Viticulture: à Cognac, la réalité virtuelle au service de la taille des vignes

“Fais comme dans un rang”: casque immersif sur la tête et manette-sécateur en main, l’apprentie vigneronne élague le cep virtuel grâce à une simulation conçue en Charente pour former les futurs tailleurs de vigne et “décomplexifier” ce geste ancestral, “fondamental” en viticulture.Dans une salle de classe de l’Institut de Richemont, près de Cognac, l’étudiante en BTS manie les boutons avec doigté pour tailler un pied parfaitement modélisé, écourtant un sarment, comptant le nombre d'”yeux” (bourgeons) nécessaires.”Essaie de tailler en respectant les trajets de sève”, conseille son formateur Laurent Mabille, ingénieur agronome. “Fais comme si tu étais dans un rang.”Un écran de contrôle permet d’observer l’opération, avec le droit à l’erreur permis par ce logiciel baptisé Ampelos, du nom d’un personnage de la mythologie grecque proche de Dionysos, dieu du vin.”C’est la même sensation” que dans les vignes, témoigne Lola Billy, 20 ans, qui aspire à devenir vigneronne comme ses oncles. Et en cas de mauvaise coupe, “on peut revenir en arrière pour comprendre les erreurs qu’on fait, donc c’est assez impressionnant”.Dans la foulée, exercice appliqué dans des vignes de la maison de cognac Martell, mises à la disposition des étudiants: sous un soleil d’hiver, ces derniers jouent du sécateur sur de vrais ceps.”Grâce à la réalité virtuelle”, se réjouit Laurent Mabille, “on peut permettre à des apprenants débutants, à tout type de public même, d’apprendre à tailler”.- “Décomplexifier” -La simulation permet d’esquiver la saisonnalité et l’aléa météorologique: on peut enseigner toute l’année, alors que cette manipulation est en principe cantonnée aux mois d’hiver. “Et puis ça permet de décomplexifier ce geste technique qui peut être appréhendé comme difficile”, dit le formateur, rappelant qu’il faut en principe “plusieurs années” pour exercer un bon tailleur.Pour lui, “ce n’est pas gadget: c’est comme les simulations pour les pilotes de ligne, cela valide des compétences”.Ampelos pousse notamment à corriger les postures inadéquates sources de douleurs pour le tailleur, à visualiser la circulation de la sève dans le cep et, à terme, donnera un aperçu de son évolution d’une année sur l’autre en fonction de la taille virtuelle, explique Romain Soulié, cofondateur du studio Nyx, près d’Angoulême.Dans le cadre d’un consortium baptisé Vinum et doté d’un budget de 2,4 millions d’euros, incluant aussi le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) ou encore la maison de cognac Hennessy (groupe LVMH), ce studio informatique a lancé Ampelos en 2024, puisant dans des innovations issues du jeu vidéo.Des technologies qui sont “dans l’ADN” des aspirants vignerons, se félicite Yannick Laurent, directeur de l’Institut de Richemont, qui accueille plus de 300 étudiants et a investi “quelques milliers d’euros” pour la licence logicielle et le matériel.- Applicable à d’autres vignobles -“C’est complémentaire d’avoir cet outil virtuel et puis d’aller sur le terrain”, estime-t-il, décrivant la viticulture comme une culture “ancestrale” capable de “s’adapter”.Pour Mathilde Boisseau, directrice vigne et vin d’Hennessy, la taille est une “opération fondamentale”, notamment pour allonger la durée de vie des vignes et pour “ralentir l’arrivée des maladies du bois”, qui représentent environ 5 à 10% des ceps improductifs.Le géant du cognac, qui a fourni une parcelle à numériser, pourrait recourir au logiciel dans le cadre des ateliers destinés à ses 1.600 viticulteurs partenaires.D’autres vignobles pourraient en bénéficier, précise de son côté Romain Soulié: outre des vignes de Cognac et de Bourgogne déjà modélisées avec un grand souci du détail (un million de polygones par cep), la Champagne et l’Alsace vont suivre. Et le changement climatique, en étendant la viticulture à des régions nouvelles, va susciter un important besoin de formation.”On va commencer à planter des vignes ailleurs que les vignobles traditionnels, et il va falloir former les gens (de ces) terroirs”, souligne Romain Soulié, qui présentera le logiciel au Salon de l’Agriculture débutant samedi à Paris.”C’est une innovation applicable au monde entier”, résume Mathilde Boisseau.

