Ali Khamenei affirme que l’Iran ne se rendra jamais, menace les Etats-Unis

Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a proclamé mercredi que son pays “ne se rendra jamais” et mis en garde les Etats-Unis contre des “dommages irréparables” en cas d’intervention dans la guerre entre la République islamique et Israël.L’ayatollah Khamenei, au pouvoir depuis 1989, réagissait aux menaces du président américain Donald Trump, un allié d’Israël, qui a appelé mardi l’Iran “à capituler sans conditions” et affirmé que les Etats-Unis pouvaient tuer le guide suprême.Dans le même temps, l’Iran et Israël ont continué d’échanger des salves de missiles, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçant la destruction par Israël de deux bâtiments où “étaient fabriqués des composants de centrifugeuses”, à Karaj près de Téhéran.Dans l’après-midi, l’armée israélienne a annoncé des frappes contre des “cibles militaires” à Téhéran, où de fortes explosions ont été entendues par les journalistes de l’AFP. Plusieurs panaches de fumée noire étaient visibles dans les quartiers est et sud-est de la capitale iranienne. Affirmant disposer de renseignements prouvant que l’Iran s’approchait du “point de non-retour” vers la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque sans précédent contre son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire.L’Iran, qui dément fabriquer l’arme nucléaire, a proclamé son intention de riposter à la “guerre” lancée par Israël, qu’il a accusé d’avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.”La nation iranienne s’oppose fermement à une guerre imposée, tout comme elle s’opposera fermement à une paix imposée. “Cette nation ne se rendra jamais (sous la pression) de qui que ce soit”, a dit l’ayatollah Khamenei dans un discours à la télévision d’Etat.”Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera assurément des dégâts irréparables”, a-t-il ajouté, en fustigeant l’appel de M. Trump à la reddition.Mardi le président américain a aussi déclaré: les Etats-Unis “savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+” mais ne comptent pas “l’éliminer (le tuer!), du moins pour le moment”.- Sites de centrifugeuses détruits -Alors que les spéculations s’intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis à la guerre, des responsables américains ont affirmé que M. Trump n’avait pas encore pris de décision et qu’il gardait toutes les options sur la table.Une attaque iranienne contre les forces américaines qui disposent notamment de plusieurs bases au Moyen-orient changerait toutefois la donne, un responsable américain déclarant que M. Trump ne tolérerait pas qu'”on touche à un cheveu d’un Américain”.Les Etats-Unis ont dit renforcer leur “dispositif défensif” au Moyen-Orient, et y envoyer leur porte-avions Nimitz. Ils ont annoncé la fermeture de leur ambassade à Jérusalem jusqu’à vendredi.Avant M. Trump, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait affirmé que tuer l’ayatollah Khamenei mettrait “fin au conflit”, et appelé les Iraniens à se soulever contre le pouvoir.Depuis le début du conflit entre Israël et l’Iran, 224 personnes ont été tuées en Iran, selon le dernier bilan du ministère de la Santé, et 24 en Israël, d’après le gouvernement. Mercredi avant l’aube, “plus de 50 avions” de combat ont bombardé “une installation de production de centrifugeuses à Téhéran” et “plusieurs sites de fabrication d’armes dont des installations de production de matières premières et de composants utilisés pour assembler des missiles sol-sol”, a indiqué l’armée israélienne.Les centrifugeuses sont des machines utilisées pour enrichir la matière nucléaire à des niveaux proches du seuil militaire.Selon l’AIEA, un édifice du Centre de recherche de Téhéran, produisant également des pièces de ces machines, a été aussi touché par les frappes israéliennes.- Un drone israélien abattu -Pour la première fois depuis le début du conflit, l’armée israélienne a annoncé qu’un de ses drones avait été abattu au dessus du territoire iranien par un  missile.Selon un média officiel iranien, la défense antiaérienne a abattu “un drone de pointe Hermès” dans le ciel d’Ispahan (centre).A plus de 1.500 km d’Iran, en Israël, des alertes anti-aériennes ont retenti brièvement aux premières heures de mercredi, un responsable militaire faisant état du tir par l’Iran de 10 missiles balistiques, la plupart interceptés.L’armée israélienne a aussi dit avoir intercepté plusieurs drones iraniens. A Tel-Aviv (centre), de nombreux Israéliens ont passé leur nuit à se rendre dans les abris à chaque alerte signalant des tirs de missiles iraniens.Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont dit avoir tiré des missiles balistiques hypersoniques sur Israël.- La GBU-57 -Les Occidentaux et Israël soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil.Israël, qui maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Si Donald Trump choisissait d’engager son pays dans le conflit, une puissante bombe anti-bunker américaine, la GBU-57, la seule à même de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, pourrait constituer une arme stratégique de choix, selon les experts.

