L1: mission périlleuse pour Kantari, lancé dans le grand bain à Nantes

Nommé jeudi nouvel entraîneur du FC Nantes en remplacement de Luis Castro, limogé, Ahmed Kantari se voit confier, à 40 ans, la délicate mission de redresser un club dysfonctionnel pour sa première expérience à la tête d’une équipe de Ligue 1.Formé au Paris SG, avant de faire carrière à Strasbourg, Brest, Lens et Valenciennes, avec une escale d’une saison à Toronto, au Canada, l’ancien défenseur central connaît bien la maison jaune et verte.L’an passé, quand le président Waldemar Kita avait renoncé in extremis à se séparer d’Antoine Kombouaré peu avant la trêve, Kantari avait intégré le staff du Kanak pour la phase retour. Une fin de saison extrêmement laborieuse sur le plan du jeu et des résultats mais où Nantes s’était sauvé à la dernière journée.”Ahmed Kantari connaît bien l’institution et une partie du groupe professionnel”, a d’ailleurs souligné dans un communiqué le club, qui y voit “un atout pour rapidement trouver les clés de la relance”.C’est effectivement l’atout principal du technicien encore relativement inexpérimenté à ce niveau, tout comme l’était son prédécesseur Luis Castro, arrivé l’été dernier de Dunkerque, en Ligue 2, et qui n’a jamais pris la mesure du poste.International marocain (15 sélections), Kantari intègre dès la fin de sa carrière de joueur, en 2019, le staff de Valenciennes, comme adjoint de Reginald Ray, puis d’Olivier Guégan.- Nantes au fond du sceau -Après avoir appuyé Sabri Lamouchi pendant deux mois à Nottingham Forest, puis au Qatar, il revient à Valenciennes, où officie encore Guégan.Début décembre 2023, alors que le VAFC est bon dernier de L2, il est nommé entraîneur par intérim. Le club ne décollera jamais de sa dernière place mais atteindra tout de même les demi-finales de la Coupe de France, battu par Lyon (3-0).Kantari poursuit l’aventure en National jusqu’à fin novembre 2024, quand il est limogé à son tour.Un temps envisagé comme successeur possible de Kombouaré, les Canaris lui préfèrent finalement Castro, auréolé d’une saison remarquable avec Dunkerque – 4e de Ligue 2 et demi-finale de Coupe de France – et un jeu séduisant qui ne sera jamais vraiment mis en place à Nantes.Consultant pour la chaîne Ligue 1+ depuis le début de la saison, Kantari a donc accepté de relever un défi qui semble presque perdu d’avance, au vu de l’historique du FC Nantes avec ses entraîneurs.Plombé par un recrutement raté cet été et l’échec de la “greffe” Castro, Nantes affiche un jeu en lambeaux et une attaque faiblarde qui l’ont amené à son pire bilan après 15 journées depuis l’arrivée des Kita, en 2007, avec 11 points seulement et deux victoires au compteur en 15 journées.- Angers, l’anti-Nantes -Il connaîtra son premier match sur le banc en tant qu’entraîneur principal en Ligue 1 vendredi, à Angers, un club qui, malgré un budget moitié moindre que celui de Nantes – même après le passage de 80 à 50 millions d’euros cette année chez ces derniers -, “caracole” à la 11e place, avec déjà 19 unités au compteur.Avec un entraîneur respecté et soutenu par sa direction, Alexandre Dujeux, un jeu simple mais bien maîtrisé et un groupe soudé capable de rivaliser avec n’importe quelle équipe, même en fin de match, le SCO, qui a empilé trois victoires lors des quatre dernières journées, est l’inverse de Nantes pour l’heure.Mais Kantari pourra s’appuyer sur quelques joueurs de qualité dans l’effectif, et notamment des jeunes très prometteurs, auxquels viendront sans doute s’ajouter cet hiver d’autres renforts que le latéral gauche colombien Deiver Machado, recruté lundi en provenance de Lens.Le nouvel entraîneur n’arrive pas seul: il sera accompagné par Stéphane Mangione, qui était son adjoint à Valenciennes, et par Eric Blahic qui a été l’adjoint de nombreux entraîneurs de Ligue 1 et Ligue 2, de Francis Smerecki à Jocelyn Gourvennec, entre 1993 et 2019.Armé de tout cela, il a six mois pour éviter à Nantes une relégation à laquelle le club a souvent échappé de justesse ces dernières années.

