8-mars: jour de manifestations pour plus d’égalité femmes-hommes

Des dizaines de milliers de personnes se préparent à manifester samedi partout en France, pour réclamer des mesures en faveur de l’égalité femmes-hommes, notamment au travail, à l’heure où les associations féministes s’inquiètent d’une “montée” des “discours masculinistes”.Sur la scène politique comme sur les réseaux sociaux, “on assiste à une propagation des discours masculinistes”, qui infériorisent les femmes et les cantonnent aux rôles d’épouse et de mère, a commenté lors d’une conférence de presse, Anne Leclerc, membre du Collectif national pour les droits des femmes. Cette tendance, plus visible encore depuis l’élection de Donald Trump selon les associations, leur fait craindre discriminations au travail et restrictions en matière d’IVG.Une cinquantaine d’organisations, dont des associations et des syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, Unsa), appellent à manifester dans plus d’une centaine de villes, en ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la République pour rejoindre la place de la Nation. La présence annoncée du collectif identitaire Némésis a été unanimement dénoncée par les associations féministes.Vendredi soir, dans la capitale, plusieurs milliers de personnes, dont de nombreux militants de la cause pro-palestinienne, se sont rassemblées pour une marche “féministe radicale”, finalement autorisée in extremis par la justice après avoir été d’abord interdite. – “On patine” -Les manifestantes protesteront samedi notamment contre les écarts de revenus vis-à-vis des hommes. Le salaire moyen des femmes dans le secteur privé était encore de 22,2% inférieur à celui des hommes en 2023, selon l’Insee. Cette différence, qui s’est réduite d’un tiers depuis 1995, s’explique en partie par un volume de travail moindre.Temps partiel imposé, carrière à trous, difficulté pour accéder aux postes à responsabilité… “Les carrières des femmes sont semées d’embûches”, dénonce Myriam Lebkiri, de la CGT.A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur à celui des hommes de 14,2%, selon l’Insee.”On patine, on avance extrêmement lentement”, ce qui devient “insupportable”, a déploré samedi sur France Inter la numéro un de la CFDT Marylise Léon. L’index qui mesure l’égalité femmes-hommes au sein des entreprises “ne permet pas véritablement” de mettre en lumière ces écarts de salaire, “on va donc considérer qu’ils n’existent pas”, a-t-elle ajouté, appelant à “réviser” cet index.Face à ces inégalités salariales persistantes, la Cour des Comptes estimait dans un rapport publié en janvier que le ministère du Travail devait “s’impliquer davantage” pour revaloriser les métiers majoritairement féminins, comme le réclament les associations. Plus globalement, l’institution étrillait la politique en faveur de l’égalité menée par le gouvernement, qui peine à produire des “effets probants”. Conséquence des inégalités professionnelles: les femmes ont généralement des pensions inférieures à celles des hommes.Le 8 mars doit aussi être l’occasion d’une mobilisation pour l’abrogation de la réforme des retraites, qui pénalise plus particulièrement les femmes, a récemment estimé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.- Violences “partout” -Pour renforcer l’égalité entre les sexes, le gouvernement a lancé en 2023 un plan quinquennal qui met l’accent sur plusieurs thématiques, dont la lutte contre les violences.Dans ce cadre, il a notamment renforcé le soutien financier à la ligne d’écoute associative 3919, qui a connu en 2024 une “année record”, avec plus de 100.000 appels pris en charge.Le gouvernement a également développé le nombre de maison des femmes, qui accompagnent les victimes. Il poursuit le déploiement des téléphones “grave danger” et des bracelets anti-rapprochement.Des mesures loin d’être suffisantes aux yeux des associations. Affaires Pelicot, Le Scouarnec, Bétharram: autant d’exemples dans l’actualité qui montrent que les violences sexistes et sexuelles sont encore “présentes partout”, a souligné Salomé Hocquard de l’Unef. “Elles ne relèvent pas uniquement de faits isolés, mais traduisent un système patriarcal oppressif”.Pour les éradiquer, les associations réclament un investissement de trois milliards d’euros ainsi qu’une “loi-cadre intégrale” allant de l’éducation à la justice ou la santé. Des demandes à ce stade restées lettre morte. 