Au coeur du procès Adecco à Lyon: amateur “dépassé” ou jeune hacker de génie ?

Jeune génie de l’informatique responsable d’une “galaxie d’escroqueries” en ligne ou amateur “dépassé”, engagé dans une fuite en avant sous la menace de dangereux créanciers? Le tribunal correctionnel de Lyon tente depuis lundi de mieux cerner Timothée Lhomond, personnage central de l’affaire dite “du piratage d’Adecco”.Quatorze personnes sont jugées à Lyon pendant deux semaines pour une imposante série de cyber-escroqueries, mise au jour presque incidemment en 2022, quand un jeune stagiaire puis CDD de la branche française d’Adecco se fait pincer pour avoir livré à des hackers ses accès à une base de données du géant de l’intérim.Considéré comme le “personnage central” de ce réseau, Timothée Lhomond, 22 ans, comparait pour 20 infractions à lui seul: atteinte à une base de donnée, blanchiment, fabrication et vente de fausses cartes d’identité… et diverses escroqueries pour des millions d’euros, le tout “en bande organisée”.Le costume paraît bien large pour ce garçon au visage juvénile surmonté de fines lunettes, le seul des prévenus en détention provisoire, depuis plus d’un an et demi. Il répond, avec une expression souvent contrite, de manière très policée et déférente au tribunal, mains derrière le dos. Une posture régulièrement mise en doute par la juge et ses assesseurs, la procureure mais aussi quelques-uns des 362 avocats de plus de 5.500 parties civiles, sur plus de 72.000 victimes identifiées dans ce procès hors normes.Cela donne le vertige. “En voyant tous ces avocats, ces victimes qui me regardent, la peine que je risque (10 ans d’emprisonnement), je ne nie pas mes responsabilités, mais je regrette”, lâche-t-il.-“Paniqué”-Une repentance qui n’a pas empêché Timothée Lhomond, souligne la présidente du tribunal Brigitte Vernay, de continuer d’orchestrer ses escroquerie sur le net en prison il y a encore sept mois, grâce à un smartphone “très actif”. Et de “menacer” des témoins et coprévenus, renchérit la procureure Amélie Djaoudo.”J’avais de très grosses dettes”, plaide le jeune homme, tête basse: “en prison, on m’a fait comprendre que ces dettes n’étaient pas annulées” et “vous savez comment c’est en prison…”, lâche-t-il sans plus de détails.”J’ai été en relation avec des escrocs et cela a commencé à me dépasser (…) je m’attendais à ce qu’ils viennent me réclamer l’argent, j’étais paniqué, j’avais peur”, avance Lhomond.Bac scientifique en poche, il dit avoir abandonné ses études en première année de BTS informatique. “Parce que ça ne me plaisait pas”.  Il passe son temps sur la plateforme de discussion Discord pour adeptes des jeux vidéo en ligne puis Telegram, des réseaux opaques propices à la cybercriminalité selon les enquêteurs. -“3 sur 10”-Il avoue vivre, à 20 ans  au moment de l’éclatement de l’affaire Adecco, avec environ “3.000 à 4.000 euros par mois” tirés de ses “activités illégales” sur le net.A 20 ans encore, il créé sa propre société, CERIOS, de création de logiciels de “détection des fuites de données” pour les entreprises. “Formidable !”, ponctue la juge Vernay sourire aux lèvres.”Je ne suis pas le +génie+ de l’informatique, le +cerveau” de l’affaire comme la presse me décrit”, lance-t-il, au diapason de ses avocats. “Sur une échelle de 1 à 10, comment vous situez-vous ?” dans l’habileté cybercriminelle, interroge la juge Vernay. “Je me débrouille, peut-être un peu plus que la moyenne mais je ne suis pas bon”, répond modestement Lhomond: “10 étant le meilleur hacker du monde, je suis à 3 alors”…L’instruction de l’enquête, dont l’AFP a lu des extraits, souligne ses “capacités intellectuelles élevées” et “une forme d’escalade addictive” l’ayant mené à la tête de “bien plus qu’une association de malfaiteurs pour préparer un ou quelques délits”: Thimothée Lhomond a mis en place des “structures entrepreneuriales riches en ressources humaines” et utilisé des “logiciels pointus” pour “des galaxies d’escroqueries dans divers domaines”.

