Japan court rejects $92 bn damages verdict against Fukushima operator ex-bosses

A Japanese court overturned a $92 billion damages verdict on Friday against ex-bosses of the operator of Japan’s stricken Fukushima nuclear plant, thought to be the largest such award ever in the country for a civil lawsuit.Four former executives had in 2022 been ordered to collectively pay 13.3 trillion yen in a suit brought by shareholders over the nuclear disaster triggered by a massive tsunami in 2011.But that verdict was thrown out Friday by the Tokyo High Court, a spokeswoman for the institution told AFP.Shareholders argue the catastrophe could have been prevented if Tokyo Electric Power Company (TEPCO) bosses had listened to research and implemented preventative measures, like placing an emergency power source on higher ground.But the defendants counter that the risks were unpredictable, and the studies in question are not credible.”The defendants… cannot be found to have had this foreseeability at a point in time before the earthquake in question,” Friday’s court ruling said.TEPCO declined to comment on the High Court verdict, but the shareholder plaintiffs reacted with anger.”If I were to summarise today’s ruling in one phrase: it is a ruling that will lead to future serious nuclear accidents,” said Hiroyuki Kawai, head of their legal team.”When nuclear operators read this ruling, I believe they’ll become even more complacent,” he later told AFP.”No major earthquake has ever been accurately predicted in advance,” Kawai added. – ‘Take responsibility’ -Three of the Fukushima Daiichi nuclear plant’s six reactors were operating when a massive undersea quake triggered a massive tsunami on March 11, 2011.They went into meltdown after their cooling systems failed when waves flooded backup generators, leading to the worst nuclear disaster since Chernobyl.Overall the tsunami along Japan’s northeast coast left around 18,500 people dead or missing.The 13.3 trillion yen damages award was meant to cover TEPCO’s costs for dismantling reactors, compensating affected residents and cleaning up contamination.In 2015, British oil giant BP was ordered to pay $20.8 billion for the Gulf of Mexico oil spill in what was described at the time as the highest fine ever imposed on a company in the United States.The High Court court spokeswoman said that an appeal by the shareholders for an even higher damages order of 22 trillion yen had been dismissed on Friday.”Take responsibility for the Fukushima nuclear accident!” said a pink-and-white banner displayed by the plaintiffs after the ruling.They said they would now appeal to the Supreme Court.In March this year, Japan’s top court said it had finalised the acquittal of two former TEPCO executives charged with professional negligence over the Fukushima meltdown.The decision concluded the only criminal trial to arise from the plant’s 2011 accident.