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A Athènes, la lutte pour préserver des cours d’eau au milieu du béton

Entre les roseaux et les platanes centenaires qui longent la rivière Kifissos dans l’ouest d’Athènes, Tassos Sikoutris ramasse bouteilles plastiques et déchets rouillés qui jonchent “ce dernier tronçon naturel” menacé par des travaux de prévention des inondations.Dans cette banlieue de Néa Filadélfeia, bétonnée comme l’ensemble de l’agglomération athénienne, la rivière est “une oasis”, savoure cet ingénieur électricien de 59 ans tandis que hérons et faucons survolent les berges verdoyantes.Mais “les travaux prévus détruiront ce riche biotope”, déplore-t-il en désignant la base d’un roseau pétrifié, signe de la présence du cours d’eau depuis l’Antiquité.La rivière Kifissos, longue de 27 km, traverse la banlieue ouest de la capitale. Mais au cours du XXe siècle, une grande partie a été sacrifiée et enfouie pour y construire autoroute, zones habitées et industrielles au rythme de l’urbanisation frénétique de la capitale grecque.D’autres cours d’eau ont subi le même sort dans une agglomération densément peuplée, une fournaise en été et qui manque d’espaces verts.Des inondations fréquentes lors de pluies intenses ont contraint les autorités à entreprendre d’importants travaux pour gérer les cours d’eau restants comme celui de Néa Filadélfeia.”Ce qui est perçu maintenant comme une oasis pourrait, lors de graves inondations, devenir une catastrophe”, assure d’ailleurs à l’AFP Nikos Tachiaos, vice-ministre des Transports et des Infrastructures.L’objectif des aménagements est de prévenir “des phénomènes (naturels) violents dans le contexte du changement climatique”, poursuit-il en insistant sur les inondations catastrophiques et meurtrières qui ont ravagé la plaine de Thessalie, dans le centre de la Grèce, en 2023.Or la rivière “Kifissos est le plus grand problème à Athènes” quant au risque d’inondations, souligne-t-il.Les habitants tirent, eux, la sonnette d’alarme.- travaux d’ingénierie – Ces aménagements vont entraîner “la coupure d’arbres centenaires et la destrution de la flore et de la faune”, fustige Chryssanthi Georgiou, présidente de l’association Roï (flux en grec) pour la préservation des rivières.Riverains et mairies avoisinantes ont donc saisi la justice pour tener de stopper ce “projet pharaonique”, selon elle.Le plan prévoit la consolidation des berges avec des gabions, ces casiers en grillage métallique remplis de pierre, et l’utilisation du béton dans une petite partie de la rivière pour prévenir les crues.Déjà employée sur des tronçons de Kifissos et d’autres rivières, cette technique est contestée par des experts en raison du risque de rétrécissement du lit des rivières et d’affaissement du terrain.”Les gabions (…) sont des matériaux naturels utilisés dans le monde entier et considérés comme respectueux de l’environnement”, rétorque le vice-ministre Nikos Tachiaos.Au Phalère, en banlieue sud d’Athènes, les habitants dénoncent également le risque de destruction de la rivière Pikrodafni.”Des travaux d’ingénierie lourde utilisant du béton armé et des gabions” sont prévus “ce qui effacera complètement le caractère naturel”, déplore Constantinos Loupasakis, professeur de génie géotechnique à l’Ecole Polythechnique d’Athènes.Selon lui, cette méthode “de court terme” peut transformer les rivières en conduites d’eau pour évacuer les eaux pluviales ou parfois les eaux usées, source de pollution et de gaspillage d’eau.- bienfaits environnementaux -Les détracteurs de ces projets d’aménagement avancent les bienfaits environnementaux de ces cours d’eau.En été, lors des canicules prolongées qui transforment Athènes en une métropole étouffante, “la température dans notre quartier est inférieure de 4 degrés (par rapport au reste de la ville)”, assure Chryssanthi Georgiou. “L’objectif doit être de profiter de nos ressources naturelles”, ajoute-t-elle, “surtout actuellement avec le risque de pénurie d’eau” qui sévit sur la métropole grecque.Fin novembre, l’Attique, la région autour d’Athènes, a été placée en état d’urgence hydrique.Une mesure qui doit permettre l’accélération des travaux d’infrastructure face à la sécheresse prolongée qui frappe la région et a fait considérablement chuter le niveau des réservoirs d’eau de la capitale.Pour le vice-ministre, “des compromis doivent être faits des deux côtés afin de trouver un équilibre entre la beauté naturelle et la fonctionnalité”.