Au coeur du procès Adecco à Lyon: amateur “dépassé” ou jeune hacker de génie ?

Jeune génie de l’informatique responsable d’une “galaxie d’escroqueries” en ligne ou amateur “dépassé”, engagé dans une fuite en avant sous la menace de dangereux créanciers? Le tribunal correctionnel de Lyon tente depuis lundi de mieux cerner Timothée Lhomond, personnage central de l’affaire dite “du piratage d’Adecco”.Quatorze personnes sont jugées à Lyon pendant deux semaines pour une imposante série de cyber-escroqueries, mise au jour presque incidemment en 2022, quand un jeune stagiaire puis CDD de la branche française d’Adecco se fait pincer pour avoir livré à des hackers ses accès à une base de données du géant de l’intérim.Considéré comme le “personnage central” de ce réseau, Timothée Lhomond, 22 ans, comparait pour 20 infractions à lui seul: atteinte à une base de donnée, blanchiment, fabrication et vente de fausses cartes d’identité… et diverses escroqueries pour des millions d’euros, le tout “en bande organisée”.Le costume paraît bien large pour ce garçon au visage juvénile surmonté de fines lunettes, le seul des prévenus en détention provisoire, depuis plus d’un an et demi. Il répond, avec une expression souvent contrite, de manière très policée et déférente au tribunal, mains derrière le dos. Une posture régulièrement mise en doute par la juge et ses assesseurs, la procureure mais aussi quelques-uns des 362 avocats de plus de 5.500 parties civiles, sur plus de 72.000 victimes identifiées dans ce procès hors normes.Cela donne le vertige. “En voyant tous ces avocats, ces victimes qui me regardent, la peine que je risque (10 ans d’emprisonnement), je ne nie pas mes responsabilités, mais je regrette”, lâche-t-il.-“Paniqué”-Une repentance qui n’a pas empêché Timothée Lhomond, souligne la présidente du tribunal Brigitte Vernay, de continuer d’orchestrer ses escroquerie sur le net en prison il y a encore sept mois, grâce à un smartphone “très actif”. Et de “menacer” des témoins et coprévenus, renchérit la procureure Amélie Djaoudo.”J’avais de très grosses dettes”, plaide le jeune homme, tête basse: “en prison, on m’a fait comprendre que ces dettes n’étaient pas annulées” et “vous savez comment c’est en prison…”, lâche-t-il sans plus de détails.”J’ai été en relation avec des escrocs et cela a commencé à me dépasser (…) je m’attendais à ce qu’ils viennent me réclamer l’argent, j’étais paniqué, j’avais peur”, avance Lhomond.Bac scientifique en poche, il dit avoir abandonné ses études en première année de BTS informatique. “Parce que ça ne me plaisait pas”.  Il passe son temps sur la plateforme de discussion Discord pour adeptes des jeux vidéo en ligne puis Telegram, des réseaux opaques propices à la cybercriminalité selon les enquêteurs. -“3 sur 10”-Il avoue vivre, à 20 ans  au moment de l’éclatement de l’affaire Adecco, avec environ “3.000 à 4.000 euros par mois” tirés de ses “activités illégales” sur le net.A 20 ans encore, il créé sa propre société, CERIOS, de création de logiciels de “détection des fuites de données” pour les entreprises. “Formidable !”, ponctue la juge Vernay sourire aux lèvres.”Je ne suis pas le +génie+ de l’informatique, le +cerveau” de l’affaire comme la presse me décrit”, lance-t-il, au diapason de ses avocats. “Sur une échelle de 1 à 10, comment vous situez-vous ?” dans l’habileté cybercriminelle, interroge la juge Vernay. “Je me débrouille, peut-être un peu plus que la moyenne mais je ne suis pas bon”, répond modestement Lhomond: “10 étant le meilleur hacker du monde, je suis à 3 alors”…L’instruction de l’enquête, dont l’AFP a lu des extraits, souligne ses “capacités intellectuelles élevées” et “une forme d’escalade addictive” l’ayant mené à la tête de “bien plus qu’une association de malfaiteurs pour préparer un ou quelques délits”: Thimothée Lhomond a mis en place des “structures entrepreneuriales riches en ressources humaines” et utilisé des “logiciels pointus” pour “des galaxies d’escroqueries dans divers domaines”.

