Accord Israël-Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza et une libération d’otages

Israël et le Hamas sont parvenus jeudi à un accord sur un cessez-le-feu à Gaza et une libération d’otages après de fortes pressions du président américain Donald Trump, une étape majeure visant à mettre fin à deux ans de guerre destructrice dans le territoire palestinien.Selon une source palestinienne proche du dossier à l’AFP, l’accord devra être signé jeudi en Egypte après quatre jours de négociations-marathon indirectes entre les belligérants dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh ayant impliqué plusieurs acteurs internationaux dont les Etats-Unis.L’accord n’entrera en vigueur qu’après l’approbation du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau de ce dernier. La réunion est prévue à 15H00 GMT, tandis que le cabinet de sécurité se réunira à 14h00 GMT pour voter sur l’accord. M. Netanyahu a plus tôt annoncé la réunion gouvernementale pour “approuver l’accord et rapatrier tous nos précieux otages” enlevés durant l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre. Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a dit qu’il ne voterait pas en faveur de l’accord mais n’a pas menacé de démissionner.A Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, dévastée, affamée et assiégée, des Palestiniens ont en revanche applaudi, chanté et dansé à l’annonce de l’accord, salué par plusieurs pays arabes et occidentaux, selon des images de l’AFP.”Dieu merci! Malgré tous les morts et la perte d’êtres chers, nous sommes heureux aujourd’hui”, a affirmé Ayman al-Najjar à Khan Younès.”Nous prions Dieu pour que cette fois-ci ce soit la fin de la guerre. Nous avons tellement souffert”, a déclaré Oum Fadi Shounnar à Deir el-Balah (centre).- “Ils reviennent” -Sur la “place des Otages” à Tel-Aviv, des centaines de personnes se sont rassemblées, beaucoup arborant un autocollant avec l’inscription “Ils reviennent”, d’autres s’embrassant et se félicitant.”Nous attendons ce jour depuis 734 jours”, a déclaré Laurence Yitzhak, 54 ans, une habitante de Tel-Aviv. “C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas connu et ne connaîtront pas cette joie.”Sur les 251 personnes enlevées et emmenées à Gaza, 47 y sont toujours retenues dont au moins 25 sont mortes selon l’armée.Lancée en riposte à l’attaque du 7-Octobre, l’offensive israélienne à Gaza a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Jeudi, la Défense civile locale a fait état de la poursuite des frappes israéliennes à Gaza.Selon un responsable palestinien, les otages vivants seront libérés contre près de 2.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël, “simultanément à des retraits israéliens spécifiques (de Gaza) et une entrée de (davantage) d’aides humanitaires”. Il n’a pas mentionné les otages morts.Le dirigeant palestinien emprisonné Marwan Barghouthi ne fera pas partie de l’échange, a indiqué une porte-parole du gouvernement israélien. De son côté, l’armée israélienne a annoncé se préparer à repositionner ses troupes dans la bande de Gaza, dont elles contrôlent environ 75%.M. Trump s’est dit “fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux accepté la première phase” de son plan. “Cela veut dire que TOUS les otages seront libérés très prochainement et qu’Israël retirera ses troupes (de Gaza) jusqu’à la ligne convenue.” Il a ensuite estimé que les otages seraient “de retour lundi”, y compris “les corps des (otages) morts”.- Prochaine étape -Dans un communiqué, le Hamas a annoncé “un accord qui prévoit la fin de la guerre à Gaza, le retrait israélien du territoire, la libération (des otages) et l’entrée des aides humanitaires”. Il a appelé M. Trump et “les pays garants à ne pas permettre à (Israël) de se dérober à sa mise en oeuvre”.Selon un responsable du Hamas, les négociations pour la deuxième phase du plan commenceront “immédiatement” après la signature de l’accord sur la première phase. Israël ne s’est pas exprimé à ce sujet.Le plan Trump annoncé le 29 septembre prévoit un cessez-le-feu, un échange dans les 72 heures des otages contre des prisonniers palestiniens, le retrait par étapes de l’armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.Le Hamas réclame le retrait total israélien de Gaza mais n’a pas mentionné son propre désarmement dans sa réponse au plan. M. Netanyahu a, lui, souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et répété que le Hamas devait être désarmé.Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d’otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens, avant de s’effondrer.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire, et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.194 morts, en majorité des civils.

