Le troisième objet interstellaire jamais observé fuse à travers le Système solaire
Un objet venant de l’extérieur du Système solaire a été repéré en train de le traverser à toute allure, ce qui en fait le troisième visiteur interstellaire jamais détecté par l’humanité, ont confirmé mercredi des astronomes.Cet objet, probablement le plus volumineux jamais observé, a été classifié comme comète par le Centre des planètes mineures de l’Union astronomique internationale.Son aspect “suggère qu’il s’agit principalement de glace plutôt que de roche”, a expliqué à l’AFP Jonathan McDowell, astronome au Centre d’astrophysique de Harvard-Smithsonian.Il ne présente pas de risque de collision avec la Terre, a précisé à l’AFP le responsable de la défense planétaire de l’Agence spatiale européenne (ESA), Richard Moissl. “Il va voler profondément dans le Système solaire, en passant juste à l’intérieur de l’orbite de Mars.”Les astronomes sont encore en train de préciser leurs calculs, mais sa vitesse semble dépasser les 60 kilomètres par seconde, soit plus de 200.000 km/h. Ca signifie qu’il n’est pas lié à l’orbite du Soleil.Sa trajectoire aussi “indique qu’il n’est pas en orbite autour du Soleil, mais vient de l’espace interstellaire et va y retourner”, selon Richard Moissl.Basé à Hawaï (Etats-Unis), le projet ATLAS de surveillance des astéroïdes financé par la NASA, l’agence spatiale américaine, a découvert l’objet mardi, a écrit l’astronome américain David Rankin sur le réseau social Bluesky.Des astronomes professionnels et amateurs du monde entier ont ensuite fouillé dans les données enregistrées par les télescopes, reconstituant sa trajectoire depuis le 14 juin.La taille de l’objet est actuellement estimée à 10 à 20 km de diamètre. Mais il pourrait être plus petit s’il est bien composé de glace, qui reflète davantage la lumière.- Observable jusqu’à l’an prochain -“Il va briller de plus en plus et s’approcher du Soleil jusqu’à la fin octobre, et sera encore observable (par télescope) jusqu’à l’an prochain”, a détaillé Richard Moissl.Il s’agit du troisième objet jamais observé en provenance de l’espace interstellaire.Le premier, Oumuamua, avait été détecté en 2017. Il était si étrange qu’au moins un scientifique renommé avait fini par se convaincre qu’il s’agissait d’un vaisseau extraterrestre – sa théorie a depuis été démentie par des recherches.Le deuxième bolide interstellaire, 2I/Borisov, avait été détecté en 2019.Ce nouveau visiteur paraît “se déplacer beaucoup plus rapidement que les deux premiers objets extra-solaires qui avaient été découverts”, a expliqué à l’AFP Mark Norris, astronome à l’université britannique de Central Lancashire.L’objet se trouve actuellement à peu près à la même distance de la Terre que Jupiter, a-t-il ajouté.Selon des modélisations, il y aurait jusqu’à 10.000 objets interstellaires circulant à tout moment dans le Système solaire, dont la plupart seraient plus petits que l’objet fraîchement découvert, a souligné le scientifique.Si ces modélisations sont exactes, le nouvel observatoire Vera C. Rubin, situé au Chili, pourrait bientôt découvrir de petits voyageurs interstellaires tous les mois, a-t-il estimé.Il est impossible d’envoyer une mission spatiale pour intercepter le nouvel objet, a précisé Richard Moissl. Mais un tel événement offre néanmoins aux scientifiques une occasion rare d’étudier des corps provenant de l’extérieur du Système solaire.Par exemple, si des observations permettent de détecter sur un tel objet des précurseurs de la vie, comme des acides aminés, cela donnera aux chercheurs “beaucoup plus confiance dans le fait que les conditions pour l’apparition de la vie existent dans d’autres systèmes stellaires”, illustre Mark Norris.
