A l’ouverture de la session, le RN de retour dans les instances de l’Assemblée

Le Rassemblement national de retour au Bureau de l’Assemblée : laissé à la porte de la plus haute instance exécutive de la chambre basse en 2024, le groupe de Marine Le Pen a récupéré mercredi deux vice-présidences, au grand dam de la gauche qui appelait à un “front républicain”.C’était le premier acte de la nouvelle session ordinaire du Parlement, qui rouvre ses portes dans un certain brouillard : en l’absence de ministres, le socle commun du centre et de la droite tente de finaliser un accord de gouvernement et de s’entendre sur la composition de l’équipe qui entourera le Premier ministre Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre.A l’issue d’un seul tour de scrutin, les députés RN Sébastien Chenu (341 voix) et Hélène Laporte (340 voix) ont retrouvé les vice-présidences de l’Assemblée qu’ils avaient occupées entre 2022 et 2024. Un poste en vue permettant de diriger les débats dans l’hémicycle depuis le perchoir, et de notabiliser un RN en quête de responsabilités.”C’est une victoire pour nos onze millions d’électeurs, qui ont droit, comme chaque Français, au respect de leurs idées”, a estimé sur X la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen.Les insoumises Clémence Guetté (501 voix) et Nadège Abomangoli (501 voix et promue première vice-présidente) retrouvent également leurs postes, avec les voix de la gauche mais aussi de l’essentiel des autres groupes.Christophe Blanchet (MoDem, 387 voix) et Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons, 385 voix), complètent le collège des six vice-présidents. A l’inverse, les écologistes et la droite perdent une vice-présidence, comme Renaissance, le groupe de Gabriel Attal, qui a laissé la sienne au MoDem.Un scénario mis sur le métier depuis des mois, notamment par la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance), qui souhaitait une répartition proportionnelle au poids des groupes, contrairement à l’an passé. Son poste à elle n’était pas renouvelé.- La gauche agacée -La gauche s’est insurgée face à ce résultat: “Nous regrettons que des députés RN puissent avoir été élus par des députés ayant participé au front républicain” lors des législatives anticipées, a regretté la porte-parole socialiste Mélanie Thomin, l’écologiste Jérémie Iordanoff dénonçant un accord “extrêmement grave” entre bloc central et RN.Le Nouveau Front populaire avait profité l’an dernier d’une démobilisation d’une partie du socle commun pour décrocher une majorité au bureau de l’Assemblée, qu’il devrait perdre cette année.Cette fois, dos au mur, insoumis et écologistes ont longuement discuté de qui devait perdre sa vice-présidence. Selon des sources parlementaires au socle commun et à gauche, les groupes de gauche se sont accordés sur le fait que les insoumises avaient vocation à être élues en priorité. Une information dûment transmise à Mme Braun-Pivet, selon un cadre du socle commun.Mais les écologistes ont maintenu deux candidatures, pour qu’un vote ait lieu dans l’hémicycle.L’Assemblée a aussi reconduit sans difficulté les trois questeures sortantes : Christine Pirès Beaune (PS), Michèle Tabarot (LR) et Brigitte Klinkert (Renaissance) restent chargées de la bonne santé financière de l’institution. Douze députés-secrétaires seront désignés jeudi matin pour compléter le nouveau Bureau.Egalement remises en jeu jeudi après-midi les présidences des commissions permanentes, dont l’emblématique commission des Finances, réservée à l’opposition. Le sortant Eric Coquerel (LFI) espère garder son poste. Le socialiste Philippe Brun, que des rumeurs annonçaient candidat, a indiqué à l’AFP qu’il soutiendrait comme son groupe Eric Coquerel.Le socle commun tentera de reprendre les présidences des Affaires économiques et des Affaires culturelles, remportées par la gauche en 2024.- Motion de censure attendue -Une fois en ordre de marche, l’Assemblée va pouvoir reprendre ses travaux habituels à partir du 6 octobre. Le Premier ministre devrait prononcer une déclaration de politique générale en début de semaine, selon des sources concordantes.Il devra aussi affronter rapidement une motion de censure de LFI. Le PS pourrait aussi en déposer une, en fonction de ce que lui dira le Premier ministre lors d’une rencontre prévue vendredi, présentée comme celle de la “dernière chance” par le premier secrétaire Olivier Faure.A supposer que Sébastien Lecornu surmonte l’obstacle, peu de textes pourront être examinés les deux premières semaines, en raison de la nomination tardive du gouvernement, attendu en fin de semaine, et qui devrait faire la part belle aux sortants. Le budget sevrait lui arriver sur le bureau des deux assemblées mi-octobre.sl-sac-ama-cma-la/are/cbn