Laszlo Krasznahorkai, le “maître hongrois de l’apocalypse”

Le romancier hongrois Laszlo Krasznahorkai, lauréat jeudi à 71 ans du Nobel de littérature, est décrit comme “un écrivain hypnotique”, au style exigeant et à l’oeuvre mélancolique voire apocalyptique.”Il vous attire jusqu’à ce que le monde qu’il évoque fasse écho et se répercute en vous, jusqu’à ce que ce soit votre propre vision de l’ordre et du chaos”, déclarait à l’AFP en 2016 son traducteur en anglais, le poète George Szirtes.Né le 5 janvier 1954 à Gyula, dans le sud-est de la Hongrie, Laszlo Krasznahorkai est surtout lu en Allemagne, où il a vécu pendant des années, et en Hongrie, où il est considéré par beaucoup comme l’un des plus importants auteurs vivants du pays. Il est le deuxième hongrois à recevoir le Nobel de littérature après Imre Kertesz, lauréat en 2002, et décédé en mars 2016.Difficile et exigeant, son style a été décrit par Krasznahorkai lui-même comme “la réalité examinée jusqu’à la folie”. Son penchant pour les longues phrases et les rares coupures de paragraphe ont également valu à l’écrivain d’être qualifié d'”obsessionnel”. Explorant les thèmes de la dystopie postmoderne et de la mélancolie, son premier roman “Satantango” (1985) l’a fait connaître en Hongrie et reste son œuvre la plus renommée.- “Douloureusement beau” -Elle raconte la vie dans un village en décomposition de la Hongrie de l’ère communiste en 12 chapitres composés chacun d’un seul paragraphe et est qualifiée par M. Szirtes de “lente coulée de lave narrative”. Le livre était destiné aux personnes qui “veulent autre chose que du divertissement… qui ont une préférence pour le douloureusement beau”, a déclaré l’auteur dans une interview.”Satantango” a fait l’objet d’un long métrage – de plus de sept heures – du même nom en 1994 par le réalisateur hongrois Bela Tarr. Ce dernier a également porté à l’écran une adaptation du roman de 1989 de l’écrivain, “La mélancolie de la résistance”, qui se déroule aussi dans un lieu désolé de l’ère communiste, dans son film “Werckmeister Harmonies”, réalisé en 2000. Comparé à l’écrivain irlandais Samuel Beckett comme au Russe Fiodor Dostoïevski, Krasznahorkai avait été qualifié de “maître hongrois contemporain de l’apocalypse, qui inspire la comparaison avec Gogol et Melville”, par la critique américainne Susan Sontag.Son roman “Guerre et guerre” (1999) a été décrit par le critique du magazine New Yorker James Wood comme “l’une des expériences les plus profondément troublantes que j’aie jamais vécues en tant que lecteur”. – Kafka et Kyoto -“J’ai eu l’impression de m’être approché aussi près que la littérature pouvait le faire de l’habitation d’une autre personne”, a écrit Wood.Après la chute du communisme, Krasznahorkai a vécu dans une multitude de pays, dont la France, les États-Unis, la Chine et le Japon, observant de manière critique l’évolution politique de la Hongrie.”Il n’y a plus d’espoir en Hongrie aujourd’hui, et ce n’est pas seulement à cause du régime d’Orban”, a-t-il déclaré plus tôt cette année au journal suédois Svenska Dagbladet en référence au Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010.”Le problème n’est pas seulement politique, mais aussi social,” a-t-il ajouté.En 2015, Krasznahorkai avait remporté le prix britannique Man Booker International pour l’ensemble de sa carrière.Premier auteur hongrois à recevoir ce prix, il a cité l’auteur Franz Kafka, le chanteur Jimi Hendrix et la ville de Kyoto au Japon comme sources d’inspiration. “J’espère qu’avec l’aide de ce prix, je trouverai de nouveaux lecteurs dans le monde anglophone”, avait-il alors dit.Interrogé sur les images apocalyptiques de son œuvre, il a répondu : “Peut-être suis-je un écrivain qui écrit des romans pour des lecteurs qui ont besoin de la beauté de l’enfer”.