Conflit israélo-palestinien: le procès du militant Anasse Kazib pour apologie du terrorisme reporté

Le procès du militant politique, cheminot et syndicaliste Anasse Kazib, qui devait être jugé mercredi à Paris pour apologie du terrorisme pour avoir notamment soutenu la “résistance palestinienne” le 7 octobre 2023, a été renvoyé d’office, au grand désarroi de la défense.Le porte-parole du micro-parti d’extrême gauche Révolution permanente, 38 ans, sera finalement jugé le 25 juin 2026. “Si on a le temps de nous juger dans un an, ça montre bien que nos propos ne sont pas si inquiétants”, a ironisé M. Kazib devant les médias, dénonçant une “criminalisation des militants politiques et syndicalistes” de la défense de la cause palestinienne.Dans une salle emplie de soutiens, dont plusieurs portaient un keffieh palestinien sur les épaules, le tribunal a indiqué que l’audience était trop chargée pour examiner ce dossier. Le député LFI Eric Coquerel était présent.”Cela n’aura échappé à personne, il y a beaucoup d’enjeu”, a dit le procureur, “déplorant” aussi de ne pas pouvoir juger ce dossier rapidement.A l’origine de la convocation d’Anasse Kazib, une plainte déposée en janvier 2024 par une association, “Jeunesse française juive” (créée le 7 octobre 2023), qui visait aussi une quarantaine de personnalités dont le leader LFI Jean-Luc Mélenchon.On reproche au militant trois retweets le jour de l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 (“vive la résistance palestinienne”; “Offensive surprise contre l’Etat colonialiste d’Israël. Soutien à la résistance palestinienne !”…) et un tweet, en réponse à une condamnation de l’attaque de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (“ils se tiennent au côté du boucher”).Il encourt sept ans d’emprisonnement.Sa défense avait fait citer plusieurs témoins (le journaliste spécialiste du Moyen-Orient Alain Gresh, la chercheuse Vanessa Codaccioni, l’historien israélien Ilan Pappé…) ainsi que l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic qui a récemment dénoncé plusieurs fois l’utilisation “totalement dévoyée” de l’infraction d’apologie du terrorisme, conçue pour viser les sites de propagande jihadiste.L’avocate d’Anasse Kazib, Elsa Marcel, a déploré le décalage entre “l’intensité des poursuites sur la base d’une plainte pour le moins douteuse” et la bien insuffisante “heure et demi” d’audience qui avait été prévue. “Ils organisent des poursuites politiques mais ne veulent pas qu’on se défende politiquement”.Quelques centaines de personnes se sont rassemblées à partir de midi sur le parvis du tribunal pour scander “relaxe pour Anasse”, et “nous sommes tous des enfants de Gaza”. Ils ont brandi une grande banderole de Révolution permanente “Stop genocide Free Palestine” ainsi qu’une autre en soutien au militant libanais propalestinien Georges Abdallah, dont une énième demande de remise en liberté doit être examinée jeudi devant la cour d’appel de Paris. Condamné en 1987 à la perpétuité pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien à Paris en 1982, il est incarcéré depuis 40 ans en France.

