Macron et Trump assurent vouloir travailler ensemble à la paix en Ukraine

Malgré d’énormes divergences sur le fond, Donald Trump et Emmanuel Macron ont assuré lundi vouloir travailler ensemble en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine, trois ans jour pour jour après le début de l’invasion russe.Le président français, reçu par son homologue américain dans le Bureau ovale, a promis des discussions en vue d’une paix “durable” et espéré une implication américaine “forte” en ce sens.Donald Trump, lors d’une séance de questions-réponses avec les journalistes, a vanté sa relation “spéciale” avec son homologue français, et a assuré pouvoir mettre fin aux hostilités dans “quelques semaines”.Le président américain a aussi estimé que la signature d’un accord avec l’Ukraine sur l’accès des Américains aux minerais du pays était “très proche”, et même évoqué une venue du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche afin de le ratifier, “cette semaine ou la suivante”.Il y voit une manière pour les Etats-Unis de récupérer les dépenses engagées pour soutenir militairement Kiev depuis l’invasion russe en 2022.Le républicain, qui mise avant tout sur son dialogue avec le président russe Vladimir Poutine pour faire cesser les combats, a aussi lancé que ce dernier serait d’accord avec le déploiement futur de troupes européennes en Ukraine, mais est resté évasif sur les garanties de sécurité qu’apporterait éventuellement Washington pour ces soldats.”Les Européens sont prêts à aller jusqu’à l’envoi de troupes” pour vérifier que “la paix est bien respectée”, a dit Emmanuel Macron, en assurant aussi que l’Europe était prête à “renforcer” sa défense.Les deux hommes ont lancé quelques plaisanteries et amabilités, sur un ton plutôt détendu. Ils ont aussi échangé des poignées de main vigoureuses, ce qui est en quelque sorte devenu la marque de fabrique de leur duo diplomatique, rodé pendant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021). Si Emmanuel Macron a parlé face à Donald Trump de la Russie comme d’un “agresseur” de l’Ukraine, le président américain persiste lui à mettre les deux pays sur le même plan – quand il ne rend pas Volodymyr Zelensky responsable du conflit, comme il l’a fait récemment.- ONU -En parallèle de la rencontre à Washington, les Américains et les Européens se sont affrontés à l’ONU.Les Etats-Unis, comme la Russie, ont voté contre une résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, réaffirmant son soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale.Le président français avait déjà participé lundi matin avec son homologue américain à une visioconférence des dirigeants du G7 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Japon, Allemagne, Italie).Il doit avoir un déjeuner de travail avec Donald Trump, avant une conférence de presse conjointe, prévue à 14H00 (19H00 GMT).Plusieurs dirigeants étrangers se sont eux réunis lundi dans la capitale ukrainienne pour manifester leur solidarité aux côtés de Volodymyr Zelensky, lequel a salué “trois ans de résistance”.Rompant avec la politique de soutien massif à Kiev de son prédécesseur Joe Biden, Donald Trump a décidé que son interlocuteur privilégié serait le président russe Vladimir Poutine.Emmanuel Macron a lui lancé lundi que l’ Ukraine devait absolument être “impliquée” dans les pourparlers, à l’heure où les Européens redoutent une capitulation imposée à Kiev par Washington et Moscou.Trois ans après avoir tenté, en vain, de dissuader Vladimir Poutine de passer à l’attaque, Emmanuel Macron s’est lancé auprès du président américain dans une mission tout aussi incertaine. Il veut convaincre son homologue américain, qui n’a jamais caché sa fascination pour les dirigeants autoritaires, que la Russie constitue une “menace existentielle” et que Vladimir Poutine “ne respectera pas” forcément un cessez-le-feu.Le président français cherchera le bon registre psychologique face à un interlocuteur qui applique aux affaires diplomatiques les méthodes brutales de l’homme d’affaires qu’il fut, et qui rejette en bloc toute politique étrangère guidée par la défense des valeurs démocratiques.

Provocation au “terrorisme”: l’influenceur algérien Zazou Youssef condamné à 18 mois de prison

