Ukraine : des “questions importantes” quant à une trêve, dit Poutine, Zelensky dénonce des “manipulations”

Vladimir Poutine a souligné jeudi que des “questions importantes” devaient être réglées concernant la proposition des Etats-Unis d’une trêve en Ukraine, Donald Trump souhaitant de son côté qu’elle soit mise en oeuvre sans délai.Dans la soirée, le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part mis en garde contre “les paroles très prévisibles et très manipulatrices de Poutine en réponse à l’idée” de ce cessez-le-feu que Kiev a accepté.S’exprimant à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump, tout en qualifiant de “très prometteurs” les derniers propos de son homologue russe, a averti que “ce serait un moment très décevant pour le monde” si la Russie rejetait ce plan d’une suspension pendant 30 jours des combats évoqué mardi après des pourparlers ukraino-américains en Arabie Saoudite.”J’aimerais le rencontrer ou parler avec lui”, a-t-il ajouté à propos de Vladimir Poutine, “mais il faut régler la question (d’une trêve) rapidement”, a poursuivi Donald Trump, dont l’émissaire spécial Steve Witkoff est justement arrivé jeudi à Moscou. – “Des nuances” -“Nous sommes pour (un cessez-le-feu) mais il y a des nuances”, a déclaré dans le journée le président russe au cours d’une conférence de presse au Kremlin, affirmant vouloir “en parler” avec les Américains et “peut-être appeler le président” Trump.Vladimir Poutine, dont l’armée s’est lancée à l’assaut de l’Ukraine il y a plus de trois ans, a toutefois souligné qu’il fallait répondre à des “questions importantes” avant l’entrée en vigueur d’une telle trêve.”Comment garantir qu’une telle situation (le conflit, ndlr) ne se reproduise pas? Comment le contrôle sera-t-il organisé?”, s’est-il interrogé, disant craindre que l’Ukraine n’utilise cette pause pour recruter des soldats supplémentaires et recevoir de nouvelles armes occidentales.”Nous sommes d’accord avec les propositions visant à mettre fin aux hostilités mais nous partons du principe que cette trêve doit conduire à une paix durable et s’attaquer aux causes profondes de cette crise”, a encore martelé M. Poutine.- “Conflit armé direct” -La Russie a par ailleurs une nouvelle fois rejeté jeudi tout envoi en Ukraine de soldats européens en tant que force d’interposition en cas d’arrêt des hostilités, une idée avancée par le Royaume-Uni et des pays de l’UE.Pour la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, un tel déploiement serait considéré par son pays comme un “conflit armé direct” avec l’armée russe. “Nous répondrons par tous les moyens disponibles” a-t-elle prévenu.Depuis la première conversation téléphonique officielle entre MM. Poutine et Trump le 12 février, la Russie et les Etats-Unis ont convenu de remettre à plat leurs relations bilatérales, en plus de régler au plus vite le dossier ukrainien. Des délégations des deux pays se sont déjà rencontrées en Arabie saoudite puis en Turquie. Donald Trump a pour sa part repris des contre-vérités assénées par le Kremlin, rendant notamment Kiev responsable de l’assaut pourtant déclenché par Moscou en février 2022.Et puis il y a eu la vive altercation dans le Bureau ovale avec Volodymyr Zelensky, suivie de l’interruption de l’aide militaire et du renseignement américain, depuis rétablis, cruciaux pour l’Ukraine.- Soudja reprise -Dans l’intervalle, les forces russes, faisant face à un adversaire affaibli, ont repris à une vitesse inédite des territoires occupés par les Ukrainiens dans la région russe de Koursk, que Kiev espérait utiliser comme monnaie d’échange en cas de pourparlers de paix.  Elles ont ainsi revendiqué jeudi la reprise de la petite ville de Soudja, la principale conquête ukrainienne dans cette zone depuis l’été 2024. Ce qui marquerait un revers de taille pour l’Ukraine. Le même jour, Vladimir Poutine a dit que les “prochaines étapes” vers une trêve et la paix dans ce pays dépendraient du succès de son armée dans la région de Koursk.Les autorités ukrainiennes ont quant à elles ordonné jeudi l’évacuation de huit localités situées en Ukraine près de cette zone “en raison de l’aggravation de la situation opérationnelle” et des “bombardements constants”.Au cours de sa première visite dans la région de Koursk depuis l’offensive ukrainienne, Vladimir Poutine, avait dit la veille s’attendre à ce qu’elle “soit bientôt complètement libérée”.Face à la percée russe, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, avait laissé entendre mercredi que ses hommes se repliaient dans ces territoires.

