Mariage d’un étranger en situation irrégulière: le Sénat vote l’interdiction malgré les barrières juridiques

Soutenue par Gérald Darmanin et Bruno Retailleau mais contraire à la jurisprudence constitutionnelle, l’interdiction du mariage pour les étrangers en situation irrégulière a été approuvée jeudi au Sénat en première lecture, une initiative centriste qui désespère la gauche.”Le mariage ne peut être contracté par une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national”: la proposition de loi du sénateur de la Somme Stéphane Demilly, qui tient en une phrase, a été adoptée à 227 voix contre 110.”Ce texte est simple, univoque, laconique”, a résumé son auteur, “choqué” de voir les maires priés de “lire des articles de la loi française à de futurs époux alors qu’ils n’ont rien à faire dans le pays”.L’initiative du parlementaire entend répondre par la loi à l’affaire du maire UDI d’Hautmont (Nord), Stéphane Wilmotte, assigné en justice par un ex-responsable de mosquée expulsé vers l’Algérie qu’il avait refusé de marier en juin 2023.L’objectif de l’élu à la Haute assemblée: lutter contre des mariages “blancs” ou “gris”, c’est-à-dire simulés, arrangés, “de complaisance” ou “frauduleux”, contractés pour faciliter par la suite l’obtention de la nationalité française. Ce vote intervient de surcroît deux jours après la convocation devant le procureur de Montpellier du maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, poursuivi pour avoir refusé de célébrer un mariage entre une Française et un Algérien en situation irrégulière, en juillet 2023.L’édile, qui estime “ubuesque” de plaider coupable, risquait en théorie jusqu’à cinq ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d’inéligibilité.- Jurisprudence claire -L’actualité judiciaire et l’agenda parlementaire se rejoignant, ce dossier a rapidement gagné le sommet du pouvoir, avec des prises de position des ministres de la Justice et de l’Intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, en faveur de cette proposition de loi, qui doit encore passer par l’Assemblée nationale avant d’être adoptée définitivement.Mais la jurisprudence du Conseil constitutionnel est très claire sur ce sujet: “Le respect de la liberté du mariage (…) s’oppose à ce que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger fasse obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé”, indiquent les Sages dans une décision de 2003.Néanmoins, “poser deux fois la même question au juge constitutionnel à 20 ans d’intervalle n’est ni insolent ni kamikaze. C’est reconnaître que la société évolue”, a insisté le garde des Sceaux devant les sénateurs. L’écologiste Mélanie Vogel a dénoncé “une attaque en règle contre la Constitution, contre la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et donc contre l’état de droit”, quand la socialiste Corinne Narassiguin a fustigé une initiative qui “reprend le programme de l’extrême droite” pour “alimenter des fantasmes et amplifier un climat anxiogène de xénophobie et de racisme”.L’élue pointe aussi la “volte-face” de Gérald Darmanin, qui s’était clairement opposé à cette proposition lors des débats sur la loi immigration fin 2023 devant la chambre haute.Si l’Association des maires de France (AMF) est favorable au texte, les maires de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita) l’ont eux jugé “discriminant”.- “Voie de passage” -Mais l’alliance LR-centristes, majoritaire au Sénat, a tout de même fait adopter cette disposition jeudi matin, tout en l’assortissant d’autres dispositifs jugés plus “solides” juridiquement.Elle a ainsi voté une mesure, avec l’appui du gouvernement, pour imposer aux futurs époux de nationalité étrangère de fournir au maire des justificatifs de séjour. Cet outil devant permettre aux maires de caractériser une “absence de consentement” suspectée, par exemple, avant de saisir le procureur de la République, seule autorité pouvant interdire une union.Les sénateurs ont aussi allongé le délai du “sursis au mariage”, soit le temps d’enquête du procureur saisi par le maire en ce sens. Sursis qui serait réputé automatique en l’absence de réponse du procureur sous 15 jours.Autant d’aménagements destinés à “trouver une voie de passage”, insiste Stéphane Demilly, qui estime que “ce n’est pas parce que le Conseil constitutionnel dresse un immense nuage noir au-dessus de nos têtes qu’on n’a pas le droit d’essayer de passer à travers”. 

