Rallye: Ogier champion du monde pour la 9e fois, égale le record de Loeb
Le Français Sébastien Ogier (Toyota) a été sacré champion du monde des rallyes WRC pour la neuvième fois samedi à Jeddah, égalant ainsi le record de son compatriote Sébastien Loeb.Le natif de Gap (Hautes-Alpes) a terminé troisième du rallye d’Arabie saoudite remporté par le Belge Thierry Neuville (Hyundai) et a été titré après avoir pourtant fait l’impasse sur trois des 14 courses au programme cette saison.Déjà lauréat du championnat de 2013 à 2018 puis en 2020 et 2021, Ogier et son copilote Vincent Landais ont remporté le titre en prenant le meilleur sur le Britannique Elfyn Evans (Toyota), qui les devançait de trois points avant l’épreuve saoudienne, dernière manche de la saison.Tout au long du week-end, le Français a encore affiché sa science de la course et son intelligence tactique pour contrôler le Gallois tout en minimisant sa prise de risque sur un tracé très cassant.Même s’il n’a pas été épargné par les pépins dans le désert saoudien avec notamment deux crevaisons vendredi, Ogier n’a jamais tremblé et a finalement devancé son coéquipier de quatre points au championnat.”Quelle saison incroyable. La bataille a vraiment été superbe avec Elfyn. Il n’y a de beaux champions qu’avec des beaux adversaires… Ils nous ont poussé dans nos retranchements jusqu’à la dernière spéciale de la saison”, a expliqué le Français après être grimpé sur le toit de sa Yaris pour fêter son titre avec Vincent Landais.Engagé dans une saison partielle avec Toyota, Ogier, qui devait initialement disputer huit courses, en avait ajouté trois à son programme après son début d’année tonitruant qui lui laissait entrevoir la possibilité de décrocher une neuvième couronne historique.Il a finalement été sacré à l’issue d’un rallye d’Arabie saoudite plein de rebondissements et après une saison incroyable marquée par six victoires et dix podiums en onze courses.
Kery James, rappeur révolté entre “résistance, amour et poésie”
À jamais “banlieusard et fier de l’être”, Kery James reste solide sur ses appuis après 30 ans de carrière: sorti vendredi, “R.A.P” pour “Résistance, Amour et Poésie” sonne comme la devise d’un rappeur toujours révolté.”Voilà le son qu’on n’entend plus/Pourtant l’époque est tellement tendue”, amorce Kery James dès l’intro de “Radical”, l’un des 15 titres de cet opus, dans lequel l’interprète de “Mouhammad Alix” balance une nouvelle salve d’uppercuts.Parfois “je me parle à moi-même, je me dis, calme-toi, t’en as assez dit, arrête de monter au front… jusqu’à ce qu’il y ait un nouvel événement qui vienne encore me toucher”, confie à l’AFP l’une des plumes les plus aiguisées du rap français.”Je me suis assagi, mais je suis toujours aussi sensible”, assume-t-il. “Etre sensible au monde, à la douleur des autres, je pense que c’est ça mon vrai moteur.”Jamais à court d’indignation, l’artiste de 47 ans reste fidèle à ce qu’il sait faire depuis qu’il a été repéré ado par MC Solaar, avant de germer au sein des collectifs Mafia K’1 Fry et Ideal J: un rap dénonciateur des inégalités comme du racisme, où l’impact des mots compte plus encore que la mélodie.Cette musique surgie de la rue – portée à la même époque par IAM, Oxmo Puccino ou encore Lino et Calbo d’Ärsenik – est pourtant désormais considérée comme “à l’ancienne”. Hormis quelques exceptions (Vald, Youssef Swatt’s…), de nombreux rappeurs à succès recentrent leurs thématiques autour des histoires de deal, du matérialisme ou d’une légèreté festive, sans discours engagé.”C’est une nouvelle variété. C’est-à-dire