Darmanin annonce un “renforcement sans précédent” des moyens contre le crime organisé en Corse

Création d’un pôle spécialisé contre la criminalité organisée à Bastia, arrivée de nouveaux personnels de justice: à Ajaccio, le ministre de la Justice a annoncé jeudi “un renforcement sans précédent” des moyens contre le crime organisé en Corse, dans un discours salué comme “décisif”.A l’appui d’une nouvelle circulaire de politique pénale territoriale “d’ici un mois”, avec pour axes principaux “la lutte contre la drogue et le blanchiment”, Gérald Darmanin a annoncé l’arrivée sous 20 mois de “17 magistrats, 21 greffiers et 12 attachés de justice spécialisés”, un renforcement présenté comme “sans précédent”. S’exprimant devant l’Assemblée de Corse, dans le cadre d’une session dédiée aux “dérives mafieuses” dans l’île de Beauté, le garde des Sceaux a également fait part de son projet de “création d’un pôle spécialisé contre la criminalité organisée basée à Bastia, qui comprendra procureurs et juges du siège.” Selon le ministre, il s’agira d’un pôle spécialisé “comme il n’en existe nulle part ailleurs sur le territoire de la République”.  Enfin, dans une déclaration unanimement saluée par les élus corses, il a annoncé le retrait des condamnés et mis en examen corses du Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait), “afin qu’aucun amalgame avec les terroristes islamistes ne soit au rendez-vous”.Il répondait ainsi à une demande forte du mouvement indépendantiste Core in Fronte.Dans ce qu’il a défini comme “une révolution contre le crime organisé”, le ministre est ensuite revenu sur la proposition de loi contre le narcotrafic adoptée en première lecture au Sénat, en janvier, rappelant son soutien à “la création du Pnaco (procureur national anti-criminalité organisée, ndlr) au 1er janvier 2026”, “l’extension de la confiscation de tous les avoirs criminels” et “la création d’un véritable régime de repenti” élargi aux crimes de sang.- “Les pieds dans le plat” -Saluant “un moment politique majeur”, un “discours important, sans doute décisif”, Gilles Simeoni, président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, a demandé “le temps de réfléchir à ces mesures pour en discuter ensemble ensuite”.Face “aux dérives mafieuses” qui gangrènent la Corse, le pouvoir politique autonomiste local devait proposer officiellement 30 mesures concrètes jeudi après-midi. Parmi ces mesures, dévoilées depuis près d’une semaine, ne figurent cependant pas les principales réformes juridiques adoptées au Sénat, à la stupéfaction des deux collectifs anti-mafia insulaires.Dans ce rapport, qui s’apparente surtout à un plaidoyer pour l’autonomie de l’île, Gilles Simeoni, ex-avocat pénaliste, notamment d’Yvan Colonna (condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998 et décédé en 2022 après avoir été agressé par un codétenu à la prison d’Arles), fait ainsi part de son “désaccord” avec plusieurs mesures inspirées du droit italien et retenues dans la proposition de loi contre le narcotrafic adoptée à l’unanimité par le Sénat.Parmi les principales propositions des élus autonomistes corses, issues de deux ans d’échanges avec associations et collectifs, figurent par contre la création d’une “instance consultative spécifique à la lutte contre les dérives mafieuses” et la volonté de “combattre les clichés positifs associés à la mafia”.Dans une réaction auprès du journal Corse-Matin, Jean-Toussaint Plasenzotti, représentant du collectif anti-mafia “Massimu Susini”, du nom de son neveu, militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a salué la prise de parole du ministre: “Son discours nous satisfait, il met les pieds dans le plat. Il dit qu’il faut des outils contre cette criminalité singulière qu’est la mafia”.”Quand vous avez des élus territoriaux qui tournent autour du pot et sortent des laïus sur la lutte nationaliste, etc. ça suffit. Aujourd’hui il y a une urgence”, a-t-il insisté, “il faut que les gens prennent leurs responsabilités”. Invité jeudi matin devant l’Assemblée de Corse, l’ancien maire de Palerme, Leoluca Orlando, venu témoigner de son combat contre la mafia en Sicile, s’est lui aussi montré favorable à un durcissement des lois, sur le modèle italien: “On est aux limites de l’Etat du droit. Mais aux limites de la dictature, risque de se trouver la mafia”, a-t-il déclaré.Cette session jeudi intervenait dans un climat très lourd, après le meurtre d’un jeune pompier avant Noël à Ajaccio, puis celui d’une étudiante de 18 ans, vraisemblablement ciblée par erreur, le 15 février à Ponte-Leccia (Haute-Corse), dans une île où le nombre d’homicides rapporté à la population est le plus élevé de France métropolitaine.

