Les ossements retrouvés à Rivesaltes “cohérents” avec les corps de Harkis disparus

Les ossements retrouvés au cimetière de Rivesaltes appartiennent selon toute vraisemblance aux réfugiés Harkis décédés dans un camp de cette commune des Pyrénées-Orientales dans les années 1960 et dont les corps n’ont jamais été retrouvés, a indiqué lundi à leurs familles le chercheur chargé de les analyser, selon la préfecture.Lors d’une réunion à Perpignan, le professeur en anthropologie biologique Pascal Adalian a expliqué aux familles depuis Marseille, où se trouve son laboratoire, avoir identifié “le nombre minimum d’individus présents dans les ossuaires: au minimum 49 très jeunes enfants, de moins de 3 ans, et trois adultes”, et situé leurs décès “au début des années 1960” grâce à la datation carbone, a expliqué à l’AFP le secrétaire général de la préfecture, Bruno Berthet.Le nombre d’ossement, ainsi que l’âge au moment de la mort, sont “cohérents” avec les personnes dont les corps avaient disparus. “Tout cela n’infirme pas l’hypothèse que ce soit bien les ossements des personnes Harkis décédées sur le camp”, a résumé M. Berthet.Près de 22.000 harkis, le nom donné aux auxiliaires algériens de l’armée française, et membres de leurs familles sont passés par le camp Joffre, à Rivesaltes, après l’indépendance de l’Algérie, entre 1962 et 1965. Au moins 146, dont 101 enfants, sont décédés et les corps de 60 d’entre eux, dont 52 bébés, n’ont jamais été retrouvés.A l’automne 2024, des tombes ont été découvertes sur le périmètre du camp, mais une fois ouvertes, les sépultures se sont révélées vides. Puis les familles ont appris avec stupéfaction, le 21 février lors d’une visite de l’ex-ministre déléguée à la Mémoire, Patricia Miralles, que les dépouilles avaient en fait été déplacées en septembre 1986. Quatre caisses contenant des milliers d’ossements avaient ensuite été retrouvées dans le cimetière communal de Rivesaltes.Lundi, le professeur Adalian a dû rappeler aux 14 représentants de familles présents en personne ou en visioconférence “les limites de l’exercice”, à savoir que ses conclusions, si elles établissent que 52 dépouilles se trouvaient dans les ossuaires, n’excluent pas qu’il y puisse s’en trouver plus.”Il a pu aller au maximum de ce que la science lui permet”, a expliqué Bruno Berthet. Des échanges ont ensuite eu lieu avec les familles, le tout pendant environ deux heures.”Il y a des ossements d’une même personne qui ont été retrouvés dans deux caisses différentes, ça montre la sauvagerie avec laquelle ils ont extrait ces corps (…) Mon frère jumeau est dans ce magma d’ossements mélangés”, a confié à une correspondante de l’AFP après la réunion l’un des descendants de Harkis, Ali Amrane, à la recherche du corps de son frère.Les familles devront dans les semaines ou les mois à venir décider du sort des ossements: le maire de Rivesaltes a proposé trois emplacements pour un potentiel lieu de recueillement au sein du cimetière de la ville, ainsi qu’une autre option sur le terrain de l’ancien camp de réfugiés.