Suspension de MaPrimeRénov’ : craintes de répercussions en chaîne

Si le gouvernement essaie de minimiser l’impact d’une suspension du dispositif d’aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, les professionnels du secteur, particuliers et élus craignent un arrêt complet de la dynamique de rénovation des logements. “Cela fait 20 ans que je suis dans le secteur et on a déjà vu pas mal de pétards de ce type (…), mais là, ça dépasse les bornes”, attaque auprès de l’AFP Peter Lehmann, chauffagiste dans les Hautes-Alpes.Dans son entreprise, qui emploie neuf personnes, 90% de l’activité est liée à la rénovation énergétique. “C’est énorme” et il craint des impacts “catastrophiques en termes d’emploi”. “On s’est formé, on a investi pour être capables de faire de la rénovation, on a passé toutes les qualifications nécessaires depuis 2005 et maintenant tout s’arrête”, déplore-t-il. Hugues Sartre, co-fondateur de l’entreprise Homyos, qui œuvre dans la rénovation globale des logements, voit actuellement “une précipitation pour compléter les dossiers” et les envoyer avant la fermeture du guichet. “Ensuite, on se dirige vers une période de 3 à 6 mois sans activité commerciale, ce qui signifie un début d’année 2026 sans activité de chantier, donc une apnée de 10 à 12 mois” de baisse d’activité, anticipe-t-il.Même angoisse chez un chef d’entreprise spécialisée en systèmes de ventilation et en chauffage électriques, basée dans la Manche, qui n’a pas souhaité être identifié. Son activité tournait déjà au ralenti depuis février et son carnet de commandes est vide à partir de juillet. “Je vais finir par appeler le comptable et chômage technique pour tout le monde”, témoigne-t-il à l’AFP.  Le gouvernement a annoncé la suspension du dispositif MaPrimeRénov’ cet été et prévoit qu’il soit possible de déposer de nouveaux dossiers “d’ici la fin du mois de septembre”. Cette pause concerne les nouvelles demandes d’aides pour des rénovations globales et pour des travaux isolés de rénovation.Rémi Perrot, juriste de 25 ans, a acheté en février un studio de 19m² à Paris et considéré comme une passoire énergétique. “Je viens de déposer enfin le dossier complet de demande d’aide MaPrimeRénov’ la semaine dernière, après trois mois de travail”. Désormais, il espère pouvoir obtenir les 14.000 euros d’aides estimées, sans quoi “je vais devoir financer intégralement les 28.000 euros avec un prêt bancaire” et compliquer sa situation financière.- “Terrible” pour les plus modestes -Le bâtiment est un secteur lent à redémarrer. “Si le guichet rouvre en septembre, ça va reporter les projets à 2026, donc on sacrifie le deuxième semestre pour les entreprises. Et les petits artisans n’ont pas la trésorerie disponible pour tenir six mois”, prévient Louis-Clair François Poncet, fondateur du réseau de PME SATEP, spécialisé en décarbonation des bâtiments.”C’est dommage parce que ces derniers temps, on commençait à avoir pas mal” de chantiers de rénovation énergétique, indique Mehdi Ben Atia, directeur d’Isodeco, entreprise francilienne de rénovation intérieure. Son entreprise est peu dépendante de MaPrimeRénov’, mais il constate “qu’il y avait pas mal de gros chantiers qui pouvaient être effectués via des primes”. “Ce n’est pas à tous les coins de rue qu’on trouve des clients prêts à mettre” 30.000 euros dans l’isolation de leur logement. C’est une des craintes de Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés : que la rénovation énergétique qui “ne touchait que les riches” avant l’augmentation des aides de l’Etat pour les ménages modestes ne soit de nouveau accessible qu’aux revenus élevés si l’Etat “coupe les aides”. “C’est terrible” cette décision qui “touche les plus modestes”, confirme Peter Lehmann.Les dispositifs comme MaPrimeRénov’ sont “des dispositifs qui s’inscrivent dans la durée : entre le moment où une famille décide de rénover sa maison ou bien qu’une copropriété décide d’engager des travaux, il y a plusieurs mois de papiers administratifs, de travail, d’expertises, d’études”, constate Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et vice-président d’Intercommunalités de France, chargé de l’habitat. “Cela nécessite la stabilité des acteurs”, selon lui. Un besoin partagé et répété depuis plusieurs années par toute la filière. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement de modifier les règles de MaPrimeRénov’ “à 14 reprises en quatre ans”, selon Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment. Sur un groupe d’échanges sur un réseau social, un internaute “un peu énervé” n’a plus “confiance” : “Je vais sortir du dispositif, essayer de faire les travaux moi-même”. 