Tutelle de la France: “la question pourrait se poser” mais “ni demain, ni après-demain”, dit le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la question d’une tutelle financière de la France “pourrait se poser”, mais “ni demain, ni après-demain”, au moment où le gouvernement qui doit réaliser des économies importantes a mis en avant ce risque. “Il n’y a pas de sujet, (…) actuellement”, a toutefois estimé l’économiste en chef de l’institution de Washington, Pierre-Olivier Gourinchas, interrogé mardi soir sur BFM Business.”La question pourrait se poser mais, j’ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n’était fait, (…) s’il n’y avait aucune volonté d’infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu’à un moment donné, la question se poserait”, a affirmé l’économiste en chef.Dans la même interview, M. Gourinchas a estimé que le gouvernement français était “très déterminé”, dans ses pistes d’économies.Aujourd’hui, “je crois que la question ne se pose pas”, a-t-il ajouté, se disant “tout à fait confiant” dans le fait que “le gouvernement et les différents partenaires et les différents partis politiques sauront faire ce qu’il faut”.”Le chiffre annoncé par le gouvernement, (…) à peu près 40 milliards d’économies pour le budget 2026, nous semble tout à fait raisonnable. C’est ce qu’il faut faire”, a-t-il aussi dit. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a mis en garde récemment sur le risque d’une “tutelle” de la France: “il y a un risque de tutelle des institutions internationales, des institutions européennes, de nos créanciers”, a-t-elle averti sur RTL.”Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront”, a-t-elle aussi prévenu dans le JDD.Une mise sous tutelle fait référence à une intervention du FMI à la demande des Etats en difficulté financière, qui doivent en contrepartie d’une assistance de l’institution de Washington s’engager sur un programme de réformes économiques.L’idée d’une intervention du FMI est perçue généralement négativement pour les droits sociaux dans un pays, surtout depuis l’intervention de l’institution en Grèce, avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne, au tournant des années 2010.L’Union européenne a mis sur pied son propre programme de soutien aux Etats en difficulté ces dernières années, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui permet aux Etats d’obtenir une aide à des conditions favorables en cas d’envolée sur les marchés des taux d’intérêt.

