En Equateur, les narcotrafiquants s’en remettent à la protection de la Santa Muerte

Portant gants et ruban rouge pour conjurer le mauvais sort, la police équatorienne inspecte avec appréhension un autel dédié à la Santa Muerte, sainte mexicaine de la mort adoptée par les gangs locaux, lors d’une descente dans une cache de narcotrafiquants.Faux dans la main droite et globe terrestre dans la main gauche, l’inquiétante statue d’un squelette enveloppé dans une cape est la dernière découverte en date des autorités, qui tombent régulièrement nez à nez avec la Santa Muerte dans des repaires de criminels de Duran et la ville voisine de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Equateur, où sévissent de puissantes mafias.Aux pieds de la sainte, des offrandes – argent, tabac, alcool, objets religieux – s’entassent, déposés par des délinquants cherchant sa protection.Les narcotrafiquants équatoriens “s’en remettent à elle pour ne pas se faire prendre et être invincibles”, explique à l’AFP Roberto Santamaria, colonel de la police de Duran, ville d’environ 300.000 habitants.En plus des offrandes, certains tatouent l’image de la sainte sur leurs bras ou portent des amulettes à son image autour du cou. Parfois, l’idolâtrie va encore plus loin. Un ancien membre de gang a raconté à l’AFP comment certaines de ses anciennes fréquentations ont commis des sacrifices humains.”Ils volaient des enfants d’autres villes et les sacrifiaient devant elle (la Santa Muerte) lorsqu’ils voulaient faire un gros coup,” a déclaré l’homme, qui a requis l’anonymat.- Origines – Le culte de la Santa Muerte remonte au 18e siècle, quand les indigènes vénéraient un squelette au centre du Mexique. Il a ensuite gagné l’Amérique centrale et d’autres pays. La sainte a trouvé un terrain fertile dans les quartiers pauvres de Duran, où le taux d’homicides a atteint 160 pour 100.000 habitants en 2024.Depuis son arrivée au pouvoir fin 2023, le président Daniel Noboa a lancé une offensive contre la criminalité, notamment à Duran considérée comme la capitale du crime en Equateur, pays situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs de cocaïne au monde.Le tour de vis sécuritaire du gouvernement, critiqué par les défenseurs des droits humains, comprend des états d’urgence autorisant le déploiement de militaires dans les rues.La police a retrouvé un autel dédié à la sainte dans environ six opérations anti-criminalité sur dix effectuées à Duran en 2024.Selon M. Santamaria, le culte de la Santa Muerte a pris racine auprès des narcotrafiquants équatoriens il y a six ans, lorsque le tristement célèbre cartel mexicain de Sinaloa a formé Los Choneros, l’un des 22 gangs locaux, en lui transférant ses croyances.- “Maux de tête” – Aussi connue sous le nom de Faucheuse ou Sœur Blanche, la Santa Muerte est une sainte de la guérison et de la protection également vénérée hors des gangs. Des milliers de Latino-Américains s’en remettent à elle pour un passage sûr vers l’au-delà. Comme le Mexique, l’Equateur est un pays largement catholique, mais cela n’empêche pas le syncrétisme religieux des habitants qui concilient leur religion et la croyance dans la Santa Muerte, dont des représentations sont vendues sur les marchés ou même en ligne. Les observateurs craignent que les personnes possédant des objets de la Santa Muerte ne soient à tort associés à des criminels face à la répression gouvernementale. “On criminalise déjà les gens pour leur appartenance raciale, pour leur pauvreté, maintenant on va aussi criminaliser les coutumes populaires?”, s’interroge la chercheuse en études sociales équatorienne Cristina Burneo. “En Equateur, il existe une liberté de culte et n’importe qui peut l’avoir, ce n’est pas un crime”, assure Roberto Santamaria.Témoignant de la portée de la sainte, il explique que beaucoup de ses officiers ont peur de s’approcher des autels. “Des policiers me disent qu’après les opérations, ils ont des maux de tête, commencent à se sentir malades et se sentent étourdis”, dit-il, en précisant que lui ne croit pas aux pouvoirs attribués à la sainte.Les statues trouvées par la police sur des scènes de crime ou lors de perquisitions ne sont détruites que s’il est avéré qu’elles contiennent de la drogue ou des munitions, précise-t-il. 