Suspension de MaPrimeRénov’ : craintes de répercussions en chaîne

Si le gouvernement essaie de minimiser l’impact d’une suspension du dispositif d’aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, les professionnels du secteur, particuliers et élus craignent un arrêt complet de la dynamique de rénovation des logements. “Cela fait 20 ans que je suis dans le secteur et on a déjà vu pas mal de pétards de ce type (…), mais là, ça dépasse les bornes”, attaque auprès de l’AFP Peter Lehmann, chauffagiste dans les Hautes-Alpes.Dans son entreprise, qui emploie neuf personnes, 90% de l’activité est liée à la rénovation énergétique. “C’est énorme” et il craint des impacts “catastrophiques en termes d’emploi”. “On s’est formé, on a investi pour être capables de faire de la rénovation, on a passé toutes les qualifications nécessaires depuis 2005 et maintenant tout s’arrête”, déplore-t-il. Hugues Sartre, co-fondateur de l’entreprise Homyos, qui œuvre dans la rénovation globale des logements, voit actuellement “une précipitation pour compléter les dossiers” et les envoyer avant la fermeture du guichet. “Ensuite, on se dirige vers une période de 3 à 6 mois sans activité commerciale, ce qui signifie un début d’année 2026 sans activité de chantier, donc une apnée de 10 à 12 mois” de baisse d’activité, anticipe-t-il.Même angoisse chez un chef d’entreprise spécialisée en systèmes de ventilation et en chauffage électriques, basée dans la Manche, qui n’a pas souhaité être identifié. Son activité tournait déjà au ralenti depuis février et son carnet de commandes est vide à partir de juillet. “Je vais finir par appeler le comptable et chômage technique pour tout le monde”, témoigne-t-il à l’AFP.  Le gouvernement a annoncé la suspension du dispositif MaPrimeRénov’ cet été et prévoit qu’il soit possible de déposer de nouveaux dossiers “d’ici la fin du mois de septembre”. Cette pause concerne les nouvelles demandes d’aides pour des rénovations globales et pour des travaux isolés de rénovation.Rémi Perrot, juriste de 25 ans, a acheté en février un studio de 19m² à Paris et considéré comme une passoire énergétique. “Je viens de déposer enfin le dossier complet de demande d’aide MaPrimeRénov’ la semaine dernière, après trois mois de travail”. Désormais, il espère pouvoir obtenir les 14.000 euros d’aides estimées, sans quoi “je vais devoir financer intégralement les 28.000 euros avec un prêt bancaire” et compliquer sa situation financière.- “Terrible” pour les plus modestes -Le bâtiment est un secteur lent à redémarrer. “Si le guichet rouvre en septembre, ça va reporter les projets à 2026, donc on sacrifie le deuxième semestre pour les entreprises. Et les petits artisans n’ont pas la trésorerie disponible pour tenir six mois”, prévient Louis-Clair François Poncet, fondateur du réseau de PME SATEP, spécialisé en décarbonation des bâtiments.”C’est dommage parce que ces derniers temps, on commençait à avoir pas mal” de chantiers de rénovation énergétique, indique Mehdi Ben Atia, directeur d’Isodeco, entreprise francilienne de rénovation intérieure. Son entreprise est peu dépendante de MaPrimeRénov’, mais il constate “qu’il y avait pas mal de gros chantiers qui pouvaient être effectués via des primes”. “Ce n’est pas à tous les coins de rue qu’on trouve des clients prêts à mettre” 30.000 euros dans l’isolation de leur logement. C’est une des craintes de Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés : que la rénovation énergétique qui “ne touchait que les riches” avant l’augmentation des aides de l’Etat pour les ménages modestes ne soit de nouveau accessible qu’aux revenus élevés si l’Etat “coupe les aides”. “C’est terrible” cette décision qui “touche les plus modestes”, confirme Peter Lehmann.Les dispositifs comme MaPrimeRénov’ sont “des dispositifs qui s’inscrivent dans la durée : entre le moment où une famille décide de rénover sa maison ou bien qu’une copropriété décide d’engager des travaux, il y a plusieurs mois de papiers administratifs, de travail, d’expertises, d’études”, constate Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et vice-président d’Intercommunalités de France, chargé de l’habitat. “Cela nécessite la stabilité des acteurs”, selon lui. Un besoin partagé et répété depuis plusieurs années par toute la filière. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement de modifier les règles de MaPrimeRénov’ “à 14 reprises en quatre ans”, selon Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment. Sur un groupe d’échanges sur un réseau social, un internaute “un peu énervé” n’a plus “confiance” : “Je vais sortir du dispositif, essayer de faire les travaux moi-même”. 

India’s central bank cuts rates more than expected to boost growth

India’s central bank cut interest rates more than expected on Friday, citing muted inflation and a need to kickstart economic growth as the impact of US tariffs weighed on the country’s outlook.The Reserve Bank of India (RBI) lowered the benchmark repo rate, the level at which it lends to commercial banks, by 50 basis points to 5.5 percent.A majority of analysts had expected 25-basis-point reduction.The cut was its third in a row and comes a week after government data showed India’s economy expanded at its slowest pace for four years in the fiscal year that ended in March.And while the January-March quarter showed signs of a rebound, with forecast-topping 7.4 percent year-on-year growth, analysts said US President Donald Trump’s sweeping tariffs posed risks to the outlook.Easing price concerns have also allowed the RBI to concentrate on growth, with retail inflation dropping to a near six-year-low of 3.16 percent in April.Bank governor Sanjay Malhotra said India’s growth remained “lower than our aspirations” in a “challenging global environment” and that it was necessary to continue stimulating domestic consumption and investment. “This changed growth inflation dynamics calls for not only continuing with the policy easing, but also frontloading the rate cuts to support growth,” Malhotra said.He added that the monetary policy committee had changed its stance from “accommodative” to “neutral”, which implies a rate cut is not guaranteed at its next review meeting. The central bank also threw in a liquidity-boosting measure by cutting the cash reserve ratio, the proportion of deposits that banks must set aside with the RBI, by 100 basis points to 3 percent. The RBI cut rates for the first time in nearly five years in February and followed up with another reduction in April.The Indian government has forecast above-average monsoon rains, which observers say should help growth, as higher agricultural output will aid the rural economy and keep vegetable prices stable.But Trump’s protectionist policies could add to growth pressures.While New Delhi is not a manufacturing powerhouse, experts believe that US tariffs will hurt billions of dollars of Indian exports across different sectors including gems and jewellery, electronics and seafood.India is hammering out the first tranche of a trade deal with Washington and negotiators have made several trips over the past three months.Local media reports say that while the White House is pushing for India to drop levies on a range of products, including agricultural produce and automobiles, New Delhi is seeking greater access for labour-intensive exports such as textiles and footwear.US Commerce Secretary Howard Lutnick said this week that a trade deal between the two countries could be expected in the “not too distant future”. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Brésil: des anciens ministres critiquent une loi assouplissant les règles environnementales

