Bétharram: contre la prescription, les victimes appellent “à sortir du mutisme”
Les victimes de violences physiques et sexuelles à Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), “en colère” contre la “prescription” couvrant l’essentiel des faits qu’elles dénoncent, ont lancé un nouvel appel aux témoignages jeudi et exhorté la congrégation qui dirigeait cet établissement privé à sortir du “mutisme”.Lors d’une longue entrevue avec le procureur de Pau, qui a ouvert le 21 février une information judiciaire sur les faits dénoncés commis entre 1955 et 2004, les 49 victimes reçues ont exprimé leur “colère, notamment sur les questions de prescription” et leur “énorme angoisse de ne voir pour le moment qu’un seul (ancien) surveillant en détention”, a déclaré le porte-parole de leur collectif, Alain Esquerre.Cet homme, né en 1965, a été mis en examen pour viols et agression sexuelles. Les deux seules autres personnes encore vivantes accusées de crimes similaires dans ce dossier, un prêtre né en 1931 et un autre ancien surveillant, né en 1955, sont en revanche sorties libres de garde à vue, car les faits reprochés sont prescrits.Ce dernier, surnommé “Cheval” en référence à sa chevalière qu’il utilisait pour frapper les élèves, est cité dans de nombreuses plaintes. Le parquet de Châteauroux, où il a été directeur adjoint d’un collège de 2005 à 2018, a invité d’éventuelles victimes à se faire connaître.- 40 nouvelles plaintes -Le collectif des victimes a présenté jeudi 40 nouvelles plaintes, pour viols, violences physiques ou sexuelles au procureur Rodolphe Jarry, ce qui porte le total à 152, selon M. Esquerre, qui a regretté qu’en “l’état actuel du dossier”, il ne soit “pas possible” d’ouvrir une “information judiciaire contre la personne morale de Bétharram”. “Cependant, si des victimes plus récentes se manifestent, un nouvel examen sera possible”, a-t-il ajouté, lançant un nouvel appel aux témoignages.”Par ailleurs, nous exhortons la congrégation des pères (du Sacré-CÅ“ur) de Jésus-de-Bétharram à sortir de leur mutisme et à plaider coupables, afin de reconnaître l’entièreté de leurs responsabilités pour les agissements criminels de leurs prêtres, ainsi que de leurs préposés laïcs, agissant sous leur entière autorité”, a-t-il encore déclaré.La congrégation, qui a géré l’établissement béarnais jusqu’en 2009, exerce aujourd’hui une cotutelle, avec celle des Filles de la Croix, sur l’ensemble scolaire, renommé Ensemble du Beau Rameau, soit la traduction française du béarnais “bèth arram”. – “Faire partout jurisprudence” -M. Esquerre a également promis de ne pas “lâcher” “tous ces agresseurs”, évoquant des poursuites au civil “intentées, soit individuellement, soit par le collectif”, qui envisage également de “saisir la justice, y compris la justice administrative, pour les manquements de l’État.””On ne peut plus dire à des victimes : +C’est prescrit+. Ce n’est plus suffisant parce qu’elles peuvent être amnésiques traumatiques et avoir une remontée de leur trauma à un moment où le dossier est prescrit”, estime un autre membre du collectif, Pascal Gélie.Il dénonce des “actes de barbarie”, comme “des piqûres à eau”, “des piqûres d’alcool, sous-cutanées”, “un surveillant qui a arraché des cheveux à main nue” ou encore “le fait de nous laisser dehors toute la nuit sur le perron”.”C’est une institution de salopards. Point. Et le mot est faible”, tonne Jean-Marie Delbos, 78 ans, victime d’un prêtre aujourd’hui nonagénaire, sorti libre de garde à vue au bénéfice de la prescription.”On s’y attendait à la prescription, mais le côté optimiste, c’est qu’ils nous ont dit que c’était vraiment le début de l’affaire, que ça risquait d’être très long et qu’ils allaient chercher partout des faits éventuellement commis plus tard et qui ne rentreraient pas dans la prescription”, a déclaré jeudi une autre victime qui a requis l’anonymat.”Ce dossier de Bétharram, nous allons le porter haut et fort. Et je pense qu’il va faire partout en France jurisprudence”, a conclu M. Esquerre, qui salue la constitution d’autres groupes de victimes venant d’établissements catholiques de la région “afin de libérer la parole des victimes de ces pensionnats trop longtemps étouffée”.Une proposition de loi visant à rendre imprescriptibles au civil les viols sur mineurs pourrait être débattue en avril au Sénat, après un premier rejet à l’Assemblée.”J’espère qu’elle sera votée et donc je suis favorable, de manière générale, à la levée de la prescription pour les crimes commis sur les mineurs”, a notamment appuyé le ministre de la Justice Gérald Darmanin interrogé jeudi sur RTL.