que pour en arriver là, à ce que ce soit la musique la plus streamée, il a fallu qu’elle se vide de sa substance”, assène Kery James.”Le rap, c’est devenu vraiment un business dans lequel il y a beaucoup d’argent”, ajoute-t-il, déplorant une musique qui “colle au capitalisme, en accord avec le monde dans lequel on évolue.”Kery James ne se retrouve guère dans cette nouvelle formule, lui dont l’un des meilleurs albums s’intitule “À l’ombre du show business” (2008). – “Shaban”, soutien aux Palestiniens -Son nouveau projet contient six duos avec, entre autres, la star internationale congolaise Fally Ipupa, le chanteur sénégalais Wally B. Seck et Kareen Guiock Thuram, visage de l’info sur M6 et chanteuse jazz.Le rappeur réaffirme son soutien au peuple palestinien, meurtri par la guerre dans la bande de Gaza, avec le titre “Shaban”, hommage à un jeune homme tué dans un incendie déclenché par une frappe israélienne sur un camp de déplacés en octobre 2024, brûlé vif selon le témoignage de sa famille.”C’est important de personnaliser ces victimes”, souligne-t-il. “Parce qu’on nous parle de chiffres, de gens qui ont été tués, mais qui n’ont pas de nom, qui n’ont pas d’histoire.”Dans “Radical”, Alix Mathurin – nom civil de ce Franco-Haïtien né en Guadeloupe, avant de grandir dans la précarité en région parisienne – dédie son message à un large spectre, des “sans-papiers qui font gonfler le PIB” aux “flics qui ont de l’éthique”.Il a dénoncé à plusieurs reprises les violences policières, en musique et sur les planches (“A vif” en 2017 puis “A huis clos” en 2023).Ses autres bêtes noires demeurent les médias, épinglés notamment dans “J’suis pas CNews”, chaîne de la galaxie Bolloré, ainsi que la classe politique, “ces gens déconnectés de la réalité depuis trop longtemps”.À son niveau, il œuvre depuis 17 ans avec son association “Apprendre, comprendre, entreprendre, servir”, qui aide la jeunesse des quartiers populaires à rêver grand en finançant des bourses d’études. Actif aussi derrière la caméra, il dépeint la trajectoire de trois frères dans “Banlieusards”: le troisième volet de ce film, réalisé avec Leïla Sy et dans lequel il joue, est attendu au printemps sur Netflix.”Si j’avais été dans un autre milieu, peut-être que j’aurais fait de la littérature…”, imagine-t-il.In fine, cet amateur de boxe préfère la scène pour ring: actuellement en tournée acoustique, il sera à l’Accor Arena en novembre 2026, sept ans après son dernier passage dans l’antre parisienne.
Des manifestations obligent l’extrême droite allemande à retarder son congrès
Des manifestations contre l’extrême droite ont obligé samedi le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) à retarder son congrès, destiné à former sa nouvelle organisation de jeunesse.Le congrès devait commencer samedi à 10H00 locales (09H00 GMT) à Giessen, près de Francfort, mais les militants de l’AfD peinaient à rejoindre la salle en raison des blocages de rues des détracteurs de la formation antimigrants et prorusse, un peu partout dans la ville.Le congrès est retardé “à cause des manifestations”, a déclaré à l’AFP un porte-parole du parti, Michael Pfalzgraf.Dès potron-minet, plus de 15.000 personnes protestant contre cette formation, selon le collectif d’associations anti-AfD, “plusieurs milliers”, selon la police, ont convergé vers Giessen, certains lançant des fumigènes, d’autres brandissant des drapeaux arc en ciel ou des banderoles avec des slogans comme “combattre le facisme”, encadré par un important dispositif policier.Arrivée deuxième aux législatives de