Darmanin annonce un “renforcement sans précédent” des moyens contre le crime organisé en Corse

Création d’un pôle spécialisé contre la criminalité organisée à Bastia, arrivée de nouveaux personnels de justice: à Ajaccio, le ministre de la Justice a annoncé jeudi “un renforcement sans précédent” des moyens contre le crime organisé en Corse, dans un discours salué comme “décisif”.A l’appui d’une nouvelle circulaire de politique pénale territoriale “d’ici un mois”, avec pour axes principaux “la lutte contre la drogue et le blanchiment”, Gérald Darmanin a annoncé l’arrivée sous 20 mois de “17 magistrats, 21 greffiers et 12 attachés de justice spécialisés”, un renforcement présenté comme “sans précédent”. S’exprimant devant l’Assemblée de Corse, dans le cadre d’une session dédiée aux “dérives mafieuses” dans l’île de Beauté, le garde des Sceaux a également fait part de son projet de “création d’un pôle spécialisé contre la criminalité organisée basée à Bastia, qui comprendra procureurs et juges du siège.” Selon le ministre, il s’agira d’un pôle spécialisé “comme il n’en existe nulle part ailleurs sur le territoire de la République”.  Enfin, dans une déclaration unanimement saluée par les élus corses, il a annoncé le retrait des condamnés et mis en examen corses du Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait), “afin qu’aucun amalgame avec les terroristes islamistes ne soit au rendez-vous”.Il répondait ainsi à une demande forte du mouvement indépendantiste Core in Fronte.Dans ce qu’il a défini comme “une révolution contre le crime organisé”, le ministre est ensuite revenu sur la proposition de loi contre le narcotrafic adoptée en première lecture au Sénat, en janvier, rappelant son soutien à “la création du Pnaco (procureur national anti-criminalité organisée, ndlr) au 1er janvier 2026”, “l’extension de la confiscation de tous les avoirs criminels” et “la création d’un véritable régime de repenti” élargi aux crimes de sang.- “Les pieds dans le plat” -Saluant “un moment politique majeur”, un “discours important, sans doute décisif”, Gilles Simeoni, président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, a demandé “le temps de réfléchir à ces mesures pour en discuter ensemble ensuite”.Face “aux dérives mafieuses” qui gangrènent la Corse, le pouvoir politique autonomiste local devait proposer officiellement 30 mesures concrètes jeudi après-midi. Parmi ces mesures, dévoilées depuis près d’une semaine, ne figurent cependant pas les principales réformes juridiques adoptées au Sénat, à la stupéfaction des deux collectifs anti-mafia insulaires.Dans ce rapport, qui s’apparente surtout à un plaidoyer pour l’autonomie de l’île, Gilles Simeoni, ex-avocat pénaliste, notamment d’Yvan Colonna (condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998 et décédé en 2022 après avoir été agressé par un codétenu à la prison d’Arles), fait ainsi part de son “désaccord” avec plusieurs mesures inspirées du droit italien et retenues dans la proposition de loi contre le narcotrafic adoptée à l’unanimité par le Sénat.Parmi les principales propositions des élus autonomistes corses, issues de deux ans d’échanges avec associations et collectifs, figurent par contre la création d’une “instance consultative spécifique à la lutte contre les dérives mafieuses” et la volonté de “combattre les clichés positifs associés à la mafia”.Dans une réaction auprès du journal Corse-Matin, Jean-Toussaint Plasenzotti, représentant du collectif anti-mafia “Massimu Susini”, du nom de son neveu, militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a salué la prise de parole du ministre: “Son discours nous satisfait, il met les pieds dans le plat. Il dit qu’il faut des outils contre cette criminalité singulière qu’est la mafia”.”Quand vous avez des élus territoriaux qui tournent autour du pot et sortent des laïus sur la lutte nationaliste, etc. ça suffit. Aujourd’hui il y a une urgence”, a-t-il insisté, “il faut que les gens prennent leurs responsabilités”. Invité jeudi matin devant l’Assemblée de Corse, l’ancien maire de Palerme, Leoluca Orlando, venu témoigner de son combat contre la mafia en Sicile, s’est lui aussi montré favorable à un durcissement des lois, sur le modèle italien: “On est aux limites de l’Etat du droit. Mais aux limites de la dictature, risque de se trouver la mafia”, a-t-il déclaré.Cette session jeudi intervenait dans un climat très lourd, après le meurtre d’un jeune pompier avant Noël à Ajaccio, puis celui d’une étudiante de 18 ans, vraisemblablement ciblée par erreur, le 15 février à Ponte-Leccia (Haute-Corse), dans une île où le nombre d’homicides rapporté à la population est le plus élevé de France métropolitaine.