L’influenceur algérien Youcef A., 25 ans, alias Zazou Youssef, a été condamné lundi par le tribunal de Brest à 18 mois de prison ferme pour “provocation directe à un acte de terrorisme” pour des propos tenus sur le réseau social TikTok.La peine a été assortie d’une interdiction du territoire français pendant dix ans et d’un maintien en détention. Le procureur de Brest Camille Miansoni avait requis deux ans de prison et une interdiction du territoire français pendant cinq ans.”On ne peut pas accepter que des individus appellent à la violence la plus grave”, a estimé le magistrat. “Il n’y a pas d’ambiguïté lorsque (le prévenu) dit: mon frère, tuez-les !”Sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis avril 2024, le prévenu, qui encourait une peine maximale de sept ans de prison et 100.000 euros d’amende, a été pris en charge par les pompiers après avoir fait un malaise à l’annonce de sa condamnation.”Très frustré” et “très en colère”, son avocat Me Nabil Boudi a annoncé son intention de faire appel. “Il a été condamné sur la base d’une vidéo tronquée”, a lancé l’avocat.Début janvier, trois Algériens et une Franco-algérienne avaient été interpellés en France pour avoir mis en ligne des contenus haineux, tout en appelant à des actes violents. Deux de ces influenceurs devaient comparaître lundi, Zazou Youssef à Brest et Doualemn à Montpellier.Concernant ce dernier, de son vrai nom Boualem Naman, six mois de prison avec sursis ont été requis lundi à Montpellier pour “provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit”.Zazou Youssef avait été interpellé le 3 janvier à Brest après une alerte de Pharos, plateforme de signalement de contenus illicites sur internet, puis placé en détention provisoire.Dans une vidéo publiée sur TikTok, l’influenceur, suivi par 400.000 abonnés, tenait des propos très virulents en arabe, sous-titrés en français, appelant notamment à “utiliser les armes le 1er janvier”.- “Tirez” -“Je vous donne le droit de tuer”, “tirez même si ce sont des frères”, “on va faire comme dans les années 90, on va tirer sur vous, on va vous violer”, déclarait le prévenu selon des extraits de cette vidéo, relayés sur X.Fine barbe, queue de cheval et doudoune noire, Youcef A. a réfuté à la barre toute provocation à commettre des attentats. L’influenceur, qui ne publiait jusqu’alors que des vidéos de football, a affirmé que ses propos s’adressaient à l’armée algérienne, suite à des appels à manifester contre le pouvoir algérien sur TikTok.”Beaucoup de gens disaient: on change de gouvernement, on fait comme en Syrie”, a-t-il expliqué, affirmant qu’il craignait une nouvelle guerre civile en Algérie et “250.000 personnes tuées” comme dans les années 1990.  “Je suis pas un terroriste. Chez moi, on déteste les terroristes parce qu'(ils ont) tué ma famille”, a-t-il ajouté, des sanglots dans la voix.  La défense a plaidé la relaxe. Évoquant une “querelle de TikTokeurs”, Me Nabil Boudi a souligné que les extraits vidéo à la base des poursuites étaient coupés “toutes les six ou sept secondes” pour faire dire à son client “ce qu’il n’a pas dit”.”Personne dans cette salle ne sait ce qu’il a dit car nous n’avons pas l’intégralité de la vidéo”, a plaidé l’avocat.   Youcef A. avait déjà été condamné à un an de prison en décembre 2023 pour des dégradation sur un club de tennis de Brest, pendant les émeutes de juin 2023 consécutives à la mort du jeune Nahel. Le prévenu a fait appel de cette condamnation.

Provocation au “terrorisme”: l’influenceur algérien Zazou Youssef condamné à 18 mois de prison

L’influenceur algérien Youcef A., 25 ans, alias Zazou Youssef, a été condamné lundi par le tribunal de Brest à 18 mois de prison ferme pour “provocation directe à un acte de terrorisme” pour des propos tenus sur le réseau social TikTok.La peine a été assortie d’une interdiction du territoire français pendant dix ans et d’un maintien en détention. Le procureur de Brest Camille Miansoni avait requis deux ans de prison et une interdiction du territoire français pendant cinq ans.”On ne peut pas accepter que des individus appellent à la violence la plus grave”, a estimé le magistrat. “Il n’y a pas d’ambiguïté lorsque (le prévenu) dit: mon frère, tuez-les !”Sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis avril 2024, le prévenu, qui encourait une peine maximale de sept ans de prison et 100.000 euros d’amende, a été pris en charge par les pompiers après avoir fait un malaise à l’annonce de sa condamnation.”Très frustré” et “très en colère”, son avocat Me Nabil Boudi a annoncé son intention de faire appel. “Il a été condamné sur la base d’une vidéo tronquée”, a lancé l’avocat.Début janvier, trois Algériens et une Franco-algérienne avaient été interpellés en France pour avoir mis en ligne des contenus haineux, tout en appelant à des actes violents. Deux de ces influenceurs devaient comparaître lundi, Zazou Youssef à Brest et Doualemn à Montpellier.Concernant ce dernier, de son vrai nom Boualem Naman, six mois de prison avec sursis ont été requis lundi à Montpellier pour “provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit”.Zazou Youssef avait été interpellé le 3 janvier à Brest après une alerte de Pharos, plateforme de signalement de contenus illicites sur internet, puis placé en détention provisoire.Dans une vidéo publiée sur TikTok, l’influenceur, suivi par 400.000 abonnés, tenait des propos très virulents en arabe, sous-titrés en français, appelant notamment à “utiliser les armes le 1er janvier”.- “Tirez” -“Je vous donne le droit de tuer”, “tirez même si ce sont des frères”, “on va faire comme dans les années 90, on va tirer sur vous, on va vous violer”, déclarait le prévenu selon des extraits de cette vidéo, relayés sur X.Fine barbe, queue de cheval et doudoune noire, Youcef A. a réfuté à la barre toute provocation à commettre des attentats. L’influenceur, qui ne publiait jusqu’alors que des vidéos de football, a affirmé que ses propos s’adressaient à l’armée algérienne, suite à des appels à manifester contre le pouvoir algérien sur TikTok.”Beaucoup de gens disaient: on change de gouvernement, on fait comme en Syrie”, a-t-il expliqué, affirmant qu’il craignait une nouvelle guerre civile en Algérie et “250.000 personnes tuées” comme dans les années 1990.  “Je suis pas un terroriste. Chez moi, on déteste les terroristes parce qu'(ils ont) tué ma famille”, a-t-il ajouté, des sanglots dans la voix.  La défense a plaidé la relaxe. Évoquant une “querelle de TikTokeurs”, Me Nabil Boudi a souligné que les extraits vidéo à la base des poursuites étaient coupés “toutes les six ou sept secondes” pour faire dire à son client “ce qu’il n’a pas dit”.”Personne dans cette salle ne sait ce qu’il a dit car nous n’avons pas l’intégralité de la vidéo”, a plaidé l’avocat.   Youcef A. avait déjà été condamné à un an de prison en décembre 2023 pour des dégradation sur un club de tennis de Brest, pendant les émeutes de juin 2023 consécutives à la mort du jeune Nahel. Le prévenu a fait appel de cette condamnation.