Alassane Ouattara réélu président de la Côte d’Ivoire avec un score fleuve

Alassane Ouattara a été réélu lundi président de la Côte d’Ivoire, un quatrième mandat obtenu sur un score écrasant, après un scrutin privé des deux principales figures de l’opposition et boudé par la moitié des électeurs.M. Ouattara, 83 ans, qui affrontait quatre opposants de faible poids politique, a obtenu 89,77% des suffrages, selon les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI). La participation, qui s’élève a 50,1%, est le reflet du désintérêt pour le scrutin d’une partie des 8,7 millions d’Ivoiriens appelés aux urnes samedi, dans ce pays premier producteur mondial de cacao et pôle de stabilité dans une région troublée par les putschs et les attaques jihadistes.Les zones du sud et de l’ouest, où l’opposition est historiquement forte, ont particulièrement boudé l’élection, en l’absence de l’ex-président Laurent Gbagbo (2000-2011) et du banquier international Tidjane Thiam, leaders du PPA-CI et du PDCI.Ces derniers, qui n’avaient donné aucun mot d’ordre avant le scrutin, étaient exclus du vote en raison de leur radiation de la liste électorale, le premier pour une condamnation pénale et le second pour des questions de nationalité.La commune abidjanaise de Yopougon, qui fut un fief de M. Gbagbo, a par exemple enregistré une participation de 31%. Mais là-bas, comme dans tous les départements du pays, ceux qui ont voté ont placé “ADO” largement en tête, avec 86,6% des voix.En revanche, dans le nord, région dominée par l’ethnie malinké de M. Ouattara, le président a fait carton plein, avec parfois des scores dépassant 99% comme dans la localité de Kong, un de ses bastions, et une participation au-delà de 90%.- “Peur” -“Le taux de participation montre deux choses. D’abord, la mobilisation des partisans de M. Ouattara à été importante, comme le montrent les scores soviétiques dans certaines régions. Et ensuite, les partisans du PPA-CI et du PDCI ne se sont pas rendus aux urnes”, pointe l’analyste politique Geoffroy Kouao.”L’absence de MM. Gbagbo et Thiam, leurs appels à ne pas participer au scrutin et le climat de tension qui s’est détérioré au cours des derniers jours laissaient présager une démobilisation significative de l’électorat”, confirme William Assanvo, chercheur à l’Institut des études de sécurité (ISS).Du côté du parti au pouvoir, on souligne que la participation est similaire aux élections de 2015 et 2020, quand M. Ouattara avait déjà été réélu sur des scores fleuves, là aussi sans opposant majeur.Lundi soir, Tidjane Thiam a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une “véritable élection” et que le scrutin avait “divisé” le pays. Disant rejeter toute violence, il a appelé à agir “pacifiquement pour reconquérir la démocratie”: “jamais il n’est trop tard pour dialoguer”, a-t-il ajouté. La veille, le Front commun qui regroupe son parti et celui de Laurent Gbagbo avait annoncé dénier “toute légitimité” à Alassane Ouattara et réclamé de nouvelles élections. Près de 44.000 membres des forces de l’ordre étaient déployés sur tout le territoire et le pouvoir avait interdit les manifestations du Front commun en octobre, procédant à des centaines d’arrestations pour troubles à l’ordre public notamment.Quatre adversaires étaient toutefois en lice, mais aucun n’avait le soutien d’un important parti.L’entrepreneur et ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, est 2e avec 3,09%, et l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo a obtenu 2,42%. Cette dernière a “pris acte” des résultats tout en estimant que le taux de participation était “inexact”. Le souverainiste proche des milieux russes Ahoua Don Mello et la centriste Henriette Lagou ferment la marche, avec respectivement 1,97% et 1,15% des voix.- 10 morts depuis mi-octobre -Le scrutin s’est déroulé dans le calme sur une grande partie du territoire ivoirien, mais des heurts ont éclaté dans plusieurs localités du sud et de l’ouest.Si la CEI a relevé des actes de violence, elle a jugé les incidents “marginaux et vite circonscrits”.L’élection présidentielle est toujours synonyme de tensions politiques et intercommunautaires dans l’esprit de nombreux Ivoiriens, après les scrutins de 2010 (3.000 morts) et 2020 (85 morts).Selon le Conseil national des droits de l’homme (CNDH, société civile), six personnes sont mortes pendant la campagne électorale avant le scrutin.Trois autres sont mortes le jour du vote, dans deux localités du centre-ouest, lors d’affrontements intercommunautaires, et un adolescent de 13 ans a été tué par un tir provenant d’un véhicule de transport, toujours dans la même région, selon des sources sécuritaire et gouvernementale. Au total, 10 personnes ont été tuées depuis mi-octobre, en marge du processus électoral, dont quatre le jour du scrutin – sept selon l’opposition. Lundi soir, l’ambiance était calme à Abidjan, qui avait retrouvé une activité quasi normale dans la journée après un week-end électoral où la capitale économique était inhabituellement déserte. Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs courant novembre.