Turquie: le chef kurde Öcalan appelle le PKK à se dissoudre

Le fondateur et chef historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan a demandé jeudi au mouvement armé de se dissoudre et de déposer les armes après quatre décennies de guerilla.  “Tous les groupes doivent déposer les armes et le PKK doit se dissoudre”, a ordonné M. Öcalan dans une déclaration lue par des députés kurdes qui lui ont rendu visite jeudi dans sa prison au large d’Istanbul.Le leader kurde dit “assumer la responsabilité historique de cet appel”.Son message, attendu depuis des semaines, a été lu en kurde puis en turc devant une foule compacte de journalistes réunis dans un hôtel du centre d’Istanbul, devant une large photo montrant le chef historique du PKK, les cheveux blanchis, une feuille blanche en main.Une délégation du parti prokurde DEM s’était entretenue pendant trois heures jeudi matin avec M. Öcalan, détenu à l’isolement depuis 26 ans.Des centaines de personnes se rassemblées en dansant et en chantant dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde, dont Diyarbakir, pour la lecture de son message.Des écrans géants ont aussi été dressés dans le nord de la Syrie et de l’Irak où vit également une forte minorité kurde.Abdulah Öcalan, 75 ans, avait exprimé lors de précédentes rencontres avec des députés prokurdes sa “détermination” à tourner la page de la lutte armée.”Si les conditions se présentent, j’ai le pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du terrain de la violence au terrain juridique et politique”, avait-il assuré fin octobre à l’un de ses interlocuteurs.Ses deux précédents appels à la trêve, au début des années 2000 puis en 2013, avaient fait long feu, cédant la place à des flambées de violence.”Des millions de personnes prient pour une solution”, a affirmé mardi le vice-président du DEM, Tuncer Bakirhan.- “Expression démocratique” -Cette fois, “la puissance militaire de la Turquie empêche depuis longtemps le PKK d’agir sur le terrain”, souligne Boris James, historien français spécialiste des Kurdes.Selon Tuncer Bakirhan, M. Öcalan “ne veut pas seulement que les Kurdes soient libres de parler leur langue, mais que toute expression démocratique soit possible” dans le pays, a-t-il indiqué récemment.Le gouvernement turc, qui a initié le processus par l’intermédiaire de son allié nationaliste du MHP, Devlet Bahçeli, a proposé de le sortir de son isolement après vingt-six ans de détention.Une remise en liberté paraît cependant peu probable, étant donné les menaces de vengeance qui pèsent sur Abdullah Öcalan.- “Main tendue aux frères kurdes” -Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s’est peu exprimé sur le sujet, a confirmé à plusieurs reprises la politique de “la main tendue aux frères kurdes”, qui constituent la principale minorité de Turquie (20% de la population environ), tout en accentuant la pression sur l’opposition, en particulier sur le parti DEM, dont dix maires ont été démis de leurs fonctions depuis leur élection l’an dernier.C’est le cas du populaire maire de Mardin (sud-est) et figure du mouvement kurde, Ahmet Türk, 82 ans, qui s’est rendu jeudi à Imrali et a lu le message d’Abdullah Öcalan en kurde.Des vagues d’arrestations ont été conduites contre des centaines de personnes – militants politiques, élus, artistes, journalistes – accusées de “terrorisme”.Cependant, et en dépit du charisme intact d'”Apo” Öcalan, une vaste incertitude pèse sur la réponse des combattants du PKK, pour la plupart repliés dans les montagnes de la région de Qandil, dans le nord de l’Irak.”Ils peuvent arguer qu’Öcalan étant détenu, sa parole n’est pas libre et continuer le combat”, redoute un diplomate occidental qui prédit alors une riposte militaire immédiate d’Ankara. La Turquie accuse aussi le PKK de combattre dans le nord-est de la Syrie au côté des Forces démocratiques syriennes (FDS).Or les FDS sont soutenues par les Etats-Unis au nom de la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique. Et nul ne connait à ce stade les intentions de Washington, qui maintient des forces sur place, relève l’historien Hamit Bozarslan, de l’EHESS à Paris: “c’est la clé”, soutient-il.Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a appelé à plusieurs reprises les nouvelles autorités de Damas, alliées d’Ankara, à expulser “les combattants non syriens” issus du PKK. “Ce n’est pas seulement une menace pour notre sécurité, mais pour la région entière”, a-t-il estimé.