Le Canada appelle le G7 à “continuer à soutenir l’Ukraine”

Le Canada, pays hôte du G7, a appelé jeudi à soutenir l’Ukraine contre “l’agression” russe, au moment où l’approche américaine plus conciliante à l’égard de Moscou divise le club des grandes démocraties industrialisées.Les ministres des Affaires étrangères du G7 sont réunis pour trois jours de discussions à Charlevoix, dans un hôtel qui surplombe le fleuve Saint-Laurent.L’unité du groupe – Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Royaume-Uni et Japon – est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s’est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine et mène une guerre commerciale avec ses proches alliés.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, est le premier haut responsable du nouveau pouvoir américain à fouler le sol canadien depuis que les tensions sont extrêmement fortes entre les deux voisins.Pour sa rencontre avec son homologue canadienne, Mélanie Joly, ils ont échangé une bise et se sont serré la main avant de s’asseoir à côté des drapeaux des deux pays. Ils n’ont pas répondu aux questions de la presse.Peu après, Mélanie Joly a ouvert la session formelle du G7 appelant les puissances à “continuer à soutenir l’Ukraine face à l’agression illégale de la Russie”.”Nous voulons tous voir une paix juste et durable en Ukraine”, a-t-elle déclaré.- “Que par la force” -“Il n’y aura de paix en Europe que par la force”, a averti la ministre allemande Annalena Baerbock peu avant le début des discussions. “A quoi servirait un cessez-le-feu qui, dans deux ou quatre ans, conduirait à plus de souffrance, plus de destructions, plus de guerre en Europe?”, a-t-elle interrogé.L’Ukraine est le sujet numéro un de ce sommet multilatéral, trois jours après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après l’invasion russe.Pendant que les chefs de la diplomatie du G7 sont réunis au Québec, Vladimir Poutine, dont le monde entier attendait la réponse, s’est dit depuis Moscou “pour” une trêve. “Mais il y a des nuances” et des “questions importantes” à régler, a-t-il immédiatement temporisé.”Nous devons en parler avec nos partenaires américains, peut-être appeler le président Trump”, a ajouté le président russe.Washington presse Moscou d’accepter une trêve “sans conditions”, comme gage de bonne volonté.”Nous devons être très fermes sur le fait que tout cessez-le-feu ne peut être assorti de conditions”, a estimé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dans une interview à CNN jeudi en marge du sommet.”Je veux insister sur le fait que, si la Russie veut mettre fin à cette guerre, ils n’ont qu’à arrêter de bombarder l’Ukraine. Ils retirent leurs troupes. Et la guerre est terminée”, a-t-elle souligné.Le pivot de Donald Trump vers la Russie a provoqué une onde de choc en Europe et au-delà. Et a conduit les Européens à accélérer les discussions sur un avenir de défense sans les États-Unis.- Menaces commerciales -Toutes ces discussions sur l’Ukraine sont compliquées par les très fortes tensions entre les Etats-Unis et le reste du G7, notamment en raison de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Jeudi, il a menacé la France et l’Union européenne d’imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools.La veille, des droits de douane de 25% sont entrés en vigueur sur les importations d’acier et d’aluminium, entraînant des représailles immédiates de nombreux pays.Cette guerre commerciale se double pour le Canada d’une menace plus lourde: Donald Trump veut le voir devenir le “51e Etat” américain.Marco Rubio a toutefois estimé que la réunion du G7 ne portait pas “sur la façon dont nous allons prendre le contrôle du Canada”.”Vous arrivez dans notre pays, vous respectez notre façon de faire, et bien entendu notre souveraineté”, a néanmoins averti mercredi Mélanie Joly.Mais de l’autre côté de la frontière, Donald Trump continuait sur sa lancée des dernières semaines estimant que le Canada “ne fonctionne que s’il est un État” américain.”Ce serait le pays le plus incroyable visuellement. Si vous regardez une carte, vous verrez qu’ils ont tracé une ligne artificielle entre le Canada et les États-Unis”, a-t-il déclaré à des journalistes à Washington.