Le pape François reste dans un état critique mais en “légère amélioration”

Le pape François, hospitalisé pour une double pneumonie, restait dans un état critique mais en “légère amélioration”, a annoncé le Vatican lundi soir, dans un climat d’inquiétude croissante pour la santé du pontife de 88 ans.”L’état clinique du Saint-Père, tout en restant critique, s’est légèrement amélioré. Aucun épisode de crise respiratoire asthmatique n’est survenu aujourd’hui ; certains résultats d’analyses sont meilleurs”, écrit dans un communiqué le Saint-Siège au onzième jour de son hospitalisation, la plus longue depuis son élection en 2013.La “légère insuffisance rénale” qu’il présente depuis dimanche “n’inspire pas de préoccupations” et s’il continue de recevoir de l’oxygène, c’est à “débit et pourcentage réduits”, précise-t-il.- Coup de fil à Gaza -Le pape a même repris ses activités professionnelles en téléphonant au “curé de la paroisse de Gaza pour lui exprimer son soutien paternel”, comme il le fait très régulièrement depuis le début de l’offensive militaire israélienne dans ce territoire palestinien, déclenchée en représailles à l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023.Une source vaticane avait assuré plus tôt dans la journée que François était en mesure de se lever et de se nourrir normalement, qu’il ne souffrait pas et qu’il gardait le moral.L’état de santé du chef de l’Eglise catholique, hospitalisé depuis le 14 février, s’est brutalement dégradé samedi avec “une crise asthmatique prolongée” et des problèmes hématologiques ayant requis “une transfusion sanguine”.Son équipe médicale a affirmé ces derniers jours que François n’était pas “hors de danger”.Dimanche, des fidèles se sont de nouveau rassemblés et ont déposé des bougies devant l’hôpital Gemelli de Rome. François y est soigné dans un appartement spécialement aménagé situé au dixième étage comprenant en particulier une petite chapelle, où il a participé à la messe dimanche.Pour le Pr Abele Donati, un anesthésiste dirigeant une unité de soins intensifs à l’hôpital universitaire des Marches (centre de l’Italie), l’insuffisance rénale du pape “pourrait signaler la présence d’une septicémie en phase initiale”.”Il s’agit de la réponse de l’organisme à une infection en cours, dans ce cas aux deux poumons. Pour se défendre, le système immunitaire produit des substances dont la diffusion provoque des dysfonctionnements des organes”, a expliqué l’expert, cité par le quotidien Il Corriere della Sera.- “Moment important” -De nombreuses prières pour la santé du pape argentin ont été organisées à Rome, en Italie et dans le monde, particulièrement en Amérique latine. Des responsables religieux et politiques ont dit prier pour lui.Lundi soir à 21H00 (20H00 GMT), il y aura une prière pour le pape et les malades sur la place Saint-Pierre dirigée par le Secrétaire d’Etat et numéro 2 du Saint-Siège, le cardinal italien Pietro Parolin. “Prier ensemble, c’est l’idée de communion, être ensemble dans ce moment important, d’incertitude”, a déclaré à l’AFP Christophe Gosselin, le prêtre chargé de la pastorale des jeunes St Louis des Français à Rome qui a invité les paroissiens à s’y rendre en procession avec des bougies.”Cette nouvelle nous surprend. On est dans la surprise, l’inquiétude, et en même temps il y a une confiance dans les équipes médicales”, a-t-il ajouté.Les internautes ont aussi posté des centaines de messages, disant prier pour François, beaucoup partageant une photo de l’évêque de Rome seul sur la place Saint-Pierre pendant la pandémie de Covid-19.François avait été initialement hospitalisé pour une bronchite mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait contracté une double pneumonie, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle. Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives préoccupations, le pape ayant déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années : il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et a connu des difficultés à marcher.L’hospitalisation du pape, à la fois chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assumer ses fonctions. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.Elle relance également les conjectures sur la possible démission de François, qui a cependant dit plusieurs fois que ce moment n’était pas arrivé. “Le pape est vivant et c’est le moment de prier, pas de penser à qui sera son successeur”, a affirmé au quotidien Corriere della Sera le cardinal conservateur allemand Gerhard Ludwig Müller, l’un de ses opposants les plus virulents.