Turquie: le chef kurde Öcalan appelle le PKK à se dissoudre

Le fondateur et chef historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan a demandé jeudi au mouvement armé de se dissoudre et de déposer les armes après quatre décennies de guerilla.  “Tous les groupes doivent déposer les armes et le PKK doit se dissoudre”, a ordonné M. Öcalan dans une déclaration lue par des députés kurdes qui lui ont rendu visite jeudi dans sa prison au large d’Istanbul.Le leader kurde dit “assumer la responsabilité historique de cet appel”.Son message, attendu depuis des semaines, a été lu en kurde puis en turc devant une foule compacte de journalistes réunis dans un hôtel du centre d’Istanbul, devant une large photo montrant le chef historique du PKK, les cheveux blanchis, une feuille blanche en main.Une délégation du parti prokurde DEM s’était entretenue pendant trois heures jeudi matin avec M. Öcalan, détenu à l’isolement depuis 26 ans.Des centaines de personnes se rassemblées en dansant et en chantant dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde, dont Diyarbakir, pour la lecture de son message.Des écrans géants ont aussi été dressés dans le nord de la Syrie et de l’Irak où vit également une forte minorité kurde.Abdulah Öcalan, 75 ans, avait exprimé lors de précédentes rencontres avec des députés prokurdes sa “détermination” à tourner la page de la lutte armée.”Si les conditions se présentent, j’ai le pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du terrain de la violence au terrain juridique et politique”, avait-il assuré fin octobre à l’un de ses interlocuteurs.Ses deux précédents appels à la trêve, au début des années 2000 puis en 2013, avaient fait long feu, cédant la place à des flambées de violence.”Des millions de personnes prient pour une solution”, a affirmé mardi le vice-président du DEM, Tuncer Bakirhan.- “Expression démocratique” -Cette fois, “la puissance militaire de la Turquie empêche depuis longtemps le PKK d’agir sur le terrain”, souligne Boris James, historien français spécialiste des Kurdes.Selon Tuncer Bakirhan, M. Öcalan “ne veut pas seulement que les Kurdes soient libres de parler leur langue, mais que toute expression démocratique soit possible” dans le pays, a-t-il indiqué récemment.Le gouvernement turc, qui a initié le processus par l’intermédiaire de son allié nationaliste du MHP, Devlet Bahçeli, a proposé de le sortir de son isolement après vingt-six ans de détention.Une remise en liberté paraît cependant peu probable, étant donné les menaces de vengeance qui pèsent sur Abdullah Öcalan.- “Main tendue aux frères kurdes” -Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s’est peu exprimé sur le sujet, a confirmé à plusieurs reprises la politique de “la main tendue aux frères kurdes”, qui constituent la principale minorité de Turquie (20% de la population environ), tout en accentuant la pression sur l’opposition, en particulier sur le parti DEM, dont dix maires ont été démis de leurs fonctions depuis leur élection l’an dernier.C’est le cas du populaire maire de Mardin (sud-est) et figure du mouvement kurde, Ahmet Türk, 82 ans, qui s’est rendu jeudi à Imrali et a lu le message d’Abdullah Öcalan en kurde.Des vagues d’arrestations ont été conduites contre des centaines de personnes – militants politiques, élus, artistes, journalistes – accusées de “terrorisme”.Cependant, et en dépit du charisme intact d'”Apo” Öcalan, une vaste incertitude pèse sur la réponse des combattants du PKK, pour la plupart repliés dans les montagnes de la région de Qandil, dans le nord de l’Irak.”Ils peuvent arguer qu’Öcalan étant détenu, sa parole n’est pas libre et continuer le combat”, redoute un diplomate occidental qui prédit alors une riposte militaire immédiate d’Ankara. La Turquie accuse aussi le PKK de combattre dans le nord-est de la Syrie au côté des Forces démocratiques syriennes (FDS).Or les FDS sont soutenues par les Etats-Unis au nom de la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique. Et nul ne connait à ce stade les intentions de Washington, qui maintient des forces sur place, relève l’historien Hamit Bozarslan, de l’EHESS à Paris: “c’est la clé”, soutient-il.Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a appelé à plusieurs reprises les nouvelles autorités de Damas, alliées d’Ankara, à expulser “les combattants non syriens” issus du PKK. “Ce n’est pas seulement une menace pour notre sécurité, mais pour la région entière”, a-t-il estimé.

