Des milliers d’habitants évacués dans le nord du Japon, ravagé par des feux de forêts records

Des milliers d’habitants ont été évacués dans le nord du Japon, où des feux de forêt ont ravagé une surface record depuis 1992 et fait un mort, selon les autorités.Depuis que les feux se sont déclarés mercredi, environ 2.000 personnes ont fui les zones autour de la ville d’Ofunato, dans la région boisée d’Iwate, dans le nord du Japon, ont indiqué dimanche les autorités japonaises. Plusieurs se sont réfugiées chez des amis ou des parents, et plus de 1.200 ont été conduites vers des abris, ont-elles ajouté.Au moins une personne est morte dans les flammes, qui ont aussi endommagé plus de 80 bâtiments.”Nous cherchons encore à déterminer la surface touchée, mais c’est la plus importante depuis 1992″, a assuré samedi à l’AFP un porte-parole de l’agence. A l’époque, un incendie avait détruit 1.030 hectares à Kushiro, dans l’île septentrionale de Hokkaido.Selon certaines informations de presse, le feu s’est déjà propagé sur 1.800 hectares. Des images aériennes de la chaîne publique NHK montrent des hélicoptères militaires survolant des volutes de fumée blanche, quatre jours après le début de l’incendie.Selon les données du gouvernement, le nombre d’incendies de forêt avait diminué depuis un pic dans les années 1970, mais le pays en recensait encore environ 1.300 en 2023, concentrés sur la période de février à avril, lorsque l’air s’assèche et que les vents se lèvent.Le dernier incendie en date dans la région d’Iwate a été alimenté par des “vents violents”, a souligné M. Fuchigami.L’année 2024 a aussi été la plus chaude jamais enregistrée au Japon, selon l’agence météorologique nationale (JMA), sur fond de phénomènes extrêmes se multipliant dans le monde en raison du changement climatique.

Les Oscars s’annoncent à couteaux tirés entre “Anora” et “Conclave”