Le Canada appelle le G7 à “continuer à soutenir l’Ukraine”

Le Canada, pays hôte du G7, a appelé jeudi à soutenir l’Ukraine contre “l’agression” russe, au moment où l’approche américaine plus conciliante à l’égard de Moscou divise le club des grandes démocraties industrialisées.Les ministres des Affaires étrangères du G7 sont réunis pour trois jours de discussions à Charlevoix, dans un hôtel qui surplombe le fleuve Saint-Laurent.L’unité du groupe – Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Royaume-Uni et Japon – est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s’est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine et mène une guerre commerciale avec ses proches alliés.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, est le premier haut responsable du nouveau pouvoir américain à fouler le sol canadien depuis que les tensions sont extrêmement fortes entre les deux voisins.Pour sa rencontre avec son homologue canadienne, Mélanie Joly, ils ont échangé une bise et se sont serré la main avant de s’asseoir à côté des drapeaux des deux pays. Ils n’ont pas répondu aux questions de la presse.Peu après, Mélanie Joly a ouvert la session formelle du G7 appelant les puissances à “continuer à soutenir l’Ukraine face à l’agression illégale de la Russie”.”Nous voulons tous voir une paix juste et durable en Ukraine”, a-t-elle déclaré.- “Que par la force” -“Il n’y aura de paix en Europe que par la force”, a averti la ministre allemande Annalena Baerbock peu avant le début des discussions. “A quoi servirait un cessez-le-feu qui, dans deux ou quatre ans, conduirait à plus de souffrance, plus de destructions, plus de guerre en Europe?”, a-t-elle interrogé.L’Ukraine est le sujet numéro un de ce sommet multilatéral, trois jours après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après l’invasion russe.Pendant que les chefs de la diplomatie du G7 sont réunis au Québec, Vladimir Poutine, dont le monde entier attendait la réponse, s’est dit depuis Moscou “pour” une trêve. “Mais il y a des nuances” et des “questions importantes” à régler, a-t-il immédiatement temporisé.”Nous devons en parler avec nos partenaires américains, peut-être appeler le président Trump”, a ajouté le président russe.Washington presse Moscou d’accepter une trêve “sans conditions”, comme gage de bonne volonté.”Nous devons être très fermes sur le fait que tout cessez-le-feu ne peut être assorti de conditions”, a estimé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dans une interview à CNN jeudi en marge du sommet.”Je veux insister sur le fait que, si la Russie veut mettre fin à cette guerre, ils n’ont qu’à arrêter de bombarder l’Ukraine. Ils retirent leurs troupes. Et la guerre est terminée”, a-t-elle souligné.Le pivot de Donald Trump vers la Russie a provoqué une onde de choc en Europe et au-delà. Et a conduit les Européens à accélérer les discussions sur un avenir de défense sans les États-Unis.- Menaces commerciales -Toutes ces discussions sur l’Ukraine sont compliquées par les très fortes tensions entre les Etats-Unis et le reste du G7, notamment en raison de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Jeudi, il a menacé la France et l’Union européenne d’imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools.La veille, des droits de douane de 25% sont entrés en vigueur sur les importations d’acier et d’aluminium, entraînant des représailles immédiates de nombreux pays.Cette guerre commerciale se double pour le Canada d’une menace plus lourde: Donald Trump veut le voir devenir le “51e Etat” américain.Marco Rubio a toutefois estimé que la réunion du G7 ne portait pas “sur la façon dont nous allons prendre le contrôle du Canada”.”Vous arrivez dans notre pays, vous respectez notre façon de faire, et bien entendu notre souveraineté”, a néanmoins averti mercredi Mélanie Joly.Mais de l’autre côté de la frontière, Donald Trump continuait sur sa lancée des dernières semaines estimant que le Canada “ne fonctionne que s’il est un État” américain.”Ce serait le pays le plus incroyable visuellement. Si vous regardez une carte, vous verrez qu’ils ont tracé une ligne artificielle entre le Canada et les États-Unis”, a-t-il déclaré à des journalistes à Washington.