Viticulture: à Cognac, la réalité virtuelle au service de la taille des vignes

“Fais comme dans un rang”: casque immersif sur la tête et manette-sécateur en main, l’apprentie vigneronne élague le cep virtuel grâce à une simulation conçue en Charente pour former les futurs tailleurs de vigne et “décomplexifier” ce geste ancestral, “fondamental” en viticulture.Dans une salle de classe de l’Institut de Richemont, près de Cognac, l’étudiante en BTS manie les boutons avec doigté pour tailler un pied parfaitement modélisé, écourtant un sarment, comptant le nombre d'”yeux” (bourgeons) nécessaires.”Essaie de tailler en respectant les trajets de sève”, conseille son formateur Laurent Mabille, ingénieur agronome. “Fais comme si tu étais dans un rang.”Un écran de contrôle permet d’observer l’opération, avec le droit à l’erreur permis par ce logiciel baptisé Ampelos, du nom d’un personnage de la mythologie grecque proche de Dionysos, dieu du vin.”C’est la même sensation” que dans les vignes, témoigne Lola Billy, 20 ans, qui aspire à devenir vigneronne comme ses oncles. Et en cas de mauvaise coupe, “on peut revenir en arrière pour comprendre les erreurs qu’on fait, donc c’est assez impressionnant”.Dans la foulée, exercice appliqué dans des vignes de la maison de cognac Martell, mises à la disposition des étudiants: sous un soleil d’hiver, ces derniers jouent du sécateur sur de vrais ceps.”Grâce à la réalité virtuelle”, se réjouit Laurent Mabille, “on peut permettre à des apprenants débutants, à tout type de public même, d’apprendre à tailler”.- “Décomplexifier” -La simulation permet d’esquiver la saisonnalité et l’aléa météorologique: on peut enseigner toute l’année, alors que cette manipulation est en principe cantonnée aux mois d’hiver. “Et puis ça permet de décomplexifier ce geste technique qui peut être appréhendé comme difficile”, dit le formateur, rappelant qu’il faut en principe “plusieurs années” pour exercer un bon tailleur.Pour lui, “ce n’est pas gadget: c’est comme les simulations pour les pilotes de ligne, cela valide des compétences”.Ampelos pousse notamment à corriger les postures inadéquates sources de douleurs pour le tailleur, à visualiser la circulation de la sève dans le cep et, à terme, donnera un aperçu de son évolution d’une année sur l’autre en fonction de la taille virtuelle, explique Romain Soulié, cofondateur du studio Nyx, près d’Angoulême.Dans le cadre d’un consortium baptisé Vinum et doté d’un budget de 2,4 millions d’euros, incluant aussi le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) ou encore la maison de cognac Hennessy (groupe LVMH), ce studio informatique a lancé Ampelos en 2024, puisant dans des innovations issues du jeu vidéo.Des technologies qui sont “dans l’ADN” des aspirants vignerons, se félicite Yannick Laurent, directeur de l’Institut de Richemont, qui accueille plus de 300 étudiants et a investi “quelques milliers d’euros” pour la licence logicielle et le matériel.- Applicable à d’autres vignobles -“C’est complémentaire d’avoir cet outil virtuel et puis d’aller sur le terrain”, estime-t-il, décrivant la viticulture comme une culture “ancestrale” capable de “s’adapter”.Pour Mathilde Boisseau, directrice vigne et vin d’Hennessy, la taille est une “opération fondamentale”, notamment pour allonger la durée de vie des vignes et pour “ralentir l’arrivée des maladies du bois”, qui représentent environ 5 à 10% des ceps improductifs.Le géant du cognac, qui a fourni une parcelle à numériser, pourrait recourir au logiciel dans le cadre des ateliers destinés à ses 1.600 viticulteurs partenaires.D’autres vignobles pourraient en bénéficier, précise de son côté Romain Soulié: outre des vignes de Cognac et de Bourgogne déjà modélisées avec un grand souci du détail (un million de polygones par cep), la Champagne et l’Alsace vont suivre. Et le changement climatique, en étendant la viticulture à des régions nouvelles, va susciter un important besoin de formation.”On va commencer à planter des vignes ailleurs que les vignobles traditionnels, et il va falloir former les gens (de ces) terroirs”, souligne Romain Soulié, qui présentera le logiciel au Salon de l’Agriculture débutant samedi à Paris.”C’est une innovation applicable au monde entier”, résume Mathilde Boisseau.