Le tapis rouge a été déroulé, le champagne est au frais et Hollywood est prêt à couronner le meilleur du cinéma aux Oscars dimanche, où la tragicomédie “Anora” et le thriller papal “Conclave” sont au coude-à-coude pour le prix du meilleur film.”Il y aura une réelle tension”, explique à l’AFP Jacqueline Coley, du site de critiques populaires Rotten Tomatoes. “Si +Conclave+ ne gagne pas, ce sera certainement +Anora+.”La saison des récompenses a été très mouvementée, entre les incendies qui ont ravagé Los Angeles et l’effondrement d'”Emilia Pérez” de Jacques Audiard, ex-favori plombé par les tweets racistes de son actrice principale.Réalisé par Sean Baker, “Anora” suit les mésaventures d’une strip-teaseuse new-yorkaise qui se marie avec le fils d’un oligarque russe, avant de déchanter cruellement face au mépris de classe de sa belle-famille. Ce Cendrillon moderne est le film qui a gagné le plus de prix avant la cérémonie: outre la Palme d’or à Cannes, il a été récompensé par les syndicats des réalisateurs, producteurs et scénaristes hollywoodiens, ainsi que par l’organisation des critiques américains.Mais “c’est un film un peu polarisant à cause du thème des travailleuses du sexe”, note Mme Coley.Par opposition, “Conclave” est un “thriller à l’ancienne avec un casting de stars”, ajoute-t-elle.Le film propose une plongée dans les arcanes mouvementées de l’élection d’un nouveau Pape au Vatican, avec en vedette Ralph Fiennes, impeccable en cardinal qui perd la foi face aux luttes intestines de l’Eglise.Il a dominé les SAG Awards, le syndicat des acteurs hollywoodiens, qui représentent le collège de votants le plus nombreux au sein de l’Académie des Oscars. Et il résonne d’une manière nouvelle avec les problèmes de santé actuels du Pape François.- Chalamet ou Brody? -“C’est un film plus traditionnel, plus typique pour la catégorie meilleur film”, estime auprès de l’AFP un membre de l’Académie, qui a voté en sa faveur.Ce votant, qui souhaite rester anonyme, admire également la fresque épique “The Brutalist”.Adrien Brody y incarne un architecte survivant de l’Holocauste qui émigre aux Etats-Unis. Un rôle qui en fait le favori pour remporter l’Oscar du meilleur acteur, statuette qu’il a déjà remportée en 2003 pour “Le Pianiste”, où il jouait déjà un artiste confronté à la Shoah.Mais Timothée Chalamet pourrait l’empêcher de rejoindre Marlon Brando et Jack Nicholson parmi le club prestigieux des doubles vainqueurs. Car le jeune acteur incarne Bob Dylan avec brio dans “Un parfait inconnu”.A 29 ans à peine, il pourrait devenir le plus jeune comédien à remporter l’Oscar du meilleur acteur, en battant de quelques mois le record détenu par… Adrien Brody lui-même.Encore faut-il que les membres de l’Académie soient arrivés au bout de “The Brutalist” — 3H35 avec entracte. Certains “étaient contrariés d’être enfermés dans une pièce pour une telle durée”, raconte l’électeur anonyme.Côté actrices, un autre duel oppose Mikey Madison, l’actrice d'”Anora”, à la superstar Demi Moore, qui a fait sensation dans “The Substance” de la Française Coralie Fargeat. Une fable gore où elle incarne une ancienne gloire d’Hollywood accro à un sérum de jouvence.Le film compte cinq nominations, dont celle du meilleur film, du meilleur scénario et de meilleure réalisatrice pour Coralie Fargeat.Mais cette catégorie “est un face-à-face” entre Sean Baker (“Anora”) et Brady Corbet (“The Brutalist”), selon Scott Feinberg, chroniqueur du Hollywood Reporter.- “Emilia Pérez” en difficulté -Egalement nominé pour “Emilia Pérez”, Jacques Audiard pâtit des anciens tweets racistes et islamophobes de Karla Sofía Gascón, qui incarne le rôle-titre de son odyssée musicale sur la transition de genre d’un narcotrafiquant mexicain.Leur émergence a plombé les chances du film, malgré 13 nominations – un record pour une production non anglophone. Et son triomphe vendredi aux César français, où il a remporté sept trophées, n’y changera probablement rien.L’Oscar du meilleur second rôle féminin semble promis à Zoe Saldaña – l’actrice a dominé toute la saison des récompenses, comme Kieran Culkin pour le prix masculin avec “A Real Pain” – et la comédie musicale a de bonnes chances pour le prix de la meilleure chanson.Mais pour le reste, la moisson d'”Emilia Pérez” semble très incertaine, y compris dans la catégorie du meilleur film international, où le film brésilien “Je suis toujours là” lui dispute la vedette, grâce à une Fernanda Torres qui pourrait créer la surprise dans la catégorie meilleure actrice.Présentée pour la première fois par l’humoriste Conan O’Brien, la cérémonie rendra un hommage appuyé aux pompiers et aux victimes des incendies meurtriers qui ont ravagé Los Angeles en janvier.Un des temps forts du spectacle sera assuré par la chanteuse pop Ariana Grande de “Wicked”, la comédie musicale sur la sorcière du “Magicien d’Oz”.

