Nouvelle-Calédonie: le report des élections provinciales en voie d’être entériné au Parlement

Les députés devraient, sauf surprise, entériner mercredi le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie jusqu’en novembre 2025. Une décision jugée crucial par Paris et Nouméa pour la reprise du dialogue après l’embrasement de l’archipel au printemps. La Nouvelle-Calédonie s’apprête à obtenir un délai d’un an pour préparer plus sereinement le renouvellement des assemblées de ses provinces et de son Congrès, qui devaient initialement se tenir avant le 15 décembre 2024. Le vote dans l’hémicycle se tient trois jours avant l’arrivée sur l’archipel des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, pour une mission de concertation. Le scrutin – crucial dans un territoire où les provinces exercent de nombreuses compétences – avait déjà été décalé une première fois en mars, avant que la réforme constitutionnelle examinée au printemps ne déclenche les pires émeutes depuis 40 ans dans l’archipel.Dans une volonté d’apaisement, Michel Barnier avait abandonné la réforme et s’était engagé à reporter les élections, lors de sa déclaration de politique générale début octobre.Pressé par le temps, le gouvernement n’a eu d’autre choix que de s’appuyer sur un texte d’opposition – d’initiative socialiste -, une loi organique devant impérativement entrer en vigueur avant le 17 novembre pour faire aboutir ce report du scrutin, qui devra se tenir avant la fin novembre 2025.  Si elle veut tenir ce délai serré, l’Assemblée devra la voter sans apporter de modification au texte adopté à l’unanimité au Sénat il y a deux semaines, sauf convocation in extremis d’une commission mixte paritaire. – Participer “de l’apaisement” -Une adoption dite “conforme”, voulue par les deux co-rapporteurs du texte, Florent Boudié (EPR, ex Renaissance) et Arthur Delaporte (PS).Ce texte, “utilisé par le gouvernement pour tenter de réparer une partie des dégâts que sa stratégie délétère a contribué à produire”, sera, “je l’espère, votée conforme et à l’unanimité”, a déclaré M. Delaporte mardi à la presse. Avec M. Boudié, “nous sommes mus par le même objectif, que l’Assemblée participe à l’apaisement”, et que ce texte “donne du temps au temps” pour permettre à tous “de se remettre autour de la table”, a-t-il précisé auprès de l’AFP.Signal positif pour le gouvernement, les élus du Congrès de Nouvelle-Calédonie ont voté en octobre, à la quasi-unanimité, un avis en faveur de ce report.Seule éventuelle ombre au tableau pour une adoption sans retouche: deux amendements du groupe LFI, pourtant retirés en commission, qui seront tout de même débattus dans l’hémicycle. Le député à l’origine des amendements, Bastien Lachaud, se veut toutefois rassurant: il souhaite surtout “demander des explications et des garanties au gouvernement” sur ses objectifs et la situation “des prisonniers politiques Kanak”.- Réforme sensible du corps électoral – “Est-ce que le gouvernement veut le report pour gagner du temps et avoir un accord (institutionnel), et donc des élections dans un nouveau cadre ? Ou est-ce qu’il s’agit d’avoir une élection avant d’avoir une discussion” sur la réforme institutionnelle, s’est-il demandé.Car si le texte à l’Assemblée est consensuel, il laisse de côté la sensible question de l’élargissement du corps électoral propre au scrutin provincial – gelé depuis 2007 – au risque selon les indépendantistes de marginaliser le peuple autochtone kanak. Ce dossier était au coeur de la réforme constitutionnelle, finalement abandonnée, à l’origine des émeutes qui ont fait 13 morts et plusieurs milliards d’euros de dégâts.A ce jour, seuls les natifs du “Caillou” et les résidents arrivés avant 1998 peuvent participer à ce scrutin local, une situation jugée antidémocratique par le camp loyaliste. Cette dérogation aux principes d’égalité du suffrage est jugée “excessive” par le Conseil d’Etat, faisant peser le risque d’annulation du prochain scrutin.D’où l’urgence d’une reprise du dialogue, en vue d’un accord institutionnel global. C’est tout l’objet de la mission de concertation qui sera menée trois jours après le vote, du 9 au 14 novembre, par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet. Avec un objectif, “voir comment nous pouvons rouvrir le dialogue avec toutes les parties pour essayer de déterminer une feuille de route”, a détaillé fin octobre Mme Braun-Pivet à l’AFP.