Syrie: adoption d’une déclaration constitutionnelle, “nouvelle page de l’histoire”

Le président par intérim de la Syrie, Ahmad al-Chareh, a salué jeudi une “nouvelle page de l’histoire” du pays en signant une déclaration constitutionnelle pour une période transitoire de cinq ans, garantissant notamment la liberté d’expression et les droits des femmes.”C’est une nouvelle page de l’histoire de la Syrie, où nous remplaçons l’injustice par la justice (…) et la souffrance par la miséricorde”, a déclaré M. Chareh, qui a mené une coalition rebelle dominée par des islamistes ayant renversé Bachar al-Assad en décembre après plus de 13 ans de guerre civile.Les nouvelles autorités ont aboli la Constitution et dissous le Parlement, qui était une chambre d’exécution des décisions du pouvoir sous Assad. M. Chareh, nommé en janvier président par intérim, a affirmé qu’il faudrait quatre à cinq ans pour organiser des élections.Annoncée lors d’une conférence de presse au palais présidentiel à Damas, la déclaration constitutionnelle a toutefois suscité des critiques de la part de l’administration autonome kurde dans le nord-est du pays. Pour l’importante minorité kurde, le texte “contredit la réalité de la Syrie et sa diversité”. Il “ne reflète pas l’esprit du peuple syrien et de ses différentes composantes, des Kurdes aux Arabes, en passant par les Syriaques, les Assyriens et les autres composantes nationales syriennes”, a estimé l’administration kurde.L’annonce de la déclaration constitutionnelle intervient peu après des massacres commis dans l’ouest de la Syrie, les pires violences depuis l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités.Ces massacres, perpétrés à la suite d’attaques de fidèles de Bachar al-Assad, ont fait 1.476 morts, pour la plupart des membres de la minorité musulmane alaouite dont est issu le président déchu, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.”Rien ne peut justifier le meurtre de civils (…) Il doit y avoir une enquête crédible, indépendante et impartiale sur ces violations, et les responsables de ces actes doivent rendre des comptes”, a dit jeudi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.- “Séparation des pouvoirs” -La nouvelle déclaration constitutionnelle “criminalise la glorification de l’ancien régime d’Assad et de ses symboles”, a indiqué la présidence. “Nier, louer, justifier ou minimiser ses crimes sont des crimes punis par la loi.”La déclaration “protège” également la “liberté de croyance” et établit une séparation stricte des pouvoirs, dans un pays ou le clan Assad a régné sans partage pendant plus d’un demi-siècle.”Nous avons délibérément opté pour une séparation stricte des pouvoirs”, a déclaré un membre du comité de rédaction, Abdel Hamid al-Awak, soulignant que les Syriens avaient souffert par le passé “de l’empiètement du président de la République sur le reste des pouvoirs”.M. Awak a déclaré qu’une commission électorale supérieure serait formée pour superviser les élections du Parlement.Selon la déclaration constitutionnelle, il appartient au président par intérim de “nommer le tiers” des membres de la future assemblée, “seule responsable du processus législatif”.La déclaration constitutionnelle donne au président un seul pouvoir exceptionnel, celui de déclarer l’état d’urgence.La jurisprudence islamique reste “la source principale” de la législation et l’islam la religion du président, comme auparavant.- “Droits et libertés” -La déclaration garantit “un large éventail de droits et de libertés, notamment la liberté d’opinion, d’expression, de la presse”, tout en garantissant aux femmes “leurs droits sociaux, économiques et politiques”, selon M. Awak.Elle prévoit par ailleurs la formation d’une “commission de justice transitionnelle”, visant notamment à rendre justice aux “victimes et survivants” de la dictature.Elle souligne sur un autre plan “l’indépendance” de la justice et prohibe “la mise en place de tribunaux d’exception” dont les Syriens ont gravement souffert par le passé.Elle mentionne enfin “la nécessité de former un comité pour rédiger une Constitution définitive”.L’envoyé spécial pour la Syrie, Geir Pedersen, a dit “espérer que la déclaration (constitutionnelle) pourra constituer un cadre juridique solide pour une transition politique véritablement crédible et inclusive”, ajoutant que “sa mise en oeuvre correcte sera essentielle”, selon un porte-parole de l’ONU jeudi.Les Nations unies sont prêtes à travailler aux côtés de la Syrie pour “une transition politique inclusive qui garantisse qu’on rende des comptes, qui favorise la réconciliation nationale et qui jette les bases d’un redressement durable de la Syrie”, a pour sa part affirmé le secrétaire général de l’ONU.