Hollywood giant Gene Hackman, wife found dead in ‘suspicious’ circumstances
Oscar-winning cinema giant Gene Hackman and his wife have been found dead in their home in an incident police are calling “suspicious.”The bodies of Hackman, 95, and his classical pianist wife Betsy Arakawa, 63, along with that of a pet dog, were discovered at their property in New Mexico on Wednesday.Authorities initially reported there were no signs of foul play, but a search warrant said a detective believed the deaths were “suspicious enough in nature to require a thorough search and investigation.”Police officers called to the home by maintenance workers found the door unlocked and open, and pills scattered next to Arakawa’s body, which was in the bathroom with a space heater near to her head.It appeared Arakawa had been dead “for some time,” with the body in a state of decomposition, the warrant noted.Hackman’s body was found in another room, fully clothed, with sunglasses next to his body, apparently having fallen suddenly.A German Shepherd was found dead in the bathroom, and two other healthy dogs were at the house.Santa Fe County Sheriff Adan Mendoza did not provide a cause of death for the couple, who had been married since 1991, but Hackman’s daughter Elizabeth Jean told entertainment outlet TMZ that carbon monoxide poisoning may be to blame.Initial testing by the local fire department found no signs of a gas leak, the search warrant said.Hackman, a two-time Academy Award winner, was credited for intense performances of everyman characters inspired by his troubled upbringing, notching up dozens of movie credits extending into his 70s.He is perhaps best known as vulgar New York cop Jimmy “Popeye” Doyle in the 1971 crime thriller “The French Connection” — for which he won an Oscar for best actor.He won another golden statuette two decades later for best supporting actor for his portrayal of the brutal small-town sheriff “Little Bill” Daggett in the 1992 western “Unforgiven.”- ‘Inspiring and magnificent’ -Hollywood director Francis Ford Coppola on Thursday mourned his death.”The loss of a great artist, always cause for both mourning and celebration: Gene Hackman a great actor, inspiring and magnificent in his work and complexity,” Coppola wrote in a post on Instagram.Not blessed with leading man good looks, Hackman drew on his talents and versatility, taking on a series of gritty roles and delivering thoughtful, intelligent performances.”I wanted to act, but I’d always been convinced that actors had to be handsome,” the actor once said.”We have lost one of the true giants of the screen. Gene Hackman could play anyone, and you could feel a whole life behind it,” “Star Trek” actor George Takei wrote on X.Born in Illinois during the Great Depression, Hackman came from a broken family.His father left when he was 13, waving enigmatically as he drove away one day, and his mother later died in a fire.He also served an unpleasant stint in the US Marines, which he joined at 16 by lying about his age. But he later used his personal turmoil to flesh out his characters.Hackman came to acting relatively late in life after dabbling in a series of jobs and only attracting attention in his 30s.According to Hollywood legend, after his enrollment at the Pasadena Playhouse in California in the late 1950s, he and a fellow student, one Dustin Hoffman, were voted the “least likely to succeed.”On graduation, Hackman found work off-Broadway and began to turn heads. He earned his first Oscar nomination for best supporting actor in “Bonnie and Clyde.” That landmark 1967 film, in which Hackman played Clyde’s brother Buck Barrow, put him on track for stardom. Into the 21st century, he starred in “The Heist” and “The Royal Tenenbaums” in 2001, the latter winning him his third competitive Golden Globe, before announcing his retirement in 2008.”It really costs me a lot emotionally to watch myself on screen,” Hackman once said. “I think of myself, and feel like I’m quite young, and then I look at this old man with the baggy chins and the tired eyes and the receding hairline and all that.”