US B-1B bombers fly off coast of Venezuela: flight tracking data

A pair of B-1B bombers flew over the Caribbean Sea off the coast of Venezuela on Monday, flight tracking data showed, in the third such show of force by US military aircraft in recent weeks.The flight of the long-range supersonic bombers comes as Washington carries out a military campaign against alleged drug traffickers in the region, deploying forces that have sparked fears in Caracas that regime change is the ultimate goal.Data from tracking website Flightradar24 showed the two bombers — which took off from a base in the northern US state of North Dakota — flying parallel to the Venezuelan coast before disappearing from view.That followed another flight near Venezuela by at least one B-1B last week, and another by multiple B-52 bombers the week before.The United States has also ordered the USS Gerald R. Ford carrier strike group to Latin America, has deployed 10 F-35 stealth warplanes to Puerto Rico and currently has seven US Navy ships in the Caribbean as part of what it calls counter-narcotics efforts.Washington’s forces have carried out strikes on at least 10 alleged drug-smuggling vessels — nine boats and a semi-submersible — since early September, killing at least 43 people, according to an AFP tally based on US figures.But the United States has yet to release evidence that the vessels it has targeted were used to smuggle drugs.Regional tensions have flared as a result of the campaign and the accompanying military buildup, with Venezuela accusing the United States of plotting to overthrow President Nicolas Maduro, who has accused Washington of “fabricating a war.”

Cameroun: Paul Biya de nouveau réélu, son principal adversaire dénonce une “mascarade”