Allemagne: les conservateurs proposent un mariage de raison aux sociaux-démocates

Friedrich Merz, nouvel homme fort de l’Allemagne, a lancé lundi les grandes manÅ“uvres pour former avec ses rivaux sociaux-démocrates un gouvernement afin de peser face à Donald Trump et la Russie, mais aussi de stopper l’essor de l’extrême droite dans le pays.”Je suis déterminé à tenir des discussions constructives, bonnes et rapides avec les sociaux-démocrates”, a déclaré le futur chancelier au lendemain de sa victoire aux législatives marquées par la progression spectaculaire de l’extrême droite.Le chef de la droite se donne deux mois, jusqu’à Pâques, pour surmonter les divergences, notamment budgétaires, entre les deux partis et doter la première économie européenne “d’un gouvernement efficace”.Le temps presse pour l’Allemagne confrontée à des bouleversements majeurs : un modèle économique qui ne fonctionne plus, le risque de guerres commerciales avec les Etats-Unis, le retournement d’alliance de son allié américain historique, tenté par un rapprochement avec la Russie.”Le monde ne nous attend pas, les choses continuent de changer rapidement”, a répété lundi le futur chancelier.- “Dernier avertissement” -Avec une victoire moins large que prévue (28,6%), ce vétéran de la scène politique, qui n’a jamais eu de fonctions ministérielles, “doit faire face à des tâches herculéennes”, prévient la politologue Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Il faut que “l’Allemagne soit rapidement en capacité d’agir pour ne pas être simple spectatrice au moment où Trump et Poutine façonnent l’avenir”, ajoute-t-elle.Sur la scène intérieure, le résultat record de l’extrême droite, qui a doublé son score (20,8%) et raillé “la victoire à la Pyrrhus” de la droite, met M. Merz sous pression.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) entend “dépasser” le parti conservateur “au cours des quatre prochaines années et devenir le premier parti” du pays, a assuré lundi sa cheffe de file Alice Weidel, soutenue depuis des semaines par l’entourage de Donald Trump.C’est un “dernier avertissement” aux partis modérés, a reconnu Friedrich Merz.A l’international, les partenaires de Berlin souhaitent que l’Allemagne retrouve un rôle moteur au moment où les coups de boutoir de Donald Trump font chanceler l’architecture de sécurité du continent.La “priorité absolue” sera de soutenir les efforts européens pour renforcer la capacité de défense commune, a dit Friedrich Merz. Constatant que l’administration de Donald Trump se détourne de l’Europe, il estime qu’il faut se préparer au “pire scénario” dans les relations transatlantiques.- Partis extrêmes renforcés -Ayant annoncé qu’il ne s’allierait pas avec l’AfD, il n’a d’autre choix que de tendre le main à des sociaux-démocrates aux abois: avec un score autour de 16%, le SPD, plus vieux parti du pays, encaisse son plus mauvais résultat en 80 ans.Une “grande coalition” allemande, combinaison qu’Angela Merkel a privilégiée lors de trois de ses quatre mandats, a des allures familières. Les deux formations (sociaux-démocrates et conservateurs) contrôleraient ensemble 328 des 630 sièges du nouveau Bundestag.Mais le fossé entre les deux partis s’est creusé depuis que Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, s’est affranchi de sa ligne centriste, revendiquant une droite sans tabou, aux propositions radicales pour lutter contre l’immigration illégale.Bien qu’affaiblis, les sociaux-démocrates devraient négocier chèrement ce mariage de raison en faisant monter les enchères sur une réforme des règles d’endettement nationales, sujet le plus épineux entre les deux partis.Les sociaux-démocrates réclament d’assouplir ce carcan, auxquels ils ont longtemps adhéré, jugeant qu’il y a urgence à investir pour relancer l’économie du pays, en récession depuis deux ans, et à augmenter les dépenses militaires.Mais casse-tête supplémentaire : avec l’affaiblissement des partis modérés, les législatives ont donné une minorité de blocage à l’AfD et au parti d’extrême gauche die Linke, qui a créé la surprise avec un score de 8,7%.Dans le nouveau parlement, le camp CDU/CSU, le SPD et les Verts, ne disposent plus d’une majorité de deux-tiers nécessaire aux réformes constitutionnelles, comme celle du “frein à la dette”.Du coup Friedrich Merz a évoqué lundi la possibilité de contourner cet obstacle en utilisant la chambre des députés actuelle, avant sa dissolution dans un mois, et où il pourrait arithmétiquement obtenir cette majorité des deux-tiers.”Nous avons encore le temps pendant quatre semaines pour y réfléchir” avec les différents partis, a-t-il dit, à propos en particulier de l’idée de faire voter un fonds spécial pour abonder le budget de l’armée allemande, qui permettrait, si une majorité des deux-tiers des élus est trouvée, de s’affranchir des limites d’endettement. 