Pour l’accusation, “tout désigne” le “diabolique” anesthésiste Frédéric Péchier

“Tout désigne” Frédéric Péchier comme coupable de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a asséné l’accusation jeudi devant la cour d’assises du Doubs, qualifiant l’anesthésiste de Besançon de “l’un des plus grands criminels de l’histoire judiciaire française”.”Ce n’est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer”, a martelé jeudi l’avocate générale Thérèse Brunisso, qui porte l’accusation avec Christine de Curraize.”Nous sommes certaines de (sa) culpabilité”, a ajouté la magistrate devant un accusé impassible.Le médecin de 53 ans, qui n’a cessé de clamer son innocence, est jugé depuis trois mois à Besançon pour avoir empoisonné 30 patients de quatre à 89 ans entre 2008 et 2017, dans deux cliniques de Besançon. Selon l’accusation, il a agi pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit. Dans ce dossier, “tout désigne Frédéric Péchier et seulement Frédéric Péchier. Il est le seul dénominateur commun pour tous les actes” malveillants recensés, a souligné Christine de Curraize.- “Crime parfait” -“Non seulement c’est le crime parfait, mais c’est aussi le crime le plus diabolique qui soit” car “on n’attend pas le crime derrière le soin”.L’avocate générale est notamment revenue sur le cas de Jean-Claude Gandon, empoisonné le 20 janvier 2017 à la clinique Saint-Vincent. En s’en prenant ce jour-là à ce patient de 70 ans, l’accusé a commis des erreurs et donc “signé sa perte”, a analysé Mme de Curraize.Pour l’accusation, Frédéric Péchier aurait empoisonné M. Gandon pour montrer que, comme ses collègues, lui aussi était victime d’actes malveillants. Une manière de “se dédouaner dans l’urgence” au moment où les policiers cherchent à démasquer un empoisonneur à la clinique et qu’il “sait trop bien que le travail d’enquête mènera à lui et seulement à lui”.Mais Frédéric Péchier a commis “trop d’erreurs”: “il est le seul a avoir accès à la poche de perfusion” de M. Gandon, “il sait avant tout le monde que son patient a été empoisonné aux anesthésiques locaux”, et des seringues, les “armes du crime”, sont laissées sur place, marque de “fébrilité”.Avec le cas Gandon, il “signe sa perte”: “c’est comme si Frédéric Péchier avait écrit en rouge sur son front +je suis l’empoisonneur des cliniques+”.Dans ce “dossier complètement dingue”, “les doutes qui me tiraillaient (…) se sont levés les uns après les autres et sa culpabilité est devenue une évidence”, a exposé la magistrate, qui a suivi ce dossier depuis le début de l'”enquête titanesque”, ouverte en janvier 2017. L’accusé “n’est évidemment ni Guy Georges, ni Michel Fourniret, il n’en est pas moins un tueur en série”, a aussi martelé Mme Brunisso.Selon l’accusation, Frédéric Péchier a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par d’autres médecins anesthésistes.- “Tueur en série” -Après avoir soutenu pendant l’enquête que la plupart des cas étaient dus à des “erreurs médicales” de ses collègues ou à des aléas thérapeutiques, Frédéric Péchier a admis que parmi les 30 cas qui lui sont imputés, 12 étaient des empoisonnements, dont cinq mortels. Mais il l’a répété: ce criminel en blouse blanche, ce n’est pas lui.L’avocate générale Thérèse Brunisso s’est efforcée de contrer deux arguments souvent brandis par la défense. D’abord qu’il n’y aurait pas de preuves dans ce dossier. C’est “faux”, “nous avons tout un faisceau d’éléments qui conduisent” à l’accusé et “uniquement” à lui, a-t-elle relevé.Il est “faux” également d’affirmer qu'”il faut être un fou furieux pour faire ça”, car “la maladie mentale, la folie, ce n’est pas nécessaire pour caractériser un tueur en série”, et “ce sont les faits qui déterminent la culpabilité”, a insisté Mme Brunisso.Pour l’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, qui plaidera l’acquittement lundi, le mobile d’une vengeance envers des collègues pour des motifs futiles ne tient pas.L’accusé, qui comparaît libre, encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.