Le président camerounais Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, a été réélu sans surprise avec 53,66% des voix, selon les résultats officiels publiés lundi, aussitôt contestés par son principal adversaire Issa Tchiroma Bakary qui a dénoncé une “mascarade”.La plupart des analystes s’attendaient à ce que Paul Biya, plus vieux chef d’État en exercice au monde, réélu jusque-là avec plus de 70% des voix depuis plus de deux décennies, remporte un nouveau septennat, dans un système que ses détracteurs l’accusent d’avoir verrouillé au fil de ses 43 ans au pouvoir.Mais le scrutin a été plus serré que prévu. Selon les chiffres officiels proclamés par le Conseil constitutionnel lundi, l’opposant Issa Tchiroma Bakary est arrivé second avec 35,19% des voix. Malgré les interdictions, des manifestations réprimées par les forces de l’ordre sont en cours à Douala (sud-ouest) et Garoua (nord), où plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel de M. Tchiroma à défendre sa victoire, ont constaté des journalistes de l’AFP. Elles font craindre à plusieurs experts une escalade de la violence.Lundi soir, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a demandé des enquêtes après des informations sur des violences.”Depuis hier (dimanche), nous recevons des informations choquantes faisant état de personnes tuées, blessées ou arrêtées lors de manifestations liées à l’annonce aujourd’hui (lundi) des résultats de l’élection présidentielle. Nous appelons à la retenue, à l’ouverture d’enquêtes et à la fin des violences”, a indiqué le Haut-Commissariat sur le réseau social X.- “Je l’ai battu” -“Il n’y a pas eu élection, c’était plutôt une mascarade” orchestrée par “une dictature pure et dure (…) Le monde entier, le peuple camerounais dans son ensemble sait que je l’ai battu” en remportant “65 à 70% des voix, a affirmé à l’AFP l’opposant.Le candidat a déploré “deux morts” après la proclamation des résultats parmi des manifestants regroupés autour de son domicile de Garoua. “Une dizaine de snipers” sont postés sur les toits, a-t-il affirmé à l’AFP. Un journaliste de l’AFP présent sur place a vu un homme se faire tirer dessus. L’AFP n’a pas pu confirmer sa mort.”Au moment où le peuple souverain vient de m’accorder une fois de plus sa confiance pour un nouveau mandat, mes premières pensées vont à tous ceux qui ont inutilement perdus leur vies, ainsi qu’à leurs familles, du fait des violences post-électorales”, a déclaré le président Paul Biya sur X en réaction à sa victoire.  “Je prends acte de ces résultats et félicite le candidat proclamé élu”, a reconnu lundi dans un communiqué le candidat Cabral Libii, arrivé troisième avec 3,41% des voix. Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de M. Biya, s’est autoproclamé victorieux face au président sortant après le scrutin du 12 octobre et avait appelé les Camerounais à sortir massivement lors de “marches pacifiques”.Dimanche, quatre personnes sont décédées dans la capitale économique, Douala, lors de manifestations de soutien à l’opposant, a annoncé le gouverneur de la région du Littoral. Les forces de sécurité ont commencé par une salve de gaz lacrymogène, avant de tirer “à balles réelles”, selon des manifestants interrogés par l’AFP.La participation s’est élevée à 46,31%, selon les résultats du Conseil constitutionnel. Bello Bouba Maïgari est arrivé quatrième de la course avec 2,45%, suivi de Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, la seule femme candidate, avec 1,66%, et de Josuah Osih avec 1,21% des voix. Les sept autres candidats n’ont pas obtenu plus de 1% des suffrages. – Manifestations – Les rassemblements ont été interdits et la circulation restreinte dans la plupart des grandes villes jusqu’à l’annonce des résultats de cette élection à un tour.Mais des manifestations sont en cours lundi à Douala et Garoua, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des rassemblements ont eu lieu dans d’autres villes du pays, selon des images virales partagées sur les réseaux sociaux. A Garoua, fief de M. Tchiroma, “1.000 personnes” campent devant son domicile, selon l’intéressé.”Aussi longtemps que nous n’aurons pas recouvré notre victoire, nous n’abdiquerons jamais”, a fait valoir Issa Tchiroma Bakary à l’AFP, demandant aux forces de sécurité de “se tenir du côté du peuple et de la vérité”. Le candidat avait appelé mercredi dernier les Camerounais à manifester si le Conseil constitutionnel venait à proclamer des “résultats falsifiés et tronqués”.Une courte manifestation a eu lieu lundi dans la capitale, Yaoundé, avant d’être dispersée par les forces de l’ordre. Dans plusieurs quartiers de la ville, de nombreuses boutiques et stations-service ont gardé leurs rideaux baissés par crainte de troubles. Selon le politologue Stéphane Akoa, la situation au Cameroun, où l’opposition se retrouve sans recours légal, pourrait suivre plusieurs trajectoires. Parmi elles, une “augmentation de la violence et des crispations”, ou une impasse prolongée, avec des “manifestations et de la désobéissance civile”.L’opposition pourrait faire le choix “d’accepter malgré elle” les résultats pour se préparer aux élections législatives en 2026, ajoute-t-il.Paul Biya est le deuxième chef d’État à diriger le Cameroun depuis son indépendance de la France en 1960 et a gouverné en réprimant toute opposition, survivant aux bouleversements économiques et à un conflit séparatiste depuis 2016 dans les deux régions anglophones du pays.

Rallies in Cameroon after rival rejects 92-year-old Biya’s winMon, 27 Oct 2025 19:13:51 GMT

Hundreds of Cameroonians took to the streets in protest on Monday after the world’s oldest head of state, Paul Biya, was proclaimed to have won an eighth term extending his more than four-decade rule.Biya, 92, was re-elected with 53.7 percent of the vote in the central African country, according to official results announced by the Constitutional …

Rallies in Cameroon after rival rejects 92-year-old Biya’s winMon, 27 Oct 2025 19:13:51 GMT Read More »