février dernier, l’AfD, première force d’opposition, se met en ordre de bataille avant une série d’élections régionales en 2026 qu’elle espère remporter, en particulier dans ses bastions de l’Est.Ce parti avait dû dissoudre au début de l’année sa précédente organisation de jeunesse, “Junge Alternative” (Jeune Alternative), menacée d’interdiction pour son extrémisme.On lui reprochait la promotion d’idées xénophobes et divers scandales, allant du chant raciste à l’organisation d’entraînements paramilitaires.Une centaine de participants étaient réunis par le parti pour désigner les cadres de sa nouvelle organisation de jeunesse, adopter ses statuts, choisir un nom et un logo. Le parti avait annoncé en attendre un millier.”Ce pays est en difficulté. Et quelque chose doit changer”, a déclaré Kevin Potthast, un électricien de 34 ans, de Steinfurt (ouest de l’Allemagne) rencontré par l’AFP au congrès. “Il est bien sûr important d’emmener les jeunes avec nous, parce que les jeunes sont l’avenir”, a-t-il ajouté.La direction de l’AfD veut désormais une organisation de jeunesse nettement plus sous son contrôle mais toujours en lien avec les mouvances les plus radicales.Elle “continuera à entretenir des contacts étroits avec d’autres milieux d’extrême droite et à coopérer avec eux”, prédit auprès de l’AFP Fabian Virchow, professeur à l’université de Düsseldorf et spécialiste de ces mouvements.”Le parti-mère pourra agir avec plus de modération, sans avoir à perdre ses partisans les plus radicaux”, abonde le politologue Stefan Marschall.- Jugend Germania -Car l’AfD cherche à la fois à lisser son image pour gagner en popularité dans l’ouest du pays, où les électeurs répugnent, bien plus qu’à l’Est, à voter pour un parti lié à la fois à des néonazis et à la Russie. Les délégués devront choisir un nom. Parmi les propositions, “Generation Deutschland”, “Jugend Germania” ou reprendre “Junge Alternative”.Côté logo, l’assemblée doit se prononcer sur “un blason rouge bordé d’or surmonté d’une croix noire elle-même surmontée d’un aigle doré”, d’après un descriptif de l’AfD.”L’aigle symbolise notre nation allemande, pour laquelle nous brûlons de passion, la croix représente l’Occident et ses valeurs, que nous défendons avec ardeur”, explique le document.Le blason aux couleurs de l’Allemagne s’inscrit “dans une tradition patriotique et conservatrice de droite que nous voulons raviver”.Les délégués devraient désigner comme chef Jean-Pascal Hohm, 28 ans, un député régional du Brandebourg, un bastion de l’AfD dans l’Est.Selon le professeur Virchow, les cadres du mouvement de jeunesse “proviennent d’un milieu d’extrême droite où se côtoient d’ex-militants du mouvement identitaire, des corporations étudiantes, ainsi que des individus issus du néonazisme et de groupes ethno-nationalistes”. Les organisateurs des manifestations espèrent rassembler 57.000 personnes, selon la police, qui a prévu un dispositif exceptionnel impliquant des milliers d’agents.Irina Gildt, 28 ans, a déclaré à l’AFP qu’en participant à la manifestation contre l’AfD, elle souhaitait prendre position en faveur de la liberté d’expression et de la diversité, et montrer qu’elle ne se laissait pas intimider “par la peur ou la haine”. “Ça vaut bien de se lever tôt”, a ajouté la manifestante, rencontrée à l’aube dans les rues de Giessen.L’Allemagne, marquée par son passé nazi, a longtemps résisté à l’essor électoral de l’extrême droite. Mais la crise migratoire de 2015, puis des attaques islamistes et des crimes commis par des étrangers ont alimenté la popularité de l’AfD.