Une grève du contrôle aérien français perturbe les départs en vacances
La moitié des vols annulés à Nice, le quart dans les aéroports parisiens jeudi, et davantage vendredi: une grève de contrôleurs aériens français va perturber le début des vacances d’été de dizaines de milliers de voyageurs.Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%). De source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens se sont déclarés grévistes jeudi, sur un effectif total de quelque 1.400.La Direction générale de l’aviation civile (DGAC), pour mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leur poste et le volume de vols à gérer en toute sécurité, a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à une partie de leurs programmes.- Perturbations dans toute l’Europe -Les aéroports du Sud s’avèrent particulièrement affectés: outre à Nice, troisième plateforme française, la moitié des vols sont annulés à Bastia et Calvi, et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.En région parisienne, ces annulations concernent le quart des liaisons au départ ou à l’arrivée de Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, deux aéroports qui en période de pointe estivale voient habituellement transiter quelque 350.000 voyageurs par jour au total.Place forte du “low-cost”, celui de Beauvais est logé à la même enseigne, avec 25% d’annulations, selon la DGAC qui a prévenu qu'”en dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards importants sont à prévoir sur l’ensemble des aéroports français”.Vendredi, la situation sera encore plus tendue dans les aéroports parisiens et à Beauvais, la DGAC y ayant ordonné une réduction du nombre de vols de 40%.Le trafic aérien dans toute l’Europe occidentale devrait pâtir du mouvement, étant donné la situation géographique centrale de la France.L’influente association Airlines for Europe, qui fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways, EasyJet et Ryanair, a jugé la grève “intolérable” et a prévenu qu’elle allait “perturber les projets de vacances de milliers de personnes”.De source proche du dossier, on indique que l’aviation d’affaires, notamment à Nice et au Bourget près de Paris, sera aussi très touchée.Mercredi, le ministre des Transports a exclu de céder. “Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés”, a affirmé Philippe Tabarot.”Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement et notamment face à la demande d’abandon d’un certain nombre de dispositions”, dont l’installation de pointeuses, a-t-il ajouté.- Mesures commerciales des compagnies -Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision.Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) en a fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs, sans respect du tableau de service.”Il en va de la sécurité des vols et du sérieux de la profession, et je ne céderai pas sur cette réforme indispensable”, a souligné M. Tabarot.Côté compagnies, Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que son réseau long-courrier ne serait pas affecté.Comme elle, sa filiale low-cost Transavia a indiqué que ses clients concernés étaient informés individuellement et que “des mesures commerciales” permettraient “un report du voyage sans frais ou un remboursement intégral”. En réponse aux propos de M. Tabarot, l’Unsa-Icna a dit “regrette(r) que la communication politique ait désormais pris le pas sur le traitement des problématiques majeures” à la DGAC.Le syndicat a cité à cet effet “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l’AFP ne pas appeler à la grève.