Vivre pour moins d’un euro dans un logement social du Moyen-Age

Lorsqu’elle a reçu les clés de son logement, un poids est tombé des épaules d’Angelika Stibi. Cette retraitée allemande dans le besoin ne paiera plus que 88 cents de loyer par mois, dans le plus vieil habitat social du monde, en Bavière.Un nouveau toit, une nouvelle vie et une nouvelle communauté : la sexagénaire fait partie depuis le printemps des quelque 150 habitants de la “Fuggerei”, une résidence d’Augsbourg, dans le sud de l’Allemagne, dont le loyer n’a pas bougé … depuis le Moyen-Age.Créés en 1521 par le banquier Jacob Fugger, les plus vieux logements sociaux du monde, selon leurs administrateurs, sont toujours en service et très demandés.”J’ai eu une vie vraiment formidable jusqu’à l’âge de 55 ans”, raconte Angelika Stibi, mère de deux grands enfants.Mais après le diagnostic de son cancer, “tout est allé de mal en pis” pour cette native d’Augsbourg qui, à bout de ressources, s’est porté candidate pour un logement dans ce complexe composé de petites maisons mitoyennes.Il faut s’armer de patience pour intégrer la Fuggerei : “Cela prend généralement entre deux et six ou sept ans. Tout dépend de l’appartement qu’on souhaite. Ceux du rez-de-chaussée sont très prisés”, explique la travailleuse sociale Doris Herzog.Elle reçoit les dossiers et mène les entretiens sur des critères très précis : “il faut être citoyen d’Augsbourg, être catholique et dans le besoin”. Dans l’appartement de Martha Jesse, résidente de la Fuggerei depuis 17 ans, les symboles religieux sont nombreux. Mais ce sont des raisons financières qui l’ont conduites dans ce petit lotissement situé non loin du coeur historique de la ville de quelque 300.000 habitants.”Je touchais une petite retraite, malgré 45 ans de travail. Vivre dehors aurait été presque impossible, car je n’aurais eu que 400 euros à ma disposition”, explique cette femme de 77 ans.Avec ses rangées de maisons aux murs ocres et volets verts, ses jardinets proprets, ses blasons et ses fontaines, l’ensemble médiéval, reconstruit après la Seconde guerre, a des allures de village de poupée.- Prière quotidienne -Pour Andreas Tervooren, résident depuis 2017, “la Fuggerei est comme une ville dans la ville”. Ce gardien de nuit de 49 ans compare son lotissement “au village d’Astérix dans les bandes dessinés”. Comme le village gaulois résistant à l’envahisseur romain, la résidence résiste à la hausse des coûts du logement qui pèse sur de nombreux foyers en Allemagne. Augsbourg n’est situé qu’à une heure de Munich, la ville où l’immobilier est le plus cher d’Allemagne et l’un des plus chers d’Europe.A l’origine du projet, le commerçant Jacob Fugger (1459-1525) était l’un des hommes les plus riches de la fin du 15ème siècle, dont la fortune avait fait le “banquier des empereurs” européens.Bienfaiteur de sa ville natale d’Augsbourg, il y avait créé plusieurs fondations dédiées au logement ou à la santé, au profit des plus nécessiteux. Le loyer annuel dans la Fuggerei était d’un florin rhénan, soit à l’époque environ le salaire hebdomadaire d’un artisan.Un montant “qu’on a simplement converti en 88 centimes actuels”, explique Daniel Hobohm, administrateur de la fondation qui gère le complexe de logements sociaux.Si les descendants de la dynastie Fugger participent aux grandes orientations de la Fondation, ils ne lui versent pas d’argent.”Nous nous finançons principalement grâce aux revenus de la forêt et de la sylviculture et nous avons aussi une petite activité touristique” car les visiteurs de la Fuggerei sont nombreux, explique M. Hobohm. S’y ajoutent des revenus locatifs générés par d’autres propriétés.Pour respecter les voeux des fondateurs, le loyer ne doit pas augmenter. Une fidélité à la tradition qui prend des tours inattendus : comme il y a 500 ans, les habitants sont tenus de réciter une prière chaque jour pour les donateurs et leur famille.