Dollar soars, bitcoin hits record and stocks rally as Trump win seen

The dollar surged and bitcoin hit a record high Wednesday while equity markets advanced as traders bet on a victory for Donald Trump as early results for the US presidential election rolled in.While polls have shown the race for the White House on a knife-edge, the Republican appeared to be faring better than his Democratic opponent and Vice President Kamala Harris in early projections.Both candidates have picked up expected wins in safe states, but indications that the business tycoon was edging it boosted the so-called Trump Trade.Signs that the former president’s party was notching up better results in Congressional races boosted the prospect of sweeping tax cuts, more tariffs and deregulation — seen as a boost for the greenback.The dollar jumped 1.5 percent to 154.33 yen, its highest since July, while it was also up more than one percent against the euro and more than two percent against the Mexican peso.Bitcoin piled almost $6,000 higher to a record $75,005.06, topping its previous peak of $73,797.98 hit in March.Trump pledged during the campaign to make the United States “the world capital of bitcoin and cryptocurrencies”.While the key swing states were too close to project, early tallies suggested Trump was ahead in Georgia, while traders were keeping a close eye on other incoming results.”Georgia starting to glow red may have been the trigger,” said Max Gokhman, at Franklin Templeton Investment Solutions, referring to early exit polls. “If I had to pick one asset as a barometer of Trump sentiment it would be bitcoin.”Analysts said attention was also on Congressional races, adding that a clean sweep for Trump and Republicans would likely boost the dollar and Treasury yields owing to his plans to cut taxes and impose tariffs on imports.Control of the Senate and House of Republicans “could bring sweeping spending or tax policy shifts. Still, congressional gridlock could be the ultimate volatility suppressor”, said SPI Asset Management’s Stephen Innes.Such an outcome for the Republicans could provide a headache for Federal Reserve boss Jerome Powell as he continues his battle to bring inflation to heel, with Trump’s plans considered inflationary.The election comes as the central bank prepares to deliver its latest policy decision Thursday amid expectations it will cut interest rates 25 basis points, having lowered them 50 points in September.The dollar’s surge against the yen rallied stocks more than two percent in Tokyo thanks to gains in exporters, and while Shanghai, Sydney, Seoul, Singapore, Wellington, Manila, and Taipei also rose, there were losses in Hong Kong and Jakarta.The advances came after all three main indexes on Wall Street climbed more than one percent.While the result of the election is being closely followed globally, it is of real interest in China after Trump vowed to ratchet up a trade battle with the economic titan by imposing massive tariffs on goods from the country.The vote comes as Chinese leaders hold a key meeting to hammer out a package of stimulus measures aimed at kickstarting growth and providing support to the colossal property sector, which is mired in a painful debt crisis.- Key figures around 0300 GMT -Dollar/yen: UP at 154.23 yen from 151.60 yen on TuesdayEuro/dollar: DOWN at $1.0750 from $1.0930Pound/dollar: DOWN at $1.2900 from $1.3035Euro/pound: DOWN at 83.40 from 83.82 penceTokyo – Nikkei 225: UP 2.3 percent at 39,341.44 (break)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 2.3 percent at 20,525.09Shanghai – Composite: UP 0.1 percent at 3,390.64West Texas Intermediate: DOWN 0.4 percent at $71.73 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.4 percent at $75.21 per barrelNew York – Dow: UP 1.0 percent at 42,221.88 (close)London – FTSE 100: DOWN 0.1 percent at 8,172.39 (close)

Procès du RN: pour Marine Le Pen, aucun “système” mais beaucoup de “sentiments”