Macron attendu à Roquefort sur fond de guerre commerciale avec Trump
Emmanuel Macron est attendu jeudi à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), fief du célèbre fromage de brebis qui célèbre les 100 ans de son appellation d’origine, sur fond d’ultimes tractations à Washington pour tenter d’éteindre la guerre des droits de douane déclenchée par Donald Trump avec l’Europe.Le chef de l’Etat doit visiter en début d’après-midi les Caves de Roquefort Société et rencontrer les éleveurs et producteurs des célèbres pâtes persillées dans ce village situé à 30 kilomètres de Millau, au sud du Massif central.”Symbole du patrimoine fromager national”, l’appellation d’origine protégée (AOP) du Roquefort, obtenue le 26 juillet 1925, contribue activement à “la préservation des savoir-faire” et à “l’attractivité de nos campagnes”, salue l’Elysée.L’AOP représente plus de 2.600 éleveurs, réunis autour de 1.330 exploitations, et la commercialisation de près de 14.000 tonnes en 2024. Le roquefort est aussi un emblème gastronomique à l’international où il réalise un quart de ses ventes, notamment aux Etats-Unis, et où il cherche de nouveaux débouchés, malgré un contexte tendu, pour compenser une baisse structurelle de ses ventes dans l’Hexagone.La visite du chef de l’Etat intervient au moment où le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, tente de conclure un accord commercial avec les Etats-Unis à Washington avant la date butoir du 9 juillet fixée par Donald Trump.- “Symbole important” -Le président américain pourrait doubler à 20% le taux par défaut des droits de douane sur les importations en provenance de l’Union européenne, voire les porter à 50% comme il l’avait déclaré en mai.Emmanuel Macron estime que cette “guerre commerciale” est une “aberration” et appelle à la conclusion “rapide” d’un accord, “pas à tout prix” néanmoins.Dans ce contexte, “le symbole et l’image que renvoie ce déplacement du président de la République est très important”, estime François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL).”Quand l’intérêt collectif est en jeu, il faut que tout le monde se regroupe derrière la bannière”, dit-il à l’AFP. “Au delà de 10% (en plus des 10% déjà en place, NDLR), cela va devenir compliqué à gérer”, met-il en garde.Le marché américain représente 25.000 tonnes de fromages, principalement de l’emmental et du brie et quelques AOP, précise-t-il.Le roquefort avait déjà souffert de 1999 à 2009 d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Europe, avec des droits de douane américains de 100% imposés en réponse à l’interdiction européenne d’importer du bÅ“uf aux hormones. Une surtaxe de 20% devrait toutefois être possible à répercuter sur les prix payés par les Américains pour les produits laitiers haut de gamme de la filière, comme le roquefort, estiment certains experts.- “Moment particulier” -L’inquiétude est aussi grande du côté de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) dont le chiffre d’affaires atteint 3,8 milliards d’euros aux Etats-Unis, soit dix fois plus que les produits laitiers. “Nous attendons que le président de la République joue le jeu collectif de l’Europe, et n’expose pas inutilement la France”, souligne son président, Gabriel Picard, interrogé par l’AFP.”On est dans un moment particulier de la relation Europe-Etats-Unis, et à quelques jours d’un accord, du moins nous l’espérons”, ajoute-t-il.Même son de cloche côté cognac, déjà frappé de plein fouet par une guerre commerciale avec la Chine et qui redoute aussi de faire les frais d’une hausse des droits de douane aux Etats-Unis, son premier débouché.Les exportations de fromages bénéficient aussi de certains accords de libre-échange, comme le Ceta avec le Canada, même si celui-ci, contesté, n’est toujours pas ratifié par le Parlement, souligne de son côté l’Elysée. Un point qui devrait être abordé par le chef de l’Etat.L’appellation roquefort est certes centenaire mais le fromage est bien plus ancien, d’au moins huit siècles, ce qui en fait, avec le brie, le gruyère ou les fromages d’Auvergne, un des patriarches de la production fromagère française. Il est aussi la 3e AOP française en tonnage commercialisé, derrière le comté et le reblochon.Â
Macron attendu à Roquefort sur fond de guerre commerciale avec Trump