Top conservation group meets in UAE on growing threats to nature

The world’s top conservation body kicked off its world congress Thursday in the Emirati capital Abu Dhabi, where it will unveil its updated “red list” of threatened species a day later.Hundreds of participants were meeting at the venue where the International Union for Conservation of Nature (IUCN), whose decisions help set the global agenda on environmental protection, will on Friday publish its list ranking plant and animal species from “least concern” to “extinct”.The congress, held every four years, sheds light on the dire state of the world’s biodiversity. An increasing number of animals suffer from the destruction of their natural habitat, climate change, and water, air and soil pollution.According to the United Nations’s expert scientific panel on biodiversity (IPBES), biodiversity has declined every decade in the past 30 to 50 years.In an update to its “red list” last year, the IUCN said that out of the 169,420 species studied, a total of 47,187 were classified as threatened — more than a quarter.The most impacted species were corals and amphibians, with more than 40 percent of each group under threat.- UAE climate diplomacy -The United Arab Emirates, a major oil exporter that also hosted the UN’s annual climate talks in 2023 (known as COP28), is seeking a bigger role in setting the environmental agenda by hosting these events.”The UAE has become a global convening power to bring countries together, bring all stakeholders on discussions that are very vital for our environment,” UAE climate change and environment minister Amna bint Abdullah Al Dahak told AFP at the meeting.”This is a platform where conversations can converge,” Al Dahak said of the congress.She called for translating “those conversations into pledges, into actions and into implementation plans”, urging “more implementation plans and actions on the ground”.The IUCN congress last convened in the French city of Marseille in 2021.The meeting revolves around votes on adopting resolutions.Though not legally binding, the resolutions can “shape the international agenda” and “accelerate” work on treaties under discussion, an IUCN source told AFP, requesting anonymity to discuss the event freely.”The Congress programme reflects the urgency and ambition of our time,” said Shaikha Salem Al Dhaheri, Secretary General of the Environment Agency-Abu Dhabi and IUCN councillor from the West Asia region.IUCN Director General Grethel Aguilar of Costa Rica said the upcoming announcements “reflect the scale of ambition and the real possibility of delivering the solutions we need to build a planet where people and nature thrive together”.- Synthetic biology debate -The most closely watched vote revolves around two competing motions on synthetic biology — a controversial technique widely used in the pharmaceutical industry and agribusiness.It enables scientists to redesign organisms by engineering them to have new abilities.One motion calls for a moratorium on the technology because “genetic engineering of wild species in natural ecosystems, including in protected areas, is not compatible with the practices, values and principles of nature conservation”.A competing motion argues that synthetic biology could complement conservation efforts, and says IUCN policy “should not be interpreted as supporting or opposing synthetic biology, per se”.Organisers expect 10,000 delegates and 5,000 civil society attendees.The IUCN congress describes itself as the “world’s largest and most inclusive nature conservation forum”.Its voting members include government agencies, national and international NGOs, and Indigenous groups.

Top conservation group meets in UAE on growing threats to natureThu, 09 Oct 2025 12:56:46 GMT

The world’s top conservation body kicked off its world congress Thursday in the Emirati capital Abu Dhabi, where it will unveil its updated “red list” of threatened species a day later.Hundreds of participants were meeting at the venue where the International Union for Conservation of Nature (IUCN), whose decisions help set the global agenda on …

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Top conservation group meets in UAE on growing threats to nature