Sept anciens ministres de l’Environnement du Brésil ont publié jeudi une lettre ouverte critiquant un projet de loi controversé visant à assouplir les règles pour l’obtention de licences environnementales.Déjà approuvé au Sénat, ce projet de loi doit être débattu prochainement à la Chambre des députés, alors que le pays sud-américain s’apprête à accueillir en novembre la conférence de l’ONU sur le climat COP30 dans la ville amazonienne de Belem. Ce sujet est d’autant plus sensible que la compagnie pétrolière publique Petrobras est dans l’attente d’une licence de l’organe de surveillance environnementale Ibama pour un méga-projet d’exploration pétrolière près de l’embouchure de l’Amazone. Ce projet critiqué par les écologistes a été défendu ouvertement par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.”Ce que propose ce projet de loi est très grave (…)”, à savoir “beaucoup moins d’études et de mécanismes pour la réduction des impacts” environnementaux, notamment sur des projets d’infrastructures, dénoncent les anciens ministres de gauche ou de centre-droit dans cette lettre ouverte diffusée dans plusieurs médias à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement.Ils ont également fustigé la possibilité de création de règles exceptionnelles pour des projets considérés comme d’importance stratégique par les gouvernements, pour lesquels “les licences seraient octroyées sur des critères plus politiques que techniques”. Mardi, Lula a affirmé en conférence de presse qu’il n’avait “pas connaissance des règles” proposées dans le projet de loi. Les défenseurs du texte argumentent qu’il permet de moderniser et de simplifier des normes bureaucratiques obsolètes. Un argument rejeté par les défenseurs de l’environnement. Jeudi, plusieurs centaines de femmes membres de mouvements écologiques ont pris part à une manifestation contre ce projet de loi devant le Parlement à Brasilia, portant un grand globe terrestre gonflable.”Approuver cette loi, c’est un crime: cela va faciliter l’obtention de licences par l’agro-négoce, les constructeurs de barrages hydroélectriques ou les opérations minières, et cela va porter encore plus de tort à la population”, a déclaré à l’AFP Ivanei Farina Dalla, une des manifestantes.  

Brésil: des anciens ministres critiquent une loi assouplissant les règles environnementales

Sept anciens ministres de l’Environnement du Brésil ont publié jeudi une lettre ouverte critiquant un projet de loi controversé visant à assouplir les règles pour l’obtention de licences environnementales.Déjà approuvé au Sénat, ce projet de loi doit être débattu prochainement à la Chambre des députés, alors que le pays sud-américain s’apprête à accueillir en novembre la conférence de l’ONU sur le climat COP30 dans la ville amazonienne de Belem. Ce sujet est d’autant plus sensible que la compagnie pétrolière publique Petrobras est dans l’attente d’une licence de l’organe de surveillance environnementale Ibama pour un méga-projet d’exploration pétrolière près de l’embouchure de l’Amazone. Ce projet critiqué par les écologistes a été défendu ouvertement par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.”Ce que propose ce projet de loi est très grave (…)”, à savoir “beaucoup moins d’études et de mécanismes pour la réduction des impacts” environnementaux, notamment sur des projets d’infrastructures, dénoncent les anciens ministres de gauche ou de centre-droit dans cette lettre ouverte diffusée dans plusieurs médias à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement.Ils ont également fustigé la possibilité de création de règles exceptionnelles pour des projets considérés comme d’importance stratégique par les gouvernements, pour lesquels “les licences seraient octroyées sur des critères plus politiques que techniques”. Mardi, Lula a affirmé en conférence de presse qu’il n’avait “pas connaissance des règles” proposées dans le projet de loi. Les défenseurs du texte argumentent qu’il permet de moderniser et de simplifier des normes bureaucratiques obsolètes. Un argument rejeté par les défenseurs de l’environnement. Jeudi, plusieurs centaines de femmes membres de mouvements écologiques ont pris part à une manifestation contre ce projet de loi devant le Parlement à Brasilia, portant un grand globe terrestre gonflable.”Approuver cette loi, c’est un crime: cela va faciliter l’obtention de licences par l’agro-négoce, les constructeurs de barrages hydroélectriques ou les opérations minières, et cela va porter encore plus de tort à la population”, a déclaré à l’AFP Ivanei Farina Dalla, une des manifestantes.  