De la “fiction”, des malentendus, énormément de “mensonges” mais “aucun système”. De retour à la barre mardi pour un dernier interrogatoire, Marine Le Pen s’est à nouveau défendue d’avoir détourné l’argent de l’Europe au profit de son parti.Très vite au cours d’une tirade introductive d’une heure, elle fait part de son “sentiment”, après ce mois de procès où le tribunal correctionnel de Paris a disséqué ce fameux “système” – le mot met Marine Le Pen hors d’elle – qui aurait permis au Rassemblement national (ex-FN) de “soulager les finances” du parti entre 2004 et 2016.”A maintes reprises, votre opinion était déjà faite, nos arguments évacués (…) ça m’a un peu déstabilisée”, assure la triple candidate à la présidentielle.Après avoir été interrogée en tant qu’eurodéputée mi-octobre, Marine Le Pen est cette fois à la barre avec sa deuxième “casquette”, présidente du parti, dont elle a pris la tête après son père Jean-Marie Le Pen en 2011, pour répondre cette fois de complicité de détournement de fonds publics.”Si on a la conviction qu’il y a un système, que tout est suspect, évidemment que vous allez trouver quelque chose”, soutient celle qui déroule son argumentation, réécrivant parfois le dossier, éludant les points qui fâchent. “On tourne autour d’une dizaine de mails, de SMS, dont on considère qu’ils sont mal rédigés, suspects, maladroits. Mais ça reste une dizaine de mails sur des dizaines de milliers”, argue la cheffe de file de l’extrême droite.- “Je me défends !” -Quand elle récupère la parole, la présidente Bénédicte de Perthuis fait projeter ces courriers un par un. Marine Le Pen a une explication pour tous. Celui où le comptable évoque “un passage” d’un assistant parlementaire d’un député “sur” un autre ? “Il a mal compris”. Ces “transferts” d’assistants demandés pour que Marine Le Pen puisse embaucher un expert ? “Mal compris” encore.Celui où sa sÅ“ur Yann Le Pen demande si “ce n’est pas risqué que Marine Le Pen me prenne sur” son contrat ? – “Elle avait un problème” avec le fait “d’être sous la direction de sa petite sÅ“ur”.Le ton monte régulièrement, quand elle sent que la présidente n’est pas convaincue. “Vous caricaturez mon propos un petit peu quand même !”, “on va de fiction en fiction”, “je me défends, j’ai le droit ! On est au pénal, on risque des peines extrêmement lourdes !”.”L’objectif, c’est de faire disparaitre un mouvement politique”, grince, en regagnant son siège après une suspension d’audience, celle qui encourt une peine de prison, une lourde amende et une peine d’inéligibilité qui pourrait mettre à mal ses ambitions présidentielles pour 2027.A la barre, elle le martèle plusieurs fois: “jamais” il n’y a eu d'”instruction” pour “vider” les enveloppes des eurodéputés afin de payer des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti, comme en est convaincue l’accusation.”Jamais je n’ai dit à un député: +toi, tu vas prendre untel+, c’est faux, c’est un mensonge”, assure-t-elle. Tout juste admet-elle avoir eu un “droit de veto” sur les “gens politiquement toxiques”, les “nuisibles” ou les “incompétents notoires”.Le Parlement européen avait fait une première estimation de son préjudice financier à trois millions d’euros, mais l’a revu à 4,5 millions au cours du procès. – “Furax” -La présidente évoque ensuite une fameuse réunion de l’été 2014, à Bruxelles, où Marine Le Pen aurait annoncé à la vingtaine de nouveaux députés européens qu’ils n’auraient le droit qu’à un seul assistant parlementaire, et que le reste de leur enveloppe serait pour le Front national.”C’est un mensonge éhonté”, une “ignominie”, colportée par des gens “furax” animés par la “vengeance”, balaie la prévenue.”Ce que Marine (Le Pen) nous demande équivaut à ce qu’on signe pour des emplois fictifs”, écrivait peu après cette réunion un eurodéputé réfractaire au trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just. “Je comprends les raisons de Marine, mais on va se faire allumer”.”Je crois bien que Marine sait tout cela…”, avait répondu par mail Wallerand de Saint-Just. “C’est de l’ironie”, s’insurge Marine Le Pen. “C’est la lecture littérale d’un mail” où il est rappelé les règles du Parlement européen. “J’aurais préféré qu’il lui réponde: +tu es dingue, va te faire voir+ !”A 23H00, l’échange se tend à nouveau, toujours au sujet de cette réunion. “Vous avez deux déclarations contradictoires”, s’emporte la prévenue, furieuse, qui a “le sentiment” que la présidente ne retiendra pas celle en sa faveur.”Vous avez beaucoup de sentiments, nous on n’est pas là pour faire du sentiment”, rétorque la présidente. L’audience reprend mercredi avec la suite de l’interrogatoire de Marine Le Pen.