Retour de corps d’otages de Gaza: un convoi de quatre cercueils arrive Tel-Aviv

Un convoi transportant quatre cercueils est arrivé jeudi à la morgue de Tel-Aviv, après l’annonce par le Hamas de la remise des dépouilles de quatre otages israéliens, dont ceux des enfants Bibas, symbole de la tragédie du 7 octobre 2023 en Israël.”Agonie. Souffrance. Il n’y a pas de mots”, a déclaré le président israélien Isaac Herzog. “Nos coeurs -les coeurs de toute une nation- sont dévastés. Au nom de l’Etat d’Israël (…) je demande pardon. Pardon pour ne pas vous avoir protégés en ce jour terrible. Pardon pour ne pas vous avoir ramenés à la maison en vie.”Le convoi transportant les cercueils a franchi les grilles de l’institut médico-légal d’Abu Kabir à Tel-Aviv peu avant 13H30 (11H30 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP. Les corps doivent y subir une autopsie en vue de permettre leur identification.Les corps remis sont, selon le Hamas ,ceux d’Ariel et Kfir Bibas, âgés respectivement de 4 ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement durant l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, ainsi que celui de leur mère, Shiri, et d’Oded Lifshitz, âgé de 83 ans ce jour-là.En début de matinée à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, quatre cercueils noirs ont été transférés par le Hamas au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui les a remis à l’armée israélienne.Le convoi les transportant est ensuite entré dans le sud d’Israël, à Kissoufim, où il a été accueilli par des Israéliens massés sur le bord de route arborant des drapeaux nationaux, par un temps venteux et pluvieux. Avant de prendre le chemin de Tel-Aviv.”C’est l’un des jours les plus durs, depuis le 7 octobre”, a déclaré la directrice du musée de Tel-Aviv, Tania Coen Uzzielli, au côté d’une centaine d’Israéliens rassemblés sur la “Place des otages”.- “Attendre l’identification” -Lors d’une mise en scène organisée à Khan Younès, des combattants cagoulés et armés du Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont exposé sur un podium quatre cercueils portant chacun la photo d’un des otages. Au dessus, un poster où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu apparaît le visage maculé de sang, flanqué de dents de vampire.Les dépouilles ont été restituées dans le cadre de l’accord de trêve à Gaza, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque sans précédent du 7-Octobre.Le Forum des familles d’otages a indiqué avoir été informé de la mort des deux enfants Bibas et de leur mère, ainsi que de Oded Lifshitz, sans préciser dans quelles circonstances.La famille Bibas a appelé à “ne pas faire l’éloge funèbre de (ses) proches jusqu’à ce que l’identification finale soit confirmée”.Le Hamas avait annoncé en novembre 2023 la mort de Shiri Bibas et de ses enfants dans un bombardement israélien à Gaza, mais Israël n’a jamais confirmé.Shiri Bibas et ses enfants avaient été enlevés en même temps que Yarden Bibas, époux et père, au kibboutz Nir Oz dans le sud d’Israël, à la lisière de Gaza. Mais ils ont été détenus séparément à Gaza.Les images alors diffusées par le Hamas de la mère serrant contre elle ses deux petits garçons devant leur maison, ont fait le tour du monde. Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février.- Le plus jeune des otages -Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages enlevés le 7 octobre 2023. Avant la remise des dépouilles jeudi, 70 personnes étaient encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l’armée.Depuis le début du cessez-le-feu conclu via les médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis-, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par Israël, dans le cadre de la première phase de la trêve.Samedi, le Hamas doit libérer six otages vivants contre des prisonniers palestiniens.L’accord prévoit, d’ici la fin de sa première phase le 1er mars, la libération d’un total de 33 otages, dont huit morts, en échange de celle de 1.900 Palestiniens détenus par Israël.Mercredi, le Hamas s’est dit prêt à libérer “en une seule fois”, et non plus en étapes successives, tous les otages encore retenus à Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve.- Retard -Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, le Hamas et Israël s’accusant mutuellement de violations de l’accord.La troisième et dernière phase doit en principe porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive d’envergure israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé. 