Le Kosovo se prépare à recevoir les prisonniers étrangers du Danemark

D’ici à 2027, le Danemark délocalisera ses prisonniers étrangers dans un centre de détention au Kosovo, en vertu d’un accord qui inquiète des ONG, la population et les gardiens mais qui pourrait servir de modèle à d’autres pays européens.L’accord conclu en 2022 et ratifié par les députés kosovars en 2024 prévoit l’accueil de jusqu’à 300 prisonniers condamnés au Danemark de nationalité étrangère. Aucun d’entre eux ne doit avoir été condamné pour terrorisme ou crime de guerre, ni souffrir de maladie mentale ou d’une maladie incurable et, une fois leur peine purgée au Kosovo, ils seront envoyés dans leur pays d’origine.En échange, le Danemark versera 200 millions d’euros – plus de six fois le budget annuel du ministère de la Justice du Kosovo. – La population perplexe -Les détenus seront emprisonnés dans un établissement qui leur sera entièrement dédié, dans les environs de Pasjak, à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, Pristina, où les travaux doivent commencer rapidement.De la route principale, le chemin étroit qui mène au centre de détention divise le village en deux, laissant environ 1.500 de ses habitants d’un côté, tandis que l’école, la mosquée et le cimetière se trouvent de l’autre, près de la prison elle-même entourée de barbelés et de postes d’observation en hauteur.  Le projet laisse la population locale perplexe.”Nous ne savons pas qui ils amèneront, ni s’ils constitueront une menace pour le village”, se demande Zeke Zeka, un agriculteur de 57 ans qui occupe le poste de maire. “S’ils étaient bons, le Danemark les garderait et ne les transférerait pas” hors de son territoire, pense-t-il.Tout en accrochant son linge dans la cour, sa femme, Hasime, 57 ans, regrette d’avoir une prison quasiment devant sa porte mais reconnaît ne “rien y pouvoir”. “On ne nous a pas demandé (notre avis)”.Le doute a gagné l’intérieur même de cet établissement, où les gardiens se sentent victimes de discriminations.”Nous continuerons à travailler pour le même salaire mais sous un régime danois, donc plus exigeant et dont les normes sont parmi les plus strictes en Europe”, explique l’un d’eux à l’AFP au cours d’une visite de la prison – préférant taire son nom. – Couture -L’accord stipule en effet que le Kosovo “doit apporter les ajustements nécessaires aux installations pénitentiaires pour garantir qu’elles répondent aux exigences de l’État envoyeur”, le Danemark, note Ismaïl Dibrani, le directeur des services pénitentiaires du Kosovo.”Bien sûr, l’aménagement sera adapté au système pénitentiaire danois”, ajoute M. Dibrani, précisant qu’il y aura “des ateliers où les prisonniers pourront travailler dans l’impression, la couture, le design, etc.”Côté danois, le gouvernement a nommé en avril un haut fonctionnaire, Mads Beyer, pour codiriger la prison, en coopération avec les autorités locales. Son travail, confirme-t-il à l’AFP, sera “de s’assurer que les prisonniers purgent leur peine conformément aux règles danoises et dans des conditions comparables à celles qui s’appliquent dans les prisons danoises”.Si le comité contre la torture de l’ONU s’est inquiété de ce projet, tout comme le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, ou encore plusieurs ONG, l’exemple kosovar intéresse beaucoup en Europe.La délocalisation des prisonniers est un sujet qui n’est “pas tabou” a récemment déclaré le président français Emmanuel Macron et la Suède a annoncé mardi son intention de louer des places de prison en Estonie.”Contrairement à la majorité des États européens qui sont confrontés à la surpopulation carcérale, nous avons des capacités suffisantes”, insiste M. Dibrani. “La capacité de nos prisons est aujourd’hui de 2.800 places, alors que nous avons actuellement environ 1.800 prisonniers”.De quoi monnayer d’autres cellules ? “Après la signature de l’accord, nous avons reçu de nombreuses demandes de la part de pays européens, contre des sommes faramineuses. Mais nous n’en avons pas encore discuté”, ajoute-t-il. “Nous avons déjà beaucoup de travail à faire pour notre propre pays.”