Vivre pour moins d’un euro dans un logement social du Moyen-Age

Lorsqu’elle a reçu les clés de son logement, un poids est tombé des épaules d’Angelika Stibi. Cette retraitée allemande dans le besoin ne paiera plus que 88 cents de loyer par mois, dans le plus vieil habitat social du monde, en Bavière.Un nouveau toit, une nouvelle vie et une nouvelle communauté : la sexagénaire fait partie depuis le printemps des quelque 150 habitants de la “Fuggerei”, une résidence d’Augsbourg, dans le sud de l’Allemagne, dont le loyer n’a pas bougé … depuis le Moyen-Age.Créés en 1521 par le banquier Jacob Fugger, les plus vieux logements sociaux du monde, selon leurs administrateurs, sont toujours en service et très demandés.”J’ai eu une vie vraiment formidable jusqu’à l’âge de 55 ans”, raconte Angelika Stibi, mère de deux grands enfants.Mais après le diagnostic de son cancer, “tout est allé de mal en pis” pour cette native d’Augsbourg qui, à bout de ressources, s’est porté candidate pour un logement dans ce complexe composé de petites maisons mitoyennes.Il faut s’armer de patience pour intégrer la Fuggerei : “Cela prend généralement entre deux et six ou sept ans. Tout dépend de l’appartement qu’on souhaite. Ceux du rez-de-chaussée sont très prisés”, explique la travailleuse sociale Doris Herzog.Elle reçoit les dossiers et mène les entretiens sur des critères très précis : “il faut être citoyen d’Augsbourg, être catholique et dans le besoin”. Dans l’appartement de Martha Jesse, résidente de la Fuggerei depuis 17 ans, les symboles religieux sont nombreux. Mais ce sont des raisons financières qui l’ont conduites dans ce petit lotissement situé non loin du coeur historique de la ville de quelque 300.000 habitants.”Je touchais une petite retraite, malgré 45 ans de travail. Vivre dehors aurait été presque impossible, car je n’aurais eu que 400 euros à ma disposition”, explique cette femme de 77 ans.Avec ses rangées de maisons aux murs ocres et volets verts, ses jardinets proprets, ses blasons et ses fontaines, l’ensemble médiéval, reconstruit après la Seconde guerre, a des allures de village de poupée.- Prière quotidienne -Pour Andreas Tervooren, résident depuis 2017, “la Fuggerei est comme une ville dans la ville”. Ce gardien de nuit de 49 ans compare son lotissement “au village d’Astérix dans les bandes dessinés”. Comme le village gaulois résistant à l’envahisseur romain, la résidence résiste à la hausse des coûts du logement qui pèse sur de nombreux foyers en Allemagne. Augsbourg n’est situé qu’à une heure de Munich, la ville où l’immobilier est le plus cher d’Allemagne et l’un des plus chers d’Europe.A l’origine du projet, le commerçant Jacob Fugger (1459-1525) était l’un des hommes les plus riches de la fin du 15ème siècle, dont la fortune avait fait le “banquier des empereurs” européens.Bienfaiteur de sa ville natale d’Augsbourg, il y avait créé plusieurs fondations dédiées au logement ou à la santé, au profit des plus nécessiteux. Le loyer annuel dans la Fuggerei était d’un florin rhénan, soit à l’époque environ le salaire hebdomadaire d’un artisan.Un montant “qu’on a simplement converti en 88 centimes actuels”, explique Daniel Hobohm, administrateur de la fondation qui gère le complexe de logements sociaux.Si les descendants de la dynastie Fugger participent aux grandes orientations de la Fondation, ils ne lui versent pas d’argent.”Nous nous finançons principalement grâce aux revenus de la forêt et de la sylviculture et nous avons aussi une petite activité touristique” car les visiteurs de la Fuggerei sont nombreux, explique M. Hobohm. S’y ajoutent des revenus locatifs générés par d’autres propriétés.Pour respecter les voeux des fondateurs, le loyer ne doit pas augmenter. Une fidélité à la tradition qui prend des tours inattendus : comme il y a 500 ans, les habitants sont tenus de réciter une prière chaque jour pour les donateurs et leur famille.

Chikungunya: les deux cas autochtones récents sont les plus précoces jamais identifiés en métropole