Emmanuel Macron est attendu jeudi à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), fief du célèbre fromage de brebis qui célèbre les 100 ans de son appellation d’origine, sur fond d’ultimes tractations à Washington pour tenter d’éteindre la guerre des droits de douane déclenchée par Donald Trump avec l’Europe.Le chef de l’Etat doit visiter en début d’après-midi les Caves de Roquefort Société et rencontrer les éleveurs et producteurs des célèbres pâtes persillées dans ce village situé à 30 kilomètres de Millau, au sud du Massif central.”Symbole du patrimoine fromager national”, l’appellation d’origine protégée (AOP) du Roquefort, obtenue le 26 juillet 1925, contribue activement à “la préservation des savoir-faire” et à “l’attractivité de nos campagnes”, salue l’Elysée.L’AOP représente plus de 2.600 éleveurs, réunis autour de 1.330 exploitations, et la commercialisation de près de 14.000 tonnes en 2024. Le roquefort est aussi un emblème gastronomique à l’international où il réalise un quart de ses ventes, notamment aux Etats-Unis, et où il cherche de nouveaux débouchés, malgré un contexte tendu, pour compenser une baisse structurelle de ses ventes dans l’Hexagone.La visite du chef de l’Etat intervient au moment où le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, tente de conclure un accord commercial avec les Etats-Unis à Washington avant la date butoir du 9 juillet fixée par Donald Trump.- “Symbole important” -Le président américain pourrait doubler à 20% le taux par défaut des droits de douane sur les importations en provenance de l’Union européenne, voire les porter à 50% comme il l’avait déclaré en mai.Emmanuel Macron estime que cette “guerre commerciale” est une “aberration” et appelle à la conclusion “rapide” d’un accord, “pas à tout prix” néanmoins.Dans ce contexte, “le symbole et l’image que renvoie ce déplacement du président de la République est très important”, estime François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL).”Quand l’intérêt collectif est en jeu, il faut que tout le monde se regroupe derrière la bannière”, dit-il à l’AFP. “Au delà de 10% (en plus des 10% déjà en place, NDLR), cela va devenir compliqué à gérer”, met-il en garde.Le marché américain représente 25.000 tonnes de fromages, principalement de l’emmental et du brie et quelques AOP, précise-t-il.Le roquefort avait déjà souffert de 1999 à 2009 d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Europe, avec des droits de douane américains de 100% imposés en réponse à l’interdiction européenne d’importer du bÅ“uf aux hormones. Une surtaxe de 20% devrait toutefois être possible à répercuter sur les prix payés par les Américains pour les produits laitiers haut de gamme de la filière, comme le roquefort, estiment certains experts.- “Moment particulier” -L’inquiétude est aussi grande du côté de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) dont le chiffre d’affaires atteint 3,8 milliards d’euros aux Etats-Unis, soit dix fois plus que les produits laitiers. “Nous attendons que le président de la République joue le jeu collectif de l’Europe, et n’expose pas inutilement la France”, souligne son président, Gabriel Picard, interrogé par l’AFP.”On est dans un moment particulier de la relation Europe-Etats-Unis, et à quelques jours d’un accord, du moins nous l’espérons”, ajoute-t-il.Même son de cloche côté cognac, déjà frappé de plein fouet par une guerre commerciale avec la Chine et qui redoute aussi de faire les frais d’une hausse des droits de douane aux Etats-Unis, son premier débouché.Les exportations de fromages bénéficient aussi de certains accords de libre-échange, comme le Ceta avec le Canada, même si celui-ci, contesté, n’est toujours pas ratifié par le Parlement, souligne de son côté l’Elysée. Un point qui devrait être abordé par le chef de l’Etat.L’appellation roquefort est certes centenaire mais le fromage est bien plus ancien, d’au moins huit siècles, ce qui en fait, avec le brie, le gruyère ou les fromages d’Auvergne, un des patriarches de la production fromagère française. Il est aussi la 3e AOP française en tonnage commercialisé, derrière le comté et le reblochon.Â
Macron attendu à Roquefort sur fond de guerre commerciale avec Trump
