Continuer “TPMP” sur internet est une idée de Bolloré, assure Hanouna

C’est le milliardaire Vincent Bolloré qui a eu l'”idée de génie” de continuer “Touche pas à mon poste” sur internet après l’arrêt de la chaîne C8 qu’il contrôlait, a affirmé lundi l’animateur de cette émission, Cyril Hanouna.”On est très heureux d’être à l’antenne ce soir, c’est une idée de génie de Vincent Bolloré, notre actionnaire, qui avait ça en tête depuis plusieurs semaines, plusieurs mois”, a déclaré M. Hanouna.Il était l’invité de l’émission de Pascal Praud sur CNews, autre chaîne dans le giron du milliardaire conservateur via le groupe Canal+.C8 a arrêté d’émettre vendredi après le non-renouvellement de sa fréquence par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel. Validée par le Conseil d’Etat, cette décision a largement été motivée par les “manquements réitérés” de la chaîne, qui a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende à cause des dérapages de Cyril Hanouna, son animateur vedette.L’arrêt de C8 a été dénoncé par nombre de responsables de droite et d’extrême droite au nom de la “liberté d’expression”.Au terme du dernier numéro de l’émission “Touche pas à mon poste” (TPMP) sur C8 jeudi, M. Hanouna a annoncé qu’il allait quitter le groupe Canal+ pour rejoindre en septembre le groupe rival M6, sur la télé W9 et Fun Radio.Entretemps, il continue “TPMP” à partir de lundi, en direct sur Dailymotion, YouTube et les bouquets des box internet.Face aux craintes suscitées en interne par son arrivée, M6 a affirmé à plusieurs reprises qu’il venait pour faire du “divertissement”, sans tonalité “politique”.”Bien sûr, (W9) c’est une chaîne qui est plus dans le divertissement. Après on va en parler avec les dirigeants de M6 mais pour l’instant on ne s’est pas parlé de ça”, a commenté l’intéressé sur CNews.”C’est sûr qu’on ne va pas faire de politique sur Fun Radio et sur W9, je ne vais pas inviter Eric Ciotti ou Laurent Wauquiez”, a-t-il ajouté, en indiquant toutefois qu’il aborderait des “sujets de société”.Tout en fustigeant le régulateur, M. Hanouna a assuré que l’arrêt de C8 n’était “pas une décision de l’Arcom”.”Ca veut dire que c’est Emmanuel Macron ?”, l’a relancé Pascal Praud. “Bien sûr! Vous croyez que c’est qui alors, c’est ma mère ?”, a-t-il répondu.Le 22 février, le président de la République avait souligné que l’arrêt de C8 et de NRJ12, qui a également perdu sa fréquence, n’était “pas une décision politique du tout”.