A Strasbourg, l’IA co-crée sac à main et robe de soirée

Et si les chaussures que vous portiez avaient été conçues grâce à une intelligence artificielle (IA) générative? A Strasbourg, la start-up française Imki élabore des modèles d’IA pour des marques de prêt-à-porter afin d’accélérer le processus de création.Séduits par cette promesse, Jonak, Kiabi, Ba&sh, Jules ou encore The Kooples ont sauté le pas et mis au point des collections capsules avec la jeune pousse. “Denim”, “noir”, “minimaliste”, “chic”… Aurélie Pello tape des mots clés précis dans le logiciel dopé à l’intelligence artificielle et, en quelques secondes, surgit sur son écran une image extrêmement réaliste du vêtement: un jean oversize avec des plis.”Je peux faire quatre images par minute”, explique à l’AFP la directrice artistique et ingénieure en IA chez Imki à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg, dans l’ancienne école où s’est installée l’entreprise. Aurélie Pello doit toutefois spécifier certaines limites à la machine pour qu’elle ne s’égare pas. “Le mot +saumon+, sans contexte, l’IA ne saura pas si c’est un poisson ou si c’est une couleur”, détaille-t-elle. “Au début, on avait des robes avec des écailles roses”. Un souci rapidement corrigé en indiquant dans une case au logiciel de ne pas générer d’animal.”Oui, l’intelligence artificielle peut faire des erreurs”, reconnaît la styliste. “Mais, sur un simple dessin, vous n’aurez jamais cette capacité de projection de la matière ou du tomber des volumes”.- Moins de surstock -Ces rendus hyperréalistes permettent de limiter le nombre d’allers-retours entre l’atelier de confection et la cellule design, accélérant la prise de décision et la réalisation de prototypes.Un processus qui peut habituellement durer de six à huit mois.A l’occasion du salon VivaTech l’année dernière, Imki a par exemple présenté une collection denim avec trois silhouettes, composée de six pièces, réalisée grâce à l’IA en moins de 21 jours. Et ce, alors que “c’est le textile le plus compliqué”, soutient Eric Gehl, directeur des opérations de la start-up. “Comme vous allez plus vite mettre le produit en boutique, vous êtes plus proche de la tendance et de la demande client, et donc potentiellement de l’acte d’achat”, limitant le surstockage et les pertes associées, souligne de son côté Frédéric Rose, fondateur d’Imki.Sacs à main à strass et fausse fourrure noire, robe pailletée ou blousons, les pièces de la collection The Kooples ont été commercialisées l’automne dernier tout comme celles réalisées pour la marque de prêt-à-porter masculin Jules. Ces dernières comportent même une étiquette indiquant qu’elles ont été conçues avec de l’IA. – Réticences  -Mais certaines marques, plus frileuses, préfèrent rester au stade expérimental voire ne pas communiquer sur leur collaboration avec Imki et leur usage de l’intelligence artificielle. “Dans les studios de mode, l’arrivée des ordinateurs et des tablettes graphiques avait créé un remue-ménage”, raconte à l’AFP Thibaut Ledunois, chargé de l’entrepreneuriat à la Fédération française du prêt-à-porter féminin. “Cette réticence, on la voit à chaque nouveauté technologique”. L’IA “ne remplace pas un designer ni un créateur”, il s’agit simplement “d’un outil au service de l’efficacité et de l’augmentation de la créativité”, veut rassurer Eric Gehl.Reste la question sensible des données des entreprises nécessaires à l’entraînement et à la spécialisation des modèles d’IA d’Imki pour générer des visuels au plus près de l’ADN d’une marque. “Nous traitons les données de nos clients de façon sécurisée, sur nos propres infrastructures”, affirme M. Gehl.L’accès à certaines données propriétaires comme les patrons est toutefois encore “difficile à obtenir”, admet Florent Michel, directeur technique d’Imki.  Pour autant, la start-up, qui compte une vingtaine d’employés et cherche à lever des fonds, ne compte pas s’arrêter là. “Le monde du luxe est sur notre calendrier dans les mois qui viennent”, glisse Eric Gehl. 