Les bénéfices du CAC 40 baissent en 2024, plombés par quelques poids lourds
Les bénéfices nets cumulés des entreprises du CAC 40 devraient dépasser 120 milliards d’euros en 2024 pour la quatrième année consécutive, selon un bilan réalisé jeudi par l’AFP, mais ils s’inscrivent en baisse sur un an, plombés par certains groupes phares comme LVMH et TotalEnergies.Au total, les 37 entreprises ayant dévoilé leurs comptes annuels ont dégagé 126,6 milliards d’euros de bénéfices nets l’année passée, contre 146,3 milliards l’année précédente, soit une baisse de 13,5% à ce stade.En excluant le géant des spiritueux Pernod Ricard – dont la comptabilité est effectuée selon un exercice décalé ne correspondant pas à l’année civile -, les bénéfices des 39 sociétés composant aujourd’hui le CAC 40 s’étaient établi à 148 milliards d’euros en 2023.Les calculs incluent Accor et Bureau Veritas, qui ont rejoint le CAC 40 en 2024.Le bond de 129% du bénéfice net de Danone, combiné aux solides progressions dans le secteur financier et dans les services, n’ont pas permis d’éclipser la chute du bénéfice net de plusieurs poids lourds français: comme TotalEnergies (en tête des plus gros bénéfices malgré une chute de 26%), LVMH (deuxième, -17%), Stellantis (-71%), Kering (-62%) ou STMicroelectronics (-63%).TotalEnergies a été pénalisé par des prix de l’énergie “moins favorables” et de marges de raffinage “en fort repli”, après deux années de profits record.En revanche, seuls Kering et Stellantis ont pour l’instant prévu une baisse des dividendes versés à leurs actionnaires, sur 33 entreprises du CAC 40 qui ont annoncé un objectif de dividendes. Les autres prévoient une hausse ou au moins la stabilité.Les entreprises dont les résultats annuels restent à venir sont Thales et Bouygues, la semaine prochaine. Le chiffre d’affaires cumulé des 37 groupes qui ont déjà dévoilé leurs comptes atteint 1.598 milliards d’euros, contre 1.711 milliards pour l’ensemble des 39 entreprises en 2023.- Prudence pour 2025 -A composition constante, l’année 2024 est la première baisse du bénéfice cumulé depuis 2020, quand l’économie avait été lourdement touchée par la pandémie de Covid-19. Les entreprises de l’indice français n’avaient alors dégagé que 30,6 milliards d’euros de bénéfices nets.Mais le record absolu revient à l’année 2021, quand le bénéfice exceptionnel de près de 25 milliards d’euros de Vivendi, dopé par la vente d’Universal Music, avait porté le total à près de 157 milliards. Depuis, le groupe a cependant quitté l’indice phare français.Pour Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM, “les résultats annoncés sont plutôt positifs tous secteurs d’activité confondus”, notamment sous l’effet du ralentissement de l’inflation “qui a plutôt aidé”.Si la finance “tire quand même très nettement son épingle du jeu”, “c’est très mitigé” sur le luxe, note l’expert.Le marché du luxe a ralenti en général, surtout pénalisé par des dépenses moins fortes des consommateurs chinois. Seul Hermès joue “dans une ligue à part”, selon les analystes de la banque Citi, avec un bénéfice record.Autre élément de soutien, le fait que les plus grandes entreprises françaises intégrées dans le CAC 40 soient des multinationales. “Le fait d’être très internationalisé a été une source de résilience sur les derniers mois, c’est-à -dire que globalement il y a quand même eu des marchés de croissance à l’international”, a déclaré à l’AFP Anthony Morlet-Lavidalie, économiste de l’institut Rexecode.Pour 2025, de nombreuses entreprises se sont montrées prudentes sur leurs perspectives, inquiètes des annonces de relèvement des droits de douane du président américain Donald Trump et sur fond de tensions géopolitiques et commerciales. Mais l’impact de ces risques est “difficile à estimer”, souligne Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Le bilan annuel de l’AFP cumule le résultat net part du groupe sans ajustement de chacune des entreprises cotées. Pour les groupes publiant leurs résultats en dollars, la conversion repose sur le cours moyen de l’euro en 2024.