Israel sends negotiators after Hamas hands over hostage bodies

Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu dispatched negotiators to Cairo on Thursday after Hamas handed over the remains of four hostages in exchange for the release of hundreds of Palestinian prisoners.The overnight swap was the final stage of an initial deal under the fragile truce that took effect on January 19, largely halting more than 15 months of war in Gaza.Under the first phase which expires Saturday, Hamas freed 25 living Israeli and dual-national hostages seized in its October 7, 2023 attack and returned the bodies of eight others. It also released five Thai prisoners outside the deal’s terms.Israel, in return, was expected to free around 1,900 Palestinian prisoners. Hamas officials told AFP that Israel had freed about 1,700 so far.Israel’s Prison Service confirmed that “643 terrorists were transferred from several prisons across the country” and released under the terms of the truce deal after Hamas handed over the bodies of four hostages.AFP journalists saw hundreds of prisoners being released early Thursday in Gaza and the Israeli-occupied West Bank. Egypt’s state-linked Al-Qahera News said 97, marked for deportation by Israel, had arrived at Gaza’s Rafah crossing.After the swap Hamas called on Israel to return to delayed talks on a second phase of the deal, intended to lead to a permanent end to the war.”We have cut off the path before the enemy’s false justifications, and it has no choice but to start negotiations for the second phase,” Hamas said.Later on Thursday, Netanyahu’s office said he instructed Israeli negotiators to head to Cairo for the Gaza talks.The prisoners freed Thursday were meant to be released last weekend but Israel delayed the process after Hamas staged elaborate handover ceremonies.Hamas said Thursday’s handover would take place in private “to prevent the occupation from finding any pretext for delay”.In Ramallah, several freed Palestinians were lifted onto shoulders. A group of women wept around one released prisoner, and a child held aloft flashed victory signs with both hands.”We were in hell and we came out of hell. Today is my real day of birth,” said one prisoner, Yahya Shraideh. – ‘Very tough day’ -Hours after the handover, an Israeli campaign group confirmed “with profound sorrow” the identities of the four bodies Hamas returned on Thursday.Ohad Yahalomi, Tsachi Idan, Itzik Elgarat and Shlomo Mansour “have been laid to eternal rest in Israel”, said the Hostages and Missing Families Forum.Netanyahu’s office said based on “all of the information at our disposal”, Yahalomi, Idan and Elgarat “were murdered while held hostage in Gaza”.Mansour, it added, was “murdered in the 7 October 2023 massacre” which triggered the war.Israel Berman, a businessman and former member of the Nahal Oz kibbutz community where Idan was abducted, said that “until the very last moment, we were hoping that Tsachi would return to us alive”. “This morning brought us the harsh news,” he added. “It’s a very tough day.”Of the 251 hostages seized during Hamas’s attack, 58 are still being held in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.Ziva Hershkowitz, an administrator at a local university, said that “as Israelis, we’re still waiting for, you know, a light in the dark”.Calling for the ceasefire deal to be extended, she added: “People have to come back, really.”- ‘Our hearts ache’ -In Washington, US President Donald Trump’s Middle East envoy said Israeli representatives were en route to talks on the next phase of the ceasefire.”We’re making a lot of progress. Israel is sending a team right now as we speak,” Steve Witkoff said.The prospects for the second phase are far from certain, however. The current truce agreement was only arrived at after months of gruelling negotiations, and some members of Netanyahu’s coalition are eager to resume the war and destroy Hamas once and for all.Netanyahu pledged on Thursday to work “relentlessly” to bring back all the hostages.Israel vowed to destroy Hamas after the attack, the deadliest in the country’s history, and it has made bringing home all the hostages taken that day a central war aim.President Isaac Herzog said Thursday that Israel had a “moral obligation” to secure the hostages’ return.”Our hearts ache upon receiving the bitter news of the identification of” the four bodies, he said.French President Emmanuel Macron called on Hamas to stop its “barbarism”, after confirmation that French-Israeli hostage Yahalomi was among the latest bodies returned.The October 7 attack resulted in the deaths of 1,218 people, most of them civilians, according to an AFP tally of Israeli official figures.Israel’s retaliation in Gaza has killed at least 48,365 people, according to the health ministry in the Hamas-run territory, figures that the United Nations considers credible.

Les Etats-Unis vont expulser les personnes trans de l’armée, sauf dérogation

Les Etats-Unis vont expulser les personnes transgenres de l’armée sauf dérogations spéciales, selon une note de service du Pentagone publiée mercredi et qui apparaît comme un nouveau coup porté à la communauté LGBT+. “Les militaires qui ont un diagnostic ou des antécédents de dysphorie de genre, ou qui présentent des symptômes compatibles avec celle-ci, seront sortis du service” actif, indique la note, publiée dans le cadre d’une procédure judiciaire.Le nouveau président Américain Donald Trump avait déjà signé fin janvier un décret interdisant le recrutement de personnes trans dans l’armée, une décision contestée en justice.La note dévoilée dans le cadre de cette procédure révèle que désormais les personnes trans déjà dans l’armée encourent elles aussi une expulsion du service actif.Seules des dérogations “au cas par cas”, justifiant d’un “intérêt gouvernemental impérieux” à conserver certains membres de l’armée, pourront être accordées, précise le mémo.Pour obtenir une telle dérogation, les intéressés devront en outre prouver qu’ils n’ont jamais tenté de changer de sexe et qu’ils ont passé “36 mois consécutifs dans une situation stable” sur le plan social et professionnel notamment, selon ce texte.Concernant le recrutement, des dérogations pourront également être accordées en cas d'”intérêt gouvernemental impérieux” à ce que ces candidats rejoignent l’armée.Ceux-ci devront en outre se montrer “désireux et capables d’adhérer à toutes les normes applicables, y compris les normes liées au sexe du candidat”.Ces nouvelles mesures devraient commencer à entrer en vigueur dans 30 jours, selon le texte.- “Normes rigoureuses” -L’armée américaine avait levé en 2016, pendant le second mandat du démocrate Barack Obama, l’interdiction faite aux personnes transgenres de servir dans l’armée.La première administration Trump avait déjà réussi à faire annuler cette disposition en 2019 à l’issue d’une longue bataille juridique tranchée par la Cour suprême.Dès son investiture en 2021, le démocrate Joe Biden avait toutefois rétabli l’autorisation faite aux personnes trans de servir dans l’armée.Dans son décret de janvier, M. Trump avait jugé qu'”exprimer une fausse +identité de genre+, divergente du sexe d’un individu ne peut satisfaire aux normes rigoureuses nécessaires au service militaire”.Conformément à ses promesses de campagne, le dirigeant républicain a également mis fin le mois dernier aux aides publiques aux agences fédérales pour les traitements de transition de genre des mineurs.Soutenu par un électorat en partie très conservateur, Donald Trump a à plusieurs reprises juré d’en finir avec ce qu’il qualifie d'”idéologie transgenre” voire de “délire transgenre”, tout comme il fustige les politiques de diversité, promues par la gauche américaine.Dès son investiture, le président avait affirmé que son administration n’allait “reconnaître” l’existence que de “deux sexes”.”Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre”, avait-il martelé fin janvier.