Pour l’accusation, “tout désigne” le “diabolique” anesthésiste Frédéric Péchier

“Tout désigne” Frédéric Péchier comme coupable de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a asséné l’accusation jeudi devant la cour d’assises du Doubs, qualifiant l’anesthésiste de Besançon de “l’un des plus grands criminels de l’histoire judiciaire française”.”Ce n’est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer”, a martelé jeudi l’avocate générale Thérèse Brunisso, qui porte l’accusation avec Christine de Curraize.”Nous sommes certaines de (sa) culpabilité”, a ajouté la magistrate devant un accusé impassible.Le médecin de 53 ans, qui n’a cessé de clamer son innocence, est jugé depuis trois mois à Besançon pour avoir empoisonné 30 patients de quatre à 89 ans entre 2008 et 2017, dans deux cliniques de Besançon. Selon l’accusation, il a agi pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit. Dans ce dossier, “tout désigne Frédéric Péchier et seulement Frédéric Péchier. Il est le seul dénominateur commun pour tous les actes” malveillants recensés, a souligné Christine de Curraize.- “Crime parfait” -“Non seulement c’est le crime parfait, mais c’est aussi le crime le plus diabolique qui soit” car “on n’attend pas le crime derrière le soin”.L’avocate générale est notamment revenue sur le cas de Jean-Claude Gandon, empoisonné le 20 janvier 2017 à la clinique Saint-Vincent. En s’en prenant ce jour-là à ce patient de 70 ans, l’accusé a commis des erreurs et donc “signé sa perte”, a analysé Mme de Curraize.Pour l’accusation, Frédéric Péchier aurait empoisonné M. Gandon pour montrer que, comme ses collègues, lui aussi était victime d’actes malveillants. Une manière de “se dédouaner dans l’urgence” au moment où les policiers cherchent à démasquer un empoisonneur à la clinique et qu’il “sait trop bien que le travail d’enquête mènera à lui et seulement à lui”.Mais Frédéric Péchier a commis “trop d’erreurs”: “il est le seul a avoir accès à la poche de perfusion” de M. Gandon, “il sait avant tout le monde que son patient a été empoisonné aux anesthésiques locaux”, et des seringues, les “armes du crime”, sont laissées sur place, marque de “fébrilité”.Avec le cas Gandon, il “signe sa perte”: “c’est comme si Frédéric Péchier avait écrit en rouge sur son front +je suis l’empoisonneur des cliniques+”.Dans ce “dossier complètement dingue”, “les doutes qui me tiraillaient (…) se sont levés les uns après les autres et sa culpabilité est devenue une évidence”, a exposé la magistrate, qui a suivi ce dossier depuis le début de l'”enquête titanesque”, ouverte en janvier 2017. L’accusé “n’est évidemment ni Guy Georges, ni Michel Fourniret, il n’en est pas moins un tueur en série”, a aussi martelé Mme Brunisso.Selon l’accusation, Frédéric Péchier a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par d’autres médecins anesthésistes.- “Tueur en série” -Après avoir soutenu pendant l’enquête que la plupart des cas étaient dus à des “erreurs médicales” de ses collègues ou à des aléas thérapeutiques, Frédéric Péchier a admis que parmi les 30 cas qui lui sont imputés, 12 étaient des empoisonnements, dont cinq mortels. Mais il l’a répété: ce criminel en blouse blanche, ce n’est pas lui.L’avocate générale Thérèse Brunisso s’est efforcée de contrer deux arguments souvent brandis par la défense. D’abord qu’il n’y aurait pas de preuves dans ce dossier. C’est “faux”, “nous avons tout un faisceau d’éléments qui conduisent” à l’accusé et “uniquement” à lui, a-t-elle relevé.Il est “faux” également d’affirmer qu'”il faut être un fou furieux pour faire ça”, car “la maladie mentale, la folie, ce n’est pas nécessaire pour caractériser un tueur en série”, et “ce sont les faits qui déterminent la culpabilité”, a insisté Mme Brunisso.Pour l’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, qui plaidera l’acquittement lundi, le mobile d’une vengeance envers des collègues pour des motifs futiles ne tient pas.L’accusé, qui comparaît libre, encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.