The world’s top conservation body kicked off its world congress Thursday in the Emirati capital Abu Dhabi, where it will unveil its updated “red list” of threatened species a day later.Hundreds of participants were meeting at the venue where the International Union for Conservation of Nature (IUCN), whose decisions help set the global agenda on environmental protection, will on Friday publish its list ranking plant and animal species from “least concern” to “extinct”.The congress, held every four years, sheds light on the dire state of the world’s biodiversity. An increasing number of animals suffer from the destruction of their natural habitat, climate change, and water, air and soil pollution.According to the United Nations’s expert scientific panel on biodiversity (IPBES), biodiversity has declined every decade in the past 30 to 50 years.In an update to its “red list” last year, the IUCN said that out of the 169,420 species studied, a total of 47,187 were classified as threatened — more than a quarter.The most impacted species were corals and amphibians, with more than 40 percent of each group under threat.- UAE climate diplomacy -The United Arab Emirates, a major oil exporter that also hosted the UN’s annual climate talks in 2023 (known as COP28), is seeking a bigger role in setting the environmental agenda by hosting these events.”The UAE has become a global convening power to bring countries together, bring all stakeholders on discussions that are very vital for our environment,” UAE climate change and environment minister Amna bint Abdullah Al Dahak told AFP at the meeting.”This is a platform where conversations can converge,” Al Dahak said of the congress.She called for translating “those conversations into pledges, into actions and into implementation plans”, urging “more implementation plans and actions on the ground”.The IUCN congress last convened in the French city of Marseille in 2021.The meeting revolves around votes on adopting resolutions.Though not legally binding, the resolutions can “shape the international agenda” and “accelerate” work on treaties under discussion, an IUCN source told AFP, requesting anonymity to discuss the event freely.”The Congress programme reflects the urgency and ambition of our time,” said Shaikha Salem Al Dhaheri, Secretary General of the Environment Agency-Abu Dhabi and IUCN councillor from the West Asia region.IUCN Director General Grethel Aguilar of Costa Rica said the upcoming announcements “reflect the scale of ambition and the real possibility of delivering the solutions we need to build a planet where people and nature thrive together”.- Synthetic biology debate -The most closely watched vote revolves around two competing motions on synthetic biology — a controversial technique widely used in the pharmaceutical industry and agribusiness.It enables scientists to redesign organisms by engineering them to have new abilities.One motion calls for a moratorium on the technology because “genetic engineering of wild species in natural ecosystems, including in protected areas, is not compatible with the practices, values and principles of nature conservation”.A competing motion argues that synthetic biology could complement conservation efforts, and says IUCN policy “should not be interpreted as supporting or opposing synthetic biology, per se”.Organisers expect 10,000 delegates and 5,000 civil society attendees.The IUCN congress describes itself as the “world’s largest and most inclusive nature conservation forum”.Its voting members include government agencies, national and international NGOs, and Indigenous groups.

Top conservation group meets in UAE on growing threats to nature

The world’s top conservation body kicked off its world congress Thursday in the Emirati capital Abu Dhabi, where it will unveil its updated “red list” of threatened species a day later.Hundreds of participants were meeting at the venue where the International Union for Conservation of Nature (IUCN), whose decisions help set the global agenda on environmental protection, will on Friday publish its list ranking plant and animal species from “least concern” to “extinct”.The congress, held every four years, sheds light on the dire state of the world’s biodiversity. An increasing number of animals suffer from the destruction of their natural habitat, climate change, and water, air and soil pollution.According to the United Nations’s expert scientific panel on biodiversity (IPBES), biodiversity has declined every decade in the past 30 to 50 years.In an update to its “red list” last year, the IUCN said that out of the 169,420 species studied, a total of 47,187 were classified as threatened — more than a quarter.The most impacted species were corals and amphibians, with more than 40 percent of each group under threat.- UAE climate diplomacy -The United Arab Emirates, a major oil exporter that also hosted the UN’s annual climate talks in 2023 (known as COP28), is seeking a bigger role in setting the environmental agenda by hosting these events.”The UAE has become a global convening power to bring countries together, bring all stakeholders on discussions that are very vital for our environment,” UAE climate change and environment minister Amna bint Abdullah Al Dahak told AFP at the meeting.”This is a platform where conversations can converge,” Al Dahak said of the congress.She called for translating “those conversations into pledges, into actions and into implementation plans”, urging “more implementation plans and actions on the ground”.The IUCN congress last convened in the French city of Marseille in 2021.The meeting revolves around votes on adopting resolutions.Though not legally binding, the resolutions can “shape the international agenda” and “accelerate” work on treaties under discussion, an IUCN source told AFP, requesting anonymity to discuss the event freely.”The Congress programme reflects the urgency and ambition of our time,” said Shaikha Salem Al Dhaheri, Secretary General of the Environment Agency-Abu Dhabi and IUCN councillor from the West Asia region.IUCN Director General Grethel Aguilar of Costa Rica said the upcoming announcements “reflect the scale of ambition and the real possibility of delivering the solutions we need to build a planet where people and nature thrive together”.- Synthetic biology debate -The most closely watched vote revolves around two competing motions on synthetic biology — a controversial technique widely used in the pharmaceutical industry and agribusiness.It enables scientists to redesign organisms by engineering them to have new abilities.One motion calls for a moratorium on the technology because “genetic engineering of wild species in natural ecosystems, including in protected areas, is not compatible with the practices, values and principles of nature conservation”.A competing motion argues that synthetic biology could complement conservation efforts, and says IUCN policy “should not be interpreted as supporting or opposing synthetic biology, per se”.Organisers expect 10,000 delegates and 5,000 civil society attendees.The IUCN congress describes itself as the “world’s largest and most inclusive nature conservation forum”.Its voting members include government agencies, national and international NGOs, and Indigenous groups.