L’action du Hamas “légitime du point de vue du droit international”, affirme Rima Hassan

L’eurodéputée LFI Rima Hassan a provoqué des réactions indignées jeudi en assurant que “le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international” qui justifie “la lutte armée dans un contexte de colonisation”, tout en reconnaissant que tous les “procédés”, comme les prises d’otages ou les exactions, ne le sont pas.”Le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international”, a expliqué sur Sud-Radio l’eurodéputée franco-palestinienne, dont les prises de position sur le Proche-Orient suscitent régulièrement les polémiques. Mais “ce n’est pas parce que les résolutions des Nations Unies sont extrêmement claires sur le droit des peuples colonisés à avoir recours à la lutte armée, que les procédés de la lutte armée justifient tout”, a-t-elle nuancé, rappelant que “le droit à résister à une occupation étrangère” était “parfaitement encadré en droit international”. “Vous n’avez pas le droit de prendre en otage des civils, vous n’avez pas le droit de commettre un certain nombre des exactions telles qu’elles ont été commises” lors des massacres du 7-Octobre 2023 par l’organisation islamiste. “Moi et mon parti avons quand même très souvent rappelé que c’était effectivement des crimes de guerre”, a-t-elle ajouté. Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a assuré avoir “signalé à la procureure de la République de Paris ces propos qui relèvent de l’apologie du terrorisme”.”Les propos de Rima Hassan sont proprement inacceptables. Le Hamas est une organisation terroriste qui piétine le droit international, quand elle tue des otages, quand elle commet des attentats, quand elle propage la haine antisémite et quand elle appelle à la destruction d’un État”, a-t-il estimé sur son compte X.Regrettant que Rima Hassan “porte l’écharpe française”, le président LR de l’Association des maires de France David Lisnard a également annoncé qu’il allait signaler ces propos à la justice.Pour Yonathan Arfi, président du Crif (conseil représentatif des institutions juives de France), “ces propos de propagande d’une organisation terroriste sont une injure à la mémoire de toutes les victimes du 7-Octobre !”, a-t-il estimé sur X.”Vous êtes une honte pour la France et une ennemie de nos valeurs !”, a également réagi la députée Renaissance Prisca Thévenot, sa collègue d’Horizons, Naïma Moutchou, se disant “absolument sidérée”.A gauche, le député socialiste Jérôme Guedj anticipe que “les propos abjects” de l’élue LFI “ne seront pas condamnés par son parti”. “Je confirme ce que je pratique: les socialistes n’ont définitivement plus rien à faire avec eux”, a-t-il déclaré. Au sein du même parti, le maire de Montpellier Michael Delafosse a déploré “des déclarations qui souillent la mémoire des victimes” et sont “mensongères et irresponsables”.Au printemps 2024, Rima Hassan avait été convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour “apologie du terrorisme”.Elle avait alors expliqué que sa convocation était consécutive à une interview accordée en novembre 2023 au média Le Crayon. Dans un extrait, maintenant supprimé, on la voyait dire qu’il est “vrai” que le Hamas mène une action légitime.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.

Après Mohamed Amra, de premiers complices présumés du narcotrafiquant devant des juges d’instruction

