l’espèce.Le merlu du Pacifique Sud (Merluccius gayi) est l’un des piliers de la pêche artisanale au Chili. Quelque 4.000 petits pêcheurs en dépendent directement.Mais sa population a décliné de 70% en vingt ans, selon l’Institut de développement de la pêche Ifop.Le Chili, 10e puissance mondiale de la pêche avec ses 6.000 km de côtes, a pourtant renforcé dès 2013 sa législation, en durcissant notamment son système de quotas.Les limites de capture ont été réduites, parfois drastiquement, passant dans le cas du merlu de 121.000 tonnes en 2001 à 35.000 aujourd’hui. Mais la situation continue de se dégrader pour l’espèce: la biomasse a reculé de 17% entre 2023 et 2024, selon l’Ifop, et de nouvelles réductions de quotas pourraient être annoncées.Face à cette perspective, l’inquiétude monte également du côté des industriels.Marcel Moenne, directeur de PacificBlu, prévient qu’une réduction supplémentaire des quotas ne serait “pas économiquement viable”. Elle mettrait en péril les 3.200 emplois de son entreprise, qui exploite plus de la moitié des volumes alloués à la pêche industrielle.Mercredi, le Parlement a relevé de 40% à 45% la part des quotas allouée à la pêche artisanale, réduisant parallèlement celle de la pêche industrielle, de 60% à 55%.Largement consommée au Chili en raison de son prix abordable, l’espèce est officiellement considérée comme “surpêchée” depuis 2012. Dès 2006, une période de reproduction protégée a été instaurée chaque mois de septembre.- Plusieurs facteurs -Malgré l’ensemble des dispositifs en place, le merlu échappe au modèle chilien de pêche durable, là où d’autres espèces, comme la sardine australe, le chinchard ou la seiche, ont vu se reconstituer leur biomasse (poids total des poissons d’une espèce dans une zone donnée).Les experts invoquent une combinaison de facteurs pour expliquer son déclin persistant: changement climatique, pêche illégale, quotas relevés trop rapidement ou cannibalisme au sein de l’espèce.”Il n’y a pas un seul facteur en cause. C’est une combinaison d’éléments biologiques, humains et environnementaux”, note Patricio Galvez, expert de l’espèce à l’Ifop. “Les gros individus peuvent se nourrir des juvéniles, ce qui complique encore la reconstitution du stock”, ajoute-t-il.Rodrigo Catalan, directeur de conservation pour le Chili au WWF, pointe la pêche illégale et la surpêche, qui “ont rendu ce poisson de plus en plus rare”.En 2023, les autorités ont saisi 58 tonnes de merlu pêché illégalement. Sa vente fraîche, très répandue sur les marchés et foires, “donne un avantage à la pêche illégale” de l’espèce et rend difficiles les contrôles, souligne le service national des pêches. Sur le plan environnemental, “le Chili subit déjà les effets visibles du changement climatique. Chez le merlu, des changements ont été observés dans la distribution (migration vers le sud) et la reproduction”, note Alicia Gallardo, chercheuse à l’Université du Chili. Le Chili continue pourtant d’avancer sur la voie de la durabilité: plus de 40% de ses eaux sont désormais couvertes par des aires marines protégées, des zones où la pêche est censée être réglementée.Le pays a aussi signé le traité des Nations unies pour la protection de la haute mer, un accord international au centre de la Conférence des Nations unies sur les océans qui se tiendra en France, à Nice, de lundi à vendredi.Le Chili espère notamment y obtenir le soutien nécessaire pour faire de Valparaiso, sa principale ville portuaire, le futur siège de ce traité, un signal fort des ambitions du pays en matière de protection des océans et de la biodiversité.