Israel says army to stay in evacuated West Bank camps for ‘coming year’

Israel on Sunday said troops would stay in West Bank refugee camps for the coming year, announcing expanded military operations including tank deployments, after the displacement of tens of thousands of Palestinians.The military one month ago began a major raid against Palestinian militants in the West Bank just after a truce began in the Gaza Strip, another Palestinian territory.The Israeli operation in the West Bank spans multiple refugee camps near the cities of Jenin, Tulkarem and Tubas.”So far, 40,000 Palestinians have evacuated from the refugee camps of Jenin, Tulkarem, and Nur Shams, which are now empty of residents,” Defence Minister Israel Katz said in a statement. “I have instructed (troops) to prepare for a prolonged presence in the cleared camps for the coming year and to prevent the return of residents and the resurgence of terrorism,” he added.According to the United Nations, the Israeli offensive has so far killed at least 51 Palestinians, including seven children, and three Israeli soldiers, as well as displacing at least 40,000 people.On Sunday, Israel’s military said “a tank division will operate in Jenin” as part of “expanding” operations in the area. This is the first time tanks have operated in the territory since the end of the second intifada, or uprising, in 2005.”The Nahal (infantry) Brigade and (elite) Duvdevan Unit forces have begun to intervene in other villages” in the north of the territory, Katz’s statement said, adding that the forces “are continuing their operations in the Jenin and Tulkarem regions.”The statement comes two days after Prime Minister Benjamin Netanyahu, during a rare visit to troops in the territory, ordered the army to step up its operations in the West Bank, which Israel has occupied since 1967.His visit to Tulkarem refugee camp drew Palestinian condemnation.- ‘Flattening entire streets’ -Netanyahu’s announcement came after bombs that Israeli officials said resembled those used by militants in the West Bank exploded on multiple empty buses in central Israel on Thursday, without causing any injuries.”We are entering terrorist strongholds, flattening entire streets that terrorists use, and their homes. We are eliminating terrorists, commanders,” Netanyahu said.In both Tulkarem and Jenin, the army has demolished dozens of homes with explosives, opening up new access routes into the densely built camps.Armoured bulldozers have wreaked havoc, upturning tarmac, cutting water pipes and tearing down roadside facades.Violence in the West Bank has surged since the war in Gaza broke out in October 2023.Israeli troops or settlers have killed at least 900 Palestinians, including many militants, in the territory since the start of the Gaza war, according to the Palestinian health ministry.At least 32 Israelis have been killed in Palestinian attacks or during Israeli military operations in the territory over the same period, according to Israeli official figures.