Retour de corps d’otages de Gaza: un convoi de quatre cercueils arrive Tel-Aviv

Un convoi transportant quatre cercueils est arrivé jeudi à la morgue de Tel-Aviv, après l’annonce par le Hamas de la remise des dépouilles de quatre otages israéliens, dont ceux des enfants Bibas, symbole de la tragédie du 7 octobre 2023 en Israël.”Agonie. Souffrance. Il n’y a pas de mots”, a déclaré le président israélien Isaac Herzog. “Nos coeurs -les coeurs de toute une nation- sont dévastés. Au nom de l’Etat d’Israël (…) je demande pardon. Pardon pour ne pas vous avoir protégés en ce jour terrible. Pardon pour ne pas vous avoir ramenés à la maison en vie.”Le convoi transportant les cercueils a franchi les grilles de l’institut médico-légal d’Abu Kabir à Tel-Aviv peu avant 13H30 (11H30 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP. Les corps doivent y subir une autopsie en vue de permettre leur identification.Les corps remis sont, selon le Hamas ,ceux d’Ariel et Kfir Bibas, âgés respectivement de 4 ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement durant l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, ainsi que celui de leur mère, Shiri, et d’Oded Lifshitz, âgé de 83 ans ce jour-là.En début de matinée à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, quatre cercueils noirs ont été transférés par le Hamas au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui les a remis à l’armée israélienne.Le convoi les transportant est ensuite entré dans le sud d’Israël, à Kissoufim, où il a été accueilli par des Israéliens massés sur le bord de route arborant des drapeaux nationaux, par un temps venteux et pluvieux. Avant de prendre le chemin de Tel-Aviv.”C’est l’un des jours les plus durs, depuis le 7 octobre”, a déclaré la directrice du musée de Tel-Aviv, Tania Coen Uzzielli, au côté d’une centaine d’Israéliens rassemblés sur la “Place des otages”.- “Attendre l’identification” -Lors d’une mise en scène organisée à Khan Younès, des combattants cagoulés et armés du Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont exposé sur un podium quatre cercueils portant chacun la photo d’un des otages. Au dessus, un poster où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu apparaît le visage maculé de sang, flanqué de dents de vampire.Les dépouilles ont été restituées dans le cadre de l’accord de trêve à Gaza, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque sans précédent du 7-Octobre.Le Forum des familles d’otages a indiqué avoir été informé de la mort des deux enfants Bibas et de leur mère, ainsi que de Oded Lifshitz, sans préciser dans quelles circonstances.La famille Bibas a appelé à “ne pas faire l’éloge funèbre de (ses) proches jusqu’à ce que l’identification finale soit confirmée”.Le Hamas avait annoncé en novembre 2023 la mort de Shiri Bibas et de ses enfants dans un bombardement israélien à Gaza, mais Israël n’a jamais confirmé.Shiri Bibas et ses enfants avaient été enlevés en même temps que Yarden Bibas, époux et père, au kibboutz Nir Oz dans le sud d’Israël, à la lisière de Gaza. Mais ils ont été détenus séparément à Gaza.Les images alors diffusées par le Hamas de la mère serrant contre elle ses deux petits garçons devant leur maison, ont fait le tour du monde. Yarden Bibas, 35 ans, a été libéré le 1er février.- Le plus jeune des otages -Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages enlevés le 7 octobre 2023. Avant la remise des dépouilles jeudi, 70 personnes étaient encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l’armée.Depuis le début du cessez-le-feu conclu via les médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis-, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par Israël, dans le cadre de la première phase de la trêve.Samedi, le Hamas doit libérer six otages vivants contre des prisonniers palestiniens.L’accord prévoit, d’ici la fin de sa première phase le 1er mars, la libération d’un total de 33 otages, dont huit morts, en échange de celle de 1.900 Palestiniens détenus par Israël.Mercredi, le Hamas s’est dit prêt à libérer “en une seule fois”, et non plus en étapes successives, tous les otages encore retenus à Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve.- Retard -Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, le Hamas et Israël s’accusant mutuellement de violations de l’accord.La troisième et dernière phase doit en principe porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.L’offensive d’envergure israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.297 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé. 