Royaume-Uni et France prolongent un accord contre les migrations clandestines
Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau et son homologue britannique Yvette Cooper ont annoncé jeudi la prolongation d’un an d’un traité permettant à Londres de cofinancer des moyens français destinés à empêcher les traversées clandestines meurtrières de la Manche.M. Retailleau, qui a reconnu à l’issue de la visite avoir eu un “bras de fer sur le plan financier” après un changement des règles de remboursement par les Britanniques, a néanmoins adopté un ton conciliant, saluant les efforts de Londres contre l’immigration illégale.Malgré des discussions “âpres”, “nous sommes d’accord sur les objectifs et nous parvenons toujours au final à nous entendre”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune au Touquet (Pas-de-Calais).Le traité de Sandhurst a été prolongé jusqu’en 2027, par un avenant à l’accord triennal 2023-2026.Dans le cadre de ce traité signé en 2018, Londres finance une partie des actions menées par la France pour sécuriser la frontière, car c’est sur le sol français que se déroulent les contrôles des personnes en partance pour le Royaume-Uni.Cette prolongation permettra de financer des projets immobiliers non achevés mi-2026 pour un montant de 25 millions d’euros: des fonds déjà programmés mais qui pourront ainsi être utilisés notamment pour construire un centre de rétention administrative à Dunkerque (Nord), a précisé Beauvau.Les deux ministres sont partis tôt jeudi matin du Touquet pour survoler le littoral en avion. Ils ont ensuite visité un barrage installé sur un cours d’eau pour empêcher les embarcations clandestines de rejoindre la mer, ou encore la gendarmerie d’Etaples-sur-Mer, équipée de drones et caméras thermiques.”Nous avons contrôlé le travail et les investissements effectués dans le cadre de l’accord de Sandhurst”, afin d’assurer qu’ils sont “utilisés le plus efficacement possible” a déclaré Mme Cooper, ajoutant que son gouvernement versera in fine “les mêmes fonds que ceux prévus”.Londres s’est engagé à verser “541 millions d’euros entre 2023/2024 et 2025/2026”, selon un rapport parlementaire britannique de décembre 2024.- Casernes -Alors que les tensions semblaient s’être ravivées autour des questions migratoires qui empoisonnent de longue date les relations entre Londres et Paris, M. Retailleau a salué “des mesures très innovantes” du Royaume-Uni pour diminuer son “attractivité” pour les migrants, et notamment la possibilité d’y travailler illégalement.”Nous avons augmenté substantiellement” les expulsions mais aussi multiplié “les opérations contre le travail illégal” y compris en utilisant “des kits biométriques” pour identifier les travailleurs étrangers, a expliqué Mme Cooper.Parmi les autres projets devant être cofinancés d’ici 2027 figurent des casernes pour les CRS déployés en renfort sur le littoral, ou encore des formations pour les opérateurs de drones.En contrepartie des fonds britanniques, Paris s’est engagé depuis 2023 à augmenter le taux d’interception d’embarcations destinées à traverser la Manche et réduire “notablement” le nombre de traversées.Les traversées avaient atteint un nombre record en 2022, quand plus de 45.000 personnes étaient parvenues à rejoindre le Royaume-Uni. Elles avaient chuté en 2023, avant de rebondir de 25% l’an dernier avec 36.800 arrivées.M. Retailleau a également plaidé jeudi pour un “changement de doctrine” permettant aux forces françaises d’intercepter des bateaux même quand ils sont déjà à l’eau, pour contrer la nouvelle tactique des “taxis-boats”, qui arrivent par la mer pour embarquer des migrants directement dans l’eau, évitant ainsi les interceptions sur les plages.Face au durcissement sécuritaire, passeurs et candidats à l’exil prennent des risques accrus, déplorent des associations de soutien aux migrants et des experts. Au moins 78 personnes sont mortes en tentant de rallier l’Angleterre par la mer en 2024, un record.La maire de Calais Natacha Bouchart (divers droite) s’est dite “très déçue” de mesures qui ne lui semblent pas à même de ralentir les départs, appelant de ses voeux une “réunion au sommet de l’ensemble des ministres de l’Intérieur européens et britannique”.Déplorant que depuis le Brexit les mécanismes d’immigration vers le Royaume-Uni “ont été détruits”, M. Retailleau a assuré travailler à un accord sur le plan européen, espérant que “dans l’année qui vient, on sera capable de mettre des solutions plus larges sur la table”.