Allemagne: les conservateurs proposent un mariage de raison aux sociaux-démocates

Friedrich Merz, nouvel homme fort de l’Allemagne, a lancé lundi les grandes manÅ“uvres pour former avec ses rivaux sociaux-démocrates un gouvernement afin de peser face à Donald Trump et la Russie, mais aussi de stopper l’essor de l’extrême droite dans le pays.”Je suis déterminé à tenir des discussions constructives, bonnes et rapides avec les sociaux-démocrates”, a déclaré le futur chancelier au lendemain de sa victoire aux législatives marquées par la progression spectaculaire de l’extrême droite.Le chef de la droite se donne deux mois, jusqu’à Pâques, pour surmonter les divergences, notamment budgétaires, entre les deux partis et doter la première économie européenne “d’un gouvernement efficace”.Le temps presse pour l’Allemagne confrontée à des bouleversements majeurs : un modèle économique qui ne fonctionne plus, le risque de guerres commerciales avec les Etats-Unis, le retournement d’alliance de son allié américain historique, tenté par un rapprochement avec la Russie.”Le monde ne nous attend pas, les choses continuent de changer rapidement”, a répété lundi le futur chancelier.- “Dernier avertissement” -Avec une victoire moins large que prévue (28,6%), ce vétéran de la scène politique, qui n’a jamais eu de fonctions ministérielles, “doit faire face à des tâches herculéennes”, prévient la politologue Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Il faut que “l’Allemagne soit rapidement en capacité d’agir pour ne pas être simple spectatrice au moment où Trump et Poutine façonnent l’avenir”, ajoute-t-elle.Sur la scène intérieure, le résultat record de l’extrême droite, qui a doublé son score (20,8%) et raillé “la victoire à la Pyrrhus” de la droite, met M. Merz sous pression.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) entend “dépasser” le parti conservateur “au cours des quatre prochaines années et devenir le premier parti” du pays, a assuré lundi sa cheffe de file Alice Weidel, soutenue depuis des semaines par l’entourage de Donald Trump.C’est un “dernier avertissement” aux partis modérés, a reconnu Friedrich Merz.A l’international, les partenaires de Berlin souhaitent que l’Allemagne retrouve un rôle moteur au moment où les coups de boutoir de Donald Trump font chanceler l’architecture de sécurité du continent.La “priorité absolue” sera de soutenir les efforts européens pour renforcer la capacité de défense commune, a dit Friedrich Merz. Constatant que l’administration de Donald Trump se détourne de l’Europe, il estime qu’il faut se préparer au “pire scénario” dans les relations transatlantiques.- Partis extrêmes renforcés -Ayant annoncé qu’il ne s’allierait pas avec l’AfD, il n’a d’autre choix que de tendre le main à des sociaux-démocrates aux abois: avec un score autour de 16%, le SPD, plus vieux parti du pays, encaisse son plus mauvais résultat en 80 ans.Une “grande coalition” allemande, combinaison qu’Angela Merkel a privilégiée lors de trois de ses quatre mandats, a des allures familières. Les deux formations (sociaux-démocrates et conservateurs) contrôleraient ensemble 328 des 630 sièges du nouveau Bundestag.Mais le fossé entre les deux partis s’est creusé depuis que Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, s’est affranchi de sa ligne centriste, revendiquant une droite sans tabou, aux propositions radicales pour lutter contre l’immigration illégale.Bien qu’affaiblis, les sociaux-démocrates devraient négocier chèrement ce mariage de raison en faisant monter les enchères sur une réforme des règles d’endettement nationales, sujet le plus épineux entre les deux partis.Les sociaux-démocrates réclament d’assouplir ce carcan, auxquels ils ont longtemps adhéré, jugeant qu’il y a urgence à investir pour relancer l’économie du pays, en récession depuis deux ans, et à augmenter les dépenses militaires.Mais casse-tête supplémentaire : avec l’affaiblissement des partis modérés, les législatives ont donné une minorité de blocage à l’AfD et au parti d’extrême gauche die Linke, qui a créé la surprise avec un score de 8,7%.Dans le nouveau parlement, le camp CDU/CSU, le SPD et les Verts, ne disposent plus d’une majorité de deux-tiers nécessaire aux réformes constitutionnelles, comme celle du “frein à la dette”.Du coup Friedrich Merz a évoqué lundi la possibilité de contourner cet obstacle en utilisant la chambre des députés actuelle, avant sa dissolution dans un mois, et où il pourrait arithmétiquement obtenir cette majorité des deux-tiers.”Nous avons encore le temps pendant quatre semaines pour y réfléchir” avec les différents partis, a-t-il dit, à propos en particulier de l’idée de faire voter un fonds spécial pour abonder le budget de l’armée allemande, qui permettrait, si une majorité des deux-tiers des élus est trouvée, de s’affranchir des limites d’endettement. 