Viols de Mazan: verdict attendu pour le dernier accusé qui risque une peine alourdie

Husamettin Dogan était le seul de la cinquantaine d’hommes condamnés pour avoir violé Gisèle Pelicot à avoir demandé à être rejugé. A-t-il eu raison de le faire ? La cour est partie délibérer après un réquisitoire puissant qui a réclamé une peine alourdie. La cour d’assises du Gard, composée d’un jury populaire de cinq hommes et quatre femmes et de trois magistrats, s’est retirée en début d’après-midi pour un verdict attendu dans l’après-midi sur cette affaire qui a suscité un intérêt mondial.”J’ai jamais voulu faire du mal à cette dame”, a déclaré l’accusé dans ses derniers mots, après quatre jours d’audience à Nîmes où il s’est enfoncé dans le déni.Une attitude qui a “désespéré”, l’avocat général Dominique Sié qui lui a lancé: “Tant que vous refuserez de l’admettre, ce n’est pas seulement une femme, c’est tout un fonctionnement social sordide que vous cautionnez” et “il reste à faire évoluer pour vous, et pour la société, la culture du viol en culture du consentement”.L’accusant d’avoir participé comme les autres à “une oeuvre de destruction massive d’une femme livrée en pâture”, il a requis 12 ans de prison contre cet ex-ouvrier de 44 ans. La même peine que celle qui avait été requise lors du premier procès à Avignon où il avait finalement été condamné à neuf ans de prison.Pour Dominique Sié, ce dossier “est une prise de conscience collective sur un fonctionnement social archaïque, destructeur, qui fait de l’homme, le mâle, le centre de l’univers. Qui fait que quand l’homme est d’accord, la femme est d’accord, elle n’a pas son mot à dire”.C’est “la société dans son ensemble qui doit changer de prisme”, a-t-il estimé. Il n’y a pas de consentement par procuration comme l’a soutenu l’accusé, affirmant avoir été piégé par Dominique Pelicot.”Bien sûr que Mme Pelicot n’était pas consentante” et “c’est désespérant” d’avoir entendu Husamettin Dogan continuer de nier l’intention de violer malgré la diffusion de vidéos accablantes que la cour a pris “de plein fouet, dans un silence de mort” et qui ont montré “ce qu’il y a de plus sordide, avilissant pour la femme”, a poursuivi le représentant de l’accusation.”On ne peut pas en 2025 considérer que parce qu’elle n’a rien dit, elle était d’accord. Car là, on se situe dans un mode de pensée d’un autre âge!”.- “Les réseaux sociaux qui s’agitent” -La défense ne s’est pas départie de sa ligne, soutenant la thèse que leur client avait cru à un scenario libertin. “Dans libertin, il y a liberté: tout est envisageable, tout est transgressable”, a plaidé Me Jean-Marc Darrigade.Sa consoeur Me Sylvie Menvielle a réaffirmé que l’accusé a été piégé par Dominique Pelicot, demandant: “Comment peut-on se libérer de la manipulation, quand le peut-on ?”.Rappelant qu’Husamettin Dogan n’était jamais retourné au domicile des Pelicot contrairement à d’autres hommes, revenus plusieurs fois pour violer Mme Pelicot, ils ont à nouveau plaidé “l’absence d’intention de M. Dogan de commettre un viol”.Ce père d’un enfant handicapé risque jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle pour “viols aggravés”.Une peine cependant peu probable car elle le mettrait sur le même pied que Dominique Pelicot.Lors du premier procès, la cour criminelle était composée uniquement de magistrats professionnels, une différence notable avec ces jurés populaires, qui devront tenir à distance “les réseaux sociaux qui s’agitent” et ne pas faire “un remake du procès de Mazan”, leur a rappelé l’avocat général.En décembre à Avignon, les 49 autres condamnés ont été condamnés à des peines allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à 15 ans pour un homme venu à six reprises au domicile du couple à Mazan (Vaucluse).Mercredi lors de leur plaidoirie, les avocats de Gisèle Pelicot avaient estimé que “la peine est à revoir”, selon Me Antoine Camus.”Après le parcours du combattant mené par Gisèle Pelicot, on espère que ce jury dira haut et fort qu’en France, les droits de l’homme sont aussi ceux de la femme, que le consentement ne se recueille pas auprès du mari, qu’un acte sexuel imposé à un corps endormi est un viol”, avait-il ajouté.