Dans de nombreux hôpitaux, les tickets de parking ont un goût salé

“35 euros sur une semaine ça fait cher”: de Cambrai à Saint-Etienne, en passant par Nancy, des malades et leurs proches se désolent que les parkings des hôpitaux soient devenus payants, alors que le ministre de la Santé a promis un geste.Stéphanie Ricq, une Cambraisienne de 39 ans qui vient de régler son ticket, se désole: “2,70 pour une heure que je suis là…”. Cette ouvrière agricole vient “faire des examens assez souvent” et aimerait “que ça soit un petit peu moins cher quand même”, explique-t-elle, accompagnée de son adolescent. “Je suis maman solo, donc c’est un peu dur.”Le parking de 300 places, construit récemment pour un investissement de cinq millions d’euros, est géré par Indigo depuis 2022.L’opérateur privé, qui a financé l’ouvrage, l’exploite dans le cadre d’un contrat sur 35 ans, précise le groupe qui gère les parkings d’une vingtaine d’hôpitaux en France.Joël Trumeu, employé de mairie de 55 ans qui a du venir tous les jours, en a eu pour “35 euros sur une semaine, ça fait cher”. Il regrette qu’il n’y ait “pas d’autre solution”: aux alentours, il risque un PV.Peu d’usagers ont suivi les déclarations du ministre Yannick Neuder qui a promis le 12 février, devant l’Assemblée nationale, d’intervenir pour faire baisser certains frais de parking.Le ministre veut demander aux directeurs généraux de CHU réunis le 6 mars “que dans certaines conditions, sur des maladies longues, il y ait une prise en charge” de ces frais.Sujet de crispation récurrent à travers la France, les concessions de parking hospitaliers à des opérateurs privés se sont multipliées ces dernières années, alors que les hôpitaux sous forte contrainte financière cherchent à concentrer leurs investissement sur leurs activités de soins.À Nancy mais aussi “à Saint-Étienne, Brest, Cambrai, Le Mans, Bordeaux, Le Havre, la colère gronde”, avait déclaré le député citant l’exemple d’une jeune femme “qui parcourt 200 kilomètres par jour pour voir sa mère” à l’hôpital de Nancy en soins palliatifs et “paie 300 euros par mois de parking”.- “On n’a pas d’autre solution” -Sollicité par l’AFP, la direction du Centre hospitalier de Cambrai n’était pas disponible pour indiquer si l’hôpital bénéficie d’une partie des recettes.Un porte-parole de la mairie explique que l’établissement a préféré “investir dans du matériel, comme un scanner” plutôt que dans la construction d’un parking.Passé les 15 premières minutes gratuites, il faut payer 2 euros par heure. Une demi-journée peut monter à 9 euros, 11 euros pour 24 heures.Parmi les usagers qui se succèdent à la caisse, Cécile Candelier, 33 ans, salariée dans la banque, dit comprendre la décision de l’hôpital. “Forcément, on préférait la gratuité”, mais “tout devient payant, alors ça ne me gêne pas de payer un service parking.”En France, plusieurs opérateurs occupent ce marché dont Indigo, Q-Park et Vinci.Pointé par une députée en 2023, le parking du CHRU de Nancy a depuis considérablement réduit ses tarifs, à 4,70 euros les 3 heures.A Saint-Etienne, où la gestion du parking a été confiée cet été à Effia, filiale de Keolis qui indique gérer une vingtaine de parkings hospitaliers, même grogne.”Les réactions de mécontentement se multiplient”, indique Cyril Vidal, secrétaire général CGT du CHU stéphanois. “Les tarifs, qui étaient modérés avant le passage au privé, ont depuis beaucoup augmenté” et le temps de gratuité pour patients et visiteurs “est passé de deux heures à une demi-heure”. Guillaume Pellet, un sexagénaire orléanais qui séjourne une semaine par mois à Saint-Etienne pour rendre visite à sa mère de 99 ans à l’Unité de soins longue durée, s’est résolu à venir à l’hôpital en tramway. Il regrette que les visiteurs déclarés “ne puissent plus bénéficier d’une exonération comme auparavant”.Une situation “particulièrement honteuse”, s’indigne François Berre, qui vient y rendre visite à sa mère depuis trois ans, et a lancé une pétition à ce sujet.