La France crée une commission pour évaluer son aide publique au développement

Le gouvernement français a décidé de créer une commission pour évaluer son aide publique au développement, au moment où l’administration du président américain Donald Trump a décidé de saborder son agence d’aide au développement, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.”Je viens de signer, il y a quelques jours, un décret qui instaure une commission d’évaluation de l’aide publique au développement”, a déclaré Jean-Noël Barrot lors d’un entretien avec Europe 1 et CNews.Selon lui, il s’agit “projet par projet” de s’assurer “systématiquement que ce que nous faisons est bien dans l’intérêt direct des Français, ou indirect, parce que vous savez que ces interventions de l’AFD (Agence française de développement, NDLR), elles bénéficient aussi très largement à des entreprises françaises”.M. Barrot était interrogé à la suite de la publication dimanche d’un article du Journal du Dimanche, sur des “milliards d’aide engloutis” par la France dans des pays étrangers, pour un montant annuel de 15 milliards d’euros. Le journal qualifie certaines aides de “délires” financés par les impôts des Français.Le débat sur l’opportunité de l’aide publique au développement de la France a apparu dans les réseaux sociaux ainsi que dans le discours de certaines personnalités conservatrices après le gel de l’aide humanitaire américaine décrété par Donald Trump quelques jours après son arrivée au pouvoir en janvier.Cette décision, prise au nom de “l’Amérique d’abord!”, a provoqué l’interruption de programmes humanitaires à travers le monde et affecte négativement des millions de bénéficiaires. Elle risque aussi d’impacter durablement le secteur humanitaire, où des dizaines de milliers d’emplois sont en péril.Il faut “évaluer l’impact de tout ce que nous faisons”, a encore estimé M. Barrot, la question la plus importante selon lui lui étant de “savoir si c’est utile aux Français”.Mais il existe déjà “des mécanismes d’évaluation très, je dirais très rigoureux, à commencer par le Parlement”, a-t-il précisé.La nouvelle commission d’évaluation “permettra de systématiser l’évaluation en lien avec les parlementaires, et de toujours nous assurer que l’aide publique au développement serve les intérêts de la France”, a observé Jean-Noël Barrot.

Évasion de Mohamed Amra: dix personnes de son entourage aussi interpellées

Dix personnes de l’entourage de Mohamed Amra ont été arrêtées, soupçonnées d’avoir participé à la préparation, l’évasion et la fuite du détenu multirécidiviste, lui-même interpellé samedi en Roumanie après neuf mois de cavale, a indiqué dimanche la procureure de Paris.Ces personnes ont été interpellées “samedi puis dans la nuit” de samedi à dimanche, a précisé Laure Beccuau dans son communiqué. “Elles sont suspectées d’avoir participé à la préparation, à l’exécution de l’évasion mais également d’avoir favorisé la dissimulation du fugitif”, a-t-elle souligné.Mohamed Amra, interpellé à Bucarest sur mandat d’arrêt européen, doit lui être présenté dimanche aux autorités judiciaires roumaines, qui “statueront sur sa remise à la justice française”.Les policiers roumains, mis en alerte par les enquêteurs français du départ à l’étranger de M. Amra, l’ont “repéré” et arrêté “vers 15h près d’un centre commercial” samedi à Bucarest. Ils l’ont ensuite remis à la police roumaine chargée de la criminalité organisée. “En dépit du changement de coloration de ses cheveux, l’identification de l’intéressé est confirmée par une reconnaissance faciale et la comparaison d’empreintes digitales”, a confirmé la procureure.Mme Beccuau a salué “la transversalité des services, et la convergence des spécialités des enquêteurs, comme des magistrats” qui “ont été les leviers de la conduite des opérations” lors de ces investigations instruites à Paris, à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).”Cette enquête est l’illustration (…) de l’absolue nécessité d’une coopération internationale rapide et efficace”, a-t-elle insisté, adressant également ses pensées aux victimes et à leurs proches.L’évasion de Mohamed Amra, surnommé “La Mouche”, avait sidéré la France entière et les autorités judiciaires et pénitentiaires.Le 14 mai 2024, un commando l’avait libéré en attaquant, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, un fourgon pénitentiaire, tuant deux agents et en blessant trois autres.