Madagascar: un millier de manifestants à Antananarivo, arrestations et tirs de gaz lacrymogène

“Le problème, c’est le système”: au moins un millier de personnes se sont mobilisées jeudi à Antananarivo, à l’appel d’un mouvement né le 25 septembre, pour protester contre le pouvoir en place dans une atmosphère tendue avec des arrestations et tirs de gaz lacrymogènes.Madagascar est le théâtre depuis deux semaines d’un mouvement de protestation né d’un ras-le-bol des coupures incessantes d’eau et d’électricité, qui s’est mué en une contestation plus large, notamment dirigée contre le président Andry Rajoelina, 51 ans.Le mouvement Gen Z, instigateur des manifestations, a également appelé à la grève générale jeudi.- “Dans la galère” -Après avoir renvoyé tout son gouvernement pour tenter d’éteindre la contestation générale ayant gagné cette île très pauvre de l’océan Indien, le président Andry Rajoelina a repris la main en nommant lundi un militaire Premier ministre, le général Ruphin Fortunat Dimbisoa Zafisambo, méconnu du grand public.Les trois premiers ministres du nouveau gouvernement connus depuis mardi sont ceux des Armées, de la Sécurité publique et la Gendarmerie, car le pays “n’a plus besoin de perturbation mais de paix”, a-t-il souligné, braquant le mouvement de contestation.”On vit toujours dans la galère. Le problème, c’est le système. Depuis qu’on a obtenu l’indépendance de la France (en 1960, NDLR), notre vie ne s’est pas améliorée”, clame, parmi les  manifestants Heritiana Rafanomezantsoa, 35 ans.Dans le centre de la capitale, au moins un millier de protestataires, pour certains équipés de masques à gaz et de plongée, se sont réunis à la mi-journée près du lac d’Anosy avant d’être dispersés par un recours immédiat et important au gaz lacrymogène, aux tirs de balles de caoutchouc, ainsi qu’aux charges d’engins blindés, selon une équipe de l’AFP.Le mouvement a semblé s’essouffler ces derniers jours malgré des rassemblements quasi quotidiens dans Antananarivo, comme dans les autres grandes villes du pays. Un cortège de centaines de manifestants a encore été signalé jeudi à Toliara, grande ville du sud du pays.”Il y a un proverbe malgache qui dit +les boeufs qui dorment ensemble ne se réveillent pas en même temps+. On veut que tout le peuple nous rejoigne”, exhorte Heritiana Rafanomezantsoa, responsable de projet.”Le président est égoïste, il fait des promesses mais il ne les réalise pas. Je n’y crois plus”, témoigne Niaina Ramangason, étudiant de 20 ans à l’Ecole polytechnique d’Antananarivo.Andry Rajoelinat a été élu en 2018 et réélu en 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition et boudé par plus de la moitié des électeurs inscrits.- “Dérive militaire” -En réaction aux nominations au sein du gouvernement cette semaine, plus de 200 organisations de la société civile malgache ont fait part jeudi de leurs “inquiétudes quant à une dérive militaire dans la gouvernance du pays, plutôt qu’une recherche d’apaisement et d’arrêt des répressions”.Au moins 22 personnes ont été tuées dans les manifestations et une centaine blessées, d’après un bilan le 29 septembre de l’ONU, des “chiffres erronés” d’après le chef de l’Etat jeudi.”Il y a eu des pertes de vies humaines qui se chiffrent à 12, et l’ensemble de ces gens, ce sont des pilleurs, des casseurs”, a-t-il affirmé au micro de la chaîne française Réunion la 1ère.Autre nouveauté, alors que les manifestants arrêtés étaient auparavant libérés sans charge, 28 d’entre eux ont été présentés devant un juge au parquet, selon un communiqué mercredi d’un collectif d’avocats les défendant bénévolement. Cinq d’entre eux ont été placés en détention provisoire dans la prison de Tsiafahy, “enfer carcéral” surpeuplé d’après Amnesty International. Les agents pénitentiaires de la prison d’Antanimora, à Antananarivo, sont en grève et ne reçoivent plus de nouveaux détenus.Il est difficile d’estimer à quel point l’appel à la grève est suivi mais le personnel de plusieurs lycées publics de la capitale a annoncé le suivre.A Madagascar, 80% de la population au moins vit avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté de la Banque mondiale.