Ligue des champions: le flop européen du foot italien

La Serie A a la gueule de bois: après les éliminations de la Juventus Turin, de l’AC Milan et de l’Atalanta en barrages d’accession aux 8e de finale de la Ligue des champions, il ne reste plus que l’Inter Milan dans la compétition reine du football européen.Moins d’un an après le sacre enthousiasmant de l’Atalanta en Ligue Europa face au Bayer Leverkusen (3-0), deux ans après la finale de C1 perdue par l’Inter contre Manchester City, le football italien, toujours fragile sur le plan économique, fait grise mine.Il faut remonter à 2014-15 pour trouver trace de la dernière édition de Ligue des champions avec un seul représentant du Calcio en 8e de finale, la Juventus qui avait atteint, et perdu, cette année-là, la finale contre le FC Barcelone.C’est seulement la troisième fois, après 2013-14 et 2014-15, que l’Italie est aussi mal représentée à ce stade de la compétition depuis la création de la Ligue des champions sous cette dénomination.Des cinq clubs italiens initialement en lice, Bologne n’a pas dépassé la phase de poules, alors que l’AC Milan, la Juve et l’Atalanta ont tous les trois mordu la poussière en l’espace de 24 heures face à des adversaires a priori à leur portée.L’AC Milan, plombé par l’exclusion de l’international français Théo Hernandez, n’a pas pu faire mieux qu’un nul à domicile (1-1) à San Siro après s’être incliné à l’aller sur le terrain du Feyenoord (1-0).La Juve, avec son effectif jeune, a perdu une nouvelle fois cette saison le contrôle et a subi la loi du PSV Eindhoven (3-1 après prolongation), sans pouvoir compter sur les buts de sa recrue Randal Kolo Muani.Surclassée par une jeune équipe de Bruges, sans complexes, l’Atalanta a pris une leçon à domicile (3-1) pour s’incliner 5 à 2 au total sur les deux confrontations.- “Pas capables de rivaliser” -Ces déroutes vont laisser des traces: pas sûr que Hernandez, dont l’attitude est régulièrement critiquée depuis le début de la saison, soit encore un joueur du Milan l’été prochain ou encore qu’Ademola Lookman, “blessé” par les reproches publics de son entraîneur Gian Piero Gasperini, n’évolue en Serie A en 2025-26.Cela pourrait s’étendre aux entraîneurs Sergio Conceiçao, arrivé en décembre en remplacement de Paulo Fonseca au Milan, Thiago Motta, dont la première saison à la Juve est loin d’être convaincante, ou encore Gasperini qui, en poste à Bergame depuis 2016, semble arriver en bout de cycle.Selon la Gazzetta dello Sport, “ce flop européen pourrait très bien rebattre les cartes pour l’avenir des entraîneurs”.Mais pour Fabio Capello, ces barrages ont surtout montré les lacunes de la Serie A: “nos équipes ne sont pas capables de rivaliser en termes de rythme et d’intensité de jeu”, a souligné l’ancien entraîneur de l’AC Milan et du Real Madrid.”Prenez le PSV, pas une fois ils ont fait une passe en retrait à leur gardien, ils ont joué toujours vers l’avant, même quand ils menaient, les équipes italiennes ne sont pas habituées à cela”, a-t-il constaté.Espérée par beaucoup d’observateurs, dont Capello, la réforme de la Serie A n’a pas eu lieu. Avec vingt clubs en championnat et une Supercoupe d’Italie opposant désormais quatre équipes en janvier en Arabie saoudite, le calendrier est particulièrement indigeste.L’Inter a ainsi disputé douze matches en un peu plus d’un mois. Au prochain tour, les champions d’Italie en titre retrouveront l’un des tourmenteurs du Calcio, le PSV Eindhoven ou Feyenoord.”Sur ce qu’il a montré contre la Juve, le PSV a plus de qualités que Feyenoord. Il faut espérer pour l’Inter que le tirage au sort lui sourit”, a conclu Capello, guère confiant.