Syrie: adoption d’une déclaration constitutionnelle, “nouvelle page de l’histoire”

Le président par intérim de la Syrie, Ahmad al-Chareh, a salué jeudi une “nouvelle page de l’histoire” du pays en signant une déclaration constitutionnelle pour une période transitoire de cinq ans, garantissant notamment la liberté d’expression et les droits des femmes.”C’est une nouvelle page de l’histoire de la Syrie, où nous remplaçons l’injustice par la justice (…) et la souffrance par la miséricorde”, a déclaré M. Chareh, qui a mené une coalition rebelle dominée par des islamistes ayant renversé Bachar al-Assad en décembre après plus de 13 ans de guerre civile.Les nouvelles autorités ont aboli la Constitution et dissous le Parlement, qui était une chambre d’exécution des décisions du pouvoir sous Assad. M. Chareh, nommé en janvier président par intérim, a affirmé qu’il faudrait quatre à cinq ans pour organiser des élections.Annoncée lors d’une conférence de presse au palais présidentiel à Damas, la déclaration constitutionnelle a toutefois suscité des critiques de la part de l’administration autonome kurde dans le nord-est du pays. Pour l’importante minorité kurde, le texte “contredit la réalité de la Syrie et sa diversité”. Il “ne reflète pas l’esprit du peuple syrien et de ses différentes composantes, des Kurdes aux Arabes, en passant par les Syriaques, les Assyriens et les autres composantes nationales syriennes”, a estimé l’administration kurde.L’annonce de la déclaration constitutionnelle intervient peu après des massacres commis dans l’ouest de la Syrie, les pires violences depuis l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités.Ces massacres, perpétrés à la suite d’attaques de fidèles de Bachar al-Assad, ont fait 1.476 morts, pour la plupart des membres de la minorité musulmane alaouite dont est issu le président déchu, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.”Rien ne peut justifier le meurtre de civils (…) Il doit y avoir une enquête crédible, indépendante et impartiale sur ces violations, et les responsables de ces actes doivent rendre des comptes”, a dit jeudi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.- “Séparation des pouvoirs” -La nouvelle déclaration constitutionnelle “criminalise la glorification de l’ancien régime d’Assad et de ses symboles”, a indiqué la présidence. “Nier, louer, justifier ou minimiser ses crimes sont des crimes punis par la loi.”La déclaration “protège” également la “liberté de croyance” et établit une séparation stricte des pouvoirs, dans un pays ou le clan Assad a régné sans partage pendant plus d’un demi-siècle.”Nous avons délibérément opté pour une séparation stricte des pouvoirs”, a déclaré un membre du comité de rédaction, Abdel Hamid al-Awak, soulignant que les Syriens avaient souffert par le passé “de l’empiètement du président de la République sur le reste des pouvoirs”.M. Awak a déclaré qu’une commission électorale supérieure serait formée pour superviser les élections du Parlement.Selon la déclaration constitutionnelle, il appartient au président par intérim de “nommer le tiers” des membres de la future assemblée, “seule responsable du processus législatif”.La déclaration constitutionnelle donne au président un seul pouvoir exceptionnel, celui de déclarer l’état d’urgence.La jurisprudence islamique reste “la source principale” de la législation et l’islam la religion du président, comme auparavant.- “Droits et libertés” -La déclaration garantit “un large éventail de droits et de libertés, notamment la liberté d’opinion, d’expression, de la presse”, tout en garantissant aux femmes “leurs droits sociaux, économiques et politiques”, selon M. Awak.Elle prévoit par ailleurs la formation d’une “commission de justice transitionnelle”, visant notamment à rendre justice aux “victimes et survivants” de la dictature.Elle souligne sur un autre plan “l’indépendance” de la justice et prohibe “la mise en place de tribunaux d’exception” dont les Syriens ont gravement souffert par le passé.Elle mentionne enfin “la nécessité de former un comité pour rédiger une Constitution définitive”.L’envoyé spécial pour la Syrie, Geir Pedersen, a dit “espérer que la déclaration (constitutionnelle) pourra constituer un cadre juridique solide pour une transition politique véritablement crédible et inclusive”, ajoutant que “sa mise en oeuvre correcte sera essentielle”, selon un porte-parole de l’ONU jeudi.Les Nations unies sont prêtes à travailler aux côtés de la Syrie pour “une transition politique inclusive qui garantisse qu’on rende des comptes, qui favorise la réconciliation nationale et qui jette les bases d’un redressement durable de la Syrie”, a pour sa part affirmé le secrétaire général de l’ONU.