Après le narcotrafiquant Mohamed Amra, mis en examen mardi à Paris et incarcéré dans une prison ultra-sécurisée, le tour de ses complices présumés. Des juges d’instruction parisiens ont commencé jeudi à étudier le sort d’une première vague de potentiels soutiens de sa sanglante évasion en mai 2024.Jeudi, en milieu de journée, une dizaine de suspects ont commencé à être présentés aux magistrats instructeurs de la Junalco (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) en vue de leur possible mise en examen, selon des sources proches du dossier.Un dispositif de sécurité renforcée a été mis en place autour de l’enceinte du tribunal judiciaire de Paris, en vue de leur venue.S’ils sont mis en examen, ils pourraient ensuite comparaître plus tard dans la journée devant des juges des libertés et de la détention qui devraient se prononcer sur leur placement ou non en détention provisoire.Des sources proches du dossier ont évoqué une procédure complexe et touffue, dans laquelle l’analyse de la téléphonie a joué un rôle essentiel.L’arrestation de Mohamed Amra, surnommé “La Mouche”, samedi en Roumanie pour cause de mandat d’arrêt européen, a donné le feu vert à plusieurs séries d’interpellations, en France, mais aussi à l’étranger.- “Profils extrêmement différents ” -Au total, 28 personnes ont été placées en garde à vue en France. Mercredi soir sur France 5, la procureure de Paris Laure Beccuau a indiqué que 22 l’étaient toujours en début de soirée. Une source proche du dossier a affirmé plus tard dans la soirée à l’AFP qu’il n’y avait plus que 19 personnes en garde à vue. Par ailleurs, deux personnes ont été arrêtées au Maroc et une en Espagne ces derniers jours. Les formalités d’extradition ou de remise à la France “sont en cours”, selon le parquet. Parmi la vingtaine de mis en cause se trouvent “une partie des suspects” des meurtres des deux agents pénitentiaires à Incarville (Eure) en mai dernier lors de l’évasion de Mohamed Amra, a déclaré la procureure de Paris.Mme Beccuau a évoqué des “profils extrêmement différents” repérés notamment par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) durant neuf mois d’investigations.”M. Amra a su recruter une équipe de fidèles qui ont su recruter des gens avec des spécialisations: vol de véhicules, maquillage, téléphonie…”, a-t-elle détaillé.”Chacun a eu un moment ou à un autre son rôle dans cette fuite”, a-t-elle ajouté.Mme Beccuau avait auparavant confirmé la présence parmi les interpellés “d’un certain nombre” de membres de la “Black Mafia Family”, une organisation criminelle basée en Normandie, spécialisée dans le trafic de stupéfiants.”La plupart” des personnes présentées jeudi à la justice “ont déjà un casier judiciaire”, a souligné l’une des sources proches du dossier.- “Drame créé” -Le 14 mai 2024, Mohamed Amra avait été extrait de sa cellule normande pour un interrogatoire devant un juge d’instruction.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et au fusil d’assaut, le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville pour libérer le détenu multirécidiviste, tuant deux agents pénitentiaires, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, et en blessant trois autres.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Avant son évasion, Mohamed Amra était déjà mis en examen dans deux informations judiciaires de nature criminelle. Et d’après l’IGJ, la justice le soupçonnait aussi d’être “impliqué dans cinq autres procédures”.Mardi, Mohamed Amra, qui aura 31 ans le 10 mars, a été mis en examen par des magistrats instructeurs de la Junalco pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.Il a été incarcéré à l’isolement dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe, où il affrontera à “des consignes d’extrême fermeté”, selon le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Son avocat, Hugues Vigier, a indiqué au journal Paris Normandie mercredi son espoir que son client “mesure le drame qu’il a créé”.bur-gd-tll-clw-mk/asl/dch   

Injections illégales de botox: l’agence du médicament alerte sur des cas graves de botulisme

Les injections de botox hors cadre médical, souvent promues sur les réseaux sociaux, sont illégales et peuvent avoir de graves effets sur la santé, alerte jeudi l’agence du médicament après l’hospitalisation de huit femmes présentant des symptômes sévères de botulisme.Ces symptômes lourds ont été observés chez des personnes qui ont dû être admises en réanimation dans la région parisienne entre août et septembre 2024: “difficulté à parler ou à avaler, difficulté à marcher, vision floue ou double, difficultés respiratoires pouvant nécessiter une trachéotomie”, détaille l’ANSM dans un communiqué.Le botulisme est une maladie neurologique grave dont les symptômes sont apparus 24 à 48 heures après des injections “à visée esthétique, par des personnes non qualifiées”, de botox, un produit injectable utilisé en médecine esthétique pour améliorer temporairement l’apparence des rides.Ces cas ont nécessité “une hospitalisation immédiate en réanimation: pour certaines de ces femmes, on était dans des situations de mise en jeu du pronostic vital”, a précisé à l’AFP Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance de l’agence du médicament.Ces dernières années, des cas sporadiques avaient été relevés, “mais là on peut parler d’un cluster, une situation exceptionnelle”, indique-t-il, toutes les femmes hospitalisées ayant été injectées – “au niveau du visage et du contour des yeux” – dans le même centre en région parisienne, avec des effets indésirables principalement liés à un “surdosage”.Aussi utilisé pour traiter certains troubles musculaires ou neurologiques, le botox ou toxine botulinique est un médicament que “seuls des médecins spécialistes en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, en dermatologie, en chirurgie de la face et du cou, en chirurgie maxillo-faciale et en ophtalmologie peuvent acheter et administrer”, rappelle l’ANSM.Tout “prestataire d’esthétique” qui l’administre à ses clients “se met dans l’illégalité et met en danger la santé de ses clients”, ajoute l’agence du médicament, qui a saisi le procureur de la République en septembre 2024. Le centre a ensuite fait l’objet d’une fermeture, a indiqué M. Benkebil.L’ANSM appelle ainsi “à la plus grande vigilance face à des pratiques dangereuses qui peuvent faire l’objet d’une promotion via les réseaux sociaux et constituent un exercice illégal de la médecine”.D’après l’Ordre des médecins, les actes médicaux et chirurgicaux illégaux à visée esthétique connaissent une croissance inquiétante en France. En 2024, le nombre de signalements a atteint un record de 128, contre 123 en 2023 et 62 en 2022.