8-Mars: le collectif identitaire Némésis veut défiler et suscite un tollé

Le collectif Némésis, proche de l’extrême droite et habitué aux actions coup de poing, compte rejoindre samedi la manifestation parisienne du 8-Mars, suscitant la colère d’associations féministes qui jugent son combat identitaire incompatible avec la cause des femmes.Pour cette journée internationale des droits des femmes, Némésis, qui se revendique féministe, a pour mots d’ordre “la fin de l’immigration de masse”, “l’application des OQTF” (obligation de quitter le territoire français) et “la mise en place de mesures efficaces contre l’insécurité”.Sarah Knafo, du mouvement zemmouriste Reconquête!, compte bien les rejoindre. “La cause des femmes françaises nous appartient autant qu’à elles”, les organisatrices de la manifestation, assène l’eurodéputée auprès de l’AFP.Mais parmi les militantes des droits des femmes, ces présences annoncées ne passent pas. “On est très en colère, elles n’ont rien à faire dans cette manifestation”, dénonce Marie Moreau (un pseudonyme), de l’organisation féministe Nous Toutes.C’est un “collectif identitaire, raciste, xénophobe qui stigmatise les migrants comme étant les responsables des violences sexistes et sexuelles dans la société”, critique Myriam Lebkiri, de la CGT, accusant Némésis de “bordéliser (les) manifestations”.”Violeurs étrangers dehors”, “Libérez-nous de l’immigration”: avec ses slogans et pancartes, le collectif Némésis, du nom de la déesse grecque de la vengeance, lance des actions coups de poing depuis novembre 2019, notamment dans les cortèges féministes. Sur ses réseaux sociaux – avec environ 46.000 followers sur Instagram et 94.000 sur X -, l’association répertorie des affaires de violences sexuelles, insistant souvent sur la nationalité étrangère des suspects. Autre caisse de résonance, des médias comme Radio Courtoisie, CNews ou Europe 1, où intervient sa directrice, Alice Cordier (nom d’emprunt).- “Pas de percée” -Pour le politologue Jean-Yves Camus, ce “mouvement identitaire” suit une orientation politique opposée à la plupart des associations féministes, “de gauche et même très souvent de gauche radicale”.Ce spécialiste de l’extrême droite ne constate cependant “pas de percée” du groupe, qui revendique 300 militantes.”Le noyau dur est encore moins nombreux”, complète Magali Della Sudda, directrice de recherche au CNRS, pointant une “visibilité sur les réseaux sociaux et dans les médias inversement proportionnelle à leur capacité d’action dans la rue”.Fin septembre, à l’appel de ce mouvement, environ 500 personnes s’étaient réunies à Paris après le meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans. Le suspect est un Marocain de 22 ans déjà condamné pour viol, en instance d’expulsion.”On est face à des hommes issus de sociétés ultra-patriarcales qu’on croise dans l’espace public, qui ne sont pas du tout assimilés, qui n’ont pas du tout la même vision de la femme que notre vision occidentale et ça se ressent via du harcèlement sexuel, via des agressions sexuelles”, assène auprès de l’AFP Alice Cordier, 27 ans, cofondatrice du collectif.L’extrême droite met en avant la part des mis en cause étrangers dans les violences sexuelles, qui s’est établie à près de 40% dans l’agglomération parisienne, selon le bilan de la délinquance 2024 de la préfecture de police. Au niveau national, selon des statistiques portant sur les violences sexuelles élucidées, 13% des mis en cause étaient de nationalité étrangère en 2023, d’après le ministère de l’Intérieur.Mais la mouvance identitaire omet de rappeler que les violences sexuelles sont très majoritairement commises dans un cadre familial ou amical: en France, 61% des victimes de ces actes ont déclaré connaître leur agresseur, d’après des chiffres officiels de 2022.Némésis, qui avait appelé à voter pour le RN au second tour des élections législatives de 2024, tente de surfer sur la “normalisation” des idées d’extrême droite, assure Myriam Lebkiri. En janvier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait salué le “combat” d’Alice Cordier, disant en être “très proche”, avant de rétropédaler. Samedi, il a toutefois assuré le collectif, sans citer son nom cependant, de son soutien sur X, accusant les organisatrices des principales manifestations prévues en France pour le 8-Mars du “pire des sectarismes” et d’user de méthodes “néototalitaires”.Alice Cordier dit, elle, avoir rejoint récemment Les Républicains. Pourtant, l’opposition du collectif “à l’immigration non occidentale et à l’islam” le range du côté de l’extrême droite, assure Magali Della Sudda, autrice de “Les nouvelles femmes de droite” (éd. Hors d’atteinte). La chercheuse parle de “fémonationalistes”, une “contraction de féminisme et de nationalisme”.”On est une association spécialisée sur les violences faites aux femmes, notamment dans l’espace public”, se défend Alice Cordier.Mais pour la porte-parole d’Osez le féminisme ! Elsa Labouret, “ce n’est pas parce qu’un groupe se dit féministe qu’il l’est, et ce n’est pas en réutilisant le langage du féminisme qu’il peut prétendre défendre vraiment les femmes”.  