Emmanuel Macron est attendu jeudi à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), fief du célèbre fromage de brebis qui célèbre les 100 ans de son appellation d’origine, sur fond d’ultimes tractations à Washington pour tenter d’éteindre la guerre des droits de douane déclenchée par Donald Trump avec l’Europe.Le chef de l’Etat doit visiter en début d’après-midi les Caves de Roquefort Société et rencontrer les éleveurs et producteurs des célèbres pâtes persillées dans ce village situé à 30 kilomètres de Millau, au sud du Massif central.”Symbole du patrimoine fromager national”, l’appellation d’origine protégée (AOP) du Roquefort, obtenue le 26 juillet 1925, contribue activement à “la préservation des savoir-faire” et à “l’attractivité de nos campagnes”, salue l’Elysée.L’AOP représente plus de 2.600 éleveurs, réunis autour de 1.330 exploitations, et la commercialisation de près de 14.000 tonnes en 2024. Le roquefort est aussi un emblème gastronomique à l’international où il réalise un quart de ses ventes, notamment aux Etats-Unis, et où il cherche de nouveaux débouchés, malgré un contexte tendu, pour compenser une baisse structurelle de ses ventes dans l’Hexagone.La visite du chef de l’Etat intervient au moment où le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, tente de conclure un accord commercial avec les Etats-Unis à Washington avant la date butoir du 9 juillet fixée par Donald Trump.- “Symbole important” -Le président américain pourrait doubler à 20% le taux par défaut des droits de douane sur les importations en provenance de l’Union européenne, voire les porter à 50% comme il l’avait déclaré en mai.Emmanuel Macron estime que cette “guerre commerciale” est une “aberration” et appelle à la conclusion “rapide” d’un accord, “pas à tout prix” néanmoins.Dans ce contexte, “le symbole et l’image que renvoie ce déplacement du président de la République est très important”, estime François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL).”Quand l’intérêt collectif est en jeu, il faut que tout le monde se regroupe derrière la bannière”, dit-il à l’AFP. “Au delà de 10% (en plus des 10% déjà en place, NDLR), cela va devenir compliqué à gérer”, met-il en garde.Le marché américain représente 25.000 tonnes de fromages, principalement de l’emmental et du brie et quelques AOP, précise-t-il.Le roquefort avait déjà souffert de 1999 à 2009 d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Europe, avec des droits de douane américains de 100% imposés en réponse à l’interdiction européenne d’importer du bÅ“uf aux hormones. Une surtaxe de 20% devrait toutefois être possible à répercuter sur les prix payés par les Américains pour les produits laitiers haut de gamme de la filière, comme le roquefort, estiment certains experts.- “Moment particulier” -L’inquiétude est aussi grande du côté de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) dont le chiffre d’affaires atteint 3,8 milliards d’euros aux Etats-Unis, soit dix fois plus que les produits laitiers. “Nous attendons que le président de la République joue le jeu collectif de l’Europe, et n’expose pas inutilement la France”, souligne son président, Gabriel Picard, interrogé par l’AFP.”On est dans un moment particulier de la relation Europe-Etats-Unis, et à quelques jours d’un accord, du moins nous l’espérons”, ajoute-t-il.Même son de cloche côté cognac, déjà frappé de plein fouet par une guerre commerciale avec la Chine et qui redoute aussi de faire les frais d’une hausse des droits de douane aux Etats-Unis, son premier débouché.Les exportations de fromages bénéficient aussi de certains accords de libre-échange, comme le Ceta avec le Canada, même si celui-ci, contesté, n’est toujours pas ratifié par le Parlement, souligne de son côté l’Elysée. Un point qui devrait être abordé par le chef de l’Etat.L’appellation roquefort est certes centenaire mais le fromage est bien plus ancien, d’au moins huit siècles, ce qui en fait, avec le brie, le gruyère ou les fromages d’Auvergne, un des patriarches de la production fromagère française. Il est aussi la 3e AOP française en tonnage commercialisé, derrière le comté et le reblochon.Â
Emploi des seniors: le projet de loi arrive à l’Assemblée jeudi
Le projet de loi transposant plusieurs accords trouvés entre syndicats et patronat, dont celui destiné à faciliter l’emploi des seniors, arrive jeudi en première lecture à l’Assemblée nationale après avoir été adopté en première lecture par le Sénat début juin.Adopté à l’unanimité à la chambre haute, malgré l’abstention des écologistes et communistes, le texte prévoit notamment la création d’un CDI senior baptisé contrat de valorisation de l’expérience (CVE).Destiné à faciliter l’embauche des demandeurs d’emploi d’au moins 60 ans, voire dès 57 ans en cas d’accord de branche, ce contrat permettra une mise à la retraite par l’employeur dès que le salarié a droit à une retraite à taux plein, et offre à l’employeur des exonérations sur l’indemnité de mise à la retraite.Alors que la France pâtit d’un taux d’emploi des seniors moins élevé que certains voisins – il était en 2023 de 58,4% pour les 55-64 ans contre 78% en Suède ou encore 74% en Allemagne -, le projet de loi entend transposer un Accord national interprofessionnel (ANI) signé par les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) et quatre des cinq syndicats de salariés représentatifs (CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC).- Reconversion -Le texte de loi doit en outre permettre l’entrée en vigueur de la réduction de la durée minimale d’affiliation, de six à cinq mois, pour les primo-entrants à l’assurance chômage. Cette disposition de la nouvelle convention d’assurance chômage, entrée pour l’essentiel en vigueur au 1er avril, nécessite une mesure législative pour pouvoir s’appliquer.Un ANI supprimant la limite de trois mandats successifs pour les élus du Comité social et économique (CSE), répondant à une revendication syndicale, figure également dans le projet de loi.Enfin, le gouvernement a prévu d’insérer in extremis par amendement dans le projet de loi un accord destiné à faciliter l’utilisation des dispositifs de reconversion professionnelle, trouvé entre plusieurs syndicats et l’ensemble des organisations patronales le 25 juin.Avec cet accord, le compte personnel de formation (CPF) pourra désormais être mobilisé, à hauteur de 50%, avec l’accord du salarié, pour financer une période de reconversion à l’initiative de l’employeur.Cet ANI a été signé côté syndical par la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, mais critiqué par la CGT. Côté patronal, le négociateur du Medef Hubert Mongon avait salué un accord “au service de l’emploi”, également avalisé par la CPME et l’U2P.Deux points d’apparence technique de l’accord font néanmoins tiquer le gouvernement, ce qui agace les partenaires sociaux: la création d’un espace stratégique de concertation et le contrôle par les partenaires sociaux des flux financiers du “projet de transition professionnelle”.”L’accord est transposé dans toutes ses composantes qui changent la donne pour les entreprises et les salariés qui souhaitent se reconvertir. Nous saluons le travail des partenaires sociaux (…) En revanche, pas de création de nouveaux organes ou de flux financiers complexes au moment où nous travaillons sur la simplification administrative”, a-t-on commenté à Matignon.
Emploi des seniors: le projet de loi arrive à l’Assemblée jeudi
Le projet de loi transposant plusieurs accords trouvés entre syndicats et patronat, dont celui destiné à faciliter l’emploi des seniors, arrive jeudi en première lecture à l’Assemblée nationale après avoir été adopté en première lecture par le Sénat début juin.Adopté à l’unanimité à la chambre haute, malgré l’abstention des écologistes et communistes, le texte prévoit notamment la création d’un CDI senior baptisé contrat de valorisation de l’expérience (CVE).Destiné à faciliter l’embauche des demandeurs d’emploi d’au moins 60 ans, voire dès 57 ans en cas d’accord de branche, ce contrat permettra une mise à la retraite par l’employeur dès que le salarié a droit à une retraite à taux plein, et offre à l’employeur des exonérations sur l’indemnité de mise à la retraite.Alors que la France pâtit d’un taux d’emploi des seniors moins élevé que certains voisins – il était en 2023 de 58,4% pour les 55-64 ans contre 78% en Suède ou encore 74% en Allemagne -, le projet de loi entend transposer un Accord national interprofessionnel (ANI) signé par les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) et quatre des cinq syndicats de salariés représentatifs (CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC).- Reconversion -Le texte de loi doit en outre permettre l’entrée en vigueur de la réduction de la durée minimale d’affiliation, de six à cinq mois, pour les primo-entrants à l’assurance chômage. Cette disposition de la nouvelle convention d’assurance chômage, entrée pour l’essentiel en vigueur au 1er avril, nécessite une mesure législative pour pouvoir s’appliquer.Un ANI supprimant la limite de trois mandats successifs pour les élus du Comité social et économique (CSE), répondant à une revendication syndicale, figure également dans le projet de loi.Enfin, le gouvernement a prévu d’insérer in extremis par amendement dans le projet de loi un accord destiné à faciliter l’utilisation des