La Réunion en alerte avant l’arrivée du cyclone Garance

Dans la cohue d’un supermarché de La Réunion, Franck Vitry pousse du pied un pack de huit grandes bouteilles d’eau minérale. Comme des milliers d’habitants, il fait des provisions avant le passage du cyclone Garance sur l’île française de l’océan Indien et sa voisine, l’île Maurice.À 12H00 (09H00 à Paris), le phénomène était encore à 270 km des côtes réunionnaises. Selon Météo France, son passage au plus près de l’île est attendu vendredi matin, mais l’alerte rouge sera déclenchée jeudi dès 19H00, interdisant toute circulation et imposant un confinement strict.Autour de Franck Vitry, des dizaines d’autres clients habitués aux alertes cycloniques prennent leurs précautions dans ce supermarché du Port (ouest). “Je me suis dit que j’avais le temps de faire mes courses, mauvaise pioche”, soupire ce père de famille.”Ça m’a pris 30 secondes pour prendre mon pack d’eau, et là, ça fait 10 minutes que j’attends en caisse!”, poursuit le père de famille.Partout, les chariots débordent de packs d’eau, de bougies, de piles et de boîtes de conserve. À Saint-Denis, le chef-lieu du département, Maryvonne Laurent, 36 ans, pousse son caddie entre les rayons, ses deux fils de 4 et 7 ans sur les talons.”J’ai pris des rouleaux de pâte feuilletée surgelée, des Å“ufs et du sucre pour faire de la pâtisserie et occuper les enfants pendant l’alerte rouge”, explique-t-elle. Georges, un autre client qui ne donne que son prénom, respecte lui une tradition bien ancrée. “J’ai acheté de l’eau, des oeufs et une demi-douzaine de boîtes de sardines à l’huile. Il faut bien respecter la tradition”, plaisante-t-il, la salade de sardines agrémentée d’oignons hachés et de piment étant un classique des confinements cycloniques réunionnais.Le temps est encore calme, mais les premières averses ont commencé à tomber en début d’après-midi sur Saint-Denis, dans le nord de La Réunion. C’est sur cette zone que Garance devrait toucher terre, selon Météo France. Une nette détérioration des conditions météorologiques est attendue dans la soirée.- Ports à l’arrêt, vols suspendus -Sur le port de Sainte-Marie, près de Saint-Denis, les pêcheurs s’activent depuis la veille. “Hier (mercredi)avec les autres pêcheurs, nous avons hissé toutes les barques bien en sécurité, loin de l’eau”, raconte l’un d’eux, occupé à ranger ses filets sous un abri.Au port marchand de la Pointe des Galets, les activités portuaires ont cessé dès mercredi après-midi. L’aéroport de La Réunion a lui fermé ses portes jeudi matin, interrompant toutes les arrivées et départs.”On a vraiment eu peur de ne pas pouvoir partir hier soir (mercredi)”, souffle une jeune passagère qui ne donne pas son nom, à l’arrivée d’un des derniers vols en provenance de Paris. “Notre vol a été avancé, il a fallu s’adapter en catastrophe, c’est beaucoup de stress mais finalement on y est arrivé”, commente-t-elle.L’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam de l’île touristique de Maurice, distante de 200 km, avait suspendu ses vols dès mercredi.Une alerte de niveau 3 a été émise par Maurice, avec des rafales jusqu’à 70 km/h “qui se renforceront au cours de la journée”, selon les services météorologiques de Port-Louis. Le cyclone “s’approche dangereusement de Maurice et constitue une menace directe pour l’île”, ajoute le bulletin, précisant que des inondations sont attendues.  Pour les agriculteurs de La Réunion, la tempête représente une menace directe. À Étang-Salé-Les-Hauts, dans le sud de l’île, Jean-Christophe Hoareau retire, la mort dans l’âme, les bâches de ses serres. Il sait que ses concombres ne résisteront pas.”Le sentiment d’être impuissant, de ne pas savoir si ça va résister”, dit-il. “À chaque fois, on perd nos cultures parce qu’on ne prend pas le risque. On sauve notre structure, c’est notre outil de travail principal”.Malgré l’intensité du phénomène, la préfecture de La Réunion n’envisage pas, à ce stade, de passer en alerte violette, dernier niveau du dispositif. Celui-ci impose un confinement total, y compris pour les forces de l’ordre et les secours.