Women step into the ring at west African wrestling tournamentSat, 08 Mar 2025 11:01:16 GMT

Legs taut, backs bent at the waist, the wrestlers slowly stretched out their arms towards each other, searching for a grip while trying to avoid becoming exposed themselves. In a flash it was all over — a tangle of grappling, pushing and jostling that ended with the Beninese fighter tossed to the ground by her Nigerian …

Women step into the ring at west African wrestling tournamentSat, 08 Mar 2025 11:01:16 GMT Read More »

Syrie: plus de 300 civils tués depuis jeudi par les forces de sécurité et des alliés

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a fait état samedi de plus de 300 civils alaouites tués depuis jeudi par les forces de sécurité syriennes et des groupes alliés, engagés dans des combats meurtriers avec des fidèles du président déchu Bachar al-Assad dans l’ouest du pays. Ces violences sont les premières de cette ampleur depuis la prise de pouvoir le 8 décembre d’une coalition rebelle emmenée par le groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Sham, HTS. Elles ont éclaté jeudi après plusieurs jours de tensions dans la région de Lattaquié, un bastion de la minorité alaouite, branche de l’islam chiite dont est issu le clan Assad. Selon l’OSDH, “311 civils alaouites dans la région côtière” ont été “tués par les forces de sécurité et des groupes alliés” depuis lors. L’ONG, basée au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état d'”exécutions et de pillages de maisons et de biens.”Ce recensement porte le bilan de l’escalade dans l’ouest syrien à 524 morts, dont 93 membres des forces de sécurité et de groupes alliés et 120 combattants fidèles du président déchu, selon la même source.L’ODSH a signalé samedi un “retour au calme relatif” dans la région, tout en précisant que les forces de sécurité poursuivaient leur “ratissage dans les zones où se retranchent les hommes armés”, avec l’envoi de renforts.Tôt samedi, l’agence de presse officielle syrienne Sana a rapporté que les forces de sécurité avaient repoussé “une attaque menée par les résidus du régime déchu” visant l’hôpital national dans la ville de Lattaquié.Le rétablissement de la sécurité en Syrie est le principal défi pour le nouveau pouvoir syrien, après plus de 13 ans de guerre civile.- Appel à “déposer les armes” -Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a appelé vendredi soir les insurgés alaouites à “déposer les armes avant qu’il ne soit trop tard”. “Nous continuerons à oeuvrer au monopole des armes entre les mains de l’Etat”, a-t-il ajouté dans un discours.L’escalade s’est enclenchée après une attaque sanglante de fidèles de Bachar al-Assad contre des forces de sécurité dans la ville côtière de Jablé dans la nuit de jeudi à vendredi, selon les autorités. Les forces de sécurité ont envoyé le lendemain des renforts et lancé d’importantes opérations de ratissage dans la région.L’OSDH et des militants ont publié vendredi des vidéos montrant des dizaines de corps en vêtements civils empilés dans la cour d’une maison, des femmes pleurant à proximité.Dans une autre vidéo, des hommes en tenue militaire ordonnent à trois personnes de ramper en file, avant de leur tirer dessus à bout portant.L’AFP n’a pas pu vérifier ces vidéos de manière indépendante.De son côté, une source sécuritaire citée par Sana vendredi a fait état d'”exactions isolées” commises par des “foules (…) non organisées” en représailles à “l’assassinat de plusieurs membres des forces de police et de sécurité par les hommes fidèles à l’ancien régime”.”Nous oeuvrons à mettre un terme à ces exactions qui ne représentent pas l’ensemble du peuple syrien,”, a ajouté cette source du ministère de l’Intérieur. L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, s’est dit “profondément alarmé”, exhortant toutes les parties à “la retenue”, un appel également lancé par Berlin et plusieurs capitales de la région. Moscou, qui a accueilli son ex-allié Bachar al-Assad, a appelé les dirigeants syriens à “stopper le bain de sang”.Selon Aron Lund, du centre de réflexion Century International, la flambée de violences témoigne de la “fragilité du gouvernement”, dont une grande partie de l’autorité “repose sur des jihadistes radicaux qui considèrent les alaouites comme des ennemis de Dieu”. Depuis son arrivée au pouvoir, M. Chareh s’efforce de rassurer les minorités et a appelé ses forces à faire preuve de retenue et éviter toute dérive confessionnelle, mais cette ligne n’est pas nécessairement partagée par l’ensemble des factions qui opèrent sous son commandement, et forment aujourd’hui “l’armée et la police”, selon M. Lund.