A Strasbourg, l’IA co-crée sac à main et robe de soirée

Et si les chaussures que vous portiez avaient été conçues grâce à une intelligence artificielle (IA) générative? A Strasbourg, la start-up française Imki élabore des modèles d’IA pour des marques de prêt-à-porter afin d’accélérer le processus de création.Séduits par cette promesse, Jonak, Kiabi, Ba&sh, Jules ou encore The Kooples ont sauté le pas et mis au point des collections capsules avec la jeune pousse. “Denim”, “noir”, “minimaliste”, “chic”… Aurélie Pello tape des mots clés précis dans le logiciel dopé à l’intelligence artificielle et, en quelques secondes, surgit sur son écran une image extrêmement réaliste du vêtement: un jean oversize avec des plis.”Je peux faire quatre images par minute”, explique à l’AFP la directrice artistique et ingénieure en IA chez Imki à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg, dans l’ancienne école où s’est installée l’entreprise. Aurélie Pello doit toutefois spécifier certaines limites à la machine pour qu’elle ne s’égare pas. “Le mot +saumon+, sans contexte, l’IA ne saura pas si c’est un poisson ou si c’est une couleur”, détaille-t-elle. “Au début, on avait des robes avec des écailles roses”. Un souci rapidement corrigé en indiquant dans une case au logiciel de ne pas générer d’animal.”Oui, l’intelligence artificielle peut faire des erreurs”, reconnaît la styliste. “Mais, sur un simple dessin, vous n’aurez jamais cette capacité de projection de la matière ou du tomber des volumes”.- Moins de surstock -Ces rendus hyperréalistes permettent de limiter le nombre d’allers-retours entre l’atelier de confection et la cellule design, accélérant la prise de décision et la réalisation de prototypes.Un processus qui peut habituellement durer de six à huit mois.A l’occasion du salon VivaTech l’année dernière, Imki a par exemple présenté une collection denim avec trois silhouettes, composée de six pièces, réalisée grâce à l’IA en moins de 21 jours. Et ce, alors que “c’est le textile le plus compliqué”, soutient Eric Gehl, directeur des opérations de la start-up. “Comme vous allez plus vite mettre le produit en boutique, vous êtes plus proche de la tendance et de la demande client, et donc potentiellement de l’acte d’achat”, limitant le surstockage et les pertes associées, souligne de son côté Frédéric Rose, fondateur d’Imki.Sacs à main à strass et fausse fourrure noire, robe pailletée ou blousons, les pièces de la collection The Kooples ont été commercialisées l’automne dernier tout comme celles réalisées pour la marque de prêt-à-porter masculin Jules. Ces dernières comportent même une étiquette indiquant qu’elles ont été conçues avec de l’IA. – Réticences  -Mais certaines marques, plus frileuses, préfèrent rester au stade expérimental voire ne pas communiquer sur leur collaboration avec Imki et leur usage de l’intelligence artificielle. “Dans les studios de mode, l’arrivée des ordinateurs et des tablettes graphiques avait créé un remue-ménage”, raconte à l’AFP Thibaut Ledunois, chargé de l’entrepreneuriat à la Fédération française du prêt-à-porter féminin. “Cette réticence, on la voit à chaque nouveauté technologique”. L’IA “ne remplace pas un designer ni un créateur”, il s’agit simplement “d’un outil au service de l’efficacité et de l’augmentation de la créativité”, veut rassurer Eric Gehl.Reste la question sensible des données des entreprises nécessaires à l’entraînement et à la spécialisation des modèles d’IA d’Imki pour générer des visuels au plus près de l’ADN d’une marque. “Nous traitons les données de nos clients de façon sécurisée, sur nos propres infrastructures”, affirme M. Gehl.L’accès à certaines données propriétaires comme les patrons est toutefois encore “difficile à obtenir”, admet Florent Michel, directeur technique d’Imki.  Pour autant, la start-up, qui compte une vingtaine d’employés et cherche à lever des fonds, ne compte pas s’arrêter là. “Le monde du luxe est sur notre calendrier dans les mois qui viennent”, glisse Eric Gehl. 