Au premier jour de son procès, Joël Le Scouarnec reconnaît “des actes odieux”

L’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec a reconnu lundi avoir “commis des actes odieux”, au premier jour de son procès devant la cour criminelle du Morbihan pour des viols et agressions sexuelles sur près de 300 patients, souvent mineurs au moment des faits.”Si je comparais devant vous c’est qu’effectivement un jour, alors que pour la plupart ce n’étaient que des enfants, j’ai commis des actes odieux”, a déclaré d’une voix hésitante l’accusé de 74 ans, après le résumé de l’affaire de la présidente de la cour Aude Buresi, au terme duquel les noms des 299 victimes ont été égrénées.Lors de cette litanie de noms, “il a été très affecté, très abattu, très digne aussi, en tout cas à la hauteur des enjeux. Il n’y a pas du tout un souhait de se défausser, de minimiser”, a estimé l’avocat de l’accusé, Me Maxime Tessier.”La liste des noms, j’avais l’impression d’être à la liste des noms (des attentats, NDLR) du Bataclan. J’ai trouvé que c’était très émouvant, très lourd”, a pour sa part réagi Amélie Lévêque, 42 ans, une des victimes.A l’issue de cette première journée d’audience, Mme Lévêque a confié : “J’avais plein de certitudes, je n’en ai plus aucune”. “Moi j’étais sûre d’être prête, d’être forte et battante (…) De le voir la première fois, déjà, ça a été dur.”Interrogée sur cette reconnaissance de culpabilité par l’accusé, Me Marie Grimaud, qui représente 39 parties civiles à Vannes, a considéré que ce dernier “a une capacité d’authenticité, d’apparence d’authenticité; maintenant il va y avoir quatre mois pour éprouver l’apparente authenticité” de Joël Le Scouarnec.L’audience a été levée peu après 17h30 après la déclaration de l’accusé. Elle reprendra mardi à 13h00.- L’omerta médicale en question -La plupart des 299 victimes étaient mineures au moment des faits, qui se sont passés dans les différents hôpitaux où a exercé l’ex-chirurgien, quand ses patients étaient souvent endormis ou en phase de réveil.A l’ouverture des débats, les constitutions des parties civiles, du Conseil national de l’Ordre des médecins et du Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Morbihan ont été contestées par d’autres parties civiles, leur reprochant leur silence notamment après la première condamnation du chirurgien en 2005 pour détention d’images pédopornographiques. Une banderole proclamant “Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice” avait été déployée devant le tribunal et une trentaine de manifestants ont brandi des pancartes pour dire “Stop à la loi du silence”.Certaines parties civiles ont aussi déploré que la salle d’audience principale soit réservée aux victimes qui déposeront le jour-même, les autres étant reléguées dans une salle de retransmission située à quelques centaines de mètres.Les victimes “attendent de retrouver un peu de dignité, d’humanité et surtout de la considération de la part de la justice”, a estimé Me Grimaud. “Cette audition, ce sera la première fois que les victimes le verront physiquement, auront son timbre  de voix, son regard (…) autant d’éléments susceptibles de les mettre en difficulté.”La présidente Aude Buresi a déclaré au début du procès que ce choix de créer une salle de retransmission est uniquement dicté par la capacité d’accueil trop faible de la salle d’audience.Cela n’a “nullement pour objet de vous tenir à l’écart des débats”, a-t-elle assuré aux parties civiles.- Pas un “objet de curiosité” -Elle a aussi tenu à cadrer les choses concernant l’accusé: “M. Le Scouarnec, devant cette cour, vous n’êtes ni un objet de curiosité, ni un sujet d’études (…) mais un justiciable avec un certain nombre de droits”.”Il ne peut s’agir ici du procès des pédocriminalités dans leur ensemble, mais bien celui d’un homme, Joël Le Scouarnec, accusé par la société, pour les faits qui nous sont soumis et pour lesquels il va devoir répondre un par un, devant ses victimes”, a renchéri l’avocat général, Stéphane Kellenberger. Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l’ouest de la France.Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes – des patients âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits – en décortiquant ses journaux intimes, découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de six ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Ses écrits, très détaillés, indiquaient le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique “pédophile” depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu’il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.La journée de mardi, consacrée à la personnalité de l’accusé, sera un moment fort avec les témoignages de ses trois fils et de son ex-épouse.Cette dernière affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.Le verdict est attendu le 6 juin.