Syrie: plus de 300 civils tués depuis jeudi par les forces de sécurité et des alliés

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a fait état samedi de plus de 300 civils alaouites tués depuis jeudi par les forces de sécurité syriennes et des groupes alliés, engagés dans des combats meurtriers avec des fidèles du président déchu Bachar al-Assad dans l’ouest du pays. Ces violences sont les premières de cette ampleur depuis la prise de pouvoir le 8 décembre d’une coalition rebelle emmenée par le groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Sham, HTS. Elles ont éclaté jeudi après plusieurs jours de tensions dans la région de Lattaquié, un bastion de la minorité alaouite, branche de l’islam chiite dont est issu le clan Assad. Selon l’OSDH, “311 civils alaouites dans la région côtière” ont été “tués par les forces de sécurité et des groupes alliés” depuis lors. L’ONG, basée au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état d'”exécutions et de pillages de maisons et de biens.”Ce recensement porte le bilan de l’escalade dans l’ouest syrien à 524 morts, dont 93 membres des forces de sécurité et de groupes alliés et 120 combattants fidèles du président déchu, selon la même source.L’ODSH a signalé samedi un “retour au calme relatif” dans la région, tout en précisant que les forces de sécurité poursuivaient leur “ratissage dans les zones où se retranchent les hommes armés”, avec l’envoi de renforts.Tôt samedi, l’agence de presse officielle syrienne Sana a rapporté que les forces de sécurité avaient repoussé “une attaque menée par les résidus du régime déchu” visant l’hôpital national dans la ville de Lattaquié.Le rétablissement de la sécurité en Syrie est le principal défi pour le nouveau pouvoir syrien, après plus de 13 ans de guerre civile.- Appel à “déposer les armes” -Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a appelé vendredi soir les insurgés alaouites à “déposer les armes avant qu’il ne soit trop tard”. “Nous continuerons à oeuvrer au monopole des armes entre les mains de l’Etat”, a-t-il ajouté dans un discours.L’escalade s’est enclenchée après une attaque sanglante de fidèles de Bachar al-Assad contre des forces de sécurité dans la ville côtière de Jablé dans la nuit de jeudi à vendredi, selon les autorités. Les forces de sécurité ont envoyé le lendemain des renforts et lancé d’importantes opérations de ratissage dans la région.L’OSDH et des militants ont publié vendredi des vidéos montrant des dizaines de corps en vêtements civils empilés dans la cour d’une maison, des femmes pleurant à proximité.Dans une autre vidéo, des hommes en tenue militaire ordonnent à trois personnes de ramper en file, avant de leur tirer dessus à bout portant.L’AFP n’a pas pu vérifier ces vidéos de manière indépendante.De son côté, une source sécuritaire citée par Sana vendredi a fait état d'”exactions isolées” commises par des “foules (…) non organisées” en représailles à “l’assassinat de plusieurs membres des forces de police et de sécurité par les hommes fidèles à l’ancien régime”.”Nous oeuvrons à mettre un terme à ces exactions qui ne représentent pas l’ensemble du peuple syrien,”, a ajouté cette source du ministère de l’Intérieur. L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, s’est dit “profondément alarmé”, exhortant toutes les parties à “la retenue”, un appel également lancé par Berlin et plusieurs capitales de la région. Moscou, qui a accueilli son ex-allié Bachar al-Assad, a appelé les dirigeants syriens à “stopper le bain de sang”.Selon Aron Lund, du centre de réflexion Century International, la flambée de violences témoigne de la “fragilité du gouvernement”, dont une grande partie de l’autorité “repose sur des jihadistes radicaux qui considèrent les alaouites comme des ennemis de Dieu”. Depuis son arrivée au pouvoir, M. Chareh s’efforce de rassurer les minorités et a appelé ses forces à faire preuve de retenue et éviter toute dérive confessionnelle, mais cette ligne n’est pas nécessairement partagée par l’ensemble des factions qui opèrent sous son commandement, et forment aujourd’hui “l’armée et la police”, selon M. Lund.