Les deux cas autochtones de chikungunya repérés dans le sud de l’Hexagone sont “les plus précoces jamais identifiés” en métropole dans la saison d’activité du moustique tigre, a noté mercredi Santé publique France, évoquant un possible lien avec l’épidémie à la Réunion.Pour ces cas signalés en Occitanie, à Prades-le-Lez (Hérault), et en Provence-Alpes-Côte d’azur, à La Crau (Var), le début des signes remonte au 27 mai et au 2 juin respectivement, selon le bilan hebdomadaire de la surveillance renforcée de la dengue, du chikungunya et du Zika dans l’Hexagone.”Bien qu’en baisse, la pression d’importation dans l’Hexagone des cas de chikungunya ayant voyagé à La Réunion a pu contribuer à l’apparition précoce de transmission autochtone, d’autant que la souche du virus chikungunya circulant à la Réunion est bien adaptée au moustique Aedes albopictus”, a précisé Santé publique France.Si les investigations continuent, l’agence sanitaire a indiqué qu’au moins pour un des deux cas autochtones de cette maladie, un cas en provenance de La Réunion avait été identifié comme possiblement à l’origine de la transmission locale.A ce stade, “aucun épisode de transmission autochtone n’a été mis en évidence en Europe, en dehors de la France”, a aussi pointé SpF.On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes.Apparu en 2004 en métropole, le moustique tigre était implanté dans 81 départements début 2025.La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique mais aussi de l’urbanisation et des déplacements, autant de facteurs qui favorisent la propagation du moustique tigre, selon une étude publiée mi-mai dans le Lancet Planetary Health. Du 1er mai, début de la surveillance renforcée, jusqu’au 17 juin, la France a aussi enregistré 583 cas importés de chikungunya, 395 de dengue et 2 de Zika en métropole.Cette année, l’épidémie de chikungunya, maladie se traduisant par des fièvres et des douleurs articulaires, a surtout frappé La Réunion, mais y poursuit désormais son déclin.”La Réunion est à ce jour en situation d’épidémie de faible intensité”, a résumé Santé publique France dans un bilan spécifique mercredi. “Cependant, la circulation du chikungunya sur l’île reste encore présente et marquée par des disparités selon les secteurs géographiques”, Saint-Paul et Saint-Denis restant les communes avec le plus de cas, a ajouté l’agence.Le nombre de morts liés à l’épidémie à La Réunion est désormais estimé à 27, avec quatre nouveaux décès attribués au chikungunya, deux directement, deux indirectement. Ils ne remontent toutefois pas aux derniers jours mais aux alentours de mi-avril, quand la flambée était maximale.Mayotte, autre département ultramarin de l’océan Indien, est aussi touché par une épidémie, déclarée plus tardivement et d’ampleur incertaine.

La Russie “n’a aucune chance” si les pays de l’Otan restent unis, selon Kallas

La Russie est une “menace” pour la sécurité mondiale mais elle n’a “aucune chance” si les pays membres de l’Otan restent unis, a estimé mercredi la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas.”Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis et leurs alliés ont largement surpassé l’Union soviétique (…) Aujourd’hui, face à l’Otan et l’UE, la Russie n’a aucune chance. Mais nous devons rester unis”, a-t-elle déclaré depuis le Parlement européen à Strasbourg à quelques jours d’un sommet de l’Alliance atlantique à La Haye.L’Otan compte 32 pays, dont 23 sont aussi membres de l’UE.Les déclarations du président américain Donald Trump vis-à-vis de la Russie seront scrutées avec attention lors du sommet des 24 et 25 juin aux Pays-Bas.A l’issue du sommet du G7 au Canada, marqué par le départ anticipé du locataire de la Maison Blanche, les grandes démocraties industrialisées n’ont pas publié de déclaration commune dénonçant l'”agression russe” en Ukraine, contrairement aux années précédentes quand Joe Biden était à la tête des Etats-Unis.Pour Kaja Kallas, il est indispensable que l’ensemble des membres de l’Otan démontrent qu’ils sont sur la même ligne.”La Russie est déjà une menace directe pour l’Union européenne”, a-t-elle affirmé.”Ceux qui partagent une frontière avec la Russie ont toujours ressenti plus fortement ses provocations. Ceux d’entre nous qui ont subi l’impérialisme soviétique le ressentent le plus”, a souligné l’ancienne Première ministre de l’Estonie, Etat balte voisin de la Russie. “Mais la menace de la Russie pour la sécurité transatlantique est un problème pour nous tous”, a-t-elle martelé.