En Equateur, les narcotrafiquants s’en remettent à la protection de la Santa Muerte

Portant gants et ruban rouge pour conjurer le mauvais sort, la police équatorienne inspecte avec appréhension un autel dédié à la Santa Muerte, sainte mexicaine de la mort adoptée par les gangs locaux, lors d’une descente dans une cache de narcotrafiquants.Faux dans la main droite et globe terrestre dans la main gauche, l’inquiétante statue d’un squelette enveloppé dans une cape est la dernière découverte en date des autorités, qui tombent régulièrement nez à nez avec la Santa Muerte dans des repaires de criminels de Duran et la ville voisine de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Equateur, où sévissent de puissantes mafias.Aux pieds de la sainte, des offrandes – argent, tabac, alcool, objets religieux – s’entassent, déposés par des délinquants cherchant sa protection.Les narcotrafiquants équatoriens “s’en remettent à elle pour ne pas se faire prendre et être invincibles”, explique à l’AFP Roberto Santamaria, colonel de la police de Duran, ville d’environ 300.000 habitants.En plus des offrandes, certains tatouent l’image de la sainte sur leurs bras ou portent des amulettes à son image autour du cou. Parfois, l’idolâtrie va encore plus loin. Un ancien membre de gang a raconté à l’AFP comment certaines de ses anciennes fréquentations ont commis des sacrifices humains.”Ils volaient des enfants d’autres villes et les sacrifiaient devant elle (la Santa Muerte) lorsqu’ils voulaient faire un gros coup,” a déclaré l’homme, qui a requis l’anonymat.- Origines – Le culte de la Santa Muerte remonte au 18e siècle, quand les indigènes vénéraient un squelette au centre du Mexique. Il a ensuite gagné l’Amérique centrale et d’autres pays. La sainte a trouvé un terrain fertile dans les quartiers pauvres de Duran, où le taux d’homicides a atteint 160 pour 100.000 habitants en 2024.Depuis son arrivée au pouvoir fin 2023, le président Daniel Noboa a lancé une offensive contre la criminalité, notamment à Duran considérée comme la capitale du crime en Equateur, pays situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs de cocaïne au monde.Le tour de vis sécuritaire du gouvernement, critiqué par les défenseurs des droits humains, comprend des états d’urgence autorisant le déploiement de militaires dans les rues.La police a retrouvé un autel dédié à la sainte dans environ six opérations anti-criminalité sur dix effectuées à Duran en 2024.Selon M. Santamaria, le culte de la Santa Muerte a pris racine auprès des narcotrafiquants équatoriens il y a six ans, lorsque le tristement célèbre cartel mexicain de Sinaloa a formé Los Choneros, l’un des 22 gangs locaux, en lui transférant ses croyances.- “Maux de tête” – Aussi connue sous le nom de Faucheuse ou Sœur Blanche, la Santa Muerte est une sainte de la guérison et de la protection également vénérée hors des gangs. Des milliers de Latino-Américains s’en remettent à elle pour un passage sûr vers l’au-delà. Comme le Mexique, l’Equateur est un pays largement catholique, mais cela n’empêche pas le syncrétisme religieux des habitants qui concilient leur religion et la croyance dans la Santa Muerte, dont des représentations sont vendues sur les marchés ou même en ligne. Les observateurs craignent que les personnes possédant des objets de la Santa Muerte ne soient à tort associés à des criminels face à la répression gouvernementale. “On criminalise déjà les gens pour leur appartenance raciale, pour leur pauvreté, maintenant on va aussi criminaliser les coutumes populaires?”, s’interroge la chercheuse en études sociales équatorienne Cristina Burneo. “En Equateur, il existe une liberté de culte et n’importe qui peut l’avoir, ce n’est pas un crime”, assure Roberto Santamaria.Témoignant de la portée de la sainte, il explique que beaucoup de ses officiers ont peur de s’approcher des autels. “Des policiers me disent qu’après les opérations, ils ont des maux de tête, commencent à se sentir malades et se sentent étourdis”, dit-il, en précisant que lui ne croit pas aux pouvoirs attribués à la sainte.Les statues trouvées par la police sur des scènes de crime ou lors de perquisitions ne sont détruites que s’il est avéré qu’elles contiennent de la drogue ou des munitions, précise-t-il. 