Génocide des Tutsi au Rwanda: la Banque de France visée par une plainte

Une plainte pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité a été déposée contre la Banque de France, accusée d’avoir validé plusieurs virements qui auraient facilité l’armement des forces génocidaires au Rwanda.La plainte a été déposée le 4 décembre au doyen des juges d’instruction du Pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris, révélée par le journal Libération et consultée jeudi par l’AFP.Elle vise à établir si la banque centrale française a manqué à ses obligations de contrôle alors que l’ONU avait instauré un embargo sur les ventes d’armes au Rwanda le 17 mai 1994.Selon les plaignants, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et ses fondateurs Alain Gauthier et Dafroza Mukarumongi, non seulement la Banque de France n’a pas gelé le compte de la Banque nationale du Rwanda, mais elle a aussi effectué sept transferts en sa faveur, pour un montant total de 3,17 millions de francs (soit environ 486.000 euros), entre mai et août 1994, en plein génocide des Tutsi.Parmi les bénéficiaires figure notamment la société française Alcatel, soupçonnée d’avoir fourni des équipements de communication aux autorités rwandaises.Selon des documents rapportés dans la plainte que l’AFP a pu consulter, un versement d’un montant de 435.000 francs a par exemple été effectué au bénéfice d’Alcatel, le 5 mai 1994. Plusieurs témoignages attestent que ce paiement était destiné à l’achat de téléphones satellites, considérés comme un équipement important par le gouvernement intérimaire rwandais, afin de maintenir les communications internationales.”Le génocide des Tutsi n’a pas seulement été l’œuvre de ceux qui tuaient à la machette. Il a été rendu possible par une multitude de criminels en col blanc, qui, confortablement assis dans leurs bureaux, ont autorisé des transferts et signé des opérations dans la banalité administrative, loin du sang mais nécessaire à la machine génocidaire”, ont rappelé dans un communiqué Mes Matilda Ferey et Joseph Breham, les avocats du CPCR.Contactée, la Banque de France a déclaré n’avoir pu faire que des “recherches sommaires” étant donné le délai “particulièrement court” depuis le dépôt de la plainte. “A ce stade, nous n’avons trouvé aucune trace des virements évoqués. Ceci s’explique par le fait qu’au titre des diverses prescriptions réglementaires, toutes les pièces, bordereaux et éléments comptables des comptes bancaires doivent être détruits après un délai de dix ans”, a-t-elle déclaré.Le génocide au Rwanda a fait plus de 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement des Tutsi exterminés entre avril et juillet 1994.