Ukraine: Zelensky reçoit l’émissaire américain après une nouvelle saillie de Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l’envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l’aide américaine pour résister à l’invasion russe.Après avoir traité M. Zelensky de “dictateur”, M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient “pris beaucoup de territoires” et avaient donc “les cartes en main”.Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d’une reprise du dialogue “sur tous les paramètres”, se disant “complètement d’accord” avec la position américaine sur l’Ukraine.Dans ce contexte hostile, M. Zelensky, affaibli par ce brusque et violent rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail “constructif” lors d’une rencontre prévue jeudi à Kiev avec l’émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.”Notre avenir n’est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c’est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d’être avec Poutine, ou d’être avec la paix”, a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant, avait assuré comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l’Ukraine voulait la fin de cette guerre “depuis ses premières secondes” alors que M. Trump l’a accusée d’avoir lancé le conflit.- Soutien de dirigeants européens -MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l’a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.”Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays”, a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans “un espace de désinformation” russe et d’aider Vladimir Poutine à “sortir d’années d’isolement”.Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de plusieurs dirigeants européens, notamment du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre britannique Keir Starmer.”L’Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non”, a réagi jeudi un porte-parole de l’Union européenne, Stefan de Keersmaecker, ajoutant que M. Zelensky avait été “légitimement élu lors d’élections libres, justes et démocratiques”.Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu’il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l’invasion russe, pour “réaffirmer le soutien de l’Espagne à la démocratie ukrainienne”.- “Peu de choses concrètes” -Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s’est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine. “La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou était “complètement d’accord” avec l’approche de Washington concernant le règlement de la guerre en Ukraine.M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l’heure, “peu de choses concrètes” étaient en place, du fait notamment de “désaccords entre Washington et Kiev”, tout en précisant que Washington était toujours la “principale locomotive” qui fournit “la plus grande contribution financière pour alimenter” le conflit en Ukraine. Jeudi, Vladimir Poutine s’était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu’il rencontrerait “avec plaisir Donald”, en appelant le président américain par son prénom. Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de “négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie”. “Une chose que – tout le monde l’admet – seuls +TRUMP+ et l’administration Trump peuvent faire”, selon lui.A contrario, l’Europe “a échoué à apporter la paix”, a-t-il dénoncé.Face à la perspective d’un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d’une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l’Ukraine, et qui serait composée de “moins de 30.000 militaires”, rapportent jeudi les médias britanniques. 

Ukraine: Zelensky reçoit l’émissaire américain après une nouvelle saillie de Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l’envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l’aide américaine pour résister à l’invasion russe.Après avoir traité M. Zelensky de “dictateur”, M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient “pris beaucoup de territoires” et avaient donc “les cartes en main”.Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d’une reprise du dialogue “sur tous les paramètres”, se disant “complètement d’accord” avec la position américaine sur l’Ukraine.Dans ce contexte hostile, M. Zelensky, affaibli par ce brusque et violent rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail “constructif” lors d’une rencontre prévue jeudi à Kiev avec l’émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.”Notre avenir n’est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c’est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d’être avec Poutine, ou d’être avec la paix”, a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant, avait assuré comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l’Ukraine voulait la fin de cette guerre “depuis ses premières secondes” alors que M. Trump l’a accusée d’avoir lancé le conflit.- Soutien de dirigeants européens -MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l’a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.”Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays”, a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans “un espace de désinformation” russe et d’aider Vladimir Poutine à “sortir d’années d’isolement”.Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de plusieurs dirigeants européens, notamment du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre britannique Keir Starmer.”L’Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non”, a réagi jeudi un porte-parole de l’Union européenne, Stefan de Keersmaecker, ajoutant que M. Zelensky avait été “légitimement élu lors d’élections libres, justes et démocratiques”.Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu’il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l’invasion russe, pour “réaffirmer le soutien de l’Espagne à la démocratie ukrainienne”.- “Peu de choses concrètes” -Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s’est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine. “La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou était “complètement d’accord” avec l’approche de Washington concernant le règlement de la guerre en Ukraine.M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l’heure, “peu de choses concrètes” étaient en place, du fait notamment de “désaccords entre Washington et Kiev”, tout en précisant que Washington était toujours la “principale locomotive” qui fournit “la plus grande contribution financière pour alimenter” le conflit en Ukraine. Jeudi, Vladimir Poutine s’était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu’il rencontrerait “avec plaisir Donald”, en appelant le président américain par son prénom. Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de “négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie”. “Une chose que – tout le monde l’admet – seuls +TRUMP+ et l’administration Trump peuvent faire”, selon lui.A contrario, l’Europe “a échoué à apporter la paix”, a-t-il dénoncé.Face à la perspective d’un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d’une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l’Ukraine, et qui serait composée de “moins de 30.000 militaires”, rapportent jeudi les médias britanniques. 