Syria leader signs constitutional declaration, hailing ‘new history’

Syrian leader Ahmed al-Sharaa hailed the start of a “new history” for his country on Thursday, signing into force a constitutional declaration regulating its five-year transitional period and laying out rights for women and freedom of expression.The declaration comes three months after Islamist-led rebels toppled Bashar al-Assad’s repressive government, leading to calls for an inclusive new Syria that respects rights.It also follows a wave of violence that broke out on Syria’s Mediterranean coast last week, which a war monitor said saw security forces kill nearly 1,500 civilians, most of them members of the Alawite minority to which the Assad family belongs.Interim President Sharaa on Thursday said he hoped the constitutional declaration would mark the beginning of “a new history for Syria, where we replace oppression with justice… and suffering with mercy”, as he signed the document at the presidential palace.The new authorities had previously repealed the Assad-era constitution and dissolved parliament.The declaration sets out a transitional period of five years, during which a “transitional justice commission” would be formed to “determine the means for accountability, establish the facts, and provide justice to victims and survivors” of the former government’s misdeeds.According to a copy of the document shared by the presidency, “the glorification of the former Assad regime and its symbols” is forbidden, as is “denying, praising, justifying or downplaying its crimes”.Abdul Hamid al-Awak, a member of the committee that drafted the document, said it also enshrined “women’s right to participate in work and education, and have all their social, political and economic rights guaranteed”.The declaration maintains the requirement that the president of the republic must be a Muslim, with Islamic jurisprudence set out as “the main source” of legislation.It gives the president a sole exceptional power: declaring a state of emergency.Awak added that the people’s assembly, a third of which will be appointed by the president, would be tasked with drafting all legislation.- Cannot be impeached -Under the declaration, the legislature cannot impeach the president, nor can the president dismiss any lawmakers.Executive power would also be restricted to the president in the transitional period, Awak said, pointing to the need for “rapid action to confront any difficulties”.He added that the declaration also guarantees the “freedom of opinion, expression and the press”, and affirms the independence of the judiciary.Awak said a committee would be formed to draft a new permanent constitution.Sharaa, who led the Islamist group Hayat Tahrir al-Sham (HTS), which spearheaded Assad’s overthrow, was appointed interim president in late January.He promised to issue the constitutional declaration to serve as a “legal reference” during the transition period.- ‘Proper implementation’ -The Kurdish-led administration in northeastern Syria sharply criticised the declaration, saying it “contradicts the reality of Syria and its diversity”.Earlier this week, the Syrian Democratic Forces — the Kurdish-led administration’s de facto army — struck a deal with the authorities in Damascus to be integrated into state institutions.But the administration on Thursday said the declaration “does not represent the aspirations of our people” and “undermines efforts to achieve true democracy”.The text of the declaration states: “Calls for division and separatism, requests for foreign intervention, or reliance on foreign powers are criminalised,” without offering specifics.It adds, however, that the government “seeks to coordinate with relevant countries and entities to support the reconstruction process”.A UN spokesman quoted special envoy for Syria Geir Pedersen as saying he “hopes the (constitutional) declaration can be a solid legal framework for a genuinely credible and inclusive political transition”, adding “proper implementation will be key”.The declaration comes a week after the deadly rash of violence on Syria’s coast, in what analysts described as the gravest threat so far to the transitional process.Mass killings mainly targeted Alawites, resulting in at least 1,476 civilian deaths at the hands of the security forces and their allies, according to the Syrian Observatory for Human Rights.In a statement, UN Secretary-General Antonio Guterres said on Thursday: “Nothing can justify the killing of civilians”, calling for a credible investigation.He added the UN was ready to work with Syrians towards “an inclusive political transition that ensures accountability, fosters national healing, and lays the foundation for Syria’s long-term recovery”.Sharaa has vowed to prosecute those behind the bloodshed, with the authorities announcing several arrests.