Budget: le Sénat s’oppose à la surtaxe sur les entreprises
Le Sénat a rejeté samedi la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, l’une des principales propositions du gouvernement qui espérait en dégager des recettes de quatre milliards d’euros dans son projet de budget pour 2026.La chambre haute, dominée par une alliance entre la droite et les centristes, a repoussé cette mesure à 202 voix contre 118.Cette contribution exceptionnelle, opérée via une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés (IS), avait été instaurée dans le précédent budget, avec un rendement attendu de 8 milliards d’euros pour 2025. Le gouvernement a proposé de la reconduire en 2026, tout en la divisant par deux. Ce vote du Sénat n’est pas définitif: la mesure sera à nouveau examinée au Parlement dans la suite des débats budgétaires.La surtaxe concernerait environ 400 grandes entreprises, celles dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros.”Il est incompréhensible que le gouvernement choisisse cette facilité de taxer les entreprises plutôt que de réduire les dépenses”, s’est justifié Jean-François Husson, rapporteur général du budget (Les Républicains), rappelant que l’exécutif avait assuré à plusieurs reprises que cette contribution resterait cantonnée à la seule année 2025. La majorité sénatoriale promet de compenser cette perte de recettes par des baisses de dépenses.Ce vote des sénateurs montre à nouveau les grandes divergences qui existent entre l’Assemblée nationale et le Sénat. En effet, les députés avait non seulement approuvé ce dispositif mais il en avaient relevé le taux grâce à un amendement de compromis déposé par le gouvernement lui-même, pour aboutir à un rendement de six milliards d’euros.Les députés avaient toutefois rejeté l’ensemble du projet de loi de finances par la suite, faisant disparaître cet amendement du texte soumis au Sénat.La gauche demandait de son côté une reconduction de la mesure au moins au niveau de 2025.”Supprimer cet article, c’est la démonstration qu’il y a la volonté de ne pas avoir de compromis, de ne pas avoir de budget et d’avoir de l’instabilité dans le pays”, a regretté Grégory Blanc, sénateurs du parti Place publique qui siège au sein du groupe écologiste. “La droite s’adonne à une surenchère pour donner des gages à son électorat”, s’est désolé le socialiste Thierry Cozic.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a défendu la mesure gouvernementale, estimant qu'”aller surtaxer des entreprises qui vont plutôt bien semble plus favorable qu’aller chercher des impôts tapant directement sur les classes moyennes”.Le Sénat a en revanche adopté un dispositif parallèle permettant de taxer les grandes entreprises procédant au rachat de leurs propres actions en vue de leur annulation, fruit d’une alliance de circonstance entre la gauche et les centristes. Mais Mme de Montchalin l’a jugé inopérant, estimant son rendement nul.
Budget: le Sénat s’oppose à la surtaxe sur les entreprises
Le Sénat a rejeté samedi la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, l’une des principales propositions du gouvernement qui espérait en dégager des recettes de quatre milliards d’euros dans son projet de budget pour 2026.La chambre haute, dominée par une alliance entre la droite et les centristes, a repoussé cette mesure à 202 voix contre 118.Cette contribution exceptionnelle, opérée via une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés (IS), avait été instaurée dans le précédent budget, avec un rendement attendu de 8 milliards d’euros pour 2025. Le gouvernement a proposé de la reconduire en 2026, tout en la divisant par deux. Ce vote du Sénat n’est pas définitif: la mesure sera à nouveau examinée au Parlement dans la suite des débats budgétaires.La surtaxe concernerait environ 400 grandes entreprises, celles dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros.”Il est incompréhensible que le gouvernement choisisse cette facilité de taxer les entreprises plutôt que de réduire les dépenses”, s’est justifié Jean-François Husson, rapporteur général du budget (Les Républicains), rappelant que l’exécutif avait assuré à plusieurs reprises que cette contribution resterait cantonnée à la seule année 2025. La majorité sénatoriale promet de compenser cette perte de recettes par des baisses de dépenses.Ce vote des sénateurs montre à nouveau les grandes divergences qui existent entre l’Assemblée nationale et le Sénat. En effet, les députés avait non seulement approuvé ce dispositif mais il en avaient relevé le taux grâce à un amendement de compromis déposé par le gouvernement lui-même, pour aboutir à un rendement de six milliards d’euros.Les députés avaient toutefois rejeté l’ensemble du projet de loi de finances par la suite, faisant disparaître cet amendement du texte soumis au Sénat.La gauche demandait de son côté une reconduction de la mesure au moins au niveau de 2025.”Supprimer cet article, c’est la démonstration qu’il y a la volonté de ne pas avoir de compromis, de ne pas avoir de budget et d’avoir de l’instabilité dans le pays”, a regretté Grégory Blanc, sénateurs du parti Place publique qui siège au sein du groupe écologiste. “La droite s’adonne à une surenchère pour donner des gages à son électorat”, s’est désolé le socialiste Thierry Cozic.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a défendu la mesure gouvernementale, estimant qu'”aller surtaxer des entreprises qui vont plutôt bien semble plus favorable qu’aller chercher des impôts tapant directement sur les classes moyennes”.Le Sénat a en revanche adopté un dispositif parallèle permettant de taxer les grandes entreprises procédant au rachat de leurs propres actions en vue de leur annulation, fruit d’une alliance de circonstance entre la gauche et les centristes. Mais Mme de Montchalin l’a jugé inopérant, estimant son rendement nul.