dispositifs de reconversion professionnelle, trouvé entre plusieurs syndicats et l’ensemble des organisations patronales le 25 juin.Avec cet accord, le compte personnel de formation (CPF) pourra désormais être mobilisé, à hauteur de 50%, avec l’accord du salarié, pour financer une période de reconversion à l’initiative de l’employeur.Cet ANI a été signé côté syndical par la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, mais critiqué par la CGT. Côté patronal, le négociateur du Medef Hubert Mongon avait salué un accord “au service de l’emploi”, également avalisé par la CPME et l’U2P.Deux points d’apparence technique de l’accord font néanmoins tiquer le gouvernement, ce qui agace les partenaires sociaux: la création d’un espace stratégique de concertation et le contrôle par les partenaires sociaux des flux financiers du “projet de transition professionnelle”.”L’accord est transposé dans toutes ses composantes qui changent la donne pour les entreprises et les salariés qui souhaitent se reconvertir. Nous saluons le travail des partenaires sociaux (…) En revanche, pas de création de nouveaux organes ou de flux financiers complexes au moment où nous travaillons sur la simplification administrative”, a-t-on commenté à Matignon.
Emploi des seniors: le projet de loi arrive à l’Assemblée jeudi
Le projet de loi transposant plusieurs accords trouvés entre syndicats et patronat, dont celui destiné à faciliter l’emploi des seniors, arrive jeudi en première lecture à l’Assemblée nationale après avoir été adopté en première lecture par le Sénat début juin.Adopté à l’unanimité à la chambre haute, malgré l’abstention des écologistes et communistes, le texte prévoit notamment la création d’un CDI senior baptisé contrat de valorisation de l’expérience (CVE).Destiné à faciliter l’embauche des demandeurs d’emploi d’au moins 60 ans, voire dès 57 ans en cas d’accord de branche, ce contrat permettra une mise à la retraite par l’employeur dès que le salarié a droit à une retraite à taux plein, et offre à l’employeur des exonérations sur l’indemnité de mise à la retraite.Alors que la France pâtit d’un taux d’emploi des seniors moins élevé que certains voisins – il était en 2023 de 58,4% pour les 55-64 ans contre 78% en Suède ou encore 74% en Allemagne -, le projet de loi entend transposer un Accord national interprofessionnel (ANI) signé par les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) et quatre des cinq syndicats de salariés représentatifs (CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC).- Reconversion -Le texte de loi doit en outre permettre l’entrée en vigueur de la réduction de la durée minimale d’affiliation, de six à cinq mois, pour les primo-entrants à l’assurance chômage. Cette disposition de la nouvelle convention d’assurance chômage, entrée pour l’essentiel en vigueur au 1er avril, nécessite une mesure législative pour pouvoir s’appliquer.Un ANI supprimant la limite de trois mandats successifs pour les élus du Comité social et économique (CSE), répondant à une revendication syndicale, figure également dans le projet de loi.Enfin, le gouvernement a prévu d’insérer in extremis par amendement dans le projet de loi un accord destiné à faciliter l’utilisation des dispositifs de reconversion professionnelle, trouvé entre plusieurs syndicats et l’ensemble des organisations patronales le 25 juin.Avec cet accord, le compte personnel de formation (CPF) pourra désormais être mobilisé, à hauteur de 50%, avec l’accord du salarié, pour financer une période de reconversion à l’initiative de l’employeur.Cet ANI a été signé côté syndical par la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, mais critiqué par la CGT. Côté patronal, le négociateur du Medef Hubert Mongon avait salué un accord “au service de l’emploi”, également avalisé par la CPME et l’U2P.Deux points d’apparence technique de l’accord font néanmoins tiquer le gouvernement, ce qui agace les partenaires sociaux: la création d’un espace stratégique de concertation et le contrôle par les partenaires sociaux des flux financiers du “projet de transition professionnelle”.”L’accord est transposé dans toutes ses composantes qui changent la donne pour les entreprises et les salariés qui souhaitent se reconvertir. Nous saluons le travail des partenaires sociaux (…) En revanche, pas de création de nouveaux organes ou de flux financiers complexes au moment où nous travaillons sur la simplification administrative”, a-t-on commenté à Matignon.