La soeur de Le Scouarnec dénonce les “mensonges” de l’ex-épouse, les méthodes d’enquête critiquées
La soeur de Joël Le Scouarnec a dénoncé jeudi les “mensonges” de l’ex-épouse du chirurgien pédocriminel au quatrième jour du procès, également marqué par une controverse sur les méthodes des enquêteurs pour informer les victimes, souvent endormies ou en phase de réveil au moment des faits.Dès le début du quatrième jour du procès à Vannes du chirurgien pédocriminel, Annie, 72 ans, s’est effondrée en pleurs en évoquant les propos tenus la veille par sa belle-soeur Marie-France, entendue par la cour criminelle du Morbihan pendant cinq heures.Cachée sous une perruque, Marie-France avait outré les avocats représentant les 299 patients victimes de violences sexuelles de la part de l’ex-chirurgien, en niant farouchement avoir connu les penchants pédophiles et actes pédocriminels de son mari.”C’était insupportable, plein de cruauté envers les victimes (…) plein de mensonges”, a dénoncé Annie.Elle a ensuite déclaré que la plus jeune de ses deux filles lui avait confié dès octobre 2000 avoir subi des violences sexuelles de la part de Joël Le Scouarnec, et qu’elle avait confronté ce dernier aussitôt.Son frère aurait alors tout de suite reconnu les faits. “Oui, c’est vrai et Marie-France est au courant”, lui aurait-il déclaré, selon elle.”Je lui ai dit +faut que tu fasses quelque chose, que tu te fasses soigner+”, se souvient Annie. Pourquoi n’a-t-elle pas déposé plainte, demande la présidente Aude Buresi? “Je ne me suis pas rendu compte que c’était quelqu’un de dangereux.””J’ai besoin de savoir comment tu en es arrivé là ”, dit Annie en s’adressant à son frère. “Est-ce que notre père a eu des gestes sur toi? (…) Dis-moi la vérité!”, l’exhorte-t-elle.”Comment je suis devenu un pédophile puis un pédocriminel ? Je ne sais toujours pas”, lui a-t-il répondu un peu plus tard. “Ce dont je suis certain, c’est que je n’ai jamais subi aucune agression de la part de qui que ce soit”, affirme-t-il, d’une voix claire. Arrêté en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans, Joël Le Scouarnec avait été condamné en 2020 à 15 ans de prison pour les violences sexuelles commises sur quatre enfants. Parmi eux, les deux filles d’Annie.Le médecin avait aussi reconnu des violences sexuelles, prescrites, sur une autre nièce.- Méthodes d’enquête critiquées -Est venu ensuite à la barre Cyrille Martin, le colonel de gendarmerie qui a commandé la section de recherches de Poitiers, chargée à l’époque de l’enquête sur les carnets intimes de l’ex-chirurgien, saisis en 2017 après son interpellation pour le viol de sa voisine de six ans. Lors d’une perquisition en mai 2017 à Jonzac (Charente-Maritime), des milliers de pages de “journaux intimes” et quelque 300.000 images pédopornographiques –dont certaines de ses propres fils et d’enfants de leur entourage– ont été saisies.Dans ses carnets et fichiers, l’ex-chirurgien notait le nom, l’âge, voire l’adresse postale de nombre de ses victimes: des patients dont l’âge moyen était de onze ans et qui étaient souvent endormis ou en phase de réveil.Il y a aussi décrit scrupuleusement les sévices pédocriminels qu’il leur infligeait et c’est ce fil que les enquêteurs ont remonté pour identifier ses victimes entre 1989 à 2014.Le colonel Martin a souligné le caractère “hors norme” et “atypique” de ce dossier qui a contraint les gendarmes à procéder à rebours de ce dont ils ont l’habitude : “aller vers des victimes qui, pour la grande majorité, n’étaient pas conscientes des crimes dont elles avaient été victimes”.En décortiquant les écrits de l’accusé, ils réussiront à localiser et entendre 330 victimes potentielles.Mais plusieurs avocats des parties civiles ont critiqué jeudi les méthodes employées par les gendarmes.Certains ont évoqué le fait que plusieurs dizaines de victimes potentielles aient pu être oubliées dans les investigations. D’autres ont fustigé les conditions brutales dans lesquelles les gendarmes ont parfois révélé aux victimes les sévices infligés par Joël Le Scouarnec des décennies plus tôt, sans prise en charge psychologique ou processus spécifique pour éviter des traumatismes. “Avez-vous des regrets?”, demande ainsi au colonel Martin Louise Aubret-Lebas, qui représente quinze victimes, dont certaines ont selon elle appris les crimes subis en présence de leurs enfants ou par un simple appel téléphonique.”Oui, c’est regrettable. Que des victimes se sentent blessées et touchées par rapport à des maladresses ou des façons de faire qui n’étaient pas appropriées (…) évidemment ce n’était pas le but de la gendarmerie”, a-t-il dit.L’audience se poursuivait avec le directeur d’enquête.