Au tournoi de lutte de la Cedeao, les femmes au combat pour la première fois

Les jambes tendues, le dos courbé, la lutteuse nigériane tend lentement ses bras vers son adversaire béninoise, chacune cherchant à faire chuter l’autre au sol, dans un stade d’Abuja, la capitale du Nigeria.Pour la première fois, des femmes ont pris part aux combats du tournoi annuel de lutte de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a eu lieu cette semaine et s’achève samedi, date de la journée internationale des droits des femmes.”Les femmes savent lutter. Il fallait juste nous donner notre chance”, a déclaré à l’AFP Céline Bakayoko, lutteuse ivoirienne de 33 ans aux abords du terrain vendredi. “La lutte, pour nous, ce n’est pas un sport. C’est une pratique innée”, a ajouté la lutteuse devenue professionnelle en 2019.La lutte traditionnelle en Afrique de l’Ouest, pratiquée principalement par des hommes au physique parfois proche de celui des sumos, est un sport populaire à travers la région, des stades vibrants du Sénégal aux villages désertiques du Niger.”Elles ont l’air sérieuses, elles ne semblent pas être là juste pour combler un vide”, a indiqué Yussuff Fashola venu assister en tant que spectateur à plusieurs combats.Bien que le tournoi constitue une avancée pour les femmes de la région pratiquant ce sport dominé par les hommes, d’autres progrès sont à faire selon les lutteuses. “Le défi, c’est de faire venir d’autres femmes dans ton équipe, de pouvoir t’entraîner avec elles”, selon Jocelyn Asante, lutteuse ghanéenne.Malgré sa défaite vendredi, Garmai Sanghno, venant du Liberia, se dit contente d’avoir participé au tournoi qui lui a donné l’occasion de “développer des compétences” qui lui seront utiles pour de prochaines compétitions. – Champions absents -Le Niger, champion de l’année dernière, est cette année grand absent des combats, tout comme le Mali et le Burkina Faso.Dirigés par des régimes militaires, ces trois pays ont quitté la Cedeao en début d’année, après plusieurs années de relations tendues avec l’organisation régionale.La rupture avec la Cedeao s’est faite après le coup d’Etat au Niger, en juillet 2023, lorsque le bloc régional ouest-africain a menacé d’intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis. Désormais les trois pays sont unis au sein d’une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES).Lors de la cérémonie d’ouverture du tournoi de lutte, les responsables de la Cedeao présents ont évoqué l’importance de l’unité régionale, alors que les pays de l’AES n’ont envoyé aucun lutteur à la compétition cette année.”Le sport est censé nous unifier, n’est-ce pas ?” a demandé Yussuff Fashola, 33 ans, au milieu des cris et sifflets, déplorant l’absence du Burkina Faso, du Niger et du Mali. “Ils sont nos amis”, a déclaré Abdullahi Ahmed Libata, ancien secrétaire général de la fédération des sports traditionnels du Nigeria, qui a grandi en s’entraînant à la lutte pendant la saison sèche, lorsque les rivières se retiraient et laissaient des rives sablonneuses parfaites pour organiser des combats. “Le Niger est notre voisin, nous les aimons” a-t-il indiqué. “Nous sommes pareils, nous avons grandi ensemble”, a poursuivi M.Libata. 