Européens, Canada et Turquie avec l’Ukraine au 3e anniversaire de l’invasion russe

Une vingtaine de dirigeants étrangers – européens, mais aussi le Premier ministre canadien et le président turc Erdogan qui a apporté son soutien à “l’intégrité territoriale” ukrainienne – ont participé lundi, à distance où sur place, à un sommet autour de Volodymyr Zelensky pour les trois ans de l’invasion russe de l’Ukraine, au moment où le président français Emmanuel Macron tentait à Washington de plaider la cause de Kiev auprès de Donald Trump.”Cette année devrait être l’année du début d’une paix réelle et durable”, a déclaré le président ukrainien à ce sommet, soulignant qu’il s’agissait de “gagner la paix par la force, la sagesse et l’unité”.Mais cet anniversaire intervient en plein revirement américain, le président américain négociant directement avec la Russie et multipliant les invectives et critiques à l’égard de Volodymyr Zelensky, qui a refusé à ce stade de signer un accord sur le partage des ressources naturelles de son pays, exigé par Donald Trump avec les Etats-Unis en contrepartie de l’aide fournie.Le président français Emmanuel Macron est lundi à Washington avec l’ambition, comme le Premier ministre britannique Keir Starmer plus tard dans la semaine, d’infléchir la position de Donald Trump.”Notre soutien à l’Ukraine restera inébranlable. Je suis à Washington pour le rappeler et avancer avec le Président Trump et nos alliés,” a écrit Emmanuel Macron sur X.Mais le président américain a publié de son côté un message sur son réseau Truth ne montrant aucune inflexion en faveur de l’Ukraine, et bien au contraire vantant ses “solides discussions” avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre et conclure dans la foulée des accords économiques “majeurs” entre les Etats-Unis et la Russie.La Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien, a de son côté déclaré qu’elle ne cesserait les combats que lorsqu’elle aurait obtenu ce qu’elle veut des négociations sur la fin de la guerre. Moscou accuse les Européens de chercher à poursuivre le conflit.L’invasion russe de l’Ukraine déclenchée le 24 février 2024 sur ordre de Vladimir Poutine a provoqué le pire conflit en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale, faisant des dizaines, voire des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés et détruisant des villes entières sous les bombardements.- Objectifs russes -La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti que malgré l’ouverture de discussions unilatérales entre Washington et Moscou, Vladimir Poutine n’allait selon elle pas reculer. “Son objectif reste la capitulation de l’Ukraine”, a-t-elle déclaré lors du sommet à Kiev.Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a prévenu depuis Ankara en Turquie que Moscou ne cesserait les hostilités que lorsque les négociations aboutiraient à un résultat “qui conviendra à la Russie”.Moscou réclame notamment que Kiev lui cède cinq régions entièrement ou partiellement occupées et renonce à rejoindre l’Otan.Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, membre de l’Otan, est une puissance régionale dans le périmètre de la mer Noire qui borde l’Ukraine, a lui apporté son soutien à son homologue ukrainien en déclarant par video lors du sommet de Kiev que l’Ukraine et la Russie devaient être représentées de “manière égale et équitable” dans les négociations.Il avait auparavant répété soutenir “fermement l’intégrité territoriale” de l’Ukraine.- Désarroi ukrainien -La Russie de son côté ne cache pas sa satisfaction de voir Donald Trump briser l’isolement de Vladimir Poutine face aux Occidentaux et adopter des positions proches des siennes.Signe du changement radical de la position américaine, les Etats-Unis ont proposé lundi à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution réclamant la fin de la guerre en Ukraine, mais sans mentionner son intégrité territoriale.Malgré cette proposition, l’Assemblée générale a réaffirmé son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à 93 voix pour, 18 contre dont les Etats-Unis, et 65 abstentions.M. Poutine a par ailleurs “informé” lundi le président chinois Xi Jinping des discussions russo-américaines qui ont débuté la semaine dernière. Le dirigeant chinois s’est déclaré “satisfait des efforts” visant à “résoudre la crise”, selon un média d’Etat.Regrettant une diplomatie européenne parfois “cacophonique”, le président finlandais Alexander Stubb a exhorté en retour lors du sommet de Kiev les Européens à préparer “un plan” d’action qui sera ensuite présenté aux Etats-Unis.Londres a annoncé lundi plus d’une centaine de nouvelles sanctions contre des personnes et entités en Russie et dans d’autres pays, dont la Chine et la Corée du Nord, accusées de “soutenir l’invasion”.Des soldats ukrainiens interrogés par l’AFP près du front dans l’Est disaient de leur côté leur désarroi.”Je ne veux pas abandonner le territoire ukrainien (…) nous nous battons depuis si longtemps”, lâche Mykola, un officier de 38 ans, avant d’admettre que “tout le monde est fatigué de la guerre”.