Aga Khan: racehorse billionaire and Islamic spiritual leader

Racehorse billionaire and Islamic spiritual leader the Aga Khan died on Tuesday aged 88, leaving millions of followers in mourning across the world.Prince Karim al-Husseini was regarded as a direct descendent of the Prophet Mohammed, given nearly divine-status as the 49th hereditary imam of the Ismaili sect of Shia Islam.The Swiss-born philanthropist was bequeathed the title of Aga Khan aged 20 by his grandfather, who skipped the line of succession for the first time since the seventh century to appoint a “young man” of the “new age”.He was the son of a British socialite and a playboy ambassador for Pakistan, who became known for having a string of high-profile lovers that landed him in the diary columns of glossy magazines.The Aga Khan went on to have a jetset lifestyle himself marked by private planes, yachts, skiing in the Winter Olympics, and a marriage to a British model, with whom he had three children.They later divorced and he married German singer Gabriele Thyssen, with whom he had a son. During the divorce case, French judges had difficulty estimating the Aga Khan’s wealth, because of a rare fiscal privilege that allows him to pay taxes in Switzerland, despite living in France.- Leave a ‘better world’ -Fuelled by his enormous wealth, he launched an apolitical secular development foundation in 1967 credited with raising literacy levels in 18 countries across South and Central Asia, Africa and the Middle East. Its work in Pakistan earned the Aga Khan the wrath of Sunni Taliban militants who accused the foundation’s schools of “brainwashing” men and women to stay away from Islam. In his youth he had dreamed of becoming an architect, before graduating instead from Harvard University with a degree in Islamic history.He has also pursued a goal of educating the world about the richness of Muslim culture.”I was born with Islamic ethics in a Muslim family. There is nothing wrong with being well off as long as money has a social and ethical value and is not the object of one’s own greed,” he told AFP in 2008.”One of the principles of Islam is that on his deathbed every person must try to leave behind a better world.”The Aga Khan has among other things helped finance the reconstruction of Bosnia’s Ottoman-era Mostar bridge, which was destroyed during the Balkan Wars in the 1990s.He boasts a enviable collection of over 1,000 years of Islamic art, one of the world’s largest and most valuable, that he has put on display in his cultural centres in London, Lisbon, Vancouver and Dubai.”We don’t do enough to illustrate to the peoples of our world the greatness of Islamic civilisations,” he told AFP in an interview in 2008 in Syria, after funding the restoration of Aleppo’s majestic citadel.- Racing empire -Just three years after taking on his religious responsibilities, he acquired a racehorsing empire assiduously built up by his grandfather and his father. “The idea of entering into an activity that was in no way central to the Ismaili Imamat, an activity in which no member of my family — neither my brother nor my sister nor I — had any understanding, in itself raised a major question mark,” he said in a book published in 2011 celebrating 50 years in the racehorse business.He will be, in the public’s eye, forever best remembered for the ill-fated Shergar, who clinched a mind-bogglingly easy win at the 1981 Epson Derby.John Matthias, the jockey of the second horse Glint of Gold, actually believed he had won the race because he couldn’t see the winner.Shergar was kidnapped two years later from the Aga Khan’s Ballymany Stud in Ireland.In March 2016, the Ismaili spiritual leader, then aged 79, fell for an audacious scammer who tricked rich targets out of millions of euros by impersonating one of France’s top politicians. His Aga Khan Development Network made bank transfers totalling 20 million euros to accounts in France, Poland and China. Some of the transfers were later blocked, but eight million euros disappeared without trace.

India’s Modi takes ritual dip at Hindu mega-festival

India’s Hindu nationalist Prime Minister Narendra Modi made a ritual river dip on Wednesday at the world’s largest religious festival, a week after a stampede killed at least 30 pilgrims.Many millions of people have already bathed in the confluence of rivers at the Kumbh Mela, a six-week-long Hindu celebration of prayer and bathing held every 12 years.Modi, dressed in a saffron-coloured top and counting prayer beads in his hands, waded out thigh-deep to the holiest site of the Sangam, the meeting point of the Ganges, Yamuna and mythical Saraswati rivers.He then dunked his head under the waters several times, watched by vast crowds packed along the river banks in the north Indian city of Prayagraj, in Utter Pradesh state.Modi said he was “blessed” to take part, calling it a “moment of divine connection”.”Like the tens of millions of others who have taken part in it, I was also filled with a spirit of devotion,” he added in a statement.Hindus believe that those who immerse themselves in the waters cleanse themselves of sin, breaking free from the cycle of rebirth and ultimately attaining salvation.Organisers say the scale of the Kumbh Mela is that of a temporary country, boasting that as many as 400 million pilgrims are expected to attend.Last month, at least 30 people were killed and many more injured after a surging crowd spilt out of a police cordon and trampled bystanders.More than 380 million people have so far taken a dip in the rivers during the festival, which began last month and runs until February 26, according to state government figures.Modi was accompanied by Yogi Adityanath, a hardline Hindu monk and Uttar Pradesh state chief minister, a key figure in the ruling Bharatiya Janata Party (BJP).Yogi’s successful management of the mega event was seen as a critical test for the 52-year-old firebrand leader, viewed as a potential eventual successor to Modi, 74. But the deadly stampede on January 29 took the sheen off Yogi and his government’s claims touting the stellar management of the event promoted on billboards across the city.Modi’s visit to the Kumbh coincides with state elections in the capital New Delhi, where the BJP is the main challenger to the incumbent Aam Aadmi Party, led by charismatic Arvind Kejriwal.

US Postal Service says suspending parcels from China

The US Postal Service (USPS) said Tuesday it was temporarily suspending inbound parcels from China and Hong Kong, shortly after President Donald Trump’s imposition of fresh tariffs targeting Beijing.The halt will take place “until further notice,” and follows Trump’s order for an additional 10 percent levy on Chinese imports starting Tuesday.The order, unveiled over the weekend, also eliminated a duty-free exemption for low value packages.The “de minimis” exemption allows goods valued at $800 or below to come into the United States without paying duties or certain taxes.But it has faced scrutiny due to a a surge in shipments claiming the exemption in recent years.US officials pointed to the growth of Chinese-founded online retailers Shein and Temu as a key factor behind this increase — and Tuesday’s halt could delay parcels from both companies from entering the country.Washington has been looking to tighten the rule, saying the growth in shipments makes it harder to screen goods for security risks.However, the USPS gave no reason for its pause on Tuesday.Other retailers like Amazon might also be impacted.