Boulangers, fleuristes… Le Sénat veut autoriser le travail de leurs salariés le 1er-Mai
Du muguet et du pain pour la Fête du Travail: le Sénat examine jeudi matin un texte pour permettre aux boulangers et aux fleuristes, notamment, de faire travailler leurs salariés le 1er-Mai, une initiative vilipendée par les syndicats et la gauche.Loi de bon sens ou attaque en règle contre les droits des travailleurs ? Les débats s’annoncent passionnés à partir de 10H30 dans l’hémicycle du palais du Luxembourg.Le point de départ de la discussion remonte à la fin du mois d’avril, lorsque certains boulangers étaient montés au créneau, dénonçant les contrôles inédits menés ces dernières années par l’Inspection du travail auprès de plusieurs artisans. Car si eux sont autorisés à travailler, ils ont été épinglés pour avoir fait travailler leurs salariés durant cette journée fériée et chômée en France. Ces chefs d’entreprise s’indignent d’une législation très floue, qui permet certes des exceptions, mais seulement dans les établissements qui “ne peuvent interrompre le travail”, comme les transports, la sécurité ou les hôpitaux…C’est pour clarifier cette disposition que les sénateurs centristes, soutenus par le gouvernement, ont souhaité déposer une proposition de loi au printemps. Portée par le patron de l’UDI (centre) Hervé Marseille et sa collègue Annick Billon, elle est examinée en première lecture.”Pour stabiliser les choses et mettre fin au zèle de ces inspecteurs du travail, on n’a pas d’autre solution que de légiférer”, explique le rapporteur Olivier Henno (UDI). “Si on ne faisait rien, on pourrait aboutir à l’aberration de voir des vendeurs de muguet à la sauvette exercer, alors que les fleuristes devront rester fermés dans cette journée très importante pour leur activité”, décrit-il à l’AFP.- “Une brèche” -Le texte centriste visait initialement à permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-Mai. Mais en commission, il a été largement modifié ces derniers jours pour définir précisément le périmètre des commerces bénéficiant d’une dérogation uniquement pour la Fête du Travail.Parmi eux figurent les “commerces de bouche de proximité” (boulangeries, pâtisseries, boucheries… ), les activités répondant à un “usage traditionnel propre au 1er-Mai”, comme les fleuristes, ou encore les établissements exerçant “une activité culturelle” comme les cinémas et les théâtres.Ces derniers pourraient donc faire travailler leurs salariés, à condition qu’ils soient volontaires. Ils seraient alors payés double, comme les autres métiers concernés par ces dérogations.La mesure offusque l’ensemble des groupes de gauche au Sénat: tous tenteront de faire rejeter le texte dans sa globalité, les communistes ayant même déposé une motion de rejet préalable. “C’est une nouvelle brèche ouverte dans le droit du travail et dans la protection des salariés”, s’indigne auprès de l’AFP la socialiste Monique Lubin, en colère face aux “coups de canif à répétition” portés selon elle aux avancées sociales. Si le patronat soutient cette modification juridique, les syndicats opposent eux une fin de non-recevoir en bloc: dans un communiqué intersyndical publié mardi, ils ont appelé les sénateurs à s’opposer au texte.”Remettre en cause le principe de cette journée, c’est remettre en cause 100 ans d’histoire de lutte sociale”, écrivent ainsi CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et la FSU.