A Strasbourg, l’IA co-crée sac à main et robe de soirée

Et si les chaussures que vous portiez avaient été conçues grâce à une intelligence artificielle (IA) générative? A Strasbourg, la start-up française Imki élabore des modèles d’IA pour des marques de prêt-à-porter afin d’accélérer le processus de création.Séduits par cette promesse, Jonak, Kiabi, Ba&sh, Jules ou encore The Kooples ont sauté le pas et mis au point des collections capsules avec la jeune pousse. “Denim”, “noir”, “minimaliste”, “chic”… Aurélie Pello tape des mots clés précis dans le logiciel dopé à l’intelligence artificielle et, en quelques secondes, surgit sur son écran une image extrêmement réaliste du vêtement: un jean oversize avec des plis.”Je peux faire quatre images par minute”, explique à l’AFP la directrice artistique et ingénieure en IA chez Imki à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg, dans l’ancienne école où s’est installée l’entreprise. Aurélie Pello doit toutefois spécifier certaines limites à la machine pour qu’elle ne s’égare pas. “Le mot +saumon+, sans contexte, l’IA ne saura pas si c’est un poisson ou si c’est une couleur”, détaille-t-elle. “Au début, on avait des robes avec des écailles roses”. Un souci rapidement corrigé en indiquant dans une case au logiciel de ne pas générer d’animal.”Oui, l’intelligence artificielle peut faire des erreurs”, reconnaît la styliste. “Mais, sur un simple dessin, vous n’aurez jamais cette capacité de projection de la matière ou du tomber des volumes”.- Moins de surstock -Ces rendus hyperréalistes permettent de limiter le nombre d’allers-retours entre l’atelier de confection et la cellule design, accélérant la prise de décision et la réalisation de prototypes.Un processus qui peut habituellement durer de six à huit mois.A l’occasion du salon VivaTech l’année dernière, Imki a par exemple présenté une collection denim avec trois silhouettes, composée de six pièces, réalisée grâce à l’IA en moins de 21 jours. Et ce, alors que “c’est le textile le plus compliqué”, soutient Eric Gehl, directeur des opérations de la start-up. “Comme vous allez plus vite mettre le produit en boutique, vous êtes plus proche de la tendance et de la demande client, et donc potentiellement de l’acte d’achat”, limitant le surstockage et les pertes associées, souligne de son côté Frédéric Rose, fondateur d’Imki.Sacs à main à strass et fausse fourrure noire, robe pailletée ou blousons, les pièces de la collection The Kooples ont été commercialisées l’automne dernier tout comme celles réalisées pour la marque de prêt-à-porter masculin Jules. Ces dernières comportent même une étiquette indiquant qu’elles ont été conçues avec de l’IA. – Réticences  -Mais certaines marques, plus frileuses, préfèrent rester au stade expérimental voire ne pas communiquer sur leur collaboration avec Imki et leur usage de l’intelligence artificielle. “Dans les studios de mode, l’arrivée des ordinateurs et des tablettes graphiques avait créé un remue-ménage”, raconte à l’AFP Thibaut Ledunois, chargé de l’entrepreneuriat à la Fédération française du prêt-à-porter féminin. “Cette réticence, on la voit à chaque nouveauté technologique”. L’IA “ne remplace pas un designer ni un créateur”, il s’agit simplement “d’un outil au service de l’efficacité et de l’augmentation de la créativité”, veut rassurer Eric Gehl.Reste la question sensible des données des entreprises nécessaires à l’entraînement et à la spécialisation des modèles d’IA d’Imki pour générer des visuels au plus près de l’ADN d’une marque. “Nous traitons les données de nos clients de façon sécurisée, sur nos propres infrastructures”, affirme M. Gehl.L’accès à certaines données propriétaires comme les patrons est toutefois encore “difficile à obtenir”, admet Florent Michel, directeur technique d’Imki.  Pour autant, la start-up, qui compte une vingtaine d’employés et cherche à lever des fonds, ne compte pas s’arrêter là. “Le monde du luxe est sur notre calendrier dans les mois qui viennent”, glisse Eric Gehl. 