Meurtres à Angers: une “erreur matérielle” conduit au renvoi surprise du procès, la veille du verdict

A la veille du verdict, fait rarissime, le procès d’un Soudanais pour un triple meurtre à Angers en 2022 a été renvoyé jeudi en raison d’une mention erronée de la condamnation à perpétuité de l’accusé figurant sur un document de la cour d’assises, qui fait valoir une “erreur matérielle et informatique”.L’annonce du renvoi par le président de la cour Xavier Lenoir a été ponctuée de pleurs et de cris, voire d’insultes, de la part des familles des victimes de ce triple meurtre à l’arme blanche qui avait bouleversé Angers.L’affaire devra donc être jugée à nouveau, depuis le début et par d’autres magistrats de la cour d’assises, à une date ultérieure. “On va devoir tout revivre”, “c’est un scandale”, “une honte”, a-t-on entendu fuser sur les bancs des parties civiles avant la levée de l’audience.Tout débute mercredi soir à l’issue de la quatrième journée d’audience. Le président transmet à l’ensemble des parties un document papier avec le projet des questions soumises à la cour et aux jurés. Mais à la fin du document, et des quelque cinquante questions, figure “une déclaration de culpabilité et une peine rattachées à une précédente affaire ayant servi de document de travail mais faisant apparaître le nom de Monsieur Al Zine Sulaymane”, ont indiqué dans un communiqué les chefs de cour d’Angers. Dans le document que l’AFP a pu consulter, est indiqué que la cour et le jury “condamnent, à la majorité qualifiée, Al Khawad Al Zine Sulaymane, à la peine de réclusion criminelle à perpétuité”, avec une peine de sûreté de 22 années.Jeudi matin, l’avocat de l’accusé, Me Charles-Alexis Garo, a ainsi transmis une “conclusion d’incident” à la cour pour une “suspicion légitime” à l’encontre du président.Selon le communiqué des chefs de cour, ces mentions “apparaissent de nature à générer un doute quant à l’impartialité objective du président de la cour d’assises au cours de ce procès et à remettre en cause le droit à un procès équitable”.A l’audience, le président Xavier Lenoir a “assumé” ce “dysfonctionnement”, certifiant n’avoir “aucun a priori” par rapport à l’accusé, évoquant une erreur humaine avec un mauvais “copié remplacé”. “Il est de ma responsabilité de communiquer des pièces conformes”, a-t-il reconnu. – “Bourde monumentale” -Évoquant une “bourde monumentale du président”, Me Yassine Bouzrou, qui représente 18 parties civiles et qui a été le premier à révéler la teneur du document, souhaite que “l’accusé soit condamné suite à un procès équitable, et que sa condamnation ne puisse pas faire l’objet de contestations procédurales ou autres”.Pour Me Pascal Rouiller, qui défend la famille de deux jeunes hommes tués originaires de Wallis, ce renvoi “est insoutenable pour les parties civiles, d’autant que la difficulté provient d’un avocat de l’une des parties civiles. Il va falloir tout recommencer à zéro. Le procès est retardé, mais le procès se tiendra”.Selon un autre avocat de parties civiles Me Thierry Fillion, le nouveau procès pourrait avoir lieu au printemps 2026.L’accusé, de nationalité soudanaise et âgé de 35 ans, en habits sportifs et masque chirurgical, qui se fait traduire les débats en arabe, n’a pas réagi de manière particulière à ce coup de théâtre. Il reste placé en détention provisoire. Le statut de réfugié, qu’il avait obtenu en avril 2018, lui avait été retiré sept mois après les faits.Al Khawad Al Zine Sulaymane comparaissait depuis le 3 octobre devant la cour d’assises du Maine-et-Loire pour les meurtres, un soir de juillet 2022 à Angers, de trois jeunes hommes âgés de 16, 18 et 20 ans avec lesquels il avait eu une altercation plus tôt. Il est également accusé d’avoir blessé trois autres personnes et d’avoir agressé sexuellement deux jeunes filles ce même soir. Il encourt la réclusion à perpétuité.