Avec le conservateur Christian Stocker, un improbable chancelier pour l’Autriche

Il y a quelques semaines à peine, personne n’aurait parié sur lui : le conservateur Christian Stocker devient lundi à 64 ans chancelier sur le tard en Autriche, couronnement d’une carrière longue mais dans l’ombre.Il a officiellement prêté serment en fin de matinée sous les ors du palais Hofburg devant le président écologiste Alexandre Van der Bellen, qui a souligné l’importance d’avoir un gouvernement stable par “les temps difficiles dans lesquels nous vivons”.  “Surtout après le week-end dernier”, a-t-il dit en référence aux réactions suscitées en Europe par la violente altercation dans le Bureau ovale entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.”L’Union européenne est une grande puissance économique. Beaucoup semblent l’avoir oublié”, a insisté le chef d’Etat, appelant le bloc à “l’unité” pour afficher sa “force”.Bruxelles pourra désormais compter sur le gouvernement pro-européen de M. Stocker, qui va diriger le pays de 9,2 millions d’habitants avec les sociaux-démocrates et les libéraux, une partition à trois composée dans la douleur. L’extrême droite, arrivée en tête des législatives fin septembre, est réléguée sur les bancs de l’opposition après avoir manqué l’occasion historique de décrocher pour la première fois la chancellerie.- Volte-face -Costume classique et ton affable, les Autrichiens n’ont vraiment découvert M. Stocker qu’en janvier, lorsque le chancelier sortant Karl Nehammer a jeté l’éponge sans trouver de majorité.Est alors apparu en pleine lumière le secrétaire général du parti ÖVP, qui sidéra d’abord ses compatriotes en balayant en 24 heures une promesse de campagne: celle de ne pas pactiser avec le parti nationaliste FPÖ, fondé par d’anciens nazis. La situation était nouvelle, dit cet enfant de la balle – son père déjà siégeait au Parlement -, les négociations avec la gauche et les libéraux ayant tourné court.Une volte-face dont les électeurs, “qui oublient vite”, ne devraient pas lui tenir rigueur, estime le politologue Peter Hajek. Celui qu’on n’attendait pas s’est alors montré tacticien, laissant le chef du FPÖ Herbert Kickl, qui avait la main, s’enfermer dans ses positions maximalistes. Avant de faire apparaître son parti – numéro deux des élections – comme un rempart contre une dérive autoritaire.Et les laborieuses discussions menées par son prédécesseur sont, sous sa gouvernance, allées très vite, accélérées par les bouleversements géopolitiques rapides. – Pêche à la mouche -“L’ÖVP a su faire preuve de souplesse” en laissant le ministère des Finances aux sociaux-démocrates, souligne l’analyste, Christian Stocker “renforçant graduellement sa crédibilité et aiguisant son profil public”.C’est ainsi qu’un ancien avocat originaire de Basse-Autriche, amateur de pêche à la mouche, est devenu le nouveau visage du parti, loin de la notoriété de Sebastian Kurz, chancelier star entre 2017 et 2021. Pour quel CV ? Dans les années 2000, Christian Stocker était responsable local de section et adjoint au maire dans sa ville natale de Wiener Neustadt (est), où il a durant un quart de siècle organisé des rencontres citoyennes autour d’une bonne bière.Marié, deux enfants, il n’a succédé qu’en 2019 à son père sur le banc des députés. Remarqué pour avoir bien mené la barque de l’ÖVP lors d’une épineuse commission parlementaire sur une affaire de corruption, il est nommé secrétaire général trois ans plus tard, délaissant les terrains de golf et son saxophone, deux de ses autres passe-temps.Mais est-il taillé pour le poste? Le plus “improbable” chancelier d’après-guerre en Autriche – le mot est de l’hebdomadaire Profil – a de nombreux défis qui l’attendent : immigration, inflation, récession.

Foot: l’entraîneur de Lyon Paulo Fonseca convoqué mercredi par la commission de discipline de la LFP (Ligue)

L’entraîneur de Lyon Paulo Fonseca, qui a provoqué tête contre tête l’arbitre du match contre Brest (2-1) dimanche, a été convoqué mercredi par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel, a-t-on appris lundi auprès de la LFP.Le technicien portugais, qui risque une lourde suspension, pourrait se voir notifier sa sanction à l’issue de la réunion de mercredi, a-t-on appris de même source.En 2016, le Monégasque Nabil Dirar avait vivement contesté une décision de l’arbitre Tony Chapron avec qui il s’était également retrouvé tête contre tête avant d’être exclu puis suspendu huit matchs. Le barême de la LFP évoque jusqu’à sept mois de suspension, ce qui signifierait la fin de la saison de Fonseca en Ligue 1 avec l’OL.Les faits sont survenus durant les arrêts de jeu de la rencontre Lyon-Brest au Groupama Stadium comptant pour la 24e journée de Ligue 1. Alors que la VAR avait été sollicitée sur une action litigieuse dans la surface de réparation lyonnaise, l’arbitre Bastien Millot a exclu Fonseca, très agité en bord de terrain.Le technicien portugais s’est alors approché très près de l’arbitre, tête contre tête avec un léger contact, en lui hurlant dessus avant d’être retenu par son joueur Corentin Tolisso puis par les membres de son staff.Le Portugais a fait amende honorable après la partie. “Je voulais m’excuser pour ce geste. Je ne devais pas faire comme ça. C’est la vérité”, a-t-il déclaré. Bastien Millot a lui dénoncé “l’intimidation physique” de Fonseca dans une interview publiée sur le site du journal L’Equipe.Le syndicat des arbitres du football d’élite (SAFE) s’est de son côté insurgé contre “un acte de brutalité”, appelant à des sanctions “à la hauteur de cet acte d’une gravité extrême”.Cet incident intervient dans un contexte très tendu autour du corps arbitral depuis les déclarations choc du président de l’OM Pablo Longoria. Le dirigeant marseillais, furieux de l’arbitrage, avait parlé de “corruption” après la défaite de son équipe à Auxerre la semaine dernière (3-0). Il a été suspendu 15 matchs par la commission de discipline de la LFP. Les propos de Pablo Longoria ont suscité une levée de boucliers et ont été dénoncés notamment par la ministre des sports Marie Barsacq, le président de la Fédération française de football Philippe Diallo et le directeur de l’arbitrage Antony Gautier.