A Strasbourg, l’IA co-crée sac à main et robe de soirée

Et si les chaussures que vous portiez avaient été conçues grâce à une intelligence artificielle (IA) générative? A Strasbourg, la start-up française Imki élabore des modèles d’IA pour des marques de prêt-à-porter afin d’accélérer le processus de création.Séduits par cette promesse, Jonak, Kiabi, Ba&sh, Jules ou encore The Kooples ont sauté le pas et mis au point des collections capsules avec la jeune pousse. “Denim”, “noir”, “minimaliste”, “chic”… Aurélie Pello tape des mots clés précis dans le logiciel dopé à l’intelligence artificielle et, en quelques secondes, surgit sur son écran une image extrêmement réaliste du vêtement: un jean oversize avec des plis.”Je peux faire quatre images par minute”, explique à l’AFP la directrice artistique et ingénieure en IA chez Imki à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg, dans l’ancienne école où s’est installée l’entreprise. Aurélie Pello doit toutefois spécifier certaines limites à la machine pour qu’elle ne s’égare pas. “Le mot +saumon+, sans contexte, l’IA ne saura pas si c’est un poisson ou si c’est une couleur”, détaille-t-elle. “Au début, on avait des robes avec des écailles roses”. Un souci rapidement corrigé en indiquant dans une case au logiciel de ne pas générer d’animal.”Oui, l’intelligence artificielle peut faire des erreurs”, reconnaît la styliste. “Mais, sur un simple dessin, vous n’aurez jamais cette capacité de projection de la matière ou du tomber des volumes”.- Moins de surstock -Ces rendus hyperréalistes permettent de limiter le nombre d’allers-retours entre l’atelier de confection et la cellule design, accélérant la prise de décision et la réalisation de prototypes.Un processus qui peut habituellement durer de six à huit mois.A l’occasion du salon VivaTech l’année dernière, Imki a par exemple présenté une collection denim avec trois silhouettes, composée de six pièces, réalisée grâce à l’IA en moins de 21 jours. Et ce, alors que “c’est le textile le plus compliqué”, soutient Eric Gehl, directeur des opérations de la start-up. “Comme vous allez plus vite mettre le produit en boutique, vous êtes plus proche de la tendance et de la demande client, et donc potentiellement de l’acte d’achat”, limitant le surstockage et les pertes associées, souligne de son côté Frédéric Rose, fondateur d’Imki.Sacs à main à strass et fausse fourrure noire, robe pailletée ou blousons, les pièces de la collection The Kooples ont été commercialisées l’automne dernier tout comme celles réalisées pour la marque de prêt-à-porter masculin Jules. Ces dernières comportent même une étiquette indiquant qu’elles ont été conçues avec de l’IA. – Réticences  -Mais certaines marques, plus frileuses, préfèrent rester au stade expérimental voire ne pas communiquer sur leur collaboration avec Imki et leur usage de l’intelligence artificielle. “Dans les studios de mode, l’arrivée des ordinateurs et des tablettes graphiques avait créé un remue-ménage”, raconte à l’AFP Thibaut Ledunois, chargé de l’entrepreneuriat à la Fédération française du prêt-à-porter féminin. “Cette réticence, on la voit à chaque nouveauté technologique”. L’IA “ne remplace pas un designer ni un créateur”, il s’agit simplement “d’un outil au service de l’efficacité et de l’augmentation de la créativité”, veut rassurer Eric Gehl.Reste la question sensible des données des entreprises nécessaires à l’entraînement et à la spécialisation des modèles d’IA d’Imki pour générer des visuels au plus près de l’ADN d’une marque. “Nous traitons les données de nos clients de façon sécurisée, sur nos propres infrastructures”, affirme M. Gehl.L’accès à certaines données propriétaires comme les patrons est toutefois encore “difficile à obtenir”, admet Florent Michel, directeur technique d’Imki.  Pour autant, la start-up, qui compte une vingtaine d’employés et cherche à lever des fonds, ne compte pas s’arrêter là. “Le monde du luxe est sur notre calendrier dans les mois qui viennent”, glisse Eric Gehl.Â