Vol MH370: les familles chinoises veulent la fin d’onze ans de “tourment”

Onze ans après, des proches des passagers chinois du vol MH370 de la Malaysia Airlines se sont rassemblés samedi à Pékin pour demander des réponses à l’un des plus grands mystères de l’histoire de l’aviation.Au total, 239 personnes se trouvaient à bord du Boeing 777 reliant Kuala Lumpur à Pékin et qui a disparu des radars le 8 mars 2014. Parmi eux, figuraient 153 Chinois, une quarantaine de Malaisiens et des passagers de 13 autres nationalités, dont quatre Français, des Australiens, des Indiens, des Américains et des Néerlandais. Malgré les recherches entreprises après la catastrophe, considérées comme l’une des plus importantes de l’histoire de l’aviation, l’appareil n’a jamais été retrouvé.Le ministre malaisien des Transports, Anthony Loke, avait annoncé le mois dernier que la société britannique d’exploration maritime Ocean Infinity avait repris les recherches de l’avion disparu.Mais les familles des passagers déclarent ne pas être mises en courant des avancées.”On nous avait promis qu’on serait informés immédiatement. Mais on ne découvre ces nouvelles que sur internet”, déclare à l’AFP Li Eryou, 68 ans, avant une rencontre samedi avec des représentants des ministères chinois des Transports et des Affaires étrangères.”Beaucoup de familles ne savent même pas où chercher ces informations”, ajoute M. Li, dont le fils de 29 ans était dans l’avion. “On est tous profondément en colère et frustrés.”- Police très présente -Jiang Hui, dont la mère était à bord de l’appareil, a déclaré se poser de nombreuses questions sur les nouvelles recherches.”Quand commenceront-elles? Où auront-elles lieu? Combien de temps dureront-elles? Quelles découvertes ont été faites? Quelles théories ont conduit à la décision de relancer les recherches?”, s’interroge-t-il auprès des journalistes.Il espère toutefois qu’elles “mettront fin à onze années de souffrance”.Les familles se sont également rassemblées samedi à un carrefour devant l’ambassade de Malaisie à Pékin, la rue d’accès à la représentation diplomatique étant bloquée par une vingtaine de policiers.Les participants ont scandé à l’unisson: “rendez-nous nos proches!””Quand prendront fin ces onze années d’attente et de tourment?”, demandaient des messages inscrits sur des pancartes brandies par certains participants.La présence policière était particulièrement forte. Plusieurs agents ont repoussé les journalistes et leur ont ordonné d’arrêter de photographier ou filmer le rassemblement.- “Prisonnier” -La disparition du Boeing a longtemps fait l’objet d’une multitude d’hypothèses, notamment une évoquant un acte délibéré du pilote Zaharie Ahmad Shah, un professionnel expérimenté alors âgé de 53 ans.Un rapport rendu public par la Malaisie en 2018 a mis en exergue les défaillances du contrôle aérien et relevé que la trajectoire de l’avion avait été modifiée manuellement, mais n’a abouti à aucune conclusion définitive.Cheng Liping dit espérer que la Chine puisse renforcer sa communication avec la Malaisie pour faire toute la lumière sur cette catastrophe.”Tout le monde est prisonnier de sa douleur. Ce qui s’est réellement passé reste un mystère”, déclare Mme Cheng, dont le mari se trouvait en Malaisie pour un tournage et rentrait en Chine à bord du vol MH370.Lorsqu’on lui demande ce qu’elle dirait à son époux si elle en avait l’occasion, cette mère de deux garçons répond: “j’ai tant de choses à lui dire.””Je souhaite simplement que, où que tu sois, tu sois en sécurité et en bonne santé, et que nous puissions nous retrouver bientôt”.