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Inondations en Indonésie: près de 1.000 morts et plus de 220 disparus

Des inondations dévastatrices en Indonésie ont fait près de 1.000 morts, selon un bilan provisoire des autorités jeudi, et des centaines de milliers de personnes souffrant des pénuries se plaignent que l’aide tarde à leur parvenir.Quelque 990 personnes ont perdu la vie dans les inondations qui ont dévasté le nord-ouest de l’île de Sumatra et plus de 220 personnes sont encore portées disparues, a indiqué le porte-parole de l’agence de prévention des catastrophes, Abdul Muhari.Des tempêtes tropicales et des pluies de mousson ont frappé l’Asie du Sud-Est et l’Asie du Sud ce mois-ci, provoquant des glissements de terrain et des crues éclair, alors que de nouvelles précipitations sont attendues.Dans la province d’Aceh, à Sumatra, théâtre d’un tsunami dévastateur en 2004, les habitants s’attachent à reconstruire tant bien que mal leur vie, mais frustrations et colère croissent alors que l’aide tarde à leur parvenir. “Les gens ne savent pas sur qui compter”, explique Syahrul, 39 ans, habitant à Bireuen, une ville du nord, où les destructions sont massives.Les habitants ont “perdu tout espoir (…) même celui d’essayer de se donner de l’espoir. À ce stade, ils ne peuvent plus compter du tout sur le gouvernement, quand on voit comment la situation a été gérée”, affirme-t-il à l’AFP. À Lhokseumawe, non loin de là, la population lutte toujours pour contenir des coulées de boue.”Près de 15 jours après l’inondation, nous n’avons pu que nettoyer l’intérieur de notre maison”, raconte à l’AFP Sariyulis, 36 ans.”Dehors, on ne peut plus rien faire à cause de la boue”, poursuit-il expliquant que la plupart des victimes des inondations se plaignaient du manque d’aide de la part des autorités. “Nous entendons sans cesse dire que chaque province peut gérer les inondations, mais nous vivons tout le contraire”, se lamente-t-il. “Plus de deux semaines après, nous sommes toujours confrontés aux mêmes problèmes (…) Les progrès réalisés (…) sont infimes”.Les mesures d’urgence en cours doivent être prolongées de deux semaines “afin de mener à bien la reconstruction et les réparations urgentes des infrastructures”, a déclaré Muzakir Munaf, gouverneur d’Aceh,à la presse. Mais le besoin le plus urgent concerne les médicaments, car les gens tombent malades, a-t-il ajouté, “nos communautés souffrent de maladies de peau, de toux, de démangeaisons et d’autres affections”. Le coût de la reconstruction pourrait s’élever à 51. 820 milliards de roupies (3,1 milliards de dollars) et le gouvernement indonésien se refuse pour l’instant à solliciter l’aide internationale.

Nobel: Machado dit avoir obtenu l’aide de l’administration Trump pour sortir du Venezuela