US HIV fund halt may cost South Africa 500,000 lives over 10 years: foundationThu, 27 Feb 2025 17:45:29 GMT
A halt in US funds to South Africa’s HIV/AIDS programmes could lead to more than 500,000 deaths over 10 years, the head of the Desmond Tutu HIV Foundation said Thursday.”We will see lives lost,” the foundation’s chief operating officer Linda-Gail Bekker told reporters after South African groups were notified that their USAID grants had been …
Dernier tour de piste sur C8 pour Cyril Hanouna, qui doit dévoiler ses projets
Il a promis de l’annoncer lors de la dernière de “Touche pas à mon poste” sur C8: autant adulé que décrié, l’animateur Cyril Hanouna doit dévoiler jeudi soir ses projets, après l’arrêt de sa chaîne sur la télévision numérique terrestre (TNT) vendredi.”Ca y est, la décision est prise”, a déclaré le présentateur de TPMP dans la matinée à CNews, ménageant le suspense. Il a ouvert la soirée sur C8 en entonnant “allumer le feu”. Peu avant le coup d’envoi, les spectateurs se pressaient pour assister à l’émission, tournée à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne. L’arrêt “au moins temporairement”, “ça m’émeut”, témoignait Xavier Martin, banquier de 43 ans venu avec sa fille. Soraya, artiste de 52 ans venue sans place, espérait un strapontin et avait “confiance” en Hanouna. “Cyril va rebondir, il a le plan B, le plan Z, sinon ce serait pas Cyril”, disait-elle à l’AFP.C8, comme NRJ12, vont s’éteindre vendredi soir à minuit, en raison du non-renouvellement de leurs fréquences par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel.Cela est largement dû, pour C8, aux “manquements réitérés” de la chaîne, qui a cumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de “Baba”, surnom de Hanouna.Mais “mon seul objectif est clair, c’est bien entendu continuer: on va faire une autre émission ou la même”, affirme l’intéressé. TPMP, dont le concept remonte à 2010, revendique chaque jour en moyenne “deux millions et demi” de téléspectateurs.Le programme a même atteint un “record historique” mercredi soir avec 2,8 millions de téléspectateurs pendant sa dernière partie, faisant de C8 la deuxième chaîne nationale.- Direction M6 ou Canal+ ? -Hanouna doit dévoiler sa piste d’atterrissage jeudi lors d’une émission spéciale en direct, “TPMP Toute la vérité”, où il répondra à des questions des téléspectateurs.En fin de soirée, il a promis de convoyer ses chroniqueurs en van jusqu’à leur nouveau port d’attache, tenu secret.Deux options se dégagent: rester au sein du groupe Canal+ en migrant sur CStar, chaîne gratuite de la TNT, ou rejoindre le groupe M6.Des discussions ont été menées depuis plusieurs semaines pour de possibles émissions à partir de la rentrée sur la chaîne W9 et la station Fun Radio, appartenant à M6. Il s’agit d’un “projet de divertissement”, “pas un projet sociétal ou politique”, donc “c’est quelque chose de très différent de ce que fait aujourd’hui Cyril”, selon le directeur général des activités audio du groupe, Régis Ravanas.Mais cette piste suscite des résistances internes, notamment des journalistes, en raison de la personnalité polémique de l’animateur. “S’il vient, je m’en vais”, a lâché Karine Le Marchand, star de M6, fin janvier. Mais les deux animateurs semblent avoir depuis enterré la hache de guerre. “On a pu lui faire du mal. Je lui présente mes excuses”, a déclaré la figure de C8 mardi. Karine Le Marchand en a aussitôt “pris acte” et indiqué qu’elle resterait “vigilante”.”J’ai échangé avec la direction du groupe qui a su me rassurer”, a-t-elle affirmé jeudi matin sur France Inter, précisant qu’elle ne ferait plus obstacle à une éventuelle arrivée de Hanouna. – “Pourquoi pas 2027” -L’autre voie pourrait être celle de CStar, chaîne musicale de Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, à qui il clame son amitié indéfectible et qui pourrait lui laisser davantage de liberté que M6. Ses critères de choix? “Préserver le maximum d’emplois”, dit l’animateur. Il restera quoi qu’il en soit les après-midis des prochains mois à l’antenne d’Europe 1, également dans l’escarcelle de Vincent Bolloré.  Hanouna a livré deux autres “destinations” possibles pour l’après-C8: “chez moi”, ce qui “voudra dire que je vais monter moi-même ma chaîne”, ou “un autre endroit pour me consacrer à autre chose, peut-être pourquoi pas 2027″, année d’élection présidentielle.C’est que Hanouna a, au fil des années, de plus en plus investi les sujets politiques et invité nombre de personnalités de la droite et de l’extrême droite. Il est boycotté par une partie de la gauche.”C’est quoi ces histoires de candidature à la présidentielle?”, l’a interrogé la semaine dernière Jordan Bardella (RN). “On se verra” et “on en parlera”, lui a répondu l’animateur lors d’une édition de TPMP.”Les Français se souviendront en 2027″ de l’arrêt de C8, a-t-il lancé jeudi matin.