Madagascar anti-government protesters call for general strikeWed, 01 Oct 2025 17:51:46 GMT

Anti-government protesters in Madagascar held fresh demonstrations Wednesday and called for a general strike, seeking to force President Andry Rajoelina to step down, after nearly a week of action by the youth-led movement.Police shot tear gas at protesters in the centre of the capital Antananarivo, where some 10,000 clashed Tuesday with police, although life had …

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Nadège Abomangoli, une vice-présidente de l’Assemblée incarnation des fractures à gauche

Elle est entrée dans l’histoire comme la première femme noire à avoir présidé une séance à l’Assemblée nationale. Réélue mercredi à la vice-présidence du Palais Bourbon, la députée LFI Nadège Abomangoli incarne les fractures d’une partie de la gauche avec le PS.Mme Abomangoli a obtenu 501 voix, devenant première vice-présidente de l’Assemblée.Issue des quartiers populaires, “ambitieuse” telle que la décrivent des proches, cette femme de 50 ans est devenue l’une des figures du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a rejoint en 2019 après 13 ans chez les socialistes.L’antiracisme au coeur de son engagement, la femme politique est une “déçue” du PS, à qui elle reproche de n’avoir pas assez fait contre “l’offensive réactionnaire”, voire de l’avoir “accompagnée”. Le “problème avec la gauche, c’est qu’elle a plein de grands principes mais derrière, il y a beaucoup de faux-semblants”, accuse la députée, élue en 2022 dans son département, la Seine-Saint-Denis.Cette dissociation, elle la ressent dès ses années d’études: en maîtrise d’histoire à la Sorbonne, alors qu’elle participe à une réunion de l’Unef, elle est traitée de “bourgeoise” pour avoir voulu partir avant la fin à cause d’un partiel le lendemain.”Moi, j’avais un train à prendre pour rentrer à Epinay”, explique l’élue, qui a grandi dans un quartier populaire et pour qui “les études” passaient “avant” la politique.Mère d’un nourrisson, elle entre à Sciences Po alors secoué par un débat sur l’égalité des chances et en passe d’intégrer des lycéens issue de quartiers prioritaires.- “Occuper les espaces” -“Il y avait eu des réactions très violentes, des remarques empreintes de mépris de classe” y compris de certains camarades de gauche qui avaient “soudainement peur que cela dégrade leur diplôme”, se remémore Nadège Abomangoli.Elle va même jusqu’à entreprendre une tournée dans les lycées de banlieue pour faire connaître l’école. “J’ai toujours considéré qu’il fallait occuper les espaces”, lâche-t-elle. “Etre présents dans les organisation de masse qui ont vocation à gouverner”.Au Parti socialiste, par exemple, qu’elle intègre après plusieurs années de chômage, elle monte petit à petit les échelons, de conseillère régionale jusqu’à porte-parole du parti à l’été 2015. Quelques mois plus tard, les attentats du 13-Novembre surviennent, et le gouvernement de François Hollande dégaine son projet de déchéance de la nationalité. C’est la “gifle” pour Nadège Abomangoli, binationale, arrivée en France à l’âge de 2 ans du Congo.Mais elle choisit de rester. Pendant la loi travail, aussi. Le député socialiste Jerôme Guedj se souvient d’une “porte-parole zélée qui rappelait la discipline et tapait sur les frondeurs”, pourtant à la pointe de la contestation de cette loi qu’ils voyaient comme un recul social.Ce n’est qu’en 2019, qu’elle finit par rejoindre La France insoumise.Pourquoi avoir tant attendu pour quitter le PS ? Elle reconnaît, un peu embarrassée, que le Front de gauche, l’alliance initiale de Mélenchon avec le PCF, ne l’avait pas vraiment séduite. “Ça faisait vieille gauche”, pas assez la “nouvelle France” tournée vers les minorités qu’elle appelle de ses vœux, dit-elle.Pour son ancien chef au PS, Jean-Christophe Cambadélis, Nadège Abomangoli se plaignait effectivement du “manque de conviction” du parti mais avait surtout “envie de devenir députée”. Cette dernière souligne au contraire avoir refusé une circonscription en 2012, privilégiant sa vie personnelle.- “Les faire rager” -Dans son bureau, entre une affiche du mouvement des femmes iraniennes “femme, vie, liberté”, et une autre “free Gaza”, une photo d’elle, prise le premier jour de son mandat, occupe une place discrète.À côté, un mot, encadré, de son collègue LFI Sébastien Delogu, lui annonçant après son élection à la vice-présidence en 2024 qu’elle est la première femme noire à occuper ce poste.À ce moment-là, elle dit avoir pensé à sa mère, “femme de ménage, qui a créé la première section syndicale” de l’hôtel où elle était employée.À la vice-présidence, l’élue a aimé l’exercice de “l’impartialité”, devoir “parler à tout le monde”, diriger les séances. Malgré des attaques sur les réseaux sociaux, et cette lettre raciste. “Une noire n’a rien à faire à ce poste”, lit la vice-présidente. En dépit de “la violence” de l’invective, Nadège Abomangoli ressent un “sentiment paradoxal”: “Ça me plait aussi de les faire rager”.  

Lecornu annonce une “amélioration de la retraite des femmes”, pas suffisant pour les syndicats

“Hors sujet”: le Premier ministre a assuré que l'”amélioration de la retraite des femmes” serait inscrite au projet de budget de la Sécurité sociale, mais son annonce ne satisfait pas les syndicats, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisations.Après une première journée d’action le 18 septembre et une rencontre infructueuse la semaine dernière avec le nouveau locataire de Matignon, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) réclamait l’abandon de plusieurs mesures dont le “recul de l’âge légal de départ” à 64 ans.Mais le nouveau Premier ministre s’oppose à la suspension de la réforme de 2023. Il a toutefois assuré qu’il retiendrait dans le prochain budget de la Sécurité sociale “certaines mesures issues du +conclave+ sur les retraites, notamment celle relative à l’amélioration de la retraite des femmes”, dans un courrier adressé aux leaders syndicaux, dévoilé dans Le Monde et dont l’AFP a obtenu copie. Réunis en “conclave” pendant quatre mois, trois organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC et CFTC) et deux patronales (Medef et CPME) avaient proposé de rendre un peu plus favorable le calcul de la retraite des femmes ayant eu un ou plusieurs enfants.Il proposait ainsi de prendre en compte les 24 meilleures années pour le calcul de la pension pour les femmes ayant eu un enfant, et les 23 meilleures années pour les femmes ayant eu deux enfants et plus, alors que la règle prévoit de prendre en compte les 25 meilleures années.Il prévoyait également que les femmes bénéficiant de trimestres supplémentaires pour avoir eu des enfants puissent en comptabiliser deux dans le dispositif “carrière longue”. Dans son courrier, le Premier ministre dit par ailleurs souhaiter “poursuivre les échanges (…) autour des enjeux de pénibilité et d’usure professionnelle”, sujets de discorde entre le patronat et les syndicats.- Un courrier pour rien? -L’objectif pourtant affiché de Matignon, selon l’entourage du Premier ministre, est de “changer la méthode de son prédécesseur et de renforcer la démocratie sociale”. Pas de quoi calmer les leaders syndicaux, qui ont reçu la missive dans la nuit de mardi à mercredi, quelques heures avant que s’organisent près de 250 manifestations à travers la France, selon la CGT et la police. L’intersyndicale réclame notamment l’abandon de plusieurs mesures: le “doublement des franchises médicales, (…), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage”, ainsi que le “recul de l’âge légal de départ” à 64 ans.”C’est un courrier qui ne répond en rien à la question du moment”, cingle Yvan Ricordeau, numéro deux de la CFDT, interrogé par l’AFP.”Ca ne change absolument rien à la mobilisation de demain” puisque “le courrier nous propose un agenda à moyen terme” alors qu'”il nous faut maintenant des réponses concrètes aux questions urgentes qui ont été posées” sur le budget, poursuit le syndicaliste.”Il n’y a pas de mesure sur la question du pouvoir d’achat, pas de mesure sur la conditionnalité des aides aux entreprises, rien sur la taxe sur les plus riches”, poursuit le cadre syndical.Ce courrier est un “hors sujet complet” qui “ne répond à aucune de nos exigences sur les retraites” et “ne nous donne aucune réponse à nos questions” sur le budget, a réagi plus tôt la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, sur RTL.La leader continuant elle à dire qu’il faut “abroger la réforme des retraites” de 2023, comme son homologue de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot.”Calculer non plus sur 25 ans, mais sur 24 ans, ça va faire 6 euros bruts mensuels en plus”, balaye ce dernier.La mesure pour les femmes est “positive”, nuance Cyril Chabanier (CFTC) mais “ce n’est pas suffisant. On aurait aimé avoir aussi la baisse de l’âge d’annulation de la décote”.