L’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, prix Nobel de la paix, a déclaré jeudi avoir obtenu le soutien de l’administration américaine pour sortir du Venezuela et rejoindre Oslo, un voyage entouré de mystère pour lequel des personnes “ont risqué leur vie”.”Nous avons reçu un soutien du gouvernement américain pour arriver ici”, a dit Mme Machado, qui vivait cachée dans son pays, lors d’une conférence de presse dans la capitale norvégienne.Selon le Wall Street Journal, elle portait une perruque et un déguisement quand elle a commencé son évasion lundi après-midi. Elle devait d’abord se rendre de la banlieue de Caracas, où elle se cachait depuis un an, à un village de pêcheurs côtier. Elle a effectué mardi une traversée périlleuse de la mer des Caraïbes, dont l’armée américaine avait été avertie, pour être accueillie à Curaçao par un spécialiste de ce genre d’opération fourni par l’administration Trump.Elle a ensuite emprunté un vol privé mercredi pour Oslo, ajoute le journal.-Action “décisive” de Trump -Récompensée en octobre pour ses efforts en faveur d’une transition démocratique au Venezuela, l’opposante de 58 ans avait dédié son Nobel, quelques heures après l’avoir reçu, au président américain Donald Trump. La réapparition de l’opposante – sa première apparition publique depuis près d’un an – a lieu en pleine crise entre le Venezuela et les États-Unis, qui ont déployé depuis août une imposante flottille en mer des Caraïbes, officiellement pour lutter contre le narcotrafic, causant 87 morts. Le président vénézuélien Nicolas Maduro accuse Washington de vouloir le renverser pour s’emparer du pétrole de son pays. Maria Corina Machado, bête noire de M. Maduro, est critiquée par certains pour la proximité de ses idées avec celles du président américain Donald Trump, et soutient ce déploiement américain. “Je crois que chaque pays a le droit de se défendre. Dans notre cas, je pense que les actions du président Trump ont été décisives pour en arriver là où nous en sommes aujourd’hui, à savoir un régime (vénézuélien, ndlr) plus faible que jamais, car celui-ci pensait auparavant pouvoir tout faire”, a-t-elle justifié jeudi.Donald Trump a annoncé mercredi la saisie d’un pétrolier au large des côtes du Venezuela.- Rentrer coûte que coûte -Arrivée dans la nuit, trop tard pour recevoir son Nobel en personne, Mme Machado a promis qu’elle “fera tout (son) possible” pour rentrer dans son pays, malgré les risques d’être arrêtée, et indépendamment du départ, ou non, de Maduro. “Je suis venue pour recevoir le prix au nom du peuple vénézuélien et je le ramènerai au Venezuela au moment adéquat”, a-t-elle déclaré à la presse en visitant le Parlement norvégien.”Je ne dirai pas quand ni comment cela se fera mais je ferai tout (mon) possible pour pouvoir rentrer et aussi mettre fin à cette tyrannie très bientôt”, a-t-elle dit, assurant qu’il fallait “finir le travail” pour établir la démocratie.Mme Machado a aussi remercié “tous ces hommes et ces femmes qui ont risqué leur vie pour que je puisse être ici aujourd’hui”. “Un jour, je pourrai vous raconter, car je ne veux certainement pas les mettre en danger maintenant”, a-t-elle ajouté.L’opposante était entrée en clandestinité au Venezuela en août 2024, quelques jours après la présidentielle à laquelle elle avait été empêchée de participer.Mercredi, c’est sa fille Ana Corina qui a reçu en son nom le prix et a lu pour elle un discours de remerciements. Le comité Nobel a évoqué “un voyage en situation de danger extrême” en référence à l’absence de la lauréate.La précédente apparition publique de Mme Machado remonte au 9 janvier lors d’une manifestation à Caracas. Au Venezuela, la justice la recherche pour “conspiration, incitation à la haine et terrorisme”, et des doutes subsistent sur la manière par laquelle elle compte parvenir à retourner dans son pays.”Elle risque d’être arrêtée si elle rentre, même si les autorités ont fait preuve de plus de retenue avec elle qu’avec beaucoup d’autres parce qu’une arrestation aurait une portée symbolique très forte”, a expliqué Benedicte Bull, spécialiste de l’Amérique latine de l’Université d’Oslo.”Pour avoir la démocratie, nous devons être prêts à nous battre pour la liberté”, a dit mercredi sa fille dans le discours lu à l’Hôtel de ville d’Oslo.Les États-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays d’Amérique latine refusent de reconnaître les résultats de la présidentielle de l’an dernier, qui a permis au socialiste Nicolas Maduro d’enchaîner un troisième mandat de six ans. L’opposition accuse le pouvoir de fraude et a revendiqué la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, aujourd’hui en exil et également présent à Oslo mercredi.