Jeux vidéo: avec “Let’s Sing”, le studio français Voxler espère des lendemains qui chantent
Très populaires à la fin des années 2000, les jeux vidéo musicaux et leur cortège de fausses guitares et batteries en plastique ont quasiment disparu aujourd’hui, mais un petit studio français tente de garder en vie ce genre de productions.”On est les derniers des Mohicans”, s’amuse Nicolas Delorme, 52 ans, cheveux gris en bataille et lunettes rondes, dans les locaux du studio Voxler, situés dans l’est parisien.Depuis 2012, il a repris le flambeau du jeu de karaoké avec “Let’s Sing”, une série annuelle proposant aux joueurs de s’affronter, micro en main, dans un concours de chant où la justesse de la voix est analysée.Avec une petite équipe, cet ancien ingénieur a développé dans les années 2000 une technologie permettant de “détecter la fréquence fondamentale dans la voix humaine”. Après l’avoir commercialisée dans un premier temps sous forme de logiciel pour d’autres jeux vidéo, il décide finalement de lancer sa propre série sur la console Wii de Nintendo.”Il y a eu une période d’euphorie dans les années 2000, jusqu’en 2010-2012, où c’était la folie des jeux musicaux”, se souvient le patron de Voxler, qui compte aujourd’hui une trentaine de salariés.A l’époque, la figure de proue du secteur s’appelle “Guitar Hero”.Avec ses manettes en forme de guitares électriques en plastique, sur lesquelles il faut appuyer sur divers boutons pour reproduire les notes à l’écran, la série s’est vendue à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires dans le monde.Pour Esteban Grine, docteur en sciences de l’information et de la communication, “il y avait un aspect festif et spectaculaire” dans ces jeux, notamment lié à l’utilisation de ces contrôleurs en forme d’instruments de musique qui incarnaient une forme “d’innovation” pour l’époque.Ils s’adressent aussi un nouveau public, moins féru de jeux vidéo, qui se laisse séduire par la possibilité de “faire semblant” d’être une star du rock.- “Effet de mode” -Preuve de cet engouement, “Guitar Hero III” a été le titre le plus vendu aux États-Unis en 2007, remplacé l’année suivante par son concurrent direct “Rock Band” d’Electronic Arts, avant que ne commence le règne quasi sans partage de la saga “Call of Duty” pendant la décennie suivante.Le début des années 2010 marque la fin, aussi brutale que leur éclosion, de ces jeux musicaux, dont les accessoires ont fini par encombrer les joueurs.”L’effet de mode s’est estompé”, observe M. Grine, qui coordonne également le Bachelor Game Art à l’école des Gobelins à Paris.”Nous, on a été persévérants”, rembobine Nicolas Delorme, malgré des moments “douloureux” qui ont forcé l’équipe à “faire le dos rond” avant que les ventes ne repartent à la hausse.Chaque année, Voxler écoule “quelques centaines de milliers d’exemplaires” de la nouvelle version de son titre, dont la principale différence réside dans le renouvellement de la quarantaine de chansons disponibles. Un abonnement (payant) permet d’élargir ce catalogue, qui diffère selon les pays.Pour repérer les titres les plus populaires, le studio analyse les données de joueurs; mais aussi les tendances sur les réseaux sociaux.”C’est toujours plutôt pop et solaire”, souligne Alexandre Schaack, le superviseur musical de la série, qui fait également le lien avec les labels et les éditeurs.En plus de la vitrine publicitaire que leur offre le jeu, “leur rémunération est proportionnelle” aux ventes, explique-t-il. Donc, “plus le jeu fonctionne, plus ils toucheront de royalties”, ajoute-t-il, alors que Voxler planche déjà sur les deux prochaines éditions de “Let’s Sing”.