Sea levels rise by ‘unexpected’ amount in 2024: NASA

Global sea levels rose more than expected in 2024, Earth’s hottest year on record, according to an analysis released Thursday by the US space agency NASA.On its website, the National Aeronautics and Space Administration explained that last year’s increase “was due to an unusual amount of ocean warming, combined with meltwater from land-based ice such as glaciers.”According to the analysis led by NASA, which monitors rising water levels using satellite imagery, the world’s seas rose by 0.23 inches (0.59 centimeters) in 2024, well above the 0.17 inches (0.43 cm) predicted by scientists.”Every year is a little bit different, but what’s clear is that the ocean continues to rise, and the rate of rise is getting faster and faster,” said researcher Josh Willis of NASA’s Jet Propulsion Laboratory. Rising sea levels are among the consequences of human-induced climate change, and oceans have risen in line with the increase in the Earth’s average surface temperature — a change which itself is caused by greenhouse gas emissions.Over a recent three-decade period, from 1993 to 2023, average sea levels around the globe have risen by some four inches (10 cm) in total, according to NASA.The phenomenon is caused primarily by two factors: the melting of glaciers and polar ice caps, which increases the flow of freshwater into oceans; and the expansion of sea water due to heat, a process known as thermal expansion.In recent years, the observed rise in sea levels has been mainly caused by the first factor and less by the second, according to NASA. “But in 2024, those contributions flipped, with two-thirds of sea level rise coming from thermal expansion,” the agency said.The year 2024 was the warmest on record since such recordkeeping began in 1850.Sea levels are expected to rise further as humanity continues to emit greenhouse gases, threatening vast populations living on islands or along coastlines.