Avenir du chantier de l’A69: la cour administrative tranchera le 30 décembre

La cour administrative d’appel de Toulouse doit rendre le 30 décembre son arrêt sur la validité de l’autorisation environnementale du chantier de l’autoroute A69 et la poursuite des travaux, recommandée par le rapporteur public.Etant donné la “taille critique” du bassin de population et d’emploi des villes de Castres et de Mazamet, dans le sud du Tarn, il est, selon le rapporteur Frédéric Diard, “difficile de lui dénier la nécessité d’une liaison autoroutière” avec la métropole toulousaine.Dans ce dossier, devenu depuis deux ans un symbole des luttes écologiques, ce magistrat, dont la fonction est d’éclairer les juridictions administratives et dont l’avis est en général suivi, estime en outre que l’autoroute A69 fait partie “des conditions favorables” au développement de cette zone et lui permettra d’être reliée aux “grands équipements régionaux” présents à Toulouse (aéroport, universités, hôpitaux, etc.).”Si vous nous suivez dans nos conclusions, vous annulerez le jugement du tribunal administratif de Toulouse”, a conclu M. Diard, soutenant que l’autorisation environnementale accordée par l’Etat à ce chantier mais qui avait été invalidée le 27 février, était conforme au droit.Le tribunal toulousain avait à l’époque considéré que cette future liaison de 53 km ne présentait pas de Raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), une condition juridique nécessaire pour autoriser les atteintes à l’environnement liées à des projets d’infrastructure comme l’A69.- “anomalie” -En appui du rapporteur public, pour l’Etat, Eric Sacher, sous-directeur des affaires juridiques au ministère de la Transition écologique, a estimé que cette première décision constituait une “anomalie” que la cour administrative d’appel devait désormais corriger.Du côté des collectivités locales favorables au projet, l’avocate Catherine Schlegel a mis en avant le principe d’égalité territoriale dont l’agglomération de Castres-Mazamet “n’a pas à être privée”.En réponse, l’avocate des associations opposées à l’A69, Julie Rover, a d’abord rappelé que la cour administrative d’appel de Toulouse se trouvait dans la position de clore l'”exceptionnelle saga juridictionnelle” qui a entouré le chantier de l’autoroute. “53.000 pages de procédure”, avait rappelé le président de la cour, Denis Chabert, en ouverture des débats.- “hors normes” -“Le droit et les avis techniques plaident pour la confirmation de la décision de première instance”, a soutenu Me Rover pour qui “l’anomalie juridique” serait un arrêt de la cour conforme à la position du rapporteur public, qui, selon elle, “ne manquera pas d’être censuré par le Conseil d’Etat”.Marine Yzquierdo, autre avocate des opposants, est de son côté revenue sur le rejet de la demande de récusation que les anti-A69 et leurs avocats avaient déposée il y a quelques jours. Elle visait plusieurs magistrats siégeant jeudi, dont le président Denis Chabert, au motif qu’ils avaient déjà participé à une première décision sur l’autoroute A69, autorisant en mai une reprise des travaux dans l’attente de l’audience d’appel.Elle a confié n’avoir “plus le cœur à plaider”, ayant “l’impression que les dés sont jetés”. Pour autant, affirmant “croire encore à la justice”, elle a appelé les cinq magistrats de la composition élargie de la cour à ne pas participer à une “politique de démolition massive du droit de l’environnement”.”La juridiction essaie de faire ce qu’elle doit faire”, a déclaré en clôture de l’audience Denis Chabert, reconnaissant que l’A69 constituait un dossier “hors normes”. “Hors normes dans sa dimension mais pas hors du droit”, a-t-il souligné, avant d’annoncer la date du 30 décembre pour le rendu de cette décision attendue.