Défense européenne, dissuasion… Faure “se retrouve parfaitement” avec Macron

Le leader du Parti socialiste Olivier Faure “se retrouve parfaitement” avec ce que propose Emmanuel Macron sur la défense européenne et la dissuasion face à la nouvelle donne créée en Europe par la politique de Donald Trump.”Je me retrouve parfaitement dans ce qui a été énoncé par le chef de l’État. Ce n’est pas parce que je suis dans l’opposition que je suis pavlovien. Quand je suis en accord, je le dis aussi”, a déclaré lundi M. Faure sur Franceinfo.M. Faure, qui se rendra à Bruxelles jeudi pour rencontrer les responsables socialistes européens qui se réunissent en amont du sommet consacré à la défense, défendra “une position claire”: “faire bloc avec les Ukrainiens et, à moyen terme, s’engager dans une défense européenne dans laquelle les Français doivent prendre toute leur part, y compris en reposant la question du parapluie nucléaire”.Emmanuel Macron a proposé d’ouvrir un dialogue avec d’autres pays européens sur la dissuasion nucléaire française et veut également une montée en puissance de la défense européenne avec une hausse des dépenses militaires.”Il faut aller sur ce terrain là, il faut répondre à l’appel de (Friedrich) Merz, le futur chancelier allemand. Il y a quelque chose qui peut permettre d’avancer là où les Européens jusqu’ici, ont bloqué”, a ajouté M. Faure.Devant le spectaculaire rapprochement des Etats-Unis de Donald Trump avec la Russie, Friedrich Merz a jugé nécessaire que l’Europe se prépare “au pire scénario” d’une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.”Quand on dit qu’il faut que le parapluie ait d’autres frontières que les nôtres, ça ne veut pas dire que la décision ne resterait pas dans les mains du seul président français. Parce que, dans ces moments là, il faut pouvoir réagir seul et vite”, a souligné M. Faure.Mais “il faut aussi obtenir que les dépenses de défense que nous faisons pour nous mêmes mais aussi pour l’ensemble du continent européen puissent être sorties” de la règle européenne limitant le déficit budgétaire à 3% du PIB.Pour financer cet effort, M. Faure suggère de puiser dans les avoirs russes gelés alors que pour l’instant l’UE se contente de récupérer les intérêts générés par ces avoirs.

L’ONU “profondément inquiète” du “changement fondamental” de direction des Etats-Unis

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit lundi “profondément inquiet” du “changement fondamental” de direction pris par les Etats-Unis depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, dans une critique inédite de la nouvelle administration.Dans son discours devant le Conseil des droits de l’homme analysant de façon détaillée la situation dans le monde, Volker Türk a également déploré “le contrôle et l’influence” qu’exercent “des oligarques de la tech non élus”.Aux Etats-Unis, a souligné le Haut-Commissaire, “nous avons bénéficié du soutien bipartite (…) en matière de droits humains pendant de nombreuses décennies, grâce à la générosité et à la compassion du peuple américain”.Mais “je suis aujourd’hui profondément préoccupé par le changement fondamental de direction qui s’opère au niveau national et international”, a-t-il ajouté.Sans nommer le président américain, Volker Türk souligne que “de manière paradoxale, les politiques destinées à protéger les personnes contre la discrimination sont désormais qualifiées de discriminatoires” tandis que “les progrès en matière d’égalité de genre sont réduits à néant”.”La désinformation, l’intimidation et les menaces, notamment à l’encontre des journalistes et des fonctionnaires, risquent de compromettre le travail des médias indépendants et le fonctionnement des institutions”, a-t-il poursuivi.En outre, les discours qui sèment la “division” sont utilisés “pour tromper et polariser. Cela suscite la peur et l’anxiété chez de nombreuses personnes”, a-t-il dit.- “Non élus” -Dans sa charge contre les “oligarques de la tech”, Volker Türk ne cite aucun nom, pas même celui du patron de Tesla ainsi que de Space X et propriétaire du réseau social X, Elon Musk, entrepreneur richissime devenu très proche conseiller du président américain Donald Trump, et dont la mission de réforme de l’appareil fédéral n’en finit pas de secouer Washington.”Un petit nombre d’oligarques de la tech non élus ont nos données : ils savent où nous vivons, ce que nous faisons, nos gènes et nos conditions de santé, nos pensées, nos habitudes, nos désirs et nos peurs. Ils nous connaissent mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes”, a relevé M. Türk.”Ils savent comment nous manipuler”, a-t-il dit, soulignant que l’absence de réglementation “peut conduire à l’oppression, à l’asservissement, voire à la tyrannie”.”Nous devons nous adapter – rapidement. Les États doivent s’acquitter de leur devoir de protéger les citoyens d’un pouvoir incontrôlé et travailler ensemble pour y parvenir”, a-t-il demandé.Les critiques vigoureuses du Haut-Commissaire à l’encontre des Etats-Unis interviennent alors que Donald Trump a signé début février un décret pour retirer les Etats-Unis du Conseil des droits de l’homme. Les Etats-Unis n’étaient déjà plus membre de cette instance onusienne avant le retour du républicain à la Maison Blanche, mais comme tous les autres pays membres de l’ONU, ils peuvent participer aux débats en tant qu’observateur.