Wall Street flanche, chamboulée par les nouvelles menaces douanières

La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, plombée par les nouveaux développements dans la guerre commerciale menée par les Etats-Unis, et inquiète des conséquences de ces mesures sur la croissance américaine.Le Dow Jones a cédé 1,30% et l’indice Nasdaq a reculé de 1,96%. L’indice élargi S&P 500 a lâché 1,39% à 5.521,52 points et est entré en zone de correction, c’est-à-dire qu’il a perdu 10% depuis son plus haut de l’année atteint le 19 février.La place américaine a été fortement bousculée par les nouvelles “menaces sur les droits de douane, l’incertitude entourant les représailles, (et), en conséquence, la possibilité d’une récession”, résume auprès de l’AFP Sam Stovall de CFRA. Donald Trump a menacé jeudi la France et l’Union européenne (UE) d’imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools si les tarifs douaniers de 50% annoncés par Bruxelles sur le whisky américain n’étaient pas abandonnés.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé toute une série d’offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les Etats-Unis étaient injustement traités dans les échanges internationaux.L’UE a annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25% entrées en vigueur le même jour sur l’acier et l’aluminium.Ils devraient devenir effectifs le 1er avril, une journée avant les droits de douane dits “réciproques” voulus par Donald Trump.La place américaine navigue à vue depuis plusieurs semaines, au gré des annonces et des rebondissements sur les taxes douanières, mais “le problème est que nous ne savons pas exactement jusqu’où cela va aller”, avance M. Stovall.Les investisseurs ont par ailleurs fait fi de la publication de l’indice des prix à la production aux États-Unis (PPI), qui mesure l’inflation côté producteurs.Sur un mois, l’indice n’affiche aucune progression, après une hausse de 0,6% en janvier, d’après cette publication du ministère américain du Travail.Les analystes l’attendaient, non pas à l’arrêt, mais en ralentissement à 0,3%, selon le consensus publié par MarketWatch. En glissement annuel, l’indice a ralenti à 3,2% contre 3,7% en janvier.Les chiffres d’inflation publiés mercredi (indice CPI) ont également été meilleurs qu’attendu.”Le marché aurait pu pousser un soupir de soulagement aujourd’hui en ce qui concerne les chiffres de l’inflation”, mais il “continue à se concentrer sur la croissance, qui dépendra des droits de douane”, observe M. Stovall. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,27%, contre 4,31% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique ont tous reculé: Tesla (-2,99%), Alphabet (-2,53%), Amazon (-2,51%), Meta (-4,67%), Apple (-3,36%), Microsoft (-1,17%) et Nvidia (-0,15%). L’éditeur de logiciels professionnels créatifs Adobe a dégringolé (-13,85%), malgré des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé. Les investisseurs jugent ses prévisions pour le trimestre en cours décevantes.Le géant américain des semi-conducteurs Intel s’est envolé (+14,60%) après la nomination de Lip-Bu Tan comme nouveau patron, une figure perçue comme pouvant venir en aide à l’entreprise en difficulté.Mise en difficulté par son retard dans l’intelligence artificielle (IA), la société de Santa Clara (Californie) a lancé l’année dernière un plan social pour licencier 15% de son personnel, a perdu sa place au sein du célèbre indice Dow Jones (remplacée par sa concurrente Nvidia) et a congédié Pat Gelsinger, le patron qui avait lancé une vaste réorganisation en 2021.

Inquiétudes et tensions sociales au sein du groupe Nice Matin

Les journaux du groupe Nice Matin n’ont pas paru jeudi en raison d’un mouvement de grève déclenché face à un risque de délocalisation de l’impression, tandis que la rédaction a adressé une motion de défiance à la direction pour dénoncer une dégradation “insupportable” des conditions de travail.Contactée par l’AFP, la direction du groupe n’a pas répondu.Les inquiétudes tournent d’abord autour de l’impression: dans un tract, la Chambre syndicale typographique niçoise (CSTN/CGT) a exprimé sa colère face à une potentielle remise en cause d’un projet de centre d’imprimerie commun entre les groupes Nice Matin et La Provence au Muy, dans le Var. Les salariés redoutent que Xavier Niel, qui détient le groupe Nice Matin depuis 2019, via sa holding NJJ, opte pour une délocalisation de la production à Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône.”L’avenir s’annonce sombre et les conséquences sociales dramatiques. La faute à un actionnaire milliardaire qui renonce à investir pour préserver nos emplois, satisfaire son lectorat, ou même maintenir un journal digne de ce nom alors que le papier représente toujours 80% de nos revenus !”, dénonce la CGT.Mais la tension monte aussi au sein de la rédaction du groupe, dont les éditions couvrent les Alpes-Maritimes, le Var et Monaco.Une motion de défiance contre le comité de direction a été adoptée à la majorité lors de deux assemblées générales à Nice et Toulon les 6 et 7 mars et adressée jeudi à la direction, selon le syndicat SNJ.La motion dénonce essentiellement “une dégradation des conditions de travail devenue insupportable à la suite de dizaines de départs depuis cinq ans”. “Comment faire face aux municipales, +notre coupe du monde+ comme le dit le directeur de la rédaction, quand ce dernier assume le non-remplacement dans ses équipes ?”, interroge le texte, qui demande “une réponse concrète et précise” avant une nouvelle assemblée générale prévue mardi.