Jugé pour insultes envers le député Louis Boyard en 2022, Cyril Hanouna fixé sur son sort jeudi

Il avait affirmé n’avoir fait que répondre “aux invectives” du député, en le traitant d'”abruti”: Cyril Hanouna sera fixé sur son sort jeudi par le tribunal correctionnel de Paris pour des insultes proférées lors de son émission “Touche pas à mon poste” (TPMP) sur C8 à l’encontre du député LFI, Louis Boyard, en 2022. L’animateur de télévision, qui encourt une amende de 12.000 euros, avait été jugé en son absence le 17 décembre pour injures envers un député, tout comme Franck Appietto, directeur général de C8. Ancien chroniqueur de TPMP au cours de l’année 2021, Louis Boyard avait été invité le 10 novembre 2022 comme député dans un numéro consacré à l’accueil du bateau de sauvetage de migrants Ocean Viking. Il avait alors déclenché la colère de Cyril Hanouna en évoquant les “cinq personnes les plus riches” de France qui, selon lui, “appauvrissent l’Afrique”, citant le milliardaire Vincent Bolloré, actionnaire de sociétés en Afrique et propriétaire du groupe Canal+.”Espèce d’abruti”, “T’es un abruti”, “Tocard, va”, “Bouffon, va”, “Toi, t’es une merde”: cinq déclarations de l’animateur dans la rubrique “Le quart d’heure sans filtre” de l’émission étaient pointées du doigt par Louis Boyard. “C’est le propos politique qui a été insulté”, parce qu'”en ma qualité de député, je pointais la responsabilité de (Vincent) Bolloré”, avait insisté M. Boyard à la barre du tribunal, estimant qu’il y avait eu de la part de l’animateur “une volonté de censure”. “J’ai senti de la haine” sur le plateau, avait-il ajouté. Il avait déposé plainte avec constitution de partie civile le 23 novembre 2022 contre l’animateur de C8. Lors de l’audience, l’avocat de Cyril Hanouna, Me Stéphane Hasbanian, avait pointé du doigt un “nouveau coup d’éclat” du député, demandant la relaxe de l’animateur qui avait “uniquement répondu aux invectives de monsieur Boyard”. “La séquence s’est passée exactement de la manière dont il (Louis Boyard) l’avait rêvée”, avait estimé l’avocat de Franck Appietto, Me Olivier Chappuis. En février 2023, saisi sur cette séquence d’une dizaine de minutes, l’Arcom avait sanctionné C8 d’une amende record de 3,5 millions d’euros. Le régulateur des médias avait estimé que ces propos portaient “atteinte aux droits de l’invité, au respect de son honneur et de sa réputation”, ajoutant que cette séquence traduisait “une méconnaissance par l’éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne”.Le Conseil d’Etat avait confirmé cette amende record en juillet 2024. La chaîne C8, qui a cumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de Cyril Hanouna, cessera d’émettre sur la TNT le 28 février après le non-renouvellement de sa fréquence, confirmé mercredi par le Conseil d’Etat. 