Pour une pilote américaine transgenre, les conséquence très concrètes d’une campagne de désinformation

Plaçant précautionneusement son arme sur le comptoir de sa cuisine, la pilote militaire transgenre Jo Ellis explique qu’elle ne quitte plus son domicile sans être armée depuis qu’elle est accusée en ligne, et à tort, d’être impliquée dans une collision mortelle. Ce qui lui vaut de recevoir un torrent de haine en ligne.Sa carrière de pilote d’hélicoptère pour la Garde nationale de l’Etat américain de Virginie est en suspens depuis la publication la semaine dernière d’une note de service du Pentagone indiquant que les personnes transgenres seront expulsées de l’armée, sauf dérogation spéciale.Aux États-Unis, les droits des personnes transgenres sont un sujet brûlant, l’un des volets des guerres sociétales qui divisent les camps républicain et démocrate, et Donald Trump en a fait un aspect central de sa campagne présidentielle en 2024. Il a promis de mettre fin au “délire transgenre”.Arrivé au pouvoir, il a pris une série de décrets parmi lesquels la reconnaissance de seulement deux sexes, masculin et féminin, et la restriction des procédures de transition de genre pour les personnes âgées de moins de 19 ans.Sur les réseaux sociaux, des dizaines de milliers de publications ont faussement accusé Jo Ellis, 35 ans, d’être la pilote de l’hélicoptère militaire qui est rentré en collision avec un avion de ligne fin janvier à Washington – un accident qui a fait 67 morts au total, ne laissant aucun survivant.”Quand j’ai réalisé la proportion que prenait cette affaire et que j’ai vu les commentaires, la première chose que je me suis dite est: +”Est-ce que ma famille est en sécurité?”, explique-t-elle à l’AFP dans son appartement de Richmond, en Virginie.- “Nous sommes des cibles” -“J’ai pris une sécurité privée armée pour chez moi et j’ai fait mes valises”, explique-t-elle en montrant ses armes à feu.Dans la foulée, elle a temporairement fait déménager sa famille et a publié sur Facebook une vidéo montrant qu’elle était vivante – et donc pas la pilote de l’hélicoptère. Elle voit les accusations et l’hostilité qui la visent comme un impact bien réel de la désinformation qui touche les personnes trans, déjà ciblées par la rhétorique de nombreux responsables politiques républicains.”Maintenant, nous sommes des cibles”, estime-t-elle.En ligne, plusieurs personnes ont suggéré que ce serait sa haine pour Donald Trump qui l’aurait poussée à conduire son hélicoptère dans un avion de ligne.Une accusation qu’elle trouve bizarre pour une personne comme elle “qui a plus voté républicain que démocrate” dans sa vie. Ses supérieurs hiérarchiques l’ont assurée de leur soutien et l’ont informée que la note du Pentagone ne leur avait pas été officiellement transmise, l’encourageant donc à continuer son activité de pilote. “Je vais continuer de faire mon travail”, explique Jo Ellis.”Je ne suis pas sûre de remplir les critères pour bénéficier d’une dérogation spéciale, mais j’épuiserai tous les recours pour continuer à servir sous les drapeaux”, promet-elle.Dans un texte publié sur internet récemment, Jo Ellis explique qu’elle a commencé à reconnaître chez elle des signes de dysphorie de genre à l’âge de cinq ans, mais les a cachés à sa famille, religieuse et conservatrice.Plus jeune, elle a essayé d’être “plus masculine”, espérant que cela la “guérisse”, dit-elle.Lorsqu’elle a prévenu sa hiérarchie en 2023 qu’elle allait commencer sa transition de genre, elle se souvient avoir reçu “un large soutien”.”Si j’étais dans l’armée aujourd’hui et que je n’avais pas commencé ma transition, je réfléchirais à ne pas le faire. Ou à quitter l’armée”, ajoute-t-elle en blâmant “les politiques actuelles”.