Européens, Canada et Turquie avec l’Ukraine au 3e anniversaire de l’invasion russe

Une vingtaine de dirigeants étrangers – européens, mais aussi le Premier ministre canadien et le président turc Erdogan qui a apporté son soutien à “l’intégrité territoriale” ukrainienne – ont participé lundi, à distance où sur place, à un sommet autour de Volodymyr Zelensky pour les trois ans de l’invasion russe de l’Ukraine, au moment où le président français Emmanuel Macron tentait à Washington de plaider la cause de Kiev auprès de Donald Trump.”Cette année devrait être l’année du début d’une paix réelle et durable”, a déclaré le président ukrainien à ce sommet, soulignant qu’il s’agissait de “gagner la paix par la force, la sagesse et l’unité”.Mais cet anniversaire intervient en plein revirement américain, le président américain négociant directement avec la Russie et multipliant les invectives et critiques à l’égard de Volodymyr Zelensky, qui a refusé à ce stade de signer un accord sur le partage des ressources naturelles de son pays, exigé par Donald Trump avec les Etats-Unis en contrepartie de l’aide fournie.Le président français Emmanuel Macron est lundi à Washington avec l’ambition, comme le Premier ministre britannique Keir Starmer plus tard dans la semaine, d’infléchir la position de Donald Trump.”Notre soutien à l’Ukraine restera inébranlable. Je suis à Washington pour le rappeler et avancer avec le Président Trump et nos alliés,” a écrit Emmanuel Macron sur X.Mais le président américain a publié de son côté un message sur son réseau Truth ne montrant aucune inflexion en faveur de l’Ukraine, et bien au contraire vantant ses “solides discussions” avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre et conclure dans la foulée des accords économiques “majeurs” entre les Etats-Unis et la Russie.La Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien, a de son côté déclaré qu’elle ne cesserait les combats que lorsqu’elle aurait obtenu ce qu’elle veut des négociations sur la fin de la guerre. Moscou accuse les Européens de chercher à poursuivre le conflit.L’invasion russe de l’Ukraine déclenchée le 24 février 2024 sur ordre de Vladimir Poutine a provoqué le pire conflit en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale, faisant des dizaines, voire des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés et détruisant des villes entières sous les bombardements.- Objectifs russes -La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti que malgré l’ouverture de discussions unilatérales entre Washington et Moscou, Vladimir Poutine n’allait selon elle pas reculer. “Son objectif reste la capitulation de l’Ukraine”, a-t-elle déclaré lors du sommet à Kiev.Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a prévenu depuis Ankara en Turquie que Moscou ne cesserait les hostilités que lorsque les négociations aboutiraient à un résultat “qui conviendra à la Russie”.Moscou réclame notamment que Kiev lui cède cinq régions entièrement ou partiellement occupées et renonce à rejoindre l’Otan.Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, membre de l’Otan, est une puissance régionale dans le périmètre de la mer Noire qui borde l’Ukraine, a lui apporté son soutien à son homologue ukrainien en déclarant par video lors du sommet de Kiev que l’Ukraine et la Russie devaient être représentées de “manière égale et équitable” dans les négociations.Il avait auparavant répété soutenir “fermement l’intégrité territoriale” de l’Ukraine.- Désarroi ukrainien -La Russie de son côté ne cache pas sa satisfaction de voir Donald Trump briser l’isolement de Vladimir Poutine face aux Occidentaux et adopter des positions proches des siennes.Signe du changement radical de la position américaine, les Etats-Unis ont proposé lundi à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution réclamant la fin de la guerre en Ukraine, mais sans mentionner son intégrité territoriale.Malgré cette proposition, l’Assemblée générale a réaffirmé son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à 93 voix pour, 18 contre dont les Etats-Unis, et 65 abstentions.M. Poutine a par ailleurs “informé” lundi le président chinois Xi Jinping des discussions russo-américaines qui ont débuté la semaine dernière. Le dirigeant chinois s’est déclaré “satisfait des efforts” visant à “résoudre la crise”, selon un média d’Etat.Regrettant une diplomatie européenne parfois “cacophonique”, le président finlandais Alexander Stubb a exhorté en retour lors du sommet de Kiev les Européens à préparer “un plan” d’action qui sera ensuite présenté aux Etats-Unis.Londres a annoncé lundi plus d’une centaine de nouvelles sanctions contre des personnes et entités en Russie et dans d’autres pays, dont la Chine et la Corée du Nord, accusées de “soutenir l’invasion”.Des soldats ukrainiens interrogés par l’AFP près du front dans l’Est disaient de leur côté leur désarroi.”Je ne veux pas abandonner le territoire ukrainien (…) nous nous battons depuis si longtemps”, lâche Mykola, un officier de 38 ans, avant d’admettre que “tout le monde est fatigué de la guerre”.