Cambodge: dans les campagnes infestées de mines, le gel des aides américaines met des vies en danger

Yeat Saly, 11 ans, gardait des vaches dans une région rurale du Cambodge, lorsqu’il est tombé, niché dans le tronc d’un hévéa, sur un obus qui lui a explosé au visage, le 5 février dernier.Le gel des aides américaines a mis sur pause une partie des opérations de déminage dans ce pays d’Asie du Sud-Est, où des explosifs laissés par trois décennies de conflits continuent de menacer des milliers de vies.”Je pensais que c’était un simple bout de métal. Je l’ai lancé, et ça a explosé”, raconte le garçonnet, depuis son lit d’un hôpital financé par la Chine, à Tboung Khmum (est).”Un éclat est toujours là”, explique-t-il, en se touchant le front. Des bandages recouvrent aussi un poignet, une cuisse et une cheville.A des milliers de kilomètres de Washington, les communautés rurales et pauvres du Cambodge ressentent déjà les effets du gel massif des aides américaines, et le démantèlement attendu de l’agence qui l’organise, USAID, accusée par le président Donald Trump de malversations, sans apporter de preuves.Les Etats-Unis ont longtemps financé les efforts pour nettoyer un territoire infesté par les mines et autres munitions non-explosées, laissées en partie par l’armée américaine.Les Etats-Unis ont largué des milliers de tonnes de bombes sur le Cambodge, accusé d’abriter des insurgés communistes, durant la guerre du Vietnam.Les mines ont fait 65.000 victimes, dont 20.000 morts depuis 1979 dans le pays.- “Montagne de demandes” -Aujourd’hui, une partie des opérations de déminage sont à l’arrêt, ce qui affecte quelque 1.000 démineurs et experts, selon les autorités locales, alors qu’il reste à passer au peigne fin plus de 1.600 km2, où vivent environ un million de personnes.Le Cambodge est le pays dans le monde qui a décontaminé le plus large territoire en 2023, soit 167 km2, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des mines. Le royaume est réputé pour son expertise en la matière, et a contribué récemment à la formation de démineurs ukrainiens.”Nous avons reçu une montagne de demandes, et on ne peut pas y répondre. Nous avons tellement de regrets”, regrette auprès de l’AFP Moch Sokheang, 36 ans, démineuse depuis vingt ans.Chea Sokha a perdu un oeil à la suite de l’explosion d’une vieille bombe, alors qu’il jouait dans un champ, à l’âge de cinq ans. Aujourd’hui âgé de 38 ans, il soupçonne la présence d’explosifs dans la rizière qu’il cultive dans la province de Svay Rieng (est), près de la frontière vietnamienne.”Avant, nous labourions les rizières avec des vaches ou des buffles, donc nous n’étions pas si inquiets. Mais maintenant, nous utilisons de grosses machines, alors nous craignons de rouler dessus”, explique-t-il.- Geste de Pékin -Les opérations de déminage ont permis de diminuer considérablement le nombre de victimes tuées ou blessées, de 858 en 2000, à 32 en 2023, selon l’Observatoire des mines. Le pays espère se débarrasser de toutes ses mines en 2030 – un objectif initialement fixé à 2025, mais repoussé après la découverte de nouveaux champs contaminés près de la frontière thaïlandaise.Après l’annonce d’un gel de l’aide américaine, qui a fait l’effet d’un séisme pour les ONG du monde entier, la Chine, un allié de longue date de Phnom Penh, a promis en février de verser 4,4 millions de dollars pour les opérations de déminage.Mais l’aide chinoise ne représente pas la moitié des fonds apportés par Washington, estimés à 10 millions de dollars par an.  “Le gel des aides va provoquer plus d’accidents. Il reste encore beaucoup de munitions non-explosées”, explique Keo Sarath, directeur régional du Centre cambodgien d’action contre les mines (CMAC).Dans le village de Banteay Kraing, à quatre heures de route de la capitale Phnom Penh, des journalistes de l’AFP ont vu un obus rouillé entre deux arbres, signalé simplement par un ruban de la police.Som Khatna a déclaré à l’AFP que son époux avait déterré l’explosif en janvier, alors qu’il entamait des travaux pour construire les fondations d’une maison.”Je suis tellement inquiète à l’idée que des enfants viennent et jouent avec”, concède la grand-mère de 59 ans.