C1: Paris face aux Reds, Lille face au mur jaune

Si Lille se présente mardi au pied du mur jaune du Borussia Dortmund, le Paris Saint-Germain, dans une forme étincelante, se mesurera mercredi au Parc des Princes à un géant européen, Liverpool, en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions.Grandes soirées européennes. Après avoir englouti l’obstacle Brest (3-0/7-0) en barrages, le PSG accueille l’équipe la plus impressionnante de la saison: les Reds, qui règnent sur la puissante Premier League, guidés par le “Pharaon” Mohamed Salah aux fulgurances de Ballon d’or en puissance.Mais le PSG aussi a des allures de rouleau compresseur, fort de ses dix victoires d’affilée toutes compétitions confondues, et peut compter sur l’attaquant le plus prolifique du continent en 2025, Ousmane Dembélé, 18 buts depuis le début de l’année.Luis Enrique prépare son match contre “la meilleure équipe d’Europe”, mais l’entraîneur parisien “ne se voit pas inférieur à Liverpool, c’est du 50-50”.Puisqu’il marche sur la Ligue 1, à l’image de sa démonstration contre Lille (4-1) samedi, le PSG dispute là son plus gros match de la saison depuis la réception de Manchester City et cette victoire en forme de “remontada” (4-2) qui a véritablement lancé l’équipe du technicien espagnol, quasiment irrésistible depuis.- Derby Real-Atlético -Historiquement, il s’agit de la troisième confrontation entre les deux clubs, après une demi-finale de Coupe des coupes qui avait tourné en faveur du PSG (3-0/0-2) en 1997. Plus récemment, ils se sont croisés en poules de C1 en 2018, avec une victoire chacun, 3-2 pour les Reds à Anfield puis 2-1 pour Paris au Parc.Lille aussi a déjà croisé Dortmund qui l’avait éliminé en huitièmes de finale Coupe de l’UEFA 2002 (1-1/0-0). Mais les Dogues, grâce à leu qualification directe pour ces huitièmes de finale, auront l’avantage de jouer le retour à domicile, le 12 mars.Pour le troisième huitième de finale de C1 de leur histoire, les Lillois espèrent enfin voir les quarts après avoir échoué contre Manchester United en 2007 (1-0/1-0) et Chelsea en 2022 (2-0/2-1).Dans les autres rencontres, le derby de Madrid Real-Atlético offre la plus belle affiche, avec un duel entre Kylian Mbappé et Antoine Griezmann et une opposition entre deux footballs de transitions rapides.- Le Barça retrouve Benfica -L’élan du moment porte les “Colchoneros”, qui viennent de passer devant les “Merengues” au classement de la Liga, mais ces confrontations européennes ont par le passé systématiquement tourné en faveur de la Maison Blanche.Le Real a remporté les deux finales de C1 qui l’ont opposé à son voisin, en 2014 (4-1 a.p.) et 2016 (1-1, 5 t.a.b. à 3), mais a également dominé l’Atlético en demi-finales en 2017 1-2/3-0) et en quarts de finale en 2015 (1-0/0-0).Même aux débuts de la Coupe des champions, en 1959, le Real avait remporté ce duel en demi-finales sur un match d’appui (2-1).Une autre confrontation nationale est à l’affiche des huitièmes de finale entre le Bayern Munich et son seul concurrent actuel en Bundesliga, le Bayer Leverkusen, avec à l’horizon la finale à l’Allianz Arena pour le Bayern, le 31 mai.Le FC Barcelone retrouve de son côté le tombeur de l’AS Monaco en barrages, le Benfica Lisbonne, qu’il a terrassé au stade de la Luz en phase de Ligue le 21 janvier (5-4) en inscrivant un but très litigieux dans le temps additionnel.Enfin, les autres clubs anglais partent favoris de leur huitième de finale, Arsenal contre le PSV Eindhoven et Aston Villa face à Bruges, avec les matches allers dans le Benelux.Programme:Mardi:(18h45) Club Bruges (BEL) – Aston Villa (ENG)(21h00) Real Madrid (ESP) – Atlético Madrid (ESP)PSV Eindhoven (NED) – Arsenal (ENG)Dortmund (GER) – Lille (FRA)Mercredi:(18h45) Feyenoord Rotterdam (NED) – Inter Milan (ITA)(21h00) Paris SG (FRA) – Liverpool (ENG)Bayern Munich (GER) – Bayer Leverkusen (GER)Benfica Lisbonne (POR) – FC Barcelone (ESP)

Ligue 1: Paulo Fonseca, une fin de saison et un avenir incertains

Convoqué mercredi par la commission de discipline de la LFP pour avoir provoqué dimanche, tête contre tête, l’arbitre du match Lyon-Brest (2-1) Benoît Millot, l’entraîneur portugais de l’OL Paulo Fonseca risque une longue suspension qui peut compromettre son avenir personnel comme la fin de saison du club.Le technicien de 51 ans, qui sera également sanctionné en interne selon le directeur général de Lyon Laurent Prud’homme, pourrait payer très cher son coup de sang. Les barèmes indicatifs de la Fédération française de football prévoient une suspension qui peut aller jusqu’à sept mois. Ce qui le mettrait en grande difficulté dans la gestion de l’équipe sur une très longue période. Depuis ce geste fou, Fonseca n’en finit pas de faire amende honorable. “Je voulais m’excuser pour ce geste. Je ne devais pas faire comme ça. C’est la vérité”, a-t-il réagi dès dimanche au micro du diffuseur DAZN mais aussi en conférence de presse où il a refusé d’en dire plus.Celui qui vient tout juste de remplacer Pierre Sage, le 31 janvier, a également envoyé une lettre à Antony Gautier et Amaury Delerue, responsables des arbitres, dont l’AFP a pris connaissance, dans laquelle il s'”excuse de nouveau auprès de M. Millot et son équipe” et “regrette profondément l’image négative donnée”.”Malgré l’agressivité avec laquelle j’ai parlé à l’arbitre, il n’y a jamais eu d’autre intention que d’exprimer à tort et de manière passionnée mon mécontentement”, a-t-il ajouté. Dans ce courrier, Fonseca propose “de rencontrer les arbitres rhodaniens pour échanger avec eux, leur montrer qu(il) apprécie leur travail et répondre à leurs questions”.Il a aussi demandé au club d’intervenir auprès de jeunes footballeurs et un contact a été pris avec la Ville de Lyon, dès lundi, en ce sens.- Quel avenir à l’OL ? -Ces engagements suffiront-ils à amadouer la commission de discipline de la LFP ?L’Olympique lyonnais étudiait lundi la composition de la délégation qui devra défendre, difficilement, le cas de son technicien. Il devrait être représenté au moins par l’avocat du club et le directeur technique, Matthieu Louis-Jean, qui pilote le dossier de cette affaire et qui échange depuis dimanche avec Fonseca.L’ex-entraîneur de Lille (2022-2024) et de l’AC Milan (juin-décembre 2024) ne pourra être, quant à lui, physiquement présent: après l’entraînement de mercredi matin, l’équipe doit prendre l’avion pour se rendre à Bucarest en Roumanie pour affronter jeudi (18H45) le FCSB en huitièmes de finale aller de la Ligue Europa.En cas de longue suspension, se posera forcément la question de son avenir à l’OL.    “Sur un match ou deux, on trouve toujours des solutions mais je suis plus réservé sur une longue durée. Si la sanction est supérieure à deux mois, il faudra voir comment le club va se positionner”, a confié l’AFP Jacques Santini (72 ans), ex-entraîneur de l’OL (2000-2002), champion de France 2002 et ancien sélectionneur des Bleus (2002-2004). “C’est plus l’image de la faute qui peut avoir des conséquences sur le management des joueurs”, a-t-il ajouté. Une chose est sûre, Fonseca sera automatiquement suspendu et devra s’installer en tribunes dimanche pour le déplacement à Nice (3e), une rencontre de Ligue 1 cruciale dans la lutte pour la qualification en Ligue des champions.

Bourse de Paris: le CAC 40 termine en forte hausse après avoir frôlé son record

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse lundi, poussée par l’envol des valeurs de défense, les investisseurs anticipant une hausse des dépenses liées au secteur avec l’effervescence diplomatique autour de l’Ukraine.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a terminé en nette hausse de 1,09%, soit un gain de 88,08 points, à 8.199,71 points. Depuis le 1er janvier, le CAC 40 affiche un gain de 11,10%.Le CAC 40 a d’ailleurs frôlé son record en séance (8.259,19 points, le 10 mai 2024), poussant jusqu’à 8.257,88 points.L’indice a été galvanisé par “une nouvelle frénésie pour les valeurs de la défense”, commente Eymane Cherfa, analyste de Myria AM interrogé par l’AFP.Elle fait suite à un sommet à Londres dimanche, où les dirigeants européens ont serré les rangs pour soutenir Kiev. Ils se sont engagés à dépenser davantage pour la sécurité et à constituer une coalition pour défendre toute trêve en Ukraine. Plusieurs dirigeants ont plaidé pour que l’Europe se réarme, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avertissant que le continent devait de toute urgence “se préparer au pire”. “Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense”, a assuré à l’issue de la réunion le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, saluant une “très bonne nouvelle”.Ce sommet précède un sommet européen extraordinaire sur l’Ukraine prévu le 6 mars à Bruxelles.Les valeurs de la défense ont ainsi caracolé en tête, Dassault Aviation terminant en forte hausse de 14,77% à 282,80 euros et Thales de 16,04% à 222,40 euros.Tout roule pour l’automobileLa présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé lundi un mécanisme de flexibilité pour éviter aux constructeurs automobiles en retard sur les objectifs de réductions des émissions de CO2 de payer des amendes en 2025.Ce mécanisme consistera à prendre en compte les émissions sur trois ans, de 2025 à 2027, au lieu d’une seule année, ce qui donnera un délai aux retardataires pour se rattraper, sans pénaliser les bons élèves qui disposeront de leur côté d’un crédit d’émissions. “On vient desserrer les contraintes et c’est assez bien pris par le marché”, note Eymane Cherfa.”Renault est la valeur la plus exposée donc elle en bénéficie le plus”, poursuit-il. Le titre de Renault a gagné 1,40% à 50,54 euros.Eutelsat en orbiteL’opérateur européen de satellites Eutelsat a flambé à la Bourse de Paris, le titre du groupe terminant en hausse faramineuse de 68,14% à 2,02 euros.Les discussions autour de l’Europe de la défense alimentent les attentes des investisseurs pour une forte demande de satellites OneWeb pour contourner son concurrent en Europe, le mastodonte Starlink dirigé par Elon Musk.

À La Réunion, des hectares couchés par les vents du cyclone Garance

À perte de vue, la Réunion offrait lundi les mêmes paysages de chaos, d’hectares de champs de bananes ou d’ananas dévastés après le cyclone Garance qui a fait quatre morts et provoqué des dégâts considérables pour l’agriculture vivrière.”Les vergers sont détruits, il va falloir attendre des années pour relancer” la production, commente Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de ce département ultra-marin.”Et donc pas de production, pas de revenus, c’est une très grosse catastrophe” pour cette île de l’océan Indien de près de 900.000 habitants, balayée vendredi par des vents à plus de 200 km/h et de très fortes pluies orageuses.Quatre personnes ont trouvé la mort, selon le dernier bilan officiel, établi samedi.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls se rendra sur l’île jeudi et vendredi “pour être aux côtés des Réunionnais et pour définir, en concertation avec le préfet et les élus du territoire, les aides nécessaires pour faire face à l’ampleur des dégâts causés”, ont annoncé ses services lundi.Au niveau matériel, les dommages sont conséquents, et un millier de policiers et gendarmes sont engagés pour sécuriser les lieux, dont 100 gendarmes mobiles arrivés lundi matin pour “participer à cet effort”, indique la préfecture de La Réunion.Dans un état des lieux actualisé lundi, la préfecture précise que 90.000 clients (21% des abonnés) restaient privés d’électricité, même si quatre lignes haute tension ont été rétablies dans l’Est et le Nord, et la réalimentation de la ville de Saint-Benoît, sur la côte est, est en cours.Outre la téléphonie mobile et internet, l’accès à l’eau courante restait aussi perturbé lundi, avec 65.000 personnes qui en étaient encore privées, et plus d’un tiers de la population confrontée à des coupures des perturbations.Ont aussi été dévastés des pans entiers de l’agriculture, un secteur qui, selon l’Insee, employait fin 2023 plus de 10.000 personnes sur l’île. – “Il n’y a plus rien” -Tout juste revenus du Salon de l’agriculture à Paris, Sébastien Winsdor, président des chambres d’agriculture de France, et Olivier Fontaine, se sont se rendus lundi matin à Saint-Benoît, l’une des communes les plus touchées par le passage du cyclone.Éric Boyer, producteur de fruits, les reçoit à l’entrée de son exploitation, l’air hagard. Samedi matin, quelques heures après le passage du cyclone, il n’a pu que constater l’étendue des pertes: “15 hectares de bananes, 14 hectares de letchis et de 100% des ananas”.”Il va falloir attendre au moins trois ans pour avoir une nouvelle production de letchis”, déplore-t-il. “En 47 ans, je n’ai jamais vu une chose pareille”.”Les letchis, il n’y a plus rien”, tout comme la canne à sucre, “couchée”, se désole en écho une autre productrice, qui exploite avec sa famille des terres à Saint-Benoît et Sainte-Marie. Elle dit avoir “tout perdu” et se retrouve “sans revenus pour la prochaine campagne sucrière”.”Nous avons eu le cyclone Belal l’année dernière, la sécheresse cette année et là c’est le chaos. Les cannes, les letchis, les bananes, le maraîchage… Il n’y a plus rien”, énumère Olivier Fontaine. En janvier 2024, Belal avait déjà lourdement frappé le secteur agricole, occasionnant 33 millions d’euros de dégâts selon les chiffres de la chambre d’agriculture.”Il va falloir des aides pour ces agriculteurs dans la durée, jusqu’à ce que la situation revienne à la normale”, estime Sébastien Windsor.À Paris, en marge du Salon de l’agriculture après le passage de Garance, Olivier Fontaine a été reçu par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. “Nous lui avons demandé une mesure d’urgence et le placement de La Réunion en état de catastrophe naturelle et de calamité agricole”, a indiqué le président de la chambre d’agriculture.Pour le groupe GDR à l’Assemblée nationale, qui regroupe les députés communistes et certains ultra-marins, “ce cyclone de haute intensité vient nous rappeler que le changement climatique est à l’Å“uvre et impose de renforcer les politiques permettant de protéger nos populations” des phénomènes météorologiques violents, “qui vont se multiplier”.

À La Réunion, des hectares couchés par les vents du cyclone Garance

À perte de vue, la Réunion offrait lundi les mêmes paysages de chaos, d’hectares de champs de bananes ou d’ananas dévastés après le cyclone Garance qui a fait quatre morts et provoqué des dégâts considérables pour l’agriculture vivrière.”Les vergers sont détruits, il va falloir attendre des années pour relancer” la production, commente Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de ce département ultra-marin.”Et donc pas de production, pas de revenus, c’est une très grosse catastrophe” pour cette île de l’océan Indien de près de 900.000 habitants, balayée vendredi par des vents à plus de 200 km/h et de très fortes pluies orageuses.Quatre personnes ont trouvé la mort, selon le dernier bilan officiel, établi samedi.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls se rendra sur l’île jeudi et vendredi “pour être aux côtés des Réunionnais et pour définir, en concertation avec le préfet et les élus du territoire, les aides nécessaires pour faire face à l’ampleur des dégâts causés”, ont annoncé ses services lundi.Au niveau matériel, les dommages sont conséquents, et un millier de policiers et gendarmes sont engagés pour sécuriser les lieux, dont 100 gendarmes mobiles arrivés lundi matin pour “participer à cet effort”, indique la préfecture de La Réunion.Dans un état des lieux actualisé lundi, la préfecture précise que 90.000 clients (21% des abonnés) restaient privés d’électricité, même si quatre lignes haute tension ont été rétablies dans l’Est et le Nord, et la réalimentation de la ville de Saint-Benoît, sur la côte est, est en cours.Outre la téléphonie mobile et internet, l’accès à l’eau courante restait aussi perturbé lundi, avec 65.000 personnes qui en étaient encore privées, et plus d’un tiers de la population confrontée à des coupures des perturbations.Ont aussi été dévastés des pans entiers de l’agriculture, un secteur qui, selon l’Insee, employait fin 2023 plus de 10.000 personnes sur l’île. – “Il n’y a plus rien” -Tout juste revenus du Salon de l’agriculture à Paris, Sébastien Winsdor, président des chambres d’agriculture de France, et Olivier Fontaine, se sont se rendus lundi matin à Saint-Benoît, l’une des communes les plus touchées par le passage du cyclone.Éric Boyer, producteur de fruits, les reçoit à l’entrée de son exploitation, l’air hagard. Samedi matin, quelques heures après le passage du cyclone, il n’a pu que constater l’étendue des pertes: “15 hectares de bananes, 14 hectares de letchis et de 100% des ananas”.”Il va falloir attendre au moins trois ans pour avoir une nouvelle production de letchis”, déplore-t-il. “En 47 ans, je n’ai jamais vu une chose pareille”.”Les letchis, il n’y a plus rien”, tout comme la canne à sucre, “couchée”, se désole en écho une autre productrice, qui exploite avec sa famille des terres à Saint-Benoît et Sainte-Marie. Elle dit avoir “tout perdu” et se retrouve “sans revenus pour la prochaine campagne sucrière”.”Nous avons eu le cyclone Belal l’année dernière, la sécheresse cette année et là c’est le chaos. Les cannes, les letchis, les bananes, le maraîchage… Il n’y a plus rien”, énumère Olivier Fontaine. En janvier 2024, Belal avait déjà lourdement frappé le secteur agricole, occasionnant 33 millions d’euros de dégâts selon les chiffres de la chambre d’agriculture.”Il va falloir des aides pour ces agriculteurs dans la durée, jusqu’à ce que la situation revienne à la normale”, estime Sébastien Windsor.À Paris, en marge du Salon de l’agriculture après le passage de Garance, Olivier Fontaine a été reçu par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. “Nous lui avons demandé une mesure d’urgence et le placement de La Réunion en état de catastrophe naturelle et de calamité agricole”, a indiqué le président de la chambre d’agriculture.Pour le groupe GDR à l’Assemblée nationale, qui regroupe les députés communistes et certains ultra-marins, “ce cyclone de haute intensité vient nous rappeler que le changement climatique est à l’Å“uvre et impose de renforcer les politiques permettant de protéger nos populations” des phénomènes météorologiques violents, “qui vont se multiplier”.

À La Réunion, des hectares couchés par les vents du cyclone Garance

À perte de vue, la Réunion offrait lundi les mêmes paysages de chaos, d’hectares de champs de bananes ou d’ananas dévastés après le cyclone Garance qui a fait quatre morts et provoqué des dégâts considérables pour l’agriculture vivrière.”Les vergers sont détruits, il va falloir attendre des années pour relancer” la production, commente Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de ce département ultra-marin.”Et donc pas de production, pas de revenus, c’est une très grosse catastrophe” pour cette île de l’océan Indien de près de 900.000 habitants, balayée vendredi par des vents à plus de 200 km/h et de très fortes pluies orageuses.Quatre personnes ont trouvé la mort, selon le dernier bilan officiel, établi samedi.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls se rendra sur l’île jeudi et vendredi “pour être aux côtés des Réunionnais et pour définir, en concertation avec le préfet et les élus du territoire, les aides nécessaires pour faire face à l’ampleur des dégâts causés”, ont annoncé ses services lundi.Au niveau matériel, les dommages sont conséquents, et un millier de policiers et gendarmes sont engagés pour sécuriser les lieux, dont 100 gendarmes mobiles arrivés lundi matin pour “participer à cet effort”, indique la préfecture de La Réunion.Dans un état des lieux actualisé lundi, la préfecture précise que 90.000 clients (21% des abonnés) restaient privés d’électricité, même si quatre lignes haute tension ont été rétablies dans l’Est et le Nord, et la réalimentation de la ville de Saint-Benoît, sur la côte est, est en cours.Outre la téléphonie mobile et internet, l’accès à l’eau courante restait aussi perturbé lundi, avec 65.000 personnes qui en étaient encore privées, et plus d’un tiers de la population confrontée à des coupures des perturbations.Ont aussi été dévastés des pans entiers de l’agriculture, un secteur qui, selon l’Insee, employait fin 2023 plus de 10.000 personnes sur l’île. – “Il n’y a plus rien” -Tout juste revenus du Salon de l’agriculture à Paris, Sébastien Winsdor, président des chambres d’agriculture de France, et Olivier Fontaine, se sont se rendus lundi matin à Saint-Benoît, l’une des communes les plus touchées par le passage du cyclone.Éric Boyer, producteur de fruits, les reçoit à l’entrée de son exploitation, l’air hagard. Samedi matin, quelques heures après le passage du cyclone, il n’a pu que constater l’étendue des pertes: “15 hectares de bananes, 14 hectares de letchis et de 100% des ananas”.”Il va falloir attendre au moins trois ans pour avoir une nouvelle production de letchis”, déplore-t-il. “En 47 ans, je n’ai jamais vu une chose pareille”.”Les letchis, il n’y a plus rien”, tout comme la canne à sucre, “couchée”, se désole en écho une autre productrice, qui exploite avec sa famille des terres à Saint-Benoît et Sainte-Marie. Elle dit avoir “tout perdu” et se retrouve “sans revenus pour la prochaine campagne sucrière”.”Nous avons eu le cyclone Belal l’année dernière, la sécheresse cette année et là c’est le chaos. Les cannes, les letchis, les bananes, le maraîchage… Il n’y a plus rien”, énumère Olivier Fontaine. En janvier 2024, Belal avait déjà lourdement frappé le secteur agricole, occasionnant 33 millions d’euros de dégâts selon les chiffres de la chambre d’agriculture.”Il va falloir des aides pour ces agriculteurs dans la durée, jusqu’à ce que la situation revienne à la normale”, estime Sébastien Windsor.À Paris, en marge du Salon de l’agriculture après le passage de Garance, Olivier Fontaine a été reçu par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. “Nous lui avons demandé une mesure d’urgence et le placement de La Réunion en état de catastrophe naturelle et de calamité agricole”, a indiqué le président de la chambre d’agriculture.Pour le groupe GDR à l’Assemblée nationale, qui regroupe les députés communistes et certains ultra-marins, “ce cyclone de haute intensité vient nous rappeler que le changement climatique est à l’Å“uvre et impose de renforcer les politiques permettant de protéger nos populations” des phénomènes